Atelier d'écriture du 15 février 2025
En février, coup de lumière sur la science-fiction à l'occasion du Festival des Mycéliades !
Laissez-vous emporter dans d'autres mondes, avec les textes écrits lors de cet atelier...
Hélène
Sous le sable
les vagues roulent
projettent le sable
dans les profondeurs
là où gisent les crânes
les ossements
les épaves
et les coquillages
abandonnés aux abîmes.
Depuis ce 21ème siècle
l'inhumanité
s'est installée
la vie a fui.
Mais sous des rochers
des bactéries discrètes
ont repris vie
au fil des lunes
des éclipses et des nuits
au fil des flux et des reflux.
Ces bactéries se sont exposées
explorées associées
solidarisées
cherchées trouvées...
Sous le sable
mon corps s'est reconstitué
d'os en os
de ligaments en tendons en nerfs
d'organe en organe.
Mon cœur bat
je me débats
sous le sable.
Les vaguent roulent
projettent le sable
des profondeurs
sur la plage.
Je suis dans le sable
je suis sur le sable
mes poumons se gonflent
de pollutions
ma bouche crie des chansons.
Des bruits de vagues
des bruits de sable
des bruits de râles
le paradis
l'enfer
mon esprit s'ouvre et s'éclaire
et se connecte à d'autres vagues...
Jean-Lou
Un singe marche dans la voie lactée puis l’univers se rétrécit peu à peu en fonction qui marche puis ils partent à la recherche d’un autre monde mais il n’arrive jamais car ils sont dans l’Infini. Puis le singe croise un autre singe. Il se demande comment il est arrivé dans cet univers. Il cherche la question mais il ne la trouve pas et il se demande s’ils ont la conscience d’être ici ou pas ? Il aperçoit une porte qui est perdue au milieu de cet univers et il découvre que les humains sont des singes. Comment ils sont devenus comme ça telle est la question ils se demandent ça et ils franchissent la porte puis ils deviennent des singes et il aperçoit d’autre singes qui sont comme lui et il se demande comment revenir humain puis le temps passe au moins longtemps et au fur et à mesure que le temps passe il recommence à devenir humain mais cela dure longtemps et après ce temps-là ils se retrouvent tous les 2 des humains. Il se remet en route direction infini puis il croise une fille qui leur demande comment ils ont fait pour être humain puis après ils continuent à parcourir le reste de leur chemin. Mais telle est la question comment ont-ils fait pour être humain…
Léa
J’ouvre les yeux avec surprise. Hier soir, la perspective de ma mort m’avait maintenue éveillée jusqu’à une heure tardive, et je suis étonnée que mon esprit ait finalement accueilli le sommeil.
C’est Ripley qui m’a réveillée. Son petit corps s’est hissé sur ma paillasse, ses pattes duveteuses caressant ma joue, sans les griffes, avec une douceur infinie. La douceur de celle qui sait, la douceur comme un “adieu, tu vas me manquer, humaine”.
Je ne suis pas triste. J'éprouve même du soulagement. Me rendre utile à la cité. Par ma mort, sauver les autres. Les sans-défense. Ces enfants qui n’ont pas demandé à naître et qui, pourtant, subissent une vie souterraine, sans lumière, sans parents pour la plupart.
Il fallait un volontaire pour piloter le missile jusqu’à sa cible. Je n’ai pas hésité une seconde. Le conduire à distance n'est plus envisageable, la Guerre du Soleil nous a conduits à un exil précaire, à une technologie désuète, bien éloignée des moyens des Astériens, ceux-là même qui nous ont disséminés.
Alors, je piloterai. Droit vers ma mort. Droit vers l’espoir d’un renouveau pour ma cité. Vers la résistance et la reconquête de notre planète. Mes connaissances en pilotage de missile se résument au guide de l’engin et à quelques heures passées sur ma console de jeux en réalité augmentée, bien avant le conflit, quand tout n’était encore que paix et innocence.
L’innocence, elle m’a quittée le jour où j’ai vu mes parents et mon chien disparaître sous les lasers des Astériens. Réduits en poussière d’étoile, sous mes yeux. J’avais douze ans.
De ma vie d’avant, il ne me reste que Ripley, ma petite boule de poils et d’énergie, qui a fait preuve d’un instinct de survie inouï et d’une tendresse infaillible pendant les quatre années qui se sont écoulées depuis.
Ce soir, c’est elle qui aura tout perdu, car je ne rentrerai pas.
Au moment où je me suis portée volontaire, j’ai passé un pacte avec les autres habitants du souterrain : pas d’adieu, pas de cérémonie. Je partirai seule, sans qu’on m’accompagne.
En passant le rideau de ma cellule, je jette un dernier regard à Ripley. Elle est assise sur la paillasse, ses yeux verts aux pupilles dilatées me fixent avec calme. Me disent “ça va aller” et “je t’aime”.
Je la quitte sans me retourner.
Le vaisseau est étroit, je peine à me hisser dans l’habitacle. Bouton jaune, clic, clac, démarrage, chauffage. J’ai répété ces gestes dans ma tête des heures durant.
Je décolle. C’est l’heure. Je m’envole vers ma fin. Je m’envole vers la liberté.
Christine
Archimède pris sa voiture volante et rencontra une inconnue nommée Marvélia, sa peau était d’un vert très très foncé, ses cheveux d’un bleu éclatant comme sa planète d’ailleurs, elle ne mangeait pas, ne buvait pas, elle se régénérait grâce à ses pieds nus, même le soleil et la lune changeaient continuellement de couleurs, du vert elles pouvaient passer au rouge, violet. Elle regarda Archimède, entendait sa voix alors qu’elle n’ouvrait pas la bouche, quelle est cette créature se questionna-t-il, elle lui répondit « Et toi quelle créature es-tu ! »
Ne sentant aucun danger envers cet Archimède, elle l’emmena dans une forêt, les arbres étaient immenses, l’eau d’une clarté magnifique, il entendit un bruit, se retourna et vit un troupeau d’animaux qui possédaient tous des ailes.
Il était émerveillé que dans une voie lactée, une si magnifique planète puisse exister.