Atelier d'écriture du 15 juin 2024
Dans le cadre du Festival Polar à la plage, nous avons écrit, en binôme pour ceux qui le souhaitaient, des histoires mystérieuses...
Clara et Maïlys
Il est cinq heures du matin, Lisieux s’éveille. Un attroupement inhabituel devant la médiathèque André-Malraux marque le début d’une journée inédite.
Je me glisse parmi les curieux pour admirer le chef-d’œuvre que j’ai créé quelques instants plus tôt. Mon imper cache les vêtements encore imprégnés de ce crime. J’observe avec fascination le corps inerte baignant dans son sang, le visage tuméfié, les pieds et les mains ligotées, de la même manière dont j’ai retrouvé mon frère il y a 15 ans. Mon fantasme de le tuer a enfin été assouvi.
L’idée de revivre, avec ce tournage, le fait divers qui a détruit ma famille m’était insupportable. Comment ce monstre pouvait-il revenir ici après son crime ? Je ne pouvais pas manquer cette occasion d’accomplir ma vengeance.
« Silence caméra. Stop, on tourne ! »
La voix du réalisateur me sort de mes pensées macabres. Je ne suis que le figurant de cette scène que nous tournons pour la dixième fois, pour le documentaire qui raconte la disparition brutale de mon frère. Cette énième prise n’est qu’une répétition du meurtre que je vais commettre ce soir…
Paul
« Salut les amoureux »
Il est 5 heures du matin,
Lisieux s’éveille.
Un attroupement inhabituel
Devant la médiathèque André Malraux
Marque le début d’une journée inédite.
Cela commence avec la mort d’Edith.
PAF ! Une balle, venue d’on ne sait où
L’atteint en pleine tête.
Elle tombe à genoux,
Puis face contre terre.
Qui est le coupable ?
Qui, à Lisieux, est capable
D’un crime aussi atroce ?
Mystère.
On décide de mettre sur cette enquête Winslet,
Jeune femme fraichement débarquée d’Amérique.
Elle a les cheveux bleus, elle est belle, loin d’être bête.
Mais depuis sa séparation d’avec cet homme qu’elle aimait de toute son âme, Eric,
Elle a beaucoup d’idées noires.
« Poussez-vous donc de ce trottoir ! »
Lance t’elle aux lexoviens amassés autour du corps sans vie d’Edith.
« Allez, plus vite ! »
Mais tandis que la rue revient au silence,
Un homme s’approche de la victime.
Burton. C’est son nom.
Nous le savons,
Parce qu’il se présente ainsi :
« Mon nom est Burton. »
Malgré son peu d’expérience comme enquêtrice,
Winslet a la présence d’esprit
De noter ce nom dans son calepin,
Déduisant, fort logiquement
Que l’homme s’appelle comme ça.
Elle pense alors : « A propos de calepin,
Il faudra que je pense à aller à la boulangerie acheter du pain. »
Gardant cette idée pour plus tard, elle se ressaisit,
Et s’adresse fermement à ce Burton :
_Que tenez-vous dans votre main ?
_Bah, un fusil, vous voyez bien !
_Vous avez tué cette femme ?
_Oui. Bien fait pour elle.
Mais je ne regrette rien. Non, rien de rien.
_Mais quel est votre mobile ?
_06 28 34 49 …
_Mais non, enfin ! Pas ça ! Je veux savoir pourquoi vous l’avez tuée !
_Elle m’a trompé
Avec un légionnaire.
Un gars qui avait des grands yeux très clairs,
Dans lesquels passaient des…
_Burton, vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre d’Edith !
_Je vous arrête, Winslet… la coupe Burton.
_Mais non, enfin, c’est moi qui vous arrête ! N’inversez pas les choses !
_Vous m’avez mal compris, je vous arrête, car vous m’avez appelé Burton, mais vous pouvez m’appeler par mon prénom. C’est Joe.
Burton, c’est mon nom de famille.
_Enchanté Joe. Vous vous appelez donc Joe ? Comme Joe Dassassin ?
_Oui, voilà. Enchanté également.
Et il se met à fredonner gaiement :
« On s’est aimés comme on se quitte,
Tout simplement sans penser à demain,
A demain qui vient toujours un peu trop vite »
Winslet avait résolu l’enquête plus rapidement que prévu.
Elle retourna donc en Amérique, et décida de réaliser son rêve absolu,
En devenant actrice.
Là bas, quelques jours plus tard,
A Hollywood,
Le soleil du soir
Eclairait encore le mont Lee,
D’une lumière orangée
Du plus bel effet.
Winslet recoiffa ses longs cheveux bleu nuit.
Silence caméra. Stop.
On tourne !