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Atelier d'écriture du 16 novembre 2024

A l'occasion du Festival des Boréales, c'est la Finlande qui nous a inspirés pour cet atelier !

 

Camille

 

« Voyage en Laponie »

Aux pays des longues journées et des nuits infinies
Ponctuées par les cycles du soleil et de la Terre
Le silence règne dans l’immensité des fières montagnes révélant des lacs paisibles.
Le calme est palpable.
On croise plus de rennes que d’âmes humaines pénétrant leur territoire.
Concernant les élans, il faut guetter l’orée des clairières et s’armer de patience, de même que pour ouïr les craquements des lacs givrés, dont la lenteur contraste avec les torrents dévalant les forêts puis plongeant en cascades puissantes dans les vallées.
Dans les glaciers, des galeries sculptées en guise de musées, font office de formol recyclable et abritent des statues translucides pas si éphémères.
Sur le permafrost, les terres rebondissent sous nos petits sauts, se transforment en trampoline qui éjecte en hexagone les lourdes pierres, mystères des géométries de la Nature.
Plus minuscules qu’un monde de lilliputiens, les quelques rares végétaux ayant réussi à s’adapter détiennent le record des plus petits arbres du monde.
Ces forêts microscopiques seront envahies demain par les graminées fertiles conquérant leurs terres jusqu’ici impraticables aux autres espèces.
D’autres secrets encore se cachent ici, se dévoilent aux esprits curieux, à l’affût.
En cognant entre eux les cailloux on forme un rockband. Les sonorités changent en tombant sur les roches volcaniques ferrugineuses : on devient un metalband.
Yggdrasil et ses lutins, en leurs maisons rouges à liserés blancs, racontent leurs légendes aux senteurs de feu de cheminée, parfums chaleureux de saunas.
Toute drôlerie ici est l’affaire d’un troll.
Neiges éternelles, magie des paysages ciselés surplombant des plages aux couleurs caribéennes.
Zigzag infini en lassos incroyables.
A chaque sortie de tunnel un nouveau fjord s’ouvre sous nos yeux ébahis.
Depuis chaque ferry se déploie une vue panoramique sur des chaînes de montagnes sans fin.
Sans finir d’éblouir.
Sans finir de briller au soleil rebelle refusant d’aller se coucher, bien qu’il lèche l’horizon en inversant sa courbure avant de toucher l’océan d’huile à perte de vue.
Fin de terres, aux confins des mers, appelant toujours un brin plus loin, à nager aux côtés des baleines, des dauphins… à voler aussi haut que les macareux moine et fous de Bassan.

 

 

Hélène

 

FINLANDE :

Cette nuit j'ai rêvé
D'un pays qui m'est étranger.
Je le survolais
Dans mes habits de duvets
et de plumes
Au loin était la brume
Un doux halot à l'horizon
Autour du probable soleil
Qui ne voulait pas se lever.
Les rochers les lacs les forêts
Les chalets
Tout était ouaté
Saupoudré de blanc immaculé
Rien ne bougeait
Jusqu'au moment où j'aperçus des traces
Long chemin de pas enfoncés dans la neige.
Et je vis galoper un troupeau
Qui filait vers le Nord.
En descendant
En m'approchant
Je vis de beaux rennes
Au souffle fumant
Aux bois élégants
Aux poiles luisants
Se diriger vers un bosquet.
Je les rejoignis et m'y posais
Juste là où était niché un petit chalet.
Une chaude lumière jaune
Et de blanches volutes de fumée
En sortaient.
Des Samis et leurs ombres s'y déplaçaient à pas feutrés.
Les rennes s'étaient regroupés sous les maigres bouleaux, couchés et blottis dans leur beau paradis.
Un tas de bois, bien rangé, sous un apprenti, me tendait les bras pour que j'aille moi aussi m'y reposer.
Et je m'y endormis.

Mais j'ai été réveillée, en sursaut, par le camion poubelle, alors que j'étais bien au chaud, dans ma couette en plumes.

Avant de me lever, je m'étire et rêvasse, pensant à d'autres Fins de Terre où je me suis, pour de bon, dépaysée :
Le cap de la Hague
Le Finistère breton
Le Dunnet Head écossais
Le cap Matapan en Grèce
Le Cap Nord norvégien

J'en rêve encore, toute éveillée.

 

 

Anne-Marie

 

« Finlande et Laponie »     

Ce matin elle était très déçue. Elle venait de louper son permis de conduire des rennes. Elle en avait été informée sur son IPhone et le texte laconique lui précisait qu’elle serait convoquée ultérieurement afin de le repasser. Il n’y avait qu’une seule auto-école dans le Calvados à posséder la compétence pour cet apprentissage. Pourtant elle avait été assidue aux cours prodigués par l’entreprise, bénéficiant même de l’aide d’une assistante de vie scolaire.

Certes le code et son application en pratique étaient compliqués. Par exemple priorité aux rennes sur les ronds-points. Fallait pas avoir peur !

Stationnement en ville : un traçage avait été fait place de la République (au grand dam des usagers du parking) afin de garer ces gentilles petites bêtes en toute sécurité. Pour mémoire un renne à l’âge adulte pèse environ une tonne. Il fallait donc posséder une certaine dextérité pour maîtriser ces poids lourds.

On lui avait suggéré d’aller en Finlande afin d’apprendre dans des conditions optimales le maniement de cet attelage tout terrain. Mais elle n’y tenait pas. Ces contrées lointaines froides, humides, continuellement dans la nuit et le brouillard ne l’enthousiasmaient pas. Même les aurores boréales et le Père Noël ne lui faisaient pas envie. Encore moins le renne aux airelles et dieu sait pourtant comme elle était gourmande. Quinze jours plus tard elle reçut sa nouvelle convocation : lieu de l’examen village du Père Noël en Laponie Nom de l’inspecteur : Santa Claus.

A l’heure où je vous écris nous n’avons pas encore reçu le résultat de l’examen.

 

 

Maïlys

 

La nuit m’entoure entièrement, m’accompagnant dans ma marche. C’est le milieu de l’après-midi mais le soleil est fainéant, depuis quelques semaines il se cache derrière l’horizon et dort la journée entière. Nous avons l’habitude de ses caprices, l’hiver.

La nuit est silencieuse autour de moi, il n’y a que le bruit de mes pas qui crissent dans la neige, le bruit du vent qui souffle à mes oreilles. Je suis seule et j’ai éteint ma lampe frontale. Je suis presque aveugle et cela me plaît. Ma façon de faire une avec la nature, de me glisser dans ses bras sans trop la déranger.

La nuit me susurre des mystères. Je pourrais avoir peur si je ne la côtoyais pas si souvent. Mais ses murmures sont devenus de fidèles compagnons, qui finalement me rassurent. Je ne cherche pas à les comprendre, je les accueille simplement.

La nuit m’a menée à l’orée du bois. C’est sûrement ici que vais la trouver. Je m’arrête et écoute. Rien, pour l’instant, alors je me faufile entre les arbres. Je marche au hasard, sereine, je sais que je retrouverai ma route.

Soudain, mes crissements ne sont plus seuls. Je l’entends arriver lentement vers moi. J’aperçois dans une lueur ses bois majestueux. Elle s’approche mais elle est accompagnée : j’entends d’autres pas, plus courts, derrière elle. Je suis si émue de sentir cette nouvelle présence : près du flanc de la renne que je veille, un petit faon vacille sur ses pattes grêles. Je ne m’attendais pas à faire sa connaissance aujourd’hui, mais je suis heureuse de voir qu’il se porte bien.

Voilà peut-être les mystères rassurants que me susurrait, sur mon chemin, la nuit…

 

 

Christine

Petites cabanes en bois colorées de beauté de simplicité, arboré de majestueuses forêts, vos lacs et vos barques me font penser à un tableau de Claude Monet, mon vélo sur vos voies espacées me donnent le pouvoir de rêver à de très grande liberté que je sillonnerai, dès les beaux jours d’été, je pourrai ainsi dormir devant un ciel étoilé.

Si le froid m’enveloppe je boirai un verre de votre alcool pour me réchauffer, et verrai des rennes et des élans chantants, même vos aurores boréales sont féériques comme vos contrées de plats Pays. Abondance de biodiversité mes randonnées seraient charmées de vous côtoyer.

Calme, abondant, chatoyant, voici ce que vous m’inspirez, Pays ruisselants de bien-être.

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