La médiathèque André-Malraux est fière de conserver une partie des archives de Michel Magne, compositeur prolifique et avant-gardiste des années 1950-1970. Durant cette période, il compose 110 musiques de films dont Les Tontons flingueurs, Un Singe en hiver, les Misérables (adapté par Robert Hossein), la série culte Angélique marquises des anges…  

Son studio d’enregistrement, établi à Hérouville (Val-d’Oise), voit passer Elton John, Pink Floyd, Johnny Halliday et David Bowie.

Avant cette carrière musicale, Michel Magne est un jeune Lexovien scolarisé à l’Œuvre Familiale de Sainte-Thérèse (un orphelinat dirigé par son père) puis dans l’institution Frémont. Il démontre son talent de pianiste, d’organiste et de compositeur dans différents groupes lexoviens, normands puis parisiens.

A l’âge de 18 ans, il « monte » effectivement à Paris, après avoir découvert la musique électronique. A force de travail et de recherche expérimentale, le succès arrive six ans plus tard : il compose sa première bande originale de film en 1954 puis participe à la musique de plusieurs 45 tours.

Le personnage amuse par son côté farceur et fantaisiste comme le révèlent les titres de certaines compositions : « Carillons dans l’eau bouillante », « Méta-mécanique saccadée », « Mémoire d’un trou ». Pour son premier concert parisien, les affiches annoncent un « concert de musique inaudible », dans le sens où le compositeur utilisera des infra-sons, ceux que l’oreille humaine n’entend pas !

Malheureusement, son tempérament mélancolique et ses déboires financiers le poussent au suicide en 1984, à l’âge de 54 ans. Un destin ironique pour celui qui avait écrit une autobiographie intitulée L’Amour de vivre...

En 2011, une partie des archives du compositeur est mise en vente à Drouot. Le Pôle Muséal et la médiathèque de Lisieux s’en portent acquéreurs. Le fonds conservé à la médiathèque contient notamment son autobiographie, plusieurs disques et des partitions. Vous pouvez consulter la liste complète des documents dans ce document en ligne.