Aller au contenu principal

Poèmes pour le Printemps des poètes

Alors que l'édition 2025 du Printemps des poètes se termine, voici le résultat de notre collecte de poèmes.
Certains textes ont été écrits pendant l'atelier d'écriture du 15 mars, d'autres ont été envoyés par mail.
Bonne lecture !

 

La fusion de la poussière de cendre
est transcendant
l’éruption volcanique de l’amour
est rouge
L’incendie en Islande n’est rien que le mien
et le vaisseau sanguin du volcan est celui du clan
L’amour fait boum boum dans notre joue
mais c’est dans notre coup de mou
le magma de lave tombe par terre
le cratère de pierre est une vipère
La chaleur est dans notre cœur ou une rancœur
l’érotique est dramatique
mais c’est triste de le vivre
la montagne est en fusion
l’œil est celui du python
le magma est calme
comme une image
mais ce volcan
est comme un clan
si c’est calme
comme un cauchemar

Jean-Lou

Cœur bouillant, volcanique rencontre
Cris, fureur et anéantie, elle attrapa la poésie.
Ça fume, ça brûle, ça me consume
Le magma est calme comme une image
Dévorée par la colère, elle retenait en elle le volcan de ce sentiment négatif qui la brûlait
La fusion intérieure
fit place à la plus grande peur
La lave est en fusion
On n’est pas loin de l’éruption
Phoenix, éruption volcanique de poésie magique
Il a un volcan qui va cracher de la lave et la lave s’étire de plus en plus
De battre mon cœur s’est arrêté
Le bonheur n’est réel que s’il est partagé
Des rires de joies perçaient la pièce
La lave jaillit, rouge sang
Résurgence
A l’homme, les feuilles lui répondaient bien mais elles étaient de passage. Leur bruissement m’interrogeait sur un oracle.
Le vent se lève il faut tenter de vivre.

Œuvre collective
(cadavre exquis)

EXALTATION

En mon for intérieur
Un cratère secoué
De désirs inavoués
Prenait beaucoup d’ampleur

Dans ce gouffre béant
Sensation de trop plein
De sentiments dévorants
Restés en mon sein

Puis vint ce jour d’été
Où je l’ai rencontré
Mon corps s’est fissuré
D’une forte intensité

De cette faille
La lave est montée
Libérée de mes entrailles

Elle s’est enflammée
Sous le feu ardent
D’un cœur bouillonnant

Une source de chaleur
D’un magma plein d’ardeur
A laissé jaillir le volcan.

Pauline

DEHORS

Chante le vent depuis ce matin
Besoin d'entendre sa mélodie
Hors de la ville
Mets tes bottes
Pars bien vite
jusqu'à la forêt pas si loin
Écoute cette vie
Sens tous ces éléments
Vois ce don apaisant
Accueille sur ton chemin
Ce caddy, valise de fortune
Cette chaise
Cette tente
Et celui qui s'y tapit
Tel le renard
Qui n'a que les étoiles pour ciel de lit
Que le vent comme manteau
Pas si chaud.

***

LA CHAUSSURE

La chaussure
Ou le pied nu
Les orteils à l'air
Ça me fait rêver
Aux jours d'été
Dans le sable mouillé
Ou dans ma maison
Sur le parquet marron
Mais la chaussure
Ta chaussure
La regarder
Et imaginer qui tu es
As-tu belle allure
Ou ta vie est-elle dure
Tu fais quel sport
Tu aimes le confort
Ou bien mal dans ton corps
Mais la chaussure
Me rassure
Me dit que ça va
Pour moi
En pensant à toi
Qui peut-être n'en a pas
Si tu es né où il ne fallait pas
En pensant à toi
Qui l'a laissée sur le bas-côté
Pour courir plus vite
Dans ta fuite
Ou qui est restée sous les gravats
En pensant à toi
Qui les a usées, trouées
Et n'a pas de quoi
Pour les remplacer
La chaussure
Ou le pied nu
Regarder l'azur
Le nez en l'air
Ou le regard parterre.

***

La nuit
les larmes
à l'infini dans l'âme
oppressantes noirceurs
silence des profondeurs
Y chercher les rancœurs
ou l'ouverture du cœur
marcher à tâtons
avancer pour de bon
attraper une lueur
reprendre des couleurs
trouver la bonne humeur
y voir quelque bonheur
Nuit et Jour
c'est après quoi qu'on court ?
Jour et Nuit
c'est quoi ce que l'on fuit ?

Hélène

Volcan

Vole,
Quand tu sens la terre se fendre
Sous la plante de tes pieds.

Vole,
Quand le ciel se fait trop lourd
Bien au-dessus des nuées.

Monte,
Quand des cendres se répandent
Comme une brume incendiée.

Vole,
Et surtout ne rends jamais
Ces instants qu’on t’a prêtés.
Cette lave dans tes veines,
C’est ton cœur qui l’a chauffée.

Vole,
Surtout, jamais n’abandonne
Ce qu’on ne t’a pas donné.

Vole,
Si plus rien ne te console.

Sur cette vie délavée,
Jette dix mille lucioles
Pour faire un ciel étoilé.

Puisqu’au fond de toi bouillonne
Une lave incandescente,

Crache ce feu qui te hante.

Paul

SANS VALENTIN

Il y a des soirs où mon cœur pleure de solitude
Où les chagrins enfouis mêlés à l'inquiétude
Remontent brûlants comme la lave d'un volcan
Je les avais éloignés de mes pensées pour un temps
Mais elles sont bien là ces coulées silencieuses
De larmes jaillissant de mon âme malheureuse
Dehors la nuit noire drapée d'un manteau blanc
Me renvoie le froid tardif d'un hiver angoissant
Je voudrais m'enfuir mais je suis bloquée là
Seule dans ma chambre je rentre dans mes draps
Frileuse un sommeil rebelle mouillant mon oreiller
Demain Valentin ne viendra pas me réveiller

Annie FRANCHITTO

Fleuve nourricier, éventreur de terre
Orée du septième jour couleur de feu.
Fleuve larmes, en collines de pierre
Eau chargée du sang des hommes.

La reine noire avance lentement
entre les pans de boue du rivage,
s'étend sur le fleuve, telle un immense radeau
Racle de ses mains la terre rouge.

L'eau clapote sur la racine des arbres.
Le ciel lueur de perle.
La lune tombe, miroir dans le fleuve
Couleur d'obsidienne.

La reine noire me tend les bras
Epouse en corps le soleil des moissons.

Floriane Gorzkowska

Se refaire à l’Idée d’un Printemps

Bonne idée Ne pas maugréer
Rester stoïque Et sympathique
Bises à vous tous Un, deux, trois, quatre
Et puis quoi encore
Une hirondelle s'éloigne
Qu'avez-vous fait du printemps ?
Le printemps sera Ou ne sera pas
Jamais comme hier
Mais oui peut-être Bien demain
Qui sait ?


Demander la route
Tendre la main
Rebrousser chemin
Retrouver ta tendresse
En faire un bouquet Eclatant
Un vase Transparent
Le poser sur le buffet Et puis l'oublier


S'envoler très vite
De plus en plus vite
Voler très haut Trop haut
Peur de ne pas retomber Sur les pattes
Vite enfiler des chaussons
De Sept lieues
Et décrocher Non pas la lune
Mais un parachute en soie Oublié là
Oui assieds-toi Respires
Plus de peurs que de mal

***

Minutes,
Minute Papillon


Ce matin
Là à l'instant
Deux heures vingt
Et presque déjà
Deux heures vingt et une
Et tout aussitôt
Deux heures vingt-deux
Le temps passe vite
Trop vite
Deux heures vingt-trois
A peine le temps
D’y penser
Deux heures vingt-quatre
Et encore moins
De l’écrire
Deux heures vingt-cinq
Rêver un peu
Stopper l’écriture
Deux heures vingt-six
Minute Papillon
Quel tourbillon
Deux heures vingt-sept
Les minutes passent
Et trépassent
Deux heures vingt-huit
Brefs instants
Fixés dans le temps
Deux heures vingt-neuf
Gravés sur papier
Aujourd'hui même

 

Jeudi vingt mars
Deux mille vingt-cinq
Deux heures trente
Tout justement

Marie-Paule Bintein

Jardiner en ville :

Arriver tôt le matin
Desceller les pavés de la place Mitterrand
Prendre une bêche et un râteau
Niveler le sol
Prendre des graines de sésame, de tournesol et autres graminées
Les semer à l’envolée
Prier le ciel pour une petite ondée
Attendre le résultat qui ne saurait tarder  

 

Promener un lion en laisse :

Aller au Cerza
Louer un lion pour la journée
Négocier les tarifs
Transporter l’animal dans un véhicule adéquat
Se garer en centre-ville
Faire descendre la bête et lui parler doucement afin de l’amadouer
Lui passer sa muselière sans brutalité car attention : toute bête dangereuse doit être contenue
Parachever l’opération en lui bridant le cou avec la laisse
Et telle Blandine dans l’arène attendre les réactions du public.

Vivre en ville :

Aux terrasses des cafés qu’il est bon de s’y arrêter : écouter les oiseaux chanter, regarder les amoureux se bécoter sur les bancs publics, applaudir les gens se baignant dans la fontaine publique ou se garant devant les portes cochères. Promener un lion en laisse, jardiner en centre-ville, s’abriter les jours de pluie de confettis et de bulles de savon ; et là l’air dégagé la mine suspecte se lever et partir sans payer.

***

Aimer 

C’est
Vital un amour
Neuf car j’aime
A la folie pas du
Tout toi ma petite folie jolie
Comme un cœur transpercé par la flèche
Aiguisée de cupidon qui déclenche sur mon âme
Enchantée le plaisir inachevé d’aimer passionnément, oui, non.         

Ce matin elle s’était réveillée en pleine forme. Elle ne pensait pas qu’elle dormirait aussi bien. Ce qu’elle avait vu la veille l’avait complètement émue.

Ces pauvres travailleurs, sales, harassés, travaillant sans relâche dans ces coulées de boue l’avaient touchée.

Logés dans des baraques insalubres, sans eau ni électricité, ils ressemblaient à des bêtes de somme et elle pensait que c’était indigne de notre société.

Ces gens avaient des droits. Elle le savait et se battait pour faire émerger cette conscience de lutte sociale afin de faire aboutir la défense des plus démunis. C’est pour cette raison qu’elle avait adhéré au parti communiste français. Elle avait troqué sa pancarte « blanchisserie lav mieux automatique » contre ce bâton de pèlerin symbolique. Elle arpentait les rues en chantant « c’est la lutte finale… ». Ce n’était pas du goût des citoyens de cette petite ville bien-pensante. D’ailleurs on avait fait comprendre à son mari, qu’il devrait surveiller son épouse plus attentivement, voir mettre fin à ses agissements déplacés et ses propos subversifs. Mais rien ne l’arrêterait sur le sentier de la guerre. Elle avait décidé de mener son combat jusqu’au bout !

Anne-Marie

Petite Anne

Petite Anne, il existe tant d’Amour,
Que le mien ne veut rien dire !
Tant d’Amour qu’il me faut tenir !
Jour après jour ! Promettre toujours !

Le cœur s’affaire, l’esprit demande !
Encore faut-il qu’ils veulent dire,
Combien d’amour ils attirent,
Reprennent, attisent et quémandent !

Leur musique emporte, réfléchit, retient !
Retient l’instant, la mire, le pire !
Agace, ennuit, vire, revient, admire !
L’Amour, seul, s’enivre, perce le lien !

Fragile logique qui veut béatitudes,
Oubliant celles des moindres désirs !
Perdues toutes amours sans ires ?
Facile retour aux tièdes solitudes !

T’aimer ? Petite Anne, c’est facile !
Te le dire, sans pour autant te trahir,
C’est ma Raison, mon seul Devenir !
L’Amour, un pourquoi aurait-il ?

***

Moires de folles amours !

Dis-toi bien, mon Amour,
Qu’il ne restera qu’un sourire,
Qu’une larme et qu’un toujours
De notre passé à venir !
Qu’il est temps d’oublier
Qui blesse ! Ceux qu’on laisse !
Pour seulement nous aimer !
Pour savoir nos promesses !
Un jour, enfin, nos Amours,
Sans détresse, sans détour,
Nous vaudront plaisirs !
Mille, ça va sans dire !
Mais jamais en retour !
Aimer est un vain plaisir !

Jean-Yves

Feu d’artifice

Le ciel gorgé de pluie
Se répand sans vergogne
Sur la Normandie assoiffée.
Tombe la mélancolie
Sur mon cœur attendri,
Bercé par le doux clapotis.
Au loin la fanfare mouillée
D’une fête de village surannée
Egraine ses notes feutrées.
Aux prémices de la nuit
un déluge de couleurs artificielles
percute une giboulée de sons
Tombe la nostalgie
Sur mon esprit impatient
De tes mots cruellement absents

***

Le savoir

Face à mes devoirs
Sur le fil du rasoir
Au désespoir…
Et si le savoir
C’était avoir l’espoir
De pouvoir exprimer
Ce que je suis
Ce que je serai
De me réaliser
Dans tous mes projets
De pouvoir rebondir
De vie en vie
Et toujours
Réussir
Parce que le savoir
C’est ma liberté
De penser
D’agir
D’être

***

Une envie de voyage…

C’est comme un fourmillement
Qui vous prend à la racine
Un élan du corps
Un élan du cœur
C’est une envie de voyage
Une rêverie d’ailleurs
C’est vouloir embrasser le Monde
L’âme ouverte et le regard clair
Vers le désert pourpre ou le désert blanc
Au bout du monde ou pas bien loin
Il n’y a pas de clôtures
Sur le cercle de la Terre
Il n’y a pas de frontières
Aux rapports humains
Il faut savoir garder sa curiosité
Son engouement et sa joie primaire
La perfection est à portée de nos mains
Par un échange, un regard
Un paysage, une lumière
L’universalité, comme une évidence.

Isabelle

Et toi, tu t’envoles quand ?

Michèle

Comme un magma jaillissant, mon être se sent bouillant
Mon cœur chamade si fort, son boum boum en dehors.

Mon cœur sanguin en éruption, incendies de mes émotions
Effusion rouge passion, explosion de sensations.

Mon torrent volcanique comme un appel érotique
Ton corps si magnétique embarquement magique.

Ta chaleur flamboyante transcende mes sens
Ta respiration atlante déchaîne mes essences.

Ton parfum délicat submerge mon corps brûlant
Débordants magmatiques de notre ballet érotique.

Dégoulinants désirs ardents et de plaisirs fusionnant
Que le volcan de nos corps défendant fusionnent par-delà du temps...

Alexandra Rottier

STRATOVOLCAN

Il est un cône glacé
Dans mon cœur en fusion
Qui grésille sous l'effet
D'une violente passion,
Celle d'un amour intense
Méchamment muselé
Pour pays en souffrance
Au blason lacéré.

Quand bouillonne en sourdine
Ce qui veut éclater,
On voit sur les collines
De très larges coulées
De magma rouge sombre
Visqueux et crépitant
Géant surgi de l'ombre
De l'impérieux volcan.

Au fond du pieux silence
Que j'ai pu maîtriser
S'est réveillée l'offense
Du feu le plus sacré
C'est pourquoi des geysers
De lave tourmentée
Ont colmaté la terre
Et son globe fissuré.

Ayant frôlé le pire
Á l'aune de ces rigoles
J'ai gravé dans un rire
La fin des années folles.
Depuis sur les contours
Du cratère apaisé
En place des vautours
Vole, la colombe de paix !

Maryvonne B.

Feu de cheminée

Tant il crépite
Temps je me prélasse
Mille et une pépites
Brisant toutes les glaces
Flammes s’agitent
Femme se délace
Ainsi de suite
Homme l’enlace
Lignes de fuite
Ombres trépassent
Pensées cogitent
Tensions s’effacent
Le cœur lentement palpite
Plus rien m’agace
Ancêtres cohabitent
Onirique face à face
Les elfes s’excitent
Pourfendant l’espace
Des plaisirs tacites
A la mélodie fugace

***

L’univers

Le tien tiens tiens
Le mien viens viens
Le nôtre notre trône
Le leur malheur
Le vôtre se vautre
L’unis vers…
Lune d’hiver…
D’une vie l’ère
Un vide hier
Trop plein du jour d’hui
Prolixe la nuit qui suit
Explose la suie qui nuit
Calvaire cavalcade
qu’à l’verre qu’avale qu’à
demi les couleuvres
qui coulent dans les lèvres
Était cool l’œuvre
Ecoulait les vœux
Crevaient dans l’œuf

Camille

Lors d’une balade en forêt, je gambadais promptement dans la rosée, encore toute fraîche du matin, ça sentait le romarin, quand soudain, je croise un renard qui faisait sa toilette, il me fît un signe de tête : « Bonjour, M. Renard, comment ça va ma poule ? » On dirait qu’il n’a pas apprécié, il n’a pas vu que je déconnais. L’arbre qui était dessus, était encore tout feuillu, la vie y était abondante, toutes ses branches descendantes semblaient me montrer le chemin, les visions j’en avais plein. Oui plein les yeux j’en avais, les oiseaux qui me parlaient, le renard semblait m’épier, le soleil qui rayonnait, je continue à marcher de plus en plus je m’engageais dans les profondeurs de cette nature, j’en avais pas encore fait le tur, j’allais continuer jusqu’à la fin du jur d’admirer toutes ces créatures. J’aperçus dans le lointain une armée de petits lapins, dans leurs terriers, ce fut une très belle journée, je crois que je vais rentrer me coucher.

Daniel

Printemps mais…

Ciel plombé, temps de purgatoire.
Tout gris mais pourtant en couleur.
Ces journées de printemps où l’on ne sait comment se vêtir.
Une route bordée de peupliers fuyant au loin vers un village
aux maisons massives, épaisses.
On est dans l’Est.
De chaque côté de la voie des blés verts et des coquelicots.
Toi, tu portais un simple chemisier blanc et une jupe marron
Belle que tu étais en dépit de ton œil gauche tuméfié.
Près des blés verts et des coquelicots.
Ton nom je ne le connaitrais jamais, mais toi je te connais
Tu fais parti du cortège des anonymes, des innocents.
Tu marchais, forcée, le regard mêlé de terreur et de supplication
Tu savais.
Près des blés verts et des coquelicots.
Il jetait son jeu de cartes à tes pieds. Il te filmait encore désespérée.
Il avait dû te gagner au jeu, prise de guerre,
Lui aussi je le connais.
Il sert dans le civil comme sous les drapeaux. Ton bourreau.
Le film d’arrête là sur le bord de la route.
Ton linceul un tapis de blés verts et de coquelicots.

Jean-Marc

Publié en