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DUBOSC, Georges (1854-1927) : Le Bonnet de coton en Normandie(1924).
Saisie du texte : S. Pestel pour la collectionélectronique de la Médiathèque AndréMalraux de Lisieux (22.VI.2004)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
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Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur l'exemplaire de lamédiathèque des Chroniques du Journal de Rouen dudimanche 23 novembre 1924.
 
Le bonnet de coton en Normandie
par
Georges Dubosc

~*~

Pendant longtemps, le «bonnet de coton » fut la coiffurenationale des Normands, hommes et femmes. Il est disparu peu àpeu, remplacé par la haute casquette de soie que portaient lesmaquignons, les marchands de bestiaux bas-normands, puis de nos jourspar les casquettes de drap plates, de genre anglais. Mais il est encoredes coins de campagne du Bocage, où les femmes surtout portentencore le « casque à mèche » qui couronnaitjadis le Roy d’Yvetot et aussi souvent Jeanneton elle-même.

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A vraiment dire, si onrecherche les origines du « bonnet decoton » on s’aperçoit qu’il en a toujours existé,mais un peu à l’état d’exception, car le cotonétait rare et peu connu. Joinville dit cependant dans sachronique que saint Louis « avait vestu un chapel de coton sur satête ». Mais ces chapels ou bonnets de coton, au lieu dedresser leur pointe en l’air, étaient taillés en forme debéguins tricotés et noués sous le cou, querecouvrait ensuite un chaperon de feutre. On trouve mille exemple de cemode de coiffure dans les gravures de la Monarchie françaisede Monfaucon, car ce « bonnet de coton » primitif durapendant deux siècles environ, sous le roi Jean-le-Bon et sousson fils Charles V. Un moment il fut remplacé par un bonnet delaine, la bizette, quefabriquaient les Bonnetiers-Aumussiers, quiavait la forme pointue des « bonnets de coton », sonextrémité ordinairement terminée en fond de sac,retombait sur un des côtés ou sur le devant de latête. C’était la coiffure préférée deJean-sans-Peur et c’est elle qu’il porte dans toutes les miniaturesoù il est représenté. Au XIIIe siècle, le« bonnet de coton » existe encore et l’excellent Glossairearchéologique de Gay en représente un qui est toutsemblable aux modèles classiques d’aujourd’hui.

Ce ne sont là, à tout prendre, que des exceptions,variant un peu d’un siècle à l’autre. Mais ce qui estcurieux et bizarre, c’est l’adoption pendant longtemps d’une coiffurepar toute une région, sa diffusion générale en unseul pays où toutes les têtes ont coiffé lemême bonnet. Quelques érudits ont même poséla question de savoir quelle fut l’ère géographique du« bonnet de coton », qui se répandit un moment surlesconfins de la Picardie, notamment dans le Sancerre.

A quelle époque commença donc la grande vogue du bonnetde coton ? A la fin du XVIIe siècle, mais c’est alors unecoiffure bourgeoise, une coiffure de nuit, une coiffure souventindividuelle. Les bons bourgeois qui en usent la recouvrent souventd’une enveloppe de toile qu’ils nouent et parent d’un noeud de ruban decouleurs comme Argan, dans le MaladeImaginaire. Que de peintres, qued’artistes sont ainsi représentés dans leursintérieurs, auprès de leur chevalet, dans leurintimité, tandis que la perruque poudrée decérémonie attend sur un « pied » oùelleest posée ! Il est un délicieux tableau de Lancret, qu’onappelle Les Bonnets de coton,où s’ébat toute unecompagnie de joyeux viveurs, coiffés tous du « casqueà mèche », réunis sous les grands arbresd’unparc ou étendus sur l’herbe autour d’une table somptueusementservie. Le « bonnet de coton » est évidemment danscette toile, qui a appartenu jadis au duc d’Aumale, un symbole de viejoyeuse et aimable, le caprice et la fantaisie de quelques aimablescompères. Cependant le «bonnet de coton» ou le« bonnet de laine » se répandit bientôt parmiles artisans et devint une coiffure commode et facile, tenant bienà la tête pour les nombreux artisans des corps demétier. Il n’y a qu’à regarder les planches fines et biengravées de l’Encyclopédiede d’Alembert et Diderot,pour voir que tout un peuple d’artisans, occupé à millemétiers divers et variés, attentifs à leurbesogne, portent le « bonnet de coton », qu’ils placent surleur tête de façons très différentes. C’estpar eux qu’il s’était perpétué dans quelquescorporations, qui en usèrent longtemps : les marmitons, lesaides de cuisine, qui portent le bonnet de coton, renversé enarrière ; les geindres ou aides des boulangers ; les peintres enbâtiment, qui sur leurs échafaudages volants, lorsqu’ilsbadigeonnaient en plein air, aimaient cette coiffure solide ; lesdéménageurs qui arborent encore un court bonnet decouleur, rayé de bleu ou de rouge, qui les préserve de lapoussière.

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Les paysans normands devaientà leur tour, vers le milieu duXVIIIe siècle, adopter le «bonnet de coton», imitantainsi les matelots et les marins, qui avant de se coiffer du« béret » basque, usaient du bonnet de laine. Pourl’homme travaillant aux champs, bravant les intempéries, lesvents, les ouragans, c’est une coiffure adhérente qu’on peutdoubler, serrant bien la tête, couvrant les oreilles et lespréservant contre la froidure. Un seul défaut : elle nepréservait pas de la pluie, mais les paysans en usaient commeles artisans du moyen-âge et leur bonnet de coton étaitrecouvert par un chapeau de feutre. Jugez-en, par exemple, par lesjeunes charretiers qui figurent dans la louée aux domestiques dupremier acte des Cloches deCorneville, qui font très bienrevivre ces modes d’autrefois. Jugez-en par les dessins, les croquis,les aquarelles de Bonington ou des peintres de 1820 à 1840,ayant représenté en cet équipage, les rouliers,les charretiers, les anciens porteuxdu pays de Caux, qui amenaientaux Halles de Rouen, les tissus, les cotonnades, les rouenneries, les siamoises des tisserands àla main. Tous ces artisans portent,sous leur feutre, le « bonnet de coton » normand.

A un moment donné sous le premier Empire, par exemple, le«bonnet de coton» fut en une telle faveur que les Normandesl’accueillirent aussi avec plaisir, bien qu’à premièrevue, cette coiffure blanche ne parût pas très seyante.C’était pour elles toutefois une coiffure simple, peucoûteuse, d’un ajustement sans apprêt, fort rapide. Et puisle « bonnet de coton » était une coiffure detravail.Cela n’interdisait pas le port des belles coiffes aux ailes dedentelles, les bonnets cauchois, les gracieux bavolets, lescalipettes, et les jolies bonnettesbayeusaines du dimanche. A unmoment donné, le «bonnet de coton» que lacoquetterie féminine trouvait moyen d’enjoliver, fut tellementà la mode, que les femmes, le portèrent… mêmeà l’église. Le clergé s’éleva contre cettenégligence dans la tenue et fulmina contre le « bonnet decoton », qualifié de « coiffure abominable. »

Aussi bien en ce temps, il y eut en Normandie deux partis : l’un« antibonnet de coton »et l’autre « probonnet decoton » !Galleron, qui a écrit plusieurs volumes sur Falaise et sonarrondissement, n’a pas craint d’écrire :

« La coiffure des femmes du peuple est ce qui frappe le plusl’étranger qui s’arrête dans cette ville. Il voit lebonnet de coton sur presque toutes les têtes ; tantôt saleet retenant des cheveux mal peignés qui s’échappent dedifférents côtés, tantôt recouvert d’unecoiffe à barbes plates assez mal plissées, quis’étendent des deux côtés de la figure.

Il faut que les femmes aient bien peu d’amour-propre pour conservercette mode qui leur ôte toute grâce. Une Vénus en« bonnet de coton » aurait de la peine à se faireregarder. Cette coiffure donne d’ailleurs à un visageféminin quelque chose d’effronté, qui endégoûte involontairement. Il y a des femmes qui vontjusqu’à en porter de bruns ou d’écrus. Il est impossiblede rendre l’impression désagréable que l’onéprouve à cette vue. »

Tout le monde n’a pas partagé cet avis. La Normande, au temps dela grande vogue du « bonnet de coton », avait su varier lesmanières de le porter, incliné à droite, ouà gauche, dressant sa mèche en avant, ou la laissantflotter en arrière enfoncé comme un polo de tennis oudécouvrant des bandeaux noirs et des accroches-coeurséduisants. Mlle Amélie Bosquet – qui était femmeet avait bien voix au chapitre – n’était pas du tout de lamême opinion que le sévère Galleron :

« Jamais bonnet de coton, écrivait-elle, dans la Normandieillustrée, n’a gâté joli visage et lesjeunesfermières, les laitières sur leurs ânes, lesattrayantes villageoises qui se rendaient aux marchés,n’étaient que plus séduisantes sous ce bonnet d’unerusticité charmante. Tous ces bonnets blancs qui ne s’envolaientpas par-dessus les moulins, au milieu de la verdure, donnaient, aucontraire, une gaîté remuante et animée auxréunions campagnardes. »

C’était aussi l’avis de Lanté, le précieux et findessinateur des Costumes normands,qui, dans son recueil de coiffeset de bonnets normands, a représenté une Jeune servantede Carentan portant crânement le «bonnet de coton» :

« Sur la tête des femmes de Normandie, dit Lanté, le« bonnet de coton » n’est pas une coiffuredésagréable, parce qu’elles ont toutes des figuresavenantes et fraîches. »

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Il est vrai, par ailleurs, quesur leur visage hâlé par lesoleil et par le vent, bien des paysannes du Bocage, restéesfidèles aux anciens us, coiffent encore le «bonnet decoton», dont la blancheur ressort sur le bronze de leur teint.Comment hommes et femmes, spécialement dans toute la Normandie,adoptèrent-ils cette mode universelle du pacifique« cascamèche » ? Mais parce que de temps trèsancien, le « bonnet de coton », qui est un bonnet detricot,s’y est fabriqué. De tout temps, Falaise avant d’être lacité de Guillaume-le-Conquérant et du « Garsà la lanterne » fut la capitale du « bonnet decoton ». A la fin du XVIIe siècle, l’intendant de lagénéralité parlait déjà des bonnetsqu’on fabriquait plus spécialement à Falaise et quitrouvaient leur débit aux environs. En 1789, on fabriquaitdepuis longtemps des «bonnets de coton» et, en 1806,Leclerc dans sa Statistiquesur Falaise estimait à 660.000francs par an, la fabrication des bonnets qui, par suite de la crisecommerciale, devait tomber, en 1812, à 391.000 francs. Mais denombreuses filatures, sans compter les filatures à bras seremontèrent peu à peu, fournissant aux bonnetiersfalaisiens, la plus grande partie de la matière, dont ilsavaient besoin. Le reste était fourni par Rouen etCondé-sur-Noireau. Vers 1820, écrivait Galleron, il yavait 3000 métiers à faire des « bonnets decoton » sans compter quelques métiers particuliersappartenant à de petits façonniers jaloux de conserverleur indépendance. On fabriquait alors 2.380.000 bonnets par an,sans compter les « bonnets de coton » bleus et les bonnetsécrus. Alors plus de 1.700 personnes, femmes et enfants,étaient employées au dévidage des fils, auraccommodage et au cousage. Les « bonnets de coton »étaient fabriqués à deux, trois, quatre ou cinqfils, les prix variant selon la qualité du coton ou le nombredes fils employés. Il est curieux de voir quel était lebas prix de la main-d’oeuvre employée : les journéesd’ouvrier bonnetier les plus fortes étaient de 2 fr. et enmoyenne de 1 fr. Les petits enfants, employés eux aussi àcette fabrication, recevaient un salaire quotidien de 30 à 40centimes. Ils en fabriquaient 10 à 15 par jour, tandis que lesbonnetiers ordinaires en faisaient une trentaine.

Toutes ces fabriques étaient réparties à Falaisemême et surtout dans le faubourg célèbre deGuibray, où se trouvaient alors surtout les ateliers familiersindépendants. En dehors des filatures du pays, troisblanchisseries bertholiennes, comme on disait alors, au lendemain del’invention de Bertholet, se trouvaient non loin du ruisseau deTraine-feuille ou au Val d’Ante où la blanchisserie Lefezblanchissait 20.000 douzaines de bonnets par an, qui coûtaient 80centimes à blanchir. Tous les « bonnets de coton »fabriqués alors à Falaise étaient employéspar la consommation normande, puis par la Bretagne et dans le midi dela France ; il s’en débitait alors beaucoup aux foires deGuibray et de Caen.

Le grand constructeur de métiers était M.Jérôme Toutain. Mais bientôt, au cotonnécessaire à la fabrication, filé à la mainsur place, allait se substituer la filature purement mécanique.Lorsqu’arrivèrent d’Angleterre les précieuses machinesà filer, les bonnetiers de Guibray se refusèrent àen faire usage. Il en résulta une crise causée par laconcurrence et qui dura plus de vingt années. Instruits parl’expérience, les industriels falaisiens serésignèrent enfin à adopter les machines àfiler, mues par les manèges et par des chutes hydrauliques. Lapremière application de la vapeur au filage fut faite seulementen 1835, par M. Lebaillif, aux filatures de Saint-Laurent et duMoulin-Elie. MM. Lagniel-Carrel ne tardèrent pas à suivrecet exemple et dès lors la bonneterie de Falaise futapprovisionnée en tout temps, comme nous l’avons dit, de cotonfilé sur place. En 1865, il y avait déjà cinqfilatures de coton.

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Jusqu’en 1831, le métierfalaisien en usage était lemétier carré français, fonctionnant trèsrégulièrement, mais lent et ne permettant la fabricationdu « bonnet de coton » qu’à raison d’unepiècepar chaîne. A cette époque, un certain Jouve avaitimaginé de fabriquer pour certains bonnetiers, un métierplus large sur lequel on pouvait confectionner des « bonnets decoton » n’ayant de couture que d’un seul côté. Cefutle signal d’une véritable petite émeute qui éclataen mai 1831 dans tous les ateliers de Guibray où retentissait lebruit des métiers. Si la police et la garde nationalen’étaient pas intervenues, le métier trop actif auraitété mis en pièces. Grâce à cetteprompte intervention, on n’eut point d’excès àréprimer et les bonnetiers ne tardèrent pas àreconnaître les avantages de la nouvelle machine etl’adoptèrent. Bientôt aussi, on arriva àtransformer le mouvement rectiligne et alternatif du métiercarré en mouvement circulaire.

Mais le grand inventeur des métiers nouveaux, le grandcréateur et propagateur du « bonnet de coton » futLouis Cahaigne, physionomie rude et méditative d’inventeur, auvisage rasé et osseux, aux regards profonds. Ce fut, enréalité, le père du « bonnet de coton».Après un voyage de propagande en Picardie, où on usaitaussi du «bonnet de coton», il modifia, toujoursheureusement, le métier rond : il fut même un temps, en1860, où 70 à 80 bonnetiers employaient jusqu’à2.500.000 kilos de coton par année pour des bonnets de toutessortes : bonnet blanc, bonnet écru, bonnet jaspé, bonnetde roulier ou de marin. Louis Cahaigne remporta alors àl’Exposition de Rouen de 1859, pour son métier à deuxchutes, une grande médaille de vermeil. Son fils,LéonCahaigne et son gendre Baloud, dont la maison existe toujours,perfectionna et améliora sans cesse toute cette technique de labonneterie, qui ne se contenta pas de fabriquer le bonnet normand, maistous les genres de tricots, de chandails, de jerseys, de sweaters, toutce qu’on appelle aujourd’hui le sous-vêtement. A Falaise existentencore les ateliers de MM. Ameline, Baloud frères, dont nousavons déjà parlé, Vve Barthélemy, Crespin,Dubois, Louis Duclos, Maurice Renaux. Nous en passons et des meilleurs! Du reste, dans la même région, d’autres bonnetiersbas-normands, M. David, au Foulcq, près de Pont-l’Evêque,et les fabricants de Lisieux, de Pont-d’Ouilly, luttent avec lafabrique de Montrejeau, qui règne sur tout le Midi. Il y euttoute une époque où le « bonnet de coton »régna sur la France entière. Quand Béranger lechanta, il était devenu le symbole et l’attribut de toute unebourgeoisie endormie et pacifique. On le voit alors par le crayond’Henri Monnier, coiffer Joseph Prudhomme, et JérômePaturot, qui las d’avoir parcouru vingt carrières sous lerègne de Louis-Philippe, s’établit lui-mêmefabricant de « bonnets de coton ».

On le célèbre même dans les comices agricoles etnotre concitoyen Lefebvre-Duruflé, qui a écrit quelquesjolies fantaisies littéraires, a prononcé en 1859,à Cormeilles, un éloge spirituel du « bonnet decoton ». Toutes les femmes de Cormeilles, toutes sans exception,dit notre chroniqueur, coiffées du «bonnet decoton», paré d’un ruban de velours ou de soie,étaient charmantes. A l’occasion de ce comice, il y eutmême un concours de «bonnets de coton», oùtrois jeunes filles de Cormeilles remportèrent le prix. Sait-onaussi que Louis Bouilhet, l’ami de Flaubert qui excellait aux parodieset aux pastiches, a chanté LeBonnet de coton, sur le modebourgeois cher à Béranger, sur l’air du Dieu des bonnesgens ! Voici ces strophes très peu connues :

Il est un choix de bonnets sur la terre :
Bonnets carrés sont au Temple des lois.
Le bonnet grec va bien au front d’un père
Et la couronne est le bonnet des rois,
Bonnet pointu sied au fou comme au prêtre,
Mais le bonnet qu’aurait choisi Caton,
C’est à coup sur, n’en doutons pas, mon ma[ître]
Le bonnet de coton (bis)      

Pour bien dormir, c’est le bonnet que j’aime
Souple et moelleux, la mèche de côté,
Cette méthode a l’avantage extrême
D’unir la grâce à la commodité.
A l’amour vrai le bonnet est propice
Et sur son coeur, Pénélope, dit-on,
Comme une armure avait de son Ulysse
Le bonnet de coton (bis)      

Buvons, amis, à la santé des belles,
Au sol sacré qui nous donne le jour,
A l’industrie, aux gloires paternelles
N’ayons de fers que les fers de l’Amour !
Mais quoi ?... l’Aï qui saute des bouteilles
Me dit : « Poète, achève ta chanson,
Où tous ici mettront sur leurs oreilles,
Le bonnet de coton ! » (bis)   


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Depuis ces temps de triomphe,« le bonnet de coton » a biendécliné et Falaise a dû remplacer par d’autres tissus, sa vieille spécialité de jadis qui,pourtant, n’a point encore disparu complètement… Il fut un tempsoù les usines falaisiennes étaient au nombre de 80. M.Auguste Nicolas dans son livre sur le Calvadosagricole etindustriel, publié en 1918, constate que l’industrie deFalaiseétait réduite à neuf usines qui répondaientcependant à toutes les commandes faites. A cette époque,Falaise fabriquait surtout les « chemises de coton tricot»,rayées de bleu de la marine française, qui avaientremplacé le pacifique « bonnet de coton » de nospères, dont nous venons de conter l’histoire.

GEORGES DUBOSC


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