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DUBOSC, Georges (1854-1927) :  Les Jardins botaniques normands  (1926).
Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (31.VIII.2016)
[Ce texte n'ayant pas fait l'objet d'uneseconde lecture contient immanquablement des fautes non corrigées].
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.
Courriel : mediatheque-lisieux@agglo-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@agglo-lisieux.fr
http://www.bmlisieux.com/

Diffusionlibre et gratuite (freeware)

Orthographe etgraphie conservées.
Première parution dans le Journal de Rouen du dimanche 4avril1926.Texte établi sur l'exemplaire de la médiathèque (Bm Lx : norm 959-XI) .


Par ci, par là

LES JARDINS BOTANIQUES
NORMANDS


par
Georges DUBOSC
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Avec le printemps qui s'avance, les jardins publics vont reprendrebientôt leurs  parures de verdure et de fleurs. C'est le moment depasser en revue dans notre belle Normandie, qui compte de si beauxparcs particuliers et de si vastes domaines, les jardins publics,ouverts à tout le monde, soit pour la récréation, soit, encore pourl'instruction générale. Sous cette forme, ils datent pour la plupart dela fin du XVIIIe siècle, et méritent peut-être, dans un rapide coupd'œil, d'être signalés. Ils sont, sans doute, moins nombreux qu'onpourrait le croire, mais ont presque tous leur charme particulier.

L'un des moins connus, par lequel nous commencerons cette rapideexcursion, est le Jardin des Plantes d'Evreux, qui entoure le Lycée etgrimpe en un terrain montueux .jusqu'à la gare. Il est vraimentpittoresque, par sa disposition en amphithéâtre qui se termine par unparc ombragé. Ce sont les anciens jardins du Couvent des Capucins.Sous ses fraîches verdures sont groupés quelques vestiges de l'ancienneenceinte gallo-romaine, fragment de sculpture assez lourde des restesdu Château de Navarre, qu'habita jadis l'impératrice Joséphine aprèsson divorce, et trois belles statues en bronzes d'après des antiques: la Diane de Gabies, l'Antinoüs, Hercule et Télèphe,  bellesfontes des frères Keller, les admirables fondeurs de Louis XIV. Lesjardins de l'Archevêché, auprès de la Cathédrale, bordés par lesanciens remparts de l'enceinte de la ville, ne sont pas non plus sanscaractère.

Dans la Seine-Inférieure, qui renferme tant de beaux parcs et de beauxparterres autour des anciens châteaux du Pays de Caux, les jardinspublics sont rares. Il faut cependant citer le joli jardin, trèsverdoyant, de l'Hôtel-de-Ville de Bolbec, qui est installé dans uneancienne propriété privée. Il renferme deux beaux groupes en marbre,qui sont venus s'échouer là du Château de Marly qu'ils décoraientautrefois, tout comme les groupes de Chevaux, de Couston, qui ornentaujourd'hui l'entrée des Champs-Elysées. L'un de ces groupés de Bolbecest signé du sculpteur Pelletier, en 1714. C'est une Dianechasseresse, très élégante, sur un piédestal très décoratif de Hardy,où se détachent des attributs de chasse. L'autre est le groupe des Arts, relevés par le Temps, où jouent des enfants forts gracieux.

En Basse-Normandie, la ville pittoresque de Lisieux, la ville « auxmaisons de bois » possède, comme bien d'autres, un jardin public, quin'est autre que l'ancien jardin de l'Evêché, qui ont gardé les traitsessentiels de l'ancien dessin. Deux belles allées de marronniers lebordent ; un parterre fait le centre avec un jet d'eau : des marbresl'ornaient autrefois, au temps des Matignon, avec des figures émailléesdu Pré d'Auge. Il existe aussi, dans les environs de la ville, le Jardin de l'Etoile, près du boulevard Herbet-Fournet ; le « GrandJardin », accidenté à souhait, avec ses pelouses et ses charmilles.Pont-l'Evêque, dans les environs, peut, aussi revendiquer l'ancienjardin de l'Hôtel de Mlle de Montpensier, la grande Mademoiselle, avecses parterres en broderies de buis, qui forment un cadre approprié auxtourelles et aux pavillons de briques et de pierres.

Mais voici un véritable Jardin des Plantes. C'est celui de la villede Caen, un peu éloigné de la cité, dans le faubourg de Saint-Julien,sur la place Blot. Il est situé dans un terrain montueux, un peu sec,mais d'où la vue s'étend au loin. Ce jardin botanique est ancien. Ilremonte au temps où les botanistes et les médecins procédaient, chaqueannée, dans cette ville savante, à la Visitatio herbarum, à la visitedes plantes. A l'endroit où il se trouve, il fut institué en 1736, dansle Jardin Bénard, en une propriété du sieur de Cairon Saint-Vigor. Ilest très joli, avec ses carrés botaniques, ses serres, chaudes ettempérées, ses collections d'herbiers et sa bibliothèque. Dans le parctrès montueux qui le surmonte, se trouve le tombeau d'un de sesmeilleurs directeurs, le botaniste N. Desmoueux, auquel ses élèves ontfait édifier ce monument, en 1802, sous les ombrages qu'il avait aimés.Maints botanistes célèbres se sont succédé du reste à Caen : GuillaumeGuéroult, qui publia le De viribus herbarum, d'Emilius Macer ;Jacques de Cahaignes ; Callard de la Ducquerie, qui écrivit l'Hortusbotanicus agri cadomensis ; Marescot et son élève Blot ; de Roussel,l'auteur de la Flore du Calvados ; Montaigu, Eudes-Deslongchamps etMorière. Plusieurs des herbiers, que nous ne pouvons que mentionner,ont une grande valeur scientifique, celui de René Lenormand, qui compte50.000 espèces de plantes de tout le globe ; celui des Algues,recueillies par Lamouroux et Chauvin ; ceux des plantes de Normandie deBrébisson et de Magneville, et ceux formés par Dumont d'Urville etVieillard, qui renferment les plantes d'Australie et deNouvelle-Calédonie. Ce jardin est un vrai jardin scientifique, maisvraiment un peu éloigné. Comment n'a-t-on point songé à le transporterdans le voisinage de la merveilleuse Grande Prairie, chantée parBarbey d'Aurevilly, près des bords de l'Orne. On il n'aurait eu qu'à ytransporter la statue de Malherbe en Homère, que le poète Segrais avaitfait faire pour l'ornement de son logis de la rue de Langannerie...

Puisque nous sommes à Caen, pourquoi ne citerions-nous pas les grandespépinières d'Ussy, qui sont connues dans le monde entier ? Elles ontfait la fortune du pays et lui donnent un aspect des plus pittoresques,à cause de l'effet provoqué par les plants innombrables des arbustess'étendant au moins sur quatre kilomètres et sur cent cinquantehectares : semis de sapins, semis de chênes, petits ormes, petitshêtres et plus de cent espèces forestières et fruitières. Tous cesplants réguliers, différents de couleurs et de formes, toutes cespépinières ont une origine historique. Elles furent introduites parTurgot, lorsqu'il possédait le château de Bons. Comme les arbres luimanquaient, l'idée lui vint, de faire, dans ce village, plusieursessais de plantations. Ils réussirent admirablement et on y rencontreencore, aujourd'hui, un cèdre du Liban, qui avait été planté lors de lacréation. Détail amusant : Ce sont les pépinières d'Ussy, qui, lors dela création des lignes de chemin de fer, fournirent les haiesd'aubépines qui bordaient les voies     du cheminde Rouen à    [……………]. Ce débouché fut une fortune pour le village. La création des voiesferrées nécessita des millions de plants. Vers 1856, on pouvait faireface à toutes les demandes. Aujourd'hui, l'Allemagne, la Russie,l'Angleterre, la Hollande s'approvisionnent encore dans ce village. LesEtats-Unis demandaient surtout des arbres à fruits : poiriers,pommiers, pruniers. Toujours est-il que ces plantations descendant dansun vallon sinueux jusqu'à la Laise, ont transformé en jardin cedélicieux coin de l'Hiémois.

Voici encore quelques intéressants jardins botaniques dans le Calvadoset la Manche : celui de Bayeux, du côté de la place Saint-Patrice, prèsle manoir de la Caillerie où se trouve le buste de son donataire,Charlemagne Delamare ; les beaux jardins autour de l'ancien château deTorigny, le « Versailles normand » ; le jardin public de Cherbourg,dont les chemins en lacets montent jusqu'au plateau de la montagne duRoule, jardin public où sont groupés un vieux portail du XIIIe siècle,provenant de l'abbaye du Vœu, fondée par la reine Mathilde, femme deGuillaume-le-Conquérant. Là, se trouve aussi, sur son piédestal degranit, la statue du peintre J.-F. Millet, commencée par Chapu etterminée par Bouteilher.

Mais voici vraiment, les vrais jardins botaniques de la Basse-Normandie! Par sa situation, non loin de la cathédrale, cet ancien jardin del'Hôtel Quesnel La Morinière, à Coutances, avec son beau décord'arbres, de sapins, de cèdres, de chênes verts, son dessin dans lestyle des jardins français du XVIIIe siècle, ses serres, son orangerie,ses allées bordées de charmilles, ses vues lointaines sur la baie duMont Saint-Michel, est vraiment un endroit délicieux. Par des marches,en longeant des parterres de camélias en pleine terre et d'arbousiers,on descend jusqu'à l'Obélisque qui porte l'hommage au donateur. Adroite, s'allonge une allée de tilleuls. Vers la gauche s'entremêlentles allées d'un labyrinthe en colimaçon, pendant qu'un petit boisdescend jusqu'à la vallée où serpente le ruisseau du Bulzard et où sedressent les arcades d'un aqueduc, digne de Claude Lorrain.

Avranches rivalise avec Coutances pour la beauté de ses jardins, quisont les anciennes dépendances d'un Couvent de Capucins, fondé en1618, et dont le bâtiment principal est maintenant occupé par le Musée.Au milieu de parterres de fleurs, de beaux arbres, dont un cèdre,contemporain de celui du Jardin-des-Plantes de Paris, la terrasse, trèsélevée, domine la vallée et l'estuaire de la Sée. On y découvre tout lepanorama de la baie du Mont-Saint-Michel, avec des vues sur Tombelaine,sur le Mont lui-même et sur la côte bretonne vers Cancale. A droite dece jardin d'Avranches, on a placé un portail roman du XIe siècle,vestige de l'ancienne chapelle démolie de Saint Georges de Bouillé. Endessous, en ce lieu favorisé par la température et le climat, s'étendle Jardin d'horticulture de la société des Jardiniers.

Mais, parmi tous ces jardins botaniques normands — rapidement passés enrevue — le plus vaste, le plus considérable, le plus important par sondéveloppement, par ses agrandissements successifs est, biencertainement, de toute la Normandie, le Jardin des Plantes de Rouen,avec ses annexes de l'Ecole botanique et de l'Ecole d'arboriculture.

Fondé tout d'abord en 1730, par quelques savants botanistes, comme leJardin des Plantes de Caen, dont nous venons de conter l'histoire, leJardin des Plantes de Rouen fut transféré en 1757 sur le Cours Dauphinoù furent construites plusieurs serres fort décoratives, sur les plansde l'architecte Le Carpentier. Vers 1839, devenu trop petit, le jardinbotanique fut transporté dans le faubourg Saint-Sever, dans le Parc deTrianon, en un très beau domaine privé, orné de grands arbres, quiavait été un instant métamorphosé, sous le Directoire, en un jardin oùl'on donnait des fêtes publiques, des ascensions aérostatiques, commecelles de Blanchard, d'Elisa Garnerin, ou de Mme Saqui, en 1811.C'était aussi le temps des fêtes de nuit, des bals, des concerts, desilluminations, des feux d'artifice !...

Successivement agrandi en 1881, en 1889 et surtout en 1891-1894, leJardin des Plantes de Rouen, qui couvre plus de dix hectares, estaujourd'hui en pleine beauté, présentant les aspects les plus variés.Dernièrement, un écrivain horticole de haute valeur, M. P. Lesourd, luiconsacrait, dans la Revue horticole, une notice particulière, trèsintéressante, à laquelle nous ferons quelques emprunts.

Non loin de l'entrée du Rond-Point de Trianon, dit-il, une percée donnelieu à une jolie vue : deux tapis de gazon de 30 m. sur 10. encadrés dehauts marronniers, taillés et en avant de la Pierre du Millénaire de laNormandie (911-1911). Si nous continuons notre promenade par l'allée deceinture, en nous dirigeant vers l'ouest, nous passons devant le bustede l'écrivain Eugène Noël dont la stèle offre à sa base un petit bassinorné de plantes aquatiques : joncs, populages.

En bordure de la rue de Trianon, se trouve un long massif de conifères, Picea excelsa, Cedrus attantica, Thuyas. Sequoias, Lilas. En isolés,sur les pelouses, des Tsuga canadensis, un groupe de Gledilschiasinensis, un énorme peuplier du Canada. Vers le sud-ouest, en groupesou isolés, des Chênes d'Amérique. Puis un assez beau Sassafrasofficinalis, des Magnolias divers. Près de l'Orangerie, des grosbuissons de Citrus trifoliota de 3 m. de haut. Ailleurs, des Sorbuslatifolia et des Lawsoniana. A la partie extérieure du jardin, enavant des massifs, des ifs taillés, formant rideau de 1 m. 60 dehauteur ou des buis taillés alternant avec des Aucubas taillés.

M. P. Lesourd n'a eu garde d'oublier l'Ecole botanique et le carré desplantes.

Elle couvre, dit-il, près de 1 hectare et forme un rectangle de 122mètres de long sur 74 mètres de large qu'entoure complètement unegrille de fer. Deux allées perpendiculaires divisent l'Ecole botaniqueen quatre rectangles comprenant chacun 23 plates-bandes rectangulaires,soit au total 92 plates-bandes, contenant chacune deux rangées deplantes. Au centre, un grand bassin renfermant de nombreuses espèces deplantes aquatiques : Nymphea, Pontederia cordata, Menyanthestrifoliata, Sagittaria. L'Ecole de botanique plantée en 1869, d'aprèsla classification d'Adolphe Brongniart, par le docteur E. Blanche,botaniste normand estimé, contient environ 5.600 espèces.

Et l'érudit commentateur de notre Jardin des Plantes, décrit la GrandeSerre restaurée avec ses palmiers, ses cycadées et la serre voisineavec ses collections de cactées, d'euphorbiacées, de crassulacées. Ilpasse ensuite au groupe des sept serres, réservé aux plantesornementales, inauguré en 1885 et représentant une surface vitrée de2.520 mètres où, dans une serre chaude, on voit notamment 150 espècesou variétés d'orchidées dont d’admirables spécimens de Vauda. «Certaines orchidées, dit M. P. Lesourd, sont cultivées en paniers enterre cuite, provenant de la Savoie, paniers imputrescibles etressemblant à s'y méprendre aux paniers en bois ». Successivement, M.P. Le-sourd décrit aussi la serre d'exposition où figurent, suivantles saisons, de belles collections de cinéraires et de calcéolairesremarquables par la dimension de leurs fleurs, puis l'Orangerie,vaste local où on conserve en hiver d'énormes Phoenix, des Chamœrops, des Phormiums et des Lauriers roses. C'est là qu'àl'automne a lieu l'Exposition des Chrysanthèmes ; cultivés en pots,plus de 350 variétés. Dans l'ouest, s'étendent la pépinière, puis lefleuriste, où se créent et multiplient toutes les plantes destinées àla décoration des jardins et des squares et où se poursuivent lesexpériences sur la culture du Pois-de-Senteur en pleine terre.

C'est une spécialité du jeune et actif directeur actuel des jardins etplantations de Rouen, M. E. Le Graverend, qui, avant d'être appelé dansnotre ville, dirigea justement ces merveilleux jardins de Coutances,décrits plus haut. M. Lesourd, dans ces notes de la Revue horticolerappelle que M. E. Le Graverend est un ancien élève de l'Ecolenationale d'horticulture de Versailles, qui' a réalisé de nombreusesaméliorations dans les services qu'il dirige. Il loue notamment sonemploi des chrysanthèmes du Japon pour la décoration des corbeilles, etson introduction dans les cultures des plantes naguère inconnues àRouen : la  Verbena  venosa, le Dahlia nain Jules Closon,utilisés dans la région de Paris. « A lui revient aussi l'idée que nousn'avons vue réaliser nulle part ailleurs, de placer en avant des plusbelles corbeilles, des étiquettes indiquant la composition desdécorations florales ».

Il serait trop long d'indiquer, comme l'a fait M. P. Lesourd, toutesles compositions des grandes décorations florales de printemps etd'été, celles-ci commençant le 15 mai et s'achevant aux premiers joursde juillet. Au printemps, figurent surtout les tulipes, jacinthes,crocus, aubrietia, myosotis, giroflée jaune, pensées saxifrages,primevères des jardins, comme la corbeille actuelle du SquareSolférino, alysse corbeille d'or, pâquerette. A l'automne, on utilise,vers la mi-septembre, 3.000 chrysanthèmes à massifs, dont 1.800 àfleurs doubles et 1.200 à fleurs simples. Dans les décorations floralesd'été, les principales fleurs qui figurent dans nos parterres rouennaissont les coléus variés, les calcéolaires rugueuses, les fuchsias nains,les héliotropes, les mufliers de toutes tailles, les pétunias...«  que tu nias », disait le poète super-réaliste ; lesreines-marguerites, les séneçons ; les soleils, les verveines, leszinnias variés, les pelergoniums, le Maxime Kowalewski rouge-feu et,en bordure, la Ville de Louviers double rouge, les begoniastubéreux, résistant au soleil, comme le Flamboyant, les begoniasde semis et de bouture dont l'un des plus résistants est la Gloire deChâtelaine rose... Nous en passons et des meilleurs, comme les Cannas du roi Humbert Ier avec leurs belles torches rouges etardentes.

Mais de tout ce superbe ensemble avec lequel bien peu de jardinsbotaniques normands pourraient rivaliser, ce que le grand publicpopulaire goûte le mieux, c'est le charmant Papillon, au revers d'unepente, étalant sur le gazon la diaprure de ses ailes. C'est une sortede mosaïque florale, triomphe des jardiniers modernes, compositiondécorative que Ducereau n'aurait pas méprisée jadis dans ses parterresde broderies.

Voulez-vous savoir comment il est formé? Le savant rédacteur de la Revue horticole va vous révéler la composition du Papillon rouennais,symbole de la célérité. Tous les ans, depuis trente ans, quand il faitsa réapparition à la grande joie des amis du Jardin-des-Plantés, il secompose de 4.000 à 5.000 plantes. Ses ailes sont bordéesd'echeverria, puis voici le sedum couleur chair, le sedum jaunerampant, l'alternanthera chromatella, et l'alternantheraparonychioïdes, le begonia Gloire de Châtelaine, puis l’Ageratumnain bleu, parfois même de simples fleurs aux noms moins barbares,comme de modestes pensées violettes ou bleues. Le Papillon duJardin-des-Plantes est une des merveilles de Rouen, qu'il faut avoirvues et admirées, comme la Cathédrale et le Pont transbordeur !

Georges DUBOSC.