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DUVERNOIS,Simon Schwbacher, dit Henri (1875-1937) : LaMort de Prosper Boudonneau, Hirondelle.- Paris : A l'Enseignede la Porte Etroite, 1927.- 28 p. ; 17 cm.- (La Porteétroite ; 12).
Saisie du texte : S.Pestel pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (06.X.2007)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
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Orthographe etgraphieconservées.
Texteétabli sur l'exemplaire de laMédiathèque André Malraux (BmLx : 24.533-8).

 La mort deProsper Boudonneau
Hirondelle
par
Henri Duvernois

~*~

Ses cartes de visite mentionnaient : « Prosper Boudonneau, Publiciste.» C’était tout. Depuis trente ans, Prosper Boudonneau fournissait defaits-divers certains journaux parisiens, mais il n’appartenaiteffectivement à aucune rédaction. L’argot du petit journalismed’autrefois appelait ces auxiliaires des « hirondelles » parce qu’ils seposent à peine et s’envolent. Boudonneau était une hirondelle un peumeurtrie. On le voyait, hiver comme été, vêtu d’une redingote trophermétique pour qu’il y eût, dessous, un gilet ; coiffé d’un feutre àla Rembrandt, portant une canne de chemineau et arborant une cravatelavallière en soie blanche. Il était grand, maigre, encore très droit,cirait à l’ancienne mode ses moustaches grises aux pointes aigües etgardait, dans un visage ravagé, des yeux enfantins.

Au reste, il ne se jugeait point malheureux. Né homme de goût et d’unemodestie frissonnante, il craignait également les louanges et lesattaques, la misère et la célébrité. Lors de ses débuts, il avaitpublié quelques contes en grisaille, signés : la Violette. Cepseudonyme symbolique ne tarda pas connaître la mort obscure despseudonymes malchanceux, tués dès l’enfance par des pères insouciants.Mais la gloire littéraire de la France est si lumineuse qu’il enrejaillit des gouttes de clarté sur ses plus humbles desservants.Boudonneau restait fier et ne désespérait point, à cinquante sept ans,de faire ce qu’il appelait son oeuvre. Après une adolescence orpheline,il était arrivé, lesté de neuf cents francs et d’un volume de vers,dans ce Paris où l’on trouve plus facilement à placer quarante cinqlouis qu’un recueil de poèmes. Il avait participé à une brasserielittéraire, mais comme il arrivait toujours en retard lors desdistributions d’épithètes, on ne lui donnait que celles dont les autresne voulaient pas : « fin, aimable, gracieux ». Ainsi, par la force deschoses et par les réclamations de son estomac gavé de croissants rassiset de charcuteries hasardeuses, il devint « fait-diversier » et sesignala bientôt par ces titres légèrement exagérés qui retiennentl’attention du lecteur. On lui attribuait celui-ci : « Paris à feu et àsang » pour un feu de cheminée à Grenelle et un saignement de nez dansun omnibus. Il se fit d’utiles relations dans le monde spécial quialimente les faits-divers. De mauvais garçons lui indiquaient despistes : « Et ! M’sieur Boudonneau : il y a la Teigne qui cherche desraisons à Saucisse Plate. A’rgardez donc s’il n’y aurait pas un «papier » pour vous ». On le voyait dévaler sous des pluies battantes,son éternelle canne à la main, les bords de son chapeau Rembrandttransformés en gouttières, sa cravate lavallière triste comme unpapillon mouillé.

Ce matin-là, Boudonneau ne se sentant pas en train, s’était levé à midipour acheter son déjeuner. Pendant ce temps, la concierge faisait sonménage : elle se contentait d’ouvrir à la fois la fenêtre et la portede l’unique chambre occupée au sixième par son locataire ; le courantd’air se chargeait du balayage.

Boudonneau, lesté de quelques provisions, regagna donc sa chambre. Iléprouvait, à être seul, le bonheur pâmé des timides. Le soleil inondaitson jardin suspendu : des lauriers en caisses et des plantes grimpantesqui montraient déjà leurs petites feuilles crispées, d’un vert fragile.Des oiseaux chantaient. A côté, dans l’antre de la famille Cinéma,ainsi nommée parce que tous ses membres travaillaient devantl’objectif, le dernier né Cinéma, acteur lui aussi, âgé de huit mois,se plaignait doucement. Plainte sans espoir des enfants malheureux quisavent bien qu’on les laissera crier. Lamentation à bouche ouverte del’enfant du comte, abandonné sous le porche d’une église. Il faisaitdoux. Les meubles de Boudonneau : un lit roide, une table de rotin, unecommode en acajou, un bonheur du jour en bois de rose, un fauteuilVoltaire, attendaient leur maître. Sa mère, jolie femme sagementcoiffée, peinte par un agrandisseur aux environs de 1875, semblait luidire : « Comme tu es fatigué, mon pauvre garçon ! » Il s’assit devantsa petite table, trempa dans l’encre une plume d’oie et traça ces mots :

Printemps ! Le doux printemps sourit à ma  fenêtre.

Ainsi, des velléités poétiques le reprenaient, qui s’arrêtaient engénéral au deuxième vers. Il redevenait alors le collégien paresseuxqui répondait au professeur le réprimandant au sujet d’une distraction: « M’sieur, c’est la faute d’un si beau nuage ! » Il en avait gardépendant toutes ses études le surnom de Beau Nuage. Beau Nuage et laViolette ! Allez donc réussir avec ces noms-là ! Prosper cacha sonalexandrin, alluma une lampe à alcool, coupa du beurre, de petitsoignons et surveilla prosaïquement la cuisson d’un morceau de foie deveau. Trois coups discrets furent frappés à la porte : « Ah !pensa-t-il, voici Huppley-Nickler qui vient me demander à déjeuner. »Huppley-Nickler entra. Il sauvegardait sa dignité, abondait en ; « Jene te dérange pas ?... Je passais… une minute… simplement pour prendrede tes nouvelles… »

- Reste donc, fit Boudonneau. Tu déjeuneras avec moi.

- Toujours la même histoire ! Tu es trop gentil. Je ne viendrai plus àcette heure-là. As-tu assez pour nous deux au moins ?.... Ah ! bigre,du foie de veau ! Je ne résiste plus… Si j’avais su, j’aurais apportéquelque chose…

Il apporte sa gaieté. Il est rond, gras, jovial, enluminé comme uncomique, mais comme un comique qui se hâte de trouver un engagement,avant de perdre son ventre. De son métier il est financier, mais lafinance chômant, il sert de secrétaire à son ami. Ainsi, affirme-t-il,on se crée des relations utiles, dans les journaux. Il est malin etpratique. Dans cette antichambre de rédaction il a tracé un immenseprojet de restauration économique, transmis au directeur avec cetteépigraphe : « Projet conçu et rédigé en dix minutes devant le garçon debureau qui pourra en témoigner et qui m’a décerné le titred’auteur-éclair. »

- Quand je pense que je vais te priver de la moitié de ton foie de veau! s’écrie l’auteur-éclair.

Et il ajoute :

- Pauvre vieux !

Car toute sa pitié va à Boudonneau. Pour lui, il ne se plaint pas : unmauvais moment à passer ! Gêne provisoire. Il en sortira. Son ventrel’atteste et les roses rouges de ses joues et le rubis de son nez. Etpuis il a plus d’un tour dans son sac :

- Demain, grande orgie à la Tour ! J’ai fait la connaissance ducuisinier d’un milliardaire, mon vieux ! Je lui serre la main ; nousparlons politique et il me refile des douceurs… Hier, j’ai eu pour mondîner de la mousse de jambon dans des cornets de pâte feuilletée. Jevoulais t’en apporter, mais cette mousse est éphémère ; elle avait, cematin, un vilain aspect… Tu n’as pas d’estragon ? Bon ! Bon !... aucuneimportance… Eh ! dis donc, vieux…

Boudonneau lève la tête, inquiet.

- Quoi donc ?

- Par une coïncidence bizarre, je me trouve à la fois sans domicile etsans argent. Je peux coucher ici ?... On va apporter un matelas.


*
*   *


Et depuis huit jours, Huppley-Nickler couchait sur son matelas.Parfois, au milieu de la nuit, il réveillait son ami en rêvant touthaut : « Que je vous donne mon idée pour neuf cent mille francs ? Vousrigolez, Monseigneur ?... Allons ! Allons ! Jouons cartes sur table,hein ? »

Le matin, il débarbouillait ses rêves à l’eau froide et revenait à deplus immédiates réalités :

- Je vais aller voir mon cuisinier. Sois tranquille, j’ai autantd’amour-propre que toi et je ne lui raconte pas toute la vérité, à cethomme. D’ailleurs, la vérité c’est le mensonge d’hier et le mensonge dedemain. Pour moi, qui suis un amoureux du passé et qui ne songe qu’àl’avenir, le présent n’existe pas : je le biffe. Donc, qu’est-ce que jelui dis, au cuisinier du milliardaire ? Je lui dis que je suis curieuxde gastronomie, que je lui trouve un grand talent, que cela m’amuse degoûter à ses trouvailles et que j’en parlerai dans les journaux… Cequ’il y a d’embêtant, c’est que quand il ne sert rien d’inédit à sesmaîtres, il s’excuse : « Rien aujourd’hui, M. Huppley-Nickler ; je n’aique du boeuf en daube froid. Ça ne vous intéresserait pas ! » Du boeuf endaube ! Rien qu’à ces mots, j’ai la gueule pleine d’eau amère…

Une fois, le chef lui avait remis une boîte avec un sourire mystérieux.

- Ce sont des écrevisses pleines de farce, annonça-t-il.

Ils ne trouvèrent dans les écrevisses qu’une sorte de crème fouettée etdurent faire un repas de ce dessert écoeurant…

Quand Huppley-Nickler déficelait le paquet et qu’il regardait lesreliefs avec une curiosité avide, Prosper, mélancolique, songeait auxvagabonds qui ouvrent sur les bancs le paquet qu’on vient de leurremettre et qui le mangent d’abord des yeux, des yeux allumés par lagourmandise et par une sorte d’inquiétude vorace…


*
*   *


Il y a un jouet japonais qui représente sculpté dans du buis, unmodeste artisan, lequel, mû par un ressort, tape vigoureusement àl’aide d’un petit mortier sur un objet d’ailleurs indéfinissable. Lemécanisme qui déclanche le bonhomme lui fend en même temps la bouched’un large rire. On sent que ce rire exprime la satisfactiond’accomplir toujours, d’une âme égale, la même besogne. ProsperBoudonneau gardait ce jouet sur sa table, comme un enseignement. Maiscela ne l’empêchait point d’avoir ses minutes de regret. Un démon, douéde la puissance de soulever les toits pour voir ce qui se passe àl’intérieur des maisons, constate d’étranges choses, mais que neconstaterait-il pas en fouillant les tiroirs des écrivains ? Telvaudevilliste cache une tragédie ; tel moraliste, des polissonneries.Ce que l’on publie est le masque ; là se trouve la vérité et aussil’explication de bien des désappointements, de bien des amertumes quifont dire aux gens peu renseignés : « Qu’à donc X à se plaindre ? Ilest riche, il a du succès ! » Prosper Boudonneau avait ses oubliettes,lui aussi, et il y fouillait, à ses heures de loisir. Il passait larevue de ses enfants ; embryons de pièces, foetus de romans, etc… Ilfaut à l’écrivain un côté studieux, bon élève « enfant appliqué » quilui manquait. Jeune, il y avait les femmes, si charmantes à regarderdormir, le matin, sur leur bras replié… Quelle âme faut-il avoir pouraligner des mots, quand le poème vit devant vos yeux ? Boudonneau remitle travail à plus tard, il le concevait un peu comme M. de Talleyrandconcevait le whist : une distraction pour l’âge où s’évanouissent lesplaisirs. Les femmes avaient déserté une à une, vieillies ou pluspratiques, ou vertueuses tout à coup. Et une autre passion lui étaitvenue ; il disait : « Je travaillerai quand j’aurai terminé la lecturede ce livre-là ». Ce livre là en amenait un autre. Il lut éperdument etadmira ses grands confrères, ce qui est une méthode désolante. C’étaitfini… Ainsi il traînait de vagues remords…

Mais ce dimanche-là était trop beau, trop joyeux pour qu’on y mêlât unearrière-pensée. De son lit, Boudonneau voyait, par la fenêtre ouverte,un couple de vieilles gens qui soignait des pots de résédas et semblaitavoir été oublié là depuis 1830. Un mendiant, autorisé par faveurspéciale à cette dérogation hebdomadaire, épuisait les dernièreslangueurs d’un orgue de Barberi. M. Huppley-Nickler, levé, habillé, etdéjà bourdonnant, enveloppa un sou dans un morceau de journal et lejeta au mendiant qui levait la tête, un peu pour voir si les personnescharitables se décidaient, beaucoup pour boire le printemps qui coulaitdu ciel bleu.

- Sors donc de ton lit ! dit Huppley-Nickler à Boudonneau. Cela nem’étonne pas que tu végètes dans un métier indigne de toi… Je devine ceque signifie ton sourire… Je n’ai pas réussi, peut-être ? Espère, monfiston, j’attends mon heure, voilà tout. Le patient est autre chosequ’un raté. Le patient est le malin qui n’a pas voulu compromettre sonavenir par une réussite incomplète et momentanée…

Il reprit :

- Plus tard, je te rendrai ton hospitalité. Tu auras ta chambre chezmoi… Pas de luxe extravagant : du cuivre, du cuir, des tableaux sobres…Tous les matins, je frapperai moi-même à ta porte… Allons… je ne suispas féroce… vers huit heures et je te crierai : « Fainéant ! A sixheures, M. de Girardin avait déjà rédigé son article !... » Prosper,mon ami, je serais navré de te faire de la peine, mais tu n’imaginespas ce que tu peux être laid dans ton lit, à la lumière du jour…Lève-toi, animal !... Sur tes pattes, tu fais encore illusion : turessembles à un sergent de ville du Second-Empire, comme on lesreprésentait sur les livres de notre enfance, avec un bicorne, l’épéeau côté, la tunique serrée à la taille et la moustache en pointesd’aiguille…

Prosper se décida brusquement :

- Allons nous promener… Je connais un certain coin… Il y a trente-septans que j’ai envie de le revoir… Je veux revivre un jour de ma jeunesse.

En se levant il eut une sorte de faiblesse et chancela. Mais, dehors,il parut se ranimer, dissipa en plaisant les inquiétudes de son ami etl’entraîna jusqu’à la gare.

- Rien n’a changé remarqua-t-il en arrivant… Nous étions partis touteune bande… J’étais l’artiste. Ces bourgeois me respectaient. Moi, jevenais à cause d’un chapeau de paille d’Italie et, sous ce chapeau, unvisage qui était une caresse… Il y avait un père et une mère, des genshorribles qui me regardaient de travers… Mais elle !... Je luifabriquais des sonnets. Je les lui lisais. Elle me disait : « C’estgentil… On jurerait de la prose… » Dans le train, elle avait repris sasupériorité ; elle lisait dans mes yeux quelque chose qui la flattaitet qui lui faisait peur. Je lui parlais doucement, tendrement ; jedevinais que son coeur battait très fort, mais qu’il se laisseraitprendre.

- Des fiançailles ?

- Peut-être. Je n’aurais pas reculé… Après le déjeuner on alla faire untour à la foire… Ici la tragédie commence… J’avais en poche exactementde quoi payer ma part du repas, car c’était un pique-nique. Le paiementde l’addition m’avait ruiné… Nous restons seuls, un peu en arrière desautres. Elle saute dans une balançoire à deux places… Je la suis, sansréfléchir. Nous nous envolons et au moment où nous partons pour leciel, je pense : « Je n’ai pas de quoi payer cette fantaisie ! » Il neme restait que deux sous. Il n’y avait donc qu’à attendre que lesparents nous rejoignissent. Mais ils ne nous rejoignaient pas. Et nousnous balancions toujours. Après avoir beaucoup ri, ma bien-aimée riaitplus modérément ; enfin elle ne rit plus du tout. Elle murmura : «Arrêtons-nous, Monsieur Prosper, je ne me sens pas bien. » Je fisl’espiègle qui refuse de rien entendre… Alors elle devint toute pâle…Il fallut descendre. L’homme de l’escarpolette arrivait, avec samaudite sacoche. Je prétextai la perte de mon porte-monnaie ; on dutchercher la famille, expliquer… Un désastre !... Les calicots semoquaient de moi… Les pauvres n’ont pas plus de malheurs que lesautres, peut-être ; seulement tous leurs plaisirs sont empoisonnés…

Il voulut retrouver la guinguette où ils avaient déjeuné ce jour-là,mais il ne put la reconnaître. Ils mangèrent fort mal, au son d’unphonographe.

Au café, Huppley-Nickler proposa :

- Si nous rentrions ?... Nous irions faire un petit tour sur lesboulevards… La campagne ne te vaut rien… Tu as mauvaise mine…

Ils reprirent donc le train. Boudonneau restait silencieux. Il ditcependant :

- Ce que j’ai manqué de choses, mon Dieu ! Ce que j’ai pu manquer dechoses…

Mais en sautant sur le quai, il reprit sa gaieté. Huppley-Nickler avaitraison : la campagne ne lui valait rien. Même il était encore anxieux,place du Havre. Il ne se retrouva chez lui qu’à partir de la Madeleineet sur le trottoir de droite encore. Il allait vite, les jambes roides,comme s’il avait eu peur de tomber.

- Ne traverse pas seul, tu entends ! cria Huppley-Nickler quin’arrivait pas à le suivre.

Trop tard ! Prosper vacillait, s’écroulait. Une automobile déboucha… Ily eu un long cri de femme, un attroupement. Tandis que le chauffeurfaisait de grands gestes, donnait des explications à la foule qui lehuait, des hommes transportèrent Boudonneau sur un banc. Il râlait. Sonchapeau Rembrandt était resté dans la boue.

- Tu as mal ? sanglota Huppley-Nickler.

Mais l’autre eut un geste. Non, il n’avait pas mal. Il allait mourir,voilà tout. Il murmura :

- Comment feras-tu pour t’en tirer, maintenant ? Je te laisse mesmeubles… Brûle mes papiers… Et puis, écoute, porte toujours lefait-divers dans les journaux… Mort d’un vétéran… ça ne vaut pas plusd’une dizaine de lignes…