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AVENA : Notre Basse-Cour, chroniquemensuelle de la Revue Illustrée du Calvados pour l'année 1911.
Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (30.I.2015)
[Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées].
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
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Texteétabli sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm31bis) de la Revue illustrée du Calvados,5ème ANNÉE - Janvier-Décembre 1911.

NOTRE BASSE-COUR

chronique mensuelle
de la
Revue Illustrée du Calvados
pour l'année 1911
par

AVENA

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~*~

JANVIER— Dès janvier on prépare, onconfectionne et on nettoie les parcs qui doivent recevoir les sujetsque l'on destine à « racer »   Un parc convenable doit avoirde 25 à 100 mètres carrés de superficie. Le soldoit être sablonneux, sec, meuble, perméable, afin qu'il n'y ait pas deboue. On y plante quelques arbres à fruits ou des accacias qui poussentvite et donnent de l'ombre. Quelques petits massifs de groseillierspermettent aux poules d'aller chercher la fraîcheur pendant les grandeschaleurs de l'été. La clôture du parc doit être assez élevée du côté dunord pour former un abri. On peut très bien établir deux ou trois parcsdans le verger. Dans ces parcs, on élève les poules de races pures quiserviront plus tard à alimenter la basse-cour.

Dans cette saison froide, on doit donner aux jeunes poules unenourriture échauffante, telle que petit blé, avoine, sarrasin, pourexciter la ponte en y ajoutant des pâtées chaudes. Ne pas oublier de mettre de la paille fraîche dans les pondoirs ni denettoyer les perchoirs. On doit ramasser les oeufs au moins deux foispar jour ; car durant les grands froids les germes sont sensibles à lagelée.

C'est le moment de mettre les dindes à couver.

Il faut aussi surveiller les jeunes canes au moment de la ponte et leurdonner une alimentation tiède.

Vers la fin du mois, on doit accoupler les lapins et leur donner descarottes, betteraves, son, avoine, luzerne effeuillée, pâtées depommes de terre cuites avec farine d'orge, sans oublier le sel à ladose de 1 à 2 grammes par tête, une ou deux fois par semaine.

Au rucher on protège les ruches contre le froid et l'on y assure lerenouvellement de l'air ; on enlève glace, neige ou abeilles mortespouvant obstruer l'entrée de la ruche. Tant que dure le froid, on doittoucher le moins possible aux ruches ; mais il faut examinersoigneusement si les souris ne se frayent pasquelques passages dans celles de paille. On nourrit les coloniespauvres avec des rayons operculés ou du sucreen grain placé sur un linge à tissu peu serré (sucre candi ou sucre enplaque), en évitant toute nourriture liquide.

FÉVRIER — C'est à cetteépoque que l'on réunit les sujets de chaque espèce qui ne doivent plusêtre séparés. Il faut choisir les énormes coqs de Cochinchine fauves ounoirs, ou noirs marqués de roux ou perdrix, et les mettre avec debelles poules de Crèvecoeur ou de Houdan. On peut aussi renverser lesrôles et mettre les poules de Cochinchine avec les coqs de Crèvecoeurou de Houdan. Il faut que les coqs n'aient pas plus de deux ans et queleurs pattes soient en très bon état. Les poules doivent être nées dansla saison même : les jeunes poules étant les meilleures pondeuses.

On ne recueille les oeufs à couver que quinze jours ou trois semainesaprès l'accouplement, pour être bien sûr qu'ils ont été fécondés par lemâle. Si l'on a des oeufs de bonne heure, et qu'on ne puisse les fairecouver aussitôt, on les conserve dans un endroit tempéré et sain,enfouis dans du son et séparés les uns des autres.

On prépare l'incubation de ces oeufs — après les avoir mirés — le plustôt possible, afin d'avoir des poulets précoces. Si les dindes sedisposent à couver, on les met sur des œufs de poule ou de canard etl'on installe les boîtes d'élevage et les couveuses artificielles.

Les poules commencent à pondre, surtout si on leur donne des grainséchauffants, sarrasin, avoine, petit blé, en y ajoutant des pâtéeschaudes et de l'eau presque tiède deux fois par jour.

On termine l'engraissement des poulets d'octobre et on les prépare pour la vente.

Des soins méticuleux s'imposent aux canetons. On leur donnera des pâtées avec du son et de l'ortie hachée.

Les pigeonneaux venus dans ce mois sont préférables, commereproducteurs, à ceux qui naissent plus tard ; il faut les conserver.C'est le moment de sélectionner les oies et autres animaux debasse-cour.

Au rucher on se bornera à veiller le nourrissement ; car tant que dure le froid on doit toucher le moins possible aux ruches.

MARS — Toutes lescouvées précoces doivent être en pleine activité. On donne aux poussinsdes pâtées de mie de pain rassis trempée dans du lait, des oeufs cuitsdurs, hachés menu, du cresson de fontaine ou des orties cuites hachéesavec de la mie de pain rassis. En ce mois on met les oeufs à couver.Les couveuses naturelles seront tenues en des endroits à températuredouce, égale et com-plètement à l'abri de l'humidité. On a soin denettoyer et désinfecter les poulaillers.

Il faut donner une nourriture abondante aux canetons : farine de maïsavec herbes tendres hachées, pousses d'ortie, sauge, laitues. On doitles préserver eux aussi de l'humidité qui leur est néfaste. La pontedes dindes s'opère en ce moment. On doit leur enlever les oeufs et lesremplacer par des oeufs en porcelaine. Quant aux lapins, on leur donnedes herbes fraîches mêlées de foin sec, pour éviter le gonflement.

Au rucher, l'année apicole commence en mars. C'est l'époque où l'onachète les essaims et où l'on établit les ruchers. Ruches à calottes etruche à cadres ont chacune leurs adeptes ; ces dernières sont beaucoupplus pratiques et d'un meilleur rendement. Dès que les abeillescommencent à sortir, on visite les ruches, on supprime les mortes, eton les conserve à l'abri des rongeurs. Les colonies qui ont souffert etont sensiblement diminué de nombre pendant l'hiver et celles qui n'ontpas de reine doivent être réunies à d'autres.

Il faut nourrir les ruches qui manquent de provision et leur donner 200grammes de sucre par semaine. On enlève les rayons par trop vieux, ceuxqui sont moisis ou détériorés et ceux contenant des rougets.

AVRIL — Les mêmesoccupations qu'en mars s'imposant durant ce mois, complétons lesconseils que nous avons donnés sur les meilleures pâtées. On prend groscomme le poing de mie de pain rassisque l'on émiette très fin entre les mains. On ajoute un oeuf dur qu'onhache très menu, le jaune et le blanc compris ; on prend des feuillesde salade ou de jeune oseille, de choux ou de betteraves, etc., quel'on hache fin et dont on met à peu près gros comme l'oeuf. On mélangeensemble ces substances en les brouillant sans les presser ni manier,de façon que toutes les parties restent désunies et ne forment pas unepâte. L'additon de la verdure conserve, pendant le jour, une certainefraîcheur qui sert de liaison et empêche la mie de pain de durcir.

C'est de cette pâtée que l'on commence à nourrir les poussins : ils ensont extrêmement friands dès le premier jour ; on donne aussi du milletblanc de bonne qualité. Le compartiment réservé aux poulets doittoujours être pourvu de cette nourriture mise à la disposition de cespetits animaux dans des endroits qui soient abrités. Au bout de troisjours, on ajoute du blé, que les poulets, quoique petits, commencent àmanger.

On passe un nombre régulier de fois par jour, afin de remettre de lanourriture s'il en manque ; il faut aussi la varier, c'est-à-dire quechaque jour un des repas est composé d'une nourriture à part, afinqu'un nouvel élément vienne s'ajouter à l'alimentation générale etréveiller l'appétit des élèves. Ainsi aujourd'hui on donne à un repasdu riz cuit ; demain, au repas correspondant, des pommes de terrecuites pétries dans du son ; après-demain, de la pâtée de farine d'orge; le jour suivant, du pain grossier détrempé, etc., etc.

Au rucher, l'époque de la grande ponte approche ; on doit soigner lenourrissement des abeilles, rapprocher les ruches, si possible, deschamps de sainfoin et de colza, les préserver du froid et de la pluieet entretenir l'abreuvoir.

MAI — On opère lasélection des poussins éclos en ce mois, et on les alimente avec de lafarine d'avoine, des os secs broyés et des coquilles d'oeufs écrasées.En suivant les conseils donnés en mars et avril, voici une liste derepas pour diriger la personne chargée des élèves :

Après les trois premiers jours, addition de blé tous les matins, soitpar terre, dans un coin, soit dans une augette. Depuis ce momentjusqu'à la fin de l'élevage, cette graine doit être donnée àdiscrétion. En outre, tous les matins au lever du jour, pendant unmois, un repas à la pâtée d'oeufs ; à 10 heures, un repas de millet ; à2 heures, du riz cuit ; à 6 heures, une pâtée d'oeufs. Le lendemain, lerepas de 2 heures est changé de nature : au lieu de riz cuit, on donneune pâtée de pommes de terre avec du son ou du remoulage. Lesurlendemain, de la pâtée de farine d'orge. Le jour suivant, on reprendle riz cuit et l'on continue dans le même sens.

Au bout d'un mois à six semaines, on remplace millet et pâtée d'ceufs par un peu d'avoine.

On engraisse les poussins nés en février.

On nourrit les dindonneaux avec du pain trempé, des oeufs durs, des oignons hachés, des orties et de la recoupe.

On plume les vieilles oies.

On engraisse les canetons avec une pâtée de recoupe, des herbes hachéestrempées d'eau de vaisselle et, plus tard, du remoulage, des déchets detable, etc. — Aux pigeons, on donne des graines de vesces, du froment,du maïs, de la féverole, et l'on suspend dans le colombier une queue demorue sèche.

On doit donner tous ses soins aux lapines et les faire saillir.

Au rucher, c'est l'époque de la grande mieillée. Il faut surveiller lesruches à cadres et ajouter un rayon tous les quatre ou cinq jours.L'essaimage s'opère vers le 15 mai ; on transporte les essaims loin desmères en évitant de placer côte à côte les essaims du même jour. Ilfaut veiller à ce que les colonies ne manquent pas de provisions et quele miel que l'on donne aux abeilles n'occasionne pas de pillage.

JUIN — En ce mois, ondoit surveiller les dindonneaux qui passent le rouge. C'est aussil'époque où l'on doit séparer les coquelets des poulettes.

Au poulailler il faut garnir les pondoirs de paille fraîche.

L'alimentation des volailles doit être aussi variée qu'abondante. Lesmeilleures graines sont le blé, l'avoine, le sarrasin, le maïs, l'orge,le millet et les criblures de riz. Il est avantageux de les mélanger etde les donner cuits, sauf aux trop jeunes volailles, au moins de tempsen temps. Quant au seigle, il vaut mieux s'en abstenir. A ces grains onajoute de la verdure et des légumineuses, des aliments animalisés(sang, viande boucanée, etc.) et des résidus industriels (drèches,tourteaux).

Il faut distribuer la ration des poulettes avec soin et régularité,plutôt en deux ou trois fois qu'en une seule, à heures fixes. Si l'ondonne des pâtées, on doit les servir dans des augettes spéciales oudans des plats creux, à fond épais et à bords droits pour éviter qu'ilsne soient renversés. La verdure sera suspendue au grillage, à hauteurdu bec, pour éviter le gaspillage. Les abreuvoirs siphoïdes en métalsont très pratiques parce que l'eau y est constamment propre ; on doitla renouveler tous les jours en été, tous les deux jours en hiver.

Les meilleures poules pondeuses sont la Houdan, la Crèvecoeur, laFléchoise, la race du Mans, la Faverolle, la Mantes, la Dorking, leCoucou de Rennes, la Minorque et la Brakel. Pour l'engraissement, lesmeilleures races sont la Faverolle, l'Orpington noir, la Brakel et lesCoucous.

Dans la seconde quinzaine du mois, on mêle aux aliments des canetons unpeu de soufre pour accélérer leur croissance ; les préserver de larosée qui cause la maladie dite crampe. Quand leurs ailes se croiseront sur le dos, on pourra les engraisser avant de les vendre.

On distribue aux lapins de la chicorée sauvage et l'on nettoie les clapiers sans déranger les nids des mères.

Au rucher, on surveille l'essaimage. On réunit les ruches faibles pouravoir des colonies moyennes. On enlève des ruches les rayons remplis demiel, mais on attend que ces rayons soient recouverts de cire.

JUILLET — En cettesaison, il faut appliquer à la basse-cour les plus grands soinsd'hygiène, à cause de la chaleur : laver les perchoirs à l'eauphéniquée ; renouveler souvent l'eau de boisson ; tenir les abreuvoirsà l'ombre ; remplacer les grains trop échauffants par parties de son etde farine d'orge mouillée ; farineux aux poulets destinés à la vente ;aux canetons, escagots, limaces, pâtées et salades.

C'est le moment de récolter les plumes des canes qui ne pondent plus.

Aux pigeons, on donne du sarrasin, des vesces, du chénevis ; aux mèreslapines, chaque matin, une poignée d'avoine ; aux pintadeaux, unepoignée de pain trempé, des pommes de terre cuites, des légumes, desrognures de viande crue, le tout haché et mêlé avec un peu d'oignonhaché.

Au rucher, on commence la récolte du miel et de la cire.

Les abeilles ont à peu près achevé leur campagne, et c'est à peine sielles amasseront suffisamment, jusqu'à la fin de l'été, pour leurentretien journalier : sauf dans les pays de sarrasin et de bruyère.

Lorsque les fleurs mellifères sont passées ou qu'elles ne donnentpresque plus de miel, la saison des essaims est finie et lesfaux-bourdons ne tardent pas à être mis à mort ; si l'on conduit lescolonies à quelque pâturage avant cette extermination, les mâles sontconservés et il arrive quelquefois qu'une saison d'essaimage recommence; c'est-à-dire que les colonies qui ont essaimé un mois ou six semainesauparavant donnent encore un essaim.

Lorsque les abeilles ne trouvent plus rien sur les fleurs devenuesrares, ou qu'elles ont peu d'approvisionnement, elles pensent à enaller prendre dans les ruches qui sont mieux fournies. Elles attaquentnotamment celles qui n'ont plus de mères, ou dont la population estfaible ; il faut veiller au pillage et, pour l'éviter, réunir lesruches faibles.

AOÛT — On conduit lespoules, dindes, oies, glaner sur les chaumes après la moisson et l'onajoute quelques grammes de sulfate de fer à l'eau de boisson. Contre le baillement ou gape causé par un ver rouge fixé à la trachée, on donne, à raison de 1 gr. par jour, une poudre composée d'ana fœtidamélangée à parties égales avec du gingembre et de la gentiane jaune. Oubien on ajoute à l'eau de boisson 1 gr. 5 ou 2 gr. de salicylate desoude par litre d'eau. Eviter la contagion, mettre du sulfate de fer oudu sel sur le sol et isoler les malades. Contre la galedes pattes, causée par une araignée minuscule, on ramollit les croûtesdans l'eau tiède, on les détache et on les enlève, puis on applique dela pommade soufrée d'Helmerich. On devra laver le sol à grande eau etdésinfecter soigneusement car la gale est très contagieuse.

Contre le piquage, il faut de l'espace, de la distraction et une nourriture azotée.

C'est, le moment de recueillir les oeufs à conserver pour la provisionde l'hiver et de sélectionner les poulets adultes pour la reproductionet d'engraisser ceux qui sont défectueux.

On fait couver les oeufs de cane.

On donne au lapin du regain de luzerne, de la centaurée et autresplantes de sarclages ; il faut du foin sec, du son et des graines aupremier repas, réserver les herbes tendres pour le soir, éviter lesrations mouillées.

Voici comment on doit conserver les peaux de lapins : Après avoirécorché l'animal et l'avoir bien dégraissé, on frotte l'intérieur de lapeau avec de l'alun pulvérisé, puis on met une couche assez épaisse surun papier et l'on roule la peau dedans. Il faut environ un kilo d'alunpour une belle peau de lapin ; mais il vaut mieux dépasser cette dosecar le produit n'est pas perdu. Il faut laisser les peaux dans l'alunjusqu'à ce que le poil tienne quand on le tire.

Au rucher on achève actuellement la récolte du miel. Le meilleur estfourni par la famille des labiées, des tilleuls et résédas. Lesainfoin, la luzerne, les trèfles le donnent très blanc, mais d'unarôme moins délicat. Les bruyères, le sarrazin le fournissent coloré,avec une odeur particulière.

SEPTEMBRE — Il faut donner aux volailles une nourriture plus substantielle à cause de la mue. Pour prévenir le piquage(arrachage des plumes) on répand de la fleur de soufre dans lepoulailler. C'est l'époque de l'incubation d'oeufs des races les plusprécoces et d'oeufs de canes. Il est bon de mettre du phosphate dechaux dans les pâtées. On opère l'engraissement des derniers canetonset des oies avec du mais et de l'orge. Il faut nettoyer à fond lespoulaillers, perchoirs et pondoirs.

Pour l'élevage des lapins, il faut un parc assez vaste afin que leslapereaux puissent en liberté y prendre leurs ébats sans cependant trops'écarter ; ce parc est clos par un grillage en fil n° 8 à mailles de 3centimètres environ et de 1 m. 70 de hauteur ; il faut avoir soin quecette clôture se prolonge en terre jusqu'à une profondeur de 0 m. 40environ pour empêcher les évasions souterraines. Inutile de dire que ceparc doit être sur un terrain choisi, suffisament sec et enherbé ; ilest bon, en outre qu'il soit planté de quelques arbres qui procurerontde l'ombrage durant la saison chaude. Pour empêcher les lapereaux deronger les écorces des arbres, et surtout des jeunes arbres, onentourera ceux-ci, jusqu'à une certaine profondeur, d'une armaturegrillagée.

Ce parc d'élevage devra contenir un hangar d'élevage qu'on pourraconstruire très simplement. Ce sera un petit bâtiment, avec un toîtincliné d'avant en arrière, ce toît se trouvant à environ 1 m. 40au-dessus du sol à l'avant et à 1 m. à l'arrière. Les dimensionsvarieront suivant le nombre de lapereaux que ce hangar devra abriter ;toutefois, le nettoyage sera d'autant plus facile que le hangar seramoins profond. Il sera opportun, si le nombre des lapereaux à abriterest assez considérable, d'établir une cloison partageant le hangar endeux compartiments. De cette façon, les lapereaux ne dormiront pas tousdans le même coin, serrés les uns contre les autres, ce à quoi ilstendent trop souvent.

Au rucher : les soins sont les mêmes en septembre que ceux indiqués en août.
 
OCTOBRE — C'est le momentde préparer l'hivernage des volailles. On blanchit à la chaux les mursdes poulaillers ; on nettoie souvent les perchoirs, les nids et lesterrines à eau ; on garnit le sol de sable sec.

Il faut donner aux volailles des pommes de terre cuites écrasées, avecdu son, de l'orge ou de l'avoine crevée, des graines sèches desarrasin, de petit blé, d'orge et d'avoine dont on garnit lescompartiments des augettes, afin qu'elles aient toujours à manger. Pourstimuler la ponte, donner une nourriture sèche : avoine, sarrasin,pâtées de farine, son, pommes de terre avec viande ou sang cuitpulvérisé, 50 à 60 gr. par tête et par jour pour les poules qui ne sontpas libres.

L'époque est favorable pour choisir parmi les poulets de trois à quatremois ceux qui devraient être réservés pour la reproduction et lespoulettes pour la ponte de l'année suivante.

Parmi les meilleurs canards se distingue le canard de Barbarie,rustique et s'engraissant bien. Il y a trois variétés : la blanche, lapanachée et la bronzée qui est la plus parfaite. On confie les œufs decanes à de bonnes poules couveuses (Laugshan Dorking, Cochinchinoise ouBrahma) ou bien, à défaut, à des dindes de petites tailles, qui sontd'excellentes couveuses, surtout la dinde d'Italie.

Pour habituer la dinde à couver, on la met dans un panier avec uncouvercle fermé ; puis on place sur le dos du volatile un sac plié enquatre ; au bout de 4 à 5 jours, la dinde se met à couver.

Les oies et les canards sont engraissés. On les enferme dans une écurieoù l'on dispose par terre des augettes que l'on remplit d'avoine etd'orge en graines ; on leur donne aussi un peu de pâtée faite de son etde farine. Il ne faut jamais les laisser manquer de nourriture et d'eau; en outre, il est bon de les envoyer baigner une fois par jour pourentretenir la propreté de leur plumage.

Enfin, on sélectionne les lapins pour la reproduction.

Au rucher, on doit peser les ruches et les nettoyer après avoir enlevéles abeilles mortes. Celles qui ont une population faible doivent êtrenourries avec un liquide alimentaire. Pour abriter les ruches, on lescouvre de mousse bien sèche qu'on tasse pour résister au vent.

NOVEMBRE — Pour maintenirla ponte, il est indispensable de donner une alimentation substantielleOn obtient de bons résultats en distribuant alternativement des grainset des pommes de terre cuites écrasées et mélangées avec du son.

On commence, en novembre, l'engraissement des oies en vue de la production des foies.

Il faut bien abriter les volailles du froid et de la pluie et les changer de parquets.

Les canetons, à peine éclos, sont rustiques, mais craignent la pluie.Dès le 4e jour, on les laisse courir et chercher près de la mare oudans les prés mollusques et insectes qui les nourrissent. On y ajouterades pâtées de maïs et de pommes de terre, de vermicelle et de rizcuits, et, si possible, des vers de terre, des escargots ou de laviande boucanée. Nés. en novembre, on les engraisse en février, avecces mêmes pâtées, des boulettes de farine et de sarrasin, d'orgedélayée dans du lait. On donnera toujours de l'eau bien propre.

On conduit les dindons dans les vignes et les bois. A la fin du mois, on vend les plus délicats et l'on engraisse les autres.

On nourrit les lapins avec le regain de pré fauché dans la journée, lesainfoin, les carottes, les navets et les choux et l'on engraisse leslapereaux avec des pommes de terre cuites et du son.

Au rucher, on donne aux colonies faibles des cadres garnis ou bien onnourrit avec du miel coulé, du sucre humecté d'eau ; on dépose cettenourriture au centre de la ruche. Pendant l'hiver, une colonieordinaire consomme environ 0 k. 500 de matière sucrée par mois. Defévrier à la mi-mai, la consommation augmente et, au total, peutatteindre 10 à 12 kilos.

Les ruches sont consolidées, recouvertes au besoin d'un manteau depaille ou de mousse, et l'ouverture des ruches à cadre réduite demoitié dans sa longueur, est garnie d'un morceau de grillage galvaniséà mailles d'un centimètre carré pour empêcher d'entrer les rongeurs.

On incline les ruches sur le devant pour faciliter l'écoulement des eaux qui séjournent sur le tablier. 

DÉCEMBRE — Il fautveiller à ce que l'eau ne gèle pas dans les abreuvoirs, vider ceux-citous les soirs, distribuer aux poules pondeuses du blé, de l'avoine etdu sarrazin, engraisser les poules ayant terminé leur troisième ponte ;pour blanchir la chair, il est bon de leur faire avaler, le dernierjour avant de les tuer, une forte gorgée d'eau additionnée de lait.

A la ferme, la poule la plus pratique est celle qui donne le plusd'oeufs, le plus de chair et la meilleure et s'élève le plus facilement; bref, c'est la moins coûteuse et la plus productive, celle que l'onenvisage uniquement sous le rapport utilitaire.

La poule pratique, c'est aussi la poule acclimatée : celle qui, dansune région donnée, compte des représentants ayant un air de famille,des caractères plus ou moins apparents que la sélection parviendrait àrétablir complètement. C'est celle qui, habituée au sol et au climat,offre les meilleures conditions de réussite pour quiconque veutdévelopper ses qualités, la façonner et l'améliorer.

En résumé, la poule pratique doit être robuste, rustique, féconde, bienadaptée au sol et au pays, n'exigeant que le mini-mum de soins etcapable de donner le maximum de rendement en proportion des efforts del'éleveur.

On réserve pour l'incubation qui commencera à la fin du mois, lesdindes les plus légères. On nettoie complètement le pigeonnier.

On distribué aux lapins les mêmes aliments que le mois précédent etl'on ajoute, tous les deux jours, une poignée d'avoine ; on engraisseégalement les lapines réformées.

Au rucher, les soins indiqués les mois précédents doivent êtrecontinués en décembre. Une surveillance attentive s'impose pourpréserver les ruches du froid et de l'humidité. On répare et l'onentretient le matériel apicole et l'on étudie les améliorations àapporter dans l'exploitation du rucher.