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SOULIÉ,Frédéric (1800-1847) : La lampe de Saint-Just(1899).
Saisie du texte : S.Pestel pour lacollectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (04.V.2007)
Relecture : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
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Diffusionlibre et gratuite (freeware)
Texteétabli sur un exemplaire(Coll. part.) du Livre des Nouvelles: Anthologie publiée à Paris par l'Edition du livre des nouvelles, en1899.

Lalampe de Saint-Just
par
Frédéric Soulié

~ * ~

IL n’y a pas un siècle que, dans l’église deSaint-Just de Narbonne, au milieu de la chapelle qui se trouve à droitedu tombeau de Philippe le Hardi, brûlait nuit et jour une magnifiquelampe d’argent. Cette lampe était constamment alimentée d’huileodorante, et qui devait être de pure olive. Le soin de cette lampen’était pas confié aux mains grossières des bedeaux et de leurs valets: un jeune abbé était ordinairement commis aux soins de sa propreté etde son éclat. Cette lampe magnifique fut volée vers l’an 1734, et futremplacée par un cierge qu’on devait également entretenir allumé sansinterruption ; mais le cierge n’excita plus l’admiration des fidèlescomme faisait la lampe précieuse, et il disparut complètement vers l’an1750. Il existe cependant encore quelques vieillards qui se rappellentl’avoir vue, et qui m’en ont parlé. Voici ce que j’ai pu découvrir deplus certain sur l’origine et la fondation de cette lampe :

Le 12 février 1347, vers minuit, un jeune chevalier de dix-neuf ans àpeine, suivi de quatre glaives ou hommes d’armes à cheval, s’arrêtadevant la porte de Lubiano Marrechi, Italien-Lombard, commerçant établidans la ville de Narbonne. Comme la porte ne s’ouvrit pas dès lepremier appel, les hommes d’armes se mirent en devoir de la briser ;mais aussitôt la clef tourna dans la serrure, et le chevalier et seshommes entrèrent dans une salle pauvrement éclairée. Celui qui leuravait ouvert était un petit vieillard d’un aspect assez commun ayant,comme tous ceux de sa profession, l’oeil alerte et inquiet. Il semblaitvouloir regarder à la fois tous les visages et toutes les mains, pourpénétrer les uns et surveiller les autres. Au moment où les glaivesentrèrent par la porte de la rue, une jeune fille à demi-vêtue s’élançade la porte opposée, et, courant vers le chevalier, elle se jeta à soncou avec un cri de joie, et en disant :

- C’est donc toi, mon Joëz ! ah ! je t’attendais et j’ai reconnu deloin le pas de ton cheval et celui de tes mules.

Elle avait à peine dit ces mots qu’elle se recula avec effroi, carl’acier poli de la cuirasse du chevalier avait glacé sa jeune et tièdepoitrine, et meurtri sa peau blanche et délicate. Elle considéral’étranger et se laissa tomber sur un siège étroit de cuir noir, endisant avec stupéfaction :

- Ah ! ce n’est pas Joëz !

- Non, répondit le chevalier, je ne suis pas Joëz de Cordoue, le beaumarchand de laines pourpres, et je n’apporte point de magnifiquesprésents à ma fiancée Diana Marrechi. Je suis Jean de Lille-Jourdain,et je viens exécuter les ordres du roi de France.

- C’est bien ! reprit le vieux marchand ; rentrez dans votre chambre,Diana : je suffirai, je pense, à faire les honneurs de notre maison ausire de Lille-Jourdain.

- C’est inutile, reprit celui-ci, car à partir de ce moment, ni toi, niaucun des tiens n’avez plus ni chambre, ni maison. Toutes vos personnessont saisies et tous vos biens sont confisqués.

- Tu délires, s’écria Marrechi en portant sa lampe au visage de Jean,ou plutôt tu n’es qu’un enfant qui joue à un mauvais jeu. Prends garde,nous sommes sous la protection des consuls de la ville, et leurssergents d’armes ont puni plus d’un chevalier banneret d’avoir méconnuleur sceau. Le voici au pied de la permission qui, moyennant dix écusd’or, m’est concédée de vendre et d’acheter toutes sortes d’objets àmon plaisir. Retire-toi donc, si tu ne veux que j’appelle lesbourgeois, et te fasse un mauvais parti.

- Sus, mes fils, dit le jeune homme à ses soldats, faites comprendre àce Lombard qu’il plaît au roi Philippe de s’emparer de tous ses bienspour s’indemniser des aides que lui ont refusées les états de la langued’oc.

Les soldats obéirent, garrottèrent le vieillard. Il ne pouvaits’imaginer que ce qui se passait fût une réalité, tant le secret decette mesure avait été gardé, et tant elle arrivait foudroyante etimprévue. Diana, aussi immobile que son père, le corps à peine couvertd’une légère toile de lin, ne sentait ni le vent piquant qui collaitson vêtement sur ses formes pures et sveltes, ni le froid des dallesqui glaçait ses pieds ; elle ne pensait pas qu’elle était exposée,presque nue, aux regards d’un étranger ; elle regardait Jean d’un oeilfixe et presque insensé et, pendant ce temps, son père s’écriait avecdésespoir :

- Ah ! miséricorde divine ! qu’allons-nous devenir ?

- Le voici, répondit le chevalier ; toi, comme chef de la famille, tuseras enfermé, avec tous les Lombards du pays, dans un cachot bienobscur, où tu pourriras jusqu’à ce qu’il plaise à monseigneur le roi det’en faire sortir…

- Et ma maison ! dit le vieillard, que deviendra ma maison ? Mestrésors, mes marchandises, privés de mes soins, que deviendront-ils ?

- Ta maison ! repartit le chevalier, nous allons en prendre les clefs ;nous la fermerons et je te réponds que les commissaires du roi nelaisseront rien perdre de ce qui s’y trouve.

- Juste ciel ! s’écria le vieillard, pour qui les malheurs sesuccédaient si rapidement qu’il n’avait pas le temps d’en mesurerl’horreur, et ma fille ! mon enfant !

- Ta fille sera chassée de la ville avec les autres.

- Chassée ! répéta le vieillard en se tordant dans ses liens.

- Chassée à l’instant même, reprit Jean sans s’émouvoir.

Diana, arrachée à son immobilité par cette terrible parole, se levasoudainement, et prenant le chevalier par le bras avec un mouvementconvulsif, en la regardant bien en face, elle lui dit :

- Et où veux-tu donc que Joëz me trouve, si tu me chasses d’ici ?

Jean de Lille-Joudain ne put s’empêcher de regarder Diana avec unesorte d’intérêt. En effet, elle était belle de toute la beauté du sangitalien ; ses cheveux noirs ruisselaient sur ses épaules ; sa poitrinehaletait ; ses yeux respiraient une superbe résolution.

- Ma foi, Joëz la trouvera où il pourra, dit un des hommes d’armes ;mais n’oubliez pas, sire Jean, que nous avons treize expéditionspareilles à celle-ci à faire pour cette nuit, et que nous n’en finironspas, si nous nous arrêtons aux larmes de tous les Lombards que nousavons à chasser.

- Tu as raison, dit le chevalier pensif. Allons, jeune fille,apprêtez-vous : on va vous conduire à la porte de la ville.

- Par la nuit et le froid ! dit Lubiano : c’est tuer cette enfant.Miséricorde pour elle ! miséricorde Monseigneur ! ne la chassez pas dela ville !

- Oh ! ne me chasse pas, s’écria Diana à genoux ; laisse-moi cette nuitdans Narbonne : je la passerai sur la pierre de notre seuil ; muette etcouchée comme une morte, je ne dirai rien. Sur le salut de mon âme,j’attendrai Joëz, voilà tout ; je l’attendrai toute la nuit ; et s’iln’est pas venu au jour, comme je serai sans doute tout à fait morte dedouleur et de froid, l’on ne pourra vous accuser, en voyant moncadavre, de ne pas avoir rempli votre devoir et d’avoir eu pitié de moi.

Jean était prêt à s’attendrir. Tout à coup un bruit de chevaux se fitentendre. Diana s’élança vers la porte, mais la lueur des torches lafit rentrer ; et la voix insolente du Galois de La Baume jeta de la rueces paroles au jeune chevalier :

- Ah ! l’on voit bien que nous sommes au quartier du sire deLille-Jourdain : rien ne le presse d’obéir, et il suit l’exemple de sonpère dans l’exécution des ordres du roi. Que Dieu prenne les traîtresen pitié !

Et il repartit au trot de ses chevaux.

Jean comprit que le Galois de La Baume, qui avait dénoncé son père pourlui ravir sa lieutenance générale du comté de Narbonne, ne manqueraitpas d’ajouter cette accusation à toutes celles qu’il avait inventées.Il détourna donc ses regards de la jeune fille, et cria à ses hommesd’armes d’en finir. Diana, s’attachant à lui, poussait de vifssanglots, et lui demandait à genoux de la tuer et de ne pas la chasserainsi ; mais il la repoussa rudement. Elle tomba presque évanouie surle sol. Les soldats l’emportèrent hors de la maison, ainsi que le vieuxLubiano.

- Adieu, ma fille ! adieu ! criait le vieillard, devais-tu mourir avantmoi !

A ce mot, la jeune fille se releva, et, mesurant Jean d’un oeil demépris, répondit à son père d’un ton calme et assuré :

- Mon père, je ne veux plus mourir !

Jean ne comprit pas le sens de ces paroles, et le vieux marchand n’yvit qu’une vaine menace. On les sépara.

A quinze mois de ce jour, Jean de Lille-Jourdain était assis sur uncoussin aux pieds de la belle Rasselinde de La Baume. Elle écoutaitavec amour les récits qu’il lui faisait de ses premières coursesaventureuses ; et la mère de Jean, la superbe Isabelle de Levis, lesconsidérait tous deux en souriant. C’était un groupe charmant que cettejeune fille, blonde et frêle, couchée dans un large fauteuil d’ébène,où sa robe blanche et souple la dessinait mollement, et ce beau jeunehomme, presque à genoux devant une sainte image ; elle, les yeuxinclinés sur lui ; lui, les yeux levés sur elle ; Rasselinde, sourianteet heureuse d’être aimée, l’écoutant par ce qu’il parlait, et non parce qu’il disait ; l’écoutant par sa voix, et non par ses paroles ;Jean, heureux de la voir, et dont le regard pensait plus loin qu’àl’heure présente, car le lendemain ils devaient se marier ; et à côtéd’eux, comme un ange gardien, la dame de Lille-Jourdain se contemplantdans son ouvrage, car c’était elle dont les soins finissaient, parcette union, les vieilles querelles des sires de Lille-Jourdain et desseigneurs de La Baume.

Le jour commençait à baisser. C’est l’heure où les fleurs donnent tousleurs parfums, où les fades chaleurs du printemps vibrent à l’horizonen larges et pâles éclairs ; c’est le temps où la nature est siabondante en enivrements, qu’on se plaît au repos et au silence, decrainte de la troubler : aussi Jean et Rasselinde  étaient-ilsdevenus silencieux. Jean, la tête appuyée sur les genoux de Rasselinde; elle, la main dans les cheveux de Jean ; tous deux ivres de la mêmeâme, ainsi que du même air et de la même lumière ; tous deux oublieuxde toute autre vie que la leur, ne pensant même plus aux dévorantesdévastations de la peste qui depuis quelques mois abattait comme unardent faucheur les tremblantes populations de la langue d’oc. C’étaitun de ces moments ineffables qui font de la plus folle et de la pluspauvre jeunesse un meilleur temps que de la vieillesse la plus riche etla plus prudente.

A ce moment, la porte de la salle gothique s’ouvrit, et une femmevoilée s’y présenta. Jean se leva vivement, et, désagréablementinterrompu dans ses longues pensées, demanda rudement à cette inconnuece qu’elle voulait.

- Jean de Lille-Jourdain, lui dit-elle presque solennellement, cettebelle enfant n’est-elle pas Rasselinde, ta fiancée ?

A cette voix, la jeune fille tressaillit, et, d’un oeil inquiet,parcourut le visage troublé de Jean. Prévoyant quelque tristeconfidence d’un amour délaissé, elle se prit de peur pour son bonheur,et des larmes lui vinrent aux yeux. Jean répondit brièvement :

- Oui, elle est ma fiancée !

- Bien, dit la femme voilée avec quelque chose d’un voeu satisfait. Etaussitôt elle retourna vers la porte, et, l’ayant fermée soigneusement,revint se placer devant Rasselinde. Elle parut la considérerattentivement à travers son voile ; puis laissant tomber ses parolesune à une, comme si elle réfléchissait tout haut :

- Oh ! certes, elle est belle, plus belle que je n’avais espéré.

- Que vous importe ? s’écria l’impatient jeune homme.

- Ce qu’il m’importe ? reprit l’inconnue avec un léger tressaillement,c’est que je suis assurée, en la voyant si belle, que l’amour qu’ellet’inspire n’est pas une de ces affections frivoles qui se brisent sansdéchirements. Ce qu’il m’importe ? continua cette femme en élevant lavoix et en se tournant vers Jean, c’est que ce sera un effroyablesupplice pour toi que la pensée de la quitter.

- La quitter ! s’écria violemment le sire de Lille-Jourdain. Que nousveut cette femme, et qui l’a laissée entrer au château ?

- Ce que je te veux ? reprit-elle ; je veux t’avertir d’un danger quivous menace, toi et ta belle fiancée ; d’un projet de vous séparer, quia été conçu par un implacable ennemi.

- Il n’est pas d’ennemis qui puisse m’atteindre ou que je craigne,répondit fièrement le chevalier, à l’abri de mes remparts et de monépée ; fût-ce le comte de Foix, fût-ce Armagnac, fût-ce le roi deFrance lui-même.

- Cet ennemi, reprit l’inconnue, n’est cependant qu’une pauvre femme,et, malgré tes remparts et ton épée, elle tient en ses mains savengeance aussi inévitable, aussi sûre que celle de Dieu.

En disant ces mots, elle s’avança vers Rasseline, et Jean deLille-Jourdain se jeta entre elles, la main sur son poignard. Un effroisingulier se glissa dans son coeur ; et, bien qu’il ne parût pasraisonnable de craindre une femme seule et sans doute insensée,cependant un triste pressentiment l’agita, et sa voix tremblaitlorsqu’il s’écria :

- Enfin, qui es-tu ? que veux-tu ?

- Qui je suis ? répondit-elle gravement, je suis Diana Marrechi ; ceque je veux ? c’est ta vie.

Rasselinde, à ces paroles, poussa un cri d’effroi, et Jean, tout à faitrassuré et honteux du mouvement de crainte qui l’avait agité, la mesuraavec un sourire dédaigneux ; mais elle, continuant, s’écria avec unamer enthousiasme :

- Oui, je suis Diana Marrechi, qui s’est traînée à tes genoux en tedemandant de lui laisser attendre son fiancé, nue sous la pluie et levent, nue sur une pierre ; je suis Diana Marrechi, que tu as repousséedu pied.

- Assez, assez ! reprit le sire de Lille-Jourdain ; sortez, ou je vaisvous faire jeter hors de ce château par mes valets.

- Ils n’oseraient, répondit amèrement Diana.

- C’est donc moi qui le ferai ! s’écria le chevalier ; et aussitôt ils’avança vers Diana, et, la saisissant par le bras, il voulutl’entraîner hors de la salle ; mais elle, à son tour, prenant la mainde Jean, la serra avec une rage convulsive, et, la froissant entre lessiennes, sembla s’attacher à lui. Cependant Jean était près de la fairesortir, lorsqu’elle s’arrêta soudainement.

- Eh bien ! je sortirai, dit-elle, je sortirai ; mais accorde-moi unegrâce : laisse-moi revoir ta fiancée ; pour tout le mal que tu m’asfait, cette dernière faveur ! oh ! tu peux tenir ma main ; je te juresur mon âme que je ne l’approcherai pas : seulement que je la voie unedernière fois.

Aussitôt Diana et Jean s’avancèrent vers Rasselinde, qui s’étaitréfugiée, tremblante, dans les bras de la dame de Lille-Jourdain. Lajeune fille considérait Diana avec un effroi insurmontable ; Jeanlui-même, lui obéissait par une sorte de repentir vague. A ce moment,et lorsqu’un silence profond s’était établi entre toutes ces personnes,Diana, arrivée en face de Rasselinde, leva son voile, et, poussant Jeanvers la jeune fille, elle lui cria :

- Rasselinde de La Baume, voici Jean de Lille-Jourdain, votre fiancé,que vous présente Diana Marrechi !

A ces paroles, à ce mouvement, la foudre sembla avoir éclaté sur latête de ces infortunés. Jean quitta convulsivement la main qu’iltenait, Rasselinde tomba à genoux, et la dame de Lille-Jourdain restaimmobile et glacée. Diana se prit à rire.

- Eh bien ! sire de Lille-Jourdain, s’écria-t-elle, où sont tesremparts et ton épée, contre la vengeance d’une pauvre femme ?Misérable ! qui me regardes avec des yeux stupides ! oui c’est vrai, jesuis pestiférée, et tu porte en toi les germes de ta mort, Oh ! voisdonc maintenant comme ta fiancée est belle ! Non, Joëz n’était pas sibeau, sur mon âme !

Rasselinde, égarée, voulut se jeter dans les bras de Jean ; mais lui,l’évitant avec terreur, s’écria :

- Oh ! ne m’approche pas !... je ne suis plus ton fiancé !... Va-t’en !va t’en !

- C’est mon fiancé, à moi ! dit Diana en s’élançant vers lui ; regarde,Rasselinde, comme je l’aime !

Et aussitôt, s’attachant à lui comme un serpent, elle l’enlaça de sesbras, couvrant son front et ses lèvres de baisers hideux, hurlant commeune hyène qui déchire sa proie ; et pendant cette horrible lutte, ni lamère ni la maîtresse de Jean n’osèrent lui porter secours. Elles levoyaient se débattre sous ces affreux embrassements, et ne savaient quepleurer et crier. Des valets accoururent, qui, à l’aspect de Diana,restèrent immobiles sur les portes, n’osant pas s’approcher de leurmisérable maître. Enfin, Jean termina cet épouvantable combat d’un coupde poignard qu’il adressa droit au coeur de Diana.

Pendant la lutte, la dame de Lille-Jourdain avait fait voeu d’une lampeau bienheureux saint Just, si son fils échappait à ce danger. Ladonation de six pièces de vignes faite aux chanoines de l’église pourl’entretien de cette lampe rapporte, en effet, que Jean fut sauvé parl’intercession de ce saint ; mais elle ajoute qu’il perdit l’usage dela main gauche, que Diana lui avait mordue avec fureur. C’est sansdoute cette circonstance qui valut à ce seigneur le nom de sire de LaMain-Morte, sous lequel il est plusieurs fois désigné dans le récit desguerres des peuples de la langue d’oc contre les Anglais.                             
                      
Frédéric SOULIÉ.