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Extraits du Bulletinde la Société d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie,n°2 - 1873-1874. Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (22.IX.2015) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographeetgraphie conservées. Texte établi sur les exemplaires de lamédiathèque (Bm Lx: Norm 1101) EXTRAITS du BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DU CENTRE DE LA NORMANDIE N°2 - 1873-1874 * * * LA POMME DE TERRE EARLY ROSE Al'occasion de l'Exposition d'Horticulture, qui fut organisée à Bernay,en septembre 1873, par les soins de la Société, M. Bayvel, propriétaireen cette ville, présenta à l'examen des Membres du Jury quelqueséchantillons de Pommes de terre, avec la notice suivante, concernantl'introduction dans l'arrondissement de Bernay de cette nouvelle espècede tubercule, connu sous le nom d'Early rose. Ledocteur Lemercier, dans ses nombreux voyages sur le NouveauContinent, ne se bornait pas seulement a étendre le domaine de sesnombreuses connaissances scientifiques ; il s'attachait encore, avec unzèle infatigable, souvent couronné de succès, à rechercher les chosesqui pouvaient être utiles et profitables à tous, mettant ainsi enpratique ce vieil adage : « Aimez-vous les uns les autres. » Pendantun de ses séjours aux Etats-Unis, le docteur Lemercier, ayant entaméd'amicales relations avec l'honorable Marshall P. Wilder, président duMassachussets Agricultural Club », à Boston, reçut, de ce dernier, avec21 espèces de greffes des meilleures espèces dePommiers, plusieurs tubercules d'une Pomme de terre, qui servirentpendant la traversée à protéger les greffes. Sur la lettre d'envoi était. cette mention : « The grafts are inserted in Early rose potatoes, — very Early, — very productive, first quality, and are nove selling at one dollar in pound. » Que l'on traduit par : « Les greffes sont implantées dans une Pomme de terre rose hâtive, — très hâtive, — très productive, de première qualité, et actuellement vendue un dollar la livre. » (Le dollar vaut 5 fr. 20.) Au commencement de l'année 1869, le docteur Lemercier remit deux spécimens. à Mlle Longlet, institutrice à Bernay. Celle-cine pouvant entreprendre elle-même la culture de ces tubercules, enconfia un à M. Chambellan, propriétaire à Menneval, et le deuxième à M.Bayvel, propriétaire à Bernay, qui, simultanément, et sans savoirqu'ils possédaient le même trésor, ont néanmoins compris son importanceet ont l'un et l'autre travaillé à sa propagation. Le succès leplus complet est venu réaliser les espérances fondées par MM.Chambellan et Bayvel , et confirmer la véracité du fait mentionné parl'honorable ami du docteur Lemercier. Il a été reconnu, en effet, que la Pomme de terre, Early rose, introduite par le docteur Lemercier, était « very early, very productive, très-hâtive, très-productive et de première qualité. » Carelle est non seulement d'une qualité supérieure, mais sa pulpe estd'une finesse et d'une blancheur toute particulière ; elle est très hâtive, d'un goût exquis et d'un rendement, de moitié supérieur aux diverses espèces que nous connaissons. Dans un champ cultivé à St-Aubin-d'Ecrosville, chez le docteur Auzoux, le célèbre inventeur des Clastiques,moitié avec la Pomme de terre ordinaire et moitié avec la Pomme deterre Early rose, il a été constaté que comme précocité celle-ci estsans rivale, et que sa production est moitié plus abondante que cellede l'autre espèce. Si l'on ajoute à ces précieuses qualités,l'intéressante observation que jusqu'alors la maladie ne l'a pasattaquée, il est juste de reconnaître que l'introduction et lapropation de la Pomme de terre Early rose dans notre pays est unvéritable bienfait. BAYVEL. * * DURÉE GERMINATIVE DES GRAINES. Rien n'est plus nécessaire et plus utile que de connaître la durée desfacultés germinatives des graines ; mais malheureusement, il faut bienreconnaître que rien n'est plus difficile, et que si sous ce rapport ona établi des règles générales dans beaucoup de cas, elles présentent denombreuses exceptions, et qua, sur ce sujet, l'on ne peut souventdonner que des renseignements approximatifs. C'est donc une raison pourne rien négliger de ce qui peut jeter quelque lumière sur cettequestion, et qui nous engage à publier la note suivante, que nous avonsreçue d'un de nos confrères qui, dans la position où il se trouveplacé, est particulièrement à même de voir et de contrôler les faitsqui résultent d'expériences spéciales. Les indications qui suivent sontexclusivement propres aux graines de plantes potagères usuelles, cequi, à nos yeux, en augmente le mérite. *Nota*.-- Les chiffres qui suivent les noms indiquent le nombre desannées pendant lesquelles les graines peuvent être regardées commetrès-bonnes, ce qui toutefois ne veut pas dire qu'au-delà de ce tempsces graines seraient tout à fait impropres à la germination, mais qu'iln'y faut pas compter d'une manière certaine, et qu'il convient de lesrenouveler si l'on tient à les conserver, et que, dans le cas où l'onserait obligé de les semer, il faudrait que les graines soient plusnombreuses, — semer plus épais, — comme l'on dit. Quant à l'arrangement, les noms sont placés par ordre alphabétique, etafin que cette note puisse être consultée dans tous les pays, les nomsfrançais sont suivis de leurs synonymes latins, connus à peu prèspartout. Aroche Belle-Dame, Atriplex hortensis, un an. — Artichaut, Cynarascolymus, 5 ans. — Asperges, Asparagus officinalis, 4 ans. — Aubergine,Solanum melongena, 7 ans, — Baselle ou Epinard d'Amérique, Basella, 3ans. — Basilic, Ocymum basilicum, 6 ans. — Betterave, Beta vulgaris, 5ans. — Capucine, Tropeolum majus, 5 ans. — Cardon, Cynara cardunculus,7 ans. — Carotte, Daucus carotta, 4 ans. — Céleri, Apium graveolens, 7 ans. — Céleri-Rave, Apiumgraveolens, 7 ans. — Cerfeuil, Scandix cerifolium, 2 ans. — Cerfeuil bulbeux, Chœrophillum bulbosum, 2 ans. — Chicorée frisée, Chicorium endivia, 8ans. — Chicorée sauvage, Chicorium intybus, 8 ans . — Chou-Pomme,Brassica oleracea, 5 ans. — Chou-Fleur, Brassica oleracea botrytis, 5ans. — Chou-Rave, Brassica caula rapa, 5 ans. — Chou-Marin , Crambe maritima, 3 ans. —Ciboule, Allium fistulosum, 2 ans. — Concombre, Cucumis sativus, 5 ans. — Courge, Cucurbita, 5 ans. — Cresson alénois, Lepidium sativum,5 ans. — Cresson de fontaine, Sysimbrium nasturtium, 4 ans. — Cressonvivace, Erysimun precox, 3 ans. — Epinard, Spinacia oleracea, 5 ans. — Fenouil doux, Foeniculumofficinale, 6 ans. — Fève, Faba sativa, 6 ans. — Fraisiers, Fragaria, 8 ans. — Haricot, Phaseolus vulgaris, 2 à3 ans. — Igname de Chine, Dioscorea batatas, 2 ans. — Laitue romaine,Lactuca saliva, 5 ans. — Mâche, Valerianella olitoria, 4 ans. — Maïs,Zea, 2 ans. -- Moutarde blanche, Sinapis alba, 5 ans. ---Melon,Cucumis melo, 5 ans. — Navet, Brassica napus, 5 ans. — Ognon, Allium cepa, 2 à 3 ans.— Oseille, Rumex acetosa, 2 ans. — Patate (très-rare), Convolvulusbatatas, 2 ans (1). -- Panais, Pastinaca sativa, 1 an. — Persil, Apiumpetrosolinum, 3 ans. — Piment, Poivre long, Solanum capsicum, 4 ans. Pimprenelle, Poterium sanguisorba, 2 ans. — Pissenlit, Taraxacum densleonis, 1 an. — Poireau, Allium porum, 2 ans. — Poirée, Beta vulgaris, 5 ans. — Pois, Pisum, sativum, 4 à 5ans. — Pomme de terre, Solanum tuberosum, 3 ans. — Pourpier, Portulaca oleracea, 8 ans. — Radis, Raphanussativus, 5 ans. — Raiponce, Campanula rapunculus, 5 ans. — Rhubarbe,Rheum, 3 ans. — Salsifis, Tragopogon porrifolium, 2 ans. — Sarriette,Satureia hortensis, 3 ans. — Scorsonère, Scorsonera hispanica, 2 ans.— Tétragone étalée, Tetragonia expansa, 5 ans. — Tomate, Solanumlycopersicum, 5 ans. -- Thym, Thymus vulgaris, 2 à 3 ans. (1) Je cite la Patate plutôt pour mémoire, car les graines sontexcessivement rares, pour ne pas dire nulles. (Revue Horticole.) X... * * * De l'influence que le froid, suivi immédiatement de chaleur, exerce surles plantes. Bien des personnes ne se rendent pas un compte exact de l'influence dufroid, suivi immédiatement de chaleur, sur les plantes. Nous donnons un extrait tirée du récent traité allemand de physiologievégétale de Sachs, traduit par M. Micheli, qui offre un certain intérêt. Denombreuses plantes, surtout dans la zone tempérée et froide, peuventparfaitement bien geler, assez pour que leur sève ne forme plus qu'unbloc de glace, sans qu'après le dégel elles semblent avoir souffert lemoins du monde. Mais ces mêmes plantes peuvent, après le dégel de leursève, présenter dans leurs tissus des modifications assez profondespour amener la mort de certains organes ou même du végétal toutentier. Une des causes qui agissent avec le plus d'énergie sur cesrésultats en apparence contradictoires, est la rapidité duchangement detempérature du milieu ambiant, qui paraît avoir pour effet dedésorganiser les parois des cellules et de les rendre perméables auxliquides qu'elles renferment. Si donc on peut ralentir le dégel d'uneplante qui a été soumise à une basse température, elle pourra êtreconservée parfaitement intacte, comme cela est prouvé par les faitssuivants : Les racines des plantes qui gèlent et dégèlent avec le sol,c'est-à-dire très-lentement, périssent fort rarement, mais si on lessort de terre pour les porter dans un milieu chaud, alors elles sedésorganisent très-vite. Si on touche avec la main certaines parties gelées d'un végétal, elless'altèrent immédiatement, tandis que les autres restent intactes. Il amême été constaté qu'une épaisse couche de gelée blanche pouvait êtresans inconvénient sur les plantes, parce que cette croûte ralentit ledégel intérieur des cellules. Ce qui se passe dans le règne végétal estdonc tout à fait semblable à ce qui a été constaté depuis longtempspour les tissus animaux. On sait, en effet, que lorsqu'un membre a étégelé, il faut éviter avec soin de le plonger dans de l'eau chaude ; ondoit, au contraire, le frotter avec de la neige. Il est important de rappeler aussi, en terminant, que les conséquencesfâcheuses du gel et du dégel, sur les plantes, sont d'autant plusgrandes que les organes renferment une plus grande quantité d'eau.C'est pour cela que les bourgeons hibernants, les graines, l'écorce desjeunes rameaux, qui en renferment très-peu, savent spi bien résisteraux variations de température qui ont lieu pendant l'hiver. (La Science pour tous.) |