Aller au contenu principal
Corps
Extraits du Bulletinde la Société d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie,n°3 - 1874.
Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (22.IX.2015)
[Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées].
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@lintercom, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr
http://www.bmlisieux.com/

Diffusionlibre et gratuite (freeware)

Orthographeetgraphie conservées.
Texte établi sur les exemplaires de lamédiathèque (Bm Lx: Norm 1101) 


EXTRAITS
du

BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE
DU
CENTRE DE LA NORMANDIE

N°3 - 1874

*
* *

LE PHYLLOXÉRA.

Depuis quelques années, nous employons, pour éloignerdes plantes de nos jardins les animalcules nuisibles, une dissolutionou plutôt un mélange d'ingrédiens qui est très-efficace ; car nonseulement le mélange ne nuit en rien aux arbres fruitiers ni aux plantsde fraisiers, mais encore il tue les animalcules nuisibles qui sontsurpris ou atteints par lui.

Nous avons fait des essais sur lavigne, qui paraît supporter cette dissolution sans en être incommodée ;malheureusement , nous n'avons pas à notre disposition assez de sujetspour faire de nombreux essais, et pour déterminer la proportion lameilleure ou la quantité utile des ingrédiens pour arriver à unrésultat parfait. Nous croyons donc nécessaire de livrer notre procédéà la publicité et aux personnes s'occupant de cette grave question,pour que les intéressés puissent en faire les essais sur une échelleconvenable et probante, afin de compléter l'expérience sur le sol où lephylloxéra se produit et de voir si le climat, la nature du sol etl'espèce de la plante n'apportent pas de modification aux résultats quenous obtenons.

Nous employons les ingrédiens en dissolution;mais on peut les employer en poudre, ce qui serait d'une grandefacilité pour les vignobles privés d'eau ; mais, dans tous les cas, lesingrédiens ne produiront tous leurs effets que lorsque la terreenvironnant les ceps de vigne se trouvera imbibée d'eau.

Voici comment nous ferions l'opération, si nous avions assez de vignes à traiter.

Nousferions déchausser les ceps jusqu'aux premières racines autour du piedet nous mettrions d'abord un peu de fumier de cheval ou de la paillehachée imbibée d'urine, ou dans laquelle on aurait versé un peud'ammoniaque, et nous projetterions sur la mince couche de fumier 50 à60 grammes d'ingrédiens en poudre.

Si nous avions de l'eau ànotre disposition, nous arroserions avec un litre d'eau environ, etdans la terre qui nous servirait à combler le vide, nous mélangerionsencore 40 à 50 grammes d'ingrédiens en poudre, de façon à ce que chaquepied de vigne se trouvât entouré de 100 grammes d'ingrédiens.

Ici nous opérons autrement :

Nousmettons 1 kilog. d'ingrédiens dans 5 litres d'eau bouillant e; aprèsune heure de macération, nous ajoutons 15 litres d'eau froide, et quandla préparation est froide, nous en prenons avec un pot à bec, enagitant chaque fois pour avoir un mélange homogène, et nous versons leliquide dans des sillons creusés préalablement autour des plantes àpréserver.

Les proportions qui nous ont paru les meilleures,sont : 1 kilog. d'aloès en poudre, de qualité commune ; 24 kilos desuie tamisée et le tout bien mélangé au rateau.

Un autre mélange nous a également réussi, mais nous l'avons moins expérimenté.

C'est1 kilog. de picrate de soude, de basse qualité, que l'on dissout dansde l'eau bouillante ; après dissolution, on mélange à 50 kilos deterreau, de façon à former une pâte très-épaisse, et c'est de cettepâte que l'on entoure les plantes à préserver ; le mélange de l'aloèsen poudre au terreau réussit également.

Dans l'un et l'autrecas, le prix de revient n'est pas de plus de 2 centimes par pied. Nousprions les personnes qui feront des expériences, avec les moyens quenous indiquons, de bien vouloir nous tenir au courant des résultatsqu'elles obtiendront.

Nous avons remarqué aussi, endissolvant 100 grammes d'aloès dans un litre d'huile de colza ouautres, que cette dissolution est très-efficace pour préserver lesarbres à fruits des chenilles. Il suffit d'enduire, à l'aide d'unpinceau, les principales branches en formant un cercle autour de labranche ; ce cercle doit avoir 4 à 5 centimètres de largeur sur lesgrosses branches, et 2 à 3 centimètres sur les petites.

Leschenilles ne peuvent traverser ce cercle, ce qui permet de leslocaliser, et, si on multiplie les cercles, elles abandonnent l'arbre.

Onobtient encore un résultat bon à signaler ; on sait qu'au moment dessemailles, les mulots détruisent une certaine quantité de graines enles mangeant. Pour empêcher les mulots de commettre leurs ravages, ilsuffit, après les semailles faites, de semer un peu d'aloès en poudremélangé de terre sur les plates-bandes, et lorsqu'il s'agit d'unterrain d'une certaine dimension, on l'entoure d'un cordon aloétigue de30 à 40 centimètres de largeur, et les mulots ne causent plus dedésespoir aux jardiniers.

TH. GRISON,
Chimiste, manufacturier à Lisieux.

*
* *

LA PLANTATION DES VÉGÉTAUX

Voicil'époque de faire les plantations. Quelques détails sur cette opérationdu jardinage ne seront pas, nous le croyons du moins, déplacés ici.Commençons par rappeler quelques principes généraux concernant lesplantations.

On a posé comme règle que les végétaux ligneux doivent être plantés à l'automne, les végétaux herbacés,au contraire, au printemps. Est-ce vrai ? Oui et non, suivant le payset les conditions de sol dans lesquels on se trouve placé, et la naturedes végétaux auxquels on a affaire. Afin de diminuer les exceptionsqui, quoi qu'on fasse, se montreront toujours dans le cas qui nousoccupe, et afin de mieux nous entendre, précisons un peu. Pour celacommençons par dire qu'il s'agit ici de la région lyonnaise, de sorteque si l'on se trouvait placé plus au midi, ou plus au nord, onpourrait, en prenant nos motifs pour base, modifier l'époque que nousindiquons. Ceci entendu, partageons les végétaux ligneux en deuxsections, l'une qui comprendra ceux à feuilles caduques, l'autre ceux à feuilles persistantes,et disons que, à moins de positions exceptionnelles, les premiersdevront être plantés avant l'hiver. Les exceptions dans cettecirconstance sont dues au terrain d'une part, de l'autre, à la naturemême des végétaux. Ainsi, si le terrain était fort, compacte,susceptible d'être inondé l'hiver, ou même s'il était seulementtrès-humide, il vaudrait mieux planter au printemps lorsque le terrainest échauffé par le soleil. Lorsqu'on aura affaire à des espèces àracines charnues et peu nombreuses, telles que Magnolia, Tulipier,etc., bien que ces plantes soient à feuilles caduques, on devraégalement les planter au printemps, lorsqu'elles commencent à pousser.Voilà en général les conditions les plus avantageuses pour faire lesplantations des végétaux à feuilles caduques ; et si on compare lesconditions dont nous avons parlé avec celles dans lesquelles on estplacé, il sera facile de trouver un moyen terme, c'est-à-dire quelleest l'époque où il convient d'opérer dans cette condition non prévue.

Les végétaux ligneux à feuilles persistantes sont désignés souvent et d'une manière générale sous le nom d'arbres verts.Dans cette série, nous établirons deux sections, l'une qui comprendrales végétaux ligneux non résineux, tels que Lauriers, Maternes,Magnolias, Houx, Buis, etc., etc., l'autre, spécialement consacrée àl'étude des végétaux Conifères, tels que Sapins, Cyprès, Thuyas,Pins,etc., etc. Pour apprécier l'époque à laquelle doivent se faire lesplantations de végétaux à feuilles persistantes, il est nécessaired'entrer dans quelques détails relativement à leur mode de végétation.Si la sève ne peut être entièrement suspendue chez aucun végétal sansen déterminer la mort, il faut bien reconnaître cependant que sa marchen'est pas la même chez toutes les plantes ; que, chez les mêmesespèces, la sève est plus active l'été que l'hiver, et plus activeaussi sur les végétaux couverts de feuilles que sur ceux qui en sontdépourvus. Les feuilles sont donc les principaux organes quidéterminent la marche de la sève chez les végétaux. Mais si lesfeuilles sont des organes excitants, ce sont également des organes évaporants ; de sorte que les végétaux qui en sont pourvus périraient promptement s'ils n'avaient aussi des organes absorbantsqui sont les racines. C'est lorsque toutes ces diverses fonctionss'exercent dans des conditions relativement égales que la végétation sefait aussi d'une manière plus régulière. C'est aussi ce qui expliquecomment un arbre pourvu de feuilles s'épuise tant aussitôt qu'il estarraché. Dans ce cas, en effet, il n'y a plus équilibre, l'arbreperdant constamment et ne prenant plus rien par ses racines sorties dusol. Ceci explique déjà pourquoi les arbres à feuilles persistantesreprennent si difficilement lorsqu'on les transplante, et pourquoila plupart même ne reprennent pas s'ils n'ont été enlevés en motte. Ily a bien quelques exceptions, mais elles sont très-rares.

Tousces principes reconnus, il reste donc à déterminer quelle sera l'époquede l'année la plus favorable à la plantation des arbres à feuilles persistantes.Le moment le plus propice est en général celui où les racines absorbentle plus, et où la déperdition occasionnée par les feuilles est, aucontraire, la moins grande ; et comme d'ailleurs l'évaporation estd'autant plus considérable que l'atmosphère est plus sèche et que letemps est plus clair, il en résulte que le temps humide et couvert estle plus favorable à la plantation, le temps sec et chaud étant le plusdéfavorable. Quand on a des plantations à faire, il faut donc, autantqu'on le peut, choisir le moment où le temps est disposé à la pluie et,s'il est possible, soustraire pendant quelques jours les plantes àl'action de l'évaporation.

Deux époques de l'année paraissentêtre particulièrement favorables à la plantation des végétaux àfeuilles persistantes : au printemps, en avril et mai, par exemple, ouà la fin de l'été, c'est-à-dire août et le commencement de septembre.

Ilva sans dire que ces époques ne sont pas absolues, et qu'en opérant endehors d'elles, on pourra parfois réussir ; néanmoins, ce sont cellesoù l'on a le plus de chance d'obtenir des résultats très-avantageux.Cependant il ne faut jamais oublier, abstraction faite de la saison oùl'on opère, qu'en général les végétaux à feuilles persistantes nereprennent pas lorsqu'on les plante à racines nues. On aura donc soinde les tenir en mottes, ou mieux encore en pots.

Les plantations de végétaux Conifères ou arbres résineuxdoivent se faire à peu près aux époques que nous venons d'indiquer, enparlant des végétaux à feuilles persistantes ; les précautions et lessoins doivent être aussi à peu près les mêmes. Cependant, la repriseétant encore plus difficile lorsqu'an les transplante. Il estindispensable que les plantes soient munies d'une bonne motte, ou mieuxencore, qu'elles soient dans des pots, lorsqu'on leur fait subir cetteopération. Il est même certains végétaux, les Wellingtonia, parexemple, auxquels on ne devra supprimer aucune racine un peu forte aumoment de la transplantation ; sans cela on s'exposerait à perdre cesplantes surtout, si l'on opérait quand elles ne sont pas en pleinevégétation.

Bulletin de la Société d'Horticulture pratique du Rhône, 1874 n° 12.

*
* *

FÉCONDATION ARTIFICIELLE DU MELON
POUR AVOIR DES FRUITS DE HAUTE PRIMEUR

Dansla séance du 9 avril 1814, la Société centrale d'horticulture recevaitcommunication d'une lettre par laquelle M. Aubert, jardinier-chef surle domaine d'Armainvilliers (Seine-et-Marne), l'informait que saculture de Melons lui avait donné un de ces fruits mûr dès le 2 avrilet assez beau pour mesurer 0 m 58 de circonférence. Cette productionhâtive était attribuée par lui à ce que, les premières fleurs mâles deces plantes s'étant montrées le 20 février, et les premières fleursfemelles les ayant suivies au bout de 5 ou 6 jours, il a fécondéartificiellement celles-ci qui, abandonnées à elles-mêmes, restenttoujours stériles. Ce qui semble prouver que c'est bien à lafécondation artificielle qu'ont été dûs les premiers fruits de cesplantes, c'est que, comme on n'a pas fécondé les fleurs qui sont venuesensuite, elles n'ont pas noué leur fruit. En somme M. Aubert, éclairépar cette expérience, conseille de féconder artificiellement lespremières fleurs femelles de Melon pour avoir des fruits de hauteprimeur.

Avis à nos primeuristes.

(Journal de la Société centrale d'horticulture de France, 1874, page 199).

*
* *

Encre pour écrire sur le zinc

Voici une recette due à M. Jean Sisley, pour faire soi-même et presque pour rien de l'encre pour écrire sur le zinc.

Prenezune petite bouteille d'encre ordinaire chez le premier épicier venu,cela vous coûtera 20 centimes ; puis, allez chez un droguiste acheterquelques grammes de sulfate de cuivre, qui coûte 30 centimes le kilog.et mettez-en dans votre bouteille d'encre deux morceaux de la grosseurd'une noisette ; laissez dissoudre et remuez bien, vous aurez une encreindélébile qui ne coûtera pas 25 centimes le flacon. Lavez bien vosétiquettes de zinc avec du vinaigre avant d'écrire dessus, c'estessentiel.

(Bulletin de la Société de Clermont, Oise.)

*
* *

Taille en crochet des variétés vigoureuses de rosier

Les rosiers, comme les espèces fruitières, doivent être taillés d'autant plus longs qu'ils poussent vigoureusement ; si le Géant des Batailles et Eugène Appert doivent être taillés à 2 ou 3 yeux, c'est-à-dire à 7 et 8 centimètres, les variétés les plus vigoureuses, la Gloire de Dijon, Chromatella et le Maréchal Nieldoivent être taillés plus long, à 20 ou 40 centimètres. — Une tailleplus courte donnerait beaucoup de bois et peu de fleurs. Une taille de20 centimètres seulement peut bien nous donner de belles roses, maissur des rosiers dont la tête, grandissant d'année en année, n'auraitrien de bien agréable au bout de quelque temps.

En résumé, unetaille courte donne de beaux rosiers et peu de roses, alors qu'unetaille longue produit de belles roses et d'assez vilains rosiers. Cen'est que par la taille en crochet qu'on arrive à répondre d'unemanière satisfaisante à la double exigence que nous venons d'établir.

Deuxou trois tailles courtes sont tout d'abord appliquées dans le but dedisposer la tête du rosier en une sorte de vase. Mais une fois la formeétablie, chaque branche taillée en dernier lieu à 40 centimètres et à 2yeux porte 2 rameaux, dont l'un sera taillé long à 20 ou 30centimètres, et l'autre court à 6 ou 8 centimètres. Le premier bourgeondonnera beaucoup de fleurs, le second, le plus rapproché du centre dela tête du rosier, produira 2 bourgeons qu'on traitera aussi par lataille en crochet, taillant l'un court pour les bois et l'autre pluslong pour les fleurs. Alors, l'ancien rameau florifère est abattu.

(Bulletin de la Société de Compiègne.)

*
* *

Emploi de fleur de soufre pour obtenir de belles poires.

M.Basseporte, d'Essonne, assure que pour obtenir de beaux fruits despoiriers de Saint-Germain, il suffirait de saupoudrer avec de la fleur de soufreles jeunes fruits, aussitôt qu'ils sont formés. Par l'emploi de ceprocédé, cet habile horticulteur obtient des fruits magnifiques là oùil n'obtenait guère que des fruits galeux, mal venants, pierreux etsouvent fendus. De plus les fruits ne tombent pas, ou ne tombent querarement, lorsque cette opération est faite en temps opportun. On peutbien essayer.

(Bulletin de la Société d'horticulture de Soissons.)