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Extraits du Bulletinde la Société d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie,n°2 - 1879. Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (22.IX.2015) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographeetgraphie conservées. Texte établi sur les exemplaires de lamédiathèque (Bm Lx: Norm 1101) EXTRAITS du BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DU CENTRE DE LA NORMANDIE N°2 - 1879 * * * Culture du Pommier et Fabrication du Cidre (1) AMENDEMENTS SPÉCIAUX Rien n'est plus négligé que l'emploi des amendements spéciaux qui sont indispensables pour obtenir de bonnes récoltes. C'estl'insuffisance de l'élément tannifère qui est la cause que le cidre seconserve mal, supporte difficilement les voyages, et qu'il devienthuileux ou trouble. II faut donc commencer par une culture plusrationnelle du pommier et du poirier ; puis par rendre au sol qui lesporte l'élément dont nous venons de parler, le tannin.On se procurera facilement de la tannée à très-bas prix chez lestanneurs ; avec cette tannée à laquelle on ajoute particulièrement :marc de pommes à cidre ayant fermenté, feuilles de pommiers, gazons,cendres de bois, herbes sèches, paille hachée ou menue tontures dehaies, toutes espèces de végétaux, fumier de vache ou de porc,tourteaux de colza ou de caméline, curures de fossés, tourbe,chaux, marne fine, et fréquemment arrosés avec du jus de fumier, deseaux ménagères ou de lessive, de l'eau salée, des urines et surtoutavec environ 5 grammes de sulfate de fer par litre de liquide, on auraun compost qui, souvent remué et après un à deux mois de décomposition,sera utilement employé au pied des pommiers, avec un léger labour versl'extrémité des racines (qui s'étendent autant et même plus que lesbranches), pour rendre à la terre les substances qu'elle aura donnéesaux arbres, en s'épuisant à leur profit. Le marc de pommes qui contientune forte partie des substances enlevées au sol, réussit parfaitementen mélange, comme stimulant pour la végétation des pommiers oupoiriers. Employé seul, il nuirait à l'herbe des pâturages où l'on faitdes plantations. C'est donc vers les parties spongieuses des racines,douées d'activité par leurs suçoirs, qu'il faut souvent, et en automne,notamment après une année d'abondance, déposer des engrais en qualitéet quantité convenables, remuer, défoncer la terre et pourvoir auprolon-gement de ces racines. La tannée et la tourbe donneront auxfruits le tannin conservateur dont le cidre, au contraire du vin, estgénéralement dépourvu. On a constaté depuis longtemps les excellentseffets de la tannée, étendue en hiver sous les branches des pommiers àcidre. L'acide tannique passe dans la sève des pommiers, puis dans lesuc des pommes et de là dans le cidre où il joue le même rôle que dansle vin. Il n'est pas indispensable que toutes les matièresindiquées ci-dessus entrent dans ces compost qui, on doit le comprendrefacilement, seront mieux placés à l'ombre qu'au soleil qui lesépuiserait en les desséchant. Il est bon de se rappeler que les compostde feuilles et marcs de pommes, les cendres de bois et surtout lachaux, sont les éléments les plus nécessaires aux pommiers. Latannée, mélangée avec des litières dans les écuries ou réduite seule enterreau, a, avec le sulfate de fer dont nous venons de parler, unedouble utilité quand les arbres fruitiers sont plantés dans lespâturages, car elle a aussi une action puissante pour faire croîtrel'herbe. Les cendres de bois qui ont été arrosées avec desurines et surtout la suie, répandues sous les arbres fruitiers, commeles compost ci-dessus, les rendent plus productifs, en raison des selssolubles de potasse et de soude qu'elles contiennent. Elles ne doiventêtre employées que quand les fruits à noyau, à qui cet amendementconvient plus particulièrement, n'en ont pas besoin. Deux tiersde chaux vive ou de cendres de toutes espèces, mêlées à un tiers deguano, font, réduits en poudre, un amendement énergique etindispensable pour restituer aux arbres fruitiers les éléments qu'ilsperdent par les récoltes qu'ils donnent. La chaux, la marne etles cendres conviennent surtout aux sols argileux, froids, auxquelsmanque l'élément calcaire. Elles assainissent le sol, rendent l'humussoluble et accroissent ainsi l'énergie du fumier. Duminil-Costérecommande, d'après son expérience, la marne fusée à l'air pendant unhiver, qui, portée sous les pommiers, anime beaucoup leur végétation. Leschiffons de laine, urine, cheveux, plumes, rognures d'os ou de cornes,réunis à des excréments de pigeons ou de volaille, sont, avec d'autresmatières provenant d'êtres vivants, des engrais très-fécondantslorsqu'ils sont jetés au moment où l'on cultive le terrain sous lespommiers. Tous les trois ans, au moins, à la fin de l'automne onenlève et on retourne le gazon sous toute l'étendue des branches ; onbêche légèrement avec un mélange de chaux, de suie et de quelquesautres engrais, puis, pendant l'hiver, on arrose avec du purin mélangéde sel, dans le décours de la lune. Au printemps suivant, le gazon est,par l'effet des gelées, devenu friable en se décomposant ; on le divisepour le répandre sous les arbres comme du terreau, avec un peu decendres, de fumier et de tannée, puis on y ressème de l'herbe, si c'estun verger gazonné. Outre le bien que cette pratique peut faire auxracines des arbres fruitiers, elle fait périr une certaine quantitéd'insectes nuisibles dont les larves nées sur les branches et nourriesaux dépens du feuillage ou des fruits, ont l'instinct de s'enterrersous les arbres, en tombant. Quand le gazon qui les recèle est levé etretourné, aucune de ces larves ne résiste aux fortes gelées. BRASSART, de Fléchin (Pas-de-Calais), (1)Extrait du guide pratique pour la culture du pommier, la fabrication ducidre, les herbages, irrigations, drainages et oseraies, dont la 6eédition, entièrement refondue, paraîtra prochainement, au prix de 2 fr.50, chez l'auteur, M. Brassart, à Fléchin (Pas de Calais). Lesherbages, irrigations, drainages, oseraies, parus, 1 fr. 25. [A SUIVRE] * * * Bouquets d'hiver pour les appartements Pris dans un sens restreint et précis, le mot bouquetsignifie assemblage ou réunion de fleurs, qu'elle que soit ladisposition qu'on leur donne. Dans un sens plus général, le mot bouquets'applique à des parties de végétaux, quelles qu'elles soient, celatoutefois sans proscrire les fleurs ; celles-ci peuvent y être enquantité plus ou moins grande ; dans certains cas, elles peuvent mêmefaire complètement défaut. C'est le cas le plus ordinaire pour lesbouquets d'hiver, qui- en général se composent de branches couvertes defeuilles, auxquelles pourtant on ajoute fréquemment des fleurs, oumieux des inflorescences de Graminées. Bien que toutes les Graminéesn'aient pas la même valeur ornementale, le plus grand nombre peuventêtre employées à cet usage ; nos espèces communes, telles que Blé,Seigle, Orge, Avoine, etc., peuvent être utilisées avec avantage ; ilsuffit de les récolter en temps convenable. En général et suivant lesespèces, c'est lors¬qu'elles commencent à fleurir, ou même quelquetemps auparavant, qu'il faut les recueillir. Lorsqu'il s'agit de grandsbouquets, les Gynerium, les Arundo conspicua, le Phragmites vulgarismême, sont surtout d'un très-grand secours. Placés à propos au milieude feuillages, ils font ressortir ceux-ci, en donnant au tout uncaractère de légèreté et de grandeur que n'auraient pas les feuillesseules. Les espèces les plus usitées pour leur feuillage sontles Fusains du Japon à feuilles vertes ou à feuilles panachées, lesLauriers-Tin ; les Houx surtout sont doublement précieux, à cause deleurs fruits d'un beau rouge, ou même jaune, suivant les variétés, quiproduisent un contraste magnifique avec le vert foncé luisant desfeuilles. Les Bambous aussi peuvent être employés avec beaucoupd'avantage dans la confection des bouquets d'hiver. Un groupe deplantes très-propres aussi à la confection des bouquets d'hiver, etqu'on a trop négligé jusqu'à présent, est celui des Conifères tels que,Pins, Sapins, Epicea, Cyprès, Genévriers, Ifs, etc. Ces plantes, dontl'aspect est si différent, dont la forme et la disposition des feuillesprésentent un cachet tout particulier de légèreté ornementale,présentent cet autre avantage, non moins grand, de se conservertrès-longtemps, surtout si l'on peut avoir des vases dans lesquels onmet un peu d'eau pour baigner la base des rameaux. Dans ces conditions,nous avons conservé des branches de Cyprès, d'Epicea, etc., plus dedeux mois ; nous devons même faire connaître cette particularité, queles branches de Cyprès ont poussé et que les fruits qu'elles portaientont continué à grossir. Un autre fait qui nous a frappé, c'estl'absorption consi¬dérable d'eau qu'on faite ces rameaux de Conifères ;toute proportion gardée, elle nous a paru plus grande que celle desautres végétaux auxquels nous les avons comparés. Une autrepropriété que possèdent les Conifères et que nous devons toutparticulièrement faire ressortir, c'est d'être très-salubres à causedes émanations résineuses qu'ils dégagent. A ce point de vue, nousrecommandons surtout le Cupressus Lambertiana, et tout particulièrement le Cupressus Macnabiana, qui dégage une odeur qui rappelle un peu celle de la Pomme de reinette. Indiqueraux maîtresses de maison qu'il faut renouveler de temps à autre l'eaudes vases dans lesquels il y a des plantes, afin d'éviter l'odeurdésagréable qui résulte du séjour des végétaux dans ce milieu ; leurdire qu'on s'oppose tem¬porairement à la putréfaction de l'eau enajoutant dans celle-ci quelques morceaux de charbon, serait les malconnaître, leur faire presque une injure et supposer qu'elles sontnovices dans cet art, dans lequel, au contraire, elles sont passéesmaîtres. Aussi nous garderons-nous de le faire. (Revue horticole). |