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Extraits du Bulletinde la Société d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie,n°4 - 1881.
Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (22.IX.2015)
[Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées].
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@lintercom, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr
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Diffusionlibre et gratuite (freeware)

Orthographeetgraphie conservées.
Texte établi sur les exemplaires de lamédiathèque (Bm Lx: Norm 1101) 


EXTRAITS
du

BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE
DU
CENTRE DE LA NORMANDIE

N°4 - 1881

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COURS D'ARBORICULTURE
Professé par M. Du Breuil

A Lisieux, du 13 juin au 2 Juillet 1881

Aussitôt que le Président de la Société a été informé que leMinistre de l'Agriculture avait désigné M. Du Breuil pour faire àLisieux un Cours d'arboriculture, il s'est empressé de convoquer parlettre individuelle tous les membres de la Société à venir écouter laparole du professeur, et de donner dans les journaux de Lisieux la plusgrande publicité en ayant soin de détailler le programme de chaqueséance.

Malgré ces avis réitérés, un petit nombre d'auditeursont suivi régulièrement le Cours d'arboriculture ; les jardinierssurtout ont témoigné pour la plupart une indifférence regrettable àtous les points de vue. Peut-être l'heure matinale à laquelle le coursavait lieu a-t-elle été un obstacle ; peut-être aussi les occupationsdu jardinage ont-elles retenu loin de Lisieux ceux qui eussent eu leplus besoin de profiter d'un enseignement, qui se recommande par sonintérêt et son utilité pratique. Néanmoins, M. Du Breuil, faisantcontre mauvaise fortune bon cœur, a commencé le 13 juin la série de sesleçons théoriques. Les auditeurs qui ont fait preuve d'une assiduitécontinue, n'ont pas perdu leur temps ; car le savant professeur s'est,comme toujours, montré à la hauteur de la mission propagatrice qu’il aentreprise depuis plus de 40 années, multipliant les exemples à l'appuide ses démonstrations, et mettant sous les yeux du public de nombreuxsujets d'expérimentations.

L'expérience a porté M. Du Breuil àmodifier certaines parties de son cours, et les différents essais qu'ila faits nous ont été signalés au fur et à mesure de la dissertation.Emendant toutes superfluités de langage, se bornant à donner à sonsujet le développement clair et concis qu'il comporte, M. Du Breuilremplit son rôle de préconisateur avec toutes les qualités qui fontgagner les bonnes causes.

Pour être un chroniqueur fidèle, il nous faudrait reprendre ab ovole Cours d'arboriculture, et rappeler jour par jour tout ce qui a étédit sur la culture, la taille, l'entretien de toutes les essencesfruitières ; mais, dans la crainte de ne pas apporter assezd'exactitude dans un aussi long compte-rendu, nous préférons renvoyernos lecteurs aux ouvrages spéciaux de M. Du Breuil, dans lesquels il aconsigné ses observations et rassemblé tous les éléments del'enseignement arboricole auxquels, faute de temps, il n'a pu donnertout le développement désirable dans ses leçons théoriques.

Lesleçons pratiques ont eu lieu les 23, 25, 28 juin et 2 juillet, dans lesjardins de M. Jean Samson et dans le verger de M. Lecointre. Elles ontrelativement réuni un plus grand nombre d'assidus que les leçonsthéoriques.

Nous ne pouvons mieux témoigner notre vive etsincère sympathie au savant professeur qui vient résider définitivementà Lisieux, qu'en formant le vœu qu'à l'avenir sa parole soit mieuxécoutée par toutes les personnes intéressées à la production fruitière.Les jardiniers, et particulièrement les membres de la Sociétéd'horticulture ne devront pas rester indifférents à la bonne fortunequi amène au milieu de nous, le plus fidèle et le plus autorisé desinterprètes de la science arboricole en France, si, selon le désirexprimé par un grand nombre d'entre eux, ils veulent qu'une démarcheofficieuse tentée auprès de M. Du Breuil, ait chance de succès, pourobtenir de lui la faveur de quelques entretiens sur certaines partiesde son cours.

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PLANTES SANS TERRE
CULTIVÉES AVEC LA
MOUSSE FERTILISANTE DUMESNIL

La Mousse fertilisante,préparée par le procédé de M. Dumesnil, donne aux plantes lesconditions les plus favorables pour végéter, fleurir, fructifier, SOIT SANS TERRE, SOIT AVEC TERRE. Cette mousse est inaltérable et se conserve indéfiniment dans les endroits secs.

Elle permet de faire vivre sans terre les plantes partout où besoin sera, dans les appartements comme pour les transports.

Dansles maisons, elle rend la présence de la végétation propre, commode etagréable, en dispensant de la terre encombrante et malpropre, qui, leplus souvent trop arrosée, manquant d'air et de soleil, finit pars'aigrir et fermenter, empoisonne et asphyxie les plantes.

Ellese prête aux combinaisons de décorations les plus élégantes et les plusvariées, les plantes sans terre occupant moins d'espace par leursracines, pesant beaucoup moins qu'avec leur motte et pouvant se grouperà la fantaisie de chacun, être placées partout, sur du bois, sur de lapierre, sur l'asphalte, sur le macadam, être attachées où l'on veut,suspendues en l'air, dans des vases de toute forme et de toute matière,à dimensions réduites et préférablement à fond et à côtés perforés, enfil métallique ou autre, en verre, en vannerie, en liège, bambou oubois durci, faïence, porcelaine, terre cuite, ou en tous autresrécipients ajourés.

Associée à la terredans les cultures en pleine terre, la mousse fertilisante communiqueaux plantes, par un développement plus abondant des radicelles, unevégétation plus forte et mieux équilibrée, une floraison plus riche,une fructification plus assurée : elle leur fait acquérir unerésistance vitale étonnante contre les gelées et les intempéries, etpermet d'obtenir dans les terres neuves négligées ou pauvres uneproduction immédiatement rémunératrice.

Emploi de la Mousse fertilisante.— Pour la décoration des appartements, on prend une plante, soit pourson feuillage, soit pour sa fleur, soit pour son fruit, qu'elle croissedans une serre, dans un jardin ou à l'état naturel dans la campagne.

L'importantest que, dans le dépotage ou l'arrachage, on n'offense nullement lesradicelles. On la débarrasse de la terre en plaçant les racines dansl'eau à peine tiédie, de manière que la terre se détache autant quepossible d'elle-même. On peut agiter légèrement en soutenant pardessous toute la motte. Il faut éviter de secouer, car la terremouillée, plus lourde, entraîne souvent, en se détachant brusquementune partie du chevelu. Tout le succès de la culture sans terre dépendde l'intégrité conservée des radicelles. On a disposé dans le vase ourécipient qui doit contenir les plantes, un lit peu épais de moussepréparée, un peu plus ou moins selon la force de la plante, sur lequelon étend une égale quantité de mousse ordinaire humide, afin que lesradicelles des plantes ne soient pas en contact avec la moussefertilisante. On retire la plante de l'eau et sur le lit de mousse, onétale les racines horizontalement et circulairement. On recouvre bienles racines de mousse ordinaire et, par-dessus, on garnit de moussepréparée en pressant avec précaution. C'est en couverture que la mousse fertilisante est le plus efficace.— Quand on n'a pas de mousse ordinaire, il suffit de laver la moussepréparée pour la quantité qui doit se trouver en contact avec lesracines. On achève en humectant la mousse et en arrêtant l'arrosementaussitôt que l'eau traverse le vase. Si cette opération, du reste trèsfacile, est faite convenablement, la plante ne marque aucune souffranceapparente et prend le port, la physionomie et la liberté de la vie,dans un temps très-court, beaucoup plus court que dans aucun autre modede transplantation. Cette grâce de la vie individuelle conservée auxplantes même groupées ensemble, qu'aucune habileté de main ne peutdonner, fera l'originalité des plantes sans terre.

Recommandation importante.— Au commencement de l'hiver, saison de repos des plantes, il convientplutôt de diminuer la quantité de mousse fertilisante, sauf àl'augmenter un peu en couverture à mesure du développement de laplante. Pour favoriser la reprise, la plante, après la mise sans terre,doit être tenue au repos, à l'abri de l'air extérieur et des courantsd'air.

Usage de la Mousse fertilisante.— Toutes plantes, herbacées, bulbeuses ou ligneuses, ainsi traités,peuvent être employées, en toute saison, à des décorations intérieures.

Soins à donner aux Plantes sans terre. — La beauté et la santé des plantes sont assurées par la Mousse fertilisante,perméable à l'air, condition des plus favorables pour qu'ellesprofitent de la nourriture intensive dont la mousse est pourvue, aussil'entretien des plantes est-il des plus faciles. Il s'agit, en évitanttout excès d'arrosement, de tenir la mousse légèrement humide pourcompenser l'évaporation produite par le milieu ambiant. Il suffit leplus souvent de laisser tomber d'une éponge pressée légèrement l'eau engouttelettes. Des seringages et des vaporisations sont aussi efficacescontre la poussière en nettoyant les feuilles et les fleurs par unerosée artificielle.

Durée des Plantes sans terre.— La plante trouvant dans la mousse fertilisante un milieu aussifavorable à son développement que la terre la plus riche, il en résulteque les plantes annuelles se maintiennent après la mise sans terre toutle temps normal de leur floraison au maximum de leur beauté ; ni lasanté ni la beauté des plantes vivaces n'en est diminuée, Aussitôtqu'une de ces plantes a cessé de fleurir ou d'être intéressante, ellepeut être réintégrée dans la terre dont elle est sortie ; il suffit dela replanter avec sa motte de mousse.

CULTURE EN PLEINE TERRE

Si,au point de vue de la décoration des appartements, la moussefertilisante donne lieu à des résultats entièrement nouveaux, il en estde même quand on l'applique à la pleine terre.

Semis et repiquages.— Sur une couche ordinaire, chaude au printemps, froide en automne, onétend un lit peu épais de mousse fertilisante. On recouvre de terrelégère ou de terreau sur lequel on fait les semis. Aussitôt que laradicule se forme, elle traverse la terre, attirée par le composé et ydéveloppe de nombreuses petites radicelles dont l'abondance assure labeauté future de la plante. Lors du repiquage, si on additionne à laterre une petite nouvelle quantité de mousse fertilisanteà portée des racines, la masse du chevelu augmente pour la plus grandebeauté et production de la plante. Alors la plante peut servir avec uneextrême facilité à la décoration intérieure ; d'autant mieux que si onla débarrasse de la terre, la motte de mousse lui reste adhérentepuisque les racines s'y sont enchevêtrées, et, sous un volumetrès-restreint, les plantes ainsi préparées et déposées, comme il estdit ci-dessus avec de la mousse fertilisante, dans des vases ajourés,se prêtent parfaitement à composer des bouquets vivants et durables, debeaucoup préférables à des bouquets de fleurs éphémères.

Ce modede culture permet de transplanter les plantes pivotantes (borraginées,papavéracées) et a les plus heureux effets pour la conservation et labelle floraison des plantes alpines.

Boutures.— Pour les boutures il faut avoir soin que le rameau mutilé ne soit pasen contact avec la mousse fertilisante, tant qu'il n'a pas été émis deradicelles. Mais à peine cette manifestation, de la reprise a-t-elle eulieu que la mousse fertilisante rend les plus utiles services pour laprompte et vigoureuse multiplication des radicelles lorsqu'elle estemployée en couverture, en mesurant la quantité à l'état de la reprise.

La reproduction dans les végétaux alimentaires est étonnamment accrue par ce développement des radicelles, dû à la mousse fertilisante.

Cequi caractérise ces produits, c'est moins leur grosseur que leur saveurexquise, la plante restant équilibrée et retirant de la moussefertilisante un surcroît de santé et de vigueur dans toutes les partiesde son organisme.

En résumé, le procédé Dumesnil apporte lesavantages d'une simplification générale. Toute plante indigène ouexotique, rustique ou délicate, de pleine terre comme de serre tempéréeou de serre chaude, mobilisée grâce à la mousse fertilisanteobéit au goût individuel pour les décorations intérieures les plusnouvelles, comme elle acquiert en pleine terre un surcroît de force, debeauté et de production.

La mousse fertilisante Dumesnil est undes agents les plus féconds en applications et en ressources aux mainsdes personnes soigneuses. Inspiré par le respect de la vie, il estnaturel que le procédé la développe et l'embellisse.

DesExpositions ont été fréquemment renouvelées, à Rouen, et aux séances dela Société centrale d'horticulture de France, par l'initiative de M.Emile Chaté, horticulteur à Paris, 62, rue Sibuet.