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Extraits du Bulletinde la Société d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie,n°5 - 1896. Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (22.IX.2015) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographeetgraphie conservées. Texte établi sur les exemplaires de lamédiathèque (Bm Lx: Norm 1101) EXTRAITS du BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DU CENTRE DE LA NORMANDIE N°5 - 1896 * * * Etude sur la culture du Pommier et du Poirier en Normandie PAR M. DESPLANQUES, INSTITUTEUR Cet ouvrage, compris dans 100 pages d'écriture, résume d'une façontout à fait pratique la culture des arbres à cidre en Normandie. Ledébut fait connaître, d'après des données considérées comme certaines,l'origine du pommier (Malus), ses pérégrinations à travers les âges etson introduction en Normandie introduction basée sur les faits et surla curieuse légende de notre compatriote Bernardin de Saint-Pierre. Onvoit ensuite traitées avec clarté et concision toutes les phases de lavie du pommier et du poirier : semis, repiquage, reproduction,plantation et soins d'entretien, avec 63 figures explicatives dessinéesà la main et d'après nature, dans le texte. *Pépinière*.— Cette question est traitée avec tout le développement qu'ellecomporte : choix et emplacement du terrain, sa préparation ; choix despépins, stratification, semis, époque, soins et entretien de lapremière pépinière, dite de multiplication. *Elevage en seconde pépinière*.— Ici, il s'agit du choix et de l'emplacement du terrain, de sonorientation, de sa préparation et des engrais à lui donner ; del'arrachage, de l'habillage, du repiquage du pépin ; des soins ettravaux d'entretien que réclame la pépinière d'éducation : sarclages,binages, engrais ordinaires et engrais verts, etc. Puis viennentles soins à donner aux jeunes arbres dans les premières années deseconde pépinière, élagage, ébourgeonnement, recépage, etc. *Greffe en pépinière*.— Origine de la greffe, son but : description et époque des différentessortes de greffes usitées dans les vergers : écussons, greffe en fente,greffe en couronne. Choix, conservation et pose de greffes. Mariage desgreffes en rapport avec l'espèce et la précocité du sujet. Greffe unpied, greffe en tête : époques ; avantages et inconvénients de chacuneet de la greffe en pépinière ; hauteur de la tige et formation de latête des pommiers greffés et non greffés. Différents outils employéspour le greffage, description et usages. *Plantation des arbres.*— Ce chapitre comprend le choix et l'emplacement du verger ; lesavantages et les inconvénients des diverses orientations et des ventsdominants ; le choix et l'assainissement du terrain destiné à faire unepommeraie ou une plantation de poiriers. Confection des fosses àpommier et à poirier suivant la nature du sol ; en terrain sec ouhumide, dans les labours ou dans les pâturages. Quand il convient defaire les fosses. Epoque de la plantation. Forme à donner au plant.Avantages du quinconce sur le carré. Espace qu'il convient de laisserentre les arbres dans les terres labourées et dans les herbages.Inconvénients des plantations trop serrées et des plantations dites àfonds perdu. *Choix des arbres*.— Qualités des arbres destinés à la formation d'un verger. Comment onreconnaît un bon arbre dans la pépinière et sur le marché. Pourquoi ilvaut mieux choisir à la pépinière ; moment de faire son choix. Eviterla fraude du marchand peu consciencieux. Choix et avantages des arbresgreffés ou non greffés en pépinière. Comment il convientd'assortir les variétés dans un même verger. Avantage de prendre desvariétés de même saison et de faire entrer un certain nombre d'arbresnon greffés dans la composition d'un plant. *Préparation*.— Disposition intérieure de la fosse. Habillage et position de l'arbre,d'après la structure des racines et d'après l'orientation ; position dututeur. Manière de combler la fosse terreau et engrais. *Tenue du verger*.— Soins à donner aux arbres dans les premières années de la plantation.Protecteurs ou armes en fer, en bois et autres abris : cailloux,ajoncs, épines, paille, foin, etc., contre les bestiaux et les rongeurs. Greffeau moment de la plantation ; en première année; en seconde année ;avantages et inconvénients de chacune (1) ; protection de la greffecontre les gros oiseaux ; conduite de la greffe et formation de la tête. *Verger en rapport*.— Entretien du tronc de l'arbre. Ébranchage ; élagage ; émoussage ;échenillage ; labourage au pied des pommiers ; arrosages ; fumure :engrais divers, composts ; préférence donnée aux feuilles de pommier etau marc de pommes traité par la chaux. Recépage des arbres vieux oumalades. Comme on le voit d'après cet exposé, on trouve dans cetopuscule tout ce qu'il est nécessaire de connaître pour cultiver avecfruit le pommier et le poirier à cidre. Ce qui fait surtout lavaleur de l'ouvrage, c'est qu'il ne renferme rien d'inutile ; que touty est pratique, et dit avec simplicité, clarté et concision ; qu'il n'yest employé aucun terme technique ou scientifique qui le mette hors dela portée de tous ; et qu'enfin les 63 figures d'après nature quiaccompagnent le texte, rendent palpables, même pour les moins éruditstoutes les opérations concernant la vie de nos arbres fruitiers etpropres à donner de beaux et bons arbres, des arbres véritablementproductifs. Qu'il nous soit permis, en terminant ce compte-rendutrès imparfait de féliciter M. Desplanques de son consciencieux ouvragefruit de longues observations et de patientes recherches. Lisieux, le 12 juillet 1896. A. D. (1)Nécessité de choisir les greffes en rapport avec la nature du sujetafin d'obtenir une répartition régulière de la sève : la négligence surce point, donne des arbres difformes et improductifs. * * * AVIS Nousavons l'honneur de porter à la connaissance de nos Collègues que notreSociété a un abonnement au laboratoire d'entomologie agricole, 41,route de Neufchâtel, à Rouen, et qu'ils peuvent s'y adresser pour toutedétermination d'insectes et pour tous renseignements sur l'entomologieagricole et horticole. A. D. * * * Rapport sur la culture de la vigne en plein air et sur son mode de taille en Normandie Ona dit, et l'on dit encore qu'on ne peut avoir de raisin chez nous enplein air, que l'on n'en obtient qu'en haut des murs. C'est une erreur,car tous les ans, j'en ai beaucoup et en parfaite maturité. Voicicomment j'opère : Un ami m'avait donné quinze vignes enracinées, maisqui avaient beaucoup souffert, je les ai plantées fin avril, dans debonnes conditions à 0 m 70 d'un mur au sud, et à 2 mètres de distanceentre chaque cep. La première année, la végétation a été faible, laseconde a produit des sarments de 0 m 60 de long, je les ai couchéshorizontalement sur un fil de fer, à 0 m 30 du sol. J'ai obtenu enmoyenne quatre à cinq grappes en parfaite maturité. J'ai laissé pousserl'œil de la base de chaque côté du sarment, jusqu'à la hauteur de 1 m50, puis je l'ai pincé et lui ai mis un tuteur. La récoltefaite, j'ai coupé l'ancien sarment fin novembre ou dans le courant dedécembre, j'ai couché le nouveau sarment et l'ai taillé à 80 ou 90centimètres, selon la vigueur du cep. Au printemps suivant, aussitôtque j'ai vu deux grappes sur chaque bourgeon fructifère je les aipincées au-dessus des deux feuilles de la dernière grappe, j'aiébourgeonné toutes les autres et n'en ai conservé que 3 ou 4 qui m'ontfourni 6 ou 8 grappes sur chaque sarment ce qui m'en a donc fait 12 ou16 par cep. Cette année 1896, quoique l'automne ait étépluvieux, tout est arrivé en bonne maturité. Froc-Laboulée, muscatgris, chasselas de Fontainebleau, chasselas rose, muscat blanc, précocede Saumur, vert de Madère et particulièrement Madeleine -Angevine dontj'ai cueilli les premières grappes le 20 août ; une seule espèce n'estpas arrivée en bonne maturité, c'est le Frontignan, j'en attribue lacause à un poirier de beurré d'Amanlis en contre espalier qui le privedu soleil jusqu'à midi. Les fruits du cep qui est en treille ontparfaitement mûri. Aussitôt que les bourgeons ont atteint 8 à 10centimètres, j'ai soufré pour éviter l'oïdium, je l'ai fait une secondefois à la floraison, et je n'ai vu aucune trace de maladie. J'aieffeuillé en saison, ciselé et mis en sacs pour préserver des guêpes etdes oiseaux. Plusieurs horticulteurs et amateurs m'ont faitl'honneur de venir visiter mes vignes, et ont été surpris de lasimplicité de la culture et du bon résultat obtenu. Je conseille aux amateurs qui voudraient essayer mon système de choisir des espèces précoces, ils réussiront aussi bien que moi. EDMOND OLIVIER 45, rue Paul-Banaston, Lisieux. * * * [Variétés] Pour faire mûrir les Tomates Quandarrive l'arrière-saison principalement par un temps pluvieux, lesTomates qui souvent sont en abondance sur le pied, ne mûrissent pasfacilement et la majorité pourrissent. M. Chemin, un maraîcher des plusentendus, obvie à cet inconvénient en opérant comme suit : lorsque lespieds sont chargés de fruits et que ceux-ci ont atteint une grosseurnormale, alors que la fraîcheur des nuits et des pluies continuelles del'automne ôtent l'espoir d'une complète maturité des fruits, on arracheles pieds de Tomates, puis tiges et fruits sont couchés horizontalementsur un lit de paille bien sèche sous châssis. De cette manière, lesfruits arrivent à leur complète maturité et acquièrent la finesse degoût qu'ont ceux dont la maturité a été favorisée par les rayonssolaires. Ce procédé bien simple procure l'avantage de ne point avoirde fruits qui pourrissent, inconvénient que l'on observe toujours surceux qui ont été cueillis puis mûris par un procédé quelconque. (Annales de la Société horticole de la Haute-Marne). Propriété des feuilles de Tomates Quoiqu'iln'y ait rien de nouveau sous le soleil, la fin de ce siècle nousapporte toujours des surprises ; ainsi on nous apprend que les feuillesde Tomates peuvent être employées pour composer un excellentinsecticide. On a trouvé que de l'eau, dans laquelle on avait faitmacérer une certaine quantité de feuilles de Tomates, débarrassaitcomplètement les pêchers, les rosiers et les orangers des nombreuxinsectes de toute nature qui infestent ces arbres. Deux jours ont suffipour obtenir un résultat complet. Décidément, les Tomates, connues déjàpar leur bonne influence dans les serres à vigne, acquièrent une valeurimprévue. (Bulletin d'Arboriculture de Belgique). La fumure des vignes Dans des expériences faites pendant deux ou trois ans et publiées dans le *Progrès agricole* du 22 janvier 1893, pages 75 et 78, l'engrais suivant mis au pied des ceps déchaussés, a donné de très bons résultats : Nitrate de soude.............................. 340 k. Sulfate de potasse............................ 310 k. Superphosphate de chaux................. 400 k. Platre............................................... 500 k. Soit 1,550 kilos à l'hectare. Emploi des feuilles mortes Lesfeuilles mortes font de très bonne litière. Au jardin, on en trouveplusieurs emplois : on peut en faire des couches capables de conserverla chaleur assez longtemps ; on en fait surtout des abrisimperméables à la gelée, pour couvrir les plantes qui passent l'hiveren pleine terre. On peut en couvrir les salades, sans les lier ellesblanchissent et ne pourrissent pas comme quand elles sont liées ; le céleri même recouvert simplement sans être en fosse, blanchit trèsbien et est plus commode à arracher. On peut avec les feuilles sèchesétioler la chicorée et prolonger les semis de persil, de cerfeuil, etc.J'ai même couvert des fruits exposés au nord au pied d'un mur sous desfeuilles et ils sont restés aussi frais qu'au fruitier. Influence du Cyclisme sur le Jardinage Ungrand marchand de vélocipèdes bruxellois recevait, il y a quelquesjours, la visite d'un brave homme et d'une roue de brouette, l'unportant l'autre. Celui-ci venait faire adapter un pneumatique à laditeroue de brouette et il expliqua au marchand intrigué que le luxueuxvéhicule ainsi obtenu était destiné aux pots de fleurs que ce prudentjardinier brouettait chaque jour, non sans danger pour les pots nifatigue pour lui, sur les épouvantables pavés de routes, pour lesconduire chez ses clients. Inutile de dire que ce brave jardinier futchaudement félicité de son ingéniosité que mettront à profit, sansaucun doute, de nombreux jardiniers et horticulteurs. (La Semaine horticole). La récolte des Choux-fleurs Quipenserait que le chou-fleur, cette plante potagère commune, fait vivredes villages entiers par sa production ? Il en est cependant ainsi, etpour n'en citer qu'un seul exemple, la culture du chou-fleur est unetrès grande ressource pour les habitants du marais de Saint-Omer. Voiciquelques chiffres qui montreront l'importance que prend chaque jourcette culture : En 1889, les maraîchers de Saint-Omern'expédiaient guère que 3,200 tonnes ; or, ce chiffre a presque triplél'année dernière, et 10,000 tonnes de légumes, principalement dechoux-fleurs, ont été envoyées dans les divers centres. Pendant leshuit semaines d'août et de septembre derniers, on a expédié 300,000choux-fleurs par semaine, soit en tout 2,400,000 légumes environ,mobilisant journellement 70 wagons. (La Semaine agricole). |