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Extraits du Bulletinde la Société d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie,n°4 - 1900. Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (26.IX.2015) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographeetgraphie conservées. Texte établi sur les exemplaires de lamédiathèque (Bm Lx: Norm 1101) EXTRAITS du BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE DU CENTRE DE LA NORMANDIE N°4 - 1900 * * * Les Nodosités et les Microbes des Légumineuses Depuis bientôt deux mille ans, les Agriculteurs répètent que lescultures des légumineuses sont « améliorantes », et que, loin d'épuiserle sol, elles le rendent meilleur. Les botanistes et lesphysiologistes, comme ils en sont coutumiers, se montrèrent sceptiqueset pendant longtemps dédaignèrent de rechercher ce qu'il pouvait yavoir de vrai dans ce préjugé populaire. Les expériences de laboratoiresur ce point, ne remontent guère qu'à une vingtaine d'années, et cesont deux savants allemands, Hellriegel et Wilfart, qui eurent lemérite d'établir d'une manière incontestable (1) que « la végétationdes légumineuses dans les sols privés de matières azotées ne peutréussir complètement que si leurs racines sont pourvues de petitstubercules particuliers. » Les tubercules ou nodosités, avaientété déjà vus par les botanistes du XVIIe siècle qui les ont considéréscomme des productions normales, physiologiques ; quelques auteurs enavaient même fait la caractéristique de certaines espèces. C'est en1866 seulement que Woronin (2) démontra qu'elles servaient deretraite à des microbes, et dès lors l'étude de ces productions,évidemment anormales, entra dans une voie vraiment scientifique, non.seulement en France (3), mais en Angleterre et en Allemagne. Lesrecherches effectuées de 1891 à 1899, à l'Institut Pasteur, par MM.Laurent et Schlœsing fils, et par M. Mazé (4) ont fait le jour completsur le mode de fixation de l'azote atmosphérique par le microbe deslégumineuses et sur l'évolution de ce microbe dans les nodosités etdans le sol où il se trouve en concurrence vitale avec beaucoupd'autres microbes. Ce sont ces derniers et importants travaux quej'essaierai de résumer Et dont je ferai ressortir les conséquencespratiques au point de vue agricole. Les visiteurs del'Exposition Universelle qui se sont arrêtés devant les vitrines del'Institut National agronomique, au palais du Champ-de-Mars, ont puremarquer de nombreuses figures de microbes, les uns utiles, les autresnuisibles à l'agriculture. La bactérie des légumineuses y figurait enbonne place et on la retrouvait en cultures pures, dans le palais del'Hygiène, au Salon Pasteur. Grâce à la publicité des journaux, tout lemonde sait aujourd'hui, plus ou moins exactement, ce que c'est qu'unmicrobe. Il me suffira de rappeler que ce sont des êtres vivants,infiniment petits, dont les germes sont répandus en quantitésinnombrables dans l'air, dans l'eau, dans le sol, et se multipliantparfois avec une telle abondance et une telle rapidité, que cesinvisibles deviennent visibles par les masses qu'ils produisent. C'estainsi qu'à l'Exposition Pasteur, où figuraient plus de cinq centsespèces de microbes, on voyait, tracés sur des plaques de verre, commedans les plates-bandes d'un jardin, des lignes, des mots, une croix quin'étaient autre chose que des cultures de ces organismes seméesintentionnellement dans un ordre donné. Je rappelle encore, pourcompléter ce court exposé, que le Créateur a donné aux microbes un rôleprépondérant dans les actions chimiques qui s'exercent à la surface etdans les profondeurs du sol. Ce sont eux qui ramènent la matièreorganique à l'état inorganique et s'il en est qui attaquent etdétruisent les fruits, les plantes, les produits alimentaires, et mêmela santé des hommes et des animaux, il en est d'autres qui fabriquentle vin, le cidre, la bière, le fromage, etc. Pasteur nous a appris àcombattre les uns, à domestiquer et à mieux utiliser les autres. Arrivonsaux faits. Les bactéries des légumineuses sont des fabricants d'azoteet leur fabrique est installée dans les nodosités. Si vous arrachezavec quelque précaution un plant de trèfle, de luzerne, de pois, delupin ou même de genêt, vous apercevez sur les racines de petitesexcroissances, blanchâtres quand elles sont jeunes, brunes et mêmerougeâtres quand elles sont plus âgées. Ce sont les nodosités. Ellespeuvent avoir la grosseur d'un pois; plus souvent, elles ont seulementcelle d'une grosse tête d'épingle. La forme de ces tubercules peutdifférer beaucoup dans des espèces voisines; mais elle est assezconstante dans la même espèce, tantôt ronde (haricot), tantôt ovoïde(trèfle), ou même présentant des ramifications plus ou moins nombreuses(vesce, luzerne). Dans le lupin et surtout dans le lupin jaune, cesramifications arrivent parfois à former une masse volumineuse autour ducollet. L'aspect intérieur varie aussi avec l'âge; les vieillesnodosités sont creuses; mais si l'on fait une section dans un jeunetubercule avec une lame bien tranchante, on voit qu'il est plein et,avec une forte loupe, on reconnaît que les cellules du centre sontbeaucoup plus grosses que celles de la périphérie, et, détail qui a sonimportance, que ces dernières sont en communication directe avec lesracines par des faisceaux libero ligneux. Les microbes sont surtoutabondants dans les grosses cellules. Leur diamètre ne dépasse pas unmillième de millimètre, et pour les apercevoir il faut non seulementrecourir au microscope, mais encore faire usage de réactifs colorantsqui les rendent plus visibles. Leur forme varie, bien que M. Mazé aitétabli qu'il n'y a en définitive qu'une seule espèce qui, suivantl'âge, la température, l'acidité plus ou moins grande de la sève, sedéveloppe en races distinctes. A un moment donné ce sont des Cocci, c'est-à-dire de très petits points immobiles, à d'autres des bâtonnets mobiles, bacilles,à d'autres enfin, et c'est cette particularité qui différencienettement le microbe des légumineuses des autres microbes, ce sont desformes en poires creusées de vacuoles ou des formes ramifiées simulantsoit la lettre Y soit la lettre T (5). Enfin M. Mazé a obtenu endernier lieu une forme filamenteuse en écheveaux : la forme oospora. Enrésumé les microbes des nodosités présentent une succession degénérations alternantes qui rappellent le mode de développement debeaucoup d'organismes inférieurs. J'ajoute — et l'on verra tout àl'heure pourquoi — que dans les nodosités jeunes on constate aumicroscope l'existence de filaments mucilagineux qui ne se colorentbien que par certaines couleurs d'aniline. La nature de cesfilaments a été l'objet de controverses très vives de la part dessavants qui les avaient observés. Tout d'abord on les a pris pour unmycelium de champignon, puis pour le microbe lui-même, et on les adécrits comme tels sous le nom de rhizobium légu-minasorum (Frank). En dernier lieu Mazé a constaté (6) qu'ils renferment toujours des Cocci,et qu'ils sont secrétés par le microbe lui-même. Il en a obtenuabondamment dans ses cultures artificielles et il a nettement établipar quel procédé, un peu plus compliqué qu'on ne l'avait cru toutd'abord, la plante s'assimile l'azote de l'atmosphère. En somme,les microbes du sol, attirés par les poils radicaux, envahissent lesracines et forment les nodosités où ils sont nourris par la planteelle-même ; mais en échange ils lui fournissent un engrais dont l'azoteest emprunté, par eux, à l'atmosphère. Cet engrais n'est autre que cemucilage qui est constitué, pour ainsi dire, par leurs excréments.Comme tout être qui respire et qui se nourrit, le microbe rejette lesproduits qu'il ne s'est pas assimilé. Ce produit mucilagineux fortementazoté n'est d'ailleurs pas spécial au microbe des légumi-neuses.Beaucoup de plantes inférieures microscopiques qui végètent dans leseaux ou à la surface du sol humide y forment un enduit visqueux, jauneou verdâtre ; mais il y a cette différence que le mucus des nodositésest mis à la portée de la plante, dissous dans la sève et assimilé aufur et à mesure qu'il se produit. C'est pour cela qu'on en trouve de sipetites quantités dans les nodosités elles-mêmes, et de si grandes dansles bouillons de culture où il n'y a pas de plante pour les absorber. Pourdémontrer qu'il ne s'agit pas ici d'un roman inventé par un savant plusou moins ingénieux, il me suffira d'exposer quelques faits tangibles. Dansun sol stérilisé et avec des graines stérilisées, c'est-à-dire privéesde tout germe de microbes, Laurent et Mazé font pousser, à l'abri desgermes de l'air soigneusement tamisé, des légumineuses dont les racinesne portent jamais de nodosités. Ces plantes prospèrent cependant si onleur fournit en quantité suffisante un engrais azoté; elles dépérissentsi on les en prive ; mais elles reprennent et donnent des produitsabondants si l'on provoque la formation de nodosités sur leurs racinespar des inoculations de microbes, microbes bien déterminés et qui nesauraient être confondus avec aucun autre. Les nodositésapparaissent sur les racines dix à douze jours après les inoculations,et lorsqu'à la fin de l'expérience on établit le bilan de l'azote qui aété fourni à la plante par l'expérimentateur, et celui de l'azote quiest emmagasiné dans la plante ou qui reste dans le sol, il y a un gaind'azote. Il faut donc bien que cet excès d'azote, qui n'a pas été prisau sol, vienne de l'air par l'intermédiaire du microbe. Maisce n'est pas tout : ce microbe, on peut le faire vivre sur un milieuartificiel, on le met pour ainsi dire en bouteille, sans rien autre quele bouillon de culture dont on a pesé chacun des éléments constitutifs.On le voit alors former abondamment du mucus visqueux et, dans desconditions dont on est absolument maître, on arrive à établir le bilande l'azote initial fixé et consommé. Voici, à titre d'exemple, un deces bilans emprunté au mémoire de M. Mazé (7). Dans cetteexpérience, l'aliment fourni au microbe était du bouillon de haricotsstérilisé et additionné de sucre (saccharose).
Dansla nature, je l'ai déjà dit, l'hydrogène et le carbone, représentés icipar le sucre, ainsi que l'azote nécessaire à la mise en train de la viedu microbe, lui sont fournis, dans les nodosités, par la planteelle-même; mais le résultat final est identique et le microbe rend aucentuple à la plante ce qu'il a reçu. Avant d'aborder le côtépratique de cette étude, j'aurais encore à signaler certainesparticularités curieuses de la vie du microbe des nodosités, lorsqu'ilvégète librement dans le sol. Ce sont ces particularités, découvertespar M. Mazé (8), qui lui ont permis de donner la clef de certainsphénomènes encore obscurs et d'expliquer les échecs qui ont si malrécompensé les tentatives des agronomes allemands en vue de préparerdes cultures rationnelles de légumineuses. Deux méthodes ont été préconisées dans ce but, celles de Salfeld (9) et celle de Nobbe (10). Pourintroduire les bactéries des légumineuses dans les sols qui en sontprésumés dépourvus parce qu'ils sont vierges de toute culture delégumineuses, Salfeld prend tout simplement de bonnes terres arablesqui ont porté récemment des légumineuses et les répand, sur le sol àcultiver, préalablement soumis aux travaux de préparation etd'amélioration habituels. Cette terre, véritable engrais microbien,doit être prise de préférence dans un sol qui ait porté l'espècevégétale qu'on se propose de cultiver, ce qui correspond bien auxdonnées fournies par la science sur l'adaptation du microbe et ladiversité de races qui en résulte. Ces essais datent de 1887.Salfeld a mis en culture des sols tourbeux préalablement assainis etamendés, divisés en parcelles; ces champs d'expérience ont reçu jusqu'à40 kil. de terres à légumineuses par are. Dans les parcelles ainsitraitées, les récoltes de fèverolles et de pois comparées à celles desparcelles témoins, c'est-à-dire n'ayant reçu que les soins habituels,ont donné, dans certaines expériences, jusqu'à 90 et 200 0/0 d'excédenten graines, 87 et 417 0/0 d'excédent en paille. Ces magnifiquesrésultats ne sont pas contestés, mais est-il vraiment pratique d'avoirà déplacer plusieurs tonnes de terre par hectare ? Nous avonsdéjà vu que les microbes des légumineuses se cultivent facilement surles milieux artificiels. Pour obtenir l'engrais microbien sous un petitvolume, MM. Nobbe et Hiltner sont entrés dans la voie qui leur étaittracée par les bactériologistes. Ils fabriquent industriellement descultures pures qu'ils livrent au commerce sous le nom de Nitragine(11). Ce produit a été essayé dans un grand nombre de stationsagronomiques de France, d'Angleterre, de Belgique, d'Allemagne, deSuisse. Partout, les agronomes ont eu à formuler des réserves sur lavaleur pratique de la Nitragine,et, en France notamment, deux expérimentateurs dont l'autorité n'estpas contestée, MM. Dehérain (12) et Schribaux (13), sont arrivés à desconclusions qui lui sont peu favorables. La vérité, et Mazé ledémontre, c'est que les bactéries sont si abondantes dans les bonsterrains que l'addition de Nitragineest au moins superflue. Plus que toute autre, la bactérie deslégumineuses jouit de cette souplesse d'adaptation qui assure ladissémination de l'espèce et sa conservation indéfinie dans le sol. Laconclusion pratique de toute cette étude est donc qu'ici encore il n'ya qu'à aider la nature. C'est ce que fait Salfeld avec ses transportsde terres à légumineuses ; mais n'est-il pas plus simple de tenircompte de ce fait bien démontré par Mazé, qu'il y a deux grands groupesnaturels de bactéries des légumineuses : celui des terrains calcaireset celui des terrains acides, et que le choix des espèces delégumineuses à cultiver dans un sol déterminé doit être fait enconséquence. Il faut en second lieu, — et c'est ce que fait toutagriculteur expérimenté — préparer le terrain par des fumures, desamendements, des drainages ou des irrigations suivant le cas. Cesopérations ont, en effet, pour résultat de transformer radicalement lesfermentations qui se produisent dans le sol sous l'action desbactéries, et les bonnes espèces en profitent. Si elles semblaientendormies, elles se réveillent bientôt et prennent possession d'unmilieu qui leur est devenu favorable, pour y accomplir leur tâche. Endéfinitive, bien préparer sa terre est encore le procédé le plus sûrpour favoriser la pullulation de ces races de microbes du sol, que laplante attire et qui, en échange de l'hospitalité qu'ils reçoivent, luipréparent, avec l'azote de l'atmosphère, l'engrais dont elle a besoinpour prospérer (1). A. CERTES, Membre et ancien Président de la Société zoologique de France. NOTES : (1)Les travaux de ces savants ont été analysés dans les Annales de laScience agronomique française et étrangère en 1890. Ceux de B. Franck,fort intéressants aussi, ont paru dans les Annales en 1888. (2) Annales des Sciences Naturelles. — Botanique, T. VII, 1866. (3)Cf. dans les Annales agronomiques, 1888, la savante étude de M. Bréal,à qui l'Académie décernait, l'année suivante, le prix Desmazières, surle rapport de M. Duchartre. (4) Annales de l'Institut Pasteur : E. Laurent, « Nodosités radicales des légumineuses », 1891, p. 105, avec pl. — Seltloesing et Laurent« Fixation de l'Azote libre par les Plantes », 1892, p. 65 et 824. —Mazé, « Fixation de l'Azote libre par le bacille des Nodosités deslégumineuses » 1897, p. 44. — Le même, « Microbes des Nodosités deslégumineuses «, second mémoire, 1898, p. 1. — Troisième mémoire, p.128, avec pl. — Quatrième mémoire, 1899, p. 145. (5) Loc. cit., 3e mémoire 1898, pl. I et II. Cf. aussi es planches du mémoire de Laurent, 1891, pl. II, fig. 12 et 14. (6) Loc. cit. 3e mémoire 1898. (7) Loc. cit., 3e mémoire 1898, p. 143. (8) Cf. le 3e mémoire de M. Mazé. —, Morphologie du microbe des nodosités, avec pl., p. 138 et 121. Annales Pasteur 1898. (9) Biederm. Centralblatt. XVIII, p. 219. (10) Land Versuchstationen. XLVII, 1896. (11) Mot à mot : qui engendre l'azote. (12) Annales agronomiques, 1898, p. 174 (13) Agriculture pratique, T. I, 1897, p. 813 (14)Nous ne détournerons cependant pas les horticulteurs de faire desessais dans leur potager, à la suite de Salfeld. Transporter de laterre d'un point à un autre est à la portée de tous, et il n'est pasnécessaire d'opérer sur une bien grande échelle pour obtenir desrésultats appréciables. Je leur rappelle seulement que s'ils veulent serendre un compte exact du rendement des parcelles en expérience, ilfaut toujours à côté de ces parcelles, cultiver des parcelles témoins. * * * SOURCES CRÉÉES ARTIFICIELLEMENT Dansun précédent article, nous avons signalé une méthode qui permetd'exécuter utilement des travaux de drainage dans des terrains oùl'absence de pente n'admet pas naturellement l'écoulement des eaux. Nouspensons intéressant d'étudier aujourd'hui à l'aide de quels procédés onpeut, dans certains terrains, parvenir à créer à la surface du soll'écoulement continu des eaux d'une nappe inférieure. Lerésultat cherché est inverse du précédent : il ne s'agit plus de fairedisparaître dans le sous-sol les eaux gênantes de la surface, mais, aucontraire, de faire apparaître à la surface l'eau potable du sous-sol. Al'aide des puits artésiens, on peut faire jaillir des couchesinférieures du sol des volumes d'eau considérables, mais le forage deces sortes de puits est trop coûteux en même temps que trop aléatoirepour pouvoir être tenté autrement que dans des circonstancesparticulières. A l'aide de la méthode nouvelle, les volumesd'eau obtenus seront relativement faibles mais le résultat des travauxsera prévu avec certitude, comme aussi la dépense dont le montantrestera, le plus souvent, fort peu élevé. En général, quand oncreuse un puits, soit sur le sommet, soit sur le flanc d'un coteau, onrencontre l'eau, en nappe, à un niveau supérieur au thalweg de lavallée commandée par cette hauteur. On aperçoit de suite la conséquenceà en tirer : l'eau se trouvant dans le puits à un niveau plus élevé quela ligne du fond de la vallée, il suffit pour avoir de l'eau courante àla surface du sol, de créer au niveau de la nappe d'eau rencontrée dansle puits un débouché à flanc de coteau : l'eau s'écouleranécessairement. A première vue, la méthode paraît destinée àrester dans le domaine de la théorie, il n'en est rien cependant :la méthode est pratiquemen 'réalisable, dans un très grand nombre decas ; elle peut même parfois être appliquée avec une grande simplicité.Si, par exemple, l'eau est à un niveau élevé dans le puits et si ladéclivité du terrain est assez grande, il pourra suffire de faire unetranchée peu profonde pour atteindre rapidement le niveau de sortie àla surface du sol. Nous pouvons citer dans les environsimmédiats de Lisieux, une source créée artificiellement de la sorte etdont l'établissement, en dehors du prix de revient du puits, n'a pascoûté plus d'une centaine de francs. Cette source débite, suivant lessaisons, 2 à 4 mètres cubes d'eau par jour, exactement au 1er décembre1900, après une période de sécheresse exceptionnelle, 1 mètre 95,volume d'eau plus que nécessaire pour pourvoir en eau potable uneagglomération déjà nombreuse. Le détail de cet établissement indiquera le peu d'im-portance des travaux. Niveauxau-dessus de la mer : du thalweg 47 mètres; du sommet du coteau151 mètres ; — de l'orifice du puits 88 mètres. Lors du forage dupuits, une nappe d'eau a été rencontrée à la profondeur de 2 mètres 75; le forage a été poussé jusqu'à la profondeur de 5 mètres. Les travauxde forage terminés, le niveau de l'eau s'est relevé à 1 mètre 75au-dessous du niveau du sol, cote à laquelle l'eau s'est définitivementétablie pendant les saisons moyennes, tandis que pendant les saisonsles plus sèches elle n'est pas descendue au-dessous de la cote de 2mètres 50. La tranchée d'amenée de la source a été poussée près dupuits à la profondeur de 3 mètres, soit à un niveau inférieur de 1mètre 25 au niveau moyen de l'eau. La tranchée a reçu une pente de 1centimètre par mètre; la déclivité naturelle du terrain étant de 12centimètres, il était possible de faire recouper la surface du sol parcette tranchée, c'est-à-dire d'obtenir la sortie de terre de la sourceainsi créée à 27 mètresenviron du puits d'origine. Dans l'espèce, la tuyauterie a été pousséebeaucoup plus loin afin d'amener l'eau en un point particulièrementfavorable au service mais sans qu'il y ait aucune nécessitétechnique pour agir ainsi. En plaçant le tuyautage étanche,comme il a été fait lors de la création de la source dont nous venonsd'indiquer les conditions d'établissement, au-dessous du niveau del'eau le plus bas observé, on assure le débit de l'eau pendant les moisde sécheresse et on constitue aussi une réserve d'eau fraîche dont leservice rapide est garanti par un robinet de retenue placé à l'orificede production. Sans robinet on obtiendrait un écoulement d'eaupermanent égal au débit du puits mais le plus souvent insuffisant pourdonner rapidement, au moment voulu, un certain volume d'eau. Onpourra encore augmenter la réserve d'eau en construisant un siphon quipermettra au besoin de mettre le puits à sec ; la réserve sera dès lorségale à la capacité entière du puits. Utile au point de vue dela réserve, le siphon est, dans un grand nombre de cas, indispensableau point de vue de la création même de la source ; c'est grâce ausiphon qu'on peut obvier aux difficultés qui se présentent lorsque lanappe d'eau se trouve à une profondeur difficile à atteindredirectement en tranchée. Il est assez rare en effet que l'eaudans un puits atteigne un niveau suffisamment élevé ou que la déclivitédu sol soit assez marquée pour permettre sans aucun danger et sansgrandes dépenses d'amener cette eau à jour à flanc de coteau à l'aided'une simple tranchée directe n'ayant ni trop de profondeur ni trop delongueur. Chaque fois que le point de départ de la source devraêtre fixé à plus de quatre ou cinq mètres de la surface du sol, chaquefois que l'on se trouvera en présence de terrains manquant deconsistance, chaque fois encore que la pente naturelle du sol seraassez faible pour obliger à conserver à la tranchée une grandeprofondeur sur un trop long parcours, il conviendra d'avoir recours ausiphon. Ce siphon sera installé de la manière suivante : leniveau de l'eau étant déterminé, la tranchée est amenée vers le puits àla plus grande profondeur pratique posssible, le tuyautage étanche estposé, coudé à son arrivée dans le puits et descendu jusqu'au plafond dece puits: à l'extrémité opposée, la tranchée et le tuyautage sontnaturellement continués jusqu'à ce qu'ils soient parvenus, sur ladéclivité où doit apparaître la source,. à un niveau sensiblementinférieur au niveau le plus bas que l'eau puisse atteindre dans lepuits pendant les sécheresses; on a soin, d'autre part, que ladifférence entre le niveau de prise d'eau, le plus bas prévu., et lepoint le plus élevé du siphon n'excède jamais 9 mètres 50(théoriquement 10 mètres 30, variable), hauteur au delà de laquelle lapression atmosphérique serait insuffisante pour assurer lefonctionnement du siphon. L'adjonction d'un siphon au puits peutpermettre, à supposer que la tranchée à son point d'attache avec lepuits ait une profondeur de cinq à six mètres, le débit, en source,d'un puits dans lequel le niveau de l'eau serait à quinze mètres deprofondeur environ et même plus, en établissant la tranchée donscertaines conditions. L'amorçage du siphon se fait, soitautomatiquement par l'ascension naturelle de l'eau dans la tuyauterieétanche, si la partie la plus élevée correspond à un niveau inférieurau plan d'eau, soit à l'aide d'une pompe aspirante à main si cettepartie correspond au contraire à un niveau supérieur. Dans les deuxcas, le siphon doit être muni d'un tube de dégagement de petitdiamètre, soudé avec soin au point le plus élevé de la canalisation ;ce tube se termine par un robinet ou mieux par une valve et par unepartie filetée, son extrémité vient effleurer le sol. Si l'amorçagedoit se faire automatiquement, le robinet d'amorçage étant ouvert et lerobinet de production fermé, le tube de dégagement permet à l'air des'échapper de la tuyauterie au fur et à mesure de l'ascension de l'air;si l'amorçage doit être fait à l'aide d'une pompe aspirante, le robinetd'amorçage étant ouvert, on fixe à l'extrémité filetée du tubede dégagement une pompe à main, la présence de l'eau dans cettepompe indique que l'amorçage est terminé. L'air dissous dansl'eau, les gaz qui s'échappent des parois du puits, en s'accumulant àla partie la plus élevée du siphon peuvent provoquer en ce point larupture de la colonne d'eau ; on peut éviter ce désamorçage en ayantrecours à une disposition assez simple : au-dessus de la valve ou durobinet d'amorçage, on fixe un récipient d'amorçage de capacité aumoins égale, et de préférence supérieure, à la capacité du tube dedégagement, ce petit récipient complètement clos et étanche se terminepar un second robinet ou mieux par une seconde valve, à l'intérieur, untube de très petit diamètre, engagé de quelques centimètres dans letube de dégagement auquel il est soudé d'un côté laissant l'autre côtélibre, à l'extrémité supérieure, au-dessus du second robinet, unepartie filetée, sur laquelle peut être vissé soit un entonnoir soit lapompe aspirante. Le siphon étant amorcé et le robinet inférieurd'amorçage fermé, on ouvre le robinet supérieur et on visse à la placede la pompe un entonnoir à l'aide duquel on emplit d'eau le récipient;on ferme le robinet supérieur et on ouvre le robinet inférieur, l'aircontenu dans le tube d'amorçage, pour quelque cause que ce soit, vientpetit à petit prendre la place de l'eau contenue dans le récipient;l'opération est' au besoin renouvelée, le tube de dégagement estdéfinitivement rempli et le récipient lui-même reste plein d'eau ; sides bulles viennent à se former dans le siphon, elles sontnaturellement amenées par le tube de dégagement dans le récipient dontelles remplacent une partie du contenu sans jamais occasionner derupture dans la colonne d'eau ; il suffit de maintenir une certainequantité d'eau dans le récipient pour éviter de ce côté toutdésamorçage. Il convient également de régler l'orifice d'écoulementdont le diamètre, afin d'éviter une autre cause de désamorçage, doitêtre en rapport avec le débit sous pression et le diamètre de lacanalisation. Il importe enfin, afin de prévenir le désamorçage par lamise à sec du puits ou par l'abaissement du niveau de Peau du puitsau-dessous de l'orifice de production, de-fixer à l'intérieur de lalanterne du tuyau de prise d'eau un cône de fermeture commandé par unflotteur, ce cône vient boucher automatiquement la prise d'eau chaquefois que l'eau se rapproche du niveau auquel le désamorçage doit avoirlieu ; l'eau, en remontant à nouveau, entraîne le flotteur et dégage lecône, l'orifice de prise redevient libre et la circulation normale estrétablie. Nous croyons que notre région est particulièrementfavorable à l'établissement des « sources créées artifi-ciellement » etque cette méthode, éprouvée déjà, peut, sans dépenses considérables,rendre de très sérieux services. Ouilly-le-Vicomte, le 5 décembre 1900. DESCOURS-DESACRES * * * ROLE ACCIDENTEL DES PLANTES DANS LA TRANSMISSION DE LA TUBERCULOSE DE L’HOMME AUX ANIMAUX Pourêtre toujours en éveil, notre prudence n'en veille pas moins assez mal.Un danger, quelque improbable soit-il, s'il frappe directement nossens, parfois même notre imagination seule, suffit à nous faireredouter les pires maux. En dehors de ces dangers apparents, on sepréoccupe peu, en général, de savoir s'il n'en est pas d'autres moinsvisibles, mais non moins redoutables. Il en est cependant et ils sontnombreux. Il peut être utile de signaler ici l'un de cesdangers. La question a trait à l'hygiène, elle intéresseparticulièrement notre contrée. L'homme transmet un certainnombre de maladies aux animaux domestiques qui deviennent, à la suite,un nouveau foyer d'infection pour lui-même. La tuberculose doitêtre comptée au nombre des maladies qui se transmettent le plusfacilement de l'homme aux animaux, et inversement. La facilité detransmission est telle que l'on peut presque avec certitude assureractuellement, c'est-à-dire en l'absence des précautions voulues, qu'iln'est pas de troupeau complètement indemne de tuberculose là où setrouve depuis un certain temps un tuberculeux. Dans la plupart des casla transmission est due uniquement à l'imprudence du malade; elle est,par suite, facile à éviter. On sait que le bacille de Koch (lebacille de la tuberculose) se trouve en abondance dans les crachats destuberculeux, on sait aussi combien les expectorations des malades sontfréquentes. Répandus par imprudence, un peu partout, en particulier surla nourriture des animaux, ces crachats se dessèchent au bout d'uncertain temps et forment une fine poussière dans laquelle le bacille setrouve à l'état d'indifférence chimique ; cette poussière inoculeracertainement l'un des animaux que le hasard conduira à portée.L'absorption a lieu par les fosses nasales, le plus souvent au momentoù l'animal flaire sa nourriture. Les chances de transmission sontd'autant plus nombreuses que l'animal, par son état, est plus souventappelé à se trouver en contact avec les germes que l'imprudence desmalades a disséminés sur le sol, il en est ainsi pour les animaux quipâturent en liberté. Les cas de transmission de la tuberculose àdes ruminants, par aspiration de poussières tuberculeuses répanduesimprudemment sur le sol des terrains de pâture, sont si nombreux quechaque praticien peut personnellement en citer plusieurs exemples ; jene veux en retenir qu'un seul, le dernier que j'ai eu à enregistrer.Lui seul suffit à une pleine démonstration. J'ai pensé, afind'en faire mieux ressortir les conséquences, qu'il convenait de donnerune certaine ampleur à cette observation clinique. La voici : Dansle courant de l'année 1900, j'étais appelé aux environs de Lisieux àvisiter une vache laitière d'une douzaine d'années présentant, medisait-on, des symptômes d'un affaiblissement général. L'importanteexploitation à laquelle appartenait l'animal malade comprenait denombreux sujets, tous en excellente santé ; tout au contraire l'animalque j'étais appelé à soigner se trouvait dans un état de misèrephysiologique extrême. Les commémoratifs étaient les suivants: Appétitdiminué, capricieux ; — Rumination difficile, irrégulière ;— Le flanctendu, dur, douloureux ;— La secrétion lactée presque tarie ; — Le poilpiqué, la peau adhérente et sèche ; — Une grande sensibilité à lapression en arrière du garrot, chaque pression suivie d'une toux rauqueet sifflante. A l'auscultation on constatait une modificationcomplète du murmure respiratoire ; un bruit caverneux particulierlaissait supposer des lésions d'origine déjà ancienne. Au dire des gensde service « l'animal toussait déjà depuis quatre ou cinq semaines trèsrégulièrement mais le commencement de cette toux remontait à une époqueplus ancienne ». Au nombre des personnes interrogées se trouvaitune servante dont l'aspect dénotait une maladie de poitrine avancée ;la malade toussait et crachait continuellement sur le sol ; c'étaitelle qui était chargée du soin des vaches laitières. Latransmission de la tuberculose, de la personne atteinte à l'animalqu'elle soignait, pouvait dès lors être supposée ; la vache futséquestrée en attendant qu'elle fût soumise à l'épreuve de latuberculine. L'injection de tuberculine fut pratiquée après queles précautions ordinaires eurent été prises ; la température initialeétait de 37°08. Ses réactions organique et thermique se firentconcurremment ; le maximum de température 39°09 était atteint à la 17eheure, soit une différence de 2°1. Aucun doute n'était possible,l'animal était bien tuberculeux. Il fut abattu le jour même. L'autopsierévéla des lésions profondes : ces lésions étaient bien en rapport avecl'observation thermique, la réaction étant d'autant plus faible que la lésion est profonde. Phtisie au 3e degré. Constatation dans les muscles de la présence du bacille de Koch. Plus « tuberculinisable » (Straus et Gaucher) que les autres animaux du troupeau cette vache avait été frappée la première. Restait à établir le mode de contagion afin d'en éliminer si possible l'origine au profit des animaux jusque-là indemnes. L'animalsupprimé était né à la ferme, de parents sains ; dans le troupeau,aucun autre sujet suspect, donc pas de contagion possible du côté de larace ou du voisinage. Par contre, aucun doute sur la contagiondu fait de la femme de service. Des crachats jetés par elle sur le sol,inoculés à quatre cobayes, donnent des résultats positifs. Sur le cobaye no 1 lésions non équivoques de la tuberculose, mort survenue vingt jours après l'injection. Sur le cobaye no 2, insuccès, l'animal meurt d'une péritonite à la suite de l'inoculation. Sur le cobaye no 3, mort survenue au bout de cinq semaines, lésions non équivoques de la tuberculose. Sur le cobaye no 4, mort survenue au bout de six semaines, mêmes lésions. Lespréparations histologiques dues, les unes, à l'éminent professeurNocard, mon maître d'Alfort, les autres, à notre savant collègue de laSociété de Botanique, M. Aubrée, ont été soigneusement conservées. CONCLUSION: Tout tuberculeux qui habite dans une ferme où pâturent des animaux,doit, plus que tout autre, s'abstenir d'une façon générale de crachersur le sol, dans l'herbe, partout où les animaux peuvent se trouvermais partout, surtout, où ces animaux doivent trouver leur nourriture.Il n'y a pas seulement danger pour l'animal qui contractera la maladie: une fois inoculée, la vache laitière transmettra certainement à sontour la tuberculose à quelques-uns de ceux qui se nourrissent de sonlait ou de son beurre. Tout tuberculeux peut, à une certaine périodede la maladie, guérir : en se soignant, puisse-t-il ne pas oublier quele terrible mal lui a été transmis par d'autres êtres vivants, quelui-même, par son imprudence, peut faire de nouvelles victimes et quesi lui-même guérit, d'autres, moins heureux, peuvent être par son faitet volontairement condamnés par lui à mort. F. CLIQUET. * * RÉCOMPENSES OBTENUES PAR LA SOCIÉTÉ A l'Exposition Universelle de 1900 LaSociété d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie aobtenu à l'Exposition Universelle de 1900 â Paris les récompensessuivantes : 2 MÉDAILLES D'OR (1ers Prix) 2 MÉDAILLES D'ARGENT 2 MÉDAILLES DE BRONZE (Classes 3 — 38 — 45 — 62 — 109) C'estavec une légitime fierté que nous enregistrons ces succès dans nosannales. Ils font' honneur à notre chère Société en consacrant seslaborieux efforts. Qu'ils soient aussi pour tous un encouragement àmieux faire encore. Que chacun apporte à l'oeuvre commune tout ce qu'ila de bonne volonté, d'expérience et d'intelligence. Nous serons ainside plus en plus forts pour le bien et nous marcherons à grands pas versle progrès. A. D. * * * Variété nouvelle de Pomme à cidre Lavariété nouvelle de pommes à cidre reconnue par la Sociétéd'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie, dans saséance du 9 janvier 1900, et dénommée par elle « Président DescoursDesacres », vient d'être analysée par l'éminent pomologiste M. A.Truelle, de Trouville-sur-Mer. Voici les résultats de l'analyse qui serapportent à un litre de moût : Densité : 1.070,5 Sucre interverti : 114,942 Tannin : 0,697 Saccharose : 33,952 Matières pectiques : 11,100 Sucre total en glucose : 150,680 Acidité en acide sulfurique : 1,320 Cette analyse a confirmé pleinement l'analyse précédente. M. A. Truelle conclut ainsi : « Cette analyse est celle d'une « bonne pomme, si l'arbre se distingue par sa rusticité et sa fécondité, il y a lieu de propager cette pomme. » La rusticité de l'arbre et sa fécondité sont aujourd'hui hors de doute. L'arbre étant de plus remarquable par sa vigueur et la rapidité exceptionnellede sa croissance, on peut dès aujourd'hui prédire un brillant avenir àla nouvelle variété que la Société d'Horticulture et de Botanique auraeu le mérite de faire connaître. Parmi les greffes de pommes à cidremises gratuitement, au printemps, à la disposition du public par laSociété, les intéressés trouveront un certain nombre de greffes decette variété nouvelle. A. DEGRENNE. * * * Analyse de Minerai LaSociété d'Horticulture et de Botanique du Centre de la Normandie, dansun but d'intérêt local que tout le monde comprendra, a fait analyser duminerai de fer qui lui était signalé à Rocques. Malheureusementl'exploitation de ce minerai ne serait pas rémunératrice ainsi qu'ilrésulte de l'analyse à laquelle vient de procéder l'Ecole Nationale desMines et dont voici lés résultats : Sable..................................66,66 Peroxyde de fer..................27,60 Perte par calcination.............5,60 TOTAL...............................99,86 NOTA. — Cet échantillon est beaucoup trop pauvre en oxyde de fer pour qu'il y ait lieu à exploitation.La. Société d'Horticulture et de Botanique poursuivra l'examen de tousles gisements de minerai de fer ou autres qui viendraient à lui êtresignalés. A. D. * * * Le Chancre du Pommier Voilàune de ces maladies qui depuis quelques années sèment constamment lamort dans les rangs de certains arbres fruitiers, principalement lepommier. Elle manifeste sa présence par l'apparition de petitesbosselettes ou chancres, sur les branches ou le tronc de l'arbre. Leschancres apparents ne sont que la conséquence de la maladie qui estoccasionnée par la présence d'un petit champignon à peine visible àl'oeil nu. Ce cryptogame ne traverse jamais l'écorce, mais il s'insinuegrâce à sa petitesse, dans les moindres interstices de celle-ci par lescoupes de la taille ou de la greffe ; enfin, il s'établit entre la peauet le bois, puis il fructifie en se nourrissant de la sève. C'est alorsque sous l'attaque de ce parasite, l'arbre développe ses chancresabsolument comme un doigt se gonfle lorsqu'un corps étranger, une épinepar exemple, y pénètre. Une fois maître de la place, si on n'y porteremède, le champignon ne s'en va plus, il augmente chaque année sasphère d'action, et bientôt l'arbre ne tarde pas à mourir. On aremarqué que certaines variétés : Le Pigeonnet, La Reinette de Caux, LeGrand Alexandre ne sont jamais attaquées par ce parasite dont, enrevanche, les deux variétés : Reinette du Canada, Calville blancd'hiver sont loin d'être indemnes. Que faire en présence del'accroissement constant de cette maladie ? Différents traitementsavaient été essayés jusqu'à ce jour et aucun n'avait produit de bonsrésultats. Pour éviter que ce parasite ne se communique aux arbresindemnes, il suffit après la taille de les badigeonner avec une eau dechaux dans laquelle on ajoute 25 pour 100 de sulfate de fer. Les Reinettes de Canada et Calville d'hiver ainsi traitées seront exemptes de maladie. Pour les arbres attaqués, un procédé me réussit très-bien et étant peu coûteux, je le recommande aux amateurs de beaux arbres. Aprèsla taille, il suffit de gratter avec une serpette jusqu'au vif toutesles bosselures ou chancres. Ensuite on recouvre ces plaies de labouillie suivante : après s'être précautionné de mauvaises graisses, onles fait fondre dans un récipient quelconque en y ajoutant 10 pour 100de sulfate de fer, ensuite on étend avec une spatule en bois sur toutesles parties malades. L'année suivante on recommence la mêmeopération, mais en évitant cette fois de gratter les parties atteintesqui sont cicatrisées par la première opération. On peut être assuré queles arbres ainsi traités, guériront et donneront des fruits magnifiques. Depuis 2 ans que j'en ai fait l'expérience sur les arbres de M. Barbulée à Anisy, j'ai obtenu les meilleurs résultats. E. MANSON. * * * Culture de la Tomate La tomate est aujourd'hui universellement connue. Introduitechez nous au commencement du siècle dernier, elle ne tarda pas à s'yrépandre et sa culture prit bientôt une grande extension, qui ne faitchaque jour que s'accroître bien que tous les soins nécessaires n'ysoient pas encore apportés. La tomate ne peut sous notre climat êtreentièrement cultivée à l'air libre ; si sa graine était semée dehors àl'époque où la température se fait douce, la chaleur n'étant passuffisante la plante fleurirait trop tard et son fruit n'arriveraitcertainement pas à maturité avant la fin de la belle saison. Dansles jardins maraîchers d'une assez grande importance, ou ne consacrepas une couche spéciale au semis de graines de tomates ; on en garnit lerebord des couches sur lesquelles on pratique la culture forcée dumelon ou autres légumes que l'on trouve assez communément maintenant àtitre de primeurs, alors que le froid sévit encore avec rigueur dansnos jardins. Le plant a besoin d'être piqué ou mis en pot au moins deuxfois. Mais il est de beaucoup préférable, pour ceux qui disposent d'ungrand nombre de pots, d'y mettre les jeunes pieds de tomates, qui n'ontdans ce cas nullement à souffrir au moment de la mise en place. Dansles premiers jours de mai, il faut choisir une bonne exposition etdisposer près d'un mur des piquets en lignes ayant 40 centimètres dehaut et espacés d'environ un mètre les uns des autres. Sur cespiquets doit être fixé un fil de fer à peu près semblable à ceux donton se sert pour les arbres fruitiers disposés en cordon. Cetteinstallation faite on plante un pied de tomate en face dechaque piquet qui lui servira à la fois de guide et de tuteur. Laplante ayant gagné le sommet de son tuteur sera alors pincée, mais onconservera les deux bourgeons supérieurs, qui seront couchés etattachés l'un sur le fil de fer de droite, l'autre sur celui de gauche; quand aux faux bourgeons ils seront tous supprimés. Tout les deuxjours il faudra procéder au palissage et à l'ébourgeonnage : cetteplante ayant la végétation très vigoureuse, si cette, opération setrouvait négligée le travail n'en serait que plus difficile, car lecouchage de la branche ne pourrait guère s'effectuer sans qu'on risquede la rompre. Le fil de fer étant complètement garni on pince lesextrémités des branches afin de donner plus de vigueur aux fruits quine demandent plus qu'à se développer. Lorsque les premières tomatescommencent à rougir, on dégarnit la plante d'une partie de sesfeuilles, afin de placer les fruits sous l'action directe du soleil ;de cette façon tout sera certainement arrivé à maturité avant que lesgelées ne fassent leur apparition, nous annonçant l'hiver. Ainsicultivée la tomate sera d'un excellent rapport grâce à l'abandon decette vieille coutume, qui n'était autre qu'une routine, consistant àla cultiver en buisson. Cette ancienne culture permettait il est vraid'avoir des quantités de fruits, mais si petits qu'ils faisaient songerà la pomme d'api, et qui comme elle restaient toujours verts. Ce quis'explique étant donné que la trop grande quantité n'avait pas une sèveassez abondante et de plus ne jouissait pas suffisamment des chaudsrayons du soleil, ce grand aide des jardiniers, qui autant, que leurssoins, transforme leurs jardins en véritables paradis de fleurs et defruits. P. CAUVIN, Jardinier au château du Boullay. * * * Analyse de la Pomme dite « Saint-Victor » M.Brière, maire de Mesnil-Guillaume, nous communique la note suivante deM. Louise, directeur de la station agronomique du Calvados et de laManche, relative à l'analyse de la Pomme dite « Saint-Victor : Analyse d'un échantillon de pommes envoyé par M. Brière DOSAGE DU SUCRE TOTAL Cespommes renferment 10,63 0/. de leur poids de sucre fermentescible. A,titre de renseignemement, les espèces suivantes renferment en sucrefermentescible : Bedan.........................................10,07 Moulin-à-Vent............................12,10 Noël-des-Champs......................11,41 Bouteille.....................................11,20 Petite-Sorte................................11,37 Docteur E. LOUISE. Nota.— Les pommes de Saint-Victor envoyées à la Station agronomique avaientété cueillies sur un arbre ayant deux ans de greffe. * * * Placement gratuit des Jardiniers et Garçons Jardiniers Notre Service de placement fonctionne bien. Cette année, le personnel nous a manqué pour satisfaire à. toutes les demandes. S'adresserà M. Rosier, adjoint au maire de Lisieux, directeur du service. Unregistre est ouvert chez chacun de MM. les Marchands Grainiers deLisieux. * * * Excursions Botaniques Plusieurs excursions ont eu lieusous la direction de M. Lahaye. Ces instructives promenades sont à lafois utiles et agréables. Nous engageons vivement nos Collègues et tousceux qui s'intéressent à la botanique à y prendre part. * * * Caisse Agricole de Retraites Nousrecommandons à l'attention de tous cette institution de sageprévoyance, qui met à l'abri du besoin la vieillesse du travailleur.S'adresser pour renseignements à M. Descours Desacres, président, et àM. Sohier, secrétaire-trésorier. * * * Greffes Plus de 800 greffes desmeilleures variétés de pommiers ont été distribuées gratuitement cetteannée. Il suffit pour en obtenir de se faire inscrire chez M. Degrenne,secrétaire-général rue du Bouteiller. | ||||||||||