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LOTTINDE LAVAL, Pierre-VictorienLottin ditVictor (1810-1903) : Le Custode de Saint-Marc,chronique historique de la Sicile (ca 1850). Saisie du texte : S. Pestel pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndré Malraux de Lisieux (16.III.2006) Texte relu par : A. Guézou Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusion libre et gratuite (freeware) Orthographe et graphie conservées. Texte établi sur l'exemplairede la Médiathèque (Bm Lx : 3026) de L'Élites, livre desSalons publié à Paris par Mme VeuveLouis Janet sous la direction du Bibliophile Jacob (Paul Lacroix). LeCustode de Saint-Marc Chronique historique de la Sicile par Victor Lottinde Laval ~*~I Par une ravissante soirée du mois de mai 1647, il y avaitfoule à la Porta Carini, à Palerme. La merétait d’une splendeur inouïe ; les flotscaressaient le rivage avec un doux murmure, et quelques petits nuagesroses et de longues traînées lumineusesempourpraient seuls l’immensité d’unmerveilleux ciel d’azur. Un nombre infini de barquessillonnaient en tous sens le port et la rade, depuis la pointe du MontePellegrino jusqu’au fort de Saint-Érasme ; leurscharmantes voiles latines, que doraient les derniers rayons du soleil,se miraient délicieusement dans les ondes bleues, et lesvêtements éclatants des mariniers, et leurs filetsblancs, suspendus ou jetés sur les parois des barques,donnaient aux eaux tranquilles des teintes éclatantes dontTitien eût été jaloux. A l’opposé, c’était lefaubourg d’Olivuzza et cette plaine sicélèbre qui conduit de la Ziza à lastrada de Montréale ; les orangers et les citronniersétalaient pompeusement leurs fruits et distillaientd’enivrants parfums ; les fleurs roses des laurierscouronnaient les masses de verdure, au milieu desquelles blanchissaientde jolis casins, et la brise de la mer faisait onduler les vasteschamps de blé et de seigle aux tons dorés.Au-dessous, c’était Palerme, la ville orientale ;Palerme, la ville aux trois cents églises, qui n’apas de rivale en beauté sous ce ciel africain. Hélas ! cette nature, si pleine de magnificence et deféerie, cette nature si enviée cachait destortures infinies : là se coudoyaient la dominationétrangère, la famine et la guerre civile. Plusieurs groupes étaient formés à laPorta Carini. Les yeux de ces hommes jetaient des lueurs sinistres. Ilsdélibéraient sur les affaires publiques ; leursprojets semblaient menaçants, mais touss’abstenaient de ces éclats de voix et de cesgestes incessants si familiers aux méridionaux : ils avaientfaim ! Un homme passa devant les groupes, avec une attitude fière :il avait une certaine expression de beauté quidécelait du génie ; son frontélevé et les contours fins de sa boucheannonçaient la noblesse et la bonté ; sesmanières étaient exquises et son sourirespirituel et charmant. A le voir ainsi mesurant del’oeil chaque groupe, on l’eûtvolontiers pris pour un des officiers du marquis de Los Veles, quiétait alors vice-roi de Sicile au nom del’indolent Philippe IV. Il n’en étaitrien, pourtant, et cet homme qui tranchait si fort du patricienétait tout simplement un tireur d’or dela ContradaMacqueda nommé Giuseppe d’Alesi,dévoué à sa patrie commel’avaient été Archimède etTimoléon. - Voilà un fier gentilhomme ! murmura en raillant un certainGiovan Pertuso, fondeur de plomb ; c’est encore quelqueloup-cervier venu d’Espagne pour dévorer notrepauvre Sicile. - Avec cela que nous regorgeons de tout ! ajouta son frère,en montrant de longues dents aiguës. - Ah ! nos pères étaient plus braves que nous,reprit un pêcheur de la Porta dei Greci, avec une voixféroce : ils sonnèrent de singulièresvêpres pour les Français. - Oui, reprit Giovan ; mais les Espagnols ont des arquebuses, descanons, et nous n’avons que de méchants couteaux ;s’il n’y avait que nous autres, lamisère ne se ferait pas sentir si fort ; mais ce sont cesnobles, comme celui-là qui passe, qui nous font vexer parnos maîtres… A l’eau, le monseigneur !dit-il à voix basse en excitant ses compagnons. D’Alesi n’était cependant pas un inconnupour Giovan Pertuso ; mais celui-ci nourrissait une haine qui voulaitdu sang. Giovan ayant demandé la main de la belle Margaritad’Alesi, le tireur d’or avait rejetécette alliance, parce qu’il connaissait trop bien lecaractère vil et ignoble du garnisseur de filets ; età dater de ce jour, Giovan nourrit dans son coeurun terrible désir de vengeance. - Es-tu sûr, Giovan, dit un autre pêcheur, que cethomme à l’air hautain soit un Espagnol ? - Sûr comme il est vrai que le préteur a faitaujourd’hui, à la vingtième heure,hausser le pain d’un taris et diminuer son poids, ce qui estinfâme. - Oui, c’est infâme !s’écrièrent-ils tous. - Donc, à l’eau ! reprit le lâcheGiovan, et pillons les nobles (1) ; nos maîtres ne dirontrien. D’Alesi était alors près d’unautre groupe, à l’extrémitéde la place. La famine arrachait de cruelles paroles à cesinfortunés, et l’un deux proposa, comme Giovan, depiller les palais. - Comme nos maîtres n’en souffriront pas,ajouta-t-il, l’inquisition et la corde passeront outre. C’est alors que le premier groupe arriva, poussépar Giovan. - Qui parle de maîtres ici ? s’écriad’Alesi avec hauteur, ens’élançant au milieu desrévoltés. Êtes-vous des Siciliens oudes esclaves de l’Espagne ? Les esclaves seuls ont desmaîtres, mais les vrais Siciliens sont les enfants de laliberté. On a parlé du pillage des palais ; maissavez-vous que ce serait un crime horrible ! ces palais sonthabités par les Geraci, les Patti, les Butera, les Lascari,les Castelloffo, tous nobles citoyens qui gémissent de ladomination étrangère ; et plutôt que deles aider dans leurs vastes desseins, vous voulez agir avec eux enbrigands, en barbares ! - Nous avions faim, monseigneur !s’écrièrent des voix. - Je ne suis qu’un artisan comme vous, repritd’Alesi, mais je veux la justice en bon et loyal Sicilien.Sont-ce les Geraci ou les Castelloffo, qui ontdécuplé les droits d’entréesur le blé, à cette heure où la faminenous dévore ? Le préteur n’est-il pasEspagnol ? Le roi de Sicile n’est-il pas Philipped’Espagne ? Des soldats aragonais occupent nos forteresses ;les juges, les gouverneurs des provinces, les officiers de notreflotte, tous sont Espagnols ; l’évêquede Céfalu, qui vend nos blés au poids del’or, est un Espagnol ; et plutôt que de songerà piller vos concitoyens, vous devriez vous ressouvenir ducourage de vos pères pour chasser vos orgueilleuxmaîtres ; alors vous seriez heureux, car làoù règne la liberté, on neconnaît pas la famine. - Et tu voulais nous faire jeter ce brave Sicilien àl’eau, Giovan ? dit le pêcheur en regardant detravers le fondeur de plomb. - Ma foi ! je le croyais Espagnol. - Si vous m’en croyez, reprit Alesi, vous irez en masse aupalais du préteur, afin de lui demanderl’abolition de son odieux impôt, et surtoutl’entrée libre des blés que le roi deFrance nous envoie. - Et qui voudra exposer sa tête pour haranguer lepréteur ? dit d’un air railleur son ennemiacharné. - Moi ! s’écria d’Alesi avecenthousiasme : suivez mes pas, et demain la famine auracessé. L’assurance, l’audace de cet hommeimposèrent à la multitude, qui accueillit saproposition avec une joie inouïe. Aussitôt, desémissaires parcoururent rapidement les quartiers populeux,et à la deuxième heure (dix heures du soir), plusde vingt mille âmes descendaient la contrada deTolède en poussant des cris sinistres. II Le préteur, comme la plupart des hommes méchantsqui n’ont que des idées vulgaires, faisait, dansles profondeurs de son palais, de la raillerie, et essayait unsystème d’intimidation. Aux premiers bruissementsde la foule, il sourit orgueilleusement ; puis, quand des menaces etdes clameurs de mort se firent entendre, ildéchaîna contre la révolte unevingtaine d’arquebusiers qui furentdésarmés et aussitôttraînés à la mer ; enfin il futréduit, après quelques heuresd’angoisses épouvantables, às’enfuir par-dessus les toits, déguiséen laquais. Au lever du soleil, son palais étaitpillé, dévasté, et Palerme en pleinerévolution. Plusieurs nobles siciliens, pour calmer les esprits, parcoururent lesrues à cheval, ayant à leur tête lemarquis de Geraci. C’était un hommed’une naissance illustre, adoré de ses concitoyenset fort aimé des Espagnols. Il aimait sa patrie ; mais ilétait timide et irrésolu. Quand il parut sur lavaste place du vieux palais, cinquante mille voix enthousiastesl’accueillirent : - Vive le marquis de Geraci notre seigneur ! Un mot audacieux lui donnait une couronne, et la libertéà son pays. Il eut peur et il répondità la foule par ce cri : - Vive le roi des Espagnes et plus d’impôt sur leblé ! - La partie était belle, pourtant, marquis de Geraci !murmura d’un ton de reproche d’Alesi, qui tenait labride de son cheval ; quand il s’agit de laliberté de tout un peuple, on devrait savoir sacrifier unpeu son égoïsme. - Qui es-tu, toi, pour parler si haut ? répliqua le marquisà demi déconcerté. - Je suis un pauvre tireur d’or ; mais c’est moiqui ai soulevé Palerme, et, te croyant digne de tesancêtres, je voulais poser sur ta tête la couronneque ta coupable apathie vient de repousser. Puis, Giuseppe d’Alesi disparut dans cette foule compacte,qui rugissait comme le volcan dont les hautes montagnes del’île sont couronnées. Cependant la foule se calma ; mais l’occasionétait trop magnifique pour que d’Alesi ne lafît pas tourner à l’avantage de sonpays. Ce tireur d’or si obscur était apparu commeun géant aux Palermitains surpris, et il avait aussi comprispour la première fois tout le sentiment de sa force et deson génie. Soutenu par la nombreuse corporation descorroyeurs, qui avait grand crédit dans la ville, il alla aupalais du vice-roi demander hardiment qu’onréduisît les priviléges des Espagnolspour augmenter ceux des Siciliens. - Nous sommes les enfants du sol, monseigneur, lui dit-il ; la Sicileest échue à l’Espagne par droit desuccession et non par le droit del’épée ; or, nous sommes lasd’être traités en esclaves etaffamés par le caprice de vos évêqueset de vos trafiquants (1) ! Les Siciliens sont exclus des chargespubliques ; on nous abâtardit, on nous énerve ; lefruit de nos sueurs est pour l’étranger ! Il fautque cela ait un terme. Songez-y bien, monseigneur, carl’heure de la résignation est passée,et si vous ne nous accordez de nobles franchises, nous saurons lesprendre ! Ce langage déplut à l’Espagnol ; il seretrancha dans son manque de pouvoirs, trop restreints, disait-il, poury satisfaire pleinement ; il dit qu’il mettrait leur suppliceaux pieds de Philippe IV son maître, et les exhorta,jusqu’au retour du message, à rentrer dans ledevoir ; puis, l’ordre fut immédiatementdonné de faire disparaître secrètementGiuseppe d’Alesi, le hardi promoteur. Mais la tentative échoua, et le tireur d’or eutbientôt dans Palerme la puissance d’un dictateur. Pendant que ces grands événements marchaient, lehaineux Giovan poursuivait son oeuvre avec une rage punique. Aforce d’intrigues, de promesses et de menaces, il mit dansson parti les mariniers, les fondeurs de plomb et toutes les femmes desbas quartiers ; son frère, Pietro Pertuso, qui haranguaitsouvent la populace à l’instar d’Alesi,fut proclamé capitaine-général de lamilice palermitaine, et Giovan lui fut adjoint comme son second. Ainsice misérable garnisseur de filets, quin’était digne que des galères ou de lapotence, devint tout à coup le troisièmedignitaire de la cité révoltée. A dater de ce jour, les exactions les plus atroces vinrent affligercette ville déjà si malheureuse, et les plusinfâmes étaient commises au nom de Giusepped’Alesi, dont on voulait ternir la belle et puissanterenommée. Sur ces entrefaites, Giovan, escorté de mariniersà figures sinistres, se présenta, grotesquementaffublé de velours et de soie, à la maison deGiuseppe. - Maintenant que la fortune a grandement favorisé monfrère et moi, dit-il à son ennemi, je vienst’offrir l’oubli du passé, Giuseppe, ette demander de nouveau la main de Margarita. - La fortune dont tu parles est fort passagère,répliqua d’Alesi avec une haute dignité; je suis fâché de te refuser encore, Giovan, maisce que j’ai fait naguère est bien fait. Masoeur est fiancée à un simple inciseurde camées, et elle l’épousera,fussé-je roi de Sicile ! - Sais-tu que mon frère estcapitaine-général, s’écriaGiovan les dents serrées, et que moi ?... - Je sais qu’un certain Pietro Pertuso, un brigand insigne,déshonore la cause sacrée de laliberté en imposant des contributions injustes,voilà ce que je sais. Quant à toi, tu vas dansl’ombre et je ne te connais pas. - Eh bien ! je t’apprendrai au grand jour que les Pertusosont plus puissants que toi, magnanime tireur d’or ! Va,j’aime ta soeur, et ta soeur portera monnom ! - Tu l’épouseras donc morte, car je la tueraiavant les épousailles. - Giuseppe d’Alesi, s’écria Giovan en seretirant, Margarita est sacrée pour toi : songes-y, si tuveux vivre ! III Le génie et la modération du grandrévolutionnaire de Palerme lui avaient conciliétous les coeurs ; le peuple, les nobles et lesprêtres le regardaient comme un génietutélaire envoyé par la Providence en ces tempsde discordes funestes ; tous avaient foi en lui, et loin d’enabuser, il remplissait modestement son rôle de dictateur, nesongeant qu’à rendre la liberté et lebonheur à sa patrie. S’il eûtcomplétement disposé des forcesmatérielles de Palerme, la Sicile étaitsauvée ; mais ces forces étaientdirigées par les Pertuso, qui commençaientà faire regretter la domination espagnole. Giuseppe vit qu’il fallait frapper un coup violent. Ayantfait rassembler à la Porte-Neuve les chefs desmétiers, quelques seigneurs et une multitude immense, ilaccusa le capitaine-général devant cetteassemblée, lui reprocha ses rapines, ses meurtres, ledéclara ennemi du bien public, et dit qu’ilméritait la mort. Un long cri d’approbations’éleva de la foule, et Pietro Pertuso futdécapité à l’instantmême. Des ordres furent aussitôt donnés ;d’Alesi et ses partisans se jettent sur l’arsenal,qu’ils pillent, tandis qu’une autre bandepénètre dans une tour de garde où setrouvaient quatre canons ; les Espagnols s’enfuient, sedispersent et sont presque tous massacrés ; le vice-roiquitte Palerme avec quelques officiers et gagne la pleine mer. Enfin,après deux jours d’orage, le calmerenaît ; un gouvernement national s’organise, lasécurité, l’abondance reparaissent, etGiuseppe, chéri de ses concitoyens, est investilégalement des pouvoirs suprêmes. Le vice-roi, reconnaissant alors la grandeur du caractère decet homme, envoya un de ses principaux officiers lui faire despropositions de paix. Giuseppe les accepta, et après avoirobtenu les franchises si ardemment désirées, ilréconcilia le vice-roi avec la ville de Palerme, obtint deses concitoyens que le marquis de Los Veles occuperait lechâteau de la mer avec une garnison espagnole ; puis, avecune simplicité antique, cet homme, plus puissantqu’un roi pendant trois mois, abdiqua son pouvoir et redevintsimple tireur d’or. A peine eut-il déposé sonépée, que le vice-roi fit répandrecontre lui des bruits odieux : selon les uns, Giuseppe voulait livrerla Sicile aux Français ; selon les autres, ilétait vendu à l’Espagne, oùil devait se retirer avec des trésors immenses. Lesmariniers, qu’il avait offensés en condamnant auxgalères un membre de leur corporation convaincud’assassinat, soulevés d’ailleurs parl’implacable et féroce Giovan, qui avait reparudepuis la rentrée des dominateurs, les mariniers furentterribles. Le vice-roi déshonora son nom en lesencourageant, en les secondant même ; bientôt on nese borna plus à la calomnie, on demanda sa tête auvice-roi, qui l’octroya de fort grand coeur. Les mariniers se ruèrent alors sur la maison du tireurd’or, qu’il fouillèrent etdétruisirent de fond en comble ; Pertuso guidait lesscélérats. Le frère de Giuseppe,marié la veille, survient au milieu de cedésordre : on l’égorge sur lesdébris de la maison de ses pères. Enfin desbandits, ardents à la recherche, découvrentl’infortuné Giuseppe, cachédans un aqueduc ; là, sur le lieu même, sansjuges, sans procès, on le fit mettre à genoux, etvingt poignards se levèrent sur la poitrine de celui quinaguère était l’idole de tout un peuple. Alors un homme, armé d’un couperet de boucher,accourut : c’était Giovan Pertuso ! - Tu m’as dit un jour que la fortune estpassagère, lui dit-il avec un ton de raillerieféroce ; c’est vrai. Tu n’as pas voulume donner ta soeur pour épouse, eh bien !j’en ferai une courtisane, orgueilleux Giuseppe. - Tu mens, infâme ! s’écria une jeunefille d’une beauté ravissante, en seprécipitant dans les bras du condamné. - Margarita ! cria-t-il… La malheureuse arriva pour voir tomber son frère ; maisà l’instant où Giovan allait porter surelle sa main sanglante, elle se précipita vers un desmariniers, lui arracha son poignard et s’en frappa. - Ah ! s’écria le malheureux Giuseppe Alesi enexpirant, Dieu m’a exaucé ! Telle fut la fin de ce dictateur sublime, qui, ayant voulul’indépendance de son pays, futrécompensé de sa modérationinouïe et de sa loyauté par le martyre. Le vice-roi, débarrassé du dictateur,commença aussitôt à sévircontre les autres révolutionnaires : Pertuso ne fut pasoublié ; mais prévenu à tant par uninquisiteur, il s’échappa sur une tartaneanconilaine et parvint à gagner Venise, où ilvécut misérablement en qualité decustode de l’église de Saint-Marc. LOTTINDE LAVAL. (1) Laconduite de l’évêque deCéfalu, durant cette horrible famine, fut atroce. Ilaccaparait les blés, affamait le pays, pour vendre ensuiteses farines à un taux exorbitant. (Voy. Burignyet l’Artde vérifier les Dates.) |