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LES PETITS BILLETS PATRIMONIAUX DE LABIBLIOTHÈQUEÉLECTRONIQUE DE LISIEUX - IV

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NOUS REPUBLIONS ICI DESARTICLES INITIALEMENT PARUS DANS LA RUBRIQUE PATRIMOINE / NOSCURIOSITÉS DU PORTAIL DE LA MÉDIATHÈQUE

APPRENDRE À DESSINER AVEC ANNIBAL CARRACHE

Catégorie : Nos curiosités Mis à jour le vendredi 3 juillet 2015 Publié le vendredi 3 juillet 2015 Écrit par Olivier Bogros


Livre de Portraiture d'Anibal Carrache.- A Paris : Chez F. de Poilly à l'image St Benoist, [ca1667]

A l'aide d'un Livre de portraiture,comme on disait autrefois d'un livre qui enseigne à dessiner toutes lesparties du corps humain. Celui conservé dans le fonds ancien de laMédiathèque est d'Annibal Carrache (Annibale Carracci, 1560-1609),c'est un album oblong édité vers 1667 par François de Poilly à Paris àl'Image de Saint Benoist composé de 30 magnifiques planches gravées entaille-douce sans doute par Jan Van Haelbeck. Notre exemplaire estmalheureusement "fatigué" (signe d'un usage assidu par d'apprentisdessinateurs) et incomplet de 6 planches.

Livre de Portraiture d'Anibal Carrache.- A Paris : Chez F. de Poilly à l'image St Benoist, [ca1667]

En l'état il reste un recueil fort sympathique que nous vous proposons de feuilleter en ligne sur Issuu, de regarder dans les Galeries de la Bibliothèque électronique de Lisieux et de téléchargeren belle résolution dans un dossier compressé (147 Mo - Zip) afin del'imprimer et de vous exercer dés à présent à l'art du portrait. Adéfaut ce peut-être un bel album à colorier.

Livre de Portraiture d'Anibal Carrache.- A Paris : Chez F. de Poilly à l'image St Benoist, [ca1667]

Livre de Portraiture d'Anibal Carrache.- A Paris : Chez F. de Poilly à l'image St Benoist, [ca1667]

Livre de Portraiture d'Anibal Carrache.- A Paris : Chez F. de Poilly à l'image St Benoist, [ca1667]

Livre de Portraiture d'Anibal Carrache.- A Paris : Chez F. de Poilly à l'image St Benoist, [ca1667]

[Ref. Livre de Portraiture d'Anibal Carrache.-A Paris : Chez F. de Poilly à l'image St Benoist, [ca1667].- 1 album àl'italienne de 30 pl. gravées en taille-douce, 21 x 31 cm. (Bm Lx :Norm I CAR)].



CE FUT UNE PAUVRE SERVANTE QUI SE CRUT POÈTE...

Catégorie : Nos curiosités Mis à jour le mardi 30 juin 2015 Publié le vendredi 19 juin 2015 Écrit par Olivier Bogros

.... etle fut, si c'est être poète que de souffrir, et de plaindre sadestinée, et d'étirer la pâte des syllabes en vers coupés à lamécanique.

C'est ainsi que débute, par cebel assassinat post-mortem, le portrait que Charles-Théophile Feret(1858-1928) consacre à Rose Harel dans son recueil Du bidet au Pégase : poétesses normandes, chroniques en vers et en prose (1907).

Rose Harel


ROSE HAREL
(1826-1885)

Ce fut une pauvre servante qui se crut poète et le fut, si c'est êtrepoète que de souffrir, et de plaindre sa destinée, et d'étirer la pâtedes syllabes en vers coupés à la mécanique.

On a chargé de beaucoup d'honneurs sa mémoire. On a publié ses deuxrecueils. La Pomme a inauguré à Lisieux, sur la maison où elle futdomestique, une plaque de marbre noir. On a donné son nom à quelqueruelle. De son éloge on a fait le sujet d'un concours, et l'on écrit cenom glorieux sur les pains d'épice ; fumisterie de foire sur des versde mirliton.

Une brave femme ayant surpris Rose, un matin d'hiver, qui toussait àgraillons, et lavait un parquet agenouillée dans l'eau, eut pitié de sagrand'détresse, l'arracha au servage, fit à ses derniers jours une vietiède. C'est très bien. Il n'y avait rien de mieux à faire, ni au-delà.Mais publier les élucubrations de Rose, c'est rendre grotesque unefigure dolente. Ayons pitié d'elle, et ne citons rien. Je mets sespanégyristes au défi d'extraire de ses deux volumes, en dehors d'undistique, une image, pas même neuve, une image ayant déjà servi, unecarme alerte et qui n'ait pas des béquilles. Pauvre femme. Voici cedistique :

C'est une fantaisie étrange du destin
D'avoir près d'un fuseau mis un luth dans ma main.

Et c'est tout : une plainte sur la contradiction de sa destinée. —C'est peu pour une existence. C'est un socle fragile où ériger unbuste. Pauvre fleur unique du jardin de Rose, reste éternellement aubout de ses doigts gourds comme les œillets malades que tiennent lesdames des portraits.
 
Comme un autre, j'accorde un pleur aux crevasses de ces mains gercées par le gel, et voici mon hommage :

La Ballade Rose Harel.

Longue oreille de cuir, Peau d'Ane
Patauge aux bourbiers des dindons.
Mais quand, la nuit, dans sa cabane,
Ne l'insultent plus les fredons
Des porchers, mille corindons
Flambent. Une fée opportune
Vêt sa chair, piquée aux chardons,
D'une robe couleur de lune.

Ses pauvres doitgs truffés de tannes,
Râclant pour tout luth ses bidons,
Rose aussi tout le jour ahane.
Puis sur l'humble tablier, dont
L'extase brise le cordon,
A la rêveuse sans pétune
Une Muse aussi fait le don
D'une robe couleur de lune.

Mais nasillard comme une cane,
Son vers boite et traîne bedon.
« Gloire à la lyre paysanne ! »
Rose, aux brocards préfère donc
Notre silence — ce pardon ! —
Au cippe, une fosse commune,
Dont la nuit drape l'abandon
D'une robe couleur de lune.

ENVOI :

Pour tes vers — ta pire infortune —
Dans ta main, qui sent le gardon,
Notre pitié comme une thune.
Et Dieu te fasse au ciel guerdon
D'une robe couleur de lune.

Mais que ce soit clos là-dessus ; autrement il faudra cercler d'unnimbe tous les fronts des phtisiques mélancolieuses. Les oiseaux de nosbasses-cours aussi veulent voler. Ils agitent au passage des migrateursd'impuissants moignons d'ailes. Dans leur obscur instinct persistel'appétence au vol des races millénaires. Mais leur carcasse domestiquen'est qu'un ventre, et non plus la coque de la nef plumifère qui fendles ondes d'en haut.

Rose Harel nous enseigne surabondamment que la sensibilité ne peuttenir lieu dans nos facultés de l'éducation de l'esprit, de la cultureréfléchie, des connaissances générales. Je ne crois pas aux poètesouvriers. Si Yard a du talent et des éclairs de génie, c'est qu'il acessé d'être un tâcheron, et que, déclassé du prolétariat parl'instruction, il s'ennoblit au cours de 40 années d'études. Faire sesclasses, cela vous change de classe.

Il y a en Normandie tant d'écrivains, qu'on doit déverser dans l'hôpital ce qui encombrerait notre Parthénon.

Charles-Théophile Féret
 

Infortunée Rose Harel ! Il l'accommode bien ! mais il est vrai, commel'écrivait en 1929 Jean Bertot, que lui-même poète, lorsqu'ils'agissait de littérature pure, Ch.-Th. Féret était péremptoire etn'avait pas pour les bas bleus une particulière tendresse : « Le géniedes femmes, dit-il, est une plante rare, qui ne pousse pas dans lepotager de Mme de Noailles. »

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Rose Harel / Yvette Roudy

Rose Harel / Yvette Roudy

Le8 mars 1993 à l'occasion de la Journée internationale de la Femme,hommage lui fut rendu par Mme la députée-maire de Lisieux Yvette Roudy: « Rose Harel une femme exceptionnelle. Elle sut développer un vraitalent de poète malgré la dureté de son époque, les difficultés de sonexistence et la modestie de ses moyens.  La sensibilité de sestextes éclaire aujourd’hui nos vies. Il est juste de rendre hommage encette journée internationale de la Femme à cette Lexovienne tropméconnue… »

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[RÉFÉRENCES]

1.- De Rose Harel on consulte à la Médiathèque ses deux recueils de poésie :

L'Alouette aux blés /par Rose Harel, servante à Lisieux ; préface par Adolphe Bordes,Chevalier de l'orde du Mérite de St-Marin.- Lisieux : Renault,Libraire-éditeur (Grande-rue), 1863.- 217 p.-[1] f. de fac-sim dépl. :ill. en front. ; 18 cm.- [BM Lx : Norm 773 et 773ter]

L'Alouette aux blés /par Rose Harel, servante à Lisieux ; préface par Adolphe Bordes,Officier de l'Ordre du Mérite de la République du Vénézuéla, Chevalierde Saint-Marin.- Deuxième édition, considérablement augmentée.- Lisieux: Libraire-éditeur (Grande-rue) - Paris : Ledoyen, Editeur(Palais-Royal), 1864.- 269 p.-[1] f de pl. photographique en front. ;18 cm.- [BM Lx : Norm 773bis]

Fleurs d'automne :poésies / Rose Harel ; [préface de Marie de Besneray].- Lisieux : Impr.de Mme Lefevre-Lajoye (22-24, rue du Bouteiller), 1885.- XII-270 p. ;18 cm. [BM Lx : Norm 773]

2.- A propos de Rose Harel on peut (aussi) lire en ligne sur laBibliothèque électronique de Lisieux des textes plus conformes àl'hagiographie lexovienne :

BESNERAY, Marie de : Rose Harel, servante-poète.- Caen, 1902.- 15 p. - (Assises littéraires de "la Pomme").

BAZIN, Raymond :  Rose Harel, la Servante-Poète Normande 1826-1885.- Pont-L'Evêque : R. Percepied, 1903.- 68 p. ;  22 cm.

JACQUEMIN, Raoul : Rose Harel (1902).

3.- On trouve sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF, en modeimage et texte (non corrigé) les 2 éditions de l'Alouette aux blés.

4.- Pour les vrais amateurs au rayon des manuscrits de la Médiathèque, un don de 1940 du Baron François Tardif de Moidrey :

Rose Harel servante poète, 1826-1885 : cinq pièces manuscrites etimprimées / recueillies par M. de Moidrey et comprenant :Copie d'unebrochure imprimée en 1902, 30 pages, de la main de M. de Moidrey ; 6lettres ajoutées. Congrès de La Pomme 1902 ; extraits du Lexovien - 26ff. et une romance avec musique de A. Grisy. Conférence faite au Manspar Madame Boudet ; 14 ff. dactylographiés ; 2 lettres ajoutées. RoseHarel/Raymond Bazin; impr. de 72 p. ; 2 lettres ajoutées. Almanach dela Servante chrétienne (1935) contenant p. 42 à 46 une notice sur RoseHarel ; 2 lettres ajoutées.- [BM Lx : Ms 169].

Du Bidet au Pégase (1907) C.T. Féret

Du bidet au Pégase : poétesses normandes, chroniques en vers et en prose/ de Charles-Théophile Féret.- Paris (8, boulevard des Italiens) :Eugène Rey, 1907.- 134 p. : ill. ; couv. ill. en coul. ; 25,5 cm. [BMLx : n.c.]

« Un des principaux ouvrages de critique littéraire de Ch.-Th. Féretest un livre fort important, consacré aux Poétesses Normandes, depuisla Jongleresse Adeline (1066) jusqu'à Madame Delarue-Mardrus. A celivre, d'une érudition remarquable, il a donné ce titre, que nous nouspermettrons de trouver plus grossier que spirituel : Du Bidet auPégase, dont le déplorable mauvais goût est encore aggravé par desdessins explicatifs. Mais, titre à part, on y trouve des études en verset en prose, on ne peut plus savoureuses et dépassant souvent lesbornes de la grivoiserie, sur une quantité de femmes poètes. » (JeanBertot, 1929).


UN PEU « CHEAP » NOTRE INCUNABLE D'ALBERT LE GRAND !

Catégorie : Nos curiosités Publié le mercredi 10 juin 2015 Écrit par Olivier Bogros

De mineralibus / Albertus Magnus [St Albert le Grand (1193-1280)].- Padua [Padoue] : Petrus Maufer pour Antonius de Albricis, 1476.

De mineralibus / Albertus Magnus [St Albert le Grand (1193-1280)].- Padua [Padoue] : Petrus Maufer pour Antonius de Albricis, 1476.

De mineralibus / Albertus Magnus [St Albert le Grand (1193-1280)].- Padua [Padoue] : Petrus Maufer pour Antonius de Albricis, 1476.

De mineralibus / Albertus Magnus [St Albert le Grand (1193-1280)].- Padua [Padoue] : Petrus Maufer pour Antonius de Albricis, 1476.

De mineralibus / Albertus Magnus [St Albert le Grand (1193-1280)].- Padua [Padoue] : Petrus Maufer pour Antonius de Albricis, 1476.

De mineralibus / Albertus Magnus [St Albert le Grand (1193-1280)].- Padua [Padoue] : Petrus Maufer pour Antonius de Albricis, 1476.

De mineralibus / Albertus Magnus [St Albert le Grand (1193-1280)].- Padua [Padoue] : Petrus Maufer pour Antonius de Albricis, 1476.

[Rappel de définition - INCUNABLE : se dit d'un ouvrage imprimé en Europe avant le 1er janvier 1501]

A consulter en ligne un exemplaire de la même édition, celui de la Bibliothèque de l'Etat de Baviere :

http://www.europeana.eu/portal/record/9200386/BibliographicResource_3000045075632.html

Copie d'écran de sa fiche dans l'Incunabula Short Title Catalog de la British Library :

Copie d'écran de sa fiche dans l'Incunabula Short Title Catalog de la British Library

Copie de sa fiche dans la base Routes du livre italien ancien de l'Université de Caen

Copie de sa fiche dans la base Routes du livre italien ancien de l'Université de Caen



ENVIE D'UNE BELLE VILLA ?

Catégorie : Nos curiosités Publié le jeudi 12 mars 2015 Écrit par Olivier Bogros



Envie d'une villa en bord de mer (ou pas) ? La Médiathèque vientd'acquérir un beau recueil de 70 planches de l'architecte Louis Lemairereprésentant (vues, plans, façades) des Petites Villas d'aujourd'hui publié en 1937 à Dourdan, chez Henri Vial.

En voici le texte de présentation : « Letrès grand développement des moyens de transport du temps présentpermet à chacun d'habiter facilement hors du centre des villes ou, dumoins, de quitter l'immeuble collectif aux périodes de vacances pour unhome personnel au grand air. Aussi la construction de « petites villas» - petites parce que les bourses modestes sont, de beaucoup, les plusnombreuses - prend-elle chaque jour une importance croissante. C'estpourquoi nous venons vous présenter ces quelques études. Il y a lieu deremarquer, avant de les passer en revue, que les villas d'aujourd'huidoivent être aussi économiques que possible et avoir une très grandediversité de disposition et d'aspect, chacun désirant, beaucoup plusqu'autrefois, avoir un home répondant de façon précise à ses besoins età ses goûts. Dans les modèles que nous présentons, nous avons cherché àrépondre, par avance, à ce désir, en étudiant des modèles trèsdifférents, non seulement par leur aspect extérieur ou le nombre deleurs pièces, mais aussi par la distribution générale des plans, lesdispositions et dimensions des pièces répondant bien à l'usage que l'onen veut faire, la prévision de détails : coin de feu, pergolas,porches, windows, peu onéreux et permettant à l'occupant de donner unenote plus personnelle à son « chez lui ». Et une grande diversité desfaçades nous donne une série de projets « type » autour desquels onpeut broder à l'infini. »






PLANCHES 66 - 67 - 68.— Villa moderne de bord de mer ou de banlieue. Construction en briquescreuses avec enduit lisse et ciment armé pour poteaux, terrasses decouverture, planchers. Chape en produits bitumeux pour cette dernière.Menuiseries métalliques sauf en cas d'exposition marine trop directe.Rideaux intérieurs roulants à toutes les baies. Peut être en enduitlisse blanc ou beige-brun. Menuiseries noires.



Réf. - les Petites villas d'aujourd'hui / Louis Lemaire. Dourdan : H. Vial, [1937].- IV p -70 f. de pl. en noir : couv. ill. ; 40 cm.- [Bm Lx : Norm 1680]

Note : 70 planches in-folio, numérotées,d'habitations très variées, comprenant pour chacune d'elles : une vuegénérale, les plans des différents étages, et enfin les façadesprincipale et latérale avec une vue en coupe longitudinale. LouisLemaire était un architecte de Villers-sur-Mer (Calvados). Il yconstruisit sa propre maison, "Les Buissonnets", qui combinent diversesinfluences régionales.


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