Aller au contenu principal
Corps
GROS, Jules (1829-1891) : Le renne(1882).
Saisie du texte : S. Pestel pour la collectionélectronique de la Médiathèque André Malraux deLisieux (10.II.2009)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Mél : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]100346.471@compuserve.com
http://www.bmlisieux.com/

Diffusion libre et gratuite (freeware)
Texte établi sur un exemplaire (BmLx :nc) de l'ouvrage Les Animaux chez eux illustré par AugusteLançon (1836-1887) paru chez L. Baschet àParis en 1882.
 
Lerenne
par
Jules Gros

~~~~

Si Buffon a été leplus éloquent des naturalistes, il est loin d’en avoir été le plusjuste.

Quant il a affirmé que le Cheval est la plus belle conquête de l’hommesur les animaux, il ne parlait sans doute que des pays tempérés qu’ilconnaissait, mais l’Éléphant, en Asie, le Chameau, en Afrique, le Rennechez les populations du Nord, ne sont pas pourtant des conquêtes qu’ilfaille dédaigner.

Les services réunis que rendent chez nous le Cheval, l’Ane, le Mulet,le Boeuf, la Vache, la Chèvre et la Brebis, le Renne les rend auxmalheureuses populations qui vivent en Laponie et dans tout le nord dela Sibérie. Ajoutons que partout où il vit à l’état sauvage, ilconstitue un gibier précieux et un aliment de haut goût.

Tous les hardis navigateurs qui ont affronté les froids intenses desrégions polaires, tous les vaillants explorateurs qui n’ont pas craintde s’engager dans ces contrées déshéritées, incultes, presque partoutdésertes, où le froid règne en maître pendant les trois quarts del’année, où les nuits d’hiver durent trois mois, sans qu’un rayon desoleil vienne se montrer à l’horizon, ont rapporté un souvenir attendride ce bel animal, qui semble avoir enfermé dans son regard si doux unepartie de la tristesse des paysages au milieu desquels il est appelé àvivre.

Le Renne est fait pour les régions polaires : le froid est son élémentet quand un caprice humain le fait changer de climat, il s’étiole etmeurt sans pouvoir jamais se reproduire.

Les Lapons, les Samoyèdes et les Tschoutsches qui vivent au nord de laSibérie, ont utilisé les Rennes, s’en sont fait des amis, et ont trouvéen eux les plus utiles des auxiliaires. Par une anomalie inexplicable,les Esquimaux, qui semblent être de la même race et qui habitent lesmêmes régions glacées dans le Groënland ou dans le nord du nouveaucontinent, n’ont jamais vu en eux qu’une proie désirable et lespoursuivent ardemment sans songer à les domestiquer. C’est ainsi quedans les contrées tropicales on voit l’Éléphant soumis à l’homme, enCochinchine, à Siam, à Ceylan, dans les Indes, tandis qu’il ne vit qu’àl’état sauvage dans tout le vaste continent africain.

Qu’il se trouve à l’état domestique, ou qu’il paisse à l’état sauvagedans les arides steppes qui s’étendent au-delà du cercle polaire, leRenne constitue pour les populations déshéritées de ces régionsmaudites la plus précieuse des captures. Tout chez lui est utilementemployé : ses bois superbes que terminent de larges empaumures, sesdurs sabots, sa chaude fourrure doublée d’un épais duvet, sa peau, sesnerfs, ses os, sa chair qui constitue un aliment substantiel.

Mais c’est surtout à l’état domestique et comme animal de trait qu’ilrend les plus éminents services. Le Renne apprivoisé est attelé à cesnaïfs traîneaux que les Lapons appellent des pulka. Rien de pluspittoresque et de plus primitif que ces véhicules sur lesquels lemaître s’aventure à d’énormes distances sur les glaces de l’Océan oudans les plaines couvertes de neige durcie.

Qu’on se figure une sorte de léger canot d’environ deux mètres de long,qu’on recouvre parfois de peaux de Renne ou d’Ours blanc, afin degarantir le voyageur contre les rigueurs des hivers polaires. La quillede ce singulier équipage est posée sur deux billes de bois poli,façonnées en forme de patins. C’est là que s’assied le maître duvéhicule quand son Renne a été attelé et c’est ainsi qu’il franchira enune journée des espaces que ne pourrait parcourir le meilleur cheval.

L’attelage n’est pas plus compliqué que le traîneau. Un seul Renne lecompose : une mince bande de cuir lui sert de collier et lui prend lesépaules ; une courroie attachée à un petit plastron posé sur lapoitrine passe entre les jambes de l’animal et se relie à un anneaufixé à l’avant du traîneau. Quant aux guides, elles sont remplacées parune lanière de peau de phoque nouée à l’andouiller de gauche du bois dela bête. C’est avec cela et à l’aide de la voix que le voyageur guiderason Renne, hâtera ou ralentira sa course.

Voilà le Lapon parti : il sera peut-être plusieurs jours en route et ilemporte avec lui sa maigre pitance. Le Renne dévore l’espace, letraîneau glisse silencieux sur la surface polie de la plaine glacée ;on n’entend que le bruit cadencé des sabots qui frappent le sol ets’entrechoquent.

Tout à coup on s’arrête, l’homme saute à terre, il renverse son légerpulka dont les patins dépolis commencent à glisser moins aisément ; ilverse dessus de l’eau qu’il a eu soin de conserver de façon à prévenirsa congélation ; quelques minutes d’exposition en plein air suffisentpour la durcir et l’équipage repart au galop et glisse de plus bellesur ses patins restaurés.

Plus loin, nouvel incident. Le Renne a pris un caprice, il refused’avancer, cesse d’être docile, se retourne contre son conducteur et lemenace de ses andouillers. L’homme n’a pas perdu de temps ; il saute àterre et son traîneau va lui servir de bouclier contre l’aggression deson coursier révolté jusqu’à ce qu’enfin le Renne se soumette etreprenne de bonne volonté sa course rapide.

Ailleurs un obstacle renverse le frêle véhicule que son conducteurrelève sans se préoccuper davantage de ce mince incident.

Les Lapons, les Samoyèdes et les Tschoutsches que M. Nordenskiöld, leglorieux voyageur suédois, est allé récemment étudier chez eux, au norddu continent asiatique, ont à peu près la même existence.

Pauvres et déshérités, ils vivent de leur pêche et des produits deleurs troupeaux de Rennes.

Le lait des femelles les aide à élever les enfants nouveaux-nés. C’estun mets substantiel et agréable. Pendant la belle saison on en préparemême des conserves pour l’hiver où il sera moins abondant et oùl’inaction forcée de la longue nuit polaire en rendra l’usage plusprécieux. Ces provisions de lait prennent le nom de lait glacé et riende plus simple que leur préparation. Une jatte de lait est posée enplein air hors des tentes ; elle gèle ; ainsi durci, le lait seconservera indéfiniment tant qu’il ne sera pas soumis au dégel. Ildeviendra même un article de commerce que le Lapon ira échanger sur lesmarchés lointains.

Ce lait d’ailleurs peut se transformer en bons fromages ; on en tire dubeurre excellent ; grâce à lui les aliments rudimentaires deviendrontpresque mangeables.

C’est une véritable gourmandise pour ces hommes qui vivent presqueuniquement de poisson et boivent à longs traits l’huile de phoque,comme nos paysans boivent le vin, le cidre et la bière.

Là, comme partout où l’homme a réussi à domestiquer les animaux, leRenne viendra lui donner un supplément de ressources culinaires. Detemps en temps le maître d’un troupeau ira choisir une victime, et,armé de son couteau, il en plantera la lame en pleine jugulaire.

Le sang s’échappe à flots et tombe en fumant dans le récipient où on lerecueille précieusement ; le pauvre animal, stupéfait et terrifié,reste immobile, voit sa vie s’échapper avec la liqueur de ses veines ;bientôt il tremble sur ses jambes, s’affaisse et tombe pour ne plus serelever.

Le rouge liquide est versé dans des outres de peau de phoque et devientpour l’hivernage une précieuse réserve, qu’on mangera les jours de fête.

Nous avons dit que tout dans l’animal mort était utilisé par sonmaître. La corne de son bois et celle de ses durs sabots sontconverties en manches de couteaux et d’outils divers : ses os font desaiguilles, des pointes de flèches et se transforment en harpons pourtranspercer le Phoque et même la Baleine ; les nerfs et les intestinsservent de cordages pour rattacher entre elles les pièces qui formentles traîneaux et les embarcations ; ils servent aussi de fil pourcoudre les vêtements et pour relier les unes aux autres les peaux deRennes dont ont fait les tentes, ou les peaux de Phoque qui serventd’enveloppe aux légers kayaks. Les excréments eux-mêmes chez les Laponssont séchés et servent à fabriquer des mottes dont on se chaufferapendant la rude saison.

Ici trouve naturellement sa place une anecdote rapportée par le célèbreprofesseur Nordenskiöld à son retour du glorieux voyage pendant lequelil a découvert le passage du Nord-Est qui met en communication directe,par la mer Arctique, l’Océan Atlantique et le Pacifique.

Les Tschoutsches, qui habitent les rives de l’Océan glacial au nord dela Sibérie, ne se piquent ni de délicatesse ni d’une extrême propreté.Leurs tentes, fabriquées de peaux de Rennes et formées de deuxenceintes concentriques, abritent la famille dans la partie intérieureque chauffent une ou deux lampes puantes garnies d’huile de phoque ;dans la partie extérieure vivent les chiens, parfois même les Rennes,quand ils sont en assez petit nombre pour y retrouver leur place : làaussi, la maîtresse de la maison se livre aux soins du ménage, préparela cuisine et fabrique les conserves, viande de Renne fumée, chair dePhoque ou d’Ours blanc, maigres légumes consistant en des branchesd’angélique ou en des feuilles hachées d’un arbrisseau du genre saule.

Dans l’enceinte intérieure, comme dans l’autre, règnent une malpropretésordide et une puanteur insupportable pour un odorat européen.

Un jour, le lieutenant de vaisseau Nordqwist, un des officiers du Véga, chargé plus spécialement, pendant les haltes du navire, desétudes ethnographiques, pénétra dans un village et se présenta àl’entrée d’une de ces tentes. Le visiteur fut reçu avec la plus grandecordialité ; on lui offrit tout ce que l’on supposa pouvoir lui êtreagréable : un verre plein d’huile de poisson, un foie de Phoquesaignant, des tranches de viande séchée au feu.

A ce moment les Tschoutsches jouissaient d’une grande abondance denourriture ; on allait entrer dans la saison d’hiver et l’on préparaitles provisions qui devaient mettre ces pauvres gens à même de traversersans mourir de faim la longue nuit polaire. Dans la tente extérieure,devant un feu de bois, cuisait de la viande de Renne dans une grandemarmite en fonte de fer ; une jeune femme offrit une tasse de cebouillon à l’officier qui consentit à y porter les lèvres : hélas, cebreuvage sans sel était d’une écoeurante fadeur, M. Nordqwist ne putl’avaler, malgré le désir qu’il avait de se montrer gracieux avec sonhôtesse.

Il fut bientôt frappé par un spectacle qui attira toute son attention.Dans un autre coin de la tente, deux hommes dépeçaient un Rennenouvellement tué et en sortaient les entrailles. Près d’eux, unevieille femme accroupie retirait avec soin des intestins de l’animalles matières vertes assez semblables à des épinards qu’ils contenaientet en remplissait un sac de peau de veau marin dans le but de lesconserver comme légumes pendant l’hiver.

Le lieutenant suédois ne fut qu’à moitié surpris de cette dégoûtantepratique ; il savait en effet depuis longtemps que les Esquimaux duGroënland considèrent aussi les matières renfermées dans l’estomac duRenne comme une délicatesse gastronomique.

Dans toute la partie des régions polaires où le Renne n’a pas étédomestiqué, le Chien le remplace comme animal de trait ; les Esquimauxen élèvent de grandes quantités qu’ils nourrissent tant bien que malavec les débris de leur pêche ou de leur chasse. De nos jours oùl’attention publique s’est tant portée vers les voyages de découvertesau pôle nord, l’expérience a démontré que nulle tentative sérieused’aborder ce point mystérieux du globe terrestre ne pourrait avoir lieusans le secours des traîneaux.

Chaque expédition qui se dirige vers ces redoutables parages se munitde petites barques auxquelles on peut à volonté adapter des roues oudes patins pour les transformer en engins de commotion terrestre.

Bien que le Renne soit un animal appartenant exclusivement aux régionsglacées qui s’étendent du cercle polaire arctique jusqu’au pôle, cesublime instinct dont la nature a doué chaque race dans l’intérêt de saconservation l’a rendu migrateur. A l’approche des hivers exceptionnelsqui doivent rendre incassable la couche glacée qui recouvre les neiges,il s’enfuit vers le sud, comme s’il pouvait prévoir que ses sabotsdeviendront insuffisants pour mettre à découvert sa maigre pitance.

Une autre précaution hygiénique force les Rennes à ne point passerl’été dans les mêmes lieux où ils ont trouvé leur nourriture pendantl’hiver. Durant la rude saison, ils vont volontiers s’abriter dans lesvallées où le froid est moins intense, et où ils trouvent sous la neigela mousse qui constitue leur principale nourriture. Sitôt que lesrayons du soleil viendront faire fondre l’enveloppe glacée et que lesol se couvrira d’une robe verdoyante, malgré la perspective des graspâturages et des plantureuses prairies, le Renne prendra sans hésiterla route des hauts sommets où il aura encore à supporter les rigueursde la température.

Il sait qu’avec le printemps vont naître des mouches meurtrières.

Ces mouches déposent dans leurs narines leurs oeufs d’où naîtrontbientôt des larves dont la présence entraînerait la mort du pauvreanimal.

Les Lapons connaissent de temps immémorial ces habitudes de leurstroupeaux ; comme les Rennes, ils se résignent à lever le camp à chaquechangement de saison ; la tente dans laquelle ils ont passé l’hiver aufond des vallées abritées, est transportée avec leur pauvre mobiliersur le dos des animaux migrateurs et ils vont l’installer pendantl’été, sur les montagnes où les neiges sont éternelles.

Le Renne est donc utilisé tantôt comme bête de trait, tantôt comme bêtede somme. Son maître, qui sait apprécier les services rendus, l’aime etle protège. Pourquoi faut-il que parfois la faim l’oblige à immoler ceprécieux et fidèle compagnon ?

A cette cause de destruction, d’autres viennent encore s’ajouter quiprennent naissance dans les superstitions religieuses dont si peu depeuples sont affranchis.

Les Lapons, les Samoyèdes et même quelques Tschoutsches sontnominativement chrétiens.

Les explorateurs ont trouvé au cou de certains d’entre eux desmédailles de saints ou des croix affectant la forme adoptée parl’Église grecque.

Mais quel singulier christianisme ils professent ! Ils adorent en mêmetemps que Dieu, le soleil et la lune, croient aux sorciers, aux géniesbons ou mauvais, ont des idoles et des grisgris et parfois ils offrentà ces divinités de second ordre, des sacrifices sanglants où le Rennesert de victime.

Le 17 mai 1879, le lieutenant Palander, commandant du navire le Véga,partit accompagné du docteur Kjellman, avec un traîneau, quatreEuropéens et un indigène guide, pour aller visiter un campement deTschoutsches et essayer de leur acheter de la viande de Renne fraîche.

Sur une hauteur située à quelques centaines de mètres de distance, onvoyait paître un troupeau composé d’une cinquantaine de ces animaux ;le lieutenant Palander et ses compagnons, espérant que les Tschoutschesarriveraient à composition, acceptèrent l’hospitalité qui leur étaitofferte, ils soupèrent avec leurs hôtes et couchèrent comme eux sur despeaux de Rennes dans la tente intérieure.

Après une nuit passée à peu près sans sommeil, ils se levèrent àl’aurore, et, quand ils sortirent de la tente, tous les Rennesarrivèrent en troupe serrée. En tête, marchait un vieux mâle dont latête inclinée sous le poids de son vaste bois, semblait succomber sousles honneurs. Il s’approcha de son maître qui lui-même avait faitquelques pas pour aller à la rencontre du troupeau. L’animal luitémoigna à sa façon son amour et sa reconnaissance en frottant son nezcontre ses mains. Les autres Rennes se tenaient en ligne pendant cetemps comme l’équipage d’un navire de guerre qui va se faire passer enrevue par son commandant. Le propriétaire se présenta ensuite devantchaque animal, lui permettant de frotter le nez contre ses mains. Lui,de son côté, prenait le Renne par les cornes et l’examinaitsoigneusement. Cette revue terminée, le troupeau entier fit undemi-tour au signal de son maître et retourna, en rang serré, le vieuxRenne en tête, au pâturage de la veille.

Ce spectacle fit sur les explorateurs une excellente impression. Ilsconstatèrent avec joie que, malgré sa grossièreté et son ignorance, cethomme n’était pas le sauvage cruel et barbare qui abuse de sa force, etmontre avec rudesse son pouvoir sur les animaux. C’était le bon maître,bienveillant envers ses bêtes et ayant une parole d’amitié pour chacune.

M. Palander renouvela vainement sa demande d’achat d’un Renne paréchange, il fallut se résigner à rentrer à bord les mains vides.

A quelques jours de là le lieutenant Nordqwist fut plus heureux ; ilobtint du chef d’un autre village un Renne en échange de deuxbouteilles de rhum. Il eut de plus l’occasion de voir comment lesTschoutsches  prennent et tuent les animaux. Deux hommespénètrentau milieu du troupeau. Dès qu’ils eurent trouvé le Renne qu’ilsvoulaient sacrifier, ils lancèrent à une distance de sept à huit mètresune corde à noeud coulant qui enveloppa les cornes de la malheureusebête. Celle-ci se jeta en vain de tous côtés pour prendre la fuite,entraînant pendant quelques instants l’homme qui tenait la corde.Pendant ce temps, l’autre ne restait pas inactif ; il se jeta sur leRenne, le saisit par les andouillers, le renversa et le tua d’un seulcoup de couteau derrière le garot.

Telles sont les moeurs de ces populations encore peu connues et quitraînent une existence pénible dans les contrées les plusinhospitalières du globe. Ces hommes condamnés à vivre de leur pêche etde leur chasse périraient bien vite si la nature ne leur avait pasdonné ce précieux compagnon. Quel que soit l’état arriéré de leurcivilisation, ils sont supérieurs à l’Esquimau et au Groënlandais quin’ont jusqu’ici vu dans le Renne qu’un gibier précieux qu’ilspoursuivent avec ardeur et dont ils utilisent les dépouilles. Espéronset souhaitons que les persistantes investigations que les peuples duNord, Anglais, Suédois, Américains, poursuivent sans cesse à traverscet inconnu géographique, auront pour premier résultat heureuxd’enseigner aux peuples qui habitent le nord du nouveau continent àdomestiquer le Renne, et à s’en faire un fidèle et précieux allié,comme ont su le faire les habitants de l’ancienmonde.              

JULES GROS. .