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Journal des laboureurs (Prospectus - ca1791)[Prospectus]: Journal des Laboureurs, par M.Lequinio, membre de la seconde législature.- Paris :De l'Imprimerie de Fiévée [ca1791].- 2 p. 19,5 cm.
Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectronique de la Médiathèque AndréMalraux deLisieux (15.VII.2016)
[Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées].
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
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Courriel : mediatheque@lintercom.fr, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr
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Orthographe et graphie conservées à l'exception des S longs restitués.
Texte établi sur l'exemplaire de laMédiathèque (Bm Lx : Prosp. 10).



JOURNALDES LABOUREURS,
Par M. LEQUINIO, membre de laseconde Législature.

ETRE utile à cette classe reconnue de tous les tems la plus nécessaire,et cependant la plus négligée chez tous les peuples, la plus oubliéejusqu’ici dans les déserts où sans cesse elle sillonne au profit descités ; concourir efficacement à la rendre bonne et heureuse, enrépandant l'instruction chez elle ; porter la nourriture morale à ceuxqui, tous les jours de la vie, fournissent à notre subsistancephysique, les dépouiller de leurs préjugés, et détruire leurs erreurs ;leur montrer en tout point la justice    et la vérité :les mettre également en garde et contre les tentatives audacieuses desennemis de la constitution , et contre les séduisantes insinuations dela perfide hypocrisie, et contre la fallacieuse turbulence despatriotes exaltés, ou des hommes pervers qui masquent leurs passionssous des dehors civiques ; conduire enfin, comme par la main, vers lebonheur et la paix sociale, des citoyens estimables, qui travaillent siutilement pour la société entière, tel est l'unique but du Journal desLaboureurs.

Son auteur ne l'avoit entrepris d'abord que pour le département formantla ci-devant province de Bretagne, et son premier titre a été leBreton ; fort peu de prospectus avoient sorti des limites de cetteancienne province ; mais les approbations que ce journal a reçu dupublic ; les éloges qu'en font plusieurs écrivains, et lessollicitations pressantes d'une infinité de personnes, ont déterminé àle faire connoître plus généralement par l'émission de ce prospectusdans toute la France.

Sa position dans le corps législatif dont il fait partie, permet à M.Lequinio, d'être plus utile que jamais aux citoyens pour lesquels ilécrit ; invariablement attaché à la constitution par une inclinationnaturelle autant que par son serment, et aux maximes de justice et devérité, qui peuvent seules faire le bonheur des peuples et des rois, ilsaura dans tous les temps se garder également et de l'infectionaristocratique et de la turbulence et de l'exaltation de quelqueshommes bien moins patriotes, qu'ils ne disent l'être, et pourlesquels la patrie n'est plus rien sitôt que leur intérêt se trouvecompromis, ou leur amour propre froissé.

M. Lequinio s'attachera sur-tout à se mettre toujours la portée de seslecteurs ; tout le monde connoît la simplicité, la précision et laclarté de son stile ; sa maniere d'écrire les objets qu'il traite,n'est qu'à lui seul, et il ne la doit qu'à sa longue habitation parmiles laboureurs les moins éclairés de la France, et à l'étudeapprofondie de leurs moeurs ; mais on ne peut pas se refuser ici àl'observation essentielle que ses efforts seront infructueux, si,parmi les gens éclairés, les vrais amis de la chose publique ne sedéterminent aux premiers sacrifices, et ne se réunissent à lui pourtriompher de l'indifférence, de la nonchalance, de l'insoucianceabsolue des habitans des campagnes, et même de l'économie mal entenduequi les porteroit à refuser à leur propre instruction la dépensetrès-légère de cinq à six sols par an, susffiante, s'ilss'assernbloient pour la lecture du journal, et que la souscription sefit en commun. Il faut même plus encore ; il faut que les bons citoyensluttent contre les exhortations mensongères et les efforts soutenus desennemis de la constitution, dont tout le but est de perpétuerl'ignorance, sur laquelle s'établit leur empire, et sur laquelleseule reposent toutes leurs jouissances anti-sociales.

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Ce journal, qui paroit une fois la semaine, contient seize pagesin-8°., sans compter les supplémens. On s'abonne à Paris chez DEBRAY, libraire au Palais-Royal, n°.235, et QUENETTE, commissionnaire enlibrairie, rue de la Harpe, n°. 172. Hors Paris, dans tous les bureauxde postes, et chez les principaux libraires de France. Le prix est 12liv. par an, ou 7 liv. pour six mois, franc de port dans tout leroyaume. Il faut affranchir les lettres et l'argent ; les termes del'abonnement pourront conmencer au premier de chaque mois, pour sixmois ou pour l'année.

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De l'Imprimerie de FIÉVÉE, rue Serpente, n°. 17.