Quelque long que soit cet avis, vous ne serez peut-être pas fâché del'avoir lu jusqu’au bout. Cette note préliminaire nous paroît d'autantplus nécessaire, qu'on n'a plus le courage de lire des prospectus, vûqu'on y promet souvent plus qu'on ne tient. On veut bien nous assurerque nous surpassons encore l'attente que l'on se forme d'aprèsl'épigraphe du nôtre.
MONSIEUR,
Les raisons détaillées ci-aprèsnous déterminent à faire les frais de ce nouvel avis ; s’il nousimporte de vous en faire part, il ne vous sera peut-étre pasindifférent de le connoître ; car les personnes honnêtes à qui seulescet avis sera envoyé ne peuvent qu'être flattées qu'on leur fasseconnoître la fraude dont l'on tenteroit de les rendre complices à leurinsçu. Nous avons entre les mains la preuve que dans plusieursdépartemens on se permet de réimprimer notre journal, dès qu'il estarrivé, et que les contrefacteurs ont même osé répandre notre propreprospectus, dans lequel ils ont substitué leur adresse à la nôtre, endonnant à entendre que c'est de notre aveu. L'un d'eux ne craint pasd'ajouter à chaque N°. un avis dans lequel il dit : « nous avonsété soupçonnés de fermer un journal, par nos lettre de correspondances,etc. Mais nous prévenons le public et nous affirmons que c'est la copieexacte du journal de Madame de B
EAUMONT etc. » Ce n’était pasassez que ce brigandage eut lieu danss les provinces ; nous venons dedécouvrir qu'on se le permet à Paris même. Il est superflu de vousfaire observer qu'en recevant directement notre journal, il vousparviendra trois ou quatre jours plutôt que par la voie descontrefacteurs, surtout d’après les précautions que nous prenons peurqu'il leur arrive le plus tard possible. En attendant que nous ayonsobtenu des tribunaux la justice que nous réclamons, nous croyons devoirvous prémunir contre les avis que ce contrefacteur et autres ont puvous adresser, nous joignons ici notre nouveau prospectus. LE RÉVISEUR UNIVERSEL ETIMPARTIAL
DE TOUS LES JOURNAUX POUR ET CONTRE, ET BULLETIN DE MADAME DE BEAUMONT.
Nous promettons beaucoup, nous tiendrons davantage
« P
ARMI cette multitude accablante de feuilleshebdomadaires, journalières, etc. que la révolution, jointe à laliberté de la presse a produite, comme la chaleur combinée avec lapluie, fait éclore des nuées d'insectes dans les tems d'orage, il fautdistinguer le B
ULLETIN, etc. R
ÉVISEUR I
MPARTIAL DE TOUS LES J
OURNAUX POUR
ET CONTRE ; il remplit parfaitement son titre, il donne un abrégéde tout ce que les Journaux contiennent, non précisément de plus vrai,(car, ou est la vérité dans ce choc des partis ?) mais de plus de plus
PIQUANT. Ce journal est le même que celui qui étoit connu depuis dixans sous le titre de B
ULLETIN DE M
ADAME DE B
EAUMONT ; il aseulement acquis la perfection qu'un ouvrage de ce genre pouvoitrecevoir de la variété, produite par la liberté et l'abondance desmatières, etc. ». Ainsi s'exprime M. Linguet dans ses annalespolitiques, N° 151 : Les meilleurs journalistes des deux partisopposés, ont daigné en faire un éloge aussi flatteur. Voici comments'exprime le Journal de la cour dans son N
o. du 3 octobre dernier :Après avoir parlé d'un jugement rendu par la chancellerie de B
ERNE quipermet l'introduction de notre journal dans ce pays-là, il ajoute : «Ce jugement nous paroît d'autant plus juste, que cette feuille estrédigée avec autant de goût que de précision et d'impartialité, etc. »- L'abbé Royou dans son
VRAI ami du roi, en date 5 xbre 1791, en parled'une manière plus flatteuse encore : Après avoir parlé des dangers quimenacent la patrie, et dont nous avions fait le tableau, il dit : « queMe de B
EAUMONT qui recueille avec tant de goût et de légèreté lesfleurs éparses dans les ouvrages d'autrui, et qui les efface souventpar celles que lui fournit son propre fond, attache les regards sur cetobjet de 1re nécessité, etc. Cela me semble plus intéressant que laquerelle des Monarchiens, etc. etc. » Ensuite comme si cetestimable journaliste craignoit de n'en avoir pas dit assez, il ajoutedans une note « Me de Beaumont, dans son
RÉVISEUR IMPARTIAL DU P
OUR ET C
ONTREtrouve l'art defondre avec esprit et précision ce que les journaux de tous les partisrenferment de plus piquant. Elle y ajoute un bulletin exact etlaconique des séances de l'Assemblée, et souvent des nouvelles de sacorrespondance privée et des morceaux très agréables, quin'appartiennent qu'à son journal. » Qu'on nous excuse, si nous osonsciter les éloges que l'on fait de nous. Mais enfin, si nous n'avons pasencore l'honneur d'être connus de vous il faut bien que nous nousréclamions de ceux que vous connoissez. Nous n'oserions citer leséloges que nous adressent nos abonnés. Nous dirons seulement que ceuxmême qui reçoivent différens journaux, nous assurent ne pouvoir sepasser du nôtre. Observez cependant que ne contenant que des nouvelles,etc. il ne peut suffire seul à ceux qui aiment les dissertations, etc.Dans cette foule de journaux dont nous sommes accablés, (on en compteprès de 300), il en est plusieurs justement estimés qui peuventsatisfaire leur goût à cet égard. Tels sont : l'ami du roi, dont lescritiques fines et profondes font l'admiration des royalistes ; lagazette de Paris qui les enchante par le pathétique des sentimens quel'auteur y exprime ; les annales monarchiques et le journal de lanoblesse, par le ton vraiment noble dont ils rendent les principeschers aux amis de la monarchie ; les actes des apôtres, le journalde la cour, le rambler, le rocambole des journaux etc. etc. par lesfacéties, les épigrammes, les anecdotes etc. dont ils sont remplis. Lecourrier des 83 départemens par son patriotisme intrépide et par lesnouvelles circonstanciées de tout ce qui se passe, s'écrit dans lesdépart. ; le patr. Fr., par ses discussions patriot., le moniteuruniversel, la gazette univ., par les pièces officielles, par lesraisonnemens et dissertations politiques dont ils accompagnent lesnouvelles, etc. etc. etc. De tous ces journ. et autres qu'il seroittrop long de citer, nous nous contentons d'extraire ce qu'il y a deplus curieux, de plus plaisant, de plus hardi etc. Le lecteur n'aimantpas qu'un journaliste cherche à lui faire adopter ses principes nousnous engageons à raconter les faits sans réflexions. Mais nous citonscelles qui méritent d'être citées, non pas d'une maniere isolée, maisen les plaçant à propos et en les liant aux faits que nous racontons.En prenant l'engagement de vous donner le résumé de tout ce que lespapiers-nouvelles contiennent de vraiment intéressant, nous nerenonçons pas à être nous-mêmes : nous continuons à donner lesnouvelles que nous fournit une correspondance ancienne et étendue, etqui depuis tant d'années a assuré le succès de notre feuille : nousavons l'attention, autant qu'il est possible, de les mettre enopposition avec celles que donnent sur les mêmes évènemens les journauxpour et contre. Ainsi l'on doit être certain de recevoir les nouvellesintéressantes dans toute leur fraîcheur et de la premiers main. En unmot : nouvelles nationales, étrangères, de la cour, de la ville, ducorps législatif, du commerce, arts, agriculture, etc. anecdotessecretes, bons mots, épigrammes, pensées hardies, ou plaisantes,panphlets pour et contre, tout est de notre domaine et forme lesdifférentes divisions de notre journal. L'on voit qu'aucun n'est variécomme lui, qu'il ne ressemble en rien aux autres, comme l'ont remarquéplusieurs journ. ; et l'on juge bien que devant renfermer tout ce quise trouve dans tous, n'y eut-il qu'un seul mot de remarquable, il doitdonner au moins 50 ou 60 articles différens, lorsque les autres n'endonnent que 5 ou 6. Mais aussi l'on doit juger qu'obligés de lescompulser, de les lire tous, d'en faire l'extrait à notre maniere, etnon d'en copier simplement les articles, comme peuvent faire les autresJournalistes, ce travail exige beaucoup plus de tems et de peine. Voilàpourquoi ceux-ci y puisent journellement des articles qu'ils auroientignorés, faute de pouvoir lire toutes les autres feuilles. Et c'est cequi a fait dire à l'un d'eux que c'est un vrai service, que nousrendons au public, en lui offrant dans un cadre de peu d'étendue, lerésultat de tout ce qui se trouve épars dans les divers papiers publicdont la lecture coûterait trop de tems ; et l'acquisition, tropd'argent. S'il nous arrive d'en citer quelques-uns plus fréquemment qued'autres, n'en inferez pas que nous penchions vers le parti qu'ilsdéfendent plutôt que vers le parti contraire : C'est qu'ils contiennentdes choses plus propres à piquer votre curiosité ; et c'est fauted'avoir fait cette réflexion, que certaines municipalités dont parégard nous tairons ici les noms, ont eu la bonhomie, l'une de nousdénoncer au comité des recherches pour des extraits faits, disait-elle,avec un art malin, des actes des apôtres ; l'autre de proscrire notrejournal parce qu'il rend un compte trop saillant des journauxaristocrates, etc. Ces municipalités auroient bien dû voir que c'estpar suite de notre plan, que nous citons ce qu'il y a de plus hardietc. n'importe dans quels journaux. De quelque parti que l'on soit, sil'on cherche la vérité ; il ne peut être indifférent, et l'on doit êtrecurieux de savoir ce que fait et dit le parti contraire. C'est là sansdoute ce qui a assuré le succès de notre feuille, non pas seulement enfrance, mais dans tous les pays étrangers où nous comptons plusieurssouverains parmi nos abonnés. Mais ce n'est pas seulement aux grandsqu'elle est agréable, comme vous pouvez en juger par la lettre suivanteque nous a écrite en septembre dernier un personnage respectabled'Auvergne ; nous hésitons d'autant moins à vous la communiquerqu'elle peut vous donner une idée de l'amour du peuple pour son roi :« en partant.... Je confie votre journal à un orateur choisi parau moins 1200 personnes composant tous les arts et métiers, ainsi quenos cultivateurs ; tous les soirs de postes, ils se rassemblent sousmes fenêtres où ils en entendent la lecture avec un plaisir qui tientde l'enthousiasme. Ils se réunissent tous à dire que votre impartialitéles met à même de juger des causes de la religion, de la justice, desdivers partis ; les nouvelles de toute espèce entrant dans votrejournal, etc... Le motif le plus puissant qui les anime, c'est l'amourque vous faites éclater pour le roi, qu'ils regardent moins comme leurmaitre que comme un bon et vrai pere de famille ; et à chaque trait quevous citez de lui, ce sont des cris long-tems répétés : V
IVE LEROI, etc. etc. »
N. B. Pour répondre au vœu du public nous avons pris le parti de mettrenotre journal en deux colonnes, caractère romain, l'italique étant tropfatiguant pour la vue ; très-beau papier etc. Il paroit trois fois parsemaine : les lundi, mercredi et vendredi. Le prix de l'abonnement estde 36 liv. pour l'année, franc de port et se paye toujours d'avance. Onpeut ne s'abonner que pour six mois, etc. Ceux qui pour nous éviter lesfrais de la réimpression de leurs adresses, s'abonneront pour l'année,pourront retenir sur le prix de leur abonnement le port de l'argent etde leur lettre. Toute lettre non affranchie reste à la poste. On nes'abonne à Paris que chez Mde de Beaumont, rue de Bièvre, No. 43, etdans les départemens, chez tous les libraires et directeurs des postes.
*** C'est pour donner plus de nouvelles,que nous ne mettons pointd'alinea et que nous nous contentons de séparer les différens articlespar ce simule trait: —.
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LE BULLETIN ET JOURNAL DES JOURNAUX, REVISEUR impartial (*)
du POUR & du CONTRE. (
Depuis six mois que noussuivons le plan annoncé deus le Prospectus suivant, nous recevons tantde témoignages de satisfaction, & de nos Abonnés, & des plusestimables Journalistes de Paris. (M. Linguetdit que notre Journal sera bientôt le plus couru de tous les Journaux,dès qu'il sera connu &c.) Les personnes à portée de les consultertous, MM. les Administrateurs des Postes &c. qui, de droit, lesreçoivent tous, nous ont si souvent assuré que, depuis notre nouveauplan, ils ne lisoient que notre Journal, certains qu'il rend un compteexact de tous les autres : on nous adresse tant d'invitations de lefaire connoître du Public, dans la persuasion qu'il suffit de leconnoître pour s'y abonner, que nous nous déterminons à faire unenouvelle émission du Prospectus ci-après).
Nous promettons beaucoup, nous tiendrons d'avantage.
C
E n'est point un nouveau Journal que nous proposons auPublic. Il y en a déjà trop ; & leur nombre est si grand (on encompte près de 300, y compris ceux des Départemens, &c.), que peude gens ont assez de fortune pour se les procurer tous, ou assez detems pour les lire. Mais nous lui annonçons que pour lui donner lafacilité de s'instruire à peu de frais, & en peu de pages, de toutce qu'il y a de vraiment intéressant dans tous les Journaux &Pamphlets, 1° nous donnerons beaucoup plus d'étendue au Journal siconnu (1) depuis dix ans, sous le titre de
Bulletin de Madame de Beaumont, & Journal des Journaux: 2°. qu'il paroîtra désormais 3 fois par semaine, au lieu de 2 fois :3° que le prix de l'abonnement sera de 36 liv. (2) pour l’année, aulieu de 72 livres : 4°. que nous y joindrons les Décrets de l'Ass. Nat.pour répondre au vœu d'un grand nombre de personnes 5°. La plupart desLecteurs n'aimant pas qu'un Journaliste cherche à leur faire adopterses sentimens, au lieu d'opinions particulieres, nous donnerons desréfultats ; au lieu de réflexions, nous raconterons les faits
avec la plus rigoureuse impartialité. Aussi puiserons nous également dans les divers Journaux
pour & contre: dans les Actes des Apôtres, comme dans les Evangelistes : dans laGazette de Paris, comme dans la Chronique : dans l'Ami du Roi, commedans les Révolutions de Paris : dans le Journal Politique National del'Abbé Sabathier, comme dans les Annales de M. Mercier, &c.,&c. Nous rendrons compte de tous les Pamphlets pour ou contre laRévolution, & des seuls Ouvrages piquans qui font quelquesensation. Si donc l'on trouve dans ce Journal des choses trop fortes& trop hardies, voilà notre excuse ; qu'on ne nous les impute pas.- Outre les Nouvelles Étrangères, Nationales, de la Cour, de la Ville,de l'Assemblée Nationale, &c. &c. que nous puiserons dans lesPapiers publics & dans
nos Correspondances particulières,nous continuerons à donner ces Anecdotes secrettes, ces particularitésqui ont toujours caractérisé l'esprit de ce Journal. - Pour lasatisfaction de MM. les Officiers, nous rendrons compte des opérationsmilitaires, des changemens de Garnifon, &c. ; & pour cellede MM. les Municipaux, nous ferons mention des arrêtés & opérationsdes Municipalités, des Districts, &c., &c. Enfin nous nous engageons à rediger ce Journal de façon qu'il puissetenir lieu à nos Abonnés de tous les autres Papiers publics dont ilsera le resumé. Si, comme on l'a déja annoncé dans l'AssembléeNationale, elle doit se réparer bientôt, quel que soit l'intervallequ'il y ait d'une Législature à l'autre, on voit, d'après notre plan,que cette feuille doit conserver l'avantage dont elle a joui jusqu'icilorsqu'elle ne rendoit pas compte des Séances de l'Assemblée.
Plusieurs Journalistes s'étoient proposé le même but ; ils ne l'ont pasatteint. Le Reviseur lui-même n'a pas rempli son titre ; & il aéchoué. Est-ce pour n'avoir pu se procurer tant d'écrits différens,& un assez grand nombre de Collaborateurs chargés de les compulser& de les extraire ? Dans ce cas, nous pouvons nous flatter d'êtreplus heureux : depuis long-tems nous recevons tous les Journaux, lesPamphlets, & nous avons réuni à nos anciens Rédacteurs, une Sociétéde Gens de Lettres connus ; l'un d'eux est célebre par ses Ouvrages& par le succès avec lequel il a, pendant bien des années, rédigéun Journal estimé & répandu dans tous les Etats de l'Europe où il aconservé des relations.
Ce Journal paroîtra le mois prochain, tous les Lundi, Mercredi & Vendredi. On peut s'abonner en tout tems, chez Mde.
de Beaumont,rue de Bievre, n°. 43, à Paris, & chez tons les Libraires &Directeurs des Postes du Royaume. Le prix de l'abonnement est de 36liv. par an,
franc de port, & se paye toujours d'avance. - On peut s'abonner en tout tems pour 3 ou 6 mois, ou pour l'année.
Les Lettres non affranchies restant au rebut, vous êtes prié d'affranchir.
(*)
Le vrai moyen de réunir les esprits, c'est d'être juste, sans passion, ni intérêt particulier. Disc. de M. d'
Ambly à l'Ass. Nat. le 29 Août dernier.
(1) On a pu voir ce quedivers Journaux de la Capitale en ont dit. Voici comme s'exprime l'und'eux : Le Bulletin, &c. Ce Journal si riche en nouvelles, &dont les Auteurs ont l'art de renfermer en quatre pages le résumé detous les Journaux pour & contre, &c ;
(2) En réduisant ainsi l'abonnement, nous avons en vue de servir lePublic au-dessous même du prix des contre-façons multipliées de laProvince, où l'on ne craint pas d'avertir les Lecteurs que c'est la
copie exacte & fidele du Bulletin de Mde. de Beaumont, & cependant on nous y fait dire souvent ce que nous n'avons pas dit.