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Le Chemin de fer et la Société d'Emulationde Lisieux : Extrait du Pilotedu Calvados du 1er Avril 4845.- Caen : Imp. de F. Poisson,1845.-8 p. ; 20,5 cm. Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (19.I.2017) [Ce texte n'ayant pas fait l'objet d'uneseconde lecture contient immanquablement des fautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque-lisieux@agglo-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@agglo-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe etgraphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire de la médiathèque (Bm Lx: norm br NC) LE CHEMIN DE FER ET LA SOCIETE D’EMULATION DE LISIEUX. Extrait du Pilote du Calvadosdu 1er Avril 4845. _____ Forte et orgueilleuse du patronage sous lequel elle s'est placée, laville de Lisieux s'est tenue long-temps dans une attitude dédaigneuse,tant elle se croyait sûre du succès. Mais, à mesure que la questions'est éclairée, cette petite localité, si superbe dans ses prétentions,a commencé à perdre de son assurance première : elle a senti que seschances diminuaient et que son silence n'avançait pas ses affaires. Mais alors, grand a été son embarras, car il fallait trouver desraisons à l'appui d'une mauvaise cause, et c'était, chose moins facile,que des invocations â la prétendue toute-puissance de M. Guizot. Pour trouver ces raisons, les spéculateurs et les beaux esprits du lieuse sont cotisés, et l'enfant de leur génie a été baptisé sous le nom dela Société d'Emulation. Dans l'écrit sorti de ces efforts réunis, nous avons cherché desraisons et nous n'avons trouvé que de l'emportement, de la déclamationen place d'arguments, des chiffres fabriqués pour le besoin de ladiscussion et des insinuations dont la perfidie doit se retournercontre leurs auteurs. Ce factum, destiné à fourvoyer l’opinion, a étérépandu à profusion dans les campagnes, distribué sur les routes auxvoyageurs, et les Lexoviens, ont, en outre, envoyé de droite et degauche des missionnaires pour le colporter et prêcher une croisadecontre la ville de Caen. Une cause est bien désespérée quand on est réduit à la défendre par detels moyens. Nous allons prouver qu'en effet les actions de Lisieuxcommencent à baisser. Constatons d'abord combien, depuis le début, la question a changé deface. Au premier aperçu, on a été généralement étonné de l'idée d'allerà Paris par Alençon ; mais la surprise une fois passée, on a examiné lemérite relatif des différents tracés , et lorsqu'on a vu , du côté del'Ouest , un nombre considérable de voyageurs et une masse demarchandises, double de ce que peuvent offrir les tracés par Lisieux ;quand on a su que, de ce dernier côté, il y avait à ouvrir des tunnelsimmenses dans des terrains glaiseux, à établir des viaducs pourfranchir des vallées profondes, à créer un sol artificiel dans desterrains marécageux , travaux dispendieux qui ne se rencontrent pasvers l'Ouest ; Quand on a vu que, par suite de ces dépenses et de la jonction durail-way projeté avec celui de Rouen, on aurait à subir des tarifsélevés et pour ainsi dire éternels ; Que les tracés par Lisieux traversaient des contrées qui n'ont àfournir à l'exportation aucune masse importante des matières ou denréesnécessaires pour donner de la vie à un chemin de fer ; tandis que dansl'Ouest on rencontre des centres de production considérables quimanquent de moyens de communication ; Alors il s'est opéré une réaction complète dans les esprits. Tous leshommes éclairés, les capitalistes eux-mêmes, dans leur intérêt biencalculé, n'ont pas hésité à adopter le tracé par Alençon. Aussi, il n'y a pas aujourd'hui un homme de l’art, s'il estdésintéressé dans la question, qui ne repousse, comme une œuvred'égoïsme et d'intrigue le projet appuyé par Lisieux. Le nombre desdéputés associés pour la défense du chemin de l'Ouest, qui n'était quede quarante, il y a deux mois, est de plus de soixante actuellement; et, ces jours derniers, le représentant d'une compagnie quivenait en Normandie dans l'intention de soumissionner le tracé parLisieux, s'est empressé d'abandonner ce projet dès qu'il a eu examinéla question, et cette même compagnie est décidée à concourir pourl'exploitation de la voie par l'Ouest. Enfin , on assure que quelques Lexoviens , dans la prévision d'unéchec, ont songé à négocier une transaction. Une seule compagnie sérieuse restera pour le tracé par Lisieux : nousn'avons pas besoin de dire que c'est celle du chemin de Rouen, qui a unsi grand intérêt à pousser sur ce chemin toute la Basse-Normandie. Ilparait qu'après avoir prôné originairement la compagnie Letellier,Lisieux donne enfin la préférence à celle de Rouen. Quels argumentsirrésistibles peut-on donc avoir employés pour opérer cette conversion ? Ainsi le tracé par Lisieux et St-Pierre-de-Louviers reste seul. Or,d'après le calcul de M. l'ingénieur en chef de l’Eure, dont la Sociétéd'émulation invoque l’autorité, le parcours est de 269kilomètres :c'est-à-dire 17 kilomètres ou 4 lieues et demie, ou 25 minutes de routede moins que par le chemin où les tarifs seront d'un tiers moinsélevés, et où tant et de si puissants intérêts se tendent la main. Il est différents points, et des plus essentiels, sur lesquels laSociété d'Emulation s'est bien gardée, et pour cause, de rien dire. Dece nombre est la question des tarifs. La Société nous permettra moinsde discrétion â cet égard. Voici, d'après le tableau publié par M. Le Tellier, quel serait enmoyenne le prix du transport des voyageurs et marchandises : Par Lisieux et St-Pierre-de-Louviers :
Par Lisieux et Mantes :
Les tarifs par Alençon étant d'un tiers au-dessous de ceux du cheminpar Lisieux, le prix de transport serait :
Quant aux bœufs, s'ils sont transportables par les chemins de fer, lesfrais de route seraient, dans les premières directions, de plus de 30fr. par tête. Voilà ce que la Société d'Emulationa tu avec soin dans son mémoire,dont le but manifeste a été de susciter des défiances entre les villesqui ont un intérêt commun, et surtout de rendre le chef-lieu dudépartement suspect aux autres localités. A cet effet, elle a prêté àCaen les calculs égoïstes qui mettent en mouvement la petite ville deLisieux. Elle a nié les faits, dénaturé les chiffres, et cherché àalarmer la propriété et l'industrie, en alléguant qu'une communicationétablie entre le Calvados et les départements de l'Ouest ruinerait lepremier au profit des autres ; que les importations de denrées depremière nécessité devenant plus faciles, le prix se nivellerait entreles différentes contrées que le rail-way mettait en relations, et que,dans cette éventualité, notre production étant plus chère, nousn'avions qu'à perdre à l'établissement de cette voie. Ce gui revient à dire qu'aux yeux de MM. de Lisieux la baisse de prixdes denrées de première nécessité serait un malheur. La classe desconsommateurs, la population ouvrière surtout leur sauront gré de tantde sollicitude... Quand on a à dire de pareilles choses, qui choquentégalement les lois de l'économie politique et la morale, on les dittout bas, après s'être assuré que les portes sont bien fermées et queles voisins n'entendent pas. Nous n'eussions même pas relevé une telle hérésie sociale, si de faitmême elle n'était une erreur ; de sorte que c'est un argumentgratuitement odieux que l’on a eu le triste courage de mettre en avant; et cet argument ne peut avoir été lancé de bonne foi, autrement ilfaudrait avoir une pauvre opinion de l'intelligence et des lumières descapacités du cru. Il est prouvé que le département du Calvados ne produit pas assez decéréales pour sa consommation : il lui faut donc en faire venir dudehors. Or, ce n'est pas l'établissement d'un chemin de fer qui créeraun genre d'opérations qui existe. Eh bien, malgré ces importations leprix des céréales a-t-il baissé ? Depuis bien des années au contrairele prix des grains ne s'est-il maintenu dans une moyenne dont lesconsommateurs pourraient se plaindre plutôt que les cultivateurs ?C'est de l'Ouest et du centre que notre département tire cet objet deconsommation , et le chemin ferré se dirigeant vers l'intérieur n'aurad'autre effet que de rendre plus faciles les relations déjà établiesavec les pays voisins. Ce que nous disons ici du froment s'applique à plus forte raison auxavoines que nous allons chercher en quantités considérables dans laBretagne. Le plus grand mérite des chemins de fer est précisément celuique leur conteste Lisieux, car c'est par ce moyen que les pays jusqu'àprésent privés , faute de communication , de certains objets deconsommation, pourront à l'avenir se les procurer ; et grâce à cetteconsommation plus étendue , les pays de production pourront tirermeilleur parti de leurs denrées : ce seront des échanges plutôt que dela concurrence que la similarité dans la production devra amener, caravec la facilité que l'on aura , au moyen d'un réseau de chemins defer, de transporter au loin les denrées , on ne sera plus réduit commeaujourd'hui à les vendre, même à bas prix , dans la contrée limitrophe; on les placera sur tous les points où elles seront d'un prix élevé.Au lieu donc de s'avilir les prix se soutiendront, et par suite lapropriété foncière, affermée plus avantageusement, augmenteragénéralement de valeur. Ajoutons que, dans les années désastreuses, lesdisettes seront moins à craindre. Actuellement, d'où les chantiers de tout le littoral de la Manchepeuvent-ils tirer leurs bois de construction, et bientôt d'oùtirerons-nous nos bois de chauffage ? d'où nos chanvres, et en cas deguerre , d'où nos sels, nos houilles, nos fers , et tant d'autresobjets indispensables, si ce n'est des contrées dont Lisieux prétendnous fermer l'accès , contrées auxquelles, en échange de ces valeurs,nous envoyons nos huiles de colza, des engrais, des objets de fabrique,des huîtres, du poisson, du bois du Nord, des denrées coloniales ? C'est Caen que l'on attaque ; mais est-ce donc la ville de Caen quiprofite seule de ces échanges ? Est-ce elle seule qui produit etconsomme ? Elle seule qui reçoit les denrées à échanger ? Et tout leCalvados n'a-t-il pas comme Caen, comme Lisieux même, intérêt àposséder des communications qui multiplieront les affaires, en rendantles relations plus faciles et plus rapides. Parce que Caen 'a l'avantage d'être la ville principale du pays, on luifait un crime de sa position et du soin qu'elle prend de défendre sesintérêts. Mais accusez donc aussi les villes de Bayeux, de Falaise, deCondé, de Flers et toutes les localités de l'Orne, qui cherchent àfaire prévaloir leurs intérêts sur les intérêts étroits et nouspourrions dire aveugles de Lisieux. Qu'y a-t-il, en cela rien qui nesoit juste et naturel ? Vous, petite ville que vous êtes, vous voulezconfisquer à votre profit le chemin de fer, au préjudice d'une foule delocalités, de Flers, notamment qui fait plus d'affaires que vous, deCondé, centre commercial aussi important que vous ; au préjudiced'Honfleur, dont vous voulez ruiner le commerce maritime, comme vousprétendez ruiner celui de Caen, et c'est vous qui accusez les autresd'égoïsme Et sur ce point nous ajouterons que l'on aurait peine à comprendrecomment la ruine d'une grande ville que l'on veut mettre au ban de laBasse-Normandie enrichirait le pays ; et comment au contraire laprospérité d'un centre comme Caen ne rejaillirait pas sur toutes lescontrées qui l'environnent. Nous disons que les vœux de Lisieux sont aveugles : il est évident, eneffet, que c'est dans un intérêt privé que l'on cherche à entrainer lapopulation dans une fausse voie. C'est du Centre que l'arrondissementde Lisieux tire une partie de ses denrées de première nécessité ; c'estvers l'Ouest , — la Sociétéd'Emulation en fait l'aveu,— quel'arrondissement exporte une partie notable des produits de sonindustrie ; d'autre part, on a le talent de faire croire aux bonslexoviens que c'est vers Rouen qu'ils ont besoin d'avoir un chemin defer, tandis que c'est sur Paris que Lisieux dirige la presque totalitéde ses toiles. Voilà les faits, concluez, et tâchez de mettre un nom àl'œuvre qui tend à jeter ainsi un pays en dehors de ses véritablesintérêts. Messieurs de Lisieux disent aux habitants du Bessin : « Le prix de vosbeurres va diminuer, car la Bretagne est placée dans de meilleuresconditions que vous, pour vous faire concurrence par la voie même quevous voulez ouvrir ; » aux marchands d'huîtres de Courseulles, auxpécheurs de la côte, on dit : « vos denrées ayant un long circuit àfaire, elles arriveront moins fraîches et paieront plus cher detransport, etc. , etc. » Il n'est pas une de ces insinuations qui résiste à un simple examen :quant aux huitres et au poisson, nous avons démontré que le trajet estd'une demi-heure à peine plus long, et que, grâce à la différence destarifs, il y aura économie à suivre la voie de l'Ouest. De plus, nousallons le prouver, il y a tout intérêt pour ceux que l'on cherche àalarmer sur l'avenir, à adopter ce tracé. Paris, à la vérité est le grand consommateur ; mais quelque appétit quel'on suppose à l'ogre parisien, il ne peut pas tout dévorer, et avecles chemins de fer qui, de tous les points de la France, vontapprovisionner la capitale, il y aura bientôt encombrement de denréesde toute espèce, et par suite diminution dans le prix de ces denrées.Dans cette prévision n'est-il pas d'une spéculation intelligente dechercher d'un autre côté l'écoulement des produits dont Paris regorgera? Prenons pour exemple les huîtres : aujourd'hui les deux tiers deshuîtres expédiées de Courseulles sont dirigées sur Paris, et l'autretiers vers l'intérieur. Eh bien, c'est depuis l'époque où lescommunications plus promptes ont permis de transporter ces crustacés àde grandes distances, que les huîtres ont plus que doublé de valeur. Amoins donc de vouloir nier l'évidence, il faut reconnaître que lecommerce des huîtres a tout à gagner en se portant vers l'intérieur. Sila voie de l'Ouest lui est fermée, ce seront les huitrières de laBretagne qui, grâce au chemin de fer de Nantes et à celui de Rennes,approvisionneront les marchés dont Courseulles est en possession.Courseulles alors n'aura plus que le débouché de Paris où ilrencontrera les huîtres de tous les points de la côte placés dans lasphère d'activité des chemins de fer. Il en sera de même du poisson que Fécamp, Dieppe, Boulogne et tous lesports de la Manche et de la Bretagne jetteront, en quelques heures eten abondance, à la halle de Paris. Ainsi encore du beurre, objet d'uneindustrie si importante. A cette occasion, Bayeux doit de vifs remerciements à Messieurs de laSociété d'Emulation pour les bons conseils qu'ils veulent bien donner àcet arrondissement, Il est vraiment curieux d'entendre les lexoviensconseiller Bayeux sur ses intérêts. Lisieux en sera pour son zèleridicule, car Bayeux sait fort bien ce qu'il doit faire, et ilconsidérerait comme une calamité ce que les bonnes âmes du chemin deRouen voudraient leur faire accepter comme un bienfait. Dans deux Mémoires très remarquables, émanés, l’un de la Sociétéd'agriculture de Bayeux, qui compte dans son sein tous les principauxpropriétaires et cultivateurs de l'arrondissement, l'autre du conseilmunicipal de la même ville, il a été établi de la manière la plusclaire que l'industrie beurrière du Bessin apprécie très-bien saposition : que, d'une part, elle n'a rien à redouter sur le marché deParis de la concurrence des autres pays, qui ne peuvent produire dubeurre d'une qualité qui approche des siens ; et que, d'autre part,elle a tout intérêt à pouvoir les transporter vers le centre et jusqu'àBordeaux, où les beurres fort médiocres de la Bretagne sont recherchésà des prix avantageux. L'argument si charitable de Lisieux pèche d'ailleurs par sa base,puisque, dans toutes les hypothèses, la Bretagne aura son chemin de ferqui, voté en principe, de Paris à Rennes, ne peut manquer d'êtreprochainement exécuté. Lisieux invoque l'intérêt de l'industrie bovine. Sous ce rapport, la Sociétéd'Émulation n'est pas plus heureuse que sous les autres, car,nous le répétons, les herbagers ne consentiront pas à payer plus de 30francs pour le transport d'un bœuf, qui leur coûte actuellement de 7 à8 fr. de conduite, et qui, au dire des gens du métier, a plus dequalité comme animal de boucherie, quand il a fait la route à pied.L'argument lexovien, fût-il fondé, serait d'ailleurs neutralisé parcette observation que la Basse-Normandie tire de l'Ouest et del'intérieur des milliers de bestiaux maigres qui, sans inconvénient età un prix très modéré, pourront être amenés dans nos herbages par lechemin de fer. Après ces rapides explications, que reste-t-il de toutes les bonnesraisons alléguées par Lisieux ? Les malveillantes insinuations de cette petite ville contre lechef-lieu ; des déclamations contre les rues désertes d'une cité quicompte 45,000 habitants, non compris ses écoles, ses grandsétablissements, ses casernes d'infanterie et de cavalerie ; Une pitoyable plaisanterie contre le port de Caen qui, ruisseaufangeux, au dire d'une ville assise sur le bord de la Touque, reçoitannuellement treize cents navires, exportant ou important plus de60,000 tonneaux de marchandises, payant à la douane plus de deuxmillions de droits. Le bon sens public a fait prompte justice de semblables moyens dediscussion, et le gouvernement lui-même, en dépensant 7 à 8 millionspour le port de Caen et le canal maritime, répond pour nous à desattaques qui trahissent la pauvreté de la cause de nos voisins. Le tonde persifflage cache des craintes sérieuses et justes ; il seraitscandaleux, en effet, et Lisieux doit le comprendre, de voir sacrifierles intérêts les plus légitimes, les plus graves de toute laBasse-Normandie, moins une fraction d'un arrondissement, à ceux d'unepetite localité qui ne pèserait rien dans la balance, si elle n'avait.M. Guizot pour député, et pour auxiliaire la compagnie de Rouen, quiest tenue d'acquitter la dette électorale de M. Charles Laffitte enversLouviers. Lisieux sera à moins de 20 kilomètres du chemin de l’Ouest, tandis queFlers et Condé qui valent au moins cette ville, en seront pluséloignés, et ne pourraient profiter du chemin par Lisieux. Dans cettecondition, une ville qui, il y a quelques années, eût été bien aised'obtenir la navigabilité de la Touques, sera heureuse de la part quilui sera faite. Le chemin de fer, quelque direction qu'il doive suivre, ne pourra êtrevoté cette année. Nous nous en félicitons, car tous les jours l'opinionpublique se forme en faveur du tracé par l'Ouest le seul qui soitrationnel et qui satisfasse aux besoins de la Basse-Normandie. Lisieuxne pouvait réussir dans ses prétentions que par un tour d'escamotage :avec le temps sa cause est perdue, car nous-sommes dans le vrai, etavant un an la vérité aura brillé de tout son éclat. Plus tard, toute la Basse-Normandie, moins quelques spéculateurs quimasquent sous un manteau d'intérêt public le sentiment tout personnelqui les fait agir, se féliciteront de la création d'un rail-way quirapprochera entr'eux des départements qu'un intérêt commun attire l'unvers l'autre. A. B. _________________________ Caen, lmp. de F. Poisson.-1845. |