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GADEAU DE KERVILLE, Henri(1858-1940) : La Basse-Courexpérimentale, le Vivarium et les Serres expérimentales d'Henri Gadeaude Kerville, à Rouen.- Rouen : Impr. Lecerf fils, 1915.- 8 p.-VIf. de pl. ; 26 cm. Saisie du texte : O. Bogros pour la collection électroniquede la Médiathèque André Malraux de Lisieux (20.IX.2013) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom.fr, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographeetgraphieconservées. Texteétabli sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Normn.c.) . La Basse-Courexpérimentale, le Vivarium et les Serres expérimentales d'Henri Gadeaude Kerville, à Rouen [par Henri Gadeau de Kerville] ~*~ARouen, dans la propriété que je possède depuis la mort de mes parentssi regrettés, mon père avait fait construire pour ma mère, qui aimaitbeaucoup les oiseaux, des volières où vécurent des centaines despécimens appartenant à plusieurs ordres. Dans le jardin se trouvait lavaste volière d'été (1), et dans un bâtiment la volière d'hiver où l'onrentrait, au cours de l'automne, les oiseaux trop délicats poursupporter les températures hivernales. Dans la volière d'été, ma mère obtint la reproduction particulièrementintéressante de deux espèces d'oiseaux : en 1883, celle d'un couple dePerruches soleil ou Conures soleil (Conurus solstitialisLess.), reproduction qui, à ma connaissance, n'avait pas encore étéobtenue, ou, du moins, signalée en France, et, en 1892, 1893 et 1894,celle d'un couple de Lamprocolious chalybés (Lamprocolius chalybaeusEhrbg.), brillante espèce de la famille des Sturnidés qui ne s'estreproduite que très accidentellement en Europe. J'ai cru intéressant depublier des notes concernant ces reproductions en captivité (2-3). Après la mort de mes parents, survenue en 1903, je vendis la collectiond'oiseaux et laissai vides les volières. Puis, en 1907, je commençai àles utiliser pour des expériences d'hybridation sur quelques races decoqs et de poules, de pigeons et de lapins. Ces expériencesm'intéressant grandement, je me décidai à les poursuivre en augmentantleur nombre. La volière d'été ne se composant que de onze compartiments, je la fisdémolir, et, dans un autre endroit de mon jardin, je fis construire, en1911, une basse-cour expérimentale composée de quarante-huitcompartiments. La nécessité d'avoir des bacs pour des expériences variées, entreautres pour des expériences comparatives avec celles que j'effectuedans le laboratoire de spéléobiologie expérimentale que j'ai créé, en1910, dans ma propriété de Saint-Paër (Seine-Inférieure) (4), me fittransformer la volière d'hiver en vivarium. De plus, m'intéressant beaucoup aux fougères et à la variation de leursfrondes, au sujet de laquelle je compte publier une série de notes, jefis construire pour elles, en 1914, deux serres dans le jardin : unesuffisamment haute pour y avoir des spécimens arborescents, et unepetite, consacrée surtout aux semis. Quant à la serre que mon pèreavait fait bâtir dans le jardin, je l'utilise partiellement pour lesfougères et partiellement pour des expériences comparatives avec cellesque j'effectue dans mon laboratoire de spéléobiologie expérimentale. Ma basse-cour expérimentale et mon vivarium devaient recevoir, au moisd'août 1912, la visite de mes excellents collègues de la Société desAmis des Sciences naturelles de Rouen ; mais, rentré malade de mamission zoologique gratuite en Asie-Mineure, cette visite n'eut lieuque le 3 juillet 1913. Mes aimables collègues voulurent bien aussivenir voir mes serres expérimentales, le 2 juillet 1914. De ces deuxvisites j'ai ressenti grandement l'honneur et le plaisir. Mon laboratoire de spéléobiologie expérimentale étant un laboratoiretout particulier, j'en ai publié la description dans le Bulletin de laSociété des Amis des Sciences naturelles de Rouen. Par contre, j'aipensé que trop minime était l'intérêt offert par ma basse-courexpérimentale, mon vivarium et mes serres expérimentales pour lesdécrire dans le bulletin d'une Société savante. Néanmoins, étant donnéque, parmi les personnes qui s'intéressent à telles ou tellesexpériences scientifiques, il en est qui s'intéressent aussi au milieuoù ces expériences ont été faites, je publie à part ce modeste opusculequi renferme une brève description, accompagnée de vuesphotocollographiques, de la basse-cour, du vivarium et des serres quise trouvent dans ma propriété de Rouen. BASSE-COUR EXPERIMENTALE ![]() La planche II représente : à gauche, l'une des extrémités de la rangée C, et, dans la partie centrale, le côté a de la rangée A. La planche III représente : à gauche, le côté a1 de la rangée A ; aubout de l'allée centrale, l'un des compartiments de la rangée C ; et, àdroite, le côté b de la rangée B. La planche IV représente le côté b1 de la rangée B. Les rangées A et B ont chacune les dimensions suivantes : longueur, 32m. 60 ; largeur, 12 m. 30 ; hauteur, 2 m. 50 ; la longueur étantmesurée sur la partie grillagée, la largeur sur la partie grillagée etla partie couverte, et la hauteur étant celle de la partie grillagée.Par suite, chacun des quarante compartiments qui forment ces deuxrangées doubles présente une longueur de 3 m.26 et une largeur de 6 m.15, dimensions se subdivisant ainsi : partie grillagée, 3 m. 26 X 4 m.40 ; et partie couverte, 3 m. 26 X 1 m. 75. Quant à la rangée C, qui est, simple, sa longueur, mesurée sur lapartie grillagée, est de 20 m. 65 ; sa largeur, mesurée sur la partiegrillagée et la partie couverte, est de 5 m. 20 ; et la hauteur de sapartie grillagée est de 2 m. 50 ; d'où il résulte que chacun des huitcompartiments qui forment la rangée C présente une longueur de 2 m. 58et une largeur de 5 m. 20, dimensions se subdivisant ainsi : partiegrillagée 2 m. 58 X 3 m. 58 ; et partie couverte, 2 m. 58 X 1 m. 62. Dans la partie couverte de chacun des quarante-huit compartiments decette basse-cour expérimentale il y a : d'un côté, un pondoir en osieret un perchoir pour le coq, la poule et leurs jeunes, H. de l'autre,une boîte en bois contenant un pondoir en grès et un perchoir pour lespigeons. Afin d'avoir des renseignements tout à fait précis pour mes recherchesexpérimentales sur l'hybridation de différentes races de coqs et depoules, de pigeons et de lapins, je mets seulement dans chaquecompartiment : soit un coq et une poule et deux pigeons, dont lesjeunes sont retirés au moment opportun, soit deux pigeons et un lapinou une lapine, — l'un et l'autre pendant un petit nombre de jours, pourl'accouplement de ces derniers — les jeunes étant retirés au momentopportun. Les pigeons font bon ménage avec les lapins, et il en est de même descoqs et des poules avec les pigeons, sauf quelques coups de bec que cesderniers reçoivent accidentellement. Je ne puis réunir dans le même compartiment un coq et une poule, deuxpigeons et un lapin ou une lapine, parce que l'un de ces dernierspourrait casser les œufs de la poule ou la gêner quand elle couve, lepondoir étant par terre, ou la déranger lorsqu'elle a des poussins. J'ai installé à Villers-Écalles, dans la cour de la ferme de mapropriété située dans les communes contiguës de Villers-Écalles et deSaint-Paër (Seine-Inférieure) (mon laboratoire de spéléobiologieexpérimentale se trouve dans cette dernière commune), vingtcompartiments dans lesquels sont élevés des coqs, des poules, despigeons et des lapins de race pure, destinés aux expériences quej'effectue dans ma basse-cour expérimentale, à Rouen. J'ai donc, en tout, soixante-huit compartiments pour mes recherchesexpérimentales sur l'hybridation de races de coqs et de poules, depigeons et de lapins, ce qui est bien peu de chose. En effet, pouravoir des résultats précis, non-seulement on ne peut réunir dans chaquecompartiment qu'un très petit nombre d'animaux ; mais, de plus, il estindispensable d'accoupler, pendant plusieurs générations, les hybridesobtenus, et de recommencer un certain nombre de fois les mêmeshybridations, d'où il résulte que je ne puis hybrider qu'un petitnombre de races des animaux en question. VIVARIUM Au sujet de mon vivarium, dont la planche V montre une vue partielle,j'ai seulement à dire que c'est une pièce d'une longueur de 8 m. 15,d'une largeur de 6 m. 15 et d'une hauteur de 3 m. 50, qui renferme desbacs en verre et en ardoise et des cuves en verre de différentesgrandeurs, pour des animaux aquatiques, et des cages pour des reptileset des micromammifères ; une autre pièce contient de multiples cagesdestinées à des insectes. SERRES EXPÉRIMENTALES Mes trois serres expérimentales n'offrant rien de particulier àsignaler, je me borne à donner leurs dimensions, prises dansl'intérieur : Celles de la grande, dont la planche VI montre une vue partielle, sont: longueur, 12 m. 50 ; largeur, 7 m. ; hauteur, 4 m. 40. Celles de lamoyenne, dont une petite portion est visible dans la partie droite dela planche II, sont : longueur, 12 m. 50; largeur, 5 m. 50 ; hauteur, 3m. 15. Celles de la petite sont : longueur, 4 m. 80; largeur, 2 m. 30 ;hauteur, 2 m. 10. Je termine ces quelques pages en souhaitant ardemment de pouvoircontinuer jusqu'à ma mort mes captivantes recherches dans ma basse-courexpérimentale, mon vivarium et mes serres expérimentales, dont lesmodestes dimensions s'harmonisent bien avec l'humble personnalité deleur propriétaire. NOTES : (1) La planche I représente une vue partielle de celle volière d'été qui n'existe plus. (2) Henri GADEAU DE KERVILLE. — De la reproduction de la Perruche soleil (Conurus solstitialis Less.) en France,dans le Bull, mensuel de la Soc. nationale d'Acclimatation de France,n° 7 (juillet) de 1884 ; tirés à part, Paris, siège de la Société,1884, (pagination spéciale). (3) Henri GADEAU DE KERVILLE. — Le Lamprocoliou chalybé,avec une planche en couleurs, dans le journal L'Ami des Sciencesnaturelles, n° du 1er septembre 1891; tirés à pari, Rouen, direction dujournal, 1894, (même pagination). (4) Henri GADEAU DE KERVILLE. — Le Laboratoire de Spéléobiologie erpérimeutalu d'Henri Gadeau de Kercille, à Saint-Paër (Seine-Inférieure),avec un plan, quatre planches en photocollographie et cinq figures dansle texte, dans le Bull, de la Soc. des Amis des Scienc. natur. deRouen, ann. 1910 ; tirés à part, Rouen, Lecerf fils, 1911, (mêmepagination). |