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DEVILLE, Étienne(1878-1944) : Notes d’histoire sur Lisieux & ses environs(1919-1920)

Saisie du texte : S. Pestel pour la collectionélectroniquede la Médiathèque André Malraux deLisieux (03.II.2011)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216, 14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@cclisieuxpaysdauge.fr, [Olivier Bogros]obogros@cclisieuxpaysdauge.fr
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Diffusionlibre et gratuite (freeware)
Orthographe etgraphie conservées.
Collection d'articles parus dans le Réveil de Lisieux du 10 mai 1919 au10 janvier 1920 sous le titre générique : Notes pour servir à l'histoire de Lisieux& des environs recueillies et publiées par Etienne Deville.Texte établi sur l'exemplairede la Médiathèque (BmLx : Ms 116)


Notes d’histoire sur Lisieux & ses environs

par

Étienne Deville

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Ms 116 (Page de titre et front)

Préface.

Bien des personnes m’ont manifesté le désir de me voir entreprendreune Histoire de Lisieux, non seulement de l’entreprendre, mais encorede la mener à bien, ce qui n’est pas du tout la même chose. En dehorsdes grands faits connus, rapportés par les historiens de notre ville,Louis Du Bois et Formeville, il reste à extraire des archives des faitsplus intimes qui seraient le corollaire de ceux que nous connaissonsdéjà. La vie d’une cité se manifeste de bien des façons : les actes dela vie publique, en général, et les actes de la vie privée enparticulier. Pour bien connaître les uns et les autres, il fautinterroger les seuls témoins qui en restent, c’est-à-dire les documentsmanuscrits qui ont échappé aux incendies, aux révolutions et auxvicissitudes du temps.

Malgré ces pertes, ce qu’il en reste suffirait pour occuper la vie deplusieurs historiens ; ce que je connais, et qui m’effraie, n’estcependant qu’une petite partie de la quantité de matériaux épars qu’ilfaudrait coordonner pour édifier le monument digne de glorifier notrecité. Ce projet est irréalisable pour un seul homme ; ceux qui l’onttenté ont dû y renoncer. Pour ma part, je peux dire que j’ai déjàbeaucoup parcouru de documents manuscrits se rapportant à notre ville ;j’ai recueilli beaucoup de notes sur des faits peu connus. Je croisfaire oeuvre utile en consacrant dans mon journal un feuilleton parsemaine, dans lequel on retrouvera quelques-uns de ces souvenirs dupassé que j’ai exhumés des vieilles minutes poudreuses des tabellionslexoviens. Ce ne sont que de simples notes sans prétention, mais desnotes précises qui permettront de rectifier quelques erreurs etpourront jeter une certaine lumière sur l’histoire des rues de Lisieux,par exemple, puisque je commence par m’occuper d’une de nos vieillesrues. Dans ces feuilletons, on trouvera un peu de tout ; je n’ai pas deplan arrêté d’avance, j’ai ainsi toute liberté d’action dans un cadreassez vaste, puisque j’embrasse Lisieux et ses environs.

                                  Lisieux 10 mai1919.


~ * ~

I. - La Rue de la Paix

Cette voie, qui va de la Grande-Rue à l’église Saint-Jacques, est trèsancienne ; elle s’appelait autrefois rue du Bailly, à cause sans doutede la résidence de l’officier qui portait ce nom. Dès le XIIIe siècle,elle s’appelait déjà ainsi : la voie, le chemin, la rue appelée «Baallée », lisons-nous dans un acte du 11 février 1292.

La rue de la Paix est assurément la plus curieuse, la plus pittoresque,la plus caractéristique de la cité. Elle a quelque chose de moyennageuxqui fait la joie des artistes qui la dessinent et la peignent à l’envi! Elle est demeurée une rue calme où le commerce n’étale pas lepuffisme de ses réclames, une rue monacale comme en voyait jadis autourdes cathédrales, sur le pavé de laquelle glissent silencieusement lesaïeules qui se rendent à l’église, quand la cloche les y appelle.

Je laisse volontairement de côté l’impasse du Doyenné qui pourrait enêtre la continuation, et je pénètre dans la rue de la Paix par laGrande-Rue. La perspective fuyante de la rue, l’église Saint-Jacquesqui tend, à l’extrémité, sa broderie de pierre, quel cadre magnifique !

Avant d’entrer dans cette rue, la première maison à droite retient toutde suite l’attention. Les archéologues vous diront que c’est la maisonla plus remarquable de Lisieux, en tant que construction de bois. Sonrez-de-chaussée garde encore certaines de ses anciennes dispositions.Deux puissantes sablières moulurées forment l’entablement du premierétage ; celle du côté de notre rue a fléchi malgré la force des maîtrespoteaux qui la soutiennent. Au-dessus de ces sablières, des croix deSaint-André séparées par des potelets dont la colonnette centralerelevée de tores se termine en pointe. Les baies d’ouverture sontparticulièrement nombreuses, et je me représente aisément le luxe et leconfort de ce biau logis quand les fenestrelles étaient garnies devitraux aux riches couleurs. La sablière à moulures très recreusées quiforme la saillie du second étage mérite d’être remarquée, ainsi quel’immense pignon du côté de la Grande-Rue. La cheminée du logis est lepilier central qui sert de point d’appui à tout l’édifice.

La première mention que je connaisse de cette charmante demeure, est du6 mai 1597. Elle appartenait alors aux membres de la familleLebourgeois, originaires d’Hermival, représentés par Jean et Richard,demeurant, le premier à Saint-Quentin-êes-Iles, près Bernay, le secondà Norolles, fils et héritiers de feu Guillaume Lebourgeois, leur père.Ils vendent, moyennant 35 écus sol, à un bourgeois de Lisieux, MauriceCostentin, marchand-cirier, la cave et la chambre du troisième étage decette maison, où demeurait Jehan Bancel, cordier. L’acte, qui fut passéen la maison où pendait pour enseigne « L’Ecu d’Or », près la porte deParis, nous apprend que ce logis était tenu de la terre et seigneuried’Ouilly-le-Vicomte.

Trente ans plus tard, une partie de cette maison appartenait à Jean etClaude Lou, père et fils, qui demeuraient alors paroisse,Saint-Jacques. Le 15 octobre 1627, ils vendirent à Germain Langlois,bourgeois de Lisieux, une chambre, un cabinet et le grenier dessus,moyennant 90 livres tournois. L’acte fut passé en l’hôtellerie de laLevrette, en présence de Claude Defarvaque et Jean Courtin.

Les nos 12 et 14 sont des constructions de la même époque que le n° 10.Non loin de là, peut-être même à cet endroit ou au n° 16 qui offreencore une ancienne demeure replâtrée, se trouvaient un ou plusieurscorps de logis que messire Pierre Baillehache, curé de Saint-Pierre deTouques, vendit le 29 avril 1549, à Jehan Robillard bourgeois deLisieux, moyennant la somme de 250 livres tournois. Dans ce périmètre,étant donné les abornements cités dans l’acte, je placerai volontiersun corps de logis avec son héritage que messire Guillaume Hellot,prêtre, licencié en droits, vend, le 30 septembre 1524, moyennant centlivres, au même Guillaume Baillehache, alors qualifié de curé deFreneuse. Parmi les abornements de la propriété, on cite d’un bout, lejardin et maisons de la Licorne, important manoir sis rue au Char, dontje reparlerai plus tard.

Je vais citer trois immeubles qui se trouvaient assurément de ce côtéde la rue, les abornements le prouvent, mais sans pouvoir préciserexactement leur emplacement. Ce sont d’abord deux maisons faisantpartie de la succession de feu noble homme Jehan Lebuignetier, en sonvivant Elu de Lisieux, et de feue damoiselle Magdeleine de Mauregard,sa femme, que se partagèrent, en février 1523, leurs enfants, Robert,écuyer, grenetier du Pont-Audemer, Claude et Jean. Ces deux maisonssont bornées, d’un bout, la rue au Char, d’autre bout la « rue de Bally». Le premier décembre 1518, messire Jehan Demannoury, pour satisfaire,à une fondation faite par lui en l’église Saint-Jacques, assigne unerente de trente livres tournois sur plusieurs maisons, manoir et jardin« estant en la rue de Baily », le tout lui appartenant. La maison estbornée d’un côté par Jean De Mauregard, écuyer, grenetier du grenier àsel ; d’un bout, notre rue de la Paix et d’autre bout celle où siet lacour d’église aud. Lisieux, c’est-à-dire la rue au Char actuelle. Quantau jardin, nous le retrouverons tout à l’heure, de l’autre côté de larue de la Paix.

C’est également de ce côté droit de la rue que je place la maison etl’héritage que messire Denis Grip, prêtre, chapelain de la chapelleSaint Thomas en la cathédrale Saint-Pierre, vend à Guillaume Duprey,curé de Martainville, le 22 juillet 1513, moyennant soixante livrestournois. Cette propriété, qu’il vendait ainsi, il l’avait acquiselui-même, le 27 novembre 1512, d’un certain Pierre Regnier.
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Le n° 22 offre une porte élégante en accolade terminée par un hautfleuron et sur les pieds-droits de laquelle montent des colonnettesimbriquées dont les pinacles s’élèvent à la hauteur du sommet del’ornement central.

Le n° 24 a été replâtré ; toutefois, il convient de remarquer lagalerie du haut et le petit tourillon, à peine en encorbellement, quine manque pas d’élégance.

Le n° 30 offre une très jolie porte analogue à celle du n° 22 ; elleest surmontée d’une accolade aux feuillages panachés, et flanqués dedeux fines colonnettes. Un écusson à deux fasces a été buché, au-dessusde la porte. Les ferrures, en forme de croissants accolés, modèle assezfréquemment employé pour la clôture des soupiraux des caves, sont icibien conservées et bien caractéristiques.

Je ne sais si deux maisons, dont j’ai trouvé mention dans les vieuxactes, se trouvaient de ce côté de la rue. Leurs abornements,constitués par des noms de propriétaires, très connus alors, mais quisont aujourd’hui tout à fait inconnus, ne permettent pas de préciserleur emplacement.

C’est ainsi que le 26 février 1508, le trésor de l’égliseSaint-Jacques, représenté par Jehan Le Valloys le jeune, trésorier ;Davy Boctey, écuyer ; Roger Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre,Richard Trinité, Robert La Vache, Guillaume Carrey, Robert Regnoult,Jehan Duval, Jehan Delaballe, Guillaume Filleul et autres paroissiensde Saint-Jacques, baillent à rente, à vénérable et discrète personnemessire Jacques Dandel, prêtre, notaire en la cour ecclésiastique àLisieux, une maison et héritage jouxte : d’un côté, Robin Germain ;d’un côté et d’un bout, les hoirs, maître Guillaume Gosset, en sonvivant chevalier ; et d’autre bout, la rue, moyennant une renteannuelle de huit livres à servir au trésor de l’église Saint-Jacques.

La seconde mention est relative à la vente d’une chambre, consentie parGuillaume Lefèvre, du métier de chaussetier, en faveur de maître LoysToustain, avocat de cour laïque, avec le droit d’aller et venir parl’allée commune. La maison où se trouvait cette chambre était bornéepar Jacques Duhamel, une cour et d’autres biens appartenant à GuillaumeLefèvre. La vente était faite moyennant quinze livres tournois.

Nous arrivons enfin au bout de ce côté de la rue qui se termine par uncurieux manoir de la fin du XVe siècle, remarquable par sonrez-de-chaussée en pierre et moellons, fait assez rare dans lesconstructions de cette époque, car la maison ne paraît pas avoir étéremaniée. De larges corbeaux de pierre soutiennent les sommiers del’étage. La disposition des combles est à signaler : le pignon et lalucarne se trouvent par exception sur le même versant du toît.

Ce manoir appartenait en 1511 à Jacques Debray, de Glos, qui le vendit,le 12 juillet de cette année, à noble homme Jacques Le Roy, élu enl’élection de Lisieux. Trois ans plus tard, le 22 août 1514, Jacques LeRoy revend son manoir à honorable homme Taurin Duhamel, conseiller encour laïque. L’immeuble est indiqué comme assis en la paroisseSt-Jacques « faisant le coing de la rue du Bailly, près l’église duditlieu de Saint-Jacques ». Cette vente est faite moyennant la somme decent dix livres, et comprenait en outre un petit jardin sis près desfossés de la ville, non loin de la porte d’Orbec.

Reprenons maintenant l’autre côté de la rue, laissant derrière nousl’église. La première maison que nous rencontrons, qui a subi denombreuses modifications, était autrefois la maison du théologal, quiétait en même temps curé primitif de Saint-Jacques, d’où le nom deprébendé de Saint-Jacques, que l’on rencontre dans les actes.

Tout près de cette maison, qui porte maintenant le n° 41, à l’endroitmême de la demeure de Mme Raffit, s’élevait au XVIe siècle une petitemaison dans un jardin qui appartenait, en 1518, à noble vénérable etdiscrète personne messire Jean de Mannoury, prêtre, protonotaireapostolique, chanoine de Lisieux. Ce jardin faisait partie desimmeubles grevés d’une rente constituée par ce chanoine, poursatisfaire à une fondation faite par lui en l’église Saint Jacques,ainsi que nous l’avons vu plus haut.

Le 19 mars 1539, il vend cette propriété à Guillaume Lehérichon,licencié ès droits, avocat de cour d’église à Lisieux, moyennant 115livres tournois. Les abornements cités dans l’acte de vente sont trèsintéressants en ce sens qu’ils permettent de situer d’une manièreprécise le manoir de Cormeilles, dont de Caumont recherchaitl’emplacement, lorsque parut sa très intéressante Statistiquemonumentale du Calvados. Le jardin en question était borné, dit letexte, d’un côté, le prébendé de Saint Jacques ; d’autre côté, lemanoir de Cormeilles appartenant à Martin Legras ; d’un bout, lesmurailles de l’enclos de la ville ; et d’autre bout, ladite rue duBailly. Or, nous savons, par un acte du 8 octobre 1457, que le manoirde Cormeilles servait d’abornement à un jardin dont on ne connaissaitpas l’emplacement. Maintenant qu’il est permis de situer exactement cejardin, on peut affirmer que le manoir de Cormeilles se trouvait êtrela troisième demeure sur ce côté de la rue, sur l’emplacement actueldes propriétés de Mmes Raffit et Duputel. A la fin du XVIIe siècle, cemanoir appartenait à la famille de Semilly. Il est probable que son nomlui venait de l’abbaye de Cormeilles, à laquelle, il avait dûappartenir autrefois.

Non loin de là, se trouvait une propriété composée d’une maison, couret jardin qui appartenait, en 1513, à messire Jean Pichon, curé deVaudeloges ; elle était baillée, depuis le 24 juin 1500, à messireJehan Le Pain, curé de Mesnil-Mauger. Ce dernier la remit aupropriétaire le 4 août 1513. Les abornements de l’immeuble sont : d’unbout, les murs de la ville ; d’autre bout, la « rue de Baillif » ; d’uncôté, les héritiers de maître Nicolas Gosset ; et d’autre côté, DavyBoctey, écuyer.

Joignant immédiatement cette propriété, se trouvait un autre manoiravec jardin que, le 15 septembre 1515, messire Robert Carrey, chanoinede Lisieux, curé de Moyaux, baille à ferme, pour quinze ans, à messireJehan Rochon, curé de Beuvillers, moyennant dix livres tournois par an.Ce manoir était borné, à droite par Davy Boctey, et à gauche par « letripot ».

De ce côté de la rue, mais à un endroit que je ne saurais préciser, setrouvait, en 1528, « une place vide estant en courtil » que GuillaumeDelaballe, bourgeois de Lisieux, vend, le 3 juillet, à messire PierreRochon, prêtre, curé de Sainte-Marguerite-des-Loges, et à messire IsaacRochon, chapelain de la chapelle Saint-André en la cathédrale,moyennant cent livres tournois. Ce terrain était borné, d’un bout, parla rue ; d’autre bout « le terruer de la ville » et des autres côtéspar le vendeur et les acquéreurs.

En avançant de ce côté, vers la Grande-Rue, on remarquera les rageursde la sablière qui orne le n° 33 qui est un ancien manoir replâtré.

Au n° 29, curieuse maison à pans de bois recouverts d’essente, offrantencore deux mascarons du XVIe siècle. Le n° 27 est un ancien manoir enpartie de pierre, le reste recouvert d’ardoises. Le long de la base enmaçonnerie court une grosse moulure torique. La porte à l’ogivesurbaissée conserve un dispositif ancien assez intéressant : une petitebaie, aujourd’hui bouchée, placée en dessus, permettait à l’habitant devoir qui demandait l’entrée en frappant du heurtoir. De curieux boutsde poutres à faces grotesques égayent la façade.

La maison du n° 25 offrait jadis un intéressant appareil de briques etpierres, rappelant le XVIe siècle ; elle a été odieusement replâtrée en1915.

Les autres maisons de la rue conservent encore des parties anciennesque l’antiquaire découvre toujours, mais partout le plâtre a triomphéet les parties intéressantes sont cachées sous cette robe qui fut jadisblanche, mais qui aujourd’hui est devenue horriblement sale.

Disons pour terminer que le bureau de la Poste aux lettres étaitétabli, en 1791, dans cette rue. M. Legendre père en était alorsdirecteur.

II. La Rue au Char

Comme la précédente, cette rue est une ancienne voie de la ville quiremonte à une assez haute antiquité. La première mention que j’enconnais remonte à l’année 1292. Au XVe siècle, elle était appelée rueCadoc, au moins jusqu’à l’emplacement de la fontaine de ville, dont onignore actuellement l’emplacement mais qui, en 1321, était près lamaison de Guillaume de La Fontaine, près de l’héritage de GuillaumeBaston. Le reste de la rue, jusqu’à l’église Saint-Jacques, s’appelaitrue de l’Ormerie. Ce nom de l’Ormerie s’est encore appliqué à une autrerue de notre ville, la rue Etroite, que nous retrouverons quand nousnous occuperons de la Grande-Rue. Dingremont, qui s’est un peu occupéde l’origine des noms de nos rues, dans un petit opuscule très rare,pourtant imprimé à Lisieux en 1834, ne parle pas de ce nom. A uneépoque que je ne saurais déterminer, elle fut appelée rue au Chat. Elleest ainsi désignée dans le recensement, fait en 1775, parl’administration municipale, pour le logement des militaires et depuis,elle a été nommée rue au Char par corruption de son dernier nom.

En venant de la rue Olivier, nous trouvons à notre droite, dans la rueau Char, une des ailes de l’Hôtel de Ville, une petite cour et lethéâtre. Au moyen âge, on trouvait dans ces parages le manoir official.C’était le bâtiment où l’évêque exerçait sa juridiction ecclésiastique; on l’appelait aussi « court espirituelle ». Ce manoir occupait lefond d’une vaste cour dont l’accès était par la rue au Char et dontquelques dépendances confinaient à la Grande-Rue. Deux anciens textesprécisent son emplacement dans la rue Cadoc, l’un du 21 juillet 1321,l’autre du 13 juillet 1445 : « la cour et juridiction espirituelle demondit seigneur... en la rue Cadoc ».

De ces constructions qui devaient être d’une certaine importance, ilsubsiste encore d’intéressants vestiges qu’il faut aller chercher aufond d’une allée de la Grande-Rue, près de M. Dutheil, coiffeur. Aprèsbien des détours, on parvient en face d’une construction de pierre,avec fenêtres à meneaux crucifères qui annoncent le XVe siècle.L’étroitesse de l’allée ne permet malheureusement pas grand recul pourse rendre compte de l’importance de ce manoir qui a encore grand airmalgré l’état de délabrement dans lequel le laisse son propriétaireactuel.

Un autre texte du XIVe siècle signale deux maisons dans cette rue,l’une se trouvait de ce côté de la rue, devant la poissonnerie, etappartenait aux héritiers d’Auberede la Seynière, près la maison deGuillaume Du Bois ; l’autre se trouvait du côté opposé, en face lemanoir official et appartenait aux héritiers de Durand Baudri.

Sur l’emplacement du théâtre actuel s’élevait autrefois une joliemaison bâtie dans la seconde moitié du XVIe siècle, postérieurement àl’édit de Henri II qui défendait aux habitants de construire leursmaisons en encorbellement. Ce joli logis, dont on trouve unedescription dans le journal Le Normand du 25 avril 1857, a servi endernier lieu de magasin aux pompes à incendie. Sa démolition remonte à1857 et, dans les substructions de cette maison, on a trouvé lesvestiges d’un four romain, des médailles romaines et une monnaied’Henri VI d’Angleterre, frappée à Tours. Heureusement que le crayondes artistes nous en a conservé le souvenir ! Elle fut dessinée au moisd’août 1856 par M. Verdier, architecte, à la même date par GeorgesBouet et Raymond Bordeaux ; le dessin de ce dernier, un Lexovienillustre, est conservé dans un de ses Albums qui se trouvent déposés auCabinet des manuscrits de la Bibliothèque nationale.

Au n° 8 actuel se trouve une allée connue sous le nom d’allée du Diable; elle rejoint l’ancienne rue Haute Boucherie.

Je ne cite que pour mémoire les coquets jardins des nos 10 et 12 et jem’arrête volontiers quelques instants devant ce dernier. Importanteconstruction du XVIIe siècle ; elle offre de curieux arrangements demonuments anciens et l’intérieur a été décoré avec beaucoup de goût parun artiste sculpteur, qui excelle dans l’art du pastiche des chosesanciennes : M. Piquot.

Il faut parvenir jusqu’au n° 30 pour trouver un joli groupe de deuxvieilles demeures de la fin du XVIe siècle. Ce groupe a été trèsmodifié ; primitivement, il ne devait comporter qu’un rez-de-chausséetrès élevé et le second étage actuel devait être le premier alors.

A remarquer surtout un aspect d’une partie de la construction assezrare à Lisieux : la partie inférieure de pans de bois est fortifiée depart et d’autre par des décharges au-dessous de la corniche d’appui desfenêtres. La porte, au linteau en plate-bande à coussinets arrondis,relevé par des moulures en accolade, à décoration torique et à culots,est très curieuse.

Si nous revenons maintenant vers la Grande-Rue, un rapide coup d’oeilnous montre que l’ensemble de ce côté a été modernisé, modifié, refait.Derrière les plâtrages de beaucoup de ces demeures, on retrouverait lesantiques colombages et peut-être même des sablières sculptées. Deuxmanoirs nous retiendrons quelque peu, le manoir de la Rose et le manoirde la Licorne.

L’hôtel de la Rose est cité dans un acte du 20 décembre 1456, il y estainsi désigné : deulx masures et deulx maisons joignantes ensemble...dont l’une d’icelles maisons est nommée l’ostel de la Rose assises...en la rue de l’Ormaerie ». Il est de notoriété publique que l’ancienhôtel de la Rose, aujourd’hui démoli, occupait l’emplacement de l’hôtelde Normandie qui occupe des constructions en briques et pierre du XVIIesiècle. Le soubassement en pierres de taille moulurées de cet hôtel,pourrait être celui de l’ancien manoir de la Rose.

Non loin de là se trouvaient deux maisons contigües dont l’une estvendue, le jeudi 3 novembre 1528, par Pierre Davy, écuyer, agissantcomme tuteur des enfants de Perrin Le Jumel, à Guillaume Cucuel, dumétier de pelletier. Elle est ainsi bornée : d’un côté, Hamon Duhamel,avocat de cour laie ; d’autre côté, Jehan Dehors et Jehan Gadeseel ;d’un bout, Henri Lefèvre ; d’autre bout, la rue au Chat. L’autre maisonappartenait, en 1531, à Jacques Lefebvre, praticien en cour laie qui,le 6 septembre de cette année, vend à Mathieu Blondot, du métier decarreleur, autrement dit cordonnier, une chambre « estant sur la sallede bas de ladite maison ».

Un peu plus loin, touchant au manoir de la Licorne, dont je parleraiensuite, se trouvait une maison qui a fait l’objet, le 5 juin 1615,d’un acte que je résume ainsi : Aux plès de meubles tenus à Lisieux parPierre Hue, écuyer, sieur de Cricqueboeuf, docteur ès-droits, baillivicomtal de Lisieux, est comparu Jacques Vattier, marchand, bourgeoisde Lisieux, représenté par Me Charles de La Reue, écuyer, avocat,lequel nous a remontré que par contrat passé devant les tabellionsroyaux de Bernay, le 4 novembre 1614, Marie Ledou et Pierre Piquot luiavaient vendu un corps de logis et maisons, sis et assis paroisseSt-Jacques, en la rue au Chat. Cette maison était alors presqueinhabitable et il était urgent d’y faire des réparations tant decharpenterie, maçonnerie, horderie, couverture que autres. Il avaitrequis plusieurs artisans de dresser un état de leurs travaux àexécuter, ce qui ressort d’un procès-verbal de Guillaume Le Chevallier,sergent ordinaire en ce bailliage, en date de 5 mai 1614, montant à 269livres 16 sols. Il avait été autorisé à faire « bannyr » au rabaislesdites réparations. Deux criées avaient été faites à ce sujet, l’uneau marché de Lisieux, l’autre à l’issue de la messe paroissiale deSaint-Jacques. A ces deux criées, Guillaume Le Chevallier avait donnélecture du mandement et demandé si quelqu’un voulait exécuter cetravail au rabais de la somme portée au procès-verbal. Thomas Cocquerelmit à prix le travail pour 265 livres et Lucas Hiron à 260. Ce dernieren fut chargé et il devait le terminer pour « le jour de saint Michelprochain venant ».

Le numéro 5 actuel est une très belle construction du début du XVIesiècle, dont la partie inférieure a été refaite au XVIIe. Les poteletset les pans de bois sont sculptés d’imbrications et de feuillage ; defines corniches à moulures complètent l’ensemble. L’entre-colombage aété rempli par des tuileaux roses disposés en arêtes de poisson. Il estregrettable que les fenêtres primitives aient disparu ; leurtransformation a fait perdre son charme à ce joli manoir. Sur les pansde bois de la façade dominant la rue se trouvent sept écussonsaujourd’hui frustes, on y retrouve les trois fleurs de lys de France.

La partie nord de la cave de ce logis était autrefois voutée d’ogives ;il ne reste plus aujourd’hui que des départs d’arceaux reposant sur sixcolonnes.

La plus ancienne mention que je connaisse de ce manoir est une fieffedu 11 février 1292, par Jean le Vicomte, écuyer, à messire Nicolas deVilledieu, prêtre ; il est ainsi désigné dans l’acte dont je traduis letexte latin : un manoir avec ses édifices, situé paroisse Saint-Jacquesde Lisieux, entre le chemin de la poissonnerie et la rue du Bailly. En1460, il était habité par Jean Le Muet, personnage important à Lisieuxau XVe siècle. En effet, on le trouve comme vicomte d’Orbec sous ladomination anglaise de 1447 à avril 1448 au moins ; en 1449, il futsous-sénéchal de l’évêque et prit part, en cette qualité, à côté deThomas Basin, à la reddition de la ville à Dunois. En 1515, ilappartenait encore à un descendant de cette famille puisque, le 12juin, Jacques Le Muet, seigneur de Forges, le baille en échange àMartin Lefèvre, demeurant paroisse Saint-Jacques. L’immeuble est ainsidésigné : les maison, manoir et pourpris en toutes choses, nommé lemanoir et maison de la Licorne. Les abornements sont alors les suivants: d’un côté, les héritiers Lecorps et maître Jehan Herembourc, prêtre,curé de Sassay ; d’autre côté, les héritiers Jehan Desbois, RobertRegnault, un nommé Legrand et la Grande-Rue de Lisieux ; d’un bout, larue où sied la cour et l’official de révérend père en Dieu mons. deLisieux ; d’autre bout, Jehan Boutey, Jehan Lebourgeois et autres. Lebailleur reçoit en échange une rente de vingt livres tournois à prendresur plusieurs bourgeois.

Au XVIIe siècle, cette propriété avait été morcelée, puisque, le 14mars 1630, devant Jacques Gosset, sergent au bailliage vicomtal deLisieux, Jacques Le Rebours, ayant épousé Marie Cottis, se présente, aunom de sa femme, pour exercer le retrait lignager de « plusieursmaisons assises dans le manoir de la Licorne, consistant en une cave,une salle, chambre grenier, partie d’un jardin et de la cour duditmanoir, qui avaient été vendus à Michel Hesbert, le 8 janvier de lamême année.

Pendant longtemps, le manoir de la Licorne fut une hôtellerie, souventcitée dans les documents anciens, « passé à Lisieux en l’hostellerie dela Licorne » lisons-nous dans de vieux contrats. Ce ne fut qu’au XVIIIesiècle que ce manoir devint une maison bourgeoise.

Au moyen-âge, la Poissonnerie, souvent mentionnée dans le cartulaire deThomas Basin, se trouvait non loin de ce manoir, sur une des placescontigues au manoir de la Licorne.

III. - Etablissement d’une fontaine dans une maison de la rue du Bailli en 1646

L’accord dont il va être question nous apprend quelle était la marche àsuivre, au milieu du XVIIe siècle, pour obtenir de la ville uneconcession d’eau à titre personnel. Le fait de l’établissement d’unefontaine dans la maison d’un particulier n’était pas un cas isolé, nousen avons la preuve par le texte qui fait l’objet de cette note.

Une requête, sollicitant cette autorisation, adressée aux conseillerset échevins de la ville, suffisait alors et ceux-ci, en vertu despouvoirs à eux donnés par les habitants de la ville, statuaient surcette réquisition.

C’est ainsi que, le 22 juillet 1646, comparaissaient devant lestabellions de Lisieux Jean Costentin sieur du Besneray, Marin LeHéribel sieur de la Couture, Pierre Le Coq et Robert Desperrois,avocats, conseillers et échevins de cette ville de Lisieux et RobertVimenault, procureur syndic d’icelle ville lesquels, vu la réquisitionà eux faite par Me François de la Morlière, grenetier au magasin etgrenier à sel de Lisieux, tendant à obtenir la permission de prendre «la grosseur d’un pois » de l’eau du canal qui coulait et passait par larue du Bailly, allant à la fontaine devant l’église Saint-Jacques etce, au droit de la maison dud. sieur de la Morlière, sise en la rue duBailli, afin de faire un fontaine à sadite maison à tel endroit qu’ilaviserait bien être pour la commodité d’icelle.

Les édiles d’alors firent bon accueil à la requête du sieur de laMorlière et décidèrent qu’au préalable que l’échantillon de la «grosseur d’un pois » serait mis pour étalon dans l’hôtel commun de laville et que les travaux seraient fais aux frais du requérant.

Ceci posé, il fut permis à Guillaume Godart, alors fontainier desfontaines de la ville, de délivrer de l’eau au sieur de la Morlièrepour faire une fontaine en sa maison à l’endroit qu’il jugera à propos,à ses frais et dépens. En considération de quoi, ledit sieur se soumitfaire et payer au corps commun de la ville la somme de quatre livres derente par chacun an, premier payement commençant de cejourd’hui en unan et pour après continuer à toujours, sans racquit.

Le concessionnaire devait en outre entretenir, bien et duement à sesfrais le canal par lequel l’eau flura dans sa maison à l’avenir, depuisle gros canal de lad. rue du Bailly jusques à sa maison, pour jouir,lui et ses successeurs et ayant cause de lad. liberté.

Une dérogation à ce droit était pourtant prévue : au cas que lesfontaines de lad. ville fussent altérées et que le public en souffritdu préjudice et incommodité, led. sieur de la Morlière et les siensétaient tenus retrancher led. cours d’eau ainsi et à proportion que lesautres des maisons ayant le même droit.

Comme garantie de cet accord, les conseillers engagèrent les biens dela ville et le sieur de la Morlière, les siens propres, présents et àvenir.

L’acte fut passé après midi, à Lisieux, en l’hôtellerie de la Licorne,en présence de Paul de Chandefolle, écuyer, sieur de Haute Vigne,receveur au grenier à sel de Lisieux et Jean Costard, grenetier aud.grenier, demeurant tous deux à Lisieux, qui signèrent l’acte en qualitéde témoins.

IV. Contrats d’apprentissage lexoviens au XVIIe siècle

Les brevets ou contrats d’apprentissage sont des documents précieuxpour l’étude de la condition des personnes, des apprentis, à une époquedéterminée. Le Comité des travaux historiques en a reconnu l’intérêt etil a toujours engagé les historiens à les recueillir autant quepossible, reconnaissant ainsi tout le parti qu’on peut en tirer pourl’histoire des corporations. J’en ai recueilli un certain nombreintéressant notre ville. J’ai pensé qu’il ne serait pas sans intérêt devous en faire connaître quelques-uns.

Le brevet ou contrat d’apprentissage était un acte par lequel unparticulier, pour apprendre un métier, s’obligeait à demeurer pendantun certain temps, chez son maître, aux conditions énoncées entre eux.

Le brevet ou contrat pouvait être fait sous signature privée, mais ildevait être enregistré par le syndic de la communauté sur un registrespécial.

Le temps de l’apprentissage ne devait commencer à courir que du jour del’enregistrement du brevet.

Si le brevet ou contrat venait à être annulé, soit du consentement desparties, soit par le décès du maître ou par jugement, l’apprentipouvait achever son apprentissage chez un nouveau maître ; en ce cas,le nouveau brevet était transcrit sans frais sur le registre de lacommunauté.

L’apprenti qui avait pris un engagement avec un maître ne pouvait lequitter avant le terme de son engagement, sans en avoir obtenu congépar écrit, sauf celui qui n’était pas payé de son salaire ou qui avaità se plaindre de son maître ; il pouvait dans ce cas recourir au jugede police pour obtenir, sans frais, un billet de congé.

Le contrat d’apprentissage comprend ordinairement alleu par l’apprenti,quand il est en âge, ou par le père ou la mère de l’apprenti, dans lecas contraire, à servir le patron ; ce dernier s’oblige toujours àmontrer son métier, le mieux qu’il pourra et autant que l’apprentipourra comprendre ; lui fournir toutes ses nécessités de manger, boire,coucher, lever, feu, lit, gîte, logement, sauf le pain que l’apprentidevait toujours quérir à ses frais. Quelquefois, le patron n’était pastenu à ces obligations, les parents s’engageant à entretenir leur fils.Cette clause était toujours indiquée au contrat.

Le patron avait toujours à son profit le travail de l’apprenti, aumoins durant les six premiers mois. Après ce délai, il pouvait recevoirun paiement, toujours indiqué au cours de l’acte qui lui était servirégulièrement chaque semaine. Le délai d’apprentissage est toujoursstipulé ainsi que la somme qui devait être fournie au patron pourl’accomplissement du contrat.

Les actes dont je vais vous entretenir contiennent à peu près tous cesdispositifs ; ils sont passés devant notaire, en présence de deuxtémoins, généralement étrangers à la corporation.

Voici d’ailleurs le texte d’un de ces contrats qui vous en fera mieuxsaisir l’ensemble et comprendre les dispositifs que je viens designaler :

« Du jeudi 26 juillet 1640.

Furent présens Guillaume Boscaige, le jeune, du mestier de tisserand endrapperie, demeurant à Saint-Désir de Lisieux, d’une part, et JeanDemasures, fils Thomas, demeurant aud. Saint-Désir, âgé de plus devingt ans ainsy qu’il a dit, lesquels confessèrent avoir fait et fontentre eux l’alleu et marché qui enssuit, par lequel, pour trois ans,qui ont commencé dès le jour Saint Clair dernier passé et qui finirontde dens trois ans aud. jour, led. Demasures s’est alloué et alloue aud.Boscaige pour serviteur et apprentif dud. mestier de tisserand, auquelpendant led. temps il lui pourra monstrer et enseigner led. son mestierau mieux qu’il pourra et que led. apprentif le saura comprendre, et luiquérir et fournir tous ses nécessaires de boire, manger, coucher,lever, feu, lit, giste et maison, le tout raisonnablement, excepté queled. apprentif se querra son pain. Ce fait au moyen que led. Boscaigese submet paier aud. apprentif, par chaque jour ouvrable de la premièreannée, deux solz, et les deux dernières années aussy pour chaque jourouvrable, deux solz six deniers, que led. Boscaige promet paier à lafin de chaque semaine aud. apprentif à l’équipollent des jours qu’ilaura travaillé pendant icelle sepmaine, qui a promis servir bien etdeuement son maître. Et à ce tenir obligèrent l’un et l’autre leursbiens et héritages, présens et à venir. Passé après midy aud. Lisieux àl’escriptoire, en présence de Nicolle de Fervacques et Pierre Gaultierdud. Lisieux, témoins qui ont, avec lesd. parties signé. »

La durée de l’apprentissage variait suivant les professions ; ainsi jetrouve :

Un an : Toilier, tondeur en draperie.

Deux ans : Boulanger, chapelier, chandelier, cirier, cordonnier,drapier.

Trois ans : Armurier, tisserand.

Quatre ans : Passementier.

La somme qui devait être payée au maître, suivant les termes ducontrat, s’élevait :

Armuriers, 75 livres.
Boulangers, 10 livres.
Chapeliers, 45 livres.
Chandeliers, 30 livres.
Cordonnier, 90 livres.
Drapier, 20 livres.
Passementier, 12, 40 livres.
Toilier, 18, 25, 30 livres.
Tondeur en draperie, 15, 20 livres.

Ces sommes se payaient ordinairement en deux termes, toujours spécifiésau cours de l’acte.

Je n’ai trouvé de gain attribué à l’apprenti que chez les tisserands etles toiliers.

Chez les premiers, 2 sols par jour ouvrable pour la première année et 2sols 6 deniers pour les autres ; ou 4 sols par jour pendant la premièreannée et les autres suivant le nombre de pièces de frocs qu’ilexécutait.

Chez les toiliers, la moitié de la besogne qu’il faisait ou six mois deson travail.

Voici maintenant l’indication de quelques contrats d’apprentissage dontj’ai recueilli les textes :

Armurier. - Le 28 novembre 1645, Jean de Loillerey, du royaume deNavarre, à présent demeurant à Lisieux, se soumet et oblige commeapprenti envers honnête homme Antoine Bourgeois, armurier, bourgeois deLisieux, paroisse Saint Germain ; c’est le neveu de Marin Bourgeois,l’artiste lexovien, dont notre confrère, Georges Huard, a esquissé labiographie, dans notre Bulletin de 1913.

Boulanger. - Le 24 août 1646, Pierre Vallois, du métier de boulanger,s’oblige envers Olivier Rosey, bourgeois de Lisieux, à apprendre lemétier de boulanger à son fils.

Chapelier. - Le 22 octobre 1640, Guillaume Verneuil, chapelier,demeurant à Lisieux, reçoit de Nicolle Le Camus, bourgeois de Lisieux,la personne de Antoine, son fils, comme apprenti et serviteur.

Chandelier. - Le 14 mai 1699, Robert Dubois, maître chandelier,cirier, droguiste, s’engage à apprendre son métier à Henri Hesbert,bourgeois de Lisieux.

Cordonnier. - Le 14 octobre 1698, Guillaume Mariolle, maîtrecordonnier à Lisieux, s’engage envers Jacqueline Gallet, veuve de LouisSeigneur, à apprendre son métier au jeune Henri Seigneur.

Drapier. - Le 28 avril 1646, Jean Le Bas sieur du Long Parc, marchanddrapier en cette ville de Lisieux, s’engage envers Jehanne Le Héribel,veuve de Jacques Duhamel, à apprendre son métier au jeune JacquesDuhamel.

Passementiers. - Le 17 juillet 1640, Nicolas Bence, passementierdemeurant à Lisieux, s’engage envers Marie Roussel, veuve de NicoleCottin, à apprendre le métier de passementier à Nicole Cottin, fils delad. veuve. Le 26 décembre 1640, Louis Vyot, passementier àSaint-Désir, s’engage envers Pierre Vattier, fils de feu Guillaume, àapprendre à Nicolas Vattier, le métier de passementier. - Le 15septembre 1641, Etienne Paisant, demeurant à Saint-Désir, s’engageenvers Gabrielle Petou, veuve de Louis Namps, à apprendre le métier depassementier à Pierre Namps.

Tisserands. - Le 26 juillet 1640, Guillaume Boscaige, le jeune, dumétier de tisserand, demeurant à Saint Désir, s’engage envers JeanDemasures, fils de Thomas, âgé de plus de vingt ans, demeurant aud.Saint Désir, pour lui apprendre son métier. - Le 4 février 1699, LouisHéribel s’engage vis à vis de Pierre Mordant, pour le même objet.

Toiliers. - Le 16 juillet 1640, Denis Bence, maître du métier detoilier, s’engage apprendre son métier à Jacques Le Coge, fils deRichard, demeurant à Lisieux. - Le 2 novembre 1646, François Gossets’engage envers Jacques Desvaux à apprendre son métier à JacquesLeclert, de Lisieux. - Le 9 mai 1699, André Boudier s’engage enversMartin Allaire, de Lisieux. - Le 8 juin 1699, Jean Marie s’engageenvers Robert Gondouin, demeurant paroisse Saint-Jacques. - Le 12 août1699, Alexandre Morin s’engage envers Paul Depoix, demeurant à Lisieux,d’apprendre le métier à son fils Pierre.

Tondeurs en draperie. - Le 23 décembre 1646, Robert Lemonnier, dumétier de tondeur en draperie, demeurant paroisse Saint-Jacques,s’engage envers Robert Duval, bourgeois de Lisieux, d’apprendre lemétier à son fils Pierre. - Le 27 décembre de la même année, PhiliponDelalande, demeurant paroisse Saint-Germain, s’engage envers LouisMallais, tisserand de lad. paroisse.

V. Le mobilier d’un Chapelain de Lisieux en 1774

Le 6 janvier 1774, décédait à Caen, messire Louis-Roger Borey,chapelain de la première portion de la chapelle Notre-Dame fondée en lacathédrale de Lisieux.

Les Insinuations, registre XXIX (Edit. t. IV, p. 513, 562)fournissent quelques détails biographiques sur ce personnage. Noussavons qu’il était fils de Louis-Roger Borey et de Catherine Michel, etoriginaire de la paroisse de Cerisy Belle-Etoile, du diocèse de Bayeux.

Le 24 septembre 1747, il reçut la tonsure et les ordres mineurs.L’année suivante, le 2 juillet, étant acolyte, il est reçu maîtreès-arts en l’Université de Caen. Le 3 mars 1751, le recteur de cetteuniversité lui octroie des lettres de Quinquennium et, le 18 septembrede la même année, il est ordonné prêtre. Ce fut le 5 janvier 1763 - ilétait alors titulaire de la chapelle St-Vivien en la cathédrale - que,par suite de la résignation de messire Alexandre Paris, il obtint lacollation du bénéfice de la première portion de la chapelle Notre-Dame,dont il fut mis en possession le jour-même par le doyen du Chapitre,bénéfice qu’il conserva jusqu’à sa mort survenue, comme nous venons dele dire, le 6 janvier 1774.

Ce chapelain habitait à Lisieux, près la porte de la Chaussée, unemaison comprenant cuisine, laverie, salle, deux chambres, deuxcabinets, deux greniers sur cour, jardin, cave, caveau et écurie.

Dès le 8 janvier, Me Louis-Jacques Daufresne, notaire, garde notes duroi à Lisieux, était requis par le procureur fiscal des hautes justicesdu Chapitre, doyenné, dignités et prébendes de la cathédrale, de setransporter au domicile du défunt pour y apposer les scellés sur lesarmoires, coffres et faire l’inventaire des meubles et effets, pour lasauvegarde des héritiers absents, suivant l’ordonnance du bailli deshautes justices et prébendes, en présence des sieurs Pierre Pesnel,praticien, et Pierre Gervais, domestique du chanoine Vigneral.

Cet inventaire après décès, très détaillé permet de se faire une idéeexacte de la demeure d’un homme d’église de condition modeste au XVIIIesiècle. La demeure de messire Borey était loin d’être luxueuse, necontenant aucun meuble précieux, aucun objet d’art, sauf deux estampesencadrées, prisées d’une façon dérisoire. L’examen de son mobilierdénote un personnage de condition ordinaire, menant une vie calme etpaisible dans un intérieur presque monacal. Nous savons pourtant que cechapelain avait l’habitude de priser, qu’il jouait au tric-trac etqu’il exécutait sur le violon menuets et contre-danses, ainsi que leprouvent certains passages de l’inventaire que nous allons parcourirtout-à-l’heure.

Peu de meubles meublants, mais en revanche une quantité de bibelotssans grande valeur, ce qui explique le prix relativement peu élevéauquel se monte l’inventaire : 1566 livres, 3 sols, 3 deniers pour toutle contenu de la maison.

L’inventaire nécessita cinq journées de vacation : les 8 et 9 janvier,6, 7 et 9 septembre 1774.

Le samedi 8 janvier, le tabellion et ses témoins se présentèrent audomicile du défunt où ils furent reçus par Marie Samson, veuve dePierre Quesnay, au service de messire Borey depuis huit ans. Cettepremière journée fut entièrement consacrée à l’apposition des scellés.Le lendemain dimanche, les opérations de l’inventaire proprement ditcommencèrent. La veuve Quesnay avait fait venir en vue du service etpour la seconder, Jacques Brillant domestique des Jacobins.

On commença d’abord par la cuisine, dans laquelle on trouva : sur uneplanche au dessus de la cheminée, une lanterne en fer blanc, un fer àrepasser et une saunière en bois. Sur le potager, qui occupait le côtédroit de la cheminée, quatre pots de terre. Sur une planche, au-dessus,un petit chandelier de cuivre rouge et un autre de tôle à pomme decuivre jaune. A gauche de la cheminée, un tourne broche avec sescontre-poids. Dans le foyer, une garniture complète. Une table ovale àpieds tournés, quatre chaises, deux livres de lin peigné, un rouet etun panier d’osier, qui furent réclamés par la veuve Quesnay. Dans unbuffet à quatre panneaux : une casserole de terre grise, un gobelet deverre blanc, une cuiller d’étain, une fourchette de fer, deuxserviettes de double oeuvre et un pot de faïence à anse et couvercle.

Dans la laverie, attenant à la cuisine, il y avait : une écuelle deterre grise, une bouteille de terre, deux mauvaises assiettes defaïence blanche, une bouteille de grès, un grand pot de tallevende danslequel il y avait environ quinze livres de beurre salé, cinq bouts deplanches, un panier d’osier, trois jambons et une andouille.

De là on passa dans la chambre de la domestique dont le mobilier luiappartenant ne fut pas estimé, on se contenta d’inventorier troischaises de paille, trois poches de grosse toile contenant de l’avoine,du son et de la farine d’orge.

Dans le grenier au-dessus, on trouva : un bidet de bois, deux mauvaisesboîtes de bois blanc, une tablette, un tréteau, un mannequin d’osierdans lequel il y avait dix bouteilles de gros verre et environ unesomme de charbon de forge.

Dans un autre grenier à côté, prisée fut faite de treize tablettes debois, un fauteuil de paille, un oreiller, neuf bottes de foin, deuxpanneaux de planches avec leurs vitres, cinq perches de bois et sixfaîtiers de terre.

Descendant ensuite dans la cour, on nota au passage : cinq poules, unbillot, un seau de bois, deux poches, une cruche de terre. Sous lehangar, deux quarterons de bois à brûler et, près de la porte, un petittas de briques et de pavés. Dans l’allée : une échelle, deux billots,un X et différents morceaux de bois à brûler près desquels il y avaitun garde-manger en toile et bois.

Etant entrés dans la cave, il y fut trouvé : un petit feret contenantenviron dix-neuf barils, deux pipes, une feuillette, le tout vide, etune petite cuve. Deux pots de tallevende contenant douze livres debeurre salé.

Dans un petit caveau attenant : dix-huit bouteilles de gros verre,d’une pinte, pleines de vin rouge.

Traversant ensuite le jardin pour parvenir à un aistre de maison àusage d’écurie, il ne s’y trouva qu’une mangeoire et son râtelier, unepetite échelle, une brouette, du bois à brûler, deux pots de terre danslesquels étaient deux oeillets et un tas de rames à pois.

L’inventaire s’arrête alors pour ne reprendre que huit mois plus tard,le mardi 6 septembre, à la requête de messire Pierre-André Barnabé deGuernon, chevalier, seigneur et patron de Ranville et d’Ecajeul,demeurant en son château de Ranville, acquéreur des biens, meubles etimmeubles de feu Louis-Roger Borey, par acte sous seing privé en datedu 10 septembre 1773, et curateur de la personne et des biens du frèredu décédé, par sentence rendue au bailliage de Caen le 12 février 1774.

Le seigneur de Ranville était alors représenté par son filsRoger-François-Barnabé de Guernon, écuyer, mousquetaire du roi dans laseconde compagnie.

Les opérations furent faites en présence de André Maillet, procureurfiscal du Chapitre, messires Edme Boursin et Jean-Baptiste Le Rat,chanoines, députés par le Chapitre, François Morin, Antoine Forest etNicolas de la Perelle, chapelains, et des sieurs Pierre Pinel,praticiens, et Chrysostome Legrand, domestique du chanoine Rambault.

Après avoir reconnu l’intégrité des scellés précédemment apposés, lenotaire reprit son inventaire en commençant par la cuisine. Il secontenta d’inventorier le contenu d’un buffet qui ne renfermait que dela vaisselle en faïence blanche festonnée et à fleurs rouges ou bleues,treize pots à confiture en faïence blanche, un plat rond et unecuillère potagère d’étain commun, un peloton de ficelle, un moulin àcafé et quelques gobelets en verre.

De là, on gagna la chambre de l’abbé, dans laquelle se trouvait : unegarniture de foyer. Sur la cheminée : une brosse à habits, un cornet deplomb, une bobèche de cuivre argenté, une grimace, une petite jatte debois. Un lit, composé de : une paillasse, deux matelas de laine, un litde plume d’oie avec oreiller et traversin, une couverture de laineblanche, une courte-pointe d’indienne et les rideaux de siamoiseflammée doublés d’indienne à fleurs rouges. Une table de chêne à piedsde biche, une table de nuit en chêne, dans le tiroir de laquelle ontrouva une paire de mouchettes, une boîte à poudre à sécher l’écriture,une paire de mitaines grises et deux éteignoirs. Cinq chaises de bois àfond de paille ; un tric-trac garni de deux cornets et de ses dames ;un violon avec son archet, un petit miroir et deux rideaux de toile decoton aux fenêtres.

De chaque côté de la cheminée se trouvaient deux placards ; dans celuide droite, on trouva : une soutane de drap noir avec une culotte deturquoise noire, un plat à barbe de faïence blanche, une boîte àsavonnette, un cuir à repasser, deux petits bocaux remplis de tabac etune caisse de bois blanc renfermant des papiers qui furent inventoriésplus tard.

Dans le placard de gauche : une bourse de cuir contenant 106 jetons decuivre et d’étain, un entonnoir de fer blanc, plusieurs petits bouts debougie, une brosse en racine, une petite bouteille de poche, deuxrabats et sept collets.

Cette chambre était, on le voit, assez peu confortable et réduite austrict nécessaire. Pas de tableaux accrochés aux murs, pas de tapis parterre, une véritable cellule monastique.

Dans un petit cabinet à côté, renfermée dans une armoire, se trouvaientla lingerie et la garde-robe du chapelain. J’y relève : 14 draps demaître, 8 de domestique, une quarantaine de chemises garnies demousseline, 10 doubliers, 94 serviettes, 6 taies d’oreiller, 20chaussons de toile, 4 grands rideaux de toile de coton, 9 essuie-mains,un paquet de fil de lin pesant environ 14 livres, 4 paires de bas, unesoutane, un manteau long de poil, une autre soutane d’étamine, uncamail de gros drap, une chape avec revers de velours cramoisi, uncamail de peau, une aumusse et une demi-livre de bougies. Une petiteboîte en carton peint dans laquelle se trouvaient 23 collets, deuxbonnets de coton, deux tabatières d’écaille, une pelotte de satin etdeux étuis de bois de sainte Lucie. Dans une autre boîte : 8 bâtons decire à cacheter, 4 paquets d’épingles, une paire de gants de coton et 4pelotons de fil. Enfin 56 mouchoirs de coton rouges, bleus et incarnat.Cinq rochets, trois surplis et une ceinture de soie. Comme piècecapitale de tout cet inventaire, il convient de noter 6 cuillers et 6fourchettes en argent armoriées portant de gueules à deux fascesd’argent, estimées 191 livres 16 sols.

Le lendemain mercredi, l’inventaire se poursuit par une salle danslaquelle on trouva des ustensiles de cuisine en cuivre, en fer et enterre ; de menus objets, notamment trois vieilles perruques, troistables, un manchon de peau de martre dans son étui, un parapluie detaffetas cramoisi et sept fauteuils à rayures rouges, jaunes et bleues.

Dans le cabinet où étaient les livres, on commença par inventorier 21bouteilles de gros verre pleines de différentes liqueurs rouges etblanches, deux autres bocaux également pleins de liqueur, un maillet debuis, douze cartes géographiques et sept petits pots de faïence blancheà mettre des confitures.

Puis on procéda à l’inventaire de la Bibliothèque, comprenant 4 vol.in-fol., 40 vol. in-4°, 18 vol. in-8, 439 vol. in-12 et 114 brochures,formant un total de 615 volumes.

L’examen de cette bibliothèque ne réserve pour nous aucune surprise. Lebibliophile le moins exigeant n’y trouverait pas de quoi satisfaire sacuriosité. De tous ces ouvrages désuets, d’intérêt plutôt pratique,bien peu sont connus et consultés aujourd’hui. A signaler pourtant : le Dictionnaire de la Bible de dom Calmet ; l’Histoire de France du P.Daniel ; les Principes de l’Histoire, de Dufresnay ; l’Abrégé, duprésident Hénault ; l’Histoire de France, de l’abbé de Velly etl’Histoire ecclésiastique, de Fleury.

Les autres volumes ne sont que des ouvrages de droit canon, dethéologie, des sermonnaires, des traités de géométrie, d’algèbre, debanque, de négoce, d’agriculture, de cuisine, d’histoire ancienne, untraité des dîmes et des portions congrues.

Ce chapelain avait pourtant l’esprit assez éclectique puisqu’ilpossédait les oeuvres de Virgile, Horace, Lucrèce, Juvénal, Montaigne,le Dictionnaire de la Fable, le Trésor du Parnasse, l’Académie desJeux, les oeuvres de Destouches, Gresset et le Charles XII de Voltaire.

N’oublions pas de citer les Cas de conscience sur la Coutume deNormandie et les Commentaires, de La Tournerie.

Comme livres liturgiques de l’ancien diocèse de Lisieux, nous ytrouvons : le Rituel de Lisieux de 1744, un Processionnal et troisparties d’un Bréviaire.

Dans le même cabinet, on trouva encore deux estampes sous verre dansleurs cadres à bordures dorées, prisées dix sols et un lot de papiersde musique contenant des duos, sonates, menuets et contredanses, estimé12 sols. Les boiseries de la bibliothèque figurent dans l’inventairepour une somme de six livres.

Le vendredi 9 septembre, dernière vacation consacrée spécialement auxpapiers et écritures, mais dont l’inventaire par trop sommaire ne nouspermet pas d’en apprécier l’importance. Nous savons pourtant que sixliasses comprenant 55 pièces en parchemin et papier et plusieurs autresqui furent regardées comme inutiles, furent enfermées dans une caissede bois ficelée et scellée du cachet du notaire, aux armes du roi, surcire rouge.

Huit autres liasses, comprenant 117 pièces en parchemin et papier,relatives à la première portion de la chapelle Notre-Dame, furentréclamées par le sieur Morin, titulaire du bénéfice, et remises ausieur Boursin, chanoine.

Enfin, deux liasses comprenant 21 pièces en papier et parchemin,relatives à la gestion et administration des biens de la Communauté deschapelains pour les années 1766-1771, furent réclamées et remises ausieur La Perrelle, député des chapelains, élu à cet effet.

Le vendredi soir 9 septembre 1774, à 5 heures, les opérations étaientterminées, sur une prisée totale, que nous avons indiquée plus haut, etqui se montait à 1566 livres, 3 sols, 3 deniers, sauf erreur de calcul.

VI. - A propos d’une construction de la rue  de la Chaussée en 1460

Le mardi 18e jour de novembre l’an 1460.

Comme vénérable homme et discrept maistre Guillaume Inger, chanoine deLisieux, pour luy et en nom de vénérables et discreptes personnesmessieurs de chappitre dud. lieu de Lisieux. eust prins et levé uneclameur de gaige-plège envers messire Estienne de la Rivière, prestre.pource que, de nouvel, il avoit entreprins de faire construire etédiffier ung portail maçonné de pierre, auprès et joignant de la maisondud. maistre Guillaume Inger, en préjudice desd. chanoines et chappitreausquelz lad. maison appartient présentement et héréditablement ;icelle maison jouxte, d’un costé, led. de La Rivière, d’autre costé,les jardins de hostes canoniaux que tiennent à présent maistres MichelPallouin et Nicolle Bertin, chanoines dud. lieu de Lisieux ; d’un bout,sur la rue dicte de la Cauchie. Néantmoins lad. clameur gaige-plège,icelui de La Rivière s’efforsoit de faire et accomplir icelui portail,par quoy led. maistre Guillaume Inger avoit levé et fait une clameur deharo. Sur lesquelles choses, leds. parties estoient en voie d’avoirgrant procès ; pour lequel éviter, ils aient sur ce traitéd’appoinctement.

Sçavoir faisons, furent présens vénérables et discreptes (personnes)maistre Guillaume Aubery, Nicolle de Faiel, chanoines dud. lieu deLisieux et ordonnés par led. chappitre, comme ils disoient, et led.Inger, à faire et passer ce qui ensuit, d’une part ; et led. messireEstienne de La Rivière, d’autre part. Lesquelx confessèrent avoir faitfaire, que dit est, contract et appoinctement en la manière qui ensuit.

Cest assavoir que led. portail ainsi encommencé, qu’il est de présent,led. de La Rivière pourra faire parfaire et accomplir, ainsi qu’il esten demeure, sans ce qu’il le puisse autrement eslever plus hault qu’ilest de présent, sans le congié et licence de mesd. seigneurs dechappitre, et aussi led. messire Estienne de La Rivière, ses héritiersou aians cause, seront tenus de pointer les caves de lad. maisoncanonial, pour le temps advenir, en telle manière qu’ils ne porterontaucunement grief, préjudice ou dommage à lad. maison canonial ; maissera tenu, led. de La Rivière ou ses aians cause, en tant que sepourporte sa maison et édiffice, faire faire ung pavement ou cahos quipointeront lesd. caves, en telle manière qu’ils se puissent avancerbien et deuement, et tenir en estat chacun an pour le temps advenir.

Et par ce moien, lesd. commis et depputés, pour eux et en nom quedessus, seront tenus de poier, pour une fois seullement, aud. de LaRivière, la moitié d’iceux cahos ou pavement qui demeure en pur don, etnon autrement, aud. de La Rivière. Et se pour le temps advenir, led. deLa Rivière se voullait autrement édiffier près de lad. maison canonial,faire le pourra, pourveu qu’il ait congié et consentement exprès demesd. seigneurs et chappitre. Témoins : Jehan Racine et GuillaumeVallier. (Arch. de Me Delarue, Lisieux.)

Deux personnages sont intéressés dans cet acte, un chanoine de Lisieux,Me Guillaume Inger, que je retrouve deux ans plus tard, en 1462, le 28août, baillant à ferme pour sept ans, à Jehan Menart, bourgeois deTrun, un manoir avec ses appartenances et terres labourables sis aud.lieu de Trun, et Me Etienne de La Rivière, probablement un chanoine dela cathédrale.

Guillaume Inger, tant en son nom qu’en celui du chapitre, avait levéune clameur de gage-plège, clameur de garantie ou de caution des droitsdu chapitre, contre Etienne de La Rivière qui, récemment, avaitentrepris de faire construire et édifier un portail de pierre près dela maison canoniale de Guillaume Inger. Cette construction était,soi-disant, préjudiciable au chapitre, propriétaire hérédital de lamaison adjacente dont les abornements ne sont malheureusement passuffisamment indiqués. Nous savons pourtant que la maison de GuillaumeInger bordait directement celle d’Etienne de La Rivière, d’un côté, etde l’autre le jardin des hôtes canoniaux tenus alors par Michel Palouinet Nicolle Bertin, chanoines. Elle était en bordure de la rue de laChaussée, précisément à l’endroit où se trouvaient alors certainsmanoirs de chanoines sur lesquels on possède des renseignements plusprécis pour les époques postérieures.

Malgré la clameur de gage-plège levée par Guillaume Inger, Etienne deLa Rivière persistait dans sa volonté de bâtir un portail de pierre ;ce qui détermina Guillaume Inge à faire une véhémente protestation bienconnue en droit normand sous le nom de clameur de haro. On appelaitainsi, chez nous, un usage en vertu duquel on pouvait, sans aucunmandement ni permission de justice faire connaître sur le champ devantle juge la partie de laquelle on avait à se plaindre. Le ministère d’unofficier de justice était inutile pour intenter le haro, il suffisaitque celui qui le criait le fit en présence de témoins et somme sapartie de venir devant le juge.

Cette manière de procéder n’était pas sans amener de complications et,loin de solutionner le conflit, ne faisait que l’accroître. Leschanoines qui désiraient avant tout arranger la chose à l’amiable,eurent recours à un appointement, c’est-à-dire à un jugementpréparatoire, une discussion par écrit, qui pourrait servir à éclairerle juge au besoin.

Deux chanoines, députés par le chapitre, Guillaume Aubery et Nicolle deFaiel, furent adjoints à Guillaume Inger pour faire valoir leurs droitsen présence d’Etienne de La Rivière. C’est alors qu’intervient entreeux le contrat qui fait l’objet de cet acte et qui semble bien avoirterminé le différend.

Le travail de maçonnerie et de construction, entrepris par Etienne dela Rivière, était déjà très avancé puisque nous apprenons par lecontexte « qu’il pourra le parfaire et accomplir, sans qu’il le puisseautrement eslever plus haut qu’il est de présent, sans le congié etlicence du chapitre ». Il s’agit donc bien d’une construction privée,sur une propriété étrangère à celle du chapitre, puisque les héritiersou ayant cause d’Etienne de La Rivière sont mis en jeu. Il estdifficile de préciser la nature du conflit et de savoir dans quellemesure la construction entreprise par Etienne de La Rivière étaitpréjudiciable au chapitre. L’élévation de cette construction entrecertainement en ligne de compte, comme nous venons de le voir, mais ildevait y avoir aussi une question d’alignement, puisque l’appointementparle de limites, de bornes, que led. de La Rivière devra placer prèsdes caves de la maison canoniale. Bien plus, il devait faire établir lelong de sa maison, une bordure en cailloux ou un pavement pour borneret protéger les caves du chapitre. Ce dernier ne prétend pas luiimposer bénévolement cette dépense puisqu’il s’engage à lui en payer lamoitié, lui laissant en pur don la propriété de ce pavement. Enfin,dans le cas où il entreprendrait de nouveaux travaux, il devrait, aupréalable, obtenir le consentement exprès du chapitre. Les choses enrestèrent probablement là, je n’ai pas encore trouvé d’autres pièces serapportant à cette affaire qui fut sans doute solutionnée par cetappointement.

Quant à la construction en question, on serait tenté, de prime abord desonger à ce manoir en pierre dont la tour s’élève encore à l’entrée dela rue de la Chaussée ; mais cette identification, si séduisantequ’elle puisse être, n’est pas suffisamment autorisée et ne méritequ’une considération très relative.

VII. - Guillaume Morisset Archidiacre de Gacé et ses Fondations à la Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux : 1602-1609

Guillaume Morisset, qualifié dans les anciens actes de « prêtre,archidiacre de Gacé, chanoine prébendé de la prébende de Formentin »,peut être regardé comme un des insignes bienfaiteurs de l’églisecathédrale Saint Pierre de Lisieux.

Outre les deux fondations dont je vais vous entretenir, il avait, le 19novembre 1603, fondé quatre obits en l’église de Rocques, où reposaientGuillaume Morisset et Marguerite Auberi, ses père et mère.

Le 3 septembre 1605, on le voit donner en pur don, pour sasatisfaction, une rente annuelle de 11 livres tournois au chapitre.

Des libéralités connues de ce chanoine, deux m’ont paru offrir uncertain intérêt, en ce sens qu’elles se rattachent à l’histoire et à laliturgie de notre cathédrale au début du XVIIe siècle.

Le 25 novembre 1602, comparaissait devant les tabellions royaux deLisieux, noble et discrète personne Me Guillaume Morisset, prêtre,chanoine et archidiacre en l’église cathédrale de St-Pierre de Lisieux,lequel « meu en dévotion à l’honneur de Dieu et de la très glorieuseVierge Marie » et afin que ses parents et amis, tant vivants quetrépassés, soient associés aux messes, prières, suffrages et oraisonsfaites, dites et célébrées en cette église, a fait une fondationpieuse, comprenant deux parties bien distinctes, dont il a pris soin derégler lui-même tous les détails.

Guillaume Morisset veut tout d’abord faire dire, chanter et célébrer, àperpétuité, au milieu de la nef de la cathédrale, le jour et fête dePâques, un répons solennel. Messieurs du vénérable chapitre, lessous-chantres, vicaires, chantres, musiciens, chapelains du petitchoeur, douze-livres et semi douze-livres et organiste, devaient yprendre part. Tous devaient se trouver réunis dans le choeur, avant septheures, heure fixée pour la cérémonie, et en sortir processionnellementpour se rendre au milieu de la nef. A six heures et demie exactement, «au même instant que la demie à sept aura lasché à tinter », dit letexte, on sonnera la grosse cloche jusqu’à sept heures et un petitcarillon « afin d’émouvoir le peuple à venir au service et rendregrâces à Dieu de tant de bienfaits qu’il avait reçus led. jour et fêtede Pâques pour avoir reçu notre créateur ». Outre les deux cierges desacolytes, le fondateur voulait que fussent allumés six grands ciergesde la pesanteur de chacun deux livres, posés « à endroit et plancommode dans la nef » et qui devaient, d’an en an, être rafraîchis.

La procession étant arrivée à l’endroit indiqué, on devait chanter lerépons « Christus resurgens » (qui se trouve actuellement dans leBréviaire à l’office du samedi « in albis » ou de Quasimodo) dont leverset était repris par trois enfants de choeur. L’Alleluia étaitexécuté ensuite « par le jeu des orgues sonnant par l’organiste »auquel devaient répondre les enfants de choeur et autres musiciens del’église « en musique ». Puis, deux voix d’enfants, « des voix purilles», dit le texte, entonnaient l’hymne O filii et filie, dont ilschantaient la première strophe ; la seconde était exécutée parl’organiste ; la troisième, par la musique, et ainsi de suite jusqu’àla fin de l’hymne. Les musiciens chantaient alors le Regina celi etle sieur chanoine hebdomadier récitait le verset et l’oraison. Pourterminer, le Psaume Laudate Dominum omnes gentes était exécuté àtrois choeurs, « assavoir le premier verset à deux voix purilles, lesecond par les musiciens et le tiers par led. organiste ».

Les membres du clergé présents devaient alors, sur l’invitation dupromoteur, réciter à l’intention du fondateur, un Pater et un Ave.

Guillaume Morisset, qui avait manifesté son vouloir et intention auxsieurs de chapître, les ayant priés et requis de ce fait, leur offrit,afin d’y parvenir, de leur donner, pour eux et leurs successeurs, lasomme de 30 livres tournois de rente pour chacun un en principal, avecune année d’arrérage de la partie échue au 15 octobre 1602, rente qu’ilavait droit de prendre et avoir sur Arnoult Formeville, Martin Auffreyet Richard Osmont, à ce obligés par contrat passé en ce siège detabellionnage le 15 octobre 1583.

Cette somme devait être répartie, « distribuée manuellement » de lamanière suivante :

Aux sieurs de chapître et sous-chantres qui assisteront aud. service,dès le commencement jusques à la fin, sans désemparer, la somme de 18livres, sur laquelle devait être prélevé 5 sols pour le clerc del’église, pour sa peine d’ouvrir et fermer les portes et allumer lescierges et lampes de l’église.

Aux vicaires, prêtres, chapelains et deux demi douze-livres, 6 livres.

Au maître et recteur des enfants de choeur et pour la musique, 20 sols.

Aux deux hautes et basses contre, avec deux tailles, chacun 6 sols,soit 36 sols.

A l’organiste, 10 sols.

Au promoteur, 2 sols.

Aux deux batonniers, chacun 2 sols.

Au sonneur, 8 sols.

Le surplus, montant à 40 sols, devait servir pour le luminaire etautres choses nécessaires.

On peut supposer que Guillaume Morisset était très amateur de cessortes de cérémonies puisque, moins deux ans après, le 7 mars 1609, ildonne encore une somme de 26 livres pour qu’il soit dit, chanté etcélébré, de son vivant, le jour et fête de l’Annonciation,immédiatement après les Vêpres, par les chanoines, vicaires, chapelainsdu petit choeur de la cathédrale, un répons analogue à celui de Pâques.Les termes de cette fondation n’indiquent pas un cérémonial aussiimportant, toutefois, c’était encore « à la nef d’icelle église » quele clergé devait se rendre. Après le chant du répons Gaude MariaVirgo (le second du 3e nocturne du jour de la fête) et de la prose Inviolata, devait être récitée l’oraison Deus qui de beate MarieVirginis.

Dans cette donation, que je rapproche par analogie de la précédente, lasomme à distribuer n’est pas nominalement indiquée.

Je reviens maintenant à la fondation du 25 novembre 1602, pour vousfaire connaître la forme et manière dont Guillaume Morisset entendaitêtre célébré le « haut obit » qui devait se commencer à dire etcélébrer un an après son décès.

La veille on devait dire, entre vêpres et complies, au milieu de lanef, un Salve Regina, un De Profundis avec les oraisons Inclina,Deus venie largitor et Fidelium. Ensuite, au choeur, on chantait lesvigiles « selon le service » pendant lesquelles on sonnait la grossecloche.

Le lendemain, à l’heure accoutumée, la grosse cloche se faisait denouveau entendre, pendant le service et la recommandation. Ensuite oncélébrait la grande messe des défunts, comme pour un obit de chanoine,à diacre et sous-diacre. Au moment de l’élévation du calice et à ladernière élévation, le diacre était tenu dire, hautement, Requiescantin pace. A ce moment, les chanoines, sous chantres, vicaires etchapelains, sur l’invitation du promoteur, devaient réciter un Pateret Ave Maria à l’intention du fondateur. Durant cet obit, un ciergede la pesanteur d’une livre, devait être « mis et apposé sur lasépulture dud. fondateur » (1) et sur l’autel « les cierges accoutumésà telles solennités ».

Pour satisfaire à cette fondation, Guillaume Morisset avait donné unerente de 20 livres tournois qui devait être distribuée de la manièresuivante :

Aux chanoines et sous chantres, 12 livres.

Aux vicaires, prêtres, chapelains du petit choeur, compris les deuxdemi-douze livres, 4 livres.

Au célébrant de la messe, 5 sols.

Aux diacre et sous diacre, 5 sols.

Au promoteur, 2 sols.

Au clerc, pour allumer les cierges, 2 sols.

Au sonneur, 10 sols.

Il est bien entendu que pour avoir part à la distribution, leschanoines, chapelains et vicaires devaient être en habit de choeur, etassister au service, depuis le commencement à la fin, sans désemparer.

Le surplus devait servir aux frais du luminaire, pain et vin de lamesse, et autres choses requises et nécessaires.

Pour l’acceptation de cette fondation les chanoines députèrent nobleset discrètes personnes Mes Charles Parizot, archidiacre d’Auge, Louisde Grippières, Antoine Bouchard, Robert Anfray et Jean Eudeline, touschanoines prébendés de la cathédrale.

L’acte fut passé, avant midi, à Lisieux, en la maison de GuillaumeMorisset, en présence de Guillaume Costard, conseiller du roi etprésident en l’Election de Lisieux et Me Jean Inger, docteur enmédecine et Jacques Regnoult, bourgeois de Lisieux, qui signèrent laminute en qualité de témoins.

(1) Cette sépulture se trouvait devant les marches de la chapelleNotre-Dame, près d’une tombe en marbre noir, du côté de la chapelleSaint-Ursin.

VIII. - Alleu d’un chef reliquaire de St-Pierre 26 Août 1515

Le 26 août 1515, par devant les tabellions de Lisieux, se présentèrentJacques de Longchamp, dit Billoy, du métier d’orfèvre, natif de Rouen,demeurant alors en la ville de Lisieux, près l’église Saint-Germain,d’une part, et vénérables et discrètes personnes maîtres EtiennePenetton, Jehan Fouriey, Simon Dufour et Jehan Ledrait, chanoines de lacathédrale, délégués par le Chapitre, d’autre part, pour traiter del’alleu d’ « ung chief de lymaige monsieur sainct Pierre » pour yenchasser « la mendibulle dicelluy sainct, qui est en lad. église ».

Nous savons en effet que la cathédrale avait, en 1391, reçu de lamunificence du duc de Berry, un os maxillaire de l’apôtre « os maxillaseu mentonis apostoli », disent les lettres accompagnant l’envoi.

Jean Le Prévost, l’auteur anonyme de la Vie des saincts patrons, s’enexprime ainsi : « Vers la fin du XIVe siècle, Jean, fils de France, ducde Berry, comte de Poitiers et d’Auvergne, donna à notre églisecathédrale un reliquaire d’or enrichi de pierreries, dans lequel lacharte de donation qui se trouve encore aujourd’hui dans notreCartulaire dûment en forme, assure qu’il y avait un os de la mâchoirede saint Pierre, prince des apôtres » (p. 67). La « charte de donation» à laquelle ce texte fait allusion, sont les lettres du duc de Berry,adressées aux doyen et chapitre de Lisieux lors de l’envoi de laprécieuse relique. Elles sont reproduites in-extenso dans le rarissimepetit volume que je viens de citer ; j’en extrais et traduis ce passage: « ... A cause de la grande dévotion que nous avons toujours eue, etque nous avons, pour le bienheureux Pierre, chef des apôtres, nousavons désiré et nous désirons qu’un os de la mâchoire ou du menton decet apôtre, extrait du reliquaire sacré de N. S. P. le pape et offertgracieusement à nous par le pape lui-même, notre très saint père en J.C. et seigneur très vénérable, Clément VI, par la grâce de Dieu, soitdonné et concédé par nous à quelque église placée sous le vocable dud.bienheureux apôtre. Considérant donc que votre église est dédiée aud.apôtre, et que vous n’avez, dit-on, dans cette église, aucune desreliques dud. saint, considérant aussi l’humble requête de notre trèscher chapelain Nicolas du Buisson, ou du Bisson, chanoine de votre diteéglise de Lisieux et archidiacre d’Auge en la même église. Nous donnonset concédons par les présentes à votre église, placé dans un vase oureliquaire en or, muni et orné de certaines pierres précieuses, et nousl’avons retiré en personne pour vous l’envoyer, à vous et à votreéglise, par notre dit chapelain, en même temps que les présenteslettres ». (P. 67,68).

Ces lettres sont datées de Tours, janvier 1391. On remarque dans cetexte que le reliquaire offert par le duc n’est pas une image, un chef,mais seulement un vase d’or muni et orné de pierres précieuses « vaseaureo certis lapidibus pretiosis munito et ornato ». L’obituaire de lacathédrale, qui conservait le souvenir de cette donation est encoremoins explicit sur la nature du reliquaire ; il constate simplement quel’os maxillaire était « in auro et gemmis perlucentibus decenterinterclusam ».

Combien de temps la relique du prince des apôtres demeura-t-elleincluse dans ce vase d’or ? Il est difficile de l’affirmer. Dansl’énumération des objets d’orfèvrerie qui furent volés à la cathédralela veille de la Toussaint 1512, et sommairement indiqués dans une Bullede Léon X, datée de 1517, ce reliquaire n’est pas indiqué. Toujoursest-il qu’en 1515, les chanoines songeaient à procurer à leur reliquede leur saint patron, une chasse digne d’elle.

Le marché, dont je viens de lire le texte, donne, sur ce reliquaire,quelques précisions. Le chef ou image devait être d’argent doré,émaillé et orné de pierreries, reposant sur une base de cuivre. Sur latête de l’apôtre une tiare à trois couronnes. Dans une cavité, ménagéeà cet effet, la relique devait être apparente « lad.  mendibullese pourra monstrer à nud ». Jacques de Longchamp avait fait apporter deRouen le modèle qui avait reçu l’approbation du chapitre qui devaitfournir l’or et l’argent nécessaire pour l’exécution du travail.L’orfèvre devait aussi s’inspirer du chef de « Monseigneur saint Ursinestant en lad. église » et le reliquaire terminé pour la fête de Pâquesde l’année 1516. Moyennant un salaire mensuel de 70 sols, tant quedurerait le travail, Jacques de Longchamp s’engagea à exécuter cettepièce d’orfèvrerie.

Par mesure préventive, les chanoines conservèrent par devers eux unéchantillon de l’argent baillé à l’orfèvre, afin de pouvoir en vérifierl’alloi et le poids lorsqu’il serait ouvré. Ils devaient aussi luiremettre, chaque matin, le buste et les matières ouvrables que leschanoines devaient « garder chacune nuyct, pour éviter la perdicion ».

C’est ainsi que les chanoines de Lisieux et l’orfèvre Jacques deLongchamp s’obligèrent, chacun pour leur part, en présence de GuillaumeToussaint et Jehan Busolet, chantres, qui figurent à l’acte en qualitéde témoins.

C’était donc dans ce reliquaire que devait se trouver la relique desaint Pierre, en 1562, et non dans le vase d’or donné par le duc deBerry, ainsi que le laisse supposer ce passage de l’auteur de la Viedes saints patrons : « Cette relique fut toujours depuis en grandevénération dans cette église, jusqu’au pillage que les hérétiques yfirent en 1562, par le procès-verbal duquel on voit que le seulreliquaire dont il s’agit pesoit plus de 15 marcs d’or ». (P. 68).

Il est probable que le chef de saint Pierre, oeuvre de l’orfèvre Jacquesde Longchamp, disparut au moment des troubles de 1562, en même tempsque la châsse de saint Ursin et les autres reliquaires et joyaux dontnous ne possédons qu’une liste incomplète, bien connue de ceux qui sesont occupés de l’histoire de notre ville au moment des guerres dereligion et en particulier des regrettables événements de 1562, quicausèrent, au seul point de vue artistique, d’irréparables pertes !

IX. - La Grande-Rue

Les analyses d’actes qui vont suivre pourront servir, quelque jour, àécrire l’histoire de la voie principale de notre ville. Extraites desanciens registres du tabellionnage de Lisieux, elles préciserontcertains points, permettront d’identifier quelques immeubles enattendant qu’une histoire définitive puisse être écrite comme il leconvient.

Je m’en, tiens pour le moment, à la seule chronologie des actes, meréservant plus tard de mettre en oeuvre les matériaux que je recueillechaque jour.

1457. - 18 Juin

Vincent Auber, écuyer, soi-disant héritier de deffunts Richard etCharlot dits du Houlley, seigneurs des fiefs Lissart de Cantelou et dela vavassorie de La Quèze, disant et affirmant à luy appartenirplusieurs maisons avec le fonds d’héritage où elles sient et une alléeallant d’icelles par-dessous l’ostel Cardot-Leudes à la place où l’onvent les fruitages, lesquelles maisons, héritage et allée, joute d’uncôté Jehan Bourlier et les hoirs Jehan Salmont, d’autre côté ThomasQuetel et led. Auber, d’un bout l’héritage du chapitre, d’autre bout laGrant Rue, vend ces maisons à Robert Hue, avec 20 sols tournois derente que devait Jehan Bouchier, moyennant 350 écus d’or, valant 525livres tournois.

1457. - 19 Octobre

Jehan Savary, et Robine sa femme, de la paroisse Saint-Jacques, vendentà Jehan Dubourguel, une maisons sise à Lisieux, Grande Rue, près del’allée de l’hôtel de Guillaume Legrand, moyennant 33 écus.

1460 (n. st.). - 5 avril

Maison avec le fond d’héritage, sise paroisse Saint Jacques en la ruepar où l’en va de la Grant Rue de Lisieux à l’ostel épiscopal demonseigneur de Lisieux, jouxte d’un côté et d’un bout Clément Massieu,d’autre côté mond. seigneur de Lisieux et d’autre bout lad. rue tendantau manoir épiscopal. Prise à rente par Cardot Julienne, d’Auvillars, deJehan Savary, moyennant 25 sols tournois et deux chapons par an.

Le 23 mai suivant, Jehan Savary vend cette maison à Jehan Gaillard.

1488. - 22 août

Accord entre le Chapître de Lisieux et Robert Fleury et sa femme,bourgeois de Lisieux, demeurant paroisse Saint-Jacques, au sujet de laclôture et des ouvertures d’une maison en construction, sise enterritoire qui fut Jean Dumanoir, jouxte d’un côté l’héritage duChapître, auprès du portail de la cathédrale, vers la fontainebouillante, d’autre côté Dumont Mallet, d’un bout le sous-chantre deLisieux, d’autre bout la maison qui fut aud. Dumanoir. Le Chapîtreaccorde la permission de terminer cette maison, à condition que RobertFleury fasse mettre aux fenêtres, donnant sur l’héritage du chapitre,des treillis à basse clos, en telle manière qu’on ne puisse d’iceuxtreillis faire ouverture, ni par iceux gecter aucun immundice sur leshéritages dud. chapître. Reglementation d’un droit de passage pour lesmaisons sises sur la Grande-Rue. Robert Fleury et sa femme donnent auChapître une rente de 21 sols par an, au terme de N.-D. de la Mi-Août.

1488 - 5 Novembre

Vincent Mallet, demeurant paroisse Saint Jacques, vend à Robert Fleury,de lad. paroisse, une maison avec cour, sise paroisse Saint-Jacques,jouxte d’un côté led. Fleury, à cause de sa femme ; d’autre côté lemanoir de la Housse, d’un bout la Grande Rue, d’autre bout lesous-chantre de la cathédrale, moyennant le prix de 308 livres tournois.

1501. - 20 Juillet

Jehan de La Rue et Avisse, sa femme, vendent à Robert de La Rivière,seigneur du Pré-d’Auge, deux maisons, cours et jardins, avec le droitd’allée pour aller et venir, passer et repasser dans la Grande-Rue dud.Lisieux, avec les autres libertés à ce appartenant ; lesd. maisonssises paroisse Saint Germain ; d’un côté les religieux, abbey etcouvent de N. D. du Val Richer, d’autre côté Nicolas Leperchey, écuyer,d’un bout aud. de La Rue, et d’autre bout Richard de Vaussemay,moyennant 126 livres tournois.
1517. - En mois d’Avril

Les héritiers de Jehan Desbois l’aîné, en son vivant bourgeois deLisieux, Guillaume et Jehan se partagent une maison sise paroisseSaint-Jacques, jouxte d’un côté Robert Regnault, d’autre, GuillaumeDesbois ; d’un bout la maison de la Licorne, et d’autre bout laGrande-Rue.

1519 - 3 mai

Me Pierre Lelièvre, prêtre, notaire à Lisieux, vend à Robert Paris,cordonnier, bourgeois de Lisieux, et Jehanne, sa femme, une maison,manoir et pourpris, droitures, prééminences et libertés à ceappartenant, sis en la paroisse St-Germain, jouxte la maison ethostel-Dieu de Lisieux, d’autre côté, les hoirs de defunt Henry Quesnel; d’un bout, la rivière d’Orbiquet et d’autre la Grant Rue, partiedesquelles maisons led. Lelièvre avait acquise par droit de justice auxpleds de Lisieux, sur le nom et dette de Robin Rotro, maréchal, auqueliceluy prêtre les avait baillées en partie et l’autre partieappartenant à sa mère par droit de conquet. La vente est faite par leprix de 120 livres tournois.

1519. - 19 octobre

Jehan Delabre, l’aîné, bourgeois de Lisieux, remet, quitte et délaisseà Jehan Delabre, le jeune, son frère, certaine maison ou manoir situéet assis à la paroisse Saint-Germain, sur la grant Rue, près le coingdu bout de la rue du Moulin à Tan, laquelle maison led. Delabre, lejeune, avait baillée à son frère pour vingt livres tournois de rente.

1519. - 9 novembre

Michaut Dumanoir, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain etJehanne, sa femme, vendent et transportent à Jehan Yvelin, aussibourgeois, demeurant en lad. paroisse, un manoir, maisons et héritagesur quoy ils seent, o la court et jardin d’icelles maisons, assis enladite paroisse Saint-Germain, faisant portion du manoir du ChevalBlanc, jouxte d’un côté la grande allée commune entre les vendeurs enpartie à cause de la retenue par iceux faite de portion dud. manoir,laquelle portion retenue où est à présent demeurant Guillaume Liegare,est située sur la Grant Rue, joignant les hoirs Thomas Carrey, depuisla chambre comprise en ceste sente, appelée la chambre Saint Sébastien,jusques à la Grant Rue ; d’un bout, la Grande Rue de Lisieux et d’autrebout Robert de La Rivière, écuyer, sieur du Pré d’Auge. La vente estfaite par le prix de 600 livres tournois et comprend en outre d’autresbâtiments dans la cour et le droit de passage par l’allée.

1524. - 29 Avril

Girot et Pierre, dits Nicolle, frères, héritiers de défunt SymonNicolle, en son vivant du mestier de cordonnier, demeurant paroisseSaint-Germain, baillent, quittent, cédent et délaissent à JehanneDegouelle, veuve de Symon Nicolle, tout et tel droit que lesd. frèrespouvaient avoir sur ung manoir ou maisons, pourpris, franchises,prééminences, à ce appartenant, situé et assis en cette ville deLisieux, sur la Grant Rue, auprès et devant l’Ostel Dieu dud. Lisieuxjouxte d’un côté Jacquet Regnard, les hoirs Guillaume Aumont, et PierreBocaige ; d’un côté Me Denis Grip, prêtre, Pierre Lambert ; d’un bout,lad. Grant Rue et d’autre bout la rue au Bouteiller, que led. deffuntavait eus et acquis des abbey, religieux et couvent de l’abbaye du ValRicher, par le prix et jouxte les lettres passées devant GuillaumeThorel et Nicolas Daniel, tabellions pour le Roi au siège de Cambremer,le 27 août 1523, Lad. veuve laisse en échange une rente de neuf livrestournois par an.

1524. - 13 août

Me Roger Lepetit, prêtre, curé de Saint Ypolite du Bout des Prés, filset héritier de Nicolas Lepetit, vend et transporte à Olivier Lemercier,bourgeois de Lisieux, tout et tel droit sur une maison, manoir ethéritage sis sur la Grant Rue, paroisse Saint-Jacques, près la fontainebouillant de l’église St-Pierre.

1526.- Samedi 2 mars

Michel, de Valsemey, du métier de sellier, vend à Richard, son frère,du métier de chapelier, tous deux bourgeois de Lisieux, tout et teldroit, lot et portion en une maison avec héritage, sis en l’enclosd’icelle ville de Lisieux, sur la Grande-Rue, paroisse Saint-Germain,jouxte d’un côté led. acheteur, d’autre côté la Grant Rue, d’un boutles bourgeois et habitans de Lisieux et d’autre bout les hoirs deThomassin Le Roullier, moyennant cent livres tournois.

1527. - 7 Juin

Michel Le Valloys, sieur de la Rozière, vend et transporte à Jehan LeValloys, sieur de Putot, écuyer, son frère, tout et tel droit pouvantlui appartenir ès manoir, maisons, court, jardin, héritage et pourprisoù pend pour enseigne lymage Notre Dame, le tout ainsi qu’il sepourporte, assis en la paroisse de Saint-Germain dud. Lisieux, avec lesdroitures, libertés, dignités, franchises et prééminences à ceappartenant, tout led. manoir ensemble jouxte d’un côté les sieurs deChapitre dud. Lisieux et Gaultier Boullon en partie, d’autre côté laveuve Guillaume Laillier, d’un bout la rivière d’Orbec et d’autre boutla rue et Nicollas de Valloys, écuyer, sauf réserve et non comprins àla présente ce que dud. manoir et desd. droitures et libertés d’iceluyled. bailleur a cédé en héritage passé devant les tabellions du sieurévêque de Lisieux à Me Christophe Punes, prêtre. Cette vente est faitepar cinquante livres tournois.

1529. - Mercredi 28 Août

 Estienne Fontaine, du mestier de boullanger, demeurant paroisseSt-Germain, et Jacquette, sa fille, veuve de Denis Crosnier, baillentpar échange à Gaspard Prieur, dud. métier de boulanger, et à Agnetellesa femme, ung manoir, maisons, héritage, court, jardin, pourpris, ainsique le tout se pourporte, assis en lad. paroisse Saint Germain, sur laGrande Rue, où pend pour enseigne lymage Saint André, avec lesfranchises, droictures, prééminences, libertés et prérogatives à ceappartenant, jouxte d’un côté les mynistre et religieux de l’HôtelDieu, d’autre côté les hoirs Robin Le Cairon, d’un bout lad. Grant Rue,et d’autre bout la rivière d’Orbec.

Et pour contre échange de ce, led. Prieur et sa femme baillent unemaison et l’héritage, avec une petite portion de court, sise en lad.paroisse Saint-Germain, près la porte de Caen, jouxte d’un côté lesmurs de la ville, d’autre côté Clément Blondel, d’un bout la Grant Rue.

1531. - Vendredi 1er Avril

Gaspard Prieur, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, baille peréchange à Jehan Germain, bourgeois de Lisieux, certain manoir, maisons,courtz et héritage à ce appartenant, depuis la Grant Rue jusques ès larivière, sis paroisse paroisse St-Germain, que led. Prieur dit avoiracquis au décret des héritages Robert Paris, avec les libertés,prééminences et franchises et droitures, jouxte d’un côté les mynistreet religieux de l’Hôtel-Dieu dud. Lisieux, et d’autre côté les hoirs ouaians cause du seigneur de Drumare, d’un bout la Grande Rue, et d’autrebout lad. rivière.

Et pour contre échange de ce, led. Germain bailla aud. Prieur une piècede terre labourable sise paroisse Saint-Désir, jouxte d’un côté le boisPillet et le douet en partie, d’autre côté le chemin tendant au hameles Feners, d’un bout les provendes, et d’autre bout Olivier Mallet,laquelle pièce de terre provenait du décret des héritages de Michel etGabriel Goulaffre.

1532. - 26 Juin

Jehan Barentin et Jacquette Carrey, sa mère, vendent à Robert Jouen,bourgeois de la paroisse Saint-Jacques, deux maisons avec ung appentiset ung jardin, le tout en un tenant, situé et assis à Saint-Germaindud. Lisieux en la Grant Rue, près la porte de Caen, avec les droitureset libertés à ce appartenant, jouxte d’un côté Thomas Thorel,boulanger, d’autre côté Henri Passart, d’un bout lad. Grande Rue etd’autre bout les murailles de la de la ville, moyennant cent livrestournois.

1534. - Mercredi 13 Mai

Jehan Huart, bourgeois de Lisieux à présent demeurant à l’Hotellerie,baille et fieffe à rente à Etienne Bouquier, du mestier de serrurier,une maison et héritage sur quoy elle siet, sise à l’enclos de cetteville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, sur la Grande-Rue, prèsl’église de l’Hôtel Dieu, avec les libertés et franchises, jouxte d’uncôté Pierre Le Roy, avocat de court laye, représentant le droit deshoirs Campion, d’autre côté maistre Robert Huart, aussy avocat de courtlaye, d’un bout lad. Grande Rue, et d’autre bout les hoirs Bouville,moyennant 62 sols tournois de rente par an.

1535. - Dimanche de Quasimodo 4 Avril

Gilles Coquerel, bourgeois de Lisieux, vend à Jehan Le Goubbey,demeurant paroisse Saint Jacques, une maison ou portion de maison siseà l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Jacques, sur laGrande Rue, qui fut Jehan Regnoult, fils Robert, jouxte d’un côté,Guillaume Filleul, écuyer et autres, d’autre côté les hoirs NicolasCostentin, d’un bout Alexis Desboys et d’autre bout lad. Grande Rue,moyennant 102 livres 10 sols.

1536. - Mardi 30 Mai.

Robert Godefroy, mennoier, et et Jehanne sa femme, de Saint-Germain deLisieux, vendent et transportent à Fabien Carrel, du métier debonnetier, demeurant aud. Lisieux, une maison et l’héritage sur quoielle siet, sis paroisse Saint-Germain, avec les libertés etprééminences, jouxte d’un côté la maison du Cheval Blanc ; d’autre côtéHamonnet Boudin ; d’un bout la Grande Rue, et d’autre bout la veuveAntoine Leviconte, lad. maison acquise de Michel Dumanoir par lettresdu 1er octobre 1512, moyennant 140 livres tournois.

1537. - Lundi 9 Avril

Me Etienne de Gonellon, prêtre, chanoine de Lisieux, remet, quitte etdélaisse à Henri Gosset, avocat de court laye, demeurant paroisse SaintGermain, une maison et l’héritage sur quoy elle sied, droictures etprééminences à ce appartenant, assise en la Grande Rue dud. Lisieuxdevant lad. église Saint-Germain et poessonnerie dud. lieu, laquellemaison led. Gosset avoit puis naguères vendue et transportée aud.chanoine, une cave ou bouet voultée de pierre estant tant dessoubz lad.maison que aultres maisons qui furent et appartindrent à GuillaumeGosset, avec la droicture de passer et repasser à lad. cave ou bouetpar devers la maison et cave de Michault Toustain représentant le droitde Pierre Lefèvre, estaignier, le tout jouxte la lettre de vente faitepar led. Gosset aud. chanoine devant les tabellions de la viconté, le1er septembre 1533.

1537. - Vendredi 6 Avril

Vénérable et discrète personne Me Estienne de Gonellon, prêtre,chanoine de Lisieux, vend à Me Pierre Delaporte, licencié ès lois,advocat de court laye, ung manoir avec plusieurs maisons, cour ethéritage sur quoy il sied, tant devant que derrière, où pend à présentpour enseigne l’image Saint-Georges, avec les libertés et prééminences,sis paroisse Saint Germain, devant la poessonnerie d’icelui lieu,jouxte le tout ensemble d’un côté Jacques Halley, Guillaume Toustain etsa femme et la rue du Pont Mortagne, chacun pour sa partie, d’autrecôté, led. Gonellon et Jehan Desperriers, d’un bout la Grande Rue etlad. poessonnerie, d’autre bout les hoirs Jehan fils Richard, moyennantla somme de 1300 livres.

1538. - Samedi 8 Juin

Noble homme Jehan Le Valloys, seigneur de Putot et de Gouvis, remet esmains de Jacques Flouays et Pierre Nactey, de la paroisseSaint-Jacques, une maison et l’héritage sur quoy elle siet, cour etjardin, le tout ainsi qu’il se pourporte assis en l’enclos de cetteville de Lisieux, à lad. paroisse de Saint-Jacques, avec les libertés,franchises, dignités et prééminences, jouxte le tout ensemble d’un côtéMe Nicolle Delaporte, prêtre, ou les hoirs Guillaume Delaporte, d’autrecôté la rue des Places et Martin Thignan, d’un bout la Grande Rue etd’autre bout l’allée du doyenné, lesquels maisons et héritages led.Seigneur de Putot avait eus et acquis de Thomas Lecarpentier, écuyer,seigneur d’Espines et de Jonnyaulx, par le prix de 200 livres tournoiset sous la condition de retour contenue et déclarée aux lotz de cefaits en ce tabellionnage le jeudi 3 décembre 1528, laquelle conditioniceux Flouays et Nactey disoient avoir eue et acquise de noble etdiscrète maître André Lecarpentier, prêtre, curé de Tostes, fils ethéritier en partie dud. Thomas Lecarpentier, par le prix et les lettresde ce faites et passées devant les tabellions de la viconté de Lisieuxle vendredi 25 novembre 1533.

1538. - Dimanche 3 Novembre

Vénérable et discrète personne Me Guillebert Gosset, prêtre, chapelainde la première et grande portion de la chapelle Notre-Dame fondée en lacathédrale de Lisieux, vend et transporte à honorable homme Me MichelOzenne, advocat de court laie, bourgeois, demeurant paroisseSaint-Germain, une maison avec l’apentis, court, héritage, franchises,droictures, situés et assis en la paroisse Saint-Germain, sur la GrandeRue, nommée en partie le manoir et maison de l’Image Notre-Dame, jouxted’un côté Gaultier Boullon, d’autre côté l’allée commune, d’un boutJehan Le Valloys, écuyer, seigneur de Putot, et d’autre bout lad.Grande Rue. Laquelle maison défunt Me Christophe Pierre, prêtre, en sonvivant curé de Touques, avait eue et acquise de Michel Le Valloys,seigneur de la Rozière, par lettres recours à icelles dont led. Gossetdisoit représenter le droit par autres lettres passées devant lestabellions de la viconté dud. Lisieux, le 28 août 1537. La vente faitepar 400 livres tournois et cent sols tournois de vin.

1538. - Mercredi 22 Novembre

Olivier Lemercier, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques, fils ethéritier en partie de déffunt Henri Lemercier et de Guillemette LeRebours sa femme, en son vivant fille de Jean Le Rebours, confesseavoir vendu et transporté à Odon Lefebvre, chaussetier, bourgeois,demeurant en la même paroisse, tout et tel droit, part et portion,droitures et libertés qu’il a ou pourra avoir, prétendre et demander enune maison qui fut et appartient à lad. défunte Guillemette, sa mère,vulgairement nommée la maison au Rebours, partie et portion de laquellemaison icelui Odon dit avoir le droit, assise en lad. paroisseSaint-Jacques, sur la Grande Rue qui jouxte toute icelle maison,d’autre côté led. Lemercier et Nicolas Lepetit avocat de court laye,chacun en partie, d’autre côté la rue de la Boucherie, d’un bout laGrande Rue et la fontaine bouillante St-Pierre de Lisieux, et d’autrebout Lucas Arsonnet ou les représentans son droit. La vente faited’icelluy droit de maison par la somme de 35 livres tournois.

1539 (n. st.). - Samedi 11 Janvier

Nicolas Le Valloys, écuyer, seigneur d’Escoville et duMesnil-Guillaume, fils et héritier en partie de feu Jehan Le Valloys,écuyer, vend et transporte à Jehan Chardey estainyer, demeurantparoisse Saint-Germain dud. Lisieux, ung manoir, maison et pourpris,court, héritage, droitures, franchises, dignités et libertés à ceappartenant sis paroisse Saint-Germain, sur la Grande Rue, du lieu,nommé l’Ymage Notre Dame ainsi que le tout se pourporte et d’autantqu’il en appartient aud. seigneur, par son lot et partage, jouxte d’uncôté Jehan Desperriers, d’autre côté Michel Ozenne, avocat de courtlaye, d’un bout la maison du parmy desd. maisons appartenant à Jehan LeValloys, écuyer, seigneur de Putot, oncle dud. vendeur, et d’autre boutlad. Grande Rue. La vente faite par la somme de 400 livres tournois.Passé aud. Lisieux, à l’hostellerie des Troys Maries.

1539. - Samedi 26 Avril

Gaspard Prieur, bourgeois de Lisieux, et Girette, sa femme, baillentpar échange à frère Vincent de Rivière, prêtre, ministre de l’hôtelDieu de Lisieux, ung manoir, maisons, jardin, cours, héritage,droictures, prééminences, libertés, le tout ainsi qu’il se pourporte,sis paroisse Saint-Germain dud. Lisieux, qui furent et appartindrentautrefoys à défunt Estienne Fontaine, bornant le tout ensemble, d’uncôté le couvent dud. moustier, d’autre côté les hoirs de feu Robert etMichel Lecairon, d’un bout la rivière d’Orbiquet, d’autre bout laGrande Rue. Il reçoit en échange des biens à St-Philbert-des-Champs.

1539. - Mardi 8 Juillet

Jehan Barentin, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, baille etfieffe à rente à Thomas Lefebvre, parchemynier, de lad. paroisse, ungaestre de maison, tant haut que bas, estant sur la rivière d’Orbiquet,en derrière du manoir et maison aud. Barentin appartenant, nommez leManoir au Mouton, située et assise en icelle paroisse sur la GrandeRue, franchises, dignités, avec le droit d’aller et venir par l’alléecommune desd. manoir et maisons, jouxte d’un côté Gaultier Boullon,d’autre côté led. Barentin, pour ung autre aestre de maison, d’un boutle jardin dud. Barentin et allée commune, d’autre bout lad. rivière,moyennant 25 sols tournois de rente foncière. Passé en l’hostellerie deArnould Burnouf, où pend pour enseigne la Faulx.

1539. - Jeudi 26 Novembre

Grégoire Le Rebours, chandellier, de la paroisse Saint Jacques, baille,quitte, cède, transporte et délaisse a vénérable personne maistre JehanLangoys, prêtre, notaire en la cour ecclésiastique aud. Lisieux etbourgeois dud. lieu, une maison ainsi qu’elle se pourporte, tant haultque bas, et l’héritage, allée, droictures, prééminences et libertés àce appartenant, située et assise en lad. paroisse Saint-Jacques, jouxted’un côté Robert Mézière, par sa femme, d’un côté et d’un bout lemanoir et maisons de la Licorne, et d’autre bout la Grande Rue dud.Lisieux. Laquelle maison led. Le Rebours avait eue et acquise deLaurens Cardon, devant les tabellions de Cormeilles, le 17 février1536. La vente faite par l’acquit d’une rente de huit livres tournoisque led. Le Rebours devait à Pierre Delaporte, avocat de court laie.

1540 (n. st.). - Vendredi 23 Janvier

Dans les lots et partages faits après le décès de Michel Toustain, enson vivant du mestier de estainyer, on trouve : une maison assise encette ville de Lisieux, paroisse Saint Germain, sur la Grande Rue, avecle jardin, jouxte d’un côté Guillaume Hue et Me Justin Le Cairon,chacun en partie, d’autre côté Henri Gosset, avocat de court laie, d’unbout les seigneurs de chapitre dud. Lisieux, d’autre bout lad. GrandeRue.

Et parmi le mobilier : une corne ce cherf dorée par les boutz enlaquelle est attachée une licorne portant une armoirie.

Michel Toustain possédait d’autres immeubles Grande Couture et rue duPont Mortagne.

1540 (n. st.). - mardi 6 Janvier

Me Michel Ozenne, advocat de court laie, demeurant paroisseSaint-Germain, vend, cède, transporte et délaisse à noble homme JehanLe Valloys, seigneur de Putot et de Gouvis, tout et tel marché etcontrat de vente comme aud. Ozenne a été fait par Me Guillebert Gosset,prêtre, d’une maison avec l’apentis, cour et héritage, droitures,dignités, franchises et libertés à ce appartenant, sans en rienretenir, situés et assis en lad. paroisse Saint-Germain, sur la GrandeRue, nommée en partie le manoir et maison de l’image Notre-Dame,jouxte d’un côté Gaultier Boullon, d’autre côté l’allée commune, d’unbout led. seigneur de Putot et d’autre bout lad. Grande Rue, avec lereste de son droit de ermage qui lui avait fait desd. maisons par led.prêtre, suivant le contrat du 3 novembre 1538 sauf les biens meubles etustensiles. La vente faite pour la somme de cent livres tournois queled. Ozenne avait seulement déboursés et paiés aud. prêtre et de lasomme de 35 livres pour le reste dud. fermage, présentement paiée parled. seigneur de Putot aud. Ozenne, par 60 escus d’or solleil. Led.Ozenne se réservant de jouir de la maison jusqu’à la Saint-Jeanprochain venant et aussi qu’il demeure quitte et déchargé vers led.seigneur de Putot acquéreur de la somme de 300 livres tourn. en quoyicelluy Ozenne, vendeur, s’était obligé aud. Gosset pour le reste de400 livres tournois du nombre du prix de lad. vente. Lesquels 300livres icelluy prêtre avait cédés et transportés à Me Hugues Lepetit,prêtre, chapelain de la chapelle Saint-Gratien par transport passé aud.tabellionnage le 23 janvier 1539 (n. st.) et led. Lepetit aud. seigneurde Putot, par lettres du 10 février aud. an.

Passé en la maison dud. seigneur de Putot, présens Me Gervais Deshaies,avocat de cour laie et Loys Hesbert, de la paroisse de Piencourt.

1542. - Samedi 5 Août

Me Jehan Osmont, prêtre, chanoine de Lisieux, seigneur du Bas Millouel,fils et héritier en partie de feu François Osmont, en son vivantécuyer, vicomte dud. Lisieux, seigneur de Maricorne, Beuvillers et duBas Millouel, vend et transport à Guillaume Lambert, bourgeoisdemeurant paroisse Saint Germain, et à Robert et Pierre Lambert sesfils, certain manoir, maisons, cours, jardin et héritages, droitures,prééminences et libertés, situés et assis à l’enclos de cette ville deLisieux, paroisse Saint-Germain, sur la Grande Rue, près la porte deCaen, le tout ensemble, jouxte d’un côté lad. Grande Rue et d’autrecôté la rivière d’Orbiquet, d’un bout Jehan Butet et les murailles delad. ville en partie, d’autre bout une petite ruelle tendant du pont depierre à lad. rivière.

Item une autre maison avec le jardin et héritage jouxte d’un côté etd’un bout en esguillon sur lad. muraille de ville, d’autre côté lesministre et religieux de l’Hôtel-Dieu, d’autre bout lad. rivière,moyennant 1440 livres tournois.

1542. - Vendredi 22 Septembre

Me Jehan Pierres, prêtre, chanoine de Lisieux, vend à Jehan Le Cornu,de Saint-Jacques, deux corps de maison, la maison et l’étable et lapetite cour en ung tenant et autre corps de maison qui fut au sommet ouderrière de la maison les hoirs Jehan Ponfol et Germain Amyot, oùprésent est demeurant Vincent Hélie, painctre, ainsi qu’il se porte,jouxte ensemble d’un côté led. seigneur chanoine pour sa maison où estde présent demeurant Jehan Thiberge et sa maison du cymetière SaintPierre où de présent est demeurant maistre Jehan Lefrançoys, advocat etle soubz chantre de lad. cathédrale Saint Pierre, d’autre côté lesd.hoirs Jehan Ponfol, Germain Amyot et les hoirs Fabien Follebarbe ; d’unbout de la Grande Rue et d’autre bout le chemin ou sente ou voyetendant de lad. église Saint-Pierre au doyenné. Led. chanoine seréserve le droit d’une croisée sur la cour entre les deux maisons. Lavente faite par 600 livres tournois.

1542. - Vendredi 10 Novembre

Symon de Neufville, de la paroisse de Saint Jacques, fils et héritierde Pierre de Neufville et iceluy fils de feu Symon de Neufville et deMarion sa femme, vend, cède, quitte et transporte à ChristopheDemanneville, du mestier de barbier, demeurant en lad. paroisse, toutet tel droit qu’il pouvait prétendre et demander en une maisonethéritage qui fut et appartint aud. Symon de Neuville, icelle maisonsise paroisse Saint-Jacques, jouxte le tout ensemble d’un côté leshoirs Fabien Follebarbe, d’autre côté les hoirs Jehan Ponfol, d’un boutla Grande Rue dud. Lisieux et d’autre bout une allée tendant de laporte Saint-Pierre de Lisieux au manoir du Doyenné dud. lieu. La ventefaite par 22 livres 10 sols tournois.

1543 (n. st.). Samedi 10 Février

Jehan Borel demeurant paroisse Saint-Germain et Guillaume Borel, sonfils aîné, vendent à Etienne Costard, chaussetier de lad. paroisse, unemaison avec l’héritage, sise en lad. paroisse, sur la Grande Rue,jouxte d’un côté Pierre Ameline et Adam Durant, chacun pour partie ;d’autre côté, Sébastien Loutrel ; d’un bout, lad. Grande Rue et d’autrebout les hoirs d’un nommé Copie. La vente faite par 52 livres tournois.

1543 (n. st.) Mardi 13 Février

Henry Gosset, advocat de court laie, bourgeois, demeurant paroisseSaint Germain, et Jehanne, sa femme, vendent à maistre Thomas Duval,prêtre, licencié ès droictz, curé de La Boessière, advocat de courtd’église, bourgeois dud. Lisieux, une maison et héritage sis en laGrande Rue dud. Lisieux devant l’église Saint-Germain et poissonneriedud. lieu, jouxte d’un côté et d’un bout, les représentans de feumaistre Estienne Gouellon, prêtre, chanoine de Lisieux, à présent MePierre Delaporte, advocat ; d’autre côté, les hoirs Jehan Dupray ;d’autre bout lad. Grande Rue ; et une cave voultée de pierre étant,partie sous lad. maison dessus bornée et la maison dud. représentantGouellon, chanoine.

La vente faite par 200 livres tournois.

1543. - Vendredi 30 Mars

Guillaume Lefrançoys, fils de feu Nicolas, bourgeois, demeurantparoisse Saint Jacques, et Catherine, sa femme, vendent à ToussaintDelacourt, du mestier de bonnetier, la moitié d’un ouvreur ou échoppe,avec les franchises, droictures estant en devant de la maison et manoirdud. Guillaume, sis en lad. paroisse Saint Germain, sur la Grande Rue,faisant le coing de la fontaine bouillante Saint Pierre, jouxte d’uncôté Alizon, veuve dud. Nicolas Lefrançoys, à cause de l’autre moitiédud. ouvreur ; d’autre côté, lad. fontaine ; d’un bout la salle dud.Guillaume, et d’autre bout lad. Grande Rue, moyennant 48 livrestournois.

Il rendit et remit aux mains dud. Lefrançoys cette moitié dud. ouvreurle 7 avril de la même année.

1543. - Samedi 7 Avril

Alizon, veuve de feu Nicolas Lefrançoys, en son vivant apoticaire, vendet transporte à messire Gérard Clémence, prêtre de la paroisseSaint-Jacques, pour lui et Jehan Clémence son frère, une portion demaison ainsi qu’elle se pourporte tant haut que bas, avec l’héritage,la cour, droictures, franchises et prééminences, sise paroisseSaint-Jacques, jouxte d’un côté les hoirs de David Thomas, d’autre côtéla rue tendant à l’église Saint-Pierre dud. Lisieux, d’un bout lafabrique de lad. église, et d’autre bout lesd. frères Clémence, paracquisition par eux faite d’autre portion d’icelle maison de GuillaumeLefrançoys, fils de lad. veuve. La vente faite par le prix de 94 livres12 sols tournois et 10 sols de vin.

1543. - Lundi 23 Avril

Robert Legrand, dit Boevyn, du mestier de boullengier, demeurantparoisse Saint-Germain, prend à ferme ou louage pour cinq ans, àreligieux homme frère Robert Legorgeu, l’un des religieux de l’Hôtel etMaison Dieu de Lisieux, une portion de maison ausd. religieuxappartenant, sise sur la Grande Rue, près led. Hôtel Dieu, moyennantdix livres tournois pour cinq ans.

1543. - Mercredi 5 Décembre

Vénérable personne Me Jehan Pierres, prêtre, chanoine de Lisieux, vendet transporte à Pierre barat, du mestier de cordonnier, demeurantparoisse Saint-Jacques, un corps de maison où de présent est demeurantJehan Thiberge, taillandier, et la cave estant en icelle, avec uneautre portion de maison, nommée la Chambre des Troys Rois, tant hautque bas, emprès la paroy faisant la séparation du degrey d’icellechambre de la chambre St-Ursin, laquelle chambre demeure aud. seigneurchanoine, sis paroisse Saint Jacques, jouxte d’un côté discrètepersonne maistre Estienne Dandie, chanoine dud. Lisieux, et la maisonqui fut Dumanoir en partie, d’autre côté Jehan Lecornu, d’un bout laGrande Rue dud. Lisieux, et d’autre bout icellui vendeur. La ventefaite par 350 livres tournois.

1544 (n. st.). - 2 Janvier

Thomas Laillier, bourgeois de Lisieux, baille à ferme à louage pourtrois ans, à Thomas Guérart, de la paroisse Saint-Désir, ung ouvreur oueschoppe, la chambre de dessus avec le grenier et le derrière dud.ouvreur, le tout estant en la maison de devant dud. bailleur, entredeux ponts, es faubourgs de la porte de Caen, avec une estable enderrière du manoir dud. bailleur, laquelle estable est sous la chambreque tient à présent David Pennier, cirier, le jardin de derrière allantà la rivière et droiture d’aller par la vis et allée de lad. maison,moyennant six livres tournois par an aux termes de Saint-Jean et Noël.

1604. - 9 Février

Pierre Davy, avocat, bourgeois de Lisieux, demeurant en la paroissed’Abeville sur Risle, vend à Nicolas Lefebure, bourgeois de Lisieux,une portion de terre ou place vide sise au-dedans de cette ville deLisieux, paroisse Saint Germain, en la Grande Rue dud. lieu, bornéed’un bout par la rivière d’Orbiquet, tenue de la comté de Lisieux, sanscharges, moyennant 84 livres.

Témoins : Guillaume Lechevalier et Jacques Desmonceaux, bourgeois deLisieux.

1605. - 4 Février

Jacques Follye, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, vend ettransporte à Nicolas Duval, bourgeois, demeurant paroisse St-Jacques,une maison comprenant une salle basse, deux chambres et un grenier, sisdans l’enclos de la ville de Lisieux, près la fabrique de l’églisecathédrale, moyennant 336 livres 16 sols 6 deniers.

1605. - 29 Avril

Marguerite Lefrançois, veuve de Noël Morel, demeurant paroisseSaint-Germain, cède et laisse à Jacques Burgel, bourgeois de Lisieux,la quatrième partie d’une maison sise en la Grande Rue, nommée lamaison de la Fleur de Lys, estant au devant de l’église Saint-Germain.

1605. - 2 Novembre

Nicolle et Nicolas Le François frères, bourgeois, demeurant paroisseSaint Jacques, enfants et héritiers de feu Nicolas Le François, etMichelle Pottin, veuve dud. défunt, vendent à Girart Piel, marchand,bourgeois, demeurant par Saint-Germain, une maison et corps de logis,consistant en une cave avec la tonne étant dedans, une boutique, deuxchambres et un grenier, le tout sis dans l’enclos de cette ville deLisieux, sur la Grande Rue, borné d’un côté par les représentants deJehan Le Balleur, sieur de La Rozière, d’autre côté et d’un bout JehanLe petit, et d’autre bout la Grande Rue, moyennant 300 livres tournois.

Fait et passé en la demeure dud. vendeur en présence de Richard Buchardet Jehan Domencourt, bourgeois de Lisieux.

1605. - 15 Novembre

Me Louis de Grippières, chanoine, baille à la veuve de Jehan Bonnamy,une chambre et galerie dépendant de la maison canoniale où il habitesur la Grande Rue de Lisieux.

1607. - 13 Juillet

Thomas Bourdon, marchand, demeurant paroisse St-Jacques, tuteur desenfants de Simon Chirot, remet ès mains de vénérable personne MeNicolas Ledorey, prêtre, chapelain en la cathédrale de Lisieux,retrayant pour lui et ses hoirs, un manoir et maison avec court etjardin, où pend pour enseigne Le Monde, sis paroisse St Jacques, surla Grande Rue, moyennant 600 livres tournois.

X. - La Rue du Bouteiller

1392. - 3 février

Jehan Gerveise, chappellain de la chappelle de Toussains, et à sessuccesseurs, donne 3 sols tournois et 2 chapons de rente par chacun ansur une maison sise paroisse Saint-Germain, en la rue au Bouteiller,jouxte led. chappellain d’un côté, et d’autre côté à la maison quetenoit naguère messire Jehan Lesclenger, prêtre, haboutante d’un bout àla dicte rue au Bouteiller et d’autre aud. chappellain. Cette renteavait été constituée par un certain Raoul de Rocques.

1457. - 1er août

Accord entre Me Jehan Inger, sous-chantre de l’église Cathédrale deLisieux et Gervais Toustain, de la paroisse Saint-Germain, à proprosd’une maison et jardin sis en la rue au Bouteiller.

1504. - 15 décembre

Me Jehan de La Rivière, prêtre, curé de Clarmont, vend à noble hommeRobert de La Rivière, écuyer sieur du Pré-d’Auge, un manoir et maisonavec la cour et jardin à ce appartenant, sis paroisse Saint-Germain, enla rue au Bouteiller, jouxte d’un côté et d’un bout les hoirs de défuntSimon Dumanoir, d’autre côté les enfants de choeur de l’églisecathédrale et d’autre bout la rue, moyennant 250 livres tournois.

1606. - 20 novembre

Robin Buchart, demeurant à Saint-Germain de Lisieux, vend à RobertAragon, écuyer, de la paroisse du Coudray, une maison, place et arbresdessus, sise en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté Jehan Boscage ;d’autre, Philippe Liquet, Denis Baudouin, Robin Lelièvre et GuillaumeCheron ; d’un bout, la rue au Bouteiller et d’autre bout la muraille etclôture de la ville de Lisieux, moyennant 57 livres 10 sols tournois.

1509. - 4 juin

Dans un appointement survenu à cette date entre les religieux del’Hôtel-Dieu et les exécuteurs testamentaires de Me Vincent Ligier,prêtre, nous voyons que ce dernier leur avait légué par testament « unemaison assise sur la rue du Bouteiller, en laquelle demeurait iceluidéfunt » moyennant certaines prières à réciter sur sa tombe. Leshéritiers n’ayant pas ratifié ce don, les religieux reçurent en échangeune somme de 120 livres tournois une fois payée.

1513. - 24 juin

Me Jehan Percheval, chanoine de Lisieux, receveur général de l’évêque,prébendé de la prébende de Villers, baille pour trois ans, à GuillaumeHébert et Pierre son fils, une maison sise en la rue du Bouteiller,moyennant quatre livres tournois.

1513. - 6 octobre

Messire Henry Gruigier, prêtre, curé de Saint-Germain de la Campaigne,reconnaît avoir vendu à Me Vincent Ligier, prêtre, en son vivant souschantre en la cathédrale de Lisieux, une maison et héritage assis en larue au Bouteiller, d’un côté Jehan Vippart, en son vivant escuier ;d’autre côté, de l’héritage de la chapelle Saint-Martin, et d’un boutla rue au Bouteiller et d’autre bout l’allée aux Jacobins. Cette maisonétait grevée d’une rente de 25 sols tourn. allant au chapelain de l’unedes portions de la chapelle Saint Jean.

1517. - 11 mai

Sentence arbitrale de Richard Peullevey et Thomas Leloutrel, arbitresd’un procès meu et pendant ès pleds ordinaires de la chambre et comtéde Lisieux, entre Jehan Sauvage, d’une part et Cardin Guesnon, tuteurdes enfants de feu Guillaume Levesque, au sujet d’une maison rue auBouteiller.

1519. -  29 décembre

Mahiet Henrion, bourgeois de Lisieux, vend à Me Jean Yvelin, prêtre,curé de Saint-Martin d’Escaulleville et chapelain de la chapelleSaint-Andrieu, fondée en la cathédrale, une maison avec le jardin,droitures, allée, préeminences et libertés à ce appartenant, le toutainsi qu’il se pourporte, assis en la paroisse Saint-Germain dud.Lisieux, en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté led. Henrion et ladame de Maricorne, d’un bout la muraille de cette ville de Lisieux etd’autre bout led. Yvelin représentant le droit de Jehan Rachine, lad.maison, led. Henrion et défunt Jehanne, sa mère, avaient eue et acquisedud. prêtre le 12 décembre 1510. La vente est faite par le prix etsomme de cent livres tournois.

1527. - 1er décembre

Perrette, veuve de Robin Sequot, de la paroisse Saint- Germain, baille,quitte, transporte et délaisse à Hamon Guérard, de lad. paroisse, toutet tel droit qu’elle pouvait avoir sur un corps de maison, dépendant dela succession de feu son mari, sis paroisse Saint-Germain, en la rue auBouteiller, jouxte d’un côté Me Jehan Courvie, au lieu des hoirs RobertDelannoy, d’un bout Guillaume Huet et d’autre bout lad. rue.

1539. - Samedi 6 mars

Dans un acte de cette date, il est mentionné que André Gaudon, curé deThiberville, avait donné, de son vivant, à ses neveux Jehan Desgrez,curé de Granval, et à Pierre Desgrez, leur vie durant, la jouissance decertain manoir, maisons, cour et jardin, sis en cette ville, paroisseSaint Germain, sur la rue au Bouteiller.
1539. - 2 mai

Me Guillaume Guéroult, prêtre, licencié en médecine, curé deSaint-Laurent des Grès, constitue, en faveur des prêtres de l’égliseSaint-Germain, en vue d’une fondation d’une messe basse le mercredi dechaque semaine, une rente de quarante sols tournois au terme de laNativité Notre-Dame, sur sa maison sise en la rue au Bouteiller, parlui acquise de Michault Toustain.

1549. - Mardi 10 août

Me Pierre Delaporte, licencié en lois, avocat de court laie, vend àJehanne Esnault, veuve de défunt Pierre Lambert, bourgeoise demeurantparoisse Saint-Germain, une maison ou portion de maison et l’héritagesur quoy elle siet, sis en l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisseSaint Germain, en la rue au Bouteiller, jouxte d’un côté lad. rue,d’autre côté et des deux bouts, lad. veuve, laquelle portion de maisonledit Delaporte disait lui appartenir par héritage de feu CardotLambert, aieul de sa mère. La vente faite par 70 livrestournois.

1543. - Lundi 26 Novembre

Roger Guéroult, tanneur, demeurant en la paroisse de Chambrays, vend ettransporte à Jehan Dupray, bourgeois de Lisieux, tout et tel droit surla tierce partie d’une maison et héritage sis en la paroisseSaint-Germain, en la rue du Bouteiller, qui jouxte d’un côté et d’unbout la maison aux enfants de choeur de l’église Saint-Pierre, etd’autre bout la maison de la ville et d’autre côté lad. rue. Laquellemaison lui venait de son oncle Me Guillaume Guéroult, prêtre, en sonvivant curé de Saint-Laurent-des-Grès. La vente faite moyennant 65livres tournois.

1544. - Samedi 26 Avril

Symon Sauvage, de Courtonne, baille par échange à Hamon Guérart, dumestier de mennoier, demeurant paroisse Saint-Germain, portion du hautd’une maison, une haulte chambre à chauffepied, le grenier dessus, avecun autre grenier estant en costé d’icelle chambre, jouxte d’un côté etd’un bout maistre Jehan Le Corvoisier, d’autre côté la rue duBouteillier, et d’autre bout les mynistre et religieux de l’Hôtel-Dieudud. Lisieux. Il reçoit en échange une rente de 22 sols, 6 denierstournois.

1544. - Jeudi 5 Juin

Crespin Guéroult, demeurant à Chambroys, neveu et héritier en partie,de deffunct maistre Guillaume Guéroult, prêtre, en son vivant licenciéen médecine, curé de Sainct Laurens des Grez, demeurant à Lisieux, vendet transporte à honorable homme et discret maistre Jehan Duprey, aussilicencié en médecine, demeurant aud. Lisieux, la tierce partie d’unemaison, court et jardin, à ce appartenant, ainsy que le tout sepourporte, assis en l’enclos de cette ville de Lisieux, paroisse deSt-Germain, sur la rue du Boutillier, jouxte d’un côté et d’un bout lamaison des enfans du coeur de l’église cathédral dud. Lisieux, d’autrecôté l’héritage et maison de la ville du. Lisieux, en commun, etd’autre bout la rue du Boutillier, laquelle maison, led. deffunct curé,avait acquise de Michel Toustain, estamyer, bourgeois de Lisieux, parlettres passées en ce tabellionnage le jeudi 28e jour de septembre1536, lesquelles led. Guéroult bailla présentement aud. Duprey pourestre en ses mains de force et vertu. La vente faite par 65 livrestournois et 60 sols de vin. Cette maison était grevée d’une rente de 41sols allant aux chappelains de la chapelle Saint-Thomas fondée en lacathédrale.

1544. - Samedi 14 Juin

Germain Legouez, frère et héritier de feu Jehan et Michel Legouez, vendet transporte à honorable homme maistre Pierre Le Camus, licencié èsdroitz, advocat au Parlement, plusieurs maisons, logis et aeddifices, oles héritages sur quoy ils sont situez avec les libertés, droictures etprééminences, le tout assis en la paroisse de Saint-Germain de cesteville de Lisieux, en la rue du Bouteiller, jouxte d’un côté lesreligieux de Sainte-Barbe,d’autre côté le seigneur de Cauquainvillierou les représentants son droit, d’un bout Loys Lebourguignon et PierreLe Roy et d’autre bout lad. rue du Bouteiller.

Lesquelles maisons et héritage led. Michel Legouez avait eus au décretdes héritages de feu maistre Robert Godart, moyennant 135 livrestournois, Germain Legouez exerça le retrait de ces immeubles le 29septembre suivant.

1544. - Vendredi 27 Juin

Religieux hommes et honnestes frères Nicole Quesnel, docteur enthéologie, prieur du couvent des frères prescheurs de Lisieux, RobertGuéroult, par semblablement docteur et sous-prieur aud. couvent, DenisDeshais, Hamon Bouessieu, Christophe Deshaies, Jehan Chevreul,procureur d’icelluy couvent, Paul Lecarpentier, Jehan Bréard, RobertHeultes et Jehan Lecesne, tous religieux prof. aud. couvent, pour eulxet les autres religieux dud. lieu, baillent et fieffent à rente àPierre Durant, du mestier de mennoier, bourgeois, demeurant paroisseSaint-Germain, tout et tel droit, comme ausd. religieux appartient, enune cour ou place vuyde estante en derrière de la maison, d’iceulxreligieux, assise sur la rue du Bouteiller, icelle place ou courtcontenant demye vergée, jouxte d’un côté les murailles du jardin duChapitre, que tient noble et discrète personne maistre Robert deBoucquetot, chanoine, d’autre côté ung autre jardin et maison demaistre Jehan Lecourvoisier, prêtre, curé de Sainct Mardz, d’un boutlad. maison d’iceulx religieux, d’autre bout les murailles de la ville,là où soulloit avoir ung pont pour lesd. religieux, sauf réserve parlesd. religieux de six pieds de large tout au long d’icelle pour servird’allée à aller et venir de leurd maison ausd. murailles ; et iceluyDurant aura son entrée et issue, à pied et à cheval, à la sortie de larue au Bouteiller, par l’allée nommée l’allée des Jacobins, autrementnommée la Goullafrière, moyennant cinq sols tournois de rente foncière,payable annuellement au terme de Saint Jean.

1544. - Lundi 11 Août

Vénérable et discrète personne maistre Guillaume Criquet, chanoine deLisieux, curé de Perrières, vend à vénérable et discrète personnemaistre Nicole de Mailloc, prêtre, licencié en droitz, curé deSaint-Jehan-de-Thenney, un manoir sur quoy siet deux corps de maisons,avec les droitures, franchises et libertés, assis en la bourgeoisie deLisieux, en la rue du Boutillier, jouxte d’un côté maistre AdamRaissel, d’autre côté damoiselle Catherine Vippart, d’un bout lad. rue,et d’autre bout la vénelle ou allée tendant ès murailles de la ville,moyennant cinquante livres tournois. Passé à la maison des Trois Maries.

Manoir du Petit Roy, rue du Bouteiller

François Lambert, écuyer, sieur d’Herbigny, conseiller du roi,lieutenant civil et criminel du bailli de Rouen en la vicomté d’Auge,demeurant au Pont l’Evêque, vend à Michel Poret, marchand, bourgeois,demeurant paroisse Saint-Germain, le manoir et maisons vulgairementappelés le manoir et maisons du Petit Roy, borné d’un bout par leCollège de Lisieux, moyennant le prix de 1050 livres tournois. Passé enla maison de Me Pierre Boivain, sieur de la Rousseoye, contrôleur augrenier à sel de Lisieux, Pierre Delaporte, avocats, bourgeois deLisieux, témoins. (28 Octobre 1606).

XI. - Les Boucheries

Les Boucheries correspondent à la place Victor-Hugo actuelle. La placeétait divisée en deux par une grande halle et formait ainsi deux ruesque les anciens actes désignent sous les noms de rue Haute-Boucheriequi occupait le côté est, et la rue Basse-Boucherie à l’ouest. Lecentre de la place était occupé par la halle qui avait environ 85mètres de long sur 5 mètres de large. Ces halles, couvertes par unehaute toiture soutenue par des poteaux, furent démolies en 1832. Uneautre halle les remplaça jusqu’en 1903, date à laquelle elle disparut àson tour pour donner à la place l’aspect que nous lui connaissonsaujourd’hui.

a. - La rue Haute-Boucherie

1462. - 26 juillet

Guillaume Dupont et Cardine, sa femme, demeurant à Manerbe, baillent àferme, pour 6 ans, à Jehan Caillot, carpentier, demeurant à Lisieux,une place vuide sise en la rue de la Boucherie, jouxte d’un côté MeJehan Couvis ; d’autre côté, l’allée tendant à la rivière d’Orbiquet ;d’un bout, Jehan Cormel, à cause de sa femme, et d’autre bout, leditCaillot, moyennant ung bon chapon à l’usage de la dite Cardine et 40sols tournois de ferme.

1507. - 16 juillet

Me Guillaume Feure, prêtre, demeurant à Lisieux, vend à GuillaumeManchon, cousturier, demeurant à Lisieux, tout et tel droit en unemaison située et assise à Saint-Jacques, en la rue de la Boucherie,jouxte d’un côté Ollivier Le Vallois, et d’un bout, la rue de laBoucherie, moyennant 35 livres tournois.

1509. - 16 juillet

Jehan Droulin, bourgeois de Lisieux, vend à Me Robert Regnier, prêtre,de l’office de douze livres, deux maisons, l’une grande, l’autre petiteet une place vuide, sises paroisse Saint-Jacques. Icelle grande maisonjouxte la rue de la Boucherie et une allée ; la petite étant de l’autrecôté de ladite allée. Ledit Droulin avait acquis ces maisons le 5janvier 1504. La vente est faite par le prix de 250 livres.

1522. - 8 septembre

Perrine, veuve de Pierre Arsonnet, bourgeois de Lisieux, pour assurerune fondation de messe à note le dernier jour de chaque mois, en lachapelle de Notre Dame de Pitié, de l’église Saint Jacques, donne autrésor une maison jouxte d’un côté et d’un bout, les hoirs PerrinMartin ; d’autre côté, Guillaume Toustain, avocat de court laye, etd’un bout, la rue de la Boucherie.

1524. - 19 décembre

Robin Roussel, du métier de boucher, fils et héritier en partie de feuJehan Roussel, demeurant paroisse Saint-Jacques, baille et fieffe àrente à Noel Dupont, du métier de cordonnier, bourgeois demeurant enlad. paroisse, la droiture que led. Roussel avait de staller au jour defoere et marché et mectre une table de troys pieds et demi de longueur,devant la maison dud. Dupont, sise devant la rue de la Boucherie,jouxte d’un côté, les hoirs Simon Jouen ; d’autre côté, les hoirs AubinPoterne ; d’un bout, lad. rue ; et d’autre bout, led. Roussel. Ce bailest fait par quatre sols tournois de rente par an au terme de Noel.

1526. - Mardi 28 octobre

Vente, par la Charité de Saint Jacques, à Jehan Huet, moyennantsoixante dix livres tournois, d’une maison, jouxte d’un côté, Me Michelde Villiers, prêtre ; d’autre côté, Jehan Vastel, chaussetier, etPerrin Ledelyt ; d’un bout, la rue de la Boucherie, qui avait étédonnée à lad. Charité, en 1510, par Guillaume Manchon et Gyrette, safemme, pour l’acquit d’une fondation pieuse.

1530. - Jeudi 17 novembre

Guillaume Delaballe et Robert, son fils, vendent à Ysabeau, veuve dedéfunt Jehan Mahiel, une maison et un héritage sur quoi elle siet, aveclibertés, franchises et prééminences, assise à l’enclos de cette ville,paroisse Saint-Jacques, sur la rue de la Boucherie, jouxte d’un côté,lad. rue ; d’autre côté, Jehan Campion ; d’un bout, Michel Campion ; etd’autre bout, led. acquisiteur, moyennant cent livres tournois.

1529. - Dimanche 13 juin

Yvon Martin, bourgeois, demeurant paroisse Saint Jacques, vend à EmeryDelafresnaye, bourgeois de lad. paroisse, une portion d’héritage avecla maison dessus, estans, ainsi que le tout se pourporte, situé etassis en ladite paroisse St-Jacques, à l’enclos de cette ville deLisieux, au derrière de la cour et maison dud. Martin, sur la rue de laBoucherie, jouxte des deux côtés et d’un bout, Guillaume Toustain,advocat de court laie ; et d’autre bout, led. vendeur, moyennant 90livres tournois.

Dans la cour commune séparant le vendeur et l’acquisiteur, ce dernierdevait établir une vis pour servir à sa maison. Il devait en outreavoir une clef de l’huis de l’allée, lui permettant l’accès de samaison.

1533. - Lundi 14 juillet

Michel Campion, bourgeois de Lisieux, vend et transporte à vénérable etdiscrète personne Me Jehan Lecourvoisier, curé deSaint-Mards-sur-Risle, tout et tel lot, part et portion de la maison etl’héritage sur quoi elle siet, avec les franchises et libertés, sisparoisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté et d’un bout, Jehan Campion ;d’autre, messire François Mahiel, prêtre, et son frère ; et d’autrebout, la haulte rue de la Boucherie, moyennant trente livres tournois.

1538. - Mercredi 8 mai

Michel de la Reue, demeurant à Rouen, reconnaît que le 21 décembre1537, devant Robert Bigot et Pierre Dupont, tabellions à Rouen, avoiracheté pour Laurent de la Reue, seigneur de Saint Martin du Manoir, deMe Robert Carrey, avocat en la court de Parlement, une maison ettènement, nommée la Rouge Maison qu’avoit tenu en louage maître HenriMarquefer, sise paroisse Saint- Jacques, bornée d’un côté, la granderue de la Boucherie ; d’autre côté, les hoirs Robert Vatier ; d’unbout, les hoirs Thomas de la Reue ; et d’autre bout, la maison etmasure Campion. La vente faite par 525 livres tournois.

1539. - 19 Juin

Sanson Thomas, bourgoys demourant en la paroisse de Saint Caude leViel, en la ville de Rouen, baille en eschange à Jehan Foucques, toutet tel droit, part et porcion que aud. Sanson peut appartenir encertaine maison ou maisons, court et héritage, assis en lad. paroisseSaint-Jacques sur la rue de Hault de la Boucherie, jouxte d’un côté leschappellains de l’office de douze livres en l’église cathédraleSainct-Pierre dud. Lisieux, d’autre côté Guillaume Leprince, d’un bout,Pierre Lesauvage, escuier, et d’autre bout lad. rue de la Boucherie.

En contre échange il reçoit tout et tel et droit que led. Foucquespouvait avoir sur une rente de cinquante tournois à prendre sur BynotPaulmyer.

1543 (n. st). - Lundi 15 janvier

Jehan Campion, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques, vend ettransporte à Jehan Dragin, dit Chelles, mercier, demeurant à lad.paroisse, une sallette, l’ouvroir sur la rue estant en icelle, lachambre sur lad. sallette, dans un manoir appartenant aud. Campion, enla paroisse Saint Jacques, sur la rue de Hault de la Boucherie, avecung aestre de maison à usage de chellier estant sur la cour dud.manoir, laquelle sallette, ouvroir, chambre et chellier, était bailléeen fermage aud. Dragin, moyennant 90 livres tournois.

1543. - Mardi 18 décembre

Cardin Heude, bourgeois de Lisieux, demeurant en la paroisse deBréauté-en-Caux, baille à ferme manable pour neuf ans à ArnouldBurnouf, hostelier, demeurant paroisse Saint-Jacques, une maison ainsiqu’elle se pourporte, située et assise en lad. paroisse Saint-Jacques,en la rue de Hault de la Boucherie, jouxte d’un côté et d’un boutPierre Heulte le jeune, d’autre côté lad. rue et d’autre côté lavenelle étant près Noël Leprince, et led. bailleur, moyennant quinzelivres tournois par an.

1607. - 5 Novembre

Catherine Laîné, veuve de Pierre Levesque, Pierre Lefort, le jeune, dumétier de boucher et Jehanne Levesque, sa femme, demeurant paroisseSaint-Désir, vendent à Jehan Doesil, marchand, demeurant paroisse SaintJacques, une chambre haute sise dans le Manoir au Prince, rueHaute-Boucherie, moyennant 150 livres.

Passé en la maison où pend pour enseigne le Lion d’argent, au faubourgde la porte d’Orbec, en présence de Nicolas Barrey, bourgeois deLisieux, et Olivier Miaulle, de Saint-Martin-de-la-Lieue.

1629. - 3 Mai

Simon Bourdon, marchand, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques,fils et héritier en partie de Thomas Bourdon, vend à Cristophe de laReue, bourgeois de lad. paroisse, une portion de maison faisant partiedu manoir Caussion ou manoir Faguet, sis en la rue de Haut de laBoucherie, moyennant la somme de 120 livres.

1632. - 14 Août

François Pierre, bourgeois de Lisieux, ayant acquis de Pierre Roussel,marchand, bourgeois de Lisieux, un aestre de maison à usage deboucherie, faisant partie d’un plus grand corps de logis à luiappartenant et à sa femme, assise en la rue de Haut de la Boucherie,avec une pièce de terre en paturage et plant contenant une vergée, siseparoisse Saint-Jacques, au village des Loges, par contrat passé devantles tabellions de Lisieux le 20 août 1630, sous condition de pouvoirretirer dans deux ans, prolonge d’un an cette condition.

b. - Rue Basse-Boucherie

1530. - 9 Octobre

Ensuivent les lolz et partaiges faiz entre la veufve de défunctGuillaume Le Vavasseur Jacques-Henry, maistre Ursin et Julien LeVavasseur.

Immeubles rue Basse-Boucherie, bornés d’un côté les hoirs de défuntJean Descees, d’autre côté Michel Le Cayron, d’un bout la rue de laBoucherie, d’autre bout Guillaume Parey, seigneur de Combray.

1533 (n. st). - Vendredi 21 Février

Maistre Michel Devillers, prêtre, un des vicaires de l’églisecathédrale, et honorable homme Guillaume Toustain, avocat de courtlaye, pour lui et sa femme, fille et héritière en partie de deffunctDavid Le Boctey, escuier, font accord entre eulx pour le fait de laréparacion qu’il esconvyent faire à la parey ou pareys des maisons etaeddiffices dud. Devillers, joignant d’un côté à la maison desd.mariés, et icelles maisons bornans d’un bout à la rue de la Boucherieet d’autre bout à la rivière d’Orbec.

1537 (n. st). -  4 janvier

Jehan Castel, du métier de chaussetier, bourgeois demeurant paroisseSaint-Jacques, et Bastienne sa femme, vendent à Jehan Hubert, mercierune choppe ou ouvreur estante en la maison dud. Hubert, sise en lad.paroisse en la rue de Bas de la Boucherie, moyennant 26 livres tournois.

1527. - Mardi 24 Avril

Nicolas Fourmeville, du mestier de cordonnier, demeurant paroisseSaint-Jacques, rend et remet à Robert Lieury, bourgeois de Lisieux, uneportion de maison sise paroisse Saint-Jacques, sur la rue de Bas de laBoucherie, au manoir dud. Lieury, où pend pour enseigne le Cyne, enlaquelle portion de maison y a la cave, l’ouvreur ou eschoppe, lasallette de derrière, la chambre de devant sur led. ouvreur et leschambres de derrière, laquelle portion de maison, led. Fourmevillel’avoit eue et acquise dud. Lieury le 30 décembre 1535.

1537. - Lundi 18 Juin

Maistre Jehan Le Vavasseur, prêtre, curé de Beaumontel, fils deJacques, bourgeois de Lisieux vend à Jehan Bréavoine, demeurantparoisse Saint-Jacques ung ouvreur ou échoppe avec la sallette joignantà iceluy estant en une maison aud. curé appartenant, sise en la rue debas de la Boucherie, jouxte d’un côté la grande allée commune etl’ouvreur appartenant à Nicolas Bence, d’autre côté les hoirs JehanBerthelot, en son vivant avocat de court laye ; d’un bout lad. rue etd’autre bout une autre allée et sis commune entre lesd. Bence,Vavasseur et autres. La vente faite par quarantes livres tournois.

1537. - Samedi 20 Octobre

Jehan Lebourgoys, fils et héritier de défunt Nicolas, de la paroisse duMesnil-Eude, vend à Jacques Buglel, chaussetier, bourgeois de Lisieux,une maison avec préeminences, droitures, libertés, située et assise enla paroisse Saint-Jacques en la rue de Bas de la Boucherie, jouxte d’uncôte Guillaume Corvel appoticaire d’autre côté les hoirs de défuntPerrin Ledilie, d’un bout messire Michel Lemonnier prêtre et la courcommune et d’autre bout lad. rue de la Boucherie, moyennant 80 livrestournois.

1540. - Mardi 28 Avril

Guillaume Corvel apoticaire, bourgeois demeurant à Saint-Jacques, d’unepart, et Jacques Buglel, chaussetier, dud. lieu confessent avoir faitappointement entre eux pour le fait de certain édifice encommence àfaire, par led. Buglel, près et soignant la maison dud. Corvel, en lad.paroisse Saint-Jacques, en la rue de Bas de la Boucherie. Led. Corvell’autorise à appuyer sa maison contre la sienne moyennant le paiementde soixante sols tournois présentement payés par led. Buglel. JacquesChirot, charpentier à Prêtreville, figure comme témoin.

1541. - Mercredi 9 Février

Jehan Hubert, mercier, demeurant paroisse Saint-Jacques, remet àHuguette, fille de feu Jehan Castel et Sébastienne sa femme, une choppeou ouvreur estant en la maison dud. Hubert, sise en lad. paroisse en larue du Bas de la Boucherie avec les droitures et libertés, lequelouvreur ou eschoppe jouxte d’un côté led. Hubert, d’autre côté l’alléecommune, d’un bout messire Michel Devillers, prêtre et d’autre bout larue. Lequel ouvreur lesd.  deffunts avaient vendu et transportéaud. Hubert pour la somme de 26 livres tournois par lettre du jeudi 4janvier 1536 (1537 n. st.) que led. Hubert remit et rendit à lad. filleen force et vertu pour répondre à une clameur de marché de bourse misepar lad. fille.

1543. - Vendredi 6 Avril

François et David Bornet, fils de feu Pierre et de Marguerite Lygnel,se partagent une maison sise en la rue de bas de la Boucherie, jouxted’un côté, Jehan Barrey ; d’autre côté, le manoir du Cyne ; d’un boutlad. rue et d’autre bout Jehan Levalloys, seigneur de Putot.

1602. - 14 Avril

Jehan Houlley, marchand boucher, demeurant paroisse Saint-Jacques,Jehanne Toustain, sa femme, et Jehan Houlley, prêtre de lad. paroisse,vendent et transportent à Marie Dubosc, veuve de feu JehanLebouteiller, et fille de lad. Jehanne Toustain, deux chambres hautesfaisant partie d’une maison, sise rue Basse Boucherie, moyennant 150livres tournois.

Manoir du Cygne

1605. - 15 Octobre

Michel Costard, sieur de La Quèze, bourgeois demeurant paroisseSaint-Jacques, vend à Pierre Le Petit, marchand feron, bourgeois delad. paroisse, une maison entière de fond en comble, sise en cetteville, en la rue de Bas de la Boucherie, faisant le devant du manoir «du Syne » tenue de la comté de Lisieux par la faisance de 18 den.tourn. de rente, moyennant le prix de 1100 livres tournois.

Passé en la maison et hôtellerie de la Licorne, en présence de JeanBanville demeurant à Saint-Jacques-de-Lisieux.

1607. - 12 Février

Denis Nicolle, bourgeois de Lisieux, adjudicataire pour trois ans desquatrèmes des vivres et menus boires de cette ville et banlieue deLisieux, du consentement de Robert Le Vavasseur et Michel Cucuel sesassociés à lad. ferme, confesse et reconnaît avoir associé et composépour led. temps, Marguerin Cottin, hôtelier en sa maison où pend pourenseigne La Crosse, sise paroisse Saint-Jacques, rue du Bas de laBoucherie et d’y vendre vins et menus boires pourvu qu’ils soientachetés hors de la ville et banlieue et qu’il ne les fasse pas crierpar la ville, moyennant 450 livres.

1608. - 3 mars

Gervais Le Héribel et Jehan Varin, bourgeois de Lisieux, font accord etappointement au sujet de la jouissance et possession de trois aestresde maison dans le manoir de Grosseville.

Passé en la maison où pend pour enseigne l’Ecu, en présence de PierreToutain, orfèvre, Zacharie Proue et Michel Blondel, bourgeois deLisieux.

1609. - 16 Avril

Charles Martin, de la paroisse de Mesnil-Eudes, demeurant à Lisieux,tuteur des enfants de Guillaume Martin, baille à ferme pour deux ans, àRobert Le Petit, marchand drapier, une portion de maison, consistant enune cave et deux chambres, sise paroisse Saint-Jacques, en la rue deBas de la Boucherie moyennant un fermage de 16 livres par an, payableaux termes de Saint-Jean et Noël.

XII. - La Rue Pont-Mortain

1518. - 20 Avril

Guillaume Aubert, bourgeois de Lisieux, vend à Jehan Mallet, mercier,tout et tel droit qu’il avait à cause de la succession de GuillemotAubert son ayel, en une maison et héritage sis en la paroisseSaint-Germain dud. Lisieux, nommée le coing Aubert, jouxte d’un côté larue du Pont-Mortagne, d’autre côté led. vendeur à cause de lasuccession de feu Périte de la Rocque, sa mère d’un bout la venelleprès la chapelle Saint-Aignen et d’autre bout la Grande-Rue dud.Lisieux, moyennant cinq cent cinquante livres tournois.

1518. - 4 Novembre

Le devis d’une maison à faire édiffier sur une place appartenant àGuillemete de La Roque, jouxte d’un côté la venelle de Saint-Aignan,d’autre côté lad. de La Roque, d’un bout Michel Quetel, d’autre boutJehan Leproux.

1523. - 10 Juillet

Colin Germont, demeurant à St-Jacques-de-Lisieux, et Jehanne sa femme,baille à rente à Guillaume Leproux, demeurant à Lisieux, tout et teldroit qu’ils pouvait avoir sur une maison sise rue du Pont-Mortagne,jouxte d’un côté les hoirs de Guillaume Gueudron, d’autre les hoirs dureprésentans feu Robert Gouillou, d’un bout la rue du Pont-Mortagne,moyennant 25 sols tournois de rente.

1543. - 13 Août

Guillaume Pometel, de la paroisse de N.-D.-de la-Couture de Bernay,héritier de feu Pometel, en son vivant demeurant paroisseSt-Germain-de-Lisieux et Guillaume Gantier, fils Raoulin, héritier dedéfunte Robine, en son vivant femme dud. Robert Pometel, de présentdemeurant en la paroisse St-Yppolite lez St-Marceau ès faubourgs de laville de Paris, lesquels vendent à héritage à Michault Toustain,estaygnier, bourgeois de Lisieux, demeurant paroisse St-Germain, unemaison et héritage comme il se pourporte, jouxte d’un côté et d’un boutled. acquisiteur, d’autre côté les hoirs au ayant cause de GuillemotDesamaison et d’autre bout la rue du Pont-Mortagne. Laquelle maisonlesd. défunts Pometel et sa femme avaient eu et acquise de Pierre Hue,de Lessart. La vente est faite par cinquante livres tournois.

Maison face la Halle au Blé

1527. - (n. st.) 12 Avril

Jehan Lehoullays et Jehanne sa femme, de la paroisse de Manerbe,vendent à Guillaume Dudouet, dit Roquette, de la paroisse St-Germain,ung aestre de maison à usage d’échoppe, et l’héritage en tant queiceluy aestre en comporte, estant en une maison appartenant auds.mariés, regardant à la Halle à Blé, en lad. paroisse St-Germain,jouxte, lad. maison, d’un côté la venelle de la cour desd. mariés, d’unbout la rue et d’autre bout iceux mariés, moyennant la somme de sixlieres tournois.

Témoins : Loys Hamellin et Jehanne Guéroult.

1529. - 31 Mars

Noble homme Jehan Labbey, seigneur de St-Cloud-sur-Dives, demeurant auPont-l’Evesque, vend à vénérable et discrète personne Me NicoleDesperrois, prêtre, curé de Marolles, de la paroisse deN.-Dame-de-Cirfontaine, plusieurs maisons, manoirs et héritage, sisparoisse St-Germain, qui furent et appartindrent à feu Jehan LePeuffier et depuis à Guillette Le Peuffier, sa fille, napassés pardécret requestre dud. Labbé, le tout ensemble, jouxte d’un côté leshoirs Guillaume Parey, d’autre les hoirs Jehan Buchart, d’un bout larivière, d’autre bout la rue du Pont-Mortaing, moyennant 250 livrestournois.

1537. - Mercredi 3 Juin

Jehan Sevaistre, l’aîné, bourgeois de la paroisse St-Germain, baille,quitte et délaisse à Guillaume Guenderon, une chambre haute étant surl’ouvreur dud. Guenderon et de l’allée de sa maison avec le grenierdessus, le tout sis à l’enclos de cette ville de Lisieux sur la rue duPont-Mortagne, jouxte d’un côte led. Sevaistre à cause de sa grandemaison, d’autre côte, Jehan Baudel, d’un bout lad. rue et d’autre boutled. Guendron, moyennant l’acquit des charges de lad. maison.

1540. - (n. st.) Vendredi 23 Janvier

Dans les lots et partages faits après le décès de Michel Toustain, enson vivant du mestier ne estainyer, on trouve : une grande maison siseen la ville de Lisieux, paroisse St-Germain, en la rue duPont-Mortagne, devant l’église St-Aignen, jouxte d’un côté JacquesHalley, à cause de sa femme d’autre côté Me Pierre Delaporte, avocat decourt laie, d’un bout ledr Delaporte et d’autre bout la rue duPont-Mortagne.

1540. - (n. st.) Vendredi 23 Janvier

Dans les lots et partages fatis après le décès de Michel Toustain, enson vivant du mestier de estinyer, on trouve : une autre maison près lePont-Mortagne jouxte d’un côté Guillaume Lemarquant, et les hoirsGuillaume Desamaison d’autre côté la rivière d’Orbiquet, d’un bout leChapitre de l’église-cathédrale, d’autre bout la rue.

Michel Toustain possédait deux autres immeubles sis Grande-Rue, et enla Grande Couture.

1542. - Vendredi 29 Décembre

Partage de certaine maison assise en l’enclos de la ville de Lisieux,paroisse Saint-Germain, sur la rue tendant du coing au Fevre à laGrande Couture, jouxte d’un côté les hoirs Geffiin Thirel, d’autreGeffroy Guerrier, d’un bout les murailles de la ville et Jehan Bréarden partie, et d’autre bout lad. rue tendant à lad. Grande Couture,laquelle a été acquise par Marion, veuve de deffunct Jehan Hesbert ensecondes noces et en premières de Saintin Hurt.

1543. - Samedi 3 Novembre

Me Pierre Senée, prêtre, de la paroisse de Mesnil-Durand, vend àvénérable et discrète personne Maistre Germain Amiot, prêtre, curé deCapelle-les-Grands, une maison et l’héritage sis paroisse Saint-Germainen la rue du Pont-Mortagne, qui fut et appartint à Jehan Petit,barbier, jouxte d’un côté les hoirs Guillaume Parey, d’autre côtéThomas Delalande et la cour commune d’un bout la rivière d’Orbiquet etd’autre bout Robin Pe..... à cause de sa femme, qu’il avait acquise auxpleds ordinaires de Lisieux, tenus par Jean Duval, vicomte dud. lieu,le 5 janvier 1536. La vente faite par 225 livres tournois. Passé en hôtellerie du Monde.

1545. - Samedi 24 Octobre     [page 59]

Guillaume Cosselin, natif de la paroisse du Mesnil Germain, de présentdemeurant à Saint Germain dud. Lisieux, conf.... avoir eu et reçu dePhilippe Auger, bourgeois dud. Lisieux, le retraict et desgaigementd’une maison avecque son assiecte assise en la bourgeoisie dud.Lisieux, paroisse St-Germain,  jouxte d’un côté Nicolas Carey,d’autre côté la rue du Pont-Mortagne, d’un bout la Grande Rue etd’autre bout la chapelle St-Aignen, ........... Catherine sa femmeav...ent y de....vendue et transportée aud. Gosselin par le prix etsous condition de retraict contenu aux lettres de ce faictes le derrainjour de juing 1543. Passé en la maison et hostellerie du Monde.

1545. - Mercredi 18 Novembre

Dans un contrat d’échange passé entre vénérable personne EtienneDubosc, curé de Hermival, Guillaume Dubosc et noble homme Nicolas LeValloys seigneur de Putot et de Gourvis, ce dernier donne en contreéchange de la seigneurie de Hermival, divers biens, notamment unemaison, cour et manoir, droictures et libertés, sis paroisseSaint-Germain, tenue du doyenney de Lisieux, subgecte en trois solsquatre deniers et ung homme d’armes à la Saint Ursin, avec cent sols derente allant au Chapitre dud. lieu, jouxte d’un côté les hoirs deRobert Trinitey, d’autre côté les hoirs ou représentans le droit deGuillaume Seney, d’un bout la rue du Pont-Mortagne et d’autre bout led.Le Valloys, à à cause de son manoir et nouvel aediffice de nouveaufaict et aeddiffiey au but dud. manoir et retenue faicte par led. LeValloys de son droit de faire passer et fluer ses eaux jouxte unecédulle recongnue devant les tabellions de ce siège le 30 octobre 1537.

1599. - 28 avril

Marché entre les chapelains douze livres et Thomas Delalande,autorisant ce dernier à construire deux boutiques contre les muraillesde l’église Saint-Aignan, rue du Pont-Mortagne.

1600. - 4 Mars

Jehan Lehéricher, fils et héritier de Robert Lehéricher, de la paroissede Formentin, y demeurant, confesse et reconnaît avoir vendu à AlexisBarbas, marchand tanneur demeurant paroisse Saint-Germain, une maisonconsistant en une petite cave, une boutique avec la chambre et legrenier, le tout l’un sur l’autre, et situé dans l’enclos de cetteville, paroisse Saint-Germain, au devant de la Halle au blé, bornéed’un côté par la rue de Halle, laquelle maison led. Robert Lehéricherl’avait acquise de Robert Girart, tenue de la comté de Lisieux en lafaisance de demi livre de poivre à la recette d’icelle comté, moyennant318 livres tournois.

Passé en la maison de Robert Levasseur, en présence de Claude Legrand,marchand tanneur, de Lisieux, et Pierre Grip, aussi tanneur, de laparoisse de Manerbe.

1600. - 22 Mai

Laurent Héroult, fils Jehan, de la paroisse du Torquesne, du métier deboucherie, demeurant en la paroisse et bourg de Pont-l’Evêque, confesseavoir vendu à Gilles Le Guay, du métier de bourrelier, demeurantparoisse Saint-Germain-de-Lisieux, une maison consistant en une petitecave ou cellier, une boutique, chambre et grenier l’un sur l’autre,située en la ville de Lisieux, devant la halle au blé dud. lieu,appartenant aud. vendeur par droit du retrait par lui ci devant fait audroit de lignage de Alexis Barbas, tenue de la comté de Lisieux par lafaisance de demi livre de poivre de rente, moyennant 200 écus d’or.

Passé à Lisieux, avant midi, en la maison dud. Le Guay, en présence deCollas Le Cousteur, de la paroisse du Fournet, et Pierre Pains, deHermival.

1601. - 29 Mars

François Maurey, Pierre et Guillaume Durant, fère en loy dud. Maurey,tous marchands, bourgeois de la paroisse Saint-Germain, et ChristopheMérieult, sergent hérédital au bailliage vicomtal de Lisieux,reconnaissent avoir vendu à Jacques Héroult, docteur en médecine,demeurant paroisse Saint-Jacques, une maison sise en l’enclos de laville, paroisse Saint-Germain, en la rue du Pont Mortaigne, prèsl’église Saint Aignan tenue du sieur haut doyen de Lisieux, moyennantla somme de cent écus.

Témoins : Pierre Toustain et Robert Sandebreuil, boulangers à Lisieux.

1601. - 11 Décembre

Michel de Lespinay, de la paroisse de Grandchamp, tuteur des enfants deNicolas Thiboult, confesse avoir rendu et remis ès mains de RobertGirard et Marguerite Lemarchand, sa femme demeurant à Lisieux, paroisseSaint-Germain, plusieurs corps de logis en maisons, appartenant à lad.femme à cause de Germain Lemarchand, rue du Pont-Mortain au derrière dela maison étant de présent Jacques Duhamel.

1607. - 8 Juillet

Jehan Picquot, bourgeois de Lisieux, vend à Pierre Papillon, tailleurd’habits, une maison de fond en comble, consistant une cave, deuxsalles, une petite dépanse et montée, avec l’appentis en bas, sise enla la paroisse Saint-Germain, sur le derrière de la rue Pont-Mortagneprès l’église Saint-Aignan, bornée par l’allée d’entre lad. église etles maisons tenues du sieur haut doyen, exemptes de toutes rentes,moyennant la somme de 645 livres.

Passé en la demeure de Jeau Delalande, en présence de Jehan Delalande,Pasquet Decorne et Pierre Hébert, bourgeois de Lisieux.

1627. - 13 Novembre

Nicolas Houel, curé de Saint-Germain-la-Campagne, demeurant à Lisieux,baille à titre de ferme pour trois ans, à Girard Delalande, du métierde tondeur en draperie et damoiselle Marguerite Osmont, sa femme, uneportion de maison consistant en plusieurs aestres faisant partie desmaisons appartenant auds. bailleurs assises dans l’enclos du manoirPicque, au devant de la fontaine de la halle à blé de ce lieu, etd’autant que lesd. mariés en avaient joui par leur dernier bail,moyennant la somme de quarante-deux livres de ferme par an aux termesde St-Jean et Noël.

1635. - 7 Juin

Pierre et Nicolas Lailler, bourgeois de Lisieux, baillent à ferme poursix ans, à Charles Delalande et Catherine Toustain sa femme, une maisonrue Pont-Mortain, consistant en une boutique, deuu chambres et ungrenier, moyennant 30 livres tournois de ferme par an, aux termes deSt-Jean et Noel.

1637. - 19 Janvier

Jean Picquot l’aîné, tabellion bourgeois de Lisieux, vend à LouisBullet, menuisier, une portion de maison consistant en une boutique,sallette, deux chambres et un cabinet à côté et grenier au-dessus sisesur le devant de la rue Pont-Martain, moyennant 1300 livres tournois.

XIII. - La Grande-Couture

1390. - 20 ctobre

Jehan Dupont et sa femme vendent, moyenannt 107 sols 6 denierstournois, à Jehan de Haumettel, chanoine de Lisieux, 10 sols tournoisde rente sur une maison sise en la Grande Cousture jouxte GuillaumeDelaporte et proche la rivière d’Orbiquet.

1457. - 9 Mai

Guillaume Hagneys, prêtre, baille à rente à Guillaume Le Prévost, de laparoisse du Chesne, une place vuide en la Grant-Couture de Lisieux, enlaquelle est à présent une maison, jouxte d’un bout la muraille de laclôture de la ville, d’autre bout lad. Grande-Couture, par le prix de25 s. t. de rente par an, 15 au terme de St-Michel et 10 à Pâques. Lepremier bail est du 14 février 1428.

1460. - 12 Juillet

Jehan Lapie, demeurant à Cormeilles, vend à Me Jehan Trotin, prêtre,avocat en court d’église, une place et maison avec l’édifice dessusétant, sise paroisse St Germain, en la petite et grande Couture,moyennant 27 livres tournois.

1500. - (n. st.)

Marin Nicolle et Thomas Nicolle, son fils, de la paroisse de Norolles,baillent à rente à héritage, à Perrin Bohier, demeurant paroisseSaint-Germain-de-Lisieux, la moitié d’un maison assise en lagrant-Couture, avec une cour ainsi que tout se pourporte, sauf réservede l’autre moitié, jouxte d’un côté maitre Perrin Postel, d’autreThomas Requier, d’un bout Etienne Marra, et d’autre bout la rue dedevant la halle au blé, moyennant 38 sols tournois de rente par an.

1501. - 18 Septembre

Partage de biens entre Michelle Le Cairon et ses fils : Simon, Michelet Pierre.

Une maison en la Grande-Couture, jouxte d’un côté les hoirs d’un nomméHervieu, d’autre messire Fraslin Berthout, d’un bout la muraille de laville, d’autre bout la rue tendant à lad. Grande-Couture.

1514. - 1er Mai

Jacques Aubert, demeurant paroisse Saint-Germain, vend à JehanHagellon, demeurant en lad. paroisse, son droit sur maison et jardin,en le droit d’aller à la rivière et d’en jouir, le tout sis en laGrande-Couture, dans la muraille de la ville, jouxte les hoirsDesbordeaux, La vente est faite moyennant 47 livres tournois.

1519. - 26 Avril

Me Jehan Lefeure, prêtre de la paroisse de la paroisse deMesnil-Durand, vend à Jehan Lecarpentier, tenneur, demeurant à Lisieux,une maison et héritage, droitures et libertés à ce appartenant, assisparoisse Saint-Germain, au bout de la Grande-Couture, lequel héritageest jucques emprès le pignon de la maison de devers les hoirs Lefeureet une autre maison servant au mestier de tennerie, jouxte la rivièred’Orbiquet, moyennant 75 livres tournois.

1519. - 6 Décembre

Pour paciffier le descord qui se feust meu entre Guillaume Darannes,bourgeois de Lisieux, d’une part, et Henri Vallée, de la paroisse dePrétreville, aussi bourgeois de Lisieux, d’autre part, touchant queled. Vallée avait entrepris de nouveau et fait édifier de neuf unemaison sur cutaine cour et jardin à lui appartenant, sis paroisseSaint-Germain, en la rue de la Grande-Couture, puis, contigu etjoignant d’une maison aud. Darannes appartenant, et à raison de ce,lad. maison d’icellui Darannes avoit ésté en grand ruyne et descadencepourceque led. Vallée avoit descouvert ou fait descouvrir partiedicelle maison Darannes, et les pluys sur ce descendus fait grantdommage aud. Darannes, tant aux sollyves que pavey de lad. maisonDarannes, évalué à 10 livres ou plus ; oultre avoir dit, led. Darannes,que led. Vallée estoit subject faire reculler sad. maison d’un pied ouen viron, obstant que icelluy Darannes devoit avoir son desgoud versled. Vallée, ceque neust peu avoir pource que l’édifice dud. Valléeestoit joignant de la paroi dud. Darannes.

Led. Vallée paya aud. Darannes 40 s. tournois pour le dommage causé, ets’engage à l’entretien des gouttières de sa maison de façon à protégercelle dud. Darannes.

1523. - 10 Décembre

Pierre Fleury, bourgeois, demeurant paroisse St Germain, cède,transporte et délaisse à fin d’héritage, à Henry Fleury, son fils aîné,du mestier de tanneur, une maison avec l’héritage sur quoi elle est,avec la cour à ce appartenant, sis paroisse St-Germain, à laGrande-Couture, jouxte d’un côté Jehan Jam, fils Robin ; d’autre côté,les hoirs Jehan Delannoy ; d’autre bout, le chemin ou allée joignant àla muraille de la ville, d’autre bout les hoirs Germain Maire.

1524. - 31 Mars

Robert Caulmont et Marion sa femme baillent à rente à Jehan Piquenot,bourgeois demeurant paroisse St-Germain, une maison avec franchises,droitures et prééminences, sise en lad. paroisse St-Germain, au bas dela Grant-Couture, aux sieurs mariés appartenant à cause de lad. femme,jouxte d’un côté les boirs Raoullin Fevrier et Guillaume Droullin enpartie, d’un côté la rue de la Petite-Couture tendant aux murailles etclostures de ceste ville, d’un bout Richard Crison et d’autre bout leshoirs Pierre Ligier, moyennant cinquante sols tournois par an.

1524. - 22 septembre

Vénérable personne Me Jehan Hervieu, prêtre de la paroisse du Prédauge,vend à Jehan et Colin Hervieu, frères, d’icelle paroisse, une chambrebasse avec l’héritage, estant en une maison, sise paroisseSaint-Germain, en la Grande Couture, jouxte d’un côté la GrandeCouture, d’un bout Guillaume Darannes ou Davannes, l’aîné, et d’autrebout Me Thomas Le Héribel, prêtre, moyennant quatre livres tournois.

1525. - 21 octobre

Laurent Le Blont, fils de Colin et de défunt Jehanne, en son vivantfille de Jehan Darannes ou Davannes, de la paroisse du Planquey, vend àGuillaume Darannes, bourgeois de Lisieux, une maison, cour et jardin,sise paroisse Saint-Germain, jouxte d’un côté led. acquisiteur, d’autreles hoirs Germain Jan et d’un bout la muraille de la ville, moyennant35 livres tournois.

(Voir un acte de 1519, 9 novembre, où Guillaume Darannes figure déjàcomme ayant une maison en la Grande Couture.)

1525. - 13 Novembre

Jehan Chardey, du mestier de boullenger, demeurant paroisse St-Germain,baille et fieffe à rente à Laurens Delandemare, une maison, cour etpourpris, sis paroisse Saint-Germain, qui fut et appartint à RaoulLegalloys, en son vivant prêtre, jouxte d’un côté les hoirs de feu LoysToustain et Guillaume Gosselin, charpentier, d’un bout la GrandeCouture et, d’autre bout, la Petite Couture. Ce bail est fait moyennantcent sols tournois par an, en deux termes, Noël et Saint-Jean.

1528. - Mercredi 11 Septembre

Jehan Chardey, du métier de boulanger, bourgeois demeurant paroisseSaint Germain, vend à Perrine, veuve de deffunt Jehan De Rivière,bourgeoise dudit Lisieux une maison et héritage sis paroisseSaint-Germain, jouxte d’un côté les hoirs Regnault Dubois et les hoirsGuillaume Labbey, écuyer, en son vivant seigneur de Beaufy, et d’autrecôté les hoirs Loys Toustain et Guillaume Gosselin, charpentier, d’unbout la Grant Couture et d’autre bout la Petite Couture, avec le droitde l’allée, moyennant quatre-vingt-dix livres tournois.

1532. - Mardi 21 mai

Jehan Foucques, orfèvre, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Jacques,et Jehanne, sa femme, vendent à Loys Bonnen, drappier, aussi bourgeoisde Lisieux, une maison et l’héritage sur quoi elle siet, et le jardin àce appartenant, sis en l’enclos de ceste ville de Lisieux, paroisseSaint-Germain, au bas de la Grant Coutture, jouxte d’un côté les mursde la ville, et d’autre côté la rivière es taineurs, moyennant 22livres 10 sols tournois.

1537 (n. st.). - Jeudi 22 mars

Robert Potier, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, du mestierde thenneur, baille par échange à Robert Bence, de la paroisse deFervaques, ung aestre de maison à usage de thennerye, le grenier dessuset l’héritage sur quoy il siet, sis en cette ville, en la GrandeCouture, à prendre en la maison d’icellui Potier, jouxte, d’un côté, lamuraille de la ville ; d’autre côté et d’un bout, led. Potier, etd’autre bout Mathurin Devillers, à la subjection, par iselluy Bence, defaire son yssure par devers lad. muraille pour aller et venir aud.aestre de maison.

Led. Potier reçoit en échange une pièce de terre à Fervaques, près dugrand chemin d’Orbec et la suite du hamel.

1540 (n. st.). - Vendredi 23 janvier

Dans les lots et partages faits après le décès de Michel Toustain, enson vivant du mestier de estainyer, on trouve : une maison assise en laGrande Couture dud. Lisieux, jouxte d’un côté les ministre et religieuxde l’Hôtel-Dieu, d’autre côté Hamon Thoufflet ou les représentans sondroit, d’un bout Jehan Desamaison et d’autre bout lad. Grande Couture.

Michel Toustain possédait d’autres immeubles Grande Rue et rue du PontMortagne.

1541 (n. st.). - Samedi 5 Février

Jehan Halley, fils de Jean, et Fabienne sa femme, baillent en échange àThomas Noncher demeurant paroisse Saint-Martin d’Escorcheville, unemaison ainsi qu’elle se pourporte avec le droit d’aller à la riviàre,deux seaulx en ses deux mains, par l’allée commune entre lesd. mariéset Raouelin Monreuil, et autres droitures, préeminences nt libertésappartenant à lad. maison sise en la Grande Couture, jouxte d’un côtéles hoirs de Jehan Carrey, tanneur, d’autre côté Robert Potier : d’unbout la Grande Couture et d’autre bout les hoirs dud. Monrouil, qu’ilsavaient eue et acquise de Jehan Pierre, drapier. Ils reçoivent enéchange une pièce de terre contenant trois vergées à SaintPhilbert-des-Champs.

1598. - Samedi 25 Juillet

François Duboys, natif de la paroisse Saint-Germain-de-Lisieux, àprésent demeurant en la paroisse de Saint-Pierre-de-Touques, vend àJehan Morel, de la paroisse du Mesnil-Eudes, une maison de fond encomble, l’héritage de l’assiette dicelle, consistant en ung scellier,chambre et grenier dessus assise en ladicte paroisse Saint-Germain, auboult et hault de la Grande-Cousture, tenue de la comté de Lisieux,moyennant le prix et somme de 52 écus sol.

Passé après midi, aud. Lisieux, en la maison et hostellerie de laLicorne, en présence de François Lhomme et Jehan Haguelon.

1601. - 24 Avril

Richard Carrey, procureur en la cour de Parlement à Rouen, demeurantaud. lieu, paroisse Saint-Pierre l’Honoré, fils de feu Richard Carrey,vend à Louys Lebas, marchand, demeurant à Lisieux, paroisseSaint-Germain, un manoir bâti et édifié de plusieurs maisons etédifices assis en cette ville de Lisieux, paroisse Saint Germain, en laGrande Couture, tenu de la comté de Lisieux sur la franche bourgeoisie,par foi et hommage, sans charges, moyennant 416 écus 40 sols.

Passé en la maison où pend pour enseigne le Poing (sic) du jour. JehanMallet, procureur fiscal au bailliage vicomtal de Lisieux ; Jehan LeDorey, greffier aud. Bailliage et Michel Foucques.

1603. - 4 Février

Pascal Davy, curé de Drubec, en qualité de tuteur des enfants deGuillaume Davy, demeurant à Drubec vend à Thomas Lecesne, fils deJehan, marchand tanneur, demeuran, paroisse Saint-Germain, une maison àusage de demeure à plusieurs aestres, sise en icelle ville de Lisieux,paroisse Saint-Germain, en la Grande-Couture, bornée par laGrande-Couture et le rempart, tenue de la comté de Lisieux, par 3 solsde rente, moyennant 400 livres.

Passé en la maison et hôtellerie où pend pour enseigne le Grand Dauphin.

1603. - 15 Novembre

Pierre Haimery, tanneur, bourgeois de la paroisse Saint-Germain, vend àGermain Pollin, aussi tanneur, une partie de maison ou manoir, sis àLisieux, paroisse Saint-Germain, sur la Grande-Couture, tenue de lacomté de Lisioux par douze deniers tournois de rente, moyennant 153livres.

Passé en la maison et hotellerie où pend pour enseigne la Licorne, enprésence de Claude Foucques et Pierre Ligrès, de Saint-Désir.

XIV. - La Petite-Couture

1464 (n. st.). - 12 février)

Martin Le Rat, de la paroisse de Coquainvilliers, vend à Me JeanTrotin, prêtre, avocat en court d’église, demeurant à Lisieux, unemaison avec le terrain, sise paroisse Saint-Germain, en la petiteCouture, jouxte d’un côté et d’un bout, led. achapteur, d’autre côtéJehan Duchêne et d’autre bout lad. Couture, moyennant 18 livrestournois.

1481. - 22 octobre

Jehan Mallart, drapier, bourgeois de Lisieux, vend à Jehan Mallart, sonpère, notaire en court d’église, un appentis ainsi qu’il se pourporteavec la Cour à ce comprise, de 11 perches de long et 13 de large,jouxte d’un côté une venelle tendant de la petite Couture à la rivièred’Orbiquet, d’autre côté et d’un bout led. vendeur, d’autre bout led.Mallart, notaire, moyennant 15 livres tournois.

1520. - 3 mai

Me Jehan Asselin, prêtre, vicaire en l’église cathédrale de Lisieux,baille à rente à Me Michel Morel, prêtre, demeurant à Lisieux, unemaison, cour, et une petite maison oultre lad. cour, ainsi que le toutse pourporte, sis paroisse Saint-Germain, en la rue de laPetite-Couture, jouxte d’un côté led. Asselin, d’un bout lad. rue, etd’autre bout Me Robert Tragin. Il aura en outre le droit d’aller à larivière par l’allée de l’autre maison qui demeure aud. Asselin. Ce bailest fait moyennant une rente de 60 sols tournois aux termes deSaint-Jean et Noël.

1522. - 6 mai

Jehan Fleury, de Courtonne-la-Meurdrac, baille et fieffe à rente àGuillaume Gosset, du métier de charpentier, demeurant paroisseSaint-Germain, tout et tel droit qu’il pouvait avoir sur une maison,cour et jardin qui fut et appartint à Denis Fleury, son oncle, sise enla Petite Couture, jouxte la rue de la Petite-Couture.

1524. - 15 juin

Noble homme Philippe Néel, sieur de Saint-Maclou, vend à Jehan Hesbert,du mestier de tisserand, demeurant paroisse Saint-Germain, une maison,cour et jardin avec les franchises, libertés, droitures, comme le toutse pourporte sis en cette ville de Lisieux, jouxte d’un côté led.vendeur à cause de la maison qui fut à feu Pierre Decourssery, en souvivant prêtre-curé du Chesne et d’autre côté Guillaume Labbey, escuier,sieur des Coqz, d’un bout la Petite Couture et d’autre bout la rivièred’Orbiquet, moyennant la somme de quatre-vingt-dix livres tournois.

1524. - 8 décembre

Guillaume Legrant, du mestier de menuisier, demeurant paroisseSt-Jacques, baille en fieffe à rente à Thomas Mauvoisin, demeurantparoisse Saint-Germain, tout et tel droit lui appartenant en unemaison, héritage et jardin étant devant lad. maison, sis paroisseSaint-Germain, jouxte d’un côté la rue de la Petite-Couture, d’un côtéles hoirs Colin Mannepueu, d’un bout Me Jehan Pichot, prêtre et d’autrebout les hoirs Richard Jehan. Ce bail est fait par 12 sols 6 denierstournois de rente par an, au terme de Noël.

1526. - 25 avril

Richard Trinité, bourgeois de Lisieux, baille et fieffe à rente àNicolas Toustain, mercier, de la paroisse Saint-Germain, et à Jehanne,sa femme, une maison, cour et héritage situés et assis en lad. paroisseSaint-Germain, sur la rue de la Petite-Couture, qui fut à JacquetBouillon, jouxte d’un côté la petite rivière de Jehan Piquenot, et d’unbout l’héritage qui fut Jehan Droulin et d’autre lad. Petite Couture,moyennant cent dix sols tournois par an, au terme de Saint-Jean.Témoins, Pierre Lesage et Martin Gaignepain, dit Lebourgeoys, deLisieux.

1550 (n. st.). - samedi 2 avril

Martin Lemyre, écuyer, seigneur de la Pinterie, de la paroisse du Pin,vend et transporte à Me Philippe Desperroys, avocat de court laie, uneplace vide, sise en l’enclos de cette ville de Lisieux, en la PetiteCouture, jouxte d’un côté les hoirs Thomas Lye, d’autre côté les hoirsMarc Flambart et d’autre bout la rue de la Petite-Couture, moyennant 33livres 10 sols tournois.

1533. - Mardi 3 juin

Guillaume Cosnard, du métier de drappier, bourgeois de Lisieux, vend àMe Michel Delafontaine, prêtre, chanoine de Lisieux, un jardin, jouxted’un côté les hoirs Guillaume Labbey, écuyer, d’autre côté une courcommune entre les représentans le droit de la veuve Jehan Donyert etmessire seigneur Robillart, prêtre, d’un bout led. chanoine eu lieu deColas Esnault et d’autre bout la rivière ; avec une chambre de maisonestant en la maison qui fut aud. Esnault, et de présent aud. chanoine,aboutant d’un côté aud. jardin, d’autre côté la Petite Couture,droicture d’aller et venir à lad. chambre par la vis et montée de lad.maison, meisme aussy une petite portion d’héritage sur quoy sieit ungpetit appentis servant d’estable, jouxte d’un côté la rue du du moulinà tan, d’autre côté lad. cour commune, d’un bout led. chanoine etd’autre bout led. Robillard, prêtre. La vente faite par 60 livrestournois.

1534. - Lundi 6 juillet

Guillaume Fontaine, seigneur de Crosseville, bourgeois de Lisieux,baille à fieffe à rente à Nicolas Esnault, du mestier de mesguychier,demeurant aud. Lisieux, une maison et l’héritage sur quoy elle siet,cour et jardin, droictures à ce appartenant, ainsy que le tout sepourporte, sis paroisse Saint-Germain sur la Petite Couture, d’autantque Me Michel Fontaine, prêtre, en avait acquis tant dud. Esnault quede Guillaume Cosnard jouxte, d’un côté, les hoirs Guillaume Labbé,écuyer ; d’autre côté, Messire Seigneuret Robillard et la rue duMoullin-à-Then en partie ; d’un bout la rivière d’Orbiquet et d’autrebout lad. Petite Couture, moyennant six livres tournois de rente par anau terme de Saint-Michel en septembre et les autres rentes que lad.maison, cour et jardin sont tenus faire.

1535. - Samedi 4 décembre

Jehan Baudel, de la paroisse de Saint-Hymer, vend à Robert Devillers,du mestier d’arbalettrier, demeurant à Lisieux une maison et l’héritagesur quoy elle siet avec portion d’une place vuide estant en derrière delad. maison, sise en cette ville de Lisieux, paroisse Saint-Germain,avec franchises, libertés, droitures, jouxte, d’un côté la rue de laPetite-Couture ; d’autre côté Guillaume Gueuderon ; d’un bout, led.Baudel à cause de l’outreplus qui lui demeure de lad. place vuide,tendant à droite ligne à la rue de la Petite-Couture et d’autre bouttendant au Pont-Mortain. La vente faite par cent livres tournois.

1537. - (n. st.) Vendredi 9 Mars

Guillaume Leproux, bourgeois, demeurant paroisse Saint-Germain, vend àMe Jehan Cauderon, prêtre, de la proisse de Bourgeauville, une maison,cour et héritage, droitures, libertés et prééminences, sise en cetteville de Lisieux, paroisse Saint-Germain, en la Petite-Couture, jouxte,d’un côté Georget Pichot, d’autre côté Jehan Perrier ; d’un bout, lad.Petite-Couture et d’autre bout, la rivière d’Orbiquet, sauf et en cenom compris le droit que ont les héritiers d’un surnommé Scelles en lafoullerie étant sur lad. rivière, moyennant cinquante livres tournois.

1538. - Samedi 21 Décembre

Philippe Noel, écuyer, seigneur de Saint-Maclou, la Champaigne, vend àJehan Paigne, ung manoir et maisons situé et assis en cette ville deLisieux, paroisse Saint-Germain, en la rue de la Petite-Couture, d’uncôté Thomas Huart, d’autre côté Guillaume Lefebvre, l’aîné, avocat decourt laye, d’un bout la rivière d’Orbiquet et d’autre bout lad. rue dela Petite-Couture, moyennant cent livres tournois. Cette maison avaitété baillée à ferme aud. Périer le 27 janvier 1535.

1543. - (n. st.) 23 mars

Jehan Périer, bourgeois de Lisieux, Guillaume et Loys, ses fils,vendent à messires Jehan Cauderon, prêtre, de la paroisse deBourgeauville, ung monoir, maisons, court, droictures et allée à ceappartenant, sis paroisse Saint-Germain, sur la Petite-Couture, jouxted’un côté les hoirs Guillaume Lefebvre l’aîné ; d’autre côté ThomasHuart ; d’autre bout la rivière d’Orbiquet et d’autre bout la rue de laPetite-Couture ; lequel manoir il avais acquis de Philippe Neel ecuyer,seigneur de Saint-Maclou-la-Champaigne, le 28 décembre 1538, avec uneautre maison et une place vide au même endroit, moyennant 220 livrestournois.

1543. - Mercredi 7 Novembre

Thomas Lye vend et transporte à Jehan Picquenot une maison etl’héritage sis en la rue de bas de la Petite-Couture, paroisseSaint-Germain, jouxte d’un côté lad. rue et d’autre côté par Hesbert,d’un bout Jehan Normant à cause de sa femme et d’autre bout led.Picquenot. La vente est faite par soixante livres tournois. Cetimmeuble était grevé de rentes : 10 sols aux héritiers de deffunctOlivier Gouppil ; 15 sols à Olivier Mallet ; 4 sols à maistre LaurensMalart, avocat de cour laye et 20 deniers au ministre de l’Hôtel Dieude Lisieux.

1544. - Lundi 19 Mai

Maistre Laurens Malart, avocat de cour laye, demeurant paroisseSaint-Germain, vend à Jehan Levavasseur, drappier, bourgeois de lad.paroisse, une portion de maison assise en la paroisse dud.Saint-Germain, avec les droitures et libertés, jouxte d’un côté uneruelle tendant de la Petite-Couture à la rivière d’Orbiquet, d’autrecôté Pierre Lequeu, par acquisition de maistre Pierre Cocquerel l’aîné,d’un bout led. Levavasseur et les hoirs frères Guillaume Levesque etd’autre bout, les hoirs de défunt Denys Viret, moyennant 120 livrestournois.

1599. - 14 Mars

Henri Legendre, marchand bourgeois demeurant à Saint-Désir-de-Lisieux,vend à Jehan Piel, fils Robert demeurant au village du Mesnil-Asselin,une portion de maison consistant en un cellier, une chambre àchauffepied et le grenier dessus, sise en l’enclos de cette ville aubas de la Petite-Couture, tenue de la comté de Lisieux, moyennant 159livres tournois.

Témoins : Claude Legrand et Thomas Guerbette, tanneurs à Lisieux.

1601. - 2 Mars

Michel Plancher, marchand, bourgeois de Lisieux, y demeurant, paroisseSaint-Germain, vend à François Maurey bourgeois de lad. paroisse, unemaison à Lisieux, en la Grande-Couture.

1606. - 24 Octobre

Me Jehan Mallet, licencié ès droits, sieur des Duaires, procureurfiscal au bail, liage vicomtal de Lisieux, demeurant paroisseSaint-Germain, vend à Eustache Macquerie, bourgeois de lad. paroisse,un corps de loyés à plusieurs aestre, avec l’allée et cour sis et assisdans l’enclos de la ville, rue de la Petite Couture dud. lieu, bornéd’un bout, par la rivière, et d’autre bout, la rue, tenu de la comté deLisieux en la faisance de 14 livres 12 sols de rente, moyennant 1500livres tournois.

Passé en la maison où pend pour enseigne le Point du Jour, en présencede Sidrac Hue et Pascal Morel bourgeois de Lisieux.

1614. - 2 Septembre

Philippe Benoit, menuisier, demeurant paroisse Saint-Germain, vend àChristophe Thomas, marchand drapier, demeurant en icelle paroisse, uneportion de terre en jardin avec haies et murs, sise en icelle ville deLisieux, jouxte d’un côte la rue de la Petite-Couture, d’un bout la ruede la Grande Couture, et d’autre, l’enclosage de la veuve GuillaumeDroullin, tenue de la comté de Lisieux, par foi et hommage seulement,moyennant 42 livres tournois.

XV. --- Ville de Lisieux

1389. - 5 Février

Guillaume Le Maire et Berthe sa femme, des Vaux, baillent à RobinLelon, une maison jouxte la rue Basire.

1389. - 8 Février

Jehan Osmont, de Saint Germain-de-Lisieux, reconnaît que Robert de laPorte, de Saint-Jacques, lui avait vendu la coutume du marché pour uneannée.

1389. - 12 Février

Richard Fourmage, bourgeois de Lisieux gaia paye à Riquier de Glos, lasomme de 16 s. 8 d. t. pour compte fait.

1386. - 14 février

Jehan Lancelin et Robiné sa femme, de Saint-Jacques-de-Lisieux,vendent, moyennant 100 s. t. à Guillaume Mouton, bourgeois de Lisieux,10 s. t. de rente sur une maison jouxte le monastère et Hôtel-Dieu deLisieux.

1389. - 16 Février

Etienne Barbey, de Saint-Germain-de-Lisieux, s’engage payer à Jehan DeFeure et sa femme une somme de 6 l. t. à la Saint-Jean prochain venant.

1389. - 8 Mars

Pierre Ase, de la paroisse Saint-Germain, gage à Girot de La Queze,écuyer, 36 s. tour. d’arrérages de rente sur une maison sise en lad.paroisse, aboutant à la Grande Rue.

1460. - (n. st.) 22 Mars

Pierre Berton, lequel, pour ce que au plaisir de Dieu, il a intentiond’aller et accomplir un voyage à Saint-Jacques-en-Galice, au cas qu’iliroit de vie à trépas aud. voyage et et qu’il n’aurait pas d’héritiersissus de lui et de damoiselle Jeanne Aubée, sa femme, donne à cettedernière une rente de 10 sols tournois sa vie durant.

1642. - (n. st.) 3 Avril

Colin Delaboche, diacre, de la paroisse de Mortainville, vend à MeRobert Jouen, prêtre, demeurant à Lisieux, une rente de 20 sols tourn.à prendre annuellement sur ses biens, aux termes de Paques, moyennant10 livres tournois.

1462. - 9 Août

Jehan Leshalart, receveur des aides à Lisieux, pour la fortification dela ville, lequel confesse avoir eu et reçu de Guilbert Lunel, la sommede 31 livres, pour rachat et franchissement de rentes.

1847. - 28 Juin

Jehan Furet, du métier de drapier, demeurant paroisse Saint-Germain,vend à Lucas Pichot, dud. métier, dud. lieu, dix sols tournois de rentepar an à prendre sur ses biens, moyennant 100 sols tournois.

1488. - (n. st.) 4 Mars

Arnoul Delalique, Robert Dandelet, « tous du mestier de dourmerie »demeurant à Lisieux, font entre eux un traité d’association relatif àla vente des produits de leur métier, et aux secours et assistancequ’ils se promettent mutuellement.

1488. - n. st.) 22 Mars

Jehan de Neufville, écuyer sieur des Loges, lequel, pour et afin queOlivier Lepelletier clerc, fils de feu Jehan Lepelletier, en son vivantde la paroisse de Boissay, au diocèse de Séez, puisse continuer èssainctes ordres de prestre, confesse lui avoir donné et donne par cesprésentes vingt livres tournois de rente par an, au terme de Paques, etainsi d’an en an, jusqu’à ce qu’il soit pourvu de bénéfice ou chapellede la valeur de lad. rente et en décharge révérend père en Dieu mons.Etienne par la permission divine, évêque et comte de Lisieux et pouravoir part aux prières et messes qui seront dites et célébrées parledit Olivier.

1508. - 16 Février

Noble homme Davy Boctey, escuier, sieur de La Blanche Porte, bourgeoisde Lisieux, reconnaît avoir reçu de Mérigon et Jehan Delannoy, de Glos,la somme de 12 livres, 10 sols pour le racquit et franchissement d’unerente annuelle de 25 sols tournois.

1514.  (n. st.) 4 Avril

Jacques Levavasseur, bourgeois demeurant paroisse Saint-Jacques,transporte à Jacquet Fleury, bourgeois dud. Lisieux, tout et tel droitqu’il a à la forme du quatriesme du vin en la ville et banlieue dud.Lisieux pour ceste année présente, et est ce fait par et au moyen queicellui Fleury promis t et obliga envers icelluy Vavasseur l’acquitteret décharger envers le recevenur du roi, sur le fait des aides ettailles en l’Election dud. Lisieux.

1514. - 31 Août

Julien Ediart, élu de Lisieux, confesse devoir à Jehan Bassart,marchand, demeurant paroisse de Putot, la somme de 200 livres tournois,prêtées ce jour, remboursables au jour et fêtes de Notre-DameChandeleur prochain venant.

1515

Le bail à ferme des coustumes de la ville de Lisieulx en la manièreacoustumée cy après.... à révérend père en Dieu mons. Jehan par lapermission divine évesque et conte dud. Lisieux pour ung an entiercommençant le jour Saint-Georges, 22 jour d’avril, après Pasques l’anmil V quinze et finissant led. an accompli. Les paiements seront faitsà la recette de mondseigneur, en trois termes : la Madeline,Saint-Martin d’hiver, la mi-carême.

La Coutume des quatre pieds, du croquet, de la boulangerie, de lafustaille, du sel blanc, des fruitaiges, de la pelleterie, du gros sel,de la grant prévôté, de la blarye et boissel à mesurer, de ladrapperie, de la cordonnerie, de la boucherie et étaux, du poix etgresses, de la ferronnerie, de la peufferie, de la poissonnerie, del’épicerie cire et miel, du cuir, des choses oubliées.

1523. - 13 Mars

Vincent Halley, prêtre, confesse avoir reçu des tabellions royaulx deLisieux la sédulle du traité de mariage contracté entre Jehan Halley,son frère, et Mariette fille de déffunct Jehan Vallée, reconnue devantlesd. tabellions par Thomine, mère dicelle femme, le jeudi 7 dééembredernier passé, laquelle, il promet rendre et restituer ausd-tabellions,saine et entière se mestier est.

1527. - Dimanche 8 Septembre

Constitution de rente, par Guillaume Toustain, avocat de court laye,Michault, Guillaume et Colas Anfrie, frères, de la paroisse deCourtonne-la-Meurdrac, en faveur de Pierre Anfrye, leur frère, acolye,pour lui permettre de parvenir aux ordres sacrés.

1539. - 10 Octobre

Es assises de Lisieux, devant Jean de Mauregart, écuyer, bailli dulieu, sentence entre Guillaume Levesque Me Pierre Le Sauvaige, écuyeret Thomus Vymont, comparant par sa femme au sujet de maison, jardin etcolombier sis au faubourg de la Porte de Paris, ayant appartenu à LoysDumanoir.

1566. - 2 Janvier

Nicolas Bruant, le jeune, demeurant à Lisieux, paroisse Saint-Germain,reconnaît avoir reçu de Jehan Foucques, le jeune, du métier de tanneur,à l’acquit et décharge de Abel Lebourgeois, le racquit etfranchissement d’une rente de cent sols tournois due à JaequelineToufflet, veuve dud. Nicolas, par lettres passées le 13 avril 1557.

Témoins : Mathieu Janet, mercier, et Pierre Jay, cousturier, dud.Saint-Germain-de-Lisieux.

1581. - 19 Février

Es plaids tenus à Lisieux par Galois Bouchard, lieutenant général aubailliage vicomtal, entre Jehan Lespininay, cordonnier, bourgeois deLisieux, d’une part, et Guillaume Le Lix, boulanger, bourgeois deLisieux et Robert Vincent, tuteur des enfants de feu Michel Vincent, enson vivant conseiller du Roy.

1590. - 29 Juin

Accord et transaction entre Jehan de La Rivière sieur de Fenèbres,Christophe et Pierre Meneult et haut et puissant seigneur l’évêque etcomte de Lisieux, au sujet de la sergenterie héréditale de la banlieuede Lisieux.

1597. -  8 Février

François Montfort fils Jacques, de la paroisse de Mesnil-Eudes et YmerPetit, de Saint-Germain-de-Lisieux, reconnaissent avoir vendu etpromettent fournir à Guillaume Paisant bourrelier, bourgeois deLisieux, deux boeufs, l’un de poil faulve, l’autre de poil roulge, deprésent estant en la saisie dud. Montfort.

Passé après-midi en la maison de Simon Chivon, au faubourg de la ported’Orbec d’icelle ville de Lisieu.
1597. - 6 Octobre

Accord et transaction entre honorable femme Hasler (sic) Grivel, veuvede feu Etienne de Rombs, en son vivant valet de chambre de la reineBlanche tant en son nom que comme tutrice de ses enfants, et noblehomme Me Pierre Vaussart, sieur du Theil, procureur du roi enl’Election et magasin à sel de Caen, au sujet du paiement d’une sommedépendant de la succession du mari de lad. veuve.

1598. - 3 Février

Pierre, Guillaume, Michel Desperriers, frères, marchands, de Lisieux,vendent à Marguerite Pottier, veuve de Jean Longier, en son vivantreceveur des aides en l’élection de Lisieux, une rente annuelle de 244livres, 16 sols, 4 deniers tournois.

1568. - 6 Mai
Contrat d’apprentissage

Jehan Delaporte, marchand drapier, chaussetier et tailleur, bourgeoisdemeurant paroisse Saint-Germain, et et Jehan Cachon de la paroisseSaint-Germain-de-Livet, demeurant à Beuvillers, font l’alleu suivant :

Led Cachon baille aud. Delaporte, pendant un an, son fils Pierre Cachonpour lui apprendre le métier de chaussetier, de tailleur en draperie,moyennant 20 écus sol, remise aud. Delaporte, qui s’engage à luiapprendre son métier, le loger et le nourrir.

1598. - 6 Octobre

Accord entre Jehan et Raulin Levavasseur, et Jehan Formesille, tous deLisieux, au sujet d’héritage à Lisieux et Ouilly-le-Vicomte.

1598. - 26 Novembre

Jehan Vicquesnel, rouellier, Germain Mesnier et Noel Vicquesnel, tousdemeurant à Lisieux, font accord entre eux, au sujet de la jouissanceet administration des biens de Françoise et Marguerite Jam, épousesdesd. Mesnier et Noel Vicquesnel, par led. Jehan Vicquesnel.

1598. - 23 Décembre

Noble homme Adam de La Fermoie, écuyer, demeurant à Rouen paroisseSaint-Nicaise, se soumet et oblige envers damoiselle MargueriteFilleul, veuve de feu Me Pierre Amidieu, sieur d’Espars, en son vivantgreffiar hérédital de l’Election de Lisieux et d’Auge, l’acquitter etdécharger d’une partie du principal de 10 écus de rente hypothèques.

Passé à Lisieux, en la maison où pend pour enseigne le Cheval blanc, enpresence de Simon Chirot et Jacques Burget bourgeois de Lisieux.

1599. - 11 Janvier

Constitution de procureur par noble dame Madeleine Le Picard de Radevalveuve de Jehan Delahaye Chantelou.
1599. - 27 Juin

Nicolas Le Camus, procureur du roi en l’Election de Lisieux, baille àferme à Marguerite Fleury, veuve de Pierre Freard, fils Jacques, Marinet Loys, dits Freart, enfants desd. deffunt et veuve « le lieuvulgairement appelé le Mesnil-Asselin à luy appartenant au droit de safemme, qui vouloit cy-devant tenir Richard Candavoyne et ses enfants »sauf certaines réserves.

1599. - 21 Octobre

Robert Everard, maître chirurgien et lieutenant du premier barbier etchirurgien de la chambre du roi, garde dud. état de chirurgien en laville de Lisieux et rutres dud. état de chirurgien en la ville deLisieux, signent un accord par lequel led. Everard est reconnu maîtreet maintenu en ces qualités.

1600. - 19 Mai

Marie Halley, veuve de Me Jacques Ynger, en son vivant sergent royal àcheval au bailliage d’Evreu, demeurant à Lisieux, paroisseSaint-Jacques, reconnaît avoir reçu comptant de noble homme RobertGosselin, sieur de la Vacherie, demeurant à Manerbe, la somme de 100écus 15 s. tournois pour le racquit et amortissement du principal d’uneannée d’arrérages de 10 écus sol de rente annuelle.

1600. - 11 Juin

Jacques Lecanu, licencié ès lois, avocat de court-laie, bourgeois deLisieux, et Claude Cornières, fils Jehan, de la paroisse de Saint-Clairen-Auge, font accord et appointement pour terminer un procès relatif aupaiement de rentes en nature et en argent.

Fait en la maison dud. Lecanu, en présence de Jehan Rocquerel,cordonnier, bourgeois de Lisieux, Martin Le Febure, dud. lieu de SaintClair, et Robert Le Febure, demeurant à Saint-Martin-aux-Chartrains.

1600. - 29 Juillet

M. Guillaume Triquet, chanoine, grand vicaire, au nom de l’évêque,baille pour six ans, à Pierre Pesnier, meunier et à Michel Lemarchand,boulanger à Lisieux, les moulins à blé, de la rue aux Fèvres et de laporte de Caen, à Lisieux.

1600. - 23 Décembre

Jehan Davy et Claude Jouyaux, bourgeois, demeurant paroisseSaint-Jacques, reconnaissent avoir vendu à noble dame JehanneDumoullin, dame de Saint-Aubin, épouse de noble seigneur Jehan deLongchamp, sieur du lieu, et de Fumichon, gentilhomme ordinaire du Roi,capitaine gouverneur de Lisieux, représenté par Guillaume Hardy,bourgeois de Lisieux, la somme de 30 livres tournois de rente annuelleà prendre sur leurs biens, moyennant 300 livres.

Passé à Lisieux en la demeure de Guillaume Costard, conseiller du roi,président en l’Election de Lisieux.

1600. - 27 Décembre

Constitution par haut et puissant seigneur Jacques de Rouxel, baron deMedavy, chevalier de l’ordre du roi, bailli d’Evreux, l’un des parentsdu côté paternel, de Marguerite et Charlotte de Briqueville filles defeu Messire Jehan de Briqueville, en son vivant chevalier, sieur duMont-Canisy, sujet de la garde noble de ces demoiselles.

1601. - 22 Mai

Constant Lenepveu, de la paroisse de Fresnes, et Richard Desnos, de laparoisse de Cauverville, ci devant et en l’année 1599 établiscommissaires au régime et profit du revenu des moulins à blé de Crevelet Becquet, confessent et reconnaissent que par Robert Huard, demeurantà Fauguernon, ils ont été satisfaits, payés et remboursés des frais dufait de leur commission pour avoir fait bailler et adjuger leds.moulins aud. Huard.

Passé à Lisieux, en la maison où pend pour enseigne Le Monde, enprésence de Me Guillaume Thierre, avocat, et Jean Desjardins, bourgeoisde Lisieux.

1601. - 29 Mai

Lucas Viel, marchand, demeurant en la ville d’Argentan, cède et subrogeà noble homme Charles de Bellemare, demeurant en la paroisse de SaintDenis du Bosc-Guérard, vicomte de Pont-Authou, le droit d’un transportqui lui avait été fait par le seigneur d’Heudreville, moyennant milleécus d’or.

1601. - 30 Mai

Noble homme Me Martin de Breugelongne, sieur de Chantelou, secrétaireordinaire de la chambre du roi, commis à la rececte du grenier à sel deLisieux, confesse et reconnaît bien et loyalement devoir à noble hommeJehan Lerouloc, aussi secrétaire de la Chambre dud. seigneur, la sommede 200 écus sol, pour la vente et livrement d’un cheval haquenée à poilbai, avec seile, et une montre horloge sonnante, dont led. sieurChantelou s’est tenu satisfait.

Passé en l’hotellerie du cheval blanc, en présence de Me NicolasMarest, grenetier au grenier à sel de Lisieux, et Nicolas Sellier,bourgeois.

1601. - 31 Mai

Jacques Beaudoin, sieur de Cingal, maitre d’hôtel du maréchal deFervaques, demeurant à Lisieux, constitue son procureur pour lereprésenter aux assises de Falaise par devant le bailli dud. lieu, ouson lieutenant, au sujet de l’émancipation de son fils Pierre Baudouin.

1601. - 20 Juillet

Noble seigneur Cardot Du Rouyl, chevalier de l’ordre du roi, sieur deGenages et Retailles, Cauville et Le Mesnil Germain, tuteur de Charlesde Salude, lequel à l’instance et requête de noble dame CharlotteDuquesnel, reconnaît et ratifie la teneur d’un certain contrat dontl’objet n’est pas indiqué.

1601. - 15 Septembre

Guillaume Lerebours, secrétaire de l’évêque, curé de Saint-Sylvestre deCormeilles, chapelain de la chapelle Saint-Barthelemy, constitue sonfrère François, son procureur.

1602. - 26 Janvier

Constitution d’association entre Michel Foucques, demeurant à Lisieux,et Jehan Carrey, demeurant à Pont-l’Evêque, pour le trafic et vente demarchandises de draperie au pays d’Alençon et ailleurs.

1602. - 30 Mai

Cardin Lemyre, bourgeois de Lisieux, du consentement de Olivier, sonfils puiné, vend à Jehan Lemyre, son autre fils, greffier du vicomted’Orbec au siège de Moyanx, une pièce de terre à Lisieux, près larivière d’Orbiquet.

Passé en la maison dud. Cardin, faubourg de la porte d’Orbec, enprésence de Robert Fossey, maréchal, et Guillaume Begin, de Lisieux.

1602. - 18 Juin

Noble homme Jehan Lambert, sieur de Formentin valet de chambre de feuMonseigneur le Duc, fils et héritier de France, demeurant à Lisieux,reconnaît avoir reçu de Abraham Bacheley, de la paroisse de Cerqueux,la somme de 14 écus sol.

1602. - 25 Octobre

Me Jehan Maillet curé de Rocques, chapelain en la cathedrale deLisieux, vend et transporte à René Morin, marchand à Lisieux, la sommede 2 écus sol de rente par an à prendre sur Jehan Toutain, le jeune, dela paroisse d’Auquainville.

XVI. A propos de deux fondations pieuses devant être acquittées en l’église Saint Jacques de Lisieux

Le dimanche 8e jour de mars 1545 (n. st) devant Coppie et Lores,tabellions à Lisieux, comparaissait vénérable et discrète personnemessire Roger Le Roy, fils de feu Alexis et de Catherine, demeurantparoisse Saint-Germain.

Désirant lui, ses père et mère et ses amis, avoir part aux bienfaits,prières et messes qui seraient dits et célébrés en l’église de saparoisse, il avait donné, baillé et payé, en or et monnaie entre lesmains de « honneste homme maistre Laurens Mallart, advocat de courtlaye à présent l’un des trésoriers de lad. église », la somme de 35livres tournois qui devaient être convertis en 70 sols de rente surlesquels 35 devaient être distribués tous les ans, le jour et fête deSaint-Jacques et Saint-Christophe, aux personnes et pour les causes quele donateur énumère au cours de l’acte, et sur lesquelles je reviendraidans un instant.

Lobjet de cette donation est une fondation pieuse comme l’apprend lepréambule de l’acte : « meu en dévotion, et afin que luy sond père etamis soient acoeuilliz et associés aux biensfaicts, messes, prières etoraisons... » formule ordinairement employée dans les fondations.

Je vous en ai déjà fait connaître quelques unes, mais celles qui nousoccupent aujourd’hui offrent un caractère tout particulier que je n’aipas encore rencontré jusqu’ici.

En effet, la première fondation faite en faveur du trésor de l’égliseSaint Germain, devait être acquittée en l’église Saint-Jacques, voicide quelle façon :

« Cest assavoir, le curé ou son vicaire sera subgect de aller, le jourSaint-Jacques et Saint-Cristofle, en procession dud. Sainct Germainaud. lieu de Saint-Jacques avecquez les prebtres et chappellains,c’ercz et crieur, qui seront subgectz y assister continuellement,chantans comme il est acoustumé. Et aud. lieu de Sainct Jacques, dira,led. curé, une haulte messe qui sera dicte à diacre et soubz diacre etchappes, dont lesd. chappellains seront subgectz faire lesd. diacre,soubz diacre et chappes et chanter les offices de lad. messe, et aussià aider à chanter, en allant et revenant à lad. procession,continuellement avec led. curé ou son vicaire, ce qui sera requis etacoustumé. »

La cérémonie se poursuivaient ainsi après la messe dite à Saint-Jacques:

Et après lad. messe, seront subjectz, leds. curé ou vicaire ouchappellains, en retournant dud. lieu de Sainct Jacques aud.Sainct-Germain, chanter la letanye et, eulx entrés enl ad. égliseSainct-Germain, dire et chanter en la nef d’icelle église, SalveRégina, Sancti Dominés avec l’oraison de Beata, Libera, De Profundis,et oraisons Deus qui nos patrem et matrem, Inclina et Fidelium sur lasépulture desd. père et mère dud. prestre. Et aura un sierge sur lad.sépulture, qui sera allumé et bruslera tant que la procession ira, dud.Sainct Germain en lad. église Saint-Jacques jusques au retour à SainctGermain et jusques à ce que le Libera, De Profundis avecquez lesoraisons soient achevez. »

Deux grosses cloches devaient être sonnées pendant le Libera seulement.

Le texte prévoit en outre la présence de la Charité à cette procession: « Et les clercz seront subjectz y assister et sonner devant lad.procession tant à aller que revenir, et porter le luminaire, comme entel cas est accoustumé, et led. aultre clerc portera la croix et lecrieur la bannyère à lad. procession, tant à aller que revenir. »

Il faut sans doute entendre ici les clochettes, que sonnaientordinairement les clercs des confréries de Charité, connues sous lesnoms de clochettes, cliquettes, campenelles, tintenelles, qui figurenttoujours les premiers en tête des cortèges, précédent les cierges, lacroix, la bannière, comme on peut le voir sur certains vitrauxreprésentant le défilé de ces connfréries, notamment à Saint-Ouen dePont-Audemer et à Cricqueboeuf sur Seine.

Différentes sommes d’argent étaient attribuéées aux divers officiers ;c’est ainsi que le cure ou vicaire de la paroisse, recevait neuf solstournois pour son Placet ; le prêtres prenant distribution « natifz,régénérés », 22 sols 6 deniers ; les clercs et les anciens de laCharité, 6 deniers.

La présence des uns et des autres à tout le service était indispensableautrement, dit le texte : « ilz seront en perte, qui sera party auxprésens et assistans esgallement. »

L’acte nous fait connaître le nom du curé de la paroisse, maistreFrançois Lecornu quatorze prêtres eu clergé de cette église : GuillaumeCosset, Pierre Legoesle, Jehan Lemasurier, Guillaume Riboult, RobertDaragon, Jehan Le Roy, Benoist Lecairon, Jehan Martel, MichelFarouillet, Jehan Leforestier, Martin Delannoy, Martin Carrey, RobertPoullart, Robert Carrey ; treize bourgeois de la paroisse : GermainDuval ; Richard Ynger, Clément Delalande, avscats de cour laye ;Guillaume Lambert, Guillaume Dusaussay, Jehan Chardey, Boulanger,Michel Dumanoir, Bernard Bonhomme, Jacques Mallays, Jehan Carreytellier, Thomas Patouyn, Michel Quillet et Martin Lesuffier et letrésorier Laurent Mallart qui assistèrent à cet acte et promirent engarantir l’exécution de la teneur.

L’acte est passé en l’église Saint-Germain et Messire Gilles Gravelle,curé du Mesnil-Germain, Jehan Le Rat, prêtre, Guillaume Laillier,tanneur, de Lisieux et Crespin Gendry, de Saint Désir, y figurent enqualité de témoins.

Bien que ce soit la première fois que je rencontre une fondation de cegenre, le texte de l’acte laisse supposer que cela se pratiquaitpourtant assez couramment « comme il est acoustumé », « comme en telcas est acoustumé » ce qui permet de croire que cette particularitéexistait auparavant, bien que je ne l’aie pas encore rencontrée dansles nombreux textes que j’ai relevés.    (A suivre).

L’année suivante, en 1546, le mercredi 1er août, devant Coppie etVarin, tabellions, se présentait un personnage bien connu à Lisieux,Nicolas Le Valloys, seigneur de Putot et de Gouvis.

Ce Nicolas Le Valloys, qui avait succédé à son père dans lesseigneuries de Putot et de Gouvis, habitait alors le curieux manoir quis’élèvent encore dans la cour au n      de laGrande Rue.

En cette année 1546, Nicolas Le Valloys était en procès avec leschanoines de Lisieux à paopos d’une maison qu’il avait acquise aux plèsordinaires de Lisieux, tenus le 5e jour d’avril avant Pâques 1537 (1538n. st.) lors du décret des héritages qui furent à Jehan Guenet.

Cette maison, qui avait appartenu auparavant à Jehan Vallée, étaitjouxte d’un côté les hoirs François Vallée, d’autre côté Jehan Valléele jeune et la court commune, d’un bout la fabrique desd. seigneurs dechapitre, d’autre bout plusieurs.

La nature du procès n’est pas indiquée au cours de l’acte dont jem’occupe ; il ne constate simplement que les parties avaient un procès« pendant entre eulx pour le faict de lad. maison. »

Pour terminer ce procès et demeurer quitte, Nicolas Le Valloys netrouva rien de mieux que de donner et omôner aux chanoines la maisonqui faisait l’objet du litige, seulement il mit une condition à salibéralité.

Non seulement elle devait pacifier le différend survenu entre eux, maisencore elle revêt le caractère d’une véritable fondation pieuse. Lepréambule de l’acte ne laisse aucun doute à ce sujet, pas plus quel’obligation contractée à ce sujet par les chanoines en acceptant cedon : accueil et association aux prières « et aussy que iceulxseigneurs et leurs successeurs soient tenuz de dire et célébrer enl’église paroissiale Sainct Jacques de Lisieux, par chacun an, le jourde la décollation Sainct-Jean-Baptiste, une grande messe de lad. feste,à dyacre et soubz-diacre, chevecier et contre cheurier, et, aprèsicelle, dire l’antienne Inviolata, le vers, oraison de Beata, DeProfondis, Inclina et Fidélium. »

Là encore, nous retrouvons la même particularite que je viens de voussignaler dans la fondation de Roger Le Roy. Ce sont les chanoines de lacathédrale qu’en bénéficie et qui doivent l’acquitter en l’égliseSaint-Jacques, sanctuaire pour lequel la famille Le Valloys a toujourseu une singulière affection.

Dans le cas où il y aurait impossibilité de se rentre à Saint-Jacques,le donateur a tout prévu, et cette dérogation même n’est pas sansintérêt puisqu’elle va nous révéler l’emplacement de la sépulture d’unchanoine de Lisieux, son oncle : « Et oas où ledit jour il adviendraitempeschement de faire led service, seront tenuz et subgectz dire etcélébrer icelle messe, plache que dessus, (en la cathédrale) en lachapelle Sainct Jehan l’Evangeliste où est inhumé noble et discrètepersonne maistre Olivier Le Valloys prebtre, en son vivant chanoinedud. Lisieux, curé de Courthonne et de Couthonnel, oncle dud. seigneurdonateur... »

La donation fut acceptée par « nobles et discrètes personnes maistresMichel Labbé chevecier, Pierre Dumont escolastre et Richard Trinité,prebtres, chanoines dud. Lisieux, commis et depputez quant à ce... » etled. seigneur de Putot bailla présentement ausd. seigneurs présensl’adjudication et coppie dud. décret... »

L’acte fut passé dans le manoir même de Nicolas Le Valloys,vraisemblablement dans la grande salle dont les vestiges décoratifs quien subsistent, permettent de se faire une idée de la richesse et de lasomptuosité.

Jehan Fleury, curé des Vaux, Adam Roussel, curé de Cardonville etPierre Duboys y assistèrent en qualité de témoins.

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L’an de grâce 1545, le samedi 30e jour de may, en l’hostel commun de celieu de Lisieux, devant nous Germain Duval viconte dud. Lisieux, sesont présentés par la semonce de Jehan Doisnart, clerc dud. hostelcommun pour traicter des affaires particullières de la ville, manens ethabitans d’icelle, scavoir est, noble homme Nicolas Le Valloys, esleude Lisieux, honnestes hommes maistre Pierre Delaporte, GuillaumeToustain, Philippe Desperrois, Guillaume Lefevre, procureur du Roy,notre sire, Pierre Lecamus, procureur de monseigneur François Filleulescuier, Germain Deshayes, avocat de court laye, Jaspar Prieur,Chrétien Gravoys, Guillaume Ledoulx, Robert Jouen, Richard Hays, MartinBunel, Colin Maulduict, Thomas Vymont, par Robert son fils, Fleuren lejeune, Guillaume Maulduict et Estienne Thirel, ausquels avons remonstréque une des causes principalles de les avoir assemblés estoit pour leurcommuuiquer les lectres que avyons receulz écriptes par monseigneurmaistre Jehan Vollart, recepveur général pour le Roi notre Sire à Rouenet commissaire pour le recevoir en ce pays de Normandie, partie de lasoulde de cinquante mil hommes de pied pour quatre moys imposés sur lesvilles closes du bailliage d’Evreux et faubourgs d’icelles, parlesquelles il estoit mandé promptement luy envoyer le quartier exheu dupremier jour de ce présent moys de may, jouxte lesd. lectres montantled. quartier à la somme de 241 livres 13 solz 4 deniers et que le mssager dud. recepveur nous avait dict que lesd. deniers estoientpressez et que si promptement ilz e’estoient portez mesmes le quartierqui eschairra lundi prochain venant incontinent remendroit et enadmeneroit des principaulx bourgeoys de ce lieu prisonnyere aud. lieude Rouen, qui ssroit chose de grand charge de dommage ausd. habitans,les interpellans qu’ils eussent à y pourveoir et recouvrer deniers poury satisfaire.

La situation était assurément très critique pour nos bourgeois, dontles plus notables se voyaient à la veille d’être emmenés prisonniers.

Heureusement qu’il se trouva deux avocats de bonne volonté, PierreDelaporte et Philippe Desperroys qui avaient quelque argent liquide etqui arrangèrent les choses. L’un bailla 1 0 livres, l’autre 9 , et laville reconnaissante leur constitua une rente et les déchargea de lataille pendant un certain temps elle ne pouvait mieux faire.
                             
(A suivre)
Dernier numéro paru. (10 janvier 1920.)