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LesDéputés républicains du Calvados : MM. Esnault, Duchesne-Fournet,Henry, Mauger et leurs votes extraits du Journal officiel parun électeur.- Paris : Société anonyme de publications périodiques,1885.- 30 p. ; 18 cm.
Saisiedu texte : S.Pestel pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (16.V.2007)
Texte relu par : A. Guézou
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Texte établi sur l'exemplaire de laMédiathèque (Bm Lx : Norm br 911) 

LesDéputés républicains du Calvados
MM. Esnault,Duchesne-Fournet, Henry, Mauger
et leurs votes extraitsdu Journalofficiel
par
un électeur

~*~

Peu de faitsvalent mieux que beaucoup de phrases. Ce n’est pas tout que depromettre, il faut tenir ce qu’on a promis. Les députés républicains duCalvados ont-ils été fidèles à leurs engagements ? Ont-ils rempliloyalement le mandat qu’ils avaient accepté ? Méritent-ils lerenouvellement de ce mandat ?

Nous ne pouvons lesjuger que d’après leurs votes. C’est par leurs votes seuls qu’ils ontagi sur les événements. Le Journal officiel n’a conservé que peu detraces de leur éloquence. Mais le Journal officiel a enregistrél’avis qu’ils ont émis dans toutes les graves questions posées à laChambre depuis quatre ans. C’est un témoin qu’on ne peut pas récuser.Le Journal officiel va nous dire si MM. Esnault, Duchesne-Fournet,Henry et Mauger ont bien compris les intérêts du pays, s’ils ont étéles représentants fidèles du département, soucieux avant tout de lagloire, de la grandeur, de la prospérité de la France.

__________

M.JÉROME ESNAULT

élu député de l’arrondissement deFalaise, le 21 août 1881
par 6.226 voix sur15.097 inscrits.


M. Esnault disait dans sacirculaire : « Vous retrouverez en 1881 le vieux républicain de 1848,le vétéran du progrès, l’ami de la paix, de l’indépendance et de laliberté. La république peut seule désormais, sans secousses et sansrévolutions, accroître la prospérité et assurer le bonheur de laFrance… Au suffrage universel, dans ses développements comme dans sesconséquences, je resterai, quoi qu’il arrive, fidèle jusqu’à mondernier jour. »

M. Esnault, ami de la paix, a votépour la guerre. Pour accroître la prospérité de la France, il aapprouvé les folies coloniales au Tonkin, au Sénégal, et à Madagascar.C’est un des députés du Tonkin. (Voir l’Officiel des 29 mars, 28 mai,4 juillet, 20 juillet, 28 décembre 1882, 16 mai, 4 juillet, 11 décembre1883, 22 juillet, 16 août, 28 et 29 novembre 1884, 29 mars, 31 mars, 29mai, 4 août 1885 !)

Le 28 mars 1882, M. Esnault avoté un crédit de huit millions 844.000 francs pour la Tunisie. Le 27mai 1882, il a voté un crédit de neuf millions 430.380 francs pourl’entretien d’un surcroît d’effectif militaire.

Le 3juillet 1882, il a voté un crédit de dix-neuf millions 076,087 francspour la Tunisie.

Le 19 juillet 1882, il a voté uncrédit de sept millions 835.000 francs pour les affaires d’Égypte.

Le27 décembre 1882, il a voté un crédit de vingt-cinq millions pour laTunisie.

Le 15 mai 1883, il a voté un crédit de cinqmillions 300.000 francs pour le Tonkin.

Le 3 juillet1883, il a voté un crédit de quatre millions 677.000 francs pour unchemin de fer au Sénégal.

Le 10 décembre 1883, il avoté un crédit de neuf millions pour le Tonkin.

Le18 décembre 1883, il a voté un crédit de vingt millions pour le Tonkin.

Le21 juillet 1884, il a voté un crédit de cinq millions 361.000 francspour Madagascar.

Le 15 août 1884, il a voté uncrédit de trente-huit millions 483.000 francs pour le Tonkin.

Ila voté, en 1884, un nouveau crédit de trois millions pour le chemin defer du Sénégal.

Le 27 novembre 1884, il a voté uncrédit de trois millions 460.000 francs pour le Tonkin.

Lemême jour, il a voté un autre crédit de quarante-trois millions 422.000francs pour le Tonkin.

Le 28 novembre 1884, il avoté l’ordre du jour invitant M. Ferry à poursuivre l’expédition duTonkin.

Le 28 mars 1885, veille du jour où l’on aappris le désastre de Lang-Son, il votait encore en faveur de M. JulesFerry.

Le vaillant amiral Courbet disait à ce moment(15 mars 1885) : « Quels misérables que nos ministres ! Quelle bande decomplices la majorité de la Chambre leur offre de gaieté de coeur, depropos délibéré, et cela en perspective du prochain scrutin. » L’amiralCourbet avait écrit deux mois plus tôt : « Que d’ardeurs compriméesdepuis trois mois ! que d’élans contenus dont on aurait tiré un si bonparti en suivant une autre direction ! Seuls le président du conseil etses dociles satellites échappent à cette généreuse contagion, etcompromettent dans je ne sais quel intérêt l’honneur de notre pauvrepays. Et il s’est trouvé à la Chambre une majorité pour contresigner lepassé de cette politique et encourager ses funestes tendances. »

Le30 mars 1885, M. Esnault a voté pour la priorité de la demande d’uncrédit de deux cents millions pour le Tonkin, priorité que la Chambreelle-même a repoussée.

Le 31 mars 1885, il a voté uncrédit de cinquante millions pour le Tonkin.

Le 7avril 1885, il a voté un crédit de cent cinquante millions pour leTonkin.

Le 28 mai 1885, il a voté un crédit de unmillion 100.000 francs pour le Sénégal.

En juillet1885, il a voté un crédit de douze millions 190.000 francs pourMadagascar.

Le 3 août 1885, il a voté un crédit desix cent vingt-quatre mille 720 francs pour la colonie d’Obock.

Queles électeurs additionnent tous ces crédits !

Qu’estdevenue l’amitié de M. Jérôme Esnault pour la paix ?

M.Esnault a voté les mesures suivantes de désorganisation financière.(Voir l’Officiel des 22 mars 1882, 25 avril 1883, 26 décembre 1884.)

Le21 mars 1882, M. Esnault a voté l’exclusion de plus imposés admisautrefois dans certains cas à délibérer avec les conseils municipaux.

Le24 avril 1883 il a voté la conversion de la rente 5 0/0, réduisant d’undixième le revenu.

Le 20 décembre 1884, il a voté lebudget malgré le déficit, et après la déclaration de M. Jules Ferry,président du conseil : « Pour 1886, on n’échappera pas à de nouveauximpôts ; si nous n’en proposons pas cette année vous savez bien quec’est par ce que nous entrons dans une année d’élection. »

Lesélecteurs du Calvados veulent-ils de nouveaux impôts ?

M.Esnault « le démocrate éprouvé, l’ami de l’indépendance et de laliberté, qui voit dans la République le seul gouvernement capabled’assurer sans secousses et sans révolutions le bonheur de la France »,a voté les mesures suivantes : révolutionnaires, antireligieuses etantidémocratiques. (Voir l’Officiel des 7 mars, 8 mars, 16 mai, 14juin, 1er août, 15 novembre 1882, 1er février, 5 juin 1883, 4 juillet,10 décembre, 21 décembre 1884, 15 juin 1885.)

Le 6mars 1882, M. Esnault craignait déjà qu’on lui rappelât ses promessesaux électeurs du Calvados. Il votait contre l’examen et ledépouillement des professions de foi.

Les 24novembre 1881, 28 novembre 1881, 10 décembre 1881, 1er juin 1882, il avoté l’invalidation de députés nommés par le suffrage universel.

Le7 mars 1882, il a voté la prise en considération d’une propositiontendant à l’abrogation du Concordat avec le Saint-Siège.

Le15 mai 1882, il a voté la prise en considération d’une propositiontendant à la sécularisation des biens des congrégations religieuses, età la séparation de l’Église et de l’État.

Le 21 mars1882, il a voté pour la démolition du palais des Tuileries.

Le13 juin 1882, il a voté la loi du divorce.

Le 31juillet 1882, il a voté les pensions pour les victimes du coup d’État.

Les13 et 14 novembre 1882, il a voté pour la réduction du traitement del’archevêque de Paris et contre le rétablissement d’un crédit de unmillion 200.000 fr. pour les séminaires.

Le 1erfévrier 1883, il a voté les mesures contre les princes d’Orléans etleur exclusion de l’armée.

Le 5 juin 1883, il a votéla loi désorganisant la magistrature par la suppression temporaire del’inamovibilité des magistrats.

Le 3 juillet 1884,il a voté la suppression des prières publiques.

Le 9décembre 1884, malgré « son dévouement jusqu’à son dernier jour ausuffrage universel, dans ses développements comme dans ses conséquences», il a voté contre l’élection des sénateurs par le suffrage universel.

Le20 décembre 1884, il a voté l’établissement d’une taxe frappant lesbiens des congrégations religieuses, sans pitié des pauvres et desmalades.

Le 13 juin 1885, il a voté le servicemilitaire pour les prêtres.

Que serait-ce si M.Jérôme Esnault n’était pas partisan de la liberté, de la démocratie etdu suffrage universel ?

__________


M.PAUL DUCHESNE-FOURNET

élu député del’arrondissement de Pont-Lévêque, le 21 août 1881
par7.410 voix sur 16.221 inscrits.


M.Duchesne-Fournet disait dans sa circulaire : « La République est legouvernement autour duquel doivent se grouper tous les bons citoyensennemis des aventures et des révolutions. Je soutiendrai la Républiqueseule capable de lutter contre toutes les exagérations et de maintenir,avec la paix extérieure, l’ordre et la prospérité à l’intérieur… Parmiles questions que j’appuierai de mes votes, je place au premier rang :la continuation des dégrèvements inaugurée par la République et ladiminution de l’impôt foncier. »

M.Duchesne-Fournet, ennemi des « aventures », partisan « de la paixextérieure », a approuvé les folies coloniales au Tonkin, au Sénégal età Madagascar. C’est un des députés du Tonkin. (Voir l’Officiel des 29mars, 28 mai, 20 juillet, 28 décembre 1882, 4 juillet, 11 décembre1883, 22 juillet, 29 novembre 1884, 29 mars, 31 mars, 29 mai, 4 août1885).

Pour faciliter le dégrèvement, M.Duchesne-Fournet a voté le 28 mars 1882 un crédit de huit millions844.000 francs pour la Tunisie.

Le 27 mai 1882, il avoté un crédit de neuf millions 430.380 francs pour l’entretien d’unsurcroît d’effectif militaire.

Le 19 juillet 1882,il a voté un crédit de sept millions 835.000 francs pour les affairesd’Égypte.

Le 27 décembre 1882, il a voté un créditde vingt-cinq millions pour la Tunisie.

Le 3 juillet1883, il a voté un crédit de quatre millions 667.000 francs pour unchemin de fer au Sénégal.

Le 10 décembre 1883, il avoté un crédit de neuf millions pour le Tonkin.

Le18 décembre 1883, il a voté un crédit de vingt millions pour le Tonkin.

Le21 juillet 1884, il a voté un crédit de cinq millions 361.000 francspour Madagascar.

Il a voté en 1884 un nouveau créditde trois millions pour le chemin de fer du Sénégal.

Le27 novembre 1884, il a voté un crédit de trois millions 460.000 francspour le Tonkin.

Le même jour, il a voté un autrecrédit de quarante-trois millions 422.000 francs pour le Tonkin.

Le28 novembre 1884, il a voté l’ordre du jour invitant M. Ferry àpoursuivre l’expédition du Tonkin.

Le 29 mars 1885,la veille du jour où l’on a appris le désastre de Lang-Son, il votaitencore en faveur de M. Jules Ferry.

Le vaillantamiral Courbet disait à ce moment : « Quels misérables que nosministres ! Quelle bande de complices la majorité de la Chambre leuroffre de gaieté de coeur, de propos délibéré et cela en perspective duprochain scrutin. » L’amiral Courbet avait écrit deux mois plus tôt : «Il s’est trouvé à la Chambre une majorité pour contresigner le passé decette politique et encourager ces funestes tendances. »

Le30 mars 1885, M. Duchesne-Fournet a voté pour la priorité de la demanded’un crédit de deux cents millions pour le Tonkin, priorité que laChambre elle-même a repoussée.

Le 21 mars, il a votéun crédit de cinquante millions pour le Tonkin.

Le 7avril 1885, il a voté un crédit de cent cinquante millions pour leTonkin.

Le 28 mai 1885 il a voté un crédit de unmillion 100.000 francs pour le Sénégal.

En juillet1885 il a voté un crédit de douze millions 190.000 francs pourMadagascar.

Le 3 août 1885 il a été voté un créditde six cent vingt-quatre mille 770 francs pour la colonie d’Obock.

Queles électeurs additionnent tous ces chiffres ! Qu’est devenue la paixpromise par M. Duchesne-Fournet ? Où sont les dégrèvements annoncés ?

M.Duchesne-Fournet a voté les mesures suivantes de désorganisationfinancière. (V. l’Officiel des 27 décembre 1882, 21 décembre 1884.)

Le26 décembre 1882, il a voté la loi donnant à l’Administration le droitarbitraire d’imposer d’office les communes pour la construction desmaisons d’école.

Le 20 décembre 1884, il a voté lebudget malgré le déficit et après la déclaration de M. Jules Ferry,président du Conseil : « Pour 1886, on n’échappera pas à de nouveauximpôts. Si nous n’en proposons pas cette année, vous savez bien quec’est parce que nous entrons dans une année d’élections. »

Lesélecteurs du Calvados voient à quoi se réduisent les dégrèvementspromis.

M. Duchesne-Fournet, ennemi des « aventureset des révolutions a voté les mesures suivantes révolutionnaires,antireligieuses et antidémocratiques. (V. l’Officiel des 7 mars, 22mars, 1er août 1882, 1er février 1883, 4 juillet, 10 décembre, 21décembre 1884.)

Le 6 mars 1882, M. Duchesne-Fournetavait déjà peur qu’on lui rappelât ses promesses aux électeurs duCalvados. Il a voté contre l’examen et le dépouillement des professionsde foi.

Les 24 novembre 1881, 28 novembre 1881, 1erjuin 1882, il a voté l’invalidation de députés nommés par le suffrageuniversel.

Le 21 mars 1882 il a voté pour ladémolition du palais des Tuileries.

Le 1er août 1882il a voté les pensions pour les victimes du coup d’État.

Le1er février 1883, il a voté pour que les bulletins au nom des Princesd’Orléans fussent comptés comme nuls.

Le 3 juillet1884, il a voté la suppression des prières publiques.

Le19 juillet 1884, il a voté la loi du divorce.

Le 9décembre 1884, il a voté contre l’élection des sénateurs par lesuffrage universel.

Le 10 décembre 1884, il a votél’établissement d’une taxe frappant les biens des congrégationsreligieuses, sans pitié des pauvres et des malades.

Le20 juin 1885, il a voté la loi astreignant les prêtres au servicemilitaire.

Les électeurs, quand ils ont nommé M.Duchesne-Fournet, croyaient-ils que leur député émettrait les votes quiviennent d’être énumérés ?

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M.EDMOND HENRY

élu député de la 1re circonscriptionde Caen, le 21 août 1881
par 6.788 voix sur16.038 inscrits.


M. Edmond Henry n’a pasfait de circulaires, mais il a accepté un programme qui d’après le Journal de Caen « donne satisfaction aux légitimes aspirations de ladémocratie ».

Comment M. Henry a-t-il compris ceslégitimes aspirations ?

M. Henry a voté pour laguerre. Il a approuvé les folies coloniales au Tonkin, au Sénégal, et àMadagascar. C’est un des députés du Tonkin. (Voir l’Officiel des 29mars, 28 mai, 4 juillet, 20 juillet, 28 décembre 1882, 16 mai, 4juillet, 11 décembre 1883, 22 juillet, 16 août, 29 novembre 1884, 29mars, 31 mars, 29 mai, 4 août 1885.)

Le 28 mars1882, M. Henry a voté un crédit de huit millions 844.000 francs pour laTunisie.

Le 27 mai 1882, il a voté un crédit de neufmillions 430.380 francs pour l’entretien d’un surcroît d’effectifmilitaire.

Le 3 juillet 1882, il a voté un crédit dedix-neuf millions 076.087 francs pour la Tunisie.

Le19 juillet 1882, il a voté un crédit de sept millions 835.000 francspar les affaires d’Égypte.

Le 27 décembre 1882, il avoté un crédit de vingt-cinq millions pour la Tunisie.

Le15 mai 1883, il a voté un crédit de cinq millions 300.000 francs pourle Tonkin.

Le 3 juillet 1883, il a voté un crédit dequatre millions 677.000 francs pour un chemin de fer du Sénégal.

Le10 décembre 1883, il a voté un crédit de neuf millions pour le Tonkin.

Le18 décembre 1883, il a voté un crédit de vingt millions pour le Tonkin.

Le12 juillet 1884, il a voté un crédit de cinq millions 361.000 francspour Madagascar.

Le 15 août 1884, il a voté uncrédit de trente-huit millions 483.000 francs pour le Tonkin.

Le27 novembre 1884, il a voté un crédit de trois millions 460.000 francspour le Tonkin.

Le même jour il a voté un crédit dequarante-trois millions 422.000 francs pour le Tonkin.

Lelendemain il a voté l’ordre du jour invitant M. Ferry à poursuivrel’expédition du Tonkin.

Le 28 mars 1885, veille dujour, où l’on a appris le désastre de Lang-Son, il votait encore enfaveur de M. Jules Ferry.

Le vaillant amiral Courbetdisait à ce moment :

Quels misérables que nosministres ! Quelle bande de complices la majorité de la Chambre leuroffre de gaieté de coeur, de propos délibéré, et cela en perspective duprochain scrutin. »

L’amiral Courbet avait écritdeux mois plus tôt :

« Il s’est trouvé à la Chambreune majorité pour contresigner le passé de cette politique etencourager ces funestes tendances. »

Le 30 mars1885, M. Henry a voté la priorité de la demande d’un crédit de deuxcents millions pour le Tonkin, priorité que la Chambre elle-même arepoussée.

Le 31 mars 1885, il a voté un crédit decinquante millions pour le Tonkin.

Le 7 avril 1885,il a voté un crédit de cent cinquante millions pour le Tonkin.

Le28 mai 1885, il a été voté un crédit de un million 100.000 francs pourle Sénégal.

En juillet 1885, il a voté un crédit dedouze millions 190.000 francs pour Madagascar.

Le 3août 1885, il a voté un crédit de six cent vingt-quatre mille 720francs pour la colonie d’Obock.

Est-ce ainsi que M.Edmond Henry comprend les légitimes aspirations de la démocratie ?

M.Edmond Henry a voté les mesures suivantes de désorganisationfinancière. (Voir l’Officiel des 22 mars, 27 décembre 1882, 25 avril1883, 21 déc. 1884.)

Le 21 mars 1882, M. EdmondHenry a voté l’exclusion des plus imposés admis autrefois dans certainscas à délibérer avec les conseils municipaux.

Le 26décembre 1882, il a voté la loi donnant à l’administration le droitarbitraire d’imposer d’office les communes pour la construction desmaisons d’école.

Le 24 avril 1883, il a voté laconversion de la rente 5 0/0, réduisant le revenu d’un dixième.

Le20 décembre 1884, il a voté le budget malgré le déficit et après ladéclaration de M. Jules Ferry, président du conseil : « Pour 1886, onn’échappera pas à de nouveaux impôts. Si nous n’en proposons pas cetteannée, vous savez bien que c’est parce que nous entrons dans une annéed’élections. »

Les électeurs du Calvados veulent-ilsde nouveaux impôts ?

M. Edmond Henry, poursatisfaire les légitimes aspirations de la démocratie, a voté lesmesures suivantes, révolutionnaires, antireligieuses,antidémocratiques. (Voir l’Officiel des 7 mars, 8 mars, 16 mai, 14juin, 15 novembre 1882, 2 février, 6 juin 1883, 4 juillet, 10 décembre,21 décembre 1884, 14 juin 1885.)

Le 6 mars 1882, M.Henry votait contre l’examen et le dépouillement des professions de foi.

Les24 novembre 1881, 28 novembre 1881, 10 décembre 1881, 1er juin 1882, ila voté l’invalidation des députés nommés par le suffrage universel.

Le7 mars 1882, il a voté la prise en considération d’une propositiontendant à l’abrogation du Concordat avec le Saint-Siège.

Le15 mai 1882, il a voté la prise en considération d’une propositiontendant à la sécularisation des biens des congrégations religieuses età la séparation de l’Église et de l’État.

Le 13 juin1882, il a voté la loi du divorce.

Le 31 juillet1882, il a voté les pensions pour les victimes du coup d’État.

Les13 et 14 novembre 1882, il a voté pour la réduction du traitement del’archevêque de Paris et contre le rétablissement d’un crédit de1.200.000 francs pour les séminaires.

Le 1er février1883, il a voté les mesures contre les princes d’Orléans et leurexclusion de l’armée.

Le 5 juin 1883, il a voté laloi désorganisant la magistrature par la suppression temporaire del’inamovibilité des magistrats.

Le 3 juillet 1884 ila voté la suppression des prières publiques.

Le 9décembre 1884, pour « satisfaire aux légitimes aspirations de ladémocratie », il a voté contre l’élection des sénateurs par le suffrageuniversel.

Le 20 décembre 1884, il a votél’établissement d’une taxe frappant les biens des congréganistesreligieux sans souci des pauvres et des malades.

Le13 juin 1885, M. Henry a voté le service militaire pour les prêtres.

Lesélecteurs du Calvados savent maintenant comment M. Edmond Henry acompris les légitimes aspirations de la démocratie.

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M.MAUGER

a été élu député de la 2me circonscriptionde Caen, le 21 août 1881
par 56.93 voix sur15.385 inscrits.


M. Mauger disait dans sacirculaire : « Je m’appliquerai au maintien de la paix et dudéveloppement de toutes nos libertés politiques, sociales etreligieuses. La paix et la prospérité dont nous avons joui depuisplusieurs années nous montrent que la République est préférable à touteautre forme de gouvernement. »

M. Mauger s’estappliqué à maintenir la paix en votant pour la guerre. Pour développerla prospérité, il a approuvé les folies coloniales au Tonkin et àMadagascar. C’est un des députés du Tonkin. (Voir l’Officiel du 29mars, 28 mai, 4 juillet, 20 juillet, 28 décembre 1882, 16 mai, 11décembre 1883, 22 juillet, 16 août, 29 novembre 1884, 29 mars, 31 mars,4 août 1885.)

Le 28 mars 1882, M. Mauger a voté uncrédit de huit millions 844.000 francs pour la Tunisie.

Le27 mai 1882, il a voté un crédit de neuf millions 430.380 francs pourl’entretien d’un surcroît d’effectif militaire.

Le 3juillet 1882, il a voté un crédit de dix-neuf millions 076.087 francspour la Tunisie.

Le 19 juillet 1882, il a voté uncrédit de sept millions 835.000 francs pour les affaires d’Egypte.

Le27 décembre 1882, il a voté un crédit de vingt-cinq millions pour laTunisie.

Le 15 mai 1883, il a voté un crédit de cinqmillions 300.000 francs pour le Tonkin.

Le 10décembre 1883, il a voté un crédit de neuf millions pour le Tonkin.

Le18 décembre 1883, il a voté un crédit de vingt millions pour le Tonkin.

Le21 juillet 1884, il a voté un crédit de cinq millions 361.000 francspour Madagascar.

Le 15 août 1884, il a voté uncrédit de trente-huit millions 483.000 francs pour le Tonkin.

Le27 novembre 1884, il a voté un crédit de trois millions 460.000 francspour le Tonkin.

Le même jour, il a voté un autrecrédit de quarante-trois millions 422.000 francs pour le Tonkin.

Lelendemain, il a voté l’ordre du jour invitant M. Ferry à poursuivrel’expédition du Tonkin.

Le 28 mars 1885, veille dujour où l’on a appris le désastre de Lang-Son, il votait encore enfaveur de M. Jules Ferry.

Le vaillant amiral Courbetdisait, à ce moment : « Quels misérables que nos ministres ! Quellebande de complices la majorité de la Chambre leur offre de gaieté decoeur, de propos délibéré, et cela en perspective du prochain scrutin. »

L’amiral Courbet avait écrit deux mois plus tôt :

«Et il s’est trouvé à la Chambre une majorité pour contresigner le passéde cette politique et encourager ces funestes tendances. »

Le30 mars 1885, M. Mauger a voté la priorité de la demande d’un crédit dedeux cents millions pour le Tonkin, priorité que la Chambre elle-même arepoussée.

Le 31 mars 1885, il a voté un crédit decinquante millions pour le Tonkin.

Le 28 mai 1885,il a voté un crédit de un million 100.000 francs pour le Sénégal.

Le7 avril 1885, il a voté un crédit de cent cinquante millions pour leTonkin.

En juillet 1885, il a voté un crédit dedouze millions 190.000 francs pour Madagascar.

Le 3août 1885, il a voté six cent vingt-quatre mille 720 francs pour lacolonie d’Obosk.

Les électeurs doivent additionnertous ces crédits pour juger les efforts faits par M. Mauger en faveurde la paix et de la prospérité.

Est-ce aussi pourcontribuer à la prospérité que M. Mauger a voté les mesures dedésorganisation financière ? (Voir l’Officiel des 27 décembre 1882,25 avril 1883, 21 décembre 1884.)

Le 26 décembre1882, il a voté la loi donnant à l’administration le droit arbitraired’imposer d’office les communes pour la construction des maisonsd’école.

Le 24 avril 1883, il a voté la conversionde la rente 5 0/0 réduisant d’un dixième le revenu.

Le20 décembre 1884, il a voté le budget, malgré le déficit, et après ladéclaration de M. Jules Ferry, le président du Conseil : « Pour 1886,on n’échappera pas à de nouveaux impôts. Si nous n’en proposons pascette année, vous savez bien que c’est parce que nous entrons dans uneannée d’élections. »

Les électeurs du Calvadosveulent-ils de nouveaux impôts ?

Pour développertoutes nos libertés politiques, sociales et religieuses, M. Mauger avoté les mesures suivantes, révolutionnaires, antireligieuses etantidémocratiques. (Voir l’Officiel des 7 mars 1882, 8 mars, 22 mars,14 juin, 1er août, 15 novembre, 6 juin, 4 juillet, 10 décembre, 21décembre 1884, 14 juin 1885.)

Le 6 mars 1882, M.Mauger redoutait déjà qu’on lui rappelât ses promesses aux électeurs duCalvados. Il a voté contre l’examen et le dépouillement des professionsde foi.

Les 24 novembre 1881, 28 novembre 1881, 10décembre 1881, 1er juin 1882, il a voté l’invalidation de députésnommés par le suffrage universel.

Le 7 mars 1882, ila voté la prise en considération d’une proposition tendant àl’abrogation du Concordat avec le Saint-Siège.

Le 21mars 1882, il a voté pour la démolition du palais des Tuileries.

Le13 juin 1882, il a voté la loi du divorce.

Le 31juillet 1882, il a voté les pensions pour les victimes du coup d’État.

Le14 novembre 1882, il a voté contre le rétablissement d’un crédit de unmillion 200.000 francs pour les séminaires.

Le 5juin 1883, il a voté la loi désorganisant la magistrature par lasuppression temporaire de l’inamovibilité des magistrats.

Le3 juillet 1884, il a voté la suppression des prières publiques.

Le9 décembre 1884, il a voté contre l’élection des sénateurs par lesuffrage universel.

Le 20 décembre 1884, il a votél’établissement d’une taxe frappant les biens des congrégationsreligieuses, sans pitié des pauvres et des malades.

Le13 juin 1885, il a voté pour que les curés ne fussent pas exempts duservice militaire.

Les électeurs sont à mêmed’apprécier la passion de M. Mauger pour toutes nos libertéspolitiques, sociales et religieuses.

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Le Journal Officiel a parlé. Les électeurs doivent méditer sa réponse.

MM.Esnault, Duchesne-Fournet, Henry, Mauger, ont été élus députés duCalvados sur les promesses qu’ils avaient faites.

Ilss’étaient dits des hommes d’ordre, d’économie, de bon gouvernement,désireux de maintenir une paix nécessaire au pays.

MM.Esnault, Duchesne-Fournet, Henry, Mauger, ont approuvé ou excusé toutesles mesures révolutionnaires.

Ils ont voté desdépenses exagérées, négligé des économies nécessaires, compromisl’équilibre du budget par le gaspillage des deniers publics.

Lesdéputés républicains du Calvados ont fait passer les préoccupations departi avant le souci du bien commun. Ils ont préféré les intérêts de laRépublique aux intérêts de la France. Ils ont poursuivi ladésorganisation de la magistrature, la révocation de fonctionnaireshonnêtes et capables.

Ils ont voté la loi du divorce.

MM.Esnault, Duchesne-Fournet, Henry, Mauger ont sanctionné une guerreruineuse, engagée sans raison, continuée sans prudence, terminée sansgloire. Ils n’ont pas su protester contre l’envoi de nos soldats et denos marins au Tonkin et à Madagascar.

Que lescultivateurs dont le chiffre d’impôts a augmenté et dont les recettesont diminué, que les commerçants dont le mouvement d’affaires va seralentissant, que les propriétaires dont les revenus sont réduits, queles fonctionnaires révoqués sans cause, que les pères dont les enfantssouffrent et meurent sous le soleil brûlant de l’Orient, que tous ceuxqui gardent au coeur le souci d’une France, grande, heureuse, libre,prospère, glorieuse, que tous ceux-là, au jour du scrutin, serappellent les votes des députés républicains du Calvados, qu’ilsdisent si MM. Esnault, Duchesne-Fournet, Henry, Mauger ont bien méritédu département et du pays.

Nous ne doutons pas deleur réponse.

MM. Esnault, Duchesne-Fournet, Henry,Mauger ne seront pas réélus.

On le sait bien auMinistère de l’Intérieur et à la Préfecture.