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DUVAL, Anatole(18..-19..) : Notice historiqueet instructive sur les foires et marchés de Briouze (Orne) pour servirde guide aux Agriculteurs, Marchands de Bestiaux et Commerçants.-Flers : Imprimerie A. Levesque, 1897.- 11 p. ; 24 cm. Saisie dutexte : O. Bogros pour lacollectionélectronique de la MédiathèqueAndré Malraux de Lisieux (15.VI.2016) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom.fr, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Texteétabli sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm 567 br). NOTICE HISTORIQUE ETINSTRUCTIVE sur les FOIRES & MARCHÉS DE BRIOUZE (ORNE) POUR SERVIR DEGUIDE Aux Agriculteurs, Marchands de Bestiaux et Commerçants Par M. Anatole DUVAL Secrétaire de laMairie, à Briouze Propriété de l'auteur. — Tousdroits réservés FLERS IMPRIMERIE A. LÉVESQUE,RUE DE LA GARE 1897 ~ * ~ AU LECTEUR, Le désir de rendre service aux agriculteurs de la contrée et auxmarchands de bestiaux qui ont l'habitude ou le désir des'approvisionner sur la place de Briouze, m'a décidé à réunir dans cetouvrage tout ce que j'ai pu recueillir de données et de renseignementscertains au sujet des foires et marchés de cette localité.Je me suis surtout appliqué à leur en fournir la liste complète,détaillée et précise, avec la nomenclature des divers genres debestiaux et de marchandises qu'on y trouve généralement. Ce travail qu'ils consulteront toujours avec intérêt, ne peut que leurrendre service en leur évitant parfois des voyages inutiles et coûteux,car il arrive très souvent que des marchands de bestiaux ou desagriculteurs viennent ici de fort loin, et, mal renseignés surl'importance de certaines foires et marchés, qu'ils ne connaissent quepar en avoir vu les dates dans quelques calendriers ou almanachs, sontobligés de s'en retourner mécontents, sans avoir trouvé de marchandisesà leur convenance. C'est donc dans le but de remédier à cet état de choses des pluspréjudiciables à l'agriculture et au commerce local que j'ai l'honneurde présenter cet ouvrage au public. Trop heureux si je puis atteindre ce but sans froisser lasusceptibilité d'autrui et sans reproches. Briouze, le 6 novembre 1897. A. DUVAL Secrétaire de Mairie, à Briouze. * * * FOIRES ET MARCHÉS L'origine des foires et marchés de Briouze se perd dans la nuit destemps. Comme toutes les institutions de ce genre, il semble logique etplausible d'en faire remonter la fondation aux premiers seigneurs dulieu, c'est-à-dire au IXe ou Xe siècle. Dans une enquête qui fut faite en 1450, au sujet des revenus des terresseigneuriales de Briouze et de Bellou, il est parlé de deux foires quise tenaient en la ville de Briouze et qui rapportaient ou valaient 15sols en 1427, mais ne rapportaient plus que 7 sols 6 deniers en 1450. C'était déjà un beau produit pour l'époque, si on le compare à lamonnaie du temps de saint Louis ; mais quoiqu'il en soit, l'importancedes foires et marchés n'est pas plus douteuse que leur origine.L'histoire de la Généralité d'Alençon sous Louis XIV, basée sur desdocuments authentiques, nous en fournit la preuve en rangeant lesfoires et marchés de Briouze au nombre des principaux de la province deNormandie. (Histoire de la Généralitéd'Alençon sous Louis XIV, page130, publiée par M. Louis Duval, archiviste du département de l'Orne). Il ne serait peut-être pas téméraire de dire que les foires et marchésde Briouze étaient même plus importants il y a deux siècles, ou dans lesiècle dernier seulement, que dans le XIXe siècle. Pour ne citer qu'un fait, je dirai même que pendant la Révolution etsous le premier Empire, Briouze possédait un marché tous les cinqjours, les primidi et sextidi de chaque décade. Y avait-il trop de commerce à cette époque ou les marchés étaient-ilstrop importants ? On serait tenté de le croire. Qu'on juge de lasituation. Les habitants et les marchands s'en plaignirent du moins, et le IImessidor an IX (c'est-à-dire au mois de juin 1800), le citoyenLecouturier, maire, adressa à ce sujet une pétition au Ministre del'Intérieur, pétition dont voici un extrait et qui laisse à penser quele commerce était des plus considérables à cette époque et les marchéstrop multipliés : « Citoyen Ministre, « Le marché de Briouze est sans contredit le plus fort de toute laci-devant province de Normandie, les marchés qui se tiennent les primidi et sextidi de chaque décade sont tropmultiples ; cela estnuisible au commerce, attendu que les laboureurs, marchands, artisanset manouvriers, n'ont pas le temps d'apprêter leurs différentesmarchandises. « Pour ces motifs, ledit Maire a recours à votre justice pour qu'ellelui accorde qu'à partir du premier thermidor prochain, an IX, le marchéde Briouze n'ait lieu que de sept jours en sept jours ; les jours dedécade exceptés. « Citoyen Ministre, « Je puis vous assurer que c'est rendre justice et le plus grandservice à l'agriculture, cet art si utile, ainsi qu'au commercequiest très étendu ici, puisque c'est dans ce marché où est fixél'entrepôt des diversesdenrées qui approvisionnent tout lepayssitué aux environs, et l'enceinte des villes de Falaise,Argentan etDomfront ; Briouze étant au centre et à même distance de ces troisvilles. » (Archives de l'Orne, série M., foires et marchés.) (L.Duval. Histoire de la Généralitéd'Alençon sous Louis XIV, pages140-141.) La supplique de l'honorable Maire de Briouze produisit son effet etdepuis cette époque le marché se tient tous les lundis seulement. Une délibération du gouvernement de la République, datée deSaind-Cloud, le 28 fructidor an XI (archives de la mairie de Briouze),dit que les foires de Briouze se tiendront : 1° Le 1erlundi, après le 17 vendémiaire ; 2° Le 4 frimaire (1) ; 3° Le lundi qui précède le 16 nivôse ; 4° Le 18 pluviôse ; 5° Le 23 ventôse ; 6° Le ler mercredi après Pâques (1) ; 7° Le 17 prairial (1) ; 8° Le 10 messidor (1) ; qu'il convient de désigner ainsi : La 1re c'est la foire Saint-Denis; La 2e c'est la foire Sainte-Catherine; La 3e c'est le 1er Lundi de Janvier; La 4e c'est le Grand-Lundi ; La 5e c'est la foire des Rameauxou de Pâques-Fleuries ; La 6° c'est la Foire de Pâques; La 7e c'est la foire Trinité ; La 8e c'est la Foire aux Faulxou Saint-Pierre. Cinq nouvelles foires ont donc été établies depuis lors. (Voir letableau ci-après.) Je vais donner maintenant, pour compléter ce trop court exposé, laliste actuelle et complète des foires de Briouze, ainsi que lalistedes principaux marchés aux bestiauxde l'année. Chacun y trouvera un guide sûr au point de vue de leur importance etdes différents genres de bestiaux et marchandises qu'on y trouve engénéral. Je dois à ce sujet de précieux renseignements à quelques personnes trèscompétentes en la matière ; qu'elles me permettent de les remercier icide leur aimable concours ; elles ont également leur part de mérite pourle service qu'elles rendent à leurs concitoyens et au public en lacirconstance, et je ne doute pas qu'elles soient heureuses d'apprendreque mon ouvrage rend le service que je me suis proposé en le publiant. Pour revenir aux foires et marchés, il faut bien reconnaître qu'àBriouze comme partout les foires et marchés ont beaucoup perdu de leurprestige et de leur renommée ; toutefois, je ne crois pas êtrecontredit en affirmant qu'il y a peu de localités, dans le pays, où ilsse soient maintenus comme à Briouze, en dépit de l'usage des pluspréjudiciables, et malheureusement en pleine vogue, qu'on a prisd'acheter à domicile un grand nombre de bestiaux et chevaux, et celapositivement l'anti-veille, l'avant-veille et la veille même desfoires et bons marchés, en un mot dans la semaine précédente, ce quiréduit sensiblement le nombre des bestiaux exposés en vente sur leschamps de foires et empêche aux acheteurs de faire de bons choix et debons achats. On estime néanmoins qu'il est vendu à Briouze, tant les jours de foiresque des marchés de chaque semaine, un nombre de 20 à 25,000 têtes debétail par an et environ 7 à 8,000 moutons et autant de porcs, endehors de ce qui se vend à domicile dans la contrée environnante. Enfin, Briouze est, je pense, la seule localité de l'Orne pourvue detreize foires annuelles et d'un grand nombre de bons marchés auxbestiaux. Briouze était aussi, naguère encore, un centre renommé pour les hallesaux grains. Il n'était pas rare de trouver à la halle 2 à 3,000 hectolitres de blé; les autres halles étaient approvisionnées à l'avenant. Mais, depuis20 à 25 ans, ce commerce a décliné d'une façon inquiétante ; tous lespropriétaires et cultivateurs de la contrée ont couché leurs terres enherbages pour se livrer presque exclusivement au commerce de l'élevagedes bestiaux. La hausse sur les grains qui s'est manifestée en 1897, par suite dumanque général de blés et de farines étrangères, pourrait bien leurfaire reprendre la charrue pendant quelques années. Les terres sont engraissées et reposées ; les rendements n'en seraientassurément que meilleurs. A eux de juger s'ils ont avantage à changer leur méthode ; mais, dansle public, on commence à le penser. ___________________________ RENSEIGNEMENTS SPÉCIAUX ________________ Briouze est une forte bourgade, peuplée de 1,700 habitants environ,située sur la ligne du chemin de fer de Paris à Granville, à lajonction de la ligne de la Ferté-Maté, Bagnoles-les-Bains et Couterne,à 27 kilomètres d'Argentan, à 26 de Domfront, à 13 de la Ferté-Maté, à16 de Flers, à 24 de Condé-sur-Noireau, à 14 de Rânes, à 12 de laCarneille, à 14 de Putanges et à 32 de Falaise. On compte à Briouze unesoixantaine de bons hôtels, de restaurants etde cafés ; bureau télégraphique ; bureau des postes ; deuxdistributions de lettres par jour. En un mot, tout le confortable pourrecevoir les voyageurs et marchandséloignés et les propriétaires, cultivateurs et marchands de la contrée,Briouze le possède comme peu de bourgades de son rang. C'est déjàquelque chose ! * * * TABLEAU DES FOIRES DE BRIOUZE 1° — Le premier Lundi de Janvier Cette foire, de même que toutes celles de la localité, est généralementbien approvisionnée en bestiaux de toutes sortes. Cependant, on ytrouve principalement et en grand nombre : bœufs, vaches, veaux, porcset moutons gras pour la boucherie. Il s'y vend également beaucoup deviande de porc pour salaisons. — Crochet à la volaille et halles auxgrains bien fournis. — Plants d'arbres fruitiers et légumiers, etc.,etc. C'est la moins importante des foires de Briouze. 2° — Le lendemain de laSeptuagésime Grand choix de bestiaux de toutes sortes ; spéciale surtout pour lavente de génisses amouillantes, bœufs, vaches, veaux, porcs et moutonsgras ; viande de porc pour salaisons. — Important crochet à lavolaille, bonnes halles aux grains, plants de toutes espèces, etc.Bonne foire.(Foire dite du Grand-Lundi) 3° — Le premier Samedi de Carême (Cette foire est établie depuis lecommencement du siècle.) Bestiaux de toutes sortes en grande quantité, spéciale pour la vente debœufs et vaches maigres (dits d'herbage), bœufs, vaches, veaux, porcset moutons gras. — Plants de toutes sortes, etc. Il ne se tient cejour-là ni marché ni halles, de même qu'aux deux autres foiressuivantes, dites de Carême, qui ont lieu le samedi. 4° — Le Samedi précédant laMi-Carême (Foire dite de la Mi-Carême. —Etablie depuis le commencement du siècle.) Quoique assez bien approvisionnée, cette foire est la moins importantedes trois foires qui se tiennent pendant le Carême. Cependant, on peuty trouver facilement un bon choix de bestiaux de toutes sortes, dans legenre de la précédente foire et de la suivante. Plants de toutessortes. Aucun marché ni halles. 5° — La veille du Dimanche desRameaux (Foire dite de Pâques Fleuries.) Grand choix de bestiaux de toutes sortes pour la boucherie et l'élevage: vaches de bande et d'herbage ; bouvillons, vaches laitières ; porcsmaigres et gras, moutons ; arbres et arbustes pour plantationstardives, plants légumiers, etc., etc. Ni halles ni marché. 6° — Le Mercredi de Pâques (Foire dite de Pâques. — Existaitsous le règne de Louis XIV.) Cette foire est sans contredit une des plus importantes de Briouze etde la contrée, en raison de la grande quantité de bestiaux de toutessortes qui s'y trouvent. Bon choix de vaches laitières, amouillantes etd'herbage ; bouvillons ; veaux gras ; veaux de bande et d'élevage ;porcs maigres.- et gras ; choix considérable de moutons. On trouveaussi à cette foire quelques chevaux de travail et d'élevage. Halles etmarchés considérables ; important crochet à la volaille et au beurre ;graines printanières de toutes sortes. Cette foire est également bonnepour les étalagistes et marchands forains. Jeux et divertissements detoute nature. Nombreux promeneurs, etc., etc. 7° — Le lendemain de la Trinité (Existait sous le règne de Louis XIV.) Cette foire a beaucoup d'analogie avec la précédente, mais elle-lui estparfois inférieure. On y trouve cependant de très belles vacheslaitières et génisses-amouillantes, bouvillons et vaches d'herbages,veaux gras, porcs, maigres et d'élevage, dits cochons de lait ; chevauxde travail, moutons gras, porcs pour la boucherie. Bonnes halles etmarché. Importants crochets à la volaille et au beurre. Jeux etdivertissements, promeneurs. Bonne foire pour les étalagistes etmarchands forains. Graines potagères et fourragères, etc., etc. 8° — Le premier Lundi de Juillet (Foire St-Pierre, dite Foire auxFaulx.— Existait sous le règne de Louis XIV.) Quoique inférieure à la précédente, on peut cependant y trouver-lesmêmes marchandises : rendez-vous habituel des moissonneurs etcultivateurs qui viennent y faire les derniers achats de faulx etaccessoires pour les travaux de la moisson. Halles et marchéconsidérables. Importants crochets à la volaille et au beurre. Jeux etdivertissements. Promeneurs. Bonne foire pour les étalagistes.Marchands forains. 9° — Le Lundi précédent laGuibray (Foire dite la Passée de Guibray.) Cette foire, établie depuis le commencement du siècle, est lerendez-vous de passage et d'approvisionnement des marchands de bestiauxse rendant à la foire de Falaise et successivement aux foiresSaint-Gilles de Flers, de Condé, de la Carneille et d'Athis. Grandchoix de génisses amouillantes ; bestiaux de toutes sortes. Importantscrochets à la volaille et au beurre, etc., etc. Halles et marchépassables. 10° — Troisième Lundi deSeptembre (Foire dite Grande-Foire.) Son origine remonte à l'année 1887. Quoique de création récente, cettefoire a pris en peu d'années une grande importance. On y trouve, demême qu'à nos plus anciennes foires, une grande quantité de bestiaux detoutes sortes et de bonnes qualités : vaches laitières, porcs maigreset gras, moutons en grand nombre. Importants crochets à la volaille etau beurre. Halles et marché bien approvisionnés. Spécialité : on trouveen outre à cette foire une grande quantité d'oies et de canards pourles rôtisseries, que les restaurateurs viennent y acheter pourl'approvisionnement de la foire Saint-Côme de Durcet, qui se tient ledernier samedi de septembre, et pour la fête Saint-Côme, qui a lieu lelendemain. La grande foire tombe le lendemain de la fête locale deBriouze, qui peut compter au nombre des plus belles fêtes de lacontrée. On y trouve de nombreux divertissements et curiosités et ungrand nombre de promeneurs et d'amateurs, etc., etc. Très bonne fête etfoire pour les étalagistes et marchands forains. 11° — Le Lundi après laSaint-Denis (Dite foire Saint-Denis.) Assez bonne foire. Bestiaux de toutes sortes. Halles et marché bienapprovisionnés. Importants crochets à la volaille et au beurre. Porcsgras, lard pour salaisons, etc., etc. 12° — Le Lundi précédent le jourSainte-Catherine (Foire dite de la Sainte-Catherine. —Existait sous le règne de Louis XIV.) Cette foire est à juste titre considérée comme la plus importante deBriouze sous tous les, rapports Spécialités : veaux de bande, génisses,bœufs, vaches, veaux, porcs et moutons pour la boucherie. Importantscrochets à la volaille et au beurre. Halles bien approvisionnées. Choixconsidérable de plants d'arbres fruitiers et légumiers. Quantitéconsidérable de viande de porc pour salaisons. Jeux et divertissements.Nombreux promeneurs et acheteurs. Nombreux étalagistes et marchandsforains, etc. Très bonne foire. 13° — Le Lundi précédent le jourde Noël (Foire dite le Grand Lundi de Noël. —Etablie depuis le commencement du siècle.) Bestiaux de toutes sortes. Vaches laitières. Quelques vachesamouillantes. Grand nombre de bestiaux gras. Viande de porc poursalaisons. Importants crochets à la volaille. Plants d'arbres et delégumes. Fortes halles. Bon marché. Bonne foire. * * * PRINCIPAUX MARCHÉS DE BRIOUZE En dehors de ces treize foires annuelles, il se tient tous les lundis,à Briouze, un important marché auxbestiaux et denrées de toutes sortes. On y trouve, selon les mois et les saisons, les mêmes quantités, lesmêmes qualités, les mêmes genres d'animaux et les mêmes choix qu'auxfoires indiquées dans le tableau ci-dessus. Il n'est même pas très rarede voir des marchés plus importants que les foires. Voici les principaux : Tous les lundis d'avril, sauf le lundi de la Quasimodo, les marchésvalent souvent les foires de l'époque ; Tous les lundis de mai et de juin, les marchés sont également bons ; On peut citer encore : le troisième lundi de juillet, le troisièmelundi d'août. Une remarque à ce sujet est indispensable : Il peut arriver qu'il n'yait que quatre marchés dans le mois d'août. Dans ce cas, le troisièmeest bon ; mais s'il y en a cinq, le quatrième lundi vaut une foireordinaire. Tous les lundis d'octobre, sauf le premier. Pour bien se renseigner au sujet des marchés, il faut tenir compte desmotifs suivants et de beaucoup d'autres qui amènent toujours une grandevariation à l'endroit de leur importance. Exemples : S'il y a coïncidence entre le marché de Briouze et une desfoires de Domfront, qui se tiennent toujours le lundi, ou une autrefoire marquante de la contrée, comme celles de la Ferté-Macé, Lassay,Mines, Argentan, Carrouges, etc., etc., évidemment le marché auxbestiaux s'en ressent. Il en est de même des marchés qui précèdent ou qui suivent une desfoires de Briouze. Cette fâcheuse coïncidence qui se renouvelle vingt-six fois l'an,c'est-à-dire la moitié des marchés de l'année est très préjudiciablesurtout aux marchés qui précèdent et qui suivent les trois foires ditesde Carême qui se tiennent le samedi. Chacun sait aussi que le bon ou lemauvais temps, la concurrence qui résulte de la création récente defoires et de marchés voisins, le, bon ou le mauvais commerce, le tempsde la moisson, l'abondance ou là disette des fourrages, etc., sontautant de motifs préjudiciables ou avantageux pour la tenue des marchésdans tous les pays et qu'il faut bien y penser sans trop s'y arrêter. Ces contretemps n'existent pas toujours à la fois dans tous les pays.Les marchands étrangers sont toujours heureux de visiter Briouze partous les temps, selon qu'ils ont besoin de marchandises pour lescontrées lointaines. Ils savent qu'ils sont assurés d'y trouvertoujours non seulement de bonnes marchandises à leur choix, mais encorebon accueil, bon gîte, bonne nourriture, bon café, et qu'ils emportenttoujours un agréable souvenir de cette localité. Que les cultivateurs et agriculteurs de notre pays n'oublient jamais qu'il est de leur plus grand intérêt demaintenir les foires et marchés de Briouze le plus possible en l'étatprospère; chose qui ne peut avoir lieu que s'ils les fréquententassidûment, ce qui leur est d'autant plus facile que ce centre renomméest à leur portée et à leur commodité. Qu'ils se souviennent que detemps immémorial ces foires et marchés furent des plus renommés de labelle province de Normandie, leur petite Patrie, et que la plupart deshabitants de la localité, du canton et des environs, leur doivent leurfortune, leur revenu et leur aisance, comme il en est de même de laplupart des honorables marchands de bestiaux qui nous font l'honneur deles fréquenter. NOTE : (1) Ces foires existaient sous le règne de Louis XIV. |