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DUBOSC, Georges (1854-1927) :  «Salammbô » au Cinéma(1925).
Saisie du texte : S. Pestel pour la collectionélectronique de la Médiathèque AndréMalraux de Lisieux (03.XI.2004)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr
http://www.bmlisieux.com/

Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur l'exemplaire de lamédiathèque des Chroniques du Journal de Rouen dulundi 12 octobre 1925.
 
«Salammbô » au Cinéma
par
Georges Dubosc

~*~

Salammbôva paraître prochainement sur l’écran del’Opéra de Paris.

C’est la consécration définitive et populaire de l’oeuvremagistrale de Gustave Flaubert, dans de magnifiques conditionsartistiques de présentation. Il y avait longtempsdéjà - presque dès l’apparition des projectionscinématographiques - qu’on avait songé àévoquer la Carthage antique, reconstituée par Flaubert.En 1913, en Italie on s’y risqua mais le résultat obtenu futdécevant.

Aujourd’hui, l’entreprise, a été plusméditée et mieux préparée par un admirateurenthousiaste de Gustave Flaubert, le romancier Pierre Marodon, qui aréussi à obtenir de notre concitoyenne MmeFranklin-Groult, nièce du maître, les autorisationsnécessaires.

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Pour remplir sa tâche, ils’est contenté de restituersurtout l’oeuvre de Flaubert, elle-même « Flaubert, a-t-ilécrit, fut mon guide, mon guide constant et persuasif, mon seulinspirateur de formes décoratives, de rythmes et demouvements... On dira ce qu’on voudra de mon film mais je revendiquehautement cette qualité : la conscience, le respect de l’oeuvrelittéraire. »

Et Pierre Marodon, raconte que la plupart des décors furentétablis à Paris, puis envoyés par piècesdétachées par chemin de fer, jusqu’en Autriche. Etsavez-vous pourquoi en Autriche ? Parce qu’en France, on ne trouve pasles masses nécessaires de figuration, qui parfois se sontélevées jusqu’à dix mille personnages. Ce n’estchose possible qu’à Vienne ou Berlin, où leschômeurs sont légion et où on peut rassemblerfacilement des milliers de figurants. Il raconte aussi que la Carthagequ’il a ressuscitée comprend, dans sa partie haute, dix-septrues, et que la reconstitution du Palais d’Hamilcar couvrirait àpeu près la superficie de la place de la Concorde, avec sesquatre terrasses, reliées par des escaliers monumentaux àfaire rêver Gémier. Ce sont dans ses décorsétonnants que se dérouleront les grands épisodesdu roman : le Repas des Mercenaires, l’apparition de Salammbô, ledéfi de Mathô et de Narr’Havas, la Bataille de Melkar, leDéfilé de la Hache, le vol du Zaimph, les scènesau Temple de Moloch, lesupplice de Mathô et les noces de Salammbô. Pour ce filmtrès curieux, il aété écrit par Florent Schmitt le compositeurd’Antoine et Cléopâtreet de la Tragédie deSalomé, une partition inédite qui souligneral’oeuvre deFlaubert enfin triomphante.

Pour se rendre compte de l’emprise grandissante de Salammbô surles foules de plus en plus nombreuses, il est bon de se rappelercomment fut accueillie à Rouen et à Paris, l’oeuvre quedepuis dix années, Flaubert avait méditée dans saretraite de Croisset, vivant seul, isolé et travaillant dans unsilence farouche.

Pendant longtemps on s’était demandé quel seraitl’ouvrage, tenu ainsi en préparation par Gustave Flaubert. Apeine Tony Revillon, connu comme chroniqueur politique du journal LaPresse, avait affirmé que le sujet de ceroman, baptisé Les Mercenaires,serait empruntéà l’histoire de Carthage. Flaubert lui-même aimaità se garder de toute indication sur le sujet qu’il traitait. Onse souvient de sa réponse un peu cinglante au sénateurCordier, avec lequel il entretenait, du reste, de bonnes relations.Faisant voyage Flaubert, qui de Paris rentrait à Croisset,Cordier lui ayant demandé  ce qu’étaient cesCarthaginois, dont on parlait tant, Gustave Flaubert lui auraitrépondu : « Ce sont les Rouennais de l’Antiquité». Cette indécision sur l’oeuvre de Flaubert enpréparation, le mystère dont elle s’entourait et quen’avaient pu percer, ni Sainte-Beuve, ni son secrétaire, JulesLevallois, ni Cuvillier-Fleury, dans LesDébats, ne fut pasétrangère au succès de Salammbô, quand lelivre parut à point nommé pour détromper toute lagent littéraire.

En général, on demeura fort étonné,stupéfait même du genre choisi et du sujet traité.Cette surprise, comme l’a remarqué Théophile Gautier dansun article du Moniteur du 22décembre 1862,contribua même puissamment au succès du livre. Troiséditions en furent enlevées en deux mois. Puis labataille littéraire s’engagea.

Bien entendu, ainsi qu’on pouvait le prévoir, la discussion sefixa sur l’étude archéologique du livre. La plupart descritiques, qui ne connaissaient rien de la question, tandis queFlaubert avait longtemps parcouru l’Afrique du Nord, l’avaitaimée et l’avait même bien comprise,blâmèrent fort Flaubert d’avoir voulu reconstituer,étudier « qui n’existait pas ». Froehner,l’excellent Froehner, qui vient de mourir, attaqua trèsviolemment l’érudition flaubertienne. Est-il besoin de rappelerque Flaubert, avec une vivacité nourrie de textes nombreux,répondit à son contradicteur, avec unevéhémence spirituelle, dans la Revue moderne et dansl’Opinion nationale ?

La discussion n’est pas encore close entre les archéologues,à propos de Salammbô.De nosjours, les uns tiennent toujours que le roman est un tissu d’erreurs etde contre-sens. Tour à tour, Martial Douel, dans Au pays deSalammbô, avec une préface de René Cagnat,tout enreconnaissant la vérité descriptive des paysages deFlaubert, a signalé quelques erreurs archéologiques, queLedrain a soulignées aussi en l892, dans une chronique del’Eclair. D’autre part, Pierrede Trevières, dans la GrandeRevue, a appuyé encore plus vivement sur la disproportionflagrante entre l’effort de composition et le travail documentaire.

Plus originale est l’étude de Maurice Pézard sur Salammbô et l’archéologiepunique, parue au Mercure deFrance en 1908. L’auteur y soutient une thèse fortcurieuse quipeut se résumer ainsi : Salammbô fut une erreur deFlaubert. Sa bonne foi et sa sincérité sont cependanthors de doute. Le travail énorme et vain qu’il entassa dansl’occurrence était digne d’un meilleur sort.

« Ce n’est pas que Flaubert n’ait pasétédocumenté, dit Maurice Pézard, mais il ne l’étaipas comme il eut fallu. Pouressayer de reconstituer dans savérité une époque disparue, il ne suffit pas depuiser dans des ouvrages même sérieux ; il estnécessaire d’avoir soi-même étudié lalangue, les monuments, la civilisation du peuple que l’on veutcélébrer ; il importe de ne faire qu’un avec lui etd’oublier sa propre race. Nourri presque exclusivement de latin et degrec, comme on l’était à son époque, c’est dansPolybe, Théophraste, Pline, Strabon, Pausanias et tutti quantique Flaubert se trouva tout naturellement porté à sedocumenter sur le milieu qu’il voulut prendre. Or lesRomains et les Grecs, si fins chez eux, se sontmontrés en général les plus ridicules des hommes,quand ils ont voulu voyager à l’étranger et gravement ilsont enregistré toutes les fables et les contes de nourricequ’ils entendirent. »

Flaubert, au dire de Maurice Pézard n’aurait enfantéqu’une civilisation bizarre et somptueuse, mais qui n’avait rien depunique que le nom. Il n’avait oublié qu’une simple chose, eneffet, c’est que Carthage étant une ville sémitique,seuls les Sémites pouvaient lui donner sur elle desrenseignements vraisemblables.

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Cette ignorance des sourcessémitiques de Salammbô,est-elle bien exacte ? D’autres archéologues accordent aucontraire à Flaubert, une extraordinaire prescience des notions,que les fouilles entreprises depuis la publication de Salammbôont permis d’acquérir sur la civilisation punique. Toute uneécole d’érudits américains s’estspécialement attachée à pénétrer ladocumentation religieuse de Salammbô.Elle aussi, a renduhommage à la sagacité de Flaubert. Dans les Sources ofthe religious element Flaubert’s Salammbô, ArthurHamilton, en1917, a particulièrement étudié lesdivinités puniques, et A. Coleman, dans Salammbô and theBible, montre que de très nombreux détails decostumeféminin, d’usages, de coiffures, d’instruments de musique,d’architecture, furent empruntés par Flaubert à la Bible,qui est bien un livre sémitique !

Somme toute, il s’agissait moins d’exactitude archéologique, qued’art pur et si la peinture était belle, si la forme enétait irréprochable, si l’évocation étaitmagique, qu’importaient quelques vétilles archéologiques! A l’exemple de la critique sérieuse un peudéroutée la parodie, la caricature, la mode, sejetèrent sur l’oeuvre nouvelle et s’empressèrent de ladéchirer, sans essayer même de la comprendre. Les journauxlocaux se montrèrent tout au moins plus avertis et plusrespectueux de l’oeuvre du maître. Alfred Darcel était unarchéologue, un voyageur ayant trop exploré l’Orient,pour ne pas rendre dans le Journalde Rouen, un hommagemérité à l’immense effort de Gustave Flaubert. Icimême furent publiés plusieurs fragments de Salammbô, notammentl’entrée de la prêtresse deTanit parmi les Mercenaires. Quelques jours après l’apparitiondu volume, en 1862, le Journal deRouen reproduisait aussil’étude merveilleuse de Théophile Gautier dont nous avonsdéjà parlé. Au Nouvellistede Rouen,dirigé déjà par Ch.-F. Lapierre, Flaubert comptaittrop d’amis pour que l’article, où Charles Brainneprésentait Salammbô,ne fut pas fort élogieux.Une attaque saugrenue contre l’homme et l’oeuvre devait cependant seproduire dans un petit journal local.

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Elle vint, prétentieuseet saugrenue, d’un brave juge de paixrouennais, Ernest Simonin, qui officiait dans le 4e canton, doyen de lacorporation. Ses prétentions littéraires lui avaient faitpublier quelques poésies de circonstances fort médiocres,des Odes sur l’Italie, le Songe d’un zouave, l’Immortalitéde l’âme, monologue élégiaque (?), quiavaientouvert à Ernest Simonin, les portes de notre Académielocale, souvent mieux inspirée.

Sous le titre Salammbô,étude critique en vers, notreagressif juge de paix lança d’abord son brûlot dans la Chronique de Rouen, impriméealors chez Giroux et Renaux, puisla publia ensuite en une brochure in 8° de 19 pages, sur unmagnifique papier à la forme.

Prenant comme épigraphe une citation de Boileau :

Un auteur quelquefois trop plein de son objet,
Jamais sans l’épuiser n’abandonne un sujet.
S’il rencontre un palais, il m’en dépeint la face...


Ernest Simonin, tout au long dedouze cents vers filandreux, s’acharneà critiquer sans verve et à ridiculiser toute l’oeuvre deGustave Faubert.

Après vingt siècles, c’est Carthage qu’ilexhume
Fossile retrouvé, moins ses vieux ossements ;
Un massacre inédit plein d’épouvantements
Qui manquait jusqu’alors à sa gloire posthume ;
Un récit suranné, rehaussé d’oripeaux,
Commentaire pompeux habillé d’écarlate ;
Qui n’aura su laisser sur ces mémés tombeaux
Où s’assit Marius, ni son nom, ni sa date ;
Un tableau tout barbare où d’éternels combats
Assomment le lecteur bien plus que les soldats ;
Une prose qui rend comme un son métallique ;
Mosaïque bizarre en marbre numidique ;
Un conte oriental dont on ne revient pas ;
Phénomène vivant aux portes du trépas ;
Travail cyclopéen, échappé, de la plume,
Après être resté dix ans sous une enclume.

    
C’est là l’entréede jeu du lyrique Simonin ; mais ils’en prend ensuite à chacun des « bonshommes »créés par Flaubert, et en trace des portraits oùil prodigue les traits émoussés de son dénigrement.

C’est un savant traité des plus cruels tourments,
Un luxe ingénieux d’horribles châtiments.
C’est le grand Hamilcar sauvant la République
Et l’art ressuscitant une langue punique ;
…………………………………………
C’est l’état de santé du noir serpent Python,
Oracle fort commode ami de la maison ;
C’est un festin sauvage où de vrais cannibales
Font, gorgés de vin grec, d’ignobles saturnalès ;
Une arène terrible, où de lourds éléphants
Etreignent l’ennemi sous leurs pieds étouffants :
C’est Mathô satisfait de voir sa prise en cage
Rustre obèse, amoureux comme un Coq de village,
Qui veut, non sans doute, ici faire le beau
Et roucoule fort mal auprès de Salammbô.


Somme toute, Simonin a été déçu. Simonins’attendait à une « histoire très rare »

Que son maître, à dessein, gardait comme un avare.


Simonin croyait à une nouvelle Emma Bovary

Dont le scandale tinte encore à ses oreilles.

Et Simonin n’a pasété satisfait de la «carthaginoiserie » de Gustave Flaubert. L’oeuvre a beauêtre célébrée de tous côtés,Simonin ne croit point à son succèséphémère lancé par la presse et il enappelle, lui Baptiste-Ernest Simonin, ancien avocat, juge de paix du 4ecanton, à l’avenir vengeur !

Allons, sonnez plus fort, fanfares de la presse !
Sonnez pour Salammbôtous vos airs d’allégresse ;
Que grâce à vous, sa gloire éblouisse les yeux ;
De ses adorateurs, entretenez    la flamme ;
Dressez à votre idole un trône lumineux ;
Faîtes fumer l’encens qu’exige la réclame.
L’astre n’en aura pas un éclat plus fameux.
C’est en vain que prôné partout dans vos colonnes,
Il voudrait un regard de la postérité ;
Le temps, qui vient déjà de flétrir vos couronnes,
Dira, pour rétablir l’austère vérité :
Il fut plus malheureux encore que Carthage,
Dont la mémoire a pu survivre à son naufrage,
De ce livre bruyant, il n’est rien demeuré ;
L’oubli, l’oubli cruel, l’a vite dévoré.


Vraiment, Simonin ne fut pasbon prophète, même en sonpays ! Un autre Rouennais - mais combien plus fin que ce pauvreEugène Simonin ! - Jules Levallois, l’ancien secrétairede Sainte-Beuve, qui connaissait bien Flaubert et savait par le menul’histoire de la véritable MadameBovary, a lui aussi,plaisanté, sur un ton moins vulgaire, les aventures de Salammbô et de ses amantsrivaux. Voyons ce qu’il en dit dansdes couplets, qui furent publiés en 1868, dans une petitebrochure, introuvable aujourd’hui, et qui s’intitule Les contemporainschantés par eux-mêmes.

Ma chansonnette à Salammbô
   Irons-nous chercher noise ?
Laissons dormir dans son tombeau
   Cette Carthaginoise.
L’auteur amoureux de son art
N’en a pas mis l’quart
   Dans son Amilcar,
Et Mathô n’est qu’un ahuri
          Biribi
A la façon de Bovary
          Mon ami !

Nous vous signalerons pourtant,
     A la plus belle place,
L’épisode fort indécent :
     D’un serpent très cocasse
« Ah, dit Salammbô, ce python,
     Quoique folichon,
     Avait bien du bon,
Mais mieux encor vaut un mari,
          Biribi
A la façon de Bovary
          Mon ami ! »


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Tout, cela n’étaitguère méchant. Maisbientôt les parodies s’en mêlèrent sur tous lestons, le plus souvent incongrus et grossiers. Mais c’est le revers dela gloire ! Le premier, fut Folammbôou les CocasseriesCarthaginoises, de Laurencin et Clairville, qui furentjouéesle 1er mai 1863, qui était plus une sorte de revue comiquequ’une véritable parodie. On avait bien estropié les nomshistoriques, mais sans tirer de ces substitutions antre chose que deseffets d’un burlesque facile. Hamilcar devenait Arrive tard ; Spendius,Chippius ; Narr’ Havas, lord Havas. Les incidents inventés parla fantaisie de Laurencin et de Clairville, n’étaient quedrôles. La musique des sphères célestes queMathô entend quand il vient enlever le Zaimph ou voilesacré de la déesse, est remplacée par unepétarade de pois fulminants que les ravisseurs écrasenten s’enfuyant. Le voile, palladium de la cité perd, du reste,toute signification symbolique ; il sert tout au plus à quelquesplaisanteries équivoques. Tanit, dit René Descharme, quidonne une analyse de Folammbô,c’est la Lune, et quand ondécouvre le voile qui la couvre, tout le monde peut lacontempler. C’est d’un goût un brin douteux.    

Après Folammbô,ce fut la Didon, d’AdolpheBelot, avecla musique de Blangini, opéra-bouffe, représentéeauxBouffes-Parisiens, où Salammbô figurait, en 1866, quatreans après l’apparition du volume, ce qui prouve la persistancedu succès. Puis, ce furent les dessins comiques, les caricaturesde Stop dans le Journal amusant,en 1863, parues ensuite sous letitre Nos toquades, chezDentu, eu 1864 ; le croquis de Grévindans le même journal en 1863, où Salammbô,accompagné du python sacré, se chamaille avec le paysandu Pied qui r’mue, la fameuseronde cauchoise, devenue une scieparisienne, remise à la mode par Avenel. Puis, ce sont encoreles blagues un peu lourdes de Cham, dans l’Illustration, dans le Charivari. L’hiver, en 1863, avaitété tardif ; lecaricaturiste le lui reproche, et l’Hiver répond : « Cen’est pas ma faute, je me suis endormi en lisant Salammbô». Enfin, il y a les fameux travestissements, inspirés parles costumes de Salammbô; on en retrouve maints exemplairesdans le Journal amusant de1867, dans la Tunique bleue deSalammbô, parue dans l’Almanach de la Vie parisienne, qui, en1892, fera encore paraître quelques dessins comiques sur lecostume de la prêtresse de Tanit. Partout alors, Salammbôest accommodée au goût du jour. On peut encore citer, eneffet, le travestissement bizarre porté le 26 février1863, par Mme Rimsky-Korsakoff chez le prince Walewsky,travestissement, qui, dit Henry Céard, était « unmonument de comique et de ridicule », bienqu’exécuté par le couturier Wortz. Quel redoublement detapage dans la presse, quand dans un grand bal donné à lacour impériale de Biarritz, Mme de Metternich, lacélèbre ambassadrice d’Autriche, parut elle aussi en Salammbô, avec les cheveuxpoudrés d’une poudre violetteet la célèbre chaînette d’or à la cheville.
    
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Souhaitons que l’oeuvrepuissante, colorée et évocatricede la Carthage antique, rêvée et revécue parGustave Flaubert, puisse bientôt, êtrereprésentée à Rouen, dans la ville brumeuseoù elle a été conçue...

GEORGES DUBOSC