Alors que tant delocalités moins riches de souvenirs et moins célèbresont trouvé leur historien, on peut s'étonner que Trouville ait dûjusqu'ici se contenter des notices succinctes des
Guides ou desanecdotes des mémorialistes - certains, il est vrai, de qualité.Pourtant elle existe, cette
Histoire de Trouville.Elle est l'oeuvred'un érudit normand, Henry Le Court, qui avait mené de patientesrecherches dans les archives de la région et recueilli avecdiscernement les traditions orales. A en juger par les fragments qu'ena publiés, voilà une dizaine d'années, le
Petit Trouvillais,ilserait bien souhaitable qu'on imprimât son ouvrage.
C'est en 1656 que des lettres d'union attribuèrent aux deux fiefs deFatouville et de Mailloc le nom de Trouville. Mais la paroisse, dontl'église, consacrée à Saint Jean, est aujourd'hui la chapelle del'hospice, ne comprenait, du Trouville actuel, que la côte d'Aguesseauet la rive de la Touques. On chercherait vainement le nom de Trouvillesur les anciennes cartes. Celles mêmes de Cassini et de d'Anville(1750) mentionnent seulement la Batterie, dès longtemps disparue, duhameau de la Chapelle. La ville importante de la région, c'étaitTouques. Lorsque Trouville, à la fin de la Restauration, commençad'attirer les peintres, son territoire était beaucoup moins étenduqu'aujourd'hui, puisque c'est seulement par une ordonnance royale du 6juin 1847 que Hennequeville lui fut annexé - et Hennequeville possédaittoute l'actuelle paroisse N.-D.-de-Bon-Secours. De vieux Trouvillaisgardent encore le souvenir de la chapelle en bois qui s'élevait, placeBon-Secours, sur l'emplacement de l'église.
Le grand découvreur de Trouville fut le peintre Charles-Louis Mozin. Ildébuta au Salon de 1827 et les
Livrets des Salonsde peintureattestent la part de Trouville dans son inspiration. Nous croyonsl'énumération trop édifiante pour être fastidieuse :
1827, n° 1703. Effet de neige au bord de la mer, fait d'après nature àTrouville.
1834, n° 1424. Paysage. Le bateau passager. Souvenir de la rivière àTrouville.
1835, n° 1607. Baptême d'une barque de pêche à Trouville.
1840, n° 1221. Vue de Trouville.
1842, n° 1402. Pâturage à Touques.
1843, n° 887. Vue de Trouville sur mer.
1843, n° 888. La marée montante au bord de la Touques.
1844, n° 1354. Le gué à Deauville (gravé et publié par le
Journal desArtistes).
1846, n° 1338. Souvenir de Trouville. Marine.
1847, n° 1218. L'embarquement.
1847, n° 1219. Le gué.
1847, n° 1221. La route de Villers sur mer.
1850, n° 2268. Marais de Deauville.
1850, n° 2269. Entrée de la Touques.
1855, n° 3713. Entrée du port de Trouville (à la mairie de Trouville).
De son attachement à sa petite patrie d'adoption, il devait donner uneautre preuve : en y venant vivre, dans le délicieux châlet Mozin - eten y mourant, à 56 ans, le 7 novembre 1862.
Autre découvreur, romancier, celui-ci : Alexandre Dumas. De sesétonnants
Mémoires,où la verve, la fantaisie, la bonne humeur fontpardonner, et rendent presque sympathique un éternel et déconcertantcontentement de soi, on a souvent cité les pages où il raconte sonarrivée à Trouville ; mais le plus souvent, on les a citées... à peuprès, en « arrangeant ». Dumas mérite mieux. Et ses
Mémoires étantaujourd'hui épuisés et quasi introuvables, nous avons plaisir à copierle texte savoureux de cet extraordinaire bonhomme, en élaguant quelquesbavardages :
« Arrivé au Havre [au début de juillet 1831], je me mis en quête d'unendroit pour passer un mois ou six semaines ; je demandai un village,un coin, un trou, pourvu qu'il fût au bord de la mer : on me nommaSainte-Adresse et Trouville. Un instant, je flottai entre les deux pays; mais, ayant poussé plus loin mes informations, et ayant appris queTrouville était encore plus isolé, plus perdu, plus solitaire queSainte-Adresse, j'optai pour Trouville. Puis, je me rappelai, comme onse rappelle un rêve, que mon bon ami Huet, le paysagiste, le peintredes marais et des grèves, m'avait parlé d'un charmant village au bordde la mer où il avait failli s'étrangler avec une arête de sole, et quece village s'appelait Trouville. Seulement il avait oublié de me direcomment on allait à Trouville. Il fallut m'en enquérir. Il y avait auHavre infiniment plus d'occasions pour Rio Janeiro, pour Sidney ou pourla côte de Coromandel, qu'il n'y en avait pour Trouville,
« Trouville, comme latitude et comme longitude, était alors à peu prèsaussi ignoré que l'île de Robinson Crusoé. Des navigateurs, en allantde Honfleur à Cherbourg, avaient signalé de loin Trouville comme unepetite colonie de pêcheurs qui, sans doute, commerçait avec laDélivrande et Pont-l'Evêque, ses voisins les plus proches ; mais onn'en savait pas davantage... J'ai toujours eu la rage des découverteset des explorations ; je résolus, sinon de découvrir, du moinsd'explorer Trouville et de faire, pour la rivière de la Touques, ce queLevaillant avait fait pour la rivière des Eléphants.
« Cette résolution prise, je sautai dans le bateau qui allait àHonfleur... A peine à Honfleur, nous nous occupâmes de savoir par quelsmoyens nous pourrions nous transporter à Trouville. Il y avait deuxmoyens d'y arriver, la voie de terre et la voie de mer.
« Par la voie de terre, on nous offrait une mauvaise charrette et deuxmauvais chevaux ; cette mauvaise charrette et ces deux mauvais chevaux,moyennant vingt francs, nous voitureraient par un mauvais chemin et, aubout de cinq heures, nous arriverions à Trouville.
« Par la voie de mer, on nous offrait, à la marée descendante, unejolie barque avec quatre vigoureux rameurs ; un voyage pittoresque lelong des côtes où je trouverais force oiseaux, tels que mouettes,goëlands, plongeons ; à droite, l'Océan infini ; à gauche, des falaisesgigantesques. Puis, si le vent était bon, deux heures de traverséeseulement. Il est vrai que, si le vent était mauvais, il faudrait allerà la rame, et qu'on ne savait pas quand on arriverait. Enfin, on nousdemandait douze francs, au lieu de vingt.
« Par bonheur, ma compagne de voyage - car j'ai oublié de dire quej'avais une compagne de voyage - était une des personnes les pluséconomes que j'aie jamais connues... cette économie de huit francs latoucha, elle se décida pour le bateau...
« Le temps fit honneur à la parole de nos matelots : la mer étaitcalme, le vent bon, et après une charmante traversée de trois heures -en suivant cette côte pittoresque du haut de laquelle, seize ans plustard, le roi Louis-Philippe devait, avec tant d'angoisse, interroger lamer, et lui demander un bâtiment, ne fût-ce qu'une simple barquepareille à celle que trouva Xerxès pour traverser l'Hellespont - nosmatelots signalèrent Trouville.
« Trouville se composait, alors, de quelques maisons de pêcheurs,groupées sur la rive droite de la Touques, à l'embouchure de cetterivière, entre deux petites chaînes de collines qui enferment cettecharmante vallée comme un écrin enferme une parure. Le long de la rivegauche s'étendaient d'immenses pâturages, qui me promettaient unemagnifique chasse aux bécassines. La mer était retirée et la plage,unie et resplendissante comme un miroir, était à sec. Nos matelots nousfirent monter à califourchon sur leurs épaules et nous descendirent surle sable...
« La plage, au reste, était vivante et animée comme dans un jour defoire. A notre gauche, au milieu d'un archipel de roches, tout un monded'enfants récoltait de pleins paniers de moules ; à notre droite, desfemmes, à grands coups de bêches, fouillaient le sable pour en tirerdes espèces de petites anguilles, qui ressemblent aux fils de cettesalade qu'on appelle de la barbe-de-capucin ; enfin, tout autour denotre petite barque, encore flottante, mais qui promettait d'êtrebientôt à sec, une foule de pêcheurs et de pêcheuses de crevettesmarchaient au pas gymnastique, ayant de l'eau jusqu'à la ceinture, etpoussant devant eux le filet emmanché d'une longue perche où ils fontleur grouillante récolte.
« Nous nous arrêtions à chaque pas ; tout était nouveau pour nous surcette plage inconnue. Cook, abordant aux îles des Amis, n'était pasplus préoccupé ni plus heureux que moi. Ce que voyant nos matelots, ilsnous annoncèrent qu'ils allaient porter nos malles à l'auberge, et yannoncer notre venue.
- A l'auberge ! mais à laquelle ? demandai-je.
- Il n'y a pas à se tromper, répondit le loustic de la troupe; il n'y en a qu'une (1).
- A quelle enseigne ?
- Elle n'a pas d'enseigne (2). Vous demanderez la mère Oseraie ; lepremier venu vous indiquera sa maison.
« Ce renseignement nous rassura et nous n'hésitâmes plus, dès lors, àflâner en toute conscience sur la plage de Trouville.
« Une heure après, des flots de sable traversés, deux ou troisindications demandées en français et données en trouvillois (3), nousarrivâmes à aborder à notre auberge.
« Une femme d'une quarantaine d'années (4), grasse, propre, avenante,le sourire narquois du paysan normand sur les lèvres, vint au-devant denous. C'était la mère Oseraie, laquelle ne se doutait pas de lacélébrité que devait lui donner, un jour, le Parisien qu'elle recevaitd'un air presque goguenard... Elle s'avança à ma rencontre et, aprèsm'avoir regardé avec curiosité des pieds à la tête
- Bon ! c'est donc vous ? dit-elle.
- Comment, c'est donc moi ? lui demandai-je.
- Oui, puisqu'on a apporté vos paquets, et retenu deux chambres...Pourquoi deux chambres ?
- Une pour moi, une pour madame.
- Ah ! c'est que, chez nous, quand on est marié, on couche ensemble.
- D'abord, qui vous dit que madame et moi soyons mariés ?...
-Enfin, n'importe ! Vous voulez deux chambres ?
- Parfaitement.
- Eh bien! vous les aurez ; mais j'aurais mieux aimé que vous n'enprissiez qu'une.
« Je n'affirmerais pas qu'elle dit
prissiez, mais lelecteur mepardonnera d'ajouter cet enjolivement à notre dialogue.
- Bon ! je vous vois venir, répondis-je ; vous nous l'eussiez faitpayer comme deux, et vous en eussiez eu une de plus à louer auxvoyageurs.
- Justement !... Tiens, vous n'êtes pas encore trop bête pour unParisien, vous !
... Elle appela une belle grosse fille au nez, aux yeux et aux jupesretroussés.
- Conduisez madame à sa chambre, dis-je à la servante ; moi, je reste àcauser avec la mère Oseraie.
- Pourquoi ça ?
- Parce que je trouve votre conversation agréable.
- Farceur !
- Et puis, je désire savoir un peu ce que vous me prendrez par jour.
- Et la nuit, ça ne compte donc pas ? - Par jour et par nuit.
- Il y a deux prix : quand ce sont des peintres, c'est quarante sous.
- Comment, quarante sous ?... quarante sous pour quoi ?
- Pour la nourriture et le logement donc !
- Ah ! quarante sous !... Et combien de repas ?
- Tant qu'on veut ! deux, trois, quatre... à sa faim, quoi !
- Bien... Vous dites donc que c'est quarante sous par jour ?
- Pour les peintres... Etes-vous peintre, vous ?
- Non.
- Eh bien, ça sera cinquante sous, et cinquante sous pour votre dame,cent sous.
« Je ne pouvais pas croire au chiffre.
- Cent sous, alors... pour deux, trois ou quatre repas et deux chambres?
- Cent sous... Est-ce que vous croyez que c'est trop cher ?... Si vousétiez peintre, ça ne serait que quarante sous.
- D'où vient ce rabais au profit des peintres
- C'est que ce sont de bons enfants et que je les aime. Ce sont eux quiont commencé la réputation de mon auberge.
- A propos, connaissez-vous un peintre nommé Decamps ?
- Decamps ? Je crois bien !
- Et Jadin ?
- Jadin ? Je ne connais que ça.
« Je crus que la mère Oseraie se vantait ; mais j'avais une pierre detouche.
- Et Huet ? lui demandai-je,
- Oh ! celui-là, certainement que je le connais aussi.
- Vous ne vous rappelez rien de particulier sur lui ?
- Si fait, je me rappelle que je lui ai sauvé la vie.
- Bah ! et comment cela, donc ?
- Un jour qu'il s'étranglait avec une arête de sole... Faut-il êtrebête de s'étrangler avec une arête de sole !... Dînerez-vous
- Je crois bien ! plutôt deux fois qu'une.
- Alors, montez chez vous, et laissez-moi à mes affaires.
- Mais que nous donnerez-vous à dîner ?
- Ah ! ça me regarde !
- Comment, cela vous regarde ?
- Oui... Si vous n'êtes pas content, vous irez ailleurs.
- Mais vous êtes toute seule
- Ça veut dire qu'il faut que vous en passiez par où je veux, mon belami... Allons, à votre chambre !
« Je commençais à me faire aux manières de la mère Oseraie... Je montaià ma chambre : c'était un quadrilatère passé à la chaux, avec unparquet de sapin, une table de noyer, un lit de bois peint en rouge etune cheminée ayant un miroir à barbe au lieu de glace, et, pourgarniture, deux pots de verre bleu façonnés en corne d'abondance ;plus, le bouquet d'oranger de la mère Oseraie, âgé de vingt ans, etfrais comme le premier jour, grâce à la cloche qui le défendait ducontact de l'air.
« Des rideaux de calicot à la fenêtre, des draps de toile au lit, -draps et rideaux blancs comme la neige, - complétaient l'ameublement.
« Je passai dans la chambre à côté ; elle était meublée sur le mêmemodèle et possédait en outre une commode à ventre bombé, avecincrustations de bois de différentes couleurs, qui sentait la Dubarryd'une lieue et qui, restaurée, redorée, rabibochée, aurait tenu saplace dans l'atelier d'un des trois peintres que la mère Oseraie venaitde nommer.
« Au reste, de l'une et l'autre fenêtre, la vue était magnifique. De lamienne, on voyait la vallée de la Touques s'enfonçant versPont-l'Evêque, au milieu de ses deux collines boisées ; de celle de macompagne, la mer, toute sillonnée de petits bâtiments pêcheurs dont lesvoiles blanchissaient à l'horizon, et qui attendaient la marée pourrevenir avec elle...
« J'avais complètement oublié le dîner, quand j'entendis la mèreOseraie qui m'appelait.
- Eh ! monsieur le poète !
- Eh ! la mère ! répondis-je.
- Allons ! le dîner est prêt.
« J'offris le bras à ma voisine, et nous descendîmes.
« O digne mère Oseraie ! comme je me repentis, à la vue de votrepotage, de vos côtelettes de pré-salé, de vos soles en matelote, devotre homard en mayonnaise, de vos deux bécassines rôties et de votresalade de crevettes, d'avoir pu un seul instant douter de vous !
« Cinquante sous un dîner qui, à Paris, eût coûté vingt francs !
« Il est vrai que le vin se payait à part ; mais on était libre deboire du cidre à discrétion.
...Aussitôt le dîner fini, nous reprîmes le chemin de la plage.
« La marée était dans son plein, et les barques rentraient au portcomme un troupeau de moutons au bercail. Les femmes attendaient sur lagrève, avec leurs grands paniers à transporter le poisson. Pendant cetemps, un chaud soleil de juillet descendait à l'horizon, au milieu degros nuages qu'il frangeait de pourpre, et à travers les intervallesdesquels il dardait ses rayons d'or, flèches d'Apollon qui venaient sebriser dans la mer.
« Je ne sais rien de plus beau, de plus grand, de plus magnifique,qu'un coucher de soleil dans l'Océan !
« Nous restâmes sur la plage jusqu'à ce qu'il fit nuit complète.
« Je compris parfaitement que, si je ne brisais pas dès le principe cedésir de contemplation qui s'emparait de moi, je passerais mes journéesà tirer des oiseaux de mer, à cueillir des huîtres sur les rochers et àpêcher des anguilles dans le sable.
« Je résolus donc, pour combattre cette douce ennemie qu'on appellel'oisiveté, de me mettre au travail dès le soir-même, s'il étaitpossible.
« J'avais un traité avec Harel et il était convenu que je luirapporterais une pièce en cinq actes et en vers, intitulée
Charles VIIchez ses grands vassaux.
« ... En rentrant chez la mère Oseraie, le 7 juillet, à neuf heures dusoir, j'écrivis les premiers vers de la première scène.
« Notre vie commença, dès lors, à prendre l'uniformité et la monotoniede la vie des eaux.
« J'avais cru devoir me présenter chez le maire, brave et excellenthomme nommé M. Guétier, lequel joua, je crois, un rôle assez actif en1848, dans l'embarquement du roi Louis-Philippe. Il me donna touteautorisation de chasser dans les marais communaux, et j'en profitai dèsle jour même.
« Le soleil levant dardait sur la fenêtre de ma chambre et, le rideautiré, venait m'éveiller dans mon lit.
« J'ouvrais les yeux, j'allongeais la main sur un crayon, et je memettais à travailler.
« A dix heures, la mère Oseraie nous prévenait que nous étions servis.
« A onze, je prenais mon fusil et j'allais tuer trois ou quatrebécassines.
« A deux, je me remettais au travail jusqu'à quatre.
« A quatre, j'allais nager jusqu'à cinq.
« A cinq heures et demie, le dîner nous attendait.
« De sept heures à neuf heures, nous allions nous promener sur la plage.
« A neuf heures, le travail recommençait jusqu'à onze heures ou minuit.
«
Charles VIIavançait de cent vers par jour.
« ... Le 10 août, j'écrivais les quatrederniers vers... Rien ne me retenait plus à Trouville... Nous réglâmesnos comptes avec la mère Oseraie et nous partîmes pour Paris ».
Varions les plaisirs et, de la prose de Dumas, passons à la poésie deM. Lemarchand, de Folleville : à défaut du génie de son auteur, elleatteste, dès 1834, la vogue rapide de l'humble bourgade récemmentdécouverte :
«Êtes-vous fatigués des plaisirs de la ville,
Après un long hiver, venez tous à Trouville.
Là vous pourrez jouir du coup d'oeil de la mer ;
Ces doux amusements n'ont jamais rien d'amer.
Les bains pris à propos ramènent la santé,
Rendent à l'appétit sa sensualité.
Trouville offre aux baigneurs la grève la plus belle
Dieppe, Langrune et Luc ne sont rien auprès d'elle.
... On peut vivre à Trouville au sein de l'abondance.
On peut s'y procurer la moindre jouissance.
Boeuf, volaille et gibier s'y trouvent à foison
Et même en se baignant on pêche du poisson.
... On aime à promener ses regards sur l'azur.
On aime à découvrir le trois-mâts d'Amérique
Portant sucre, café, coton de Jamaïque.
Enfin, rendant hommage au génie inventeur,
On voit avec plaisir les bateaux à vapeur
Sillonner en tous sens les vagues agitées.
Les heures dans ces lieux ne sont jamais comptées...
Ce n'est que quand des nuits l'astre silencieux
Arrive déjà loin sur la voûte des cieux,
Qu'après un long circuit on finit sa tournée.
C'est ainsi qu'à Trouville on passe sa journée. »
Ce n'est pas tout à fait ainsi que Flaubert y passa ses journées devacances, l'été de 1836. Le livre récent de M. Gérard-Gailly (
Flaubertet les fantômes de Trouville) (5) nous raconte commentl'auteur de
Salammbô(il avait alors quinze ans et demi) noua une amitié que lamort seule rompit, avec cette Elisa Schlésinger qu'il a peinte dansles
Mémoiresd'un fou et dans les deux
Educations. Avecquellefraîcheur sa mémoire garda les images de ce séjour à Trouville, iln'est, pour en être frappé, que de lire
Un coeur simple,écritquarante ans plus tard (6).
Etrange fantaisie du sort, deux fois en moins d'un quart de siècle,c'est Trouville qui fut la dernière étape des souverains français surla route de l'exil : le séjour de Louis-Philippe et de la reineMarie-Amélie à la côte de Grâce ; les tentatives du roi pour seprocurer à Trouville une barque ; comment les dévouements du maireGuettier, de Levasseur, propriétaire de l'hôtel du Bras d'or, du maîtrede port Pierre Barbey, de son frère Victor, furent mis en échec par lasottise, la malveillance, en tous cas l'indiscrétion d'un matelot ;comment, après y avoir passé les journées du 28 et du 29 février et du1er mars, le roi dut quitter précipitamment le logis du pécheur quil'avait abrité (c'est la maison Louis-Philippe, 5, rue des Rosiers) ;comment enfin, de Honfleur où, grâce à un passeport au nom de M. Smith,que lui avait apporté le consul britannique au Havre, il puts'embarquer sur le
Courrieravec la reine, il gagna le Havre, d'où lepaquebot l'
Expressle porta en Angleterre ; tout cela est connu, oudu moins à peu près connu. Tenter d'accorder les légères contradictionsqu'offrent les divers récits de ces heures émouvantes excéderait notrepropos. Retenons seulement l'aveu que firent au roi ses auxiliairestrouvillais : tous étaient pleins de zèle pour son service et c'était,disaient-ils, le sentiment unanime de la ville, car, sur une populationde plus de trois mille habitants, il n'y en avait que cinq ou six quifussent d'une opinion contraire, « mais, ajoutaient-ils, ces cinq ousix intimident tout le reste... »
Vingt-deux ans plus tard, le 7 septembre 1870, à cinq heures du matin,appareillait à Deauville le yacht Gazelle, appartenant à SirJohnMontagu Burgoyne : après une traversée terrible où il faillit seperdre, il débarquait à Cowes (île de Wight) l'impératrice desFrançais...
Ironie du destin : Trouville, dont la réputation fut consacrée sous lamonarchie de juillet (rue d'Orléans, quai Joinville), Deauville, «invention » de Morny : dernières visions de la terre française pour lessouverains sous le règne desquels ils naquirent à la célébrité.
Le grand succès de Trouville date de la vogue des bains d'eau salée,prônés par Trousseau et Royer au début du Second Empire. C'est alorsque l'aimable plage de familles devient vraiment le rendez-vous estivalde l'aristocratie parisienne, française et étrangère, qu'elle resterapendant plus d'un demi-siècle. Sans doute cette société fut-elle asseztôt mêlée d'éléments de moindre distinction : c'est ce qui incita Mornyà créer Deauville, où « le monde » ne serait pas exposé au coudoiementdu demi-monde et des nouveaux riches : on sait bien qu'il y en eut detout temps.
Grands travaux ! Le pont est inauguré le 27 octobre 1861. Un prophèteanonyme publie une brochure ornée de cette épigraphe : « La désunionproduit l'impuissance ». Parmi des vaticinations que l'expérience apulvérisées, on y trouve cette adjuration raisonnable : « Habitants desdeux rives, n'oubliez jamais ce mot ; en lui réside tout votre avenir,avenir de grandeur et de prospérité ! Inscrivez-le, dès à présent, entête de votre pont ; qu'il s'appelle le Pont de l'Union ! » SilesTrouvillais, lors de la crise de 1910-1911, s'étaient inspirés de cessages paroles, bien des regrets leur eussent été épargnés. En tous cas,il est amusant de voir l'écho de cette querelle se propager, en 1865,jusque sur le théâtre d'un palais impérial.
Voici une scène des
Commentairesde César, revue jouée à Compiègne,devant la Cour :
TROUVILLEET DEAUVILLE
(Air de : Léocadie)
Ensemble
Jamais
J'en fais Le serment Trouville~Deauville
Jamais
Jamais
Ne fera la paix
LE COCODÉS. - Calmez-vous,Deauville !
DEAUVILLE. - Non, non, je le hais !
LE COCODÉS. - Degrâce, Trouville !
TROUVILLE. - Non, jamais la paix !
LE COCODÉS. -Voyons, Mesdames, un peu de répit.
TROUVILLE. - Non, non, guerre à outrance !
DEAUVILLE. - Guerre à mort !
PRUD'HOMME. - Voilà deux rivales qui ontbien l'air de se détester !
L'INDUSTRIE. - Oui... au lieu de s'entendrecomme deux soeurs qu'ellesdevraient être...
PRUD'HOMME. - Qui sont-elles ?
LE COCODÉS. -Etéocle et Polynice au féminin.
L'INDUSTRIE. - Autrement dit : Trouville etDeauville.
D., fièrement. - Deauville, c'est moi !
TR. - Et moi, Trouville ! Je suis l'aînée,vous me devez le respect, machère 1 !
DEAUVILLE. - Pas du tout, ma chère !
PRUD'HOMME. - Qu'est-ce donc qui vous sépare!
DEAUVILLE. - La Touques...
Le chemin de fer, depuis 1855, venait jusqu'à Lisieux. En 1858, il futprolongé jusqu'à Pont-l'Evêque, et le 1er juillet 1863 enfin, ledernier tronçon de la ligne, de Pont-l'Evêque à Trouville, fut inauguréofficiellement par Morny (mais dès le 23 mai il l'avait utilisé).Trouville était à 5 heures de Paris, grâce à des trains rapides dontles
Guidesde l'époque nous ont conservé les horairesattendrissants... Et les prix ! La Compagnie de l'Ouest offrait desbillets d'aller et retour, du samedi au lundi, pour 30 fr. en premièreet 22 fr. en seconde classe, vraiment avantageux, si l'on songe que letarif ordinaire s'élevait à 24 fr. 60 en première, 18 fr. 50 en secondeet 13 fr. 55 en troisième.
Enfin, signe péremptoire d'une civilisation raffinée et d'unemodernisation « à l'instar »..., Trouville a des journaux :
Le «
Journal deTrouville et de Deauville. Echo des plagesenvironnantes. Paraissant le dimanche et le mercredi matin ». Ce doyende la presse trouvillaise (mais, à vrai dire, il s'imprimait àPont-l'Evêque) paraissait de juin à septembre. Il vécut de 1857 à 1871.
«
La Plage deTrouville, paraissant le dimanche matin.Marine-Commerce-Agriculture-Littérature-Sciences-Arts. TypographieRambure, 20, rue d'Orléans ». Le premier numéro est du 23 juillet1859.
La Plageparut jusqu'en 1904. Le rédacteur-compositeur, CharlesRambure (longtemps aidé par sa soeur Caroline), vécut jusqu'à un âgeavancé. C'était un brave homme, tout rempli d'idées : aux tempshéroïques de la bicyclette, il préconisait le remplissage despneumatiques avec du sable (du sable fin, précisait-il) pour éviter leséclatements. C'est lui aussi qui, pour faciliter les relations entre leport et la jetée-promenade, exposait gravement à ses lecteurs le plan «d'un petit tramway monté sur pilotis, qui ne ferait pas de saletés surnotre belle plage ». On peut se demander si Alphonse Allais, qui étaitde Honfleur, après tout, ne lisait pas assidûment la
Plage...Quoiqu'il en soit, avec la collaboration de ce brave journal, et lessouvenirs des vieux Trouvillais aidant, on composerait un
Ramburiananon dépourvu de gaîté.
«
Le Baigneur,indicateur trouvillais paraissant tous les samedis »(1868), n'eut pas une longue carrière. Quant à l'
Avenir, au
Progrès, à
Trouville-Gazette...ils nous mènent à la périodecontemporaine.
Le triomphe de Trouville, plage à la mode dotée de journaux et d'unchemin de fer, - et où s'édifient, plus nombreuses chaque année, demagnifiques villas, et des hôtels confortables, ce triomphe estconsacré par les artistes : l'album du vicomte de Moncel est mis envente à la librairie Arnout-Lugan, rue des Bains, à l'été de 1856 ;le
Musée desfamilles de septembre 1857 publie une gravure du châletCordier ; le premier panorama lithographié de Fichot est de 1863, lesecond de 1866. Les lithos d'Eugène Boudin, ses tableaux, notamment unefête au Casino vers 1865, une aquarelle représentant l'Hôtel desRoches-Noires au moment de sa création, sont aussi de l'époque où, parle charme de la vie qu'on y peut mener, par l'éclat des réceptions qu'ydonnent de riches baigneurs, peut-être aussi par la bénignité de laconcurrence... Trouville atteint au zénith.
Les poètes s'en mêlent ! « Site enchanteur »,s'écrie M. Lidehard, de Caen.
« Siteenchanteur ! délicieux rivage,
Par la nature et par l'art embelli,
Nid séduisant, caché sous le feuillage,
Où vient la mode endormir son ennui !
Trouville enfin ! qu'elle est douce ta grève
Au sable d'or...
Quel beau cottage,où Madame de B*** (7)
Parmi les fleurs montre ses cheveux blancs :
Charmant contraste, où j'aime qu'elle joigne
A ses hivers l'aspect de ses printemps...
Comment compter des baigneurs la cohorte
Que chaque jour le Havre nous apporte
Sur les steamers Chamois, Castor, Français ?...
Qu'il fait beau voir, ô mères bienheureuses !
De nos enfants les troupes gracieuses
Sous un ciel pur, s'ébattre en liberté...
Voici l'asile (8) où, banni de la France,
Le dernier roi, dans l'angoisse et la transe,
Vint abriter sa fuite et son affront.
Sous un faux nom l'infortuné monarque
Chercha trois jours, pour trouver une barque,
Comme Xerxès pour passer l'HellesPont... (9) »
Point n'est besoin en somme d'être bien vieux pour avoir encore connuce Trouville du Second Empire - le cadre, du moins ! fort différent duTrouville actuel (10). Et je sais un petit garçon qui, aux premièresannées du siècle, a vu percer la rue Victor-Hugo, puis la rueAmiral-de-Maigret : qu'on se figure la rue de Paris sans autredégagement que la rue des Bains ! A la place des « Galeries » s'élevaitle long mur gris de la maison d'Hautpoul. Tout près de là, le ChâletMozin à côté de l'immuable Hôtel Bellevue. Et la place de la Mairie !La gracieuse mairie de style Louis XIII, construite en 1860, touteentourée de la verdure du Jardin public, avec la Cahotte derrière, etles baraques légères de l'Eden. La mairie est disparue, mais commentles Trouvillais auraient-ils le front de la regretter ? On leur a donnéun hôtel de ville ! Quant à l'écrasante construction qui l'a remplacée,elle a détruit aussi le seul square qu'il y eût à Trouville et elle atué l'Eden, ces galeries de bois pleines de boutiques où la foule sepressait encore à minuit, aussi dense que rue de Paris, plus bruyantedevant les bonbons de Kétorza, petit musulman dodu, au toupetcoranique, et qui fit fortune en vendant là ses berlingots, àl'enseigne de l'Africa bono bezef...
Sur la plage, ni le Casino actuel, ni Topsy, ni le Palace... maisl'Eden, le Casino-Salon qu'un incendie faillit détruire en 1904 et dontune affreuse palissade masque aujourd'hui les ruines, et longtemps, surl'emplacement du Palace, un amas de briques rouges : la construction,interrompue et jamais reprise, de l'hôtel Excelsior.
Découvert depuis cent ans à peine, Trouville ne possède qu'un seulvestige de son long passé sans histoire : c'est la petite chapelleNotre-Dame-de-Pitié, autour de laquelle, dès le XVIIIe siècle, quelquesmaisons formaient un hameau de Hennequeville. Une légende romanesque enplace la construction au début du XVIIe siècle. C'est extrêmementdouteux. Il est plus probable qu'elle a été édifiée pour le repos del'âme d'un Guillaume de Surtainville, pendu à Louviers vers 1530 pourhérésie. Une Marie de Surtainville épousa, vers 1600, Guillaume Croix,fils de Jean et petit-fils de Michel Croix, qui vivait à Hennequevilleen 1579. Ce sont les plus lointains ascendants connus de la familleCroix qui se trouve ainsi la plus ancienne famille de Trouville. Cettemodeste chapelle est constamment demeurée sa propriété. Grâce à un longprocès (1852-1856), elle est parvenue à en éviter la destruction, quieût été déplorable ; et, en 1902, comme la vétusté menaçait d'arriverau même résultat que le procès avait su empêcher, elle a faitentièrement rebâtir cet intéressant et précieux souvenir du passé.
Et l'avenir, quel sera-t-il ? Presque un siècle de succès sans éclipseavait mal préparé Trouville aux temps difficiles qu'il connaît depuisune vingtaine d'années. On peut espérer que l'expérience instruisantparfois les hommes, ils se garderont des erreurs qui sont, beaucoupplus que la guerre, beaucoup plus que la « crise », à la source desdéceptions actuelles. On peut prévoir que Trouville saura reconquérirce qu'il faut bien appeler, ce qu'il y aurait puérilité à ne pasvouloir appeler le terrain perdu. Il n'y faut que de l'intelligence etde la bonne volonté.
NOTES:(1) Mais, dès 1834, Trouville possédait une seconde auberge, celle deGodreuil.
(2) Il semble qu'elle en prit une par la suite
Aux Trois Pommes.Voir l'article du
Progrèsdu Littoral, 1er novembre 1930.
(3) Tous les dictionnaires disent en effet : Trouvillois. Maiseux-mêmes ne se sont jamais nommés que Trouvillais.
(4) Elle ne
portaitdonc pas son âge ! La mère Oseraie mourut à 82 ans, le 17 décembre1862, quelques semaines après Mozin.
(5) Voir aussi l'article de M. Emile Henriot,
Flaubert à Trouville,dans Le
Temps,24 juin 1930.
(6) C'est à Trouville aussi, mais un Trouville de fantaisie et, si l'onpeut dire, purement nominal, qu'Alphonse Karr a situé, en 1839, sonroman
Clotilde.
(7) On admirera comme M. Lidehard, qui alliait la discrétion de l'hommedu monde à une juste connaissance des ressources de sa lyre, nomme Mmede Boigne... par la rime.
(8) Il s'agit ici, non de la maison de la rue des Rosiers, mais dupavillon de la côte de Grâce.
(9) Le poète a lu Alexandre Dumas.
MesMémoires, éd. Cadot, t. 22, p. 2. Cité plus haut, p. 13.
(10) La construction de la Jetée-promenade, en 1890, fut un événement «extérieur ».
NOTEBIBLIOGRAPHIQUE
Au terme d'un
essaidont nul plus que l'auteur ne connaît les lacunes ou les insuffisances,il n'est peut-être point inutile d'indiquer un certain nombred'ouvrages peu communs, auxquels les pages précédentes doiventbeaucoup. Faut-il ajouter que cette liste sommaire, et volontairementrestreinte, n'a pas l'ambition d'offrir la bibliographie de l'histoirede Trouville ?
1.
Les Bains deTrouville-sur-Mer. Embouchure de la Touques (Calvados).Description en vers, par C.-A. Lemarchand, de Folleville.- Lisieux,impr. de P. Brée, 1834. In-12, 24 pp.
2.
Réunion deHennequeville à Trouville (10 février 1846).- (Paris),impr. de Bénard (s. d.). In-4. Brochure.
3.
Révolution defévrier 1848... Départ de Louis-Philippe au 24 février. Relationauthentique de ce qui est arrivé au roi et à sa famille depuis leurdépart des Tuileries jusqu'à leur débarquement en Angleterre,[par Croker].- Paris, au bureau de la
Revue britannique,1850. In-8, 86 pp. Tirage à part d'un article de la
Revue brit. (n°d'avril 1850). Les pages (65-77) relatives au séjour de Louis-Philippeà la Grâce et à ses tentatives d'embarquement à Trouville se retrouventtextuellement dans
Trouvilleet ses environs, Guide du promeneur, 3e édit., par M. deBaudre, alors directeur du Journal de Honfleur.
4.
Honfleur et LeHavre. Huit jours d'une royale infortune, par Adolphed'Houdetot.- Paris, au dépôt de la librairie, rue des Moulins (Havre,impr. Alph. Lemale). In-8, 2 ff. +59 pp. Vue lithogr. hors-texte dupavillon de la côte de Grâce. Rectification de quelques inexactitudescommises par M. Croker. - Voir aussi l'article du Cap. Exmelin, dans
Le Progrès du littoral,20 juin 1925 ; et les souvenirs de l'ancien maire, L. Guettier, dans la
Revue de Paris,1920, pp. 618-631.
5.
Trouville et sesenvirons. Guide du promeneur, par ***. 3e édition,illustrée par plusieurs artistes ; et augmentée par C. de B[audre] durécit du séjour de Louis-Philippe à Trouville après février 1848.-Honfleur, C. de Baudre, 1850. In-18. La première édition avait paru en1844, in-18, 189 pp.
6.
Notice surTrouville-les-Bains, par le Dr T. C. E. Ed. Auber.- Paris,V. Masson, 1851. In-8, 47 pp.
7.
Guide des baigneursaux environs de Trouville, orné d'un grand nombre devignettes sur bois et d'une carte-itinéraire des environs, par M. deCaumont.- Caen, A. Hardel, 1853. In-8.
8.
Trouville-sur-Mer.Itinéraire de l'étranger aux environs de Trouville, suivid'une carte routière à l'usage spécial du promeneur. 2e édition.-Pont-l'Evêque, C. Delahais,1854. In-8.
9.
Mes Mémoires,par Alexandre Dumas.- Paris, A. Cadot, 1854. 22 vol. in-8. Tome 21 :pages 293-300. Tome 22 : pages 1-24, 89, 97-108, 130. Cespages figurent dans le tome 8 de l'édition Calmann-Lévy, d'ailleurs
épuisé.
10.
Revue poétique etpittoresque de Trouville et de ses environs, par M.Lidehard, de Caen (Août 1854) - Caen, A. Hardel, 1854. In-8, 31 pp.
11.
Regrets[par Augustin Lidehard].- Caen, impr. de Mercier (1855). In-8, 8 pp. Letitre pourrait être :
Adieuxaux bains de Trouville.
12.
Trouville etDeauville.- Pont-l'Evêque, impr. de C. Delahais, 1861.In-8, 16 pp.
13.
Trouville et sesenvirons, itinéraire des étrangers, par M. Tissot deMérona.- Trouville, C. Rambure,1862. In-12, 2 ff. + IV+206 pp.
14.
Les Commentaires deCésar, revue de l'année, en deux actes, par M. lemarquis de Massa, représentée les 26 et 27 novembre 1865 sur le théâtredu Palais de Compiègne.- Paris, impr. de Vallée, 1865.In-18. Trouville et Deauville figurent dans la scène VI, citéeplus haut.
15.
Guide-Annuaire àTrouville-Deauville et aux environs.- Paris, typ. Maréchalet Létang, 1866. Petit in-8, 215 pp. et 2 cartes ; gravures sur bois.
16.
Bulletin de laSociété historique de Lisieux. Année 1892. N° 10.-Lisieux, E. Lerebour. In-8. Pages 46-54 : Trouville et sesenvirons. Le château d'Estimauville. La chapelle deNotre-Dame-de-Pitié. Les anciens seigneurs de Trouville et le châteaud'Aguesseau. La Touques. Deauville.
NOTES ICONOGRAPHIQUES
Trouville a eu la bonne fortune d'inspirer d'assez nombreux artistes -ou, si l'on préfère, ils ont eu la chance de connaître Trouville...Charles Mozin, Eugène Boudin sont les plus grands, mais que d'oeuvrescharmantes dues à des talents « mineurs » ! La réunion de ces estampes,au double point de vue historique et artistique, formerait unecollection de grande valeur. Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls àl'avoir pensé : nous connaissons à Trouville quelques bellescollections. Cette notice leur doit beaucoup, notamment à celles de M.Dusart et de M. Haize, qui ont bien voulu nous prêter le concours deleur expérience autorisée et que nous tenons à remercier de leuraccueil.
Les notes iconographiques qui suivent n'ont d'autre ambition que devenir en aide à l'amateur avisé, curieux d'un passé encore assez récentpour avoir laissé chez beaucoup des souvenirs précis, et pour qui c'estun plaisir de plus qu'à l'intérêt artistique, les pièces de sacollection joignent le mérite, plus intime, d'évoquer son enfance, destraditions orales ou de lointaines conversations avec des disparus...
Nous nous sommes abstenus, à quelques exceptions caractéristiques près,de signaler les illustrations d'ouvrages : ce ne sont point desestampes, à proprement parler. Nous ne mentionnons non plus aucuntableau, quelles qu'en soient la valeur ou la célébrité, nousbornant aux oeuvres gravées.
Nous avons suivi l'ordre alphabétique des noms de dessinateurs, lesgravures anonymes ont été répertoriées dans l'ordre alphabétique dupremier mot de leur titre.
I. ASSELINEAU. -
Plage de Trouville. Asselineau del. et lith. Imp. P. Frick fils, rue Monsieur-le-Prince, 58, Paris,
s. d. (v.1865) 755 x 200, lith. en largeur (Collection Haize). Ce panorama fait un bon pendant avec le n° VII.
II. Bains de mer de Trouville près Honfleur en face du Havre (Calvados).- Affiche lithographiée, encadrée d'un filet 380 mm x 561, en hauteur.Dans la partie supérieure, lithographie signée H. D., en largeur (332mm x 210). Litho de Roger, rue Richer, 7. (Juin 1838). Vue de laplage. Sur ladite plage est édifié un « salon », la description de cepavillon est faite en termes dithyrambiques dans un texte de 19 lignesinscrit au bas de l'estampe. Sur la plage, des cabines de bains,des baigneurs, un personnage armé (est-ce « la police sévère organiséepour maintenir la décence » ?). Disons que la vue de la plage semble unpeu traitée « de chic ». Pièce d'une grande rareté (Coll. de M. leDr Léo).
III. BOUDIN. -
Trouville -Deauville (v. 1865).
Arrivée du Bateau. Eugène Boudin pinx. Impr. Augte Bry, rue du Bac, 114 à Paris. Emile Vernier, lith. 308 x 203, en largeur. N°1.
Trouville-Deauville. La Jetée. Eug. Boudin pinx. Imp. Auguste Bry, 114, rue du Bac, Paris. Émile Vernier, lith. 306 x 197. N° 2.
Trouville-Deauville. Le Port.(Vue prise des Écores). Eug. Boudin pinx. Imp. Augte Bry, rue du Bac,114, Paris. Émile Vernier, lith. 309 x 202 en largeur. No 3.
Trouville-Deauville. L'heure du bain. Eugène Boudin pinx. Imp. Augte Bry, r. du Bac, 114, Paris. Émile Vernier, lith, 310 x 198 en largeur. No 4.
Trouville-Deauville. La Plage à Marée Haute. Eug. Boudin pinx. Imp. Augte Bry, r. du Bac, 114, Paris. Émile Vernier, lith. 305 x 200 environ en largeur. N° 5.
Trouville-Deauville. Vue générale du port. Eug. Boudin pinx. Imp. Augte Bry, rue du Bac, 114, à Paris. Émile Vernier, lith. 305 x198 en largeur. No 6.
Série de la plus grande rareté dont nous ne connaissons guère d'exemplaire complet.
IV. BUHOT (Somm,d'après). - Pointe sèche, signée Tohub (Buhot) sans lettre,représentant la promenade des planches, devant le Casino. 218 x 147, enlargeur. Le dessin de cette pièce est fantaisiste et sans valeurdocumentaire.
V. COUVELEY. -
Château de Trouville. Couveley d. H. Guesner sc. (vers 1850), gravure en taille-douce. 129 x 86, en largeur.
VI. DEROY. -
FRANCE EN MINIATURE.Dans cet ouvrage - édité vers 1855-65 - ont paru 4 lithographies surTrouville ; ces planches ont été vendues : soit en bistre, soitimprimées en couleurs et rehaussées. Ces dernières sontparticulièrement recherchées. Voici la nomenclature de ces 4 planches :
N° 117. Trouville. Vue de la plage des Bains.Dess. d'après nature et lithogr. par Deroy. Paris, E. Morier, 5, rue duPont-de-Lodi. Imp. Lemercier, Paris. 215 x 125 en largeur.
N° 118. Trouville. Vue du Port. Dess. d'après nature et lith. par Deroy. Paris, E. Morier, 52, rue Saint-André-des-Arts. Imp. Lemercier, Paris.
N° 119. Trouville. Embarcadère des Vapeurs.Dessiné d'après nature et lithogr. par Deroy. Paris, E. Morier, 5, ruedu Pont-de-Lodi. Imp. Lemercier, Paris. 202x127 en largeur.
N° 120. Trouville. Vue de l'Eglise.Dessiné d'ap. nature et lith. par Deroy. P.-E. Morier, 52, rueSaint-André-des Arts. Imp. Lemercier, Paris. 195 x l30, en largeur.
VII. DEROY. -
Panorama du port et de la ville de Trouville. Dessiné et lith. par Deroy. Paris, F. Sinnett, éditeur, 17, rue d'Argenteuil,
s. d. (v. 1865), lith. de 740 x 205 (collection Haize). Ce panorama fait un bon pendant avec le n° I.
VIII. DU MONCEL (Th.) -
Chalet Cordier. Imp. Auguste Bry, 114, rue du Bac. Paris, Ph. Benoist, lith. Lithographie sans lettre, 360 x 220. Rare (Collection Haize).
IX. DU MONCEL. -
Albumpittoresque de Trouville-sur-Mer et de ses envi rons dessiné d'aprèsnature par le Vte Th. du Moncel lithographié par A. Maugendre. ATrouville-sur-Mer, Arnoul-Lugan, Éditeur, 1 Rue des Bains, 46.Paris, Imp. Auguste Bry,114, rue du Bac. Cet album comporte, en sonétat définitif, 1 titre et 16 planches lithographiées, in-4° oblong.Cette série eut plusieurs tirages en noir, l'un en 1856, le 2e en 1857,le 3e en 1859. Les albums complets du premier tirage comportent unnumérotage un peu incohérent, avec 2 n° 1, 2 n°, 2, 2 n° 10 ; l'ordre aété aussitôt rétabli dans les tirages postérieurs. Nous adopteronspour le classement l'ordre définitif, suivi depuis le 2e tirage. Aprèsla description de chaque planche nous donnerons le numérotage dupremier tirage. Les remarques du premier tirage sont ainsi toutétablies.
1. Trouville. Vue prise du château de Lassay (n° 1 du 1er tirage).
2. Trouville. Vue prise du Chalet (no 2 du 1er tirage).
3. Trouville. Vue prise de la jetée du Nord (n° 1 du 1er tirage).
4. Trouville. Vue prise du midi (au parc aux huitres) (n° 2 du1er tirage).
5. Trouville. Chalet appartenant à M. Cordier (n° 3 du 1er tirage).
6. Trouville. Vue de la plage (côté du Salon) (n° 4 du 1er tirage).
7. Trouville. Vue de la plage (n° 5 du 1er tirage).
8. Trouville. Chalet sur le quai (n° 6 du 1er tirage).
9. Maison du Dr Olliff (n° 7 du 1er tirage).
10. Trouville. Vue prise du Marais (n° 10 du 1er tirage).
11. Trouville. Maison sur le quai (n° 8 du 1er tirage).
12. Trouville. Vue du château (n° 9 du 1er tirage).
13. Environs de Trouville. Vue de Villerville (n° 10 du 1er tirage).
14. Environs de Trouville. Extérieur de la chapelle Saint-Arnoult (n° 11 du 1er tirage.)
15. Environs de Trouville. Intérieur de la chapelle Saint-Arnoult (n° 12 du 1er tirage).
16. Environs de Trouville. Château de Reux (n° 13 du 1er tirage).
En somme, pour les curieux de cette question, voici comment peut être rétablie l'histoire de ce petit album :
Avant 1856, Arnoul Lugan édite, sans date, un album de 13 lithographies(n° 3 à 9 et 11 à 16). En 1856-1857, cet éditeur prépare une nouvelleédition, qui sera tirée sur grand papier. Avant de mettre encirculation cette édition, il utilise les planches lui restant dupremier tirage, y ajoute trois nouvelles planches qu'il tire sur lepapier de la 1re édition et met le tout en vente, avec titres datés -1856 - d'où un numérotage incohérent, dans ces exemplaires qui sont lespremiers complets. Un deuxième tirage paraît sur grand papier, et ànombre probablement assez limité, avec un titre à la date de 1857, etles nouveaux numéros. En 1859, le même éditeur fait un 3e tirage, quise reconnaît, sur certaines planches, à des rayures des pierres dansles inscriptions du bas. Donc, au moins 3 tirages. Les épreuvesque nous préférons sont, soit les toutes premières avec les fauxnuméros, soit - encore mieux - les épreuves de 1857, qui ont étéhabilement tirées sur un papier plus beau, bien blanc, consistant etavide d'encre. Pour les albums complets, il faut les rechercherdans leur cartonnage papier imprimé ou toile pleine. La premièreédition des 13 planches paraît avoir été reliée tout entière en toileverte, les grands papiers de 1857 ont paru sous toile violette.
X. DU MONCEL-MAUGENDRE(suite).La librairie Meunier a fait, vers 1865, un nouveau tirage, avectitre à son nom (s. date). Le tirage, assez empâté, a été complété parles deux planches suivantes :
7 bis. Trouville. Vue prise de la plage et des Roches Noires,litho de 240 x 145 en larg. Dessin d'apr. nature par A. Maugendre,lithogr. par A. Maugendre. A. Meunier, libr.-édit. à Trouville. Impr.par Aug. Bry, rue du Bac, 114, Paris.
12 bis. Deauville. Vue prise des carrières de M. le Comte d' Hautpoul, litho 240 x 143 en larg. A. Meunier, libr.-édit. à Trouville. Impr. par Auguste Bry, rue du Bac, 114, Paris.
Nous n'avons vu qu'un exemplaire de ce tirage (Collection Maillard).Les 2 lithographies 7 bis et 12 bis sont, naturellement, extrêmementrares.
XI. DU MONCEL. - LeCasino Salon, sur son papier à lettres, a fait tirer des lithographiesde Maugendre, de 110 x 60, en tête des feuilles pet. in-8° (vers1870-78). En voici les signatures : Maugendre, d'après Du Moncel. MmeArnoul-Lugan, éditeur à Trouville-surMer, imp. Auguste Bry, à Paris.Nous connaissons, de cette série, les vues suivantes :
Vue du Chalet de Trouville.
Vue de la Plage.
Vue de la plage (côté du Salon).
Un certain nombre d'autres vues existe certainement.
XII. FICHOT. -
Trouville-sur-Mer (Calvados).Dessiné et lith. par Fichot, Imp. par Lemercier, 57, rue de Seine,Paris. Dépôt à Paris, chez l'auteur, 39, rue de Sèvres, s. d. (1863).Lithographie en couleurs, 590 x 393 en largeur. Cette vue enperspective, allant du milieu de Deauville jusqu'à la tour Malakoff,constitue le document le plus complet que nous possédons sur leTrouville de 1863. Ses grandes dimensions ont permis l'insertion denombreux détails intéressants. Elle est peu commune. Un secondtirage a été fait, en 1866 sans doute. On y voit figurer l'hôtel desRoches-Noires récemment construit.
XIII. GÉRARDIN. -
La Plage de Trouville.Dessin de Gérardin, d'après les croquis de l'Invité. Gravure sur bois200 x 130 en largeur (v. 1870). La plage, où s'agitent les baigneurs engrand nombre, du Casino Salon aux Roches-Noires.
XIV. HEATON (A. G.). -
The bathing hour at Trouville. A. G. Heaton pinx. Photogr. Gebbie et Husson Co Ltd, 1880. Photogravure en largeur, 320mm x 180. Scène de plage. Peu commune.
XV. HOSTEIN. -
Vue générale des bains de mer de Trouville (Normandie) d'après le tableau original appartenant à M. le Comte Pillet Will.Peint d'après nature et lithographie par Édouard Hostein. Imp.Lemercier, rue de Seine, 57, Paris. A Paris, S. Avanzo, éditeur, 55,quai des Augustins. Lithographie de 640 x 370, en largeur (CollectionDusart). Importante pièce donnant la physionomie de la plage sous leSecond Empire. Très rare.
XVI. JACOTTET. -
Trouville, vue du Port(Chemin de fer de l'Ouest. Ligne de Cherbourg), Jacottet des. et lith.Chartres. J. Noury, libraire-éditeur. Lith. Becquet fr., rue desNoyers, 37, Paris. Lithographie en couleurs de 270 x l53, en largeur.
JACOTTET. - Trouville, vue de la Plage, comme ci-dessus.
Panoramas assez complets du Trouville de 1860. Font deux agréables pendants.
XVII. JOURNAL DES HARAS ET DES CHASSES (Du). -
Ouverture de la Chasse au bord de la mer à Trouville. Imp. Lemercier, Paris. Lithographie, 180 x 117, en largeur.
Course d'amateurs à Trouville. Imp. Lemercier. Paris. Lithographie, 177 x 116, en largeur.
Bien qu'extraites du Journal des Haras, nous avons signalé ces deuxlithographies, qui forment 2 jolis pendants, dont nous connaissonsquelques exemplaires dans les collections iconographiques trouvillaises.
XVIII. KOERNER (J.). -
Entrée du Port de Trouville.Lith. Ach. Henry-Lavaux Jeune, Honfleur. En vente, chez G. Dumour, ruedes Capucins, Honfleur. Lithographie coloriée de 295 mmx 200. Vue de la plage de Trouville en arrière fond. Au 1er plan devant le feuvigie, sur la jetée, hâleurs et hâleuses tirent une barque qui sort duport. Pièce de toute rareté. (Collection Enders).
XIX. LALANNE. - Gravuresemblant représenter les quais de Trouville à marée basse. Eau-forte,230 x 173 (collection Dusart), a été éditée avec la légende «
à Concarneau ». Nous donnons cette interprétation sous réserves.
XX. LALANNE. -
Port de Trouville. Eau-forte, 285 x 173, en largeur (collection Dusart). Peu commune. Rechercher particulièrement les épreuves avant lettre.
XXI. LALANNE. -
Un vieux Port de la Normandie (marée basse).Eau-forte de 350 x 245. Le port à marée basse, au 1er plan de nombreuxpersonnages passent le bac, à gauche, barques échouées, côté Deauville.Au fond, jetées. Très rare.
XXII. LAPOSTOLET. -
A Trouville. Léonie Valmon sc. Imp. A. Salmon et Ardail, Paris (v. 1890). Pointe-sèche, 305 x 225 en largeur.
XXIII. LE FÈVRE (Ernest). -
Pointe de Trouville-sur-Mer. Eau-forte, 119 x 64, en largeur, représentant la pointe des RochesNoires (vers 1890).
Peu commune.
XXIV. LE POITTEVIN (F.). -
Marée basse (Trouville). Lith. de Kaeppelin, rue du Croissant, 20. Lithographie en noir, 188 x 151, en hauteur. Extraite du journal l'
Artiste (vers 1840). Représente une barque échouée. Dans le fond quelques barques au mouillage et des maisons de marins.
XXV. MOZIN. - Les albumsin-4° de Mozin sur Trouville et ses environs ont été édités de 1840 à1850. Ils renferment un nombre très variable de lithographies, et sontcomposés très différemment. La mise en vente a eu lieu sous diverstitres et couvertures. Nous reproduisons ci-dessous l'annonce du titrele plus courant de la série complète.
Trouville et ses environs par Ch. Mozin.Prix 20 fr. Paris, chez Goupil et Vibert, Boulevard Montmartre, 15 etrue de Lancry, 7 Et chez R. Lebras-seur, Éditeur, Rue Laffitte,35. Cette série au complet comprend 30 planches :
1. Honneur. Le Vieux Chàteau, 255 x 170, en largeur. Imp. Lemercier, à Paris.
2. Église de Criquebeuf, 256 x 188, en largeur. Imp. Lemercier, à Paris.
3. Forge d'Hennequeville, 263 x 176, en largeur. Imp. Lemercier, à Paris.
4. Église d'Hennequeville, 262 x 178, en largeur. Imp. Lemercier, à Paris.
5. Plage de Trouville, 267 x 163, en largeur. Imp. lith. de Formentin et Cie, à Paris.
6. Trouville. Embouchure de la Touques, 259 x 166, en largeur. Imp. lith. de Formentin, à Paris.
7. Trouville. Le chantier de construction, 260 x 178, en largeur. Imp. lith. de Formentin et Cie, à Paris.
8. Quai de Trouville, 268 x 171, en largeur. Imp. lith. Formentin et Cie, à Paris.
9. Trouville. Vue prise du parc aux Huîtres, 265 x 167. Imp. lith. Formentin et Cie, à paris.
10. Église de Trouville, 262 x180. Imp. lith. Formentin et Cie, à Paris.
11. Château de Trouville, 259 x 160. Imp. lith. Formentin et Cie, à Paris.
12. Manoir de l'Épinay, 255 x 166. Imp. Lemercier, à Paris.
13. Vallée de Touques. Saint-Pierre et Saint-Thomas, 265 x 166. Imp. Lemercier, à Paris.
14. Touques. Église Saint-Thomas, 248 x 173. Imp. Lemercier, à Paris.
15. Bonneville. Entrée du Château, 262x 193. Imp. Lemercier, à Paris.
16. Manoir de Lausier.
17. Pont-l'Évêque, 255 x 180.
18. Pont de Touques, 250 x 155.
18. Château de Villers, 265 x 161. Imp. lith. Formentin et Cie, à Paris.
20. Chapelle Saint-Arnoult, 256x181. Imp. lith. Formentin et Cie, à Paris.
21. Ferme du quai des Champs, 260 x 202. Imp. lith. Formentin et Cie, à Paris.
22. Côte de Bénerville, 256 x 163. Imp. Lemercier, à Paris.
23. Saint-Christophe. Côte de Bénerville, 264 x 164. Imp. Lemercier, à Paris.
24. Falaises d'Auberville, 275 x 170. Imp. Lemercier, à Paris.
25. Trouville. La Cavée, 248 x 180. Imp. lith. Formentin, à Paris.
26. Trouville. Le parc aux Huitres, 260 x 178. Imp. lith. Formentin, à Paris.
27. Quai de Bellevue, 242 x 164. Imp. lith. Formentin à Paris.
28. La Poissonnerie, 261 x 175. Imp. lith. Formentin, à Paris.
29. Trouville. Les Bains, 251 x 179. Imp. lith. Formentin, à Paris.
30. Trouville. Le Kernet, 250 x 172. Imp. lith. Formentin, à Paris.
Toutes ces lithographies sont signées et numérotées. Elles ont ététirées en noir. Les épreuves que l'on rencontre coloriées sont toutesd'un coloris récent.
XXVI. MOZIN. - Séries delithographies in-8°. Alors que les lithographies in-4° de Mozinsemblent avoir été établies pour être vendues au détail, et ont étéreliées un peu au petit bonheur, suivant l'état du stock et les désirsmomentanés de la clientèle, les lithographies in-8° ont été livrées àla vente en 2 albums de 16 planches chacun, sous cartonnage toilenoire. Date de parution : entre 1840 et 1850. Ces planches ne sontpas une simple réduction des in-4°. Elles constituent, tant au point devue dessin, qu'au point de vue lithographique, des oeuvresoriginales ; ces petites planches sont même souvent plus agréables aupoint de vue tirage, et dans la manière d'enlever les détails, quecelles de la série in-8°.
1er Album. Trouville et ses environs par Ch. Mozin : Recueil. lith. Becquet frères, à Paris, dimens. extérieures 236 mm x 153, dimensions des pierres 175 mm x 110, en largeur.
1. Trouville. La Roseraie, entrée par la route de Pont-l'Évêque.
2. Trouville. Le parc aux Huitres.
3. Trouville. Le Kernet.
4. Trouville. La Poissonnière (sic).
5. Trouville. Quai Vallée.
6. Trouville. Station des bateaux à vapeur.
7. Trouville. Église Notre-Dame des Victoires.
8. Trouville. Les chantiers.
9. Trouville. Entrée des jetées.
10. Trouville. Plage des Bains.
11. Trouville. Les Bains.
12. Trouville. La plage des Bains (région de la Pagode).
13. Trouville. Les jetées. Entrée par la mer.
14. Trouville. Quartier des Roches-Noires, entrée par la Plage (la tour Malakoff est en construction).
15. Trouville. Le Chalet, route de Villerville.
16. Le Chalet, entrée par Hennequeville.
2e Album. Trouville et ses environs par Ch. Mozin : Recueil. lith. Becquet frères à Paris. Mêmes dimensions que le précédent.
1. Trouville. Rue des Roches-Noires (la tour Malakoff est construite).
2. Trouville. Maison Mozin.
3. Trouville. Château.
4. Trouville. Manoir de Lépinay.
5. Villerville. Le Chalet de la Forêt.
6. Villerville. Église de Criquebeuf.
7. Villerville. Les Bains.
8. Villerville. La Côte.
9. Touques. Le quai.
10. Bonneville. Entrée du château de Guillaume.
11. Saint-Arnould. Intérieur de la chapelle.
12. Tourgéville. Manoir de Glatigny,
13. Villers. Le Château.
14. Villers. Les Bains.
15. Cabourg. La Chapelle.
16. Cabourg. Le Casino.
Toutes les lithographies de Mozin sont maintenant recherchées et ne serencontrent pas facilement. Quant aux recueils complets ils sontdevenus de véritables raretés. Les rechercher particulièrement encartonnages d'édition.
XXVII. MOZIN. - En dehorsde ces séries, se placent d'autres oeuvres de Mozin, en grand nombredessinées à Trouville et dont une bonne partie est peu facilementidentifiable, la plupart des planches ayant paru sans lettre. Nous nousréservons de revenir plus tard sur cette question. Extrayons pourle moment, de cette oeuvre, les pages suivantes :
Bénédiction d'une barque de pêche.520 x385, en largeur. Gravure à la manière noire signée. P. Legrand sc.(Collection Dusart). Il s'agit d'une bénédiction de barque, donnée àTrouville, par l'Abbé Le Court, en 1835. Pièce fort rare.
Barques échouées à Trouville.Peint d'après nature et lithogr. par Ch. Mozin. Paris, publié parJeannin, place du Louvre, 20. Imp. lith. Formentin et Cie, rue desSaints-Pères, 10, s. d. (1842), lithographie signée, de 450 x 310, enlargeur. (Collection Dusart). Rare
.
La gravure suivante, sur Villerville, forme un très beau pendant à celle décrite ci-dessus : Le Retour de la Pêche, plage de Villerville. Peint d'après nature et lithographié par C. Mozin, lithogr. signée de 460x310, en largeur. (Collection Dusart). Rare.
Signalons que le tableau de Mozin ,
Le gué à Deauville, exposé au Salon de 1844, a été gravé et publié par le
Journal des Artistes. Nous n'avons pas eu en mains cette pièce.
XXVIII. MERCEREAU. -
LA FRANCE DE NOS JOURS.Dans cette série qui date de 1860 environ, ont paru plusieurslithographies intéressantes sur Trouville. Elles ont été livrées à lavente soit en bistre, soit lithographiées en couleurs.
No 257. Trouville. Vue du port et de la Halle aux poissons.Dessiné et lith. en couleurs par Ch. Mercereau. Paris, Sinnett,éditeur. Imp. en couleurs par Frick frères, 20, r. et passage Sorbonne,Paris. 282 x 192, en largeur.
No 258. Trouville. Vue générale de la plage des Baigneurs.Dessiné d'après nat. et lith. en couleurs par Ch. Mercereau. Paris, F.Sinnett, éditeur, Galerie Colbert (Rotonde), 10. Imp, en couleurs parFrick frères, 20, rue et passage Sorbonne, Paris. 290 x 194, en largeur.
No 260. Trouville. Vue de l'Eglise.Dess. d'ap. nat. et lith. en couleurs par Ch. Mercereau. Paris, F.Sinnett, éditeur. Imp. en couleurs par Frick frères, 20, rue et passageSorbonne, Paris. 278 x 200, en largeur.
No 261. Trouville. Entrée du Port.Dess. d'ap. nat. et lith. en couleurs par Ch. Mercereau. Paris, F.Sinnett, éditeur, Galerie Colbert (Rotonde), 10. Imp. en couleurs parFrick frères, 20, rue et passage Sorbonne, Paris.
Série dont on trouve assez aisément des pièces séparées en bistre, maisrare complète dans l'impression en couleurs. Notons que les épreuvescoloriées diffèrent assez souvent de tons. Certaines impressions encouleurs ont été faites avec des bleus vénitiens tout à fait faux pournotre région. Se montrer difficile dans le choix des coloris.
XXIX. MOULLIN. -
Les Plages normandes. Trois planches, coloriées à l'époque (vers 1850-1860).
1° Salon de Trouville.Deroy lithogr. d'ap. E. Moullin. Paris, A. Lévy, éditeur, 29, rue deSeine. Imp. Lemercier et Cie, Paris. Lithographie coloriée de 370 x255, en largeur.
2° Vue générale de la Plage, même justification que ci-dessus.
3° Le Quai. Idem.
La série de ces trois planches, en coloris d'édition est d'un bel effetdécoratif. L'abondance des personnages, dans les costumes d'époque, luidonne un amusant intérêt anecdotique. On trouve difficilement ces troisgravures réunies.
XXX.
Plages de Trouville et de Deauville(panorama). Lithographie en noir non signée, 560 sur 70 (v. 1850).(Collection Enders). Ce panorama, qui représente l'ensemble des plages,du milieu de Deauville à l'extrême pointe des Roches Noires a été éditésous forme d'album se dépliant. Il est fort rare maintenant.
XXXI. POIRSON (M.). -
La jetée de Trouville.Peint par Maurice Poirson. Photogravure Goupil et Cie. Entend accordingto act of congress in the year 1877 by M. Knoedler and Cie in theoffice of the Librarian of congress at Washington. Imprimé etpublié par Goupil et Cie, éditeurs, le 1er octobre 1877. Paris,Londres, La Haye, Berlin-Verlag von Goupil et Cie, New-York. Publishedby M. Knoedler. Reproduction en photogravure d'un tableau de M.Poirson, 542 X 310, en largeur. Amusante vue que l'on rencontrerarement. La jetée, par mauvais temps, avec de nombreux promeneurs etdes promeneuses à robes en tournures. Alors qu'entre au port levapeur du Havre, une barque sort. Cette photogravure a été égalementéditée en format in-8°.
XXXII. ROBOCK. -
Trouville. Vues extraites de
La France, par W. Duckett. Paris, 1865. 5 vues sur acier sur la même planche, gr. in-80, en largeur.
XXXIII. TESNIÈRE. -
A Trouville.V. Tesnière del. et sc. A. Cadart, éditeur. Imp. rueNeuve-des-Mathurins, 58, Paris. Planche in-f°, contenant 2eaux-fortes signées, de 180 x 90 et 190 x 95, en largeur. La 1rereprésente un bout de plage à marée basse avec quelques tombereaux.L'identification de la 2e eau-forte est difficile. Il s'agitprobablement d'une vue de la région caennaise. Il existe de trèsbonnes épreuves, sur japon pelure, avant la lettre.
XXXIV.
Trouville. Vue des Bains.Havre. T. Cochard, édit. Lith. Becquet, Paris (v. 1858), 130mm x80. Lithographie donnant une vue de la plage et des chalets la bordant.Peu commune.
XXXV. WORMSER. -
Trouville(vue de la plage en face la maison du Dr Oliff). Publié par VictorMasson. N. Remond, imp. rue Vieille-Estrapade, 15, Paris. Dessiné etgravé par E. Wormser, gravure sur acier, 135 x 88, en largeur (1859).Extrait de Constantin James.
Guide aux eaux minérales. Cette gravure se trouve souvent séparée.