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Lelexovien, feuille judiciaire.- N° 1. Jeudi 6janvier 1831.- Lisieux : P. C. Tissot, 1831.- 8 p. ; 21 cm. Saisie du texte : O Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (18.VIII.2005) Texte relu par : A. Guézou Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe et graphieconservées. Texteétabli sur l'exemplaire de lamédiathèque (Bm Lx : norm nc) . LE LEXOVIEN, FEUILLE JUDICIAIRE , CONTENANTDES NOTICES ET RENSEIGNEMENS SUR TOUTES LES CONNAISSANCESUTILES ET AGRÉABLES, LES AFFICHES ET ANNONCES JUDICIAIRES,LESNOUVELLES, AVIS ET RÉCLAMATIONS DIVERS DE TOUTL'ARRONDISSEMENT, ETLES MERCURIALES ET MOUVEMENS DE L'ÉTAT CIVIL DE LA VILLE DELISIEUX. Cette feuille paraît tous les Jeudis, parnuméro de 8 ou12 pages ; les insertions judiciaires seront reçues jusqu'auMardi. Ons'abonne et l'on s'adresse pour les insertions, au Bureau, ruePetite-Couture, n° 33. Le prix de l'abonnement est de 12 fr.pourla ville et 15 fr. par la poste, moitié pour 6 mois. N° 1er. JEUDI 6 JANVIER 1831 A Lisieux, IMPRIMERIE DE P. C. TISSOT, EDITEUR LE LEXOVIEN. Avant 1816 il ne se publiait à Lisieux ni journal, nifeuille d'annonces. Messieurs les avoués, les notaires ettoutes les personnes de l'arrondissement, obligés de fairedespublications judiciaires, par la voie du journal, étaientdansla nécessité de les adresser à lafeuilledépartementale à Caen. Il est aisé deconcevoir lagêne, les embarras, l'augmentation de coût et lesdésagrémens qui en résultaient poureux. D'unautre côté la feuille de Caen comptaità peine sixabonnés dans notre arrondissement. Le but dulégislateur,en prescrivant ce mode de publication, était doncmanquépar une publicité aussi restreinte, aussi illusoire. A cette époque, la presse périodiqueétaittenue sous une tutelle sévère, les feuillesd'annoncesmême étaient sous la surveillanceimmédiate despréfets, et sous celle générale duministre de lapolice, les éditeurs étaient obligésde sepourvoir de l'autorisation de ce ministre, et de payer à sonministère une retribution annuelle, qui, pour notrearrondissement, ne pouvait être moindre de 400 francs, etétaient astreints à se renfermer dans le cercleétroit indiqué par le titre : Annonces, Afficheset Avisdivers de l'arrondissement. C'est au milieu de ces entraves que nous parvinmesà doterla ville et l'arrondissement de Lisieux d'une feuille hebdomadaired'annonces. Elle parut, pour la première fois, le Jeudi 7Novembre1816, et sa publication n'a pas été une seulesemaineinterrompue depuis. La plus vive reconnaissance, les encouragemensles plushonorables, accueillirent nos premiers numéros, etlong-tempsencore après nous avons vu, avec un sensible plaisir,plusieurs de nos sous-préfets, zèléspour le bienpublic, recommander notre feuille à leursadministrés. De notre côté nous pouvonsaffirmer, sanscrainte d'être démentis, avoir fait tout ce quiétait en notre pouvoir, pour répondre à la confiance du public ; nous pouvons affirmerquenul n'a eu à se plaindre de l'administration de cettefeuille, depuis ce grand nombre d'années qu'elle paraît,quepas une seule insertion commandée n'aété omise, et l'on sait avec quel empressement nous publions dessupplémens pour remédier aux omissions de noscommettans. Un nouveau journal s'est établi depuisdeux mois à Lisieux, et a pris depuis peu le titre L'éclaireur, ils'estmis en concurrence avec nous pour les publications judiciaires, etquoiqu'il ait publié un prospectus séduisant etdesarticles assez piquans, et qu'il ait étérépanduavec une étonnante profusion, nous avons vu avec plaisirquela majeure partie de nos commettans n'avaient pointdéserté notre feuille, pour courir àce nouveauné. Nous leur devons un juste retour de cettegénéreuse et bienveillante confiance, et c'estpour nousacquitter envers eux, et pour donner à notre feuille un plushaut degré d'utilité,d'intérêt et par celamême de publicité, que nous nous sommesdéterminés à en augmenterl'étendue. Lesnouvelles matières que nous y traiterons devantspécialement intéresser la ville de Lisieux etsonarrondissement, nous avons adopté ce titre Le Lexovien. Naguère encore et depuis long-temps lechar de laliberté était resté honteusementembourbé,la presse parisienne a presque seule fourni les coursiers vigoureux quil'ont tiré des mauvais pas ; parmi les journalistes deprovince, quelques-uns les ont heureusement secondés ; mais il fautenconvenir, la plupart des autres n'ont rempli que le rôle delaMouche du coche, si bien décrit par le bon Lafontaine, etcomme elle, se sont écriés à la finde la course : « Ça, messieurs les chevaux, payez-moi monsalaire. » Et ils ont été si bienrétribués, que leurs brillans succèsleur ontsuscité des émules. Ces nouveaux venus, sansconsidérer que les obstacles sont aujourd'huisurmontés,que la royauté s'est assise dans le char tenant d'une mainlesrènes, et de l'autre l'oriflamme aux trois couleurs, aulieude laisser l'attelage cheminer en paix par une voie droite et unie,s'évertuent à lui fatiguer les oreilles de leursbourdonnemens et à le tourmenter de leurs importunespiqûres, et voilà ce qu'on appelle faire del'opposition ;c'est , dit-on, un moyen efficace d'assurer le succès d'unjournal politique. Cela peut être vrai, mais à coupsûrce n'est point ainsi que doit agir un bon citoyen. Et comme nous croyons que des journaux rédigés dans cet espritnepourraient plaire à la saine partie du public àlaquellenous adressons cette feuille, nous éviterons tout ce quipourrait lui donner la plus légère teintepolitique. D'autres feuilles nouvelles s'intitulent Journalde Philosophie, de Morale et de Littérature. Parcourez sansprévention les divers articles que leurs éditeursyadmettent, et vous serez bien embarrassés d'y signaler uneseulepensée vraiment philosophique qui ne soit point un plagiat :maisen revanche vous y trouverez des pensées fort communes,délayées et retournées en centfaçons,quelques calembourgs graveleux, des cancans de petite ville, despasquinades affectant une couleur anti-religieuse, desépigrammes inconvenantes, de pâles caricatures,quelquesvers passables au milieu d'un grand nombre d'autrestenaillésà la façon de Chapelain, ou plus obscurs que lesplusinintelligibles de l'auteur d'Hernani. Nous renonçons à faireparaître notrefeuille sous de pareils titres, pour ne pas laisser croire ànosabonnés que nous les régalerons de pareillessornettes. Encouragés à la publicationdu Lexovien parles principales autorités administratives et judiciaires decetarrondissement, auxquelles nous en avons communiqué le plan,honorés de leur bienveillance, et confians dans lespromessesque nous ont faites plusieurs de leurs membres non seulement de mettreà notre disposition tous les documens dont ils sontdépositaires, mais même de concourir directement,et pardes articles communiqués, à rendre cettefeuille deplus en plus utile ou intéressante au public ; nous nousgarderons de leur chercher de mauvaises querelles, de discuter oud'attaquer leurs actes avec ce ton d'ironie ou de censureamèretoujours inconvenant et souvent blessant, et d'attribuer d'abordà la perversité les erreurs, les fautesmême danslesquelles l'imperfection de la nature humaine peutentraînerles hommes les plus justes, les mieuxintentionnés. Nous n'entendons point non plus élever dans notrefeuilleune tribune de controverse contre notre compétiteur, l'Eclaireur, et ouvrir une polémique avec sesrédacteurs.Nous prévenons même les personnes qui choisirontnotrefeuille pour y insérer des réclamations contresesarticles, que nous ne les publierons qu'avec la signature desréclamans, et qu'autant qu'elles serontdégagéesde toute expression offensante. En rejetant de notre feuille les diverses matières dont nousvenons de parler, nous croyons qu'il nous reste encore une mine assezriche, à exploiter. Publier et répandre dansl'arrondissement tout ce qui peut y présenter des sujetsd'intérêt ou de curiosité locale,porter àla connaissance de tous des notions utiles qui ne sont connues qued'un petit nombre sur le commerce, l'agriculture,l'économiedomestique, les embellissemens des villes, la grande et petitevoierie, les lois, les décisions judiciaires, lesréglemens de police, la garde-nationale, lesarrêtés de monsieur le Préfet, lesdélibérations desconseils municipaux, l'enseignement, le régime desprisons, des hospices, desétablissemens debienfaisance, les contributions de toute espèce, lecadastre, la statistique, les diverses branches de l'histoire naturelle,les découvertes utiles, la chimie appliquéeaux arts, l'hygiène sur les maladies locales et leurs causes, etc.,etc. Telle est la tâche que nous nous sommesimposés ;nous recevrons avec reconnaissance et publierons avec empressement lesarticles intéressans qui nous seront fournis sur cesdiversesmatières. Les nourrissons des muses seront aussifavorablementaccueillis par nous, et nous encouragerons surtout les productionspoétiques de nos jeunes compatriotes. Nous n'imiterons pascechef de famille, dont parle l'Évangile, qui, au refus desconvives invités, admit à sa table les mendians,lesestropiés, les aveugles : nouspréférons diremoins, à remplir notre feuille de fictions frivoles, dediscussions oiseuses, qui n'auraient aucun butd'intérêtlocal. Le jeudi est le jour d'audience du tribunal civil auquel se rendent lesjugemens d'adjudication de biens et de séparation entreépoux, qui , dans la quinzaine, doivent êtreprécédés ou suivis de publicationspar la voiedes journaux ; c'est encore par égard pour messieurs lesAvoués, et pour leur faciliter d'user de ce délaidanstoute sa latitude, que nous arrêtâmes de fairesortirnotre feuille de ce jour-là ; ces publicationsétant lapartie de notre nouvelle feuille, nous ferons égalementsortir Le Lexovien le jeudi. Nous ne changerons rien au format et à la pagination de notreancienne feuille. Le Lexovien paraîtra à compter de cettesemaine par numéros de 8, 12 et quelquefois 16 pages,suivantl'abondance des matières. A cause du surcroit dedépenseque sa publication nous occasionne, et des envois gratis que nousavons arrêté d'en faire à messieurs lesprincipauxfonctionnaires de l'arrondissement, les avoués, les notaires et les personnesquinous auront fourni jusqu'à concurrence de six articlesutilesdans le courant de l'année. Le prix de l'abonnement seraporté à 12 fr. pour la ville, et 15 fr. par laposte,pour l'année, moitié pour six mois ; on s'abonneet l'ons'adresse pour les insertions au bureau, rue Petite-Couture,n°33, chez M. Charles LE ROY, avocat. ~*~AU RÉDACTEUR Lisieux, le 1er janvier 1831. Veuillez, Monsieur, avoir la bonté de donnerplace aux lignes suivantesdans votre plus prochain numéro. Les Membres du Tribunal Civil de Lisieux soussignés, ont l'honneur de remercier lespersonnes qui leuront fait des visites à l'occasion du nouvel an, et lesprient,ainsi que celles qui auraient l'intention de leur en faire à l'avenirà pareille époque, de vouloir bien, par lapublicationde la présente, se les tenir pour rendues. DEMORTREUX, Président, Amb. FLEURIOT, FAUVEL, ROUSSEL. ~*~ |