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Hôtel du Haut-Doyenné : Ecole Nationale de Musique etde Danse.- Lisieux : Mairie de Lisieux, 1985.- n.p. :ill. en noiret en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm.
Numérisation du texte : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (19.IV.2008)
[Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées].
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Texteétabli sur l'exemplaire de lamédiathèque.

Hôteldu Haut-Doyenné
Ecole Nationale de Musique et deDanse
Place Clémenceau -Lisieux
 
Hôtel du Haut-Doyenné : ENMD (couv.)

1956-1985...

Presque trente ans au terme desquels la petite Ecole Municipale deMusique, devenue entre-temps Ecole Nationale de Musique et de Danse,occupe l'un des joyaux de l'architecture du XVIII, siècle de Lisieux,l'Hôtel du Haut-Doyenné.

Trente ans au terme desquels l'ambition de la Ville, les efforts desprofesseurs de l'Ecole et de son directeur, ceux des élèves et de leursparents, ceux des fonctionnaires, se sont joints à ceux de l'Etat, dela Direction de la Musique, de la Direction Régionale des AffairesCulturelles, des Monuments Historiques et à ceux du Conseil Général duCalvados de voir cette école, instrument incomparable de formation,être logée dans une construction exceptionnelle, située elle-même dansun quartier ancien, tous deux miraculeusement sauvés des désastres desbombardements de Juin 1944. Si l'Ecole assure la formation de jeunesgens, par le rayonnement qu'elle occupe dans notre Ville et dans notrerégion, le Pays d'Auge dont Lisieux est la capitale, elle a aussi unrôle de diffusion, multipliant les concerts et les spectacles de danse.

Les Muses de la Musique et de la Danse ont donné la main, à Lisieux, àcelle de l'Architecture pour réaliser dans l'Hôtel du Haut-Doyenné unlieu où tous ceux qui, voulant oublier les soucis matériels quotidiens,viendront pour goûter un peu de bonheur, de ravissement etd'envoûtement que seules peuvent donner les expressions les plus hautesde la création humaine.

Nous sommes ici en leur présence. Souhaitons leur une longue vie.

A. E. BAUGÉ
Maire de la Ville de Lisieux

Plan de situation Façade sud sur cour Rez-de-chaussée


L'Hôtel du Haut-Doyenné

Histoire

Entouré de jardins qui, autrefois, le mettait en liaison directe etrapide avec le choeur de la cathédrale de Lisieux située tout-à-côté,le Haut-Doyenné, construit en 1769, était la maison canoniale du plushaut dignitaire écclésiastique de cette ville, après l'Evêque-Comte, leHaut-Doyen.

Si les autres membres du chapitre pouvaient végéter dans des demeuresanciennes à colombages, le Haut-Doyen en place depuis 1762,Jean-Baptiste-René Le Bas de Fresne, décida de remplacer l'anciennemaison par une demeure plus conforme aux charges et devoirs de son état.

Il se fit construire un hôtel entre cour et jardin, dont les façadesnord et sud, en pierre et briques, recevaient un décor sculpté dans lestympans et sur les clefs des fenêtres. Les jardins, avant le percementde la rue Olivier (actuellement rue Foch) en 1847, outre celuicorrespondant à la façade nord marqué par deux parterres, comprenaienten 1791 un jardin potager, deux bosquets dont l'un d'entre eux, enterrasse, permettait par un escalier de rejoindre la cathédrale.

A l'intérieur, par un procès-verbal rédigé en 1791, on connaît ladestination de chacune des pièces. Au rez-de-chaussée et sur la cour ontrouvait au centre un grand vestibule, à gauche une chambre et à droitele grand escalier. Du côté du jardin, la salle à manger était aucentre, la bibliothèque à gauche et un cabinet de réunion à droite. Lepremier étage répétait la même disposition et le grand salon au centres'ouvre encore sur le jardin par un avant-corps marqué par troisfenêtres. Les boiseries peintes donnaient à l'ensemble le cachetincomparable des demeures du XVIIIe siècle finissant.

A la Révolution, le siège du Haut-Doyen était occupé par César-AugusteChastan de La Fayette. Il avait été élu en 1773. Il cessa ses fonctionsen 1791, en refusant de prêter serment. Estimée 30.000 livres, lademeure du Haut-Doyen fut vendue 30.100 livres en 1791, paradjudication, à Adrien Dubois, négociant à Lisieux.

Quant au mobilier, il appartenait en partie à l'abbé Chastan de LaFayette et en partie à sa belle-soeur, qui, née Le Bas, était la soeurde ce chanoine Le Bas qui avait construit l'hôtel en 1769. On enconnaît la liste par un acte notarié en date du 18 Août 1792, parlequel l'abbé et sa belle-soeur récapitulent leurs biens propres. On yrelève consoles et tables de marbre, glaces et trumeaux glacés danstous les appartements, deux lits avec les tentures en damas et lecoucher complet, seize fauteuils avec une tapisserie à fond blanc,vingt-neuf fauteuils ou cabriolets recouverts d'un velours d'Utrechtjaune ou cramoisi, cinq bergères, six chaises, deux commodes avec undessus de marbre, un grand bureau, un petit bureau avec marqueterie,deux tables, des tableaux et des portraits de famille. La bibliothèquecomptait des livres d'auteurs en tout genre.

De 1791 à 1884, l'histoire du Haut-Doyenné n'est pas connue. Le 27 Août1884, les Frères des Ecoles Chrétiennes achètent le bâtiment pour youvrir une école. Les élèves y sont répartis en sept classes, dirigéespar un directeur et sept adjoints.

Les bombardements de juin 1944 épargnent le quartier où se trouve leHaut-Doyenné. Pourtant celui-ci se dégrade, la pierre se délite,l'intérieur ne ressemble en rien à ce qu'il était au XVIIIe siècle : ilavait fallu créer des espaces nouveaux pour avoir des salles de cours.Des voix autorisées s'inquiètent alors de l'avenir de ce bâtiment, l'undes rares vestiges du XVIIIe siècle encore debout à Lisieux. LaMunicipalité décide de le racheter en 1978 et d'y installer en 1979 sonécole de musique à l'étroit dans les locaux qu'elle utilisaitjusqu'alors. La même année, les façades, les toitures et cinq piècessont classées Monument Historique. La restauration du bâtiment allaitpouvoir commencer. Avec elle renaissait un hôtel du XVIIIe siècle entrecour et jardin et allait revivre un quartier de maisons anciennes àpans de bois jusqu'alors délaissées.

Jean BERGERET
Conservateur des Musées de Lisieux

Façade nord / Façade sud

Architecture

C'est au coeur de l'ilôt médiéval, au chevet de l'ancienne cathédrale,que s'établit en 1769 le Haut-Doyen Le Bas de Fresne. Elu par lechapitre, ce dignitaire prenait rang derrière l'Evêque de Lisieux : onne s'étonnera donc pas de trouver sa demeure en ce lieu, en un vastehôtel à l'architecture et au décor raffinés.

L'espace était mesuré, mais suffisant pour y bâtir un corps de logisentre cour et jardin, où la variété du matériau - brique rose et "pierre de marne " des murs, ardoise des toits - vient donner àl'ensemble une polychromie qu'ont affectionné de tous temps lesbâtisseurs en Pays d'Auge. L'ancienne rue de la Paix - aujourd'hui rueA. Briand - s'ouvre sur la cour par un portail de bois, face au logisconstruit sur deux niveaux et couronné d'un comble brisé à la Mansart.Légèrement plus tardives, deux ailes de communs ferment la cour,traitées en une suite d'arcs surbaissés, amortis en plein cintre auxextrémités.

La pierre marque les angles du corps de logis, le chambranle des baies,et les étages d'un bandeau mouluré.

Sur cour et jardin, les deux façades s'opposent : sobre et retenue surla cour, l'ordonnance prend sur le jardin une liberté et une souplesseinattendue. La rigueur de l'avant-corps plat de la façade sud - surcour - avec son faible ressaut portant un fronton triangulaire, laisseplace au nord à un avant-corps à trois pans couronné d'un fronton enchapeau-de-gendarme particulièrement original et bien venu.

Le tracé des baies obéit aux mêmes règles : elles sont réparties ensept travées dont les trois centrales occupent l'avant-corps. Au sud,leur encadrement de pierre, très strict, suit un linteau droit et seprolonge verticalement jusqu'aux bandeaux moulurés marquant les étages.Au nord par contre, la diversité est de règle entre les étages, entrel'avant-corps et le reste de la façade, voire même entre les pans del'avant-corps. Elle introduit une progression savante du linteau droit,au linteau en arc segmentaire et enfin à l'arc en plein cintre,accentuant ainsi la dynamique de la façade sur les jardins, à l'opposéde la statique de la cour. Lignes et volumes sont traités partout selonle même parti d'opposition jusque dans le détail : au sud, la brique etla pierre affleurent l'une l'autre, tandis qu'au nord, les panneaux debrique en légère saillie semblent vouloir accrocher la lumière ducouchant, dont les dernières ombres courent sur le triple bandeaudélimitant l'allège et séparant les étages.

Un dernier raffinement marque la toiture où se répète le ressaut del'avant-corps : simple ligne sur le brisis et le terrasson, au sud, lestrois pans du côté nord multiplient les tracés qui adoucissent lescoyaux du brisis.

La pierre friable a perdu une partie de ses reliefs notamment lesbossages à refends des chaînes d'angle et pilastres des avant-corps.Fort heureusement, les frontons et clefs, traités dans un matériau plusrobuste, ont mieux résisté. On y trouve un décor champêtre de fleurs enmédaillon et de cornes d'abondance qu'un ruban accroche au frontonnord, de lourdes gerbes en médaillon détachées sur un cartouche d'oùsortent des rameaux de chêne et de laurier au fronton sud.

La plupart des clefs sont sobrement traitées en volutes à guirlandessur la cour, mais atteignent, côté jardin, une exubérance presque "rocaille " parfois maladroite, ou aimablement composée au plein cintrede la baie centrale du rez-de-chaussée de l'avant-corps, où la bêche etle rateau enrubannés encadrent une corbeille de roses.

C'est bien le même esprit savoureux que l'on retrouve dans les décorsintérieurs, aux stucs des plafonds des deux salons octogonesheureusement préservés.

Aimable province où les prélats ne pouvaient imaginer vivre sans cettenature qu'ils découvraient, comme leurs contemporains, et dont ilsfaisaient l'ornement de leur demeure...

Yves LESCROART
Conservateur Régional des Monuments Historiques
deBasse-Normandie

1er étage, vestibule et chambre ouest sur le jardin

Les travaux de restauration au titre des Monuments Historiques

L'Hôtel du Haut-Doyenné du Chapitre de la Cathédrale, situé entre cour(donnant sur l'étroite rue Aristide-Briand) et jardin (accessible parla place Clemenceau, ancien " Trou de la Lanterne ") est une aimableconstruction en brique et pierre, datant de la seconde moitié du XVIIIesiècle.

On retrouve ce parti architectural à l'Hôtel de Ville, à l'ancien HôtelLebret du Dézert, place Le Hennuyer et à l'ancien Hôtel particuliersitué rue du Bouteiller. Les bâtiments de l'Abbaye des Bénédictines,détruits en 1944, présentaient aussi cette disposition. Après avoirabrité une école puis une " cité paroissiale ", la Ville de Lisieux enfit l'acquisition en 1978. Il doit recevoir l'Ecole Nationale deMusique ; les travaux sont maintenant achevés.

Les travaux d'aménagement correspondant à la réutilisation d'unbâtiment ancien présentent toujours de grandes difficultés ;l'adaptation du Haut Doyenné était particulièrement délicate puisqu'ilétait demandé de transformer en établissement scolaire un Hôtel édifiéà la fin du XVIIIe siècle pour le Doyen du Chapitre de la Cathédrale.

Ces exigences étaient toutefois adoucies par le fait qu'une Ecole deMusique peut se satisfaire de salles de dimensions plus compatibles àla destination originelle que constitue la Résidence d'un Chanoine.

Une série de problèmes se posait toutefois : celui des maçonneries desfaçades, construites en marne, pierre locale particulièrement fragileet sensible aux intempéries et à la pollution - l'aspect actuel de l'Hôtel de Ville en est un témoignage - Noussommes, en effet, à la fin du XVIIIe siècle et l'on peut déjà constaterun certain " dérapage " de la qualité de la mise en oeuvre desmaçonneries. Les pierres sont montées sans qu'une étude particulièred'appareillage ait été réalisée et les joints ne sont qu'ensuiteaffirmés par une opération de ravalement pour le moins discutable, etqui n'a pu que contribuer à l'accélération des désordres que l'on a puconstater au début du chantier.

Remplacer les pierres malades par des pierres neuves, comme on l'a faitparfois est une mauvaise solution : les pierres neuves - plusrésistantes - ne peuvent qu'accélérer la désagrégation des pierresanciennes encore en place et leur coloration plus ocrée amènerait unedissonance regrettable dans l'aspect final des façades.

1er étage : grand salon

C'est pour cette raison que les remplacements de pierre ont été limitésau maximum avec une pierre de Chauvigny et de Sireuil dont l'aspect etla coloration sont aussi proches que possible de la marne, et que leurutilisation préférentielle a concerné les parties les plus exposées :bandeaux, appuis et corniches.

Pour les parties moins malades, il fut décidé d'effectuer des reprisesau mortier de chaux hydraulique naturelle blanche avec incorporation depoudre de la pierre d'origine, après perforation de la pierre ancienne,préalablement purgée. Par la suite, on procèda à la fixation de vis encuivre à l'aide de chevilles plastiques, la pose de grillages enlaiton, les grillages étant recoupés à chaque joint de pierre (verticalou horizontal), destinés à assurer un bon comportement de ces mortiersde ragréage.

Ces mises en oeuvre ont permis d'obtenir un aspect satisfaisant desfaçades en pierre et briques, sans tomber dans une sécheresse quiaurait été regrettable et dans des conditions financières acceptables.

Ces opérations de reprise des maçonneries ont été bien entenduprécédées d'un lavage - après rejointements partiels au mortier dechaux - des façades à l'eau pure et par nébulisation, qui a permis dediagnostiquer d'une façon précise l'état réel de conservation desmaçonneries.

Le second problème important que cette restauration posait était celuide la résistance des planchers. Il semble évident en effet que leurrésistance originelle n'était pas compatible avec celle exigée par lesServices de Sécurité pour un établissement recevant du public. Lesremplacer par des planchers en béton armé n'était pas raisonnable dupoint de vue financier et avait le grave inconvénient de détruire desplafonds en plâtre ou en staff mouluré. On a donc procédé à laconsolidation des planchers bois d'origine par apport de profilésmétalliques acceptables puisque ni les poutres, ni les solivesn'étaient apparentes (1).

Le reste du chantier s'est poursuivi sans aléas particuliers, grâce àune surveillance attentive - quelque 150 procès-verbaux de rendez-vousde chantier en témoignent - grâce aussi à la compétence des entreprisesparticulièrement qualifiées, aussi bien locales que régionales - quiont permis de sauver un monument particulièrement précieux de notrepatrimoine lexovien dans des conditions économiques intéressantes si onles compare à la réalisation d'un bâtiment neuf et de lui donner ainsiles chances d'une seconde existance, dans l'harmonie d'un quartier quel'on peut espérer voir rénover dans son ensemble.

Georges DUVAL
Architecte en Chef
des Monuments Historiques

(1) Il faut rendre hommage ici à la compétence et à la compréhension duBureau de Contrôle SOCOTEC, représenté sur le chantier par M. DOCHLER.

La façade nord avant retauration (détail)

Centre Musical de Lisieux

Ce surnom sera désormais celui du Haut-Doyenné. Sur ses trois niveaux,dans ses dix-sept pièces, dans la salle de danse et dans son auditoriumd'une centaine de places, tout ne sera que musique, danses et notes.

Musique d'abord avec les enseignements aussi divers que la classed'orchestre, l'orgue, le basson, la guitare, etc. Musique aussi avecles concerts qui seront donnés dans le nouvel auditorium, crééspécialement dans l'aile ouest du bâtiment, concerts des élèves, deleurs professeurs et des artistes invités, qui, se succédant, devrontdonner aux saisons musicales tout leur intérêt et leur originalité.

Danse ensuite, avec la classe de danse pour qui l'année scolaire1985-1986 sera celle de sa création et la promesse, nous l'espérons,d'entrechats et de jetés battus sans fin sous le ciel de Lisieux.

L'actuelle école, déjà bien structurée avec son directeur et sesvingt-six professeurs, titulaires et auxiliaires, devrait, si lalogique de son développement se continue, voir sa compétencepédagogique et musicale élargie vers des instruments de la musiquecontemporaine. Toutefois les charges financières, déjà lourdes pour uneville moyenne comme Lisieux, ne pourront augmenter d'un seul coup etces nouvelles disciplines arriveront en leur temps. Tous, directeur,professeurs et secrétariat concourrent à la renommée de cette école.

Mais pour la Ville n'y a-t-il pas d'image plus satisfaisante que devoir dans les rues trottinant ou allongeant sûrement le pas, jeunesenfants ou jeunes gens, portant leur instrument de musique, violon ouflûte, avec la sérénité de ceux qui vont connaître une joie extrême.

D. J. FRAQUET
Maire-Adjoint Chargé
des Affaires Culturelles

Financement

DÉPENSES AIDESFINANCIERES VILLE
Ministère de la Culture Ministère de l'Equipement Conseil Général
Acquisition 1978 505.935,73
505.935,73
Restauration MonumentsHistoriques 5.600.000,00
2.800.000,00                                    
1.400.000,00
1.400.000,00
Travaux aménagement : Ecole de Musique + Rémunération du maître d'oeuvre 7.218.429,79
1.200.000,00    760.000,00  (F.A.U.)  1.000.000,00    
4.258.429,79
Mobilier  1.131.607,52
201.114,00
192.000,00
738.493,52
TOTAL 14.455.973,04
4.201.114,00 760.000,00 2.592.00,00
6.902859,04

1er étage : grand salon (côté nord), détail des moulures

L'Ecole de Musique

.................Créer et faire fonctionner une Ecole de Musique représente une tâcherelativement récente pour les villes, grandes ou petites de notrepays. En effet, en France, la responsabilité de l'enseignement musicalspécialisé revient pour une grande part aux collectivités locales. Apartir d'un certain niveau, l'Etat (Ministère de la Culture)subventionne les villes à hauteur d'environ 25 %, mais dans la grandemajorité des cas, la création et le fonctionnement de ces écolesrestent à la charge des communes. Depuis vingt ans environ, descentaines d'écoles ont été créées, pour satisfaire une demande trèsforte à tous niveaux. Les petits Français ayant tous droit au mêmeenseignement de qualité, on mesure vite les problèmes auxquels sontconfrontés par exemple les petites communes. Faut-il créer ?Pourra-t-on assurer le fonctionnement ? N'y a-t-il pas risque dedéveloppement  sans frein ? Que faire payer aux familles ? etc. A Lisieux commeailleurs, ces problèmes se sont posés. Et comme dans beaucoup de cas,les premières démarches sont venues de la Société Musicale existante,c'est-à-dire l'Harmonie Municipale, qui organisait elle-même des courspour assurer sa relève. Son Président d'alors, Maître Thomas, sonDirecteur M. Minche, entamèrent le processus de création avec laMunicipalité et son Maire, M. le Docteur Bisson. Celui-ci pritégalement conseil auprès de M. Anne, Président de la FédérationMusicale de Normandie, et la force de persuasion de ces précurseursamena le Conseil Municipal à décider la création de l'Ecole etl'ouverture d'un concours pour le recrutement du Directeur.

Un succès immédiat grâce à un effort commun

2e étage, salle de cours
L'Ecole ouvrit en Octobre 1956 et connut tout de suite un grand succès,grâce à un soutien unanime de tous : élus, enseignants de toutes lesécoles, musiciens locaux, etc. Un millier d'élèves furent inscrits, cequi était beaucoup, et dû, bien entendu, à l'attrait de la nouveauté età l'enthousiasme de ses premiers supporters. De cette époque dateégalement le changement de Direction de l'Harmonie Municipale, M. AndréPetit succédant à M. Minche. Pour M. Petit, c'est aussi le départ versle poste de responsabilité nationale qu'il occupe aujourd'hui :Président de la Confédération Musicale de France, association quiregroupe 6.000 sociétés de musiciens amateurs.
Les cours eurent lieu dès 1956 à l'Ecole Paul Bert, dans des conditionsévidemment difficiles, puisque coexistaient une Ecole Primaire etl'Ecole de Musique. Certains cours étaient dispensés dans d'autresécoles ou à la salle de répétitions de l'Harmonie Municipale. Le nombrede professeurs augmenta au fur et à mesure du développement de l'école,mais je voudrais souligner combien ceux des premières années ont droità la reconnaissance de la collectivité, car il est toujours délicat dedébuter un tel enseignement, dans des conditions pas immédiatementbonnes. Certains de ces enseignants sont hélas disparus : M. Pleintel,violon ; M. Plassart, violon et saxophone ; Mme Bar, solfège ; M. Bar,Violoncelle ; M. Cauville, flûte ; d'autres, retraités, sontheureusement encore témoins de cette époque : le doyen, M. Viel, flûte; M. Leroy, trombone ; M. Ricque, solfège ; et tout récemment, M.Antoine, trompette. Trois enseignants actuels ont participé à lacréation de l'Ecole et l'ont suivi dans son ascension : MmeMuckensturm, M. Petit et moi-même.

Une très belle réussite

Aile est, 1er étage, vestaireLe cheminement peut être considéré comme exemplaire, puisque partant dela base, tous les échelons ont été gravis l'un après l'autre : EcoleMunicipale à sa création, Ecole agréée Premier Degré, ensuite agrééeSecond Degré (inspections de Messieurs Dautel et Bereau), enfin EcoleNationale de Musique depuis deux ans, sur inspection de la Direction dela Musique au Ministère de la Culture, par M. Daniel Tosi, InspecteurGénéral. Signalons au passage, que cette inspection concerne toutes lesclasses et tous les enseignants, professeurs et directeur. Cecouronnement est une récompense collective et une reconnaissance officielle du niveau del'Ecole. C'est l'oeuvre de tous et chacun doit en être fier. LaMunicipalité de Lisieux met ainsi à la disposition des enfantsLexoviens et de la région, un magnifique outil de travail, et cetteinauguration est aussi l'occasion d'ajouter une nouvelle discipline aux19 déjà existantes : la Danse (discipline faisant partie de la mêmeDirection du Ministère). Quelques matières resteront à créer, mais letableau ci-après montre le choix important offert aux élèves de l'Ecole.

Il était important de retracer ce que fut l'Ecole de Musique depuis sacréation, il est non moins important de la situer aujourd'hui : uneremarquable équipe d'enseignants, qualité reconnue lors del'Inspection, des classes à horaires aménagés avec le LycéeMarcel-Gambier de la sixième à la troisième, la nouvelle et importantediscipline, la Danse, des classes d'ensemble (instrumental et choral)qui se sont manifestées en public plusieurs fois cette année, enfin 700élèves dans ces magnifiques locaux. Ce changement de lieu seral'occasion d'un nouveau départ et de nouveaux progrès, tant sur le planenseignement que sur celui du rayonnement régional. L'Ecole a déjàtouché des milliers d'élèves dont beaucoup sont aujourd'hui adultes.Certains occupent des postes dans la profession musicale, mais pour lesplus nombreux, il faut souhaiter qu'ils conservent et utilisent unacquit musical le plus élevé possible, tout au long de leur vie.

Certes, ces établissements demandent un financement important, et, avecl'aide du Ministère de la Culture pour les Ecoles Nationales, lesVilles font, dans toute la France, l'effort nécessaire à leurdéveloppement. C'est le cas à Lisieux, cette inauguration étant le plusbel exemple du soutien de sa Municipalité, sous l'impulsion de sonMaire, M. A.E. Baugé, et de M. Denis Fraquet, Maire-Adjoint chargé desAffaires Culturelles. Elle donne ainsi à tous ceux qui le souhaitent lapossibilité de bénéficier d'un enseignement artistique de qualité,enseignement aujourd'hui indispensable pour une culture complète.

Aux élèves d'en profiter pleinement !

Louis MUCKENSTURM
Directeur de L'Ecole Nationale
de Musique de Lisieux

Les professeurs

Initiation musicale : Madame JosetteMUCKENSTURM, Madame Simone FOUCU
Formation musicale (solfège) : MadameSimone FOUCU,Madame Anne DUMONTET, Mademoiselle Véronique TALBOT,Mademoiselle Odile                                                     CAUSSADE Mademoiselle Suzel ZAJAC Monsieur Jean-Claude DESLANDES
Ecriture (harmonie) : Monsieur LouisMUCKENSTURM
Classe d'Orchestre : Monsieur LouisMUCKENSTURM
Chant choral : Monsieur André PETIT
Danse : Madame BOUÉ-LAGOIDET
Orgue : Monsieur Daniel LECHIEN
Piano : Madame Josette MUCKENSTURM, MadameSimone FOUCU,Mademoiselle Sylvie RENAULT, Mademoiselle Elisabeth DESRUES, Monsieur                Claude MARODON
Violon : Madame Thérèse DUPUTEL,Mademoiselle Jany MUCKENSTURM, Monsieur Jean-Pierre LACOUR
Alto :Monsieur Denis BOUEZ
Violoncelle : Mademoiselle DominiqueMUCKENSTURM
Contrebasse : Monsieur Michel DUTRIEZ
Guitare : Monsieur Yves CHATELAIN
Flûte : Monsieur Pierre DEVILLE, MonsieurJean-Claude DESLANDES
Hautbois : Monsieur Emmanuel MASSOT
Clarinette : Monsieur André PETIT MonsieurDidier PERNOIT