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150ans de théâtre : CAEN– BAYEUX – LISIEUX (1912).

Saisie du texte: S. Pestel pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (14.VI.2013)
Texte relu par A. Guézou.
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
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Texteétabli sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm31bis) de la Revue illustrée du Calvados, 6eannée n°11 - novembre 1912.

150 Ans de Théâtre
CAEN – BAYEUX – LISIEUX

~*~

Voici que les portes du Théâtre de Caen se sont rouvertes pour lasaison qui ne prendra fin qu’aux Pâques prochaines. Parmi toutes les personnes qui pendant ce temps vont applaudir latroupe de M. Kerp, un petit nombre seulement sans doute connaissent nonpas les origines du Théâtre à Caen, mais plus simplement celles desThéâtres de Caen. De savantes études très documentées ont cependant été écrites sur cesdeux sujets : par M. Paul de Longuemare pour le premier (Le Théâtre àCaen 1628-1830), et par le regretté Henry Lumière pour le second. Lestravaux de M. Lumière sont pour ainsi dire la continuation et la mise àjour de ceux de M. de Longuemare, ils embrassent la période compriseentre 1764 et ces dernières années. Ils ont paru par fragments dans lestrès curieuses études publiées par la Société Caennaise dephotographie. Nous ne saurions trop conseiller comme une choseparticulièrement attachante leur lecture intégrale ; malheureusement,l’œuvre de M. Lumière comporte d’importantes lacunes et son édition,d’ailleurs restreinte, a peu pénétré dans le grand public ; elle est àprésent épuisée. En nous aidant de ces renseignements et en les complétant, nouspourrons du moins retracer brièvement les faits saillants de la viethéâtrale à Caen, à Bayeux et à Lisieux, durant ces cent-cinquantedernières années.

L’ANCIENNE COMÉDIE

A présent transformée en Entrepôt de Tabacs, l’ancienne Salle deThéâtre de Caen venait d’être construite en 1765 lorsque FrançoisCressent-Bernaulx, entrepreneur de spectacles à Rouen sollicita etobtint la permission d’y donner la comédie.

Nous possédons l’affiche du 22 septembre 1769, ce qui correspondraitassez à la date d’ouverture de la saison.

La représentation commença à 5 heures et demie précises. On y donna Mahomet, de M. de Voltaire, et un opéra-comique, Annette et Lubin,plus un ballet comme intermède. Le prix des places était ainsi fixé :premières places, 3 livres ; secondes, 1 livre 10 sols ; au paradis, 1livre, et au parterre, 15 sols.

En 1773, la direction du Théâtre de Caen est accordée à MlleMontansier, qui a déjà été à la tête des théâtres de Nantes et deRouen, et qui obtiendra par la faveur de la reine Marie-Antoinette leprivilège de tous les théâtres de la Cour.

Mlle Montansier vient alors donner à Caen des représentations avec latroupe du théâtre de Versailles, à laquelle appartenait Marie Joly,alors à ses débuts.

En 1788, la saison fut particulièrement brillante, grâce au succèsobtenu par les opéras de l’école italienne dans lesquels brillait unecantatrice de 16 ans, Mlle La Caille.

Deux ans plus tard, le directeur était un sieur Saint-Ange, et en 1791,les destinées du théâtre de Caen étaient confiées à une associationcomposée de Mlle Pazey et les sieurs Duplan et Lorville. A cetteépoque, on donna au théâtre comme à beaucoup d’autres la dénominationde Théâtre National de Caen.

Le 27 février de cette année on y représenta au milieu d’une viveémotion Charles IX ou l’Ecole des Rois, de Marie-Joseph Chénier. Unmois plus tard, trois acteurs de la Comédie-Française, Larive,Saint-Phal et Mlle Thénard, donnent une série de représentations, parmilesquelles Le Barbier de Séville.

Le 16 juin 1793, en pleine Terreur, on joue sur la scène de Caen,l’adaptation d’une pièce à tendances modérées, L’Ami des Lois, au Seindu Calvados, qui soulevait partout les plus vives polémiques.

Enfin, en l’an XII (1803), un acteur, M. Julien, désigné par sescamarades, prenait la direction du théâtre de Caen et allait laconserver 30 ans.

LE DIX-NEUVIÈME ARRONDISSEMENT

L’homme extraordinaire que fut Napoléon 1er s’était mis en tête deréglementer les théâtres comme il réglementait tout le reste. Cettesollicitude devait éclater manifestement lors de la promulgation dufameux décret de Moscou, dont on vient précisément de célébrer lecentenaire et qui fut signé au milieu des ruines fumantes de lacapitale des tsars. Mais auparavant, un décret impérial du 8 juin 1806complété par un arrêté ministériel en 19 articles du 25 mars de l’annéesuivante, réglementait l’organisation régulière des théâtres de Pariset de la province.

Les villes qui possédaient un théâtre étaient groupées en deuxprincipales divisions :

1° Les villes pouvant avoir une troupe stationnaire et des spectaclespermanents.

2° Les villes ne pouvant avoir des spectacles que pendant une partie del’année, classées en 25 arrondissements et destinées aux troupes decomédiens ambulants. Le 19me arrondissement comprenait le Calvados,l’Orne et la Manche pour lesquels il n’y avait qu’une seule troupe enrésidence à Caen et devant desservir : Bayeux, Lisieux, Falaise,Honfleur, Coutances, Cherbourg, Avranches, Alençon et Laigle, en toutdix théâtres où seul le directeur privilégié avait le droit de donnerdes représentations.

Par la suite, des modifications furent apportées à cette répartitionthéâtrale ; c’est ainsi que Lisieux fut le plus souvent desservi pardes troupes autres que celles de Caen.

LES DIRECTEURS DE THÉATRE SOUS L’EMPIRE

Il ne faudrait pas s’imaginer que ce poste envié fût accessible à toutle monde. Des dispositions rigoureuses présidaient au recrutement descandidats. D’après les instructions impériales sur les théâtres, lesdirecteurs des troupes ambulantes étaient choisis par le Ministre del’Intérieur, d’après les dossiers transmis par les Préfets.

Tout postulant devait faire la preuve qu’il possédait des capitauxsuffisants pour soutenir une entreprise théâtrale et il était loisibleà l’Administration d’exiger de lui un cautionnement en immeubles.

Le directeur était nommé pour un délai de trois ans.

Son brevet lui était remis par le Ministre de l’Intérieur de qui ilressortissait.

Le directeur devenait en réalité une sorte de fonctionnaire sanstraitement et qui ne pouvait faire grand chose sans en référer auMinistre ; c’était le Ministre qui assignait au théâtre, le genre danslequel il devait se renfermer, lui qui approuvait – ou désapprouvait –le tableau de la troupe, et qui révisait tous les six mois lerépertoire où, du reste, aucune pièce ne pouvait être portée sansl’autorisation du directeur général de la police.

C’était encore le Ministre qui arrêtait l’itinéraire des tournées etqui veillait à ce que cet itinéraire soit accompli et son ordrerespecté.

Dans les villes où ils passaient, les directeurs de théâtre étaientsous la surveillance des Préfets qui dressaient des rapports sur leurconduite et transmettaient au Ministre l’état des recettes.

ÉPHÉMÉRIDES THÉÂTRALES

Conformément aux conditions de sa charge, le directeur Julien,entreprit de donner assez régulièrement des spectacles à Bayeux et àLisieux.

Le 3 janvier 1808, nous le voyons annoncer à Bayeux, pour 6 heures ¼très précises, un spectacle composé d’une comédie en 3 actes, L’orpheline ou le Libertin démasqué, d’un opéra-comique, Champagnacet Suzette, et d’une comédie en 3 actes et en vers, Les FoliesAmoureuses.

Le bureau de location était situé en ce temps là chez M. Clairfons, ruedes Cuisiniers, maison de M. Mariette, le jeune.

Les représentations qui suivirent furent celles de Piron avec ses amisou les Mœurs du temps passé, une Nuit d’Auberge ou Adonis de ChâteauVillain. Le Naufrage et les Héritiers, la Mort de Henry IV, La Manie deBriller, le Mur mitoyen, Madame Scarron, etc.

Dans les premiers mois de cette même saison, on joue à Caen une grandeféérie de Petit Poucet.

1809. – En Janvier, l’année théâtrale est inaugurée par lareprésentation de la Prise de Madrid, dont l’auteur était unofficier. Au mois de mai : représentation de la Vestale de Spontiniet de l’Iphygénie en Aulide de Gluck avec Mme Fay et son mari.

1811. – Le public commence à réclamer contre les incommodités de lasalle et son insuffisance. Cela allait pourtant durer encore ainsipendant 27 ans. Le 22 mars de cette année, spectacle gratuit pour fêterl’anniversaire du roi de Rome.

1813. – M. Julien se voit conférer le titre de directeur du 22earrondissement. La réouverture eut lieu le 29 avril avec un répertoireclassique et des pièces telles qu’Hamlet, Othello, Œdipe, Coriolan,Zaïre, Andromaque, etc... avec des artistes de marque enreprésentation.

1814. – La saison fut marquée par la représentation donnée le 17 avrilen l’honneur du Duc de Berry, on y joua la Partie de Chasse d’HenryIV et les journaux du temps rapportent que les spectateurs selivrèrent pendant le spectacle à des manifestations de loyalismeininterrompues.

1815. – Le privilège de M. Julien ne fut pas renouvelé et il futremplacé par M. Juclié, directeur du 10e arrondissement.

La troupe nouvelle débuta le 27 avril avec Philinte, le directeur ytenait le rôle principal. Quatre ans après, M. Julien, reprenait lethéâtre de Caen.

1820. – Au mois de mars la célèbre Mlle Georges Wemmer, originaired’un village de l’arrondissement de Bayeux, donnait à Caen, plusieursreprésentations, Mérope, Médée, Phèdre, Macbeth, Sémiramis, Athalie.

1821. –  Un comique fameux, Potier, vient aussi donner une sériede représentations.

1825. – On rejoue le Petit Poucet, puis au mois de mai, Martin lecélèbre baryton du théâtre Royal de l’Opéra-Comique, chante sur lascène Caennaise le Nouveau Seigneur du Village, Joconde, La Fête duVillage Voisin, etc.

1826. – Du 25 avril au 4 mai de l’année suivante, Talma, l’illustreTalma, donne 6 représentations pour lesquelles le directeur a tellementélevé le prix des places que le grand acteur proteste véhémentement.

Les places durent être réduites ; on paya les premières 7 francs et leparterre 2 francs 50. Talma touchait 1000 francs par représentationplus un jeton de 40 francs par jour. Il joua Hamlet, Scylla, Manlius,Andromaque, et Charles VI.

1827. – En février, une ordonnance de police oblige le directeur duthéâtre à commencer ses spectacles à 6 heures et à les terminer à 10heures précises ; en mars, un sociétaire de la Comédie-FrançaiseLigier, puis une charmante actrice du théâtre de Madame (Gymnase) JennyVertupré, donnent à Caen diverses pièces du répertoire de Scribe.

En août, passage de Mlle Georges et de sa compagnie.

Le 8 octobre, Mme la Dauphine, assiste à Caen, à une représentation degala ; le lendemain il y eut représentation gratuite pour les pauvres.

La fin de cette saison fut troublée par l’arrestation de quatre acteurscoupables d’avoir bissé des couplets interdits : M. Julien, prit leparti d’aller achever l’année en donnant avec le restant de sa troupedes représentations à Lisieux.

1828. – Les Caennais doivent se contenter d’une mauvaise trouped’opérette, les pourparlers d’engagement de la troupe d’opéra de Rennesn’ayant pas abouti.

1829 – Le Mariage de Figaro, l’Etourdi, le Petit Amoureux, sontdonnés en mars par Monrose. Le 29 mai, la troupe de Caen allaitinaugurer le théâtre d’Alençon. Cette même année, la salle de spectaclede Pont-l’Evêque était terminée et le Théâtre actuel de Bayeux seconstruisait.

En octobre Henri III et sa Cour, d’Alexandre Dumas fut assez malaccueilli par le public caennais, mais, par contre, la saison suivantefut particulièrement brillante.

1830. – Mlle Mars accompagnée de l’acteur Armand, enthousiasme Caen du6 au 17 mai, en interprétant Le Misanthrope et les FaussesConfidences, Edouard en Ecosse, Valérie, Misanthropie et Repentir, LesJeux de l’Amour et du Hasard, Le mariage de Figaro, La Jeune FemmeColère, Henry III et sa Cour. Le Legs, Valérie, Le Secret du Ménage, LaGageure Imprévue. Mlle Mars avait alors 51 ans, et elle paraissait surla scène, idéalement belle et jeune.

Le 2 novembre, la troupe de Caen inaugure le théâtre de Bayeux etreprend avec succès les Victimes Cloîtrées de Montel.

1830. – La saison s’ouvre le 7 octobre par une représentation “ aubénéfice des victimes des journées de Juillet ”.

Quinze jours auparavant Mlle Duchesnois, en tournée n’avait “ fait ”,qu’une toute petite salle avec Marie-Stuart.

1831. – Au mois d’avril, Caen devient le siège du septièmearrondissement des troupes ambulantes.

Les directeurs associés Julien et Lefèvre-Panien, annoncent qu’ilsjoueront surtout de l’opéra comique.

Les journaux publient une supplique pour qu’on répare les décors quisont dans un état lamentable.

On joue le Barbier de Séville et la Dame Blanche, la troupe vas’installer le 1er juin à Alençon.

En octobre elle joue à Bayeux, où est monté et représenté pour lapremière fois l’opéra comique d’Auber Fra Diavolo.

Ce même mois M. Julien meurt. Son associé M. Lefèvre-Panien, donne le 6novembre, pour l’ouverture de la saison, Fiorella de Scribe etd’Auber, puis après à Bayeux, Fra Diavolo et quelques jours plus tard Mazaniello de Scribe et Carafa.

1832. – En janvier, représentation de La Gazza Ladra de Rossini ; le2 février gala pour la première représentation de La Muette dePortici d’Auber.

La rentrée a lieu le 11 novembre avec M. Botte et Ma tante Aurorede Boïeldieu. La première partie de cette représentation eut lieu, maisnon la seconde, car le public fâché de ce qu’on ne voulût pas luichanter La Marseillaise, qu’il réclamait, se vengea en brisant leschaises et les banquettes.

D’où ordonnance municipale et suppression du spectacle pendant quelquesjours.

1833. – Le 5 février, première représentation à Caen de la Tour deNesle, qui obtient un vif succès.

En mars Lucrèce Borgia de Victor Hugo ; en mai M. Lefèvre-Panien,s’associe, comme co-directeur un ex-premier rôle de la PorteSaint-Martin, Constant Billon et presqu’aussitôt – le 25 – file àl’anglaise, se trouvant hors d’état de faire honneur à ses engagements.

Du 1er au 29 septembre, tournée de prestidigitation du fameux Rosco, deTurin.

Pendant ce temps la troupe est à Cherbourg ; en octobre elle est àCoutances, puis à Bayeux ; le 21 novembre elle revient à Caen et donne Les Enfants d’Edouard, de Casimir Delavigne.

Le 8 décembre on refuse du monde pour la représentation de Fénelon oules Religieuses de Cambray, tragédie en 5 actes de J. Chenier où lesgrands dignitaires de l’église sont quelque peu malmenés.

1834. – Ouverture le 1er janvier avec la Tour de Nesle et unVaudeville, œuvre du directeur, Le Sultan et le Savetier.

Le 7 janvier, charivari épouvantable pendant la représentation d’unecomédie d’un amateur de la ville, L’amant de sa Femme ou ainsi noussommes. Le 23 Janvier : Louis XI de Casimir Delavigne et unvaudeville qui n’eut pas l’heur de plaire au public, L’âne Mort et laFemme Guillotinée, (très gentil, du reste, le titre !)

Le 3 janvier : Angèle, de Dumas.

On annonce que la Société pour la construction d’un nouveau théâtreavait déjà fait souscrire 100.000 fr. d’actions.

Le 10 avril, ouverture de la saison 1834-1835. Pour la première fois letableau de la troupe est publié dans les journaux.

Bocage, le grand acteur dramatique vient jouer en juillet dans la Tourde Nesle ; paraissent ensuite Thérésa Falkland, Lucrèce Borgia,etc... et pour la clôture, le 12 août, Antony.

Le 15 août, la troupe part pour Falaise : Réouverture le 30 octobre ;le 13 novembre inauguration des bustes de P. Corneille et Boïeldieu.

1835. – Le 8 janvier, Latude ou 35 ans de Captivité : à partir du 12Février, répertoire du Gymnase avec Jenny Vertupré.

Le mois de juin, la troupe de Caen reste à Lisieux où elle joue lespièces du répertoire du Gymnase presque toutes de Scribe ! elle vaensuite à Evreux, puis à Falaise pour la Guibray, par contre ledirecteur décide de ne pas aller à Bayeux. Le 8 décembre,représentation du vaudeville L’Habit ne fait pas le Moine, qui estdevenu depuis la fameuse opérette Les Mousquetaires au Couvent.

1836. – Crise théâtrale, les salles ne sont pas toujours très biengarnies et le directeur s’en plaint. Le 31 janvier Angelo, de V. Hugo; le 27 mars, fin de la saison, M. Billon abandonne la direction. Sonsuccesseur, M. Clément fils, promet de l’opéra comique et en donne : Le Barbier de Séville, Le Pré aux Clerc, Le Maître de Chapelle ; 25mai : Mlle Pradher de l’Opéra-Comique joue Fra-Diavolo et diversespièces du répertoire : la saison est close le 5 juin. Le 10 Novembre,rentrée avec Ma tante Aurore.

1837. – En janvier Robert le Diable ; en février Zampa ; le 5 marsspectacle monstre avec Le Postillon de Longjumeau, en 3 actes, Zampa 3 actes et La Calomnie, drame en 3 actes.

Le 18 mai Mélingue vient pour la première fois jouer dans sa villenatale ; il donne trois représentations. Le public le couvre de fleurset de lauriers.

La saison d’hiver reprend pour les Courses, fin août.

Frédérick Lemaître, joue le 10 décembre, 30 Ans ou la Vie d’unJoueur, et quelques autres pièces ; acclamé au début, le grand artisten’arrive pas à dégeler complètement le public caennais étonné plus quesubjugué par l’originalité du génial acteur.

1838. –  Le 23 avril, inauguration du nouveau théâtre dû aux plansd’un architecte de talent, M. Guy. Le spectacle d’inauguration fut unecomédie, La Camaraderie, de Scribe.

Le 3 juin, Mélingue vient y jouer  Guillaume Colmann, etc.

Le 3 juillet Virginie Déjazet arrive à Caen et conquiert aussitôt lecœur des Caennais, chaque soirée est un triomphe.

A son départ le 28 juillet tout Caen l’acclame devant l’Hôtel de laPlace Royale.

L’hiver est mauvais, le public se plaint du froid de la salle et restechez lui. Découragé M. Clément passe la main à M. Ed. Hacquette.

1839. – Les débuts du nouveau directeur sont agités, les spectateursl’obligent à changer plusieurs de ses artistes. Le 10 mai à ce sujet onse bat dans la salle.

En juillet, bonne représentation de Mme Albert et en août, de M. Firminde la Comédie-Française. – Séjour à Bayeux – Rentrée le 12 novembre. Entout dans l’année on a joué 102 pièces en 85 représentations.

1840. – Le 19 mars, Mlle Georges donne quelques représentations, puisc’est Déjazet qui revient et joue notamment La Marquise dePrétentaille et Fretillon.

1842. – M. Alfred Blot est nommé directeur du 7e arrondissementthéâtral avec siège à Caen.  Mort subite du premier comique de latroupe ; le clergé refuse de l’enterrer religieusement.

1850. –  Le 3 janvier, représentation de la Vie de Bohème, jouéepour la première fois aux Variétés le 22 novembre 1849.

1852. – Rachel, la grande tragédienne vient à Caen avec sa troupe. Elleobtient un succès éclatant.

1853. – Rachel revient les 15 et 16 mai et joue Adrienne Lecouvreur,Le Caprice, Andromaque et Horace et Lydie.

A Lisieux une troupe de comédiens dirigée par M. Bardout joue dans unesalle du Point-de-Vue et dans la Halle au Blé.

1854. – Direction Hacquette – La troupe de Caen joue La Joie faitPeur, à Lisieux le 2 juillet pour les adieux. A Caen, gala pour lescourses, le 5 août avec Bressant et St-Léon, de l’Opéra.

1855. – M. Fabry succède à M. Mercier dans l’exploitation du brevetthéâtral du 7e arrondissement.

En juillet, M. Blanchereau devenu directeur de la première troupeambulante du 7e arrondissement traite avec M. Daiglemont, directeurprivilégié et donne à Caen, pendant la saison des courses, 5représentations, la première le 22 juillet.

1856. – Direction Daiglemont, la saison commence le dimanche 30septembre. Une jeune actrice, Céline Montaland, attire la foule authéâtre, par son talent et sa beauté.

M. Blanchereau avec Tisserand de l’Odéon, donne pendant les courses desreprésentations à Caen et à Lisieux.

1857. –  M. Francisque Bouniol, est nommé directeur du 7earrondissement, il débute à Lisieux, le 1er janvier ; deux jours plustard, par suite des travaux du tunnel, des crevasses nombreuses seproduisent dans les murs de la salle de spectacle.

Le Maire, sur le rapport des architectes, interdit les représentations.Elles reprennent peu après dans la Halle aux Laines.

Le directeur donne en février et mars, 4 représentations à Bayeux.

A Caen, la réouverture a lieu le 1er août avec la Fiammina, M.Stainville étant directeur.

1858. – Henri Monnier, donne à Caen, le 17 janvier une représentationde Grandeur et Décadence de Joseph Prud’homme. Le 11 février et jourssuivants Déjazet donne 3 représentations.

1859. – A Lisieux, le 28 avril, Les Crochets du Père Martin, par latroupe Debureau. Le théâtre de Lisieux restauré est rouvert : il estéclairé au gaz.

1860. – En janvier, Puget, ténor léger de l’Opéra, remporte à Caen ungrand succès dans Haydée et le Songe d’une Nuit d’Eté.

Mardi 15 février à Lisieux, la troupe de Caen donne La Favorite.L’orchestre se composait d’un piano et d’un violon.

En avril représentation d’opéra de Mme Alboni, succès énorme malgré lesplaces chères.

1861. – M. Bouniol s’enfuit laissant sa troupe en panne à Lisieux.Nombreuses représentations d’été à Lisieux, à Falaise, et à Bayeux.

A Caen, le 9 décembre – sous la direction Goby – une actrice MmeFaugeras, meurt subitement en scène. Le ministre alloue une pension àson fils.

1862. – M. Fresson est nommé directeur de la 1re troupe du 7earrondissement et M. Bonck, directeur du théâtre de Trouville.

1863. – M. Levaux succède au fauteuil directorial de Caen à M.Stainville, démissionnaire.

Le troisième directeur privilégié du 7e arrondissement, M. Jacob, donnedes soirées à Bayeux, à Lisieux et à Falaise.

1864. – M. Chauloux est nommé directeur des théâtres de Caen, Cherbourget Bayeux. Il donne pendant l’hiver une série de représentations àLisieux à raison d’une par semaine.

1867. – Le 7e arrondissement est dirigé par MM. Victor et Saint-Léger.Carlotta Patti, chante aux théâtres de Caen et Lisieux, les 3 et 4décembre.

1869. – Nouveaux concerts de La Patti.

1870. – M. Verpy, directeur du théâtre de Caen, s’enfuit vers lami-janvier. Les artistes se constituent en société et terminent lasaison. Le 27 janvier, inauguration du théâtre de Honfleur par latroupe d’Hilaire Dupoux. L’édifice a coûté 50.000 francs ; M. Ruet,architecte.

Une douzaine de théâtres parisiens ferment leurs portes ; leursartistes se rendent de préférence en Normandie.

1871. –  Le 11 juin, la troupe du Havre vient donner pour lapremière fois après la guerre une grande représentation à Lisieux. Le 5octobre 1874, Britannicus et les Jeux de l’Amour et du Hasard, avecMlle Agar de la Comédie Française.

M. Laboureau, premier comique du théâtre de Caen, ayant été mordu parun chien, meurt de la rage au milieu d’atroces souffrances ; il avait25 ans.

1875. – Le 25 juillet, à Lisieux, représentations extraordinaires du Violonneux et de la Papillonne, de Sardou au profit des victimes del’inondation qui avait ravagé la ville.

1876. –  Une troupe d’opéra, directeur M. Faucheux, donne le 18juin, à Lisieux, La Fille du Régiment, au bénéfice des ouvriersréduits au chômage par les nombreux incendies de manufactures.

1877. – A la fin d’avril, tournée de Mlle Agar, avec Andromaque.

1880. –  Les troupes de passage se succèdent à Caen ; on en comptejusqu’à dix dans la même année.

1881. – L’administration municipale de Caen, émue des sinistressuccessifs qui viennent d’éclater dans les théâtres (Rouen,Montpellier, Vienne, Nice, etc.) avise à augmenter la sécurité de lasalle.

1883. – M. Rochette est directeur du théâtre de Caen et donne desreprésentations régulières à Bayeux.

1889. – Le conseil municipal de Lisieux, examine diverses pétitions,tendant à ce qu’un nouveau théâtre soit édifié, place Hennuyer ou àl’angle N. O. du Jardin public

1894. – Notre confrère Arthur Marye, en collaboration avec M. AmbroiseColin, fait représenter Caen S’amuse ; la joyeuse et spirituellerevue obtient un succès étourdissant.

1895. –  Direction Dervilly. Le nouveau Théâtre de Lisieux estinauguré le 16 février, par la troupe de Caen avec l’Étincelle et les Cloches de Corneville.

1896-97. –  Direction Hertz et Santara. Albert Lambert joue dansl’Aventurière, avec Alice Jeram.

1997-98. –  Direction Santara et Classis. Pendant le foire grandeféerie Le Pied de Mouton. Mlle  Chambellan 1re chanteuse estengagée à l’Opéra-comique pour 3 ans.

1899-1900. – Direction Mme Carina. Mort du « père Hugot ».

A partir de 1900, le théâtre de Caen voit à sa tête, sans incidentsnotables autres que la représentation de Caen s’ramuse, d’ArthurMarye (1908), MM. Ballard-Baron (1900-1901) ; Joubert (1901-02) ;Georges Richet (1902-03) ; Brun (1903-04-05) ; Sabin-Bressy (1905-06) ;Lacaze (1906-07) ; Focheux (1907-08-09) ; Daurelly (1909-10) ; Barbe etValensi (1910-11), et enfin M. Yvan Kerp (1911-12-13) qui vientd’ouvrir la saison avec le Jour et la Nuit.