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L’Imprimeriedu Lexovien et de La Revue Illustrée du Calvados ; Comment notre Revue est illustrée (1910). Saisie du texte: S. Pestel pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (16.VI.2013) Texte relu par A. Guézou. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom.fr, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographeetgraphieconservées. Texteétabli sur l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm31bis) de la Revue illustrée du Calvados, 4eannée n°1 - janvier 1910. L’Imprimerie du Lexovien et de La Revue Illustrée du Calvados. L’HEUREUSE et importante transformation que nousapportons dans la présentation de La Revue Illustrée du Calvados,nous amène à parler de l’Imprimerie du Lexovien, à Lisieux, oùs’imprime cette publication. L’introduction de l’imprimerie à Lisieux remonte à la fin du XVIesiècle, mais il n’y avait dans cette ville aucune feuille publique. La liberté de la presse, qui pendant la période révolutionnaire donnanaissance partout à tant de journaux divers, n’en fit germer aucun àLisieux. Les annonces et publications légales, étaient faites dans unefeuille imprimée à Caen, qui avait pour titre : Affiches de la Hauteet Basse Normandie. Nommé imprimeur en 1815, après la mort de M. Mistral, son oncle, M.Pierre-Charles Tissot sollicita et obtint, non sans peine et sans denombreuses démarches, l’autorisation de publier pour l’arrondissementde Lisieux une feuille d’annonces. Cette autorisation porte la date du6 octobre 1816 et le premier numéro de la doyenne des feuilleslexoviennes parut le 25 du même mois, sous le format in-8° (21c. X12x.) et sous ce titre : Annonces, Affiches et Avis divers del’arrondissement de Lisieux. Le 5 janvier 1831, elle changea son titreprimitif contre celui de Le Lexovien, qui a toujours été conservédepuis. ![]() Le Lexovien donna à son tour son nom à l’imprimerie, qui n’est plusconnue aujourd’hui que sous ce titre : Imprimerie du Lexovien, 22 ruedu Bouteiller, Lisieux. Après la mort de Pierre Tissot, la propriété de l’imprimerie passasuccessivement entre les mains de sa veuve Mme Tissot, de son gendre M.Lajoye-Tissot, de sa petite-fille Mme Lefevre-Lajoye qui avait épouséM. Alphonse Lefevre et enfin de son arrière-petit-fils M. MauriceLefèvre. En 1891, celui-ci céda l’Imprimerie du Lexovien et le journal à MM.Choppe et Morière ; enfin, depuis le 15 mars 1896, M. Emile Morière enest le seul propriétaire et directeur. Cette imprimerie, pourvue aujourd’hui d’un outillage entièrementmoderne qui lui permet d’exécuter toutes sortes de travaux, est une desplus importantes du département du Calvados. Les lecteurs de La Revue Illustrée du Calvados ont déjà pu constaterle soin qui est apporté dans le tirage de cette publication de luxe. Lenuméro d’aujourd’hui inaugure une série nouvelle. La couverture estillustrée d’un tableau dû au pinceau du maître Georges Moteley. Lareproduction, obtenue par le procédé des trois couleurs, est des plusfidèles ; ![]() Mais l’impression de La Revue Illustrée du Calvados, comme celle detous les travaux de luxe exige d’autres soins. Elle ne peut êtreconfiée qu’à des ouvriers habiles et expérimentés et doit être tiréesur un très beau papier et au moyen d’encres de toute première qualité.C’est cette collaboration heureuse de bons outils, de bons matériaux etde l’habileté professionnelle qui donne le résultat désiré. Le pliage des exemplaires de la Revue est aussi fait mécaniquement surune machine à plier d’une construction très simple et d’un mécanismeingénieux, sortant des ateliers Arthur Muller, 44, rue des Vinaigriers,à Paris. Elle est représentée dans la photographie ci-après. L’Imprimerie du Lexovien possède aussi une lithographie dont lespresses tirent de belles planches en chromolitho et des travauxartistiques de gravures. * * * COMMENT NOTRE REVUE EST ILLUSTRÉE L’Atelier de M. MARTEAU, à Rouen Pour nos lecteurs, nous avons prié notre ami, M. Marteau, photograveur,22, place St-Marc, à Rouen, de bien vouloir leur expliquer brièvementla fabrication des clichés photo-typographiques, qui servent àillustrer notre Revue. Voici, avec la photographie de ses ateliers,quelques notes qui seront lues avec intérêt : ![]() Nul n’ignore ce que la photogravure a apporté de richesse àl’illustration moderne ; les éditeurs l’ont si bien compris que toutesles revues demandent à la photogravure son concours pour intéresser lelecteur, donnant ainsi de la vie à ces publications qui sont pour luide réels compagnons. Le document à reproduire est une photographie qui est photographiée denouveau par un appareil de grand format, dit de reproduction, muni d’unobjectif très lumineux. Les plaques photographiques sont faites au furet à mesure des besoins par l’opérateur et employées humides : tel levieux procédé au collodion humide, avec cette différence que lesplaques actuelles ont une préparation spéciale dans la couche sensible.Dans l’appareil de reproduction est placée une trame, glace quadrilléeformée de lignes qui se coupent à angle droit, que l’on peut voir surl’image imprimée. La plaque développée est mise à sécher sur unappareil à gaz, recouverte de caoutchouc et de collodion normal, lapellicule ainsi formée est appliquée sur une plaque de zincpréalablement bitumée. L’exposition se fait à la lumière solaire ou àcelle de fortes lampes à arc, développée à l’essence de thérébentine etl’image à graver apparaît sur le métal. La gravure se fait dans un bain d’acide nitrique ; le creux obtenu, laplaque va au monteur qui coupe la gravure au format demandé et fait lemontage sur un bloc de bois de hauteur spécial. Tel est brièvement leprocédé employé pour la fabrication des clichés en photogravure. A côté de la similigravure il faut noter la chromogravure en 3 ou 4couleurs, - procédé qui a servi pour la reproduction du tableau de G.Moteley sur la couverture de la Revue Illustrée du Calvados- ce procédé est très compliqué et laisse loin derrière lui lespremiers essais de Daguerre. La chimie photographique a résolu tous lesproblèmes, mais les connaissances acquises après de longs labeurs segardent jalousement et font partie du bagage du photograveur, qui lesconserve précieusement contre la concurrence commerciale. E. MARTEAU. |