![Revue illustrée du Calvados - Novembre 1911 [Pdf] Revue illustrée du Calvados - Novembre 1911 [Pdf]](/sites/www.mediatheques-lisieuxnormandie.fr/files/images/patrimoine/www.bmlisieux.com/images/revlex21.jpg)
Dansles petits théâtres, où le matériel scénique est fatalementréduit, il est de toute nécessité de posséder des décors susceptiblesde s’adapter aux différentes mises en scène du répertoire classique etmoderne si l’on ne veut pas choquer le bon sens et tomber dans derisibles erreurs.
Comme avec de faibles ressources on ne peut pourvoir à toutes lesexigences, il faut que le décor appelé à de multiples emploissatisfasse tout au moins à l’encadrement des œuvres dites du répertoireet permette également de parer aux éventualités des nouveautés. Carl’optique, au théâtre, est pour le moins aussi importante quel’acoustique ; l’œil étant impressionné plus rapidement que l’oreille.Dès le lever du rideau, avertir le spectateur, à l’aide du décor, del’ambiance du sujet, est un puissant facteur du succès.
Le décor qui vient d’être brossé au théâtre de Lisieux par M. HenriOttin répond à tous ces désiderata en ce sens – pour les intérieursmodernes, bien entendu, car il est impossible de transformer le styled’un décor – qu’il peut prendre différents aspects. D’abord, quatreplantations distinctes : 1° de face en carré ; 2° de côté à pans coupés; 3° de biais d’un côté ou d’un autre ; 4° de position oblique.
Ce qui permet déjà de donner un aspect pittoresque, vivant, plusintéressant en un mot, que celui ordinairement en usage sur les petitesscènes, sempiternellement au point milieu,
en boîte carrée, commedisent les gens de théâtre.
D’autre part, toutes ces plantations peuvent passer par lesdispositions suivantes : 1° fermé avec portes ; 2° avec fenêtres etcouloirs ; 3° baies ouvertes de côté avec fond de découverte laissantapercevoir des appartements divers que l’imagination du spectateur peutde la sorte compléter par la pensée ; 4° le fond ouvert à large baiedécouvrant vestibule, grande galerie, fond de parc, de place oud’horizon ; 5° avec baie vitrée à caisson formant véranda, où peut sedérouler des scènes d’arrière-plan, fréquentes dans les comédiesmodernes.
A cette
malléabilité, il y aencore
l’élasticité, si cesmots scientifiques peuvent définir en l’occurrence les qualités d’uneœuvre conçue dans cet esprit de multiplicité d’emplois tout enconservant son cachet artistique.
Elasticité, en effet,puisqu’il peut se rétrécir ou s’étendre de un à trois plans,c’est-à-dire du tiers au triple de sa surface initiale.
On conçoit aisément quels avantages le régisseur consciencieux ou lemetteur en scène habile peut tirer de cette combinaison lorsque, telest fort souvent le cas, l’habitué est appelé à revoir dans les piècesles plus diverses, les mêmes décorations.