Aller au contenu principal
Corps
GUILLIÉ,Sébastien (1780-1865): Traité de l’originedes glaires.- Onzième édition.- A Paris : Chez l'Auteur&  Chez Delaunay libraire, 1832.- 60p. ; 16 cm.
Saisie dutexte : S. Pestel pour lacollectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (05.X.2011)
Texte relu par : A. Guézou
Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@cclisieuxpaysdauge.fr, [Olivier Bogros]obogros@cclisieuxpaysdauge.fr
http://www.bmlisieux.com/

Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur l'exemplaire de laMédiathèque(Bm Lx : B 702).
 
sébastien guillié page de titre

TRAITÉ
DE L’ORIGINE
DES GLAIRES,
DE LEURS EFFETS, ET DES DÉSORDRES QU’ELLES
PRODUISENT DANS L’ÉCONOMIE ANIMALE,
AVEC


L’Exposé de la Méthode à suivre pour les guérir
efficacement soi-même, par l’usage de l’Elixir
toniqueanti-glaireux.

(Voir pour la manière de s’en servir, page 24.)


PAR

M. GUILLIÉ

Docteur en médecine de la Faculté de Paris, Chevalier de la
Légion-d’Honneur, etc.

~ * ~

AVIS ESSENTIEL.

Afin d’éviter toute infidélité, l’auteur ne reconnaît pour authentiquesque les bouteilles portant un cachet en cire verte sur le bouchon, unmédaillon en verre avec son chiffre et une étiquette indiquant le nomet la demeure de M. Dupont, son pharmacien.

En conséquence, toute autre personne que les dépositaires autorisés parlui qui se permettrait de vendre l’Elixirtonique anti-glaireux, doit être considérée commecontrefacteur et faussaire, et sera poursuivie comme tel devant lestribunaux, aux termes de la loi du 19 juillet 1793.

On doit toujours exiger l’instruction qui accompagne la bouteille, ets’assurer si la signature de l’Auteur, semblable à celle ci-dessous, setrouve sur l’instruction, ainsi que l’empreinte du médaillon en verreet du cachet en cire.

Enfin les personnes qui auraient quelques réclamations à faire, sontinvitées à s’adresser directementà M. le docteur GUILLIÉ, qui s’empresserad’y faire droit.

sébastien guillié tampons


AVERTISSEMENT.
_____

FILS d’un père goutteux et d’une mère douéed’une constitution lymphatique, à peine sorti de l’enfance, je fusassailli par des maladies graves, qui mirent ma vie dans un imminentdanger. On attribua aux effets de la croissance, à la présence des versintestinaux, aux rachitis, un état qui n’était dû qu’à la surabondancedes glaires qui neutralisaient toutes mes fonctions, et dont il auraitsuffi de me délivrer pour me rendre les forces et la santé ; mais bienau contraire, ceux qui furent appelés pour me donner des soins,prétendirent que ma maladie était le résultat de ce qu’il leur a plud’appeler une fièvremuqueuse, dénom[i]nation vide de sens, qui, ne fournissant[r]ien à leur esprit, devait tout naturellement ne rien produire nonplus dans leur intelligence pour me guérir, puisque dans ces tems-là onavait tout dit lorsqu’on avait affirmé qu’un individu était affecté dela fièvremuqueuse, comme aujourd’hui lorsqu’on a conseillé lessangsues et l’eau gommée, tristes effets de la mode et du caprice quis’introduisent dans les têtes de ceux qui exercent le plus grave et leplus important de tous les ministères pour le bonheur des hommes.

Telle est l’origine du goût que je contractai pour la médecine engénéral, et pour l’[é]tude des affections glaireuses en particulier ;je tournai toutes mes vues vers l’utile dessein de débarrasser l’hommed’une matière inutile qui l’absorbe, qui l’accable ; je me rendisfamiliers tous les auteurs qui ont écrit sur ce sujet important ; jen’ai rien négligé pour observer toutes les complications produites parl’humeur glaireuse. C’est donc le résultat de vingt annéesd’expériences que j’offre au public, et ceux qui me connaissent saventque l’état actuel de ma santé, jadis si frèle et si débile, parle pluséloquemment que tous les discours en faveur de ma méthode.

________

CHAPITRE PREMIER.

Des Glaires engénéral.

Il y a peu de sujets qui aient excité autant de contestations parmi lesmédecins, que les glaires, et cependant il n’y a rien de plus évident,quelque nom qu’on veuille lui donner, que l’existence de cette humeurqui occasionne une infinité de maladies.

Comme les passions et la mode exercent, malheureusement pour lesmalades, une trop grande influence sur les opinions médicales, on a vutour à tour des médecins nier l’existence des glaires, tandis qued’autres s’efforçaient de démontrer qu’elles étaient la seule cause etla véritable origine de tous nos maux.

Quelle devra être, dans ce dédale d’opinions disparates, la conduite dupraticien modéré que l’amour du bien anime ? Il me semble que sanstenir aucun compte de toutes ces théories futiles que l’orgueilenfante, et de ces vaines spéculations que l’expérience dément chaquejour, il doit se borner à consulter la nature qui trompe rarement, à ladiriger quelquefois, lorsqu’elle s’égare, et à profiter enfin desobservations qui ont été faites par les médecins philosophes qu[i] ontillustré la médecine.

En cherchant à établir l’efficacité de l’Elixir toniqu[e] anti-glaireux dansun très-grand nombre d’affections primitives ou secondaires, produitespar les glaires, je ne négligerai rien pour remplir l’engagement que jeviens de prendre d’être fidèle à la vérité, de ne suivre pour guide quel’expérience et l’observation pratique. Je dois, avant tout, prévenirle lecteur que la plus grande partie des faits que j’aurai occasiond’avancer, ont été observés par moi, et que ceux qui m’ont été transmisdes départemens et de l’étranger ont été recueillis par des médecinsdignes de foi, aussi recommandables par leurs talens que par la justeconsidération dont ils jouissent (1).

Définition des Glaires.

Les anciens, qui avaient donné aux glaires les noms de pituite ou dephlegme, les définissaient une humeur visqueuse et collante qu’onrencontre à la surface des membranes muqueuses. Ils en distinguaient dequatre espèces, 1° vitrée, 2° douce, 3° acide, 4° salée.

Tous les organes exhalans produisent les mucosités ; et si l’on pouvaitmesurer avec exactitude la quantité de cette humeur, qui est filtréepar tous les émonctoires, on trouverait qu’elle surpasse en pesanteurtoutes les autres évacuations.

Il est facile de concevoir, d’après cela, combien sa surabondance, seschangemens de nature et de direction doivent influer sur les phénomènesde notre organisation et altérer la santé.

Cette matière n’a pas toujours la même couleur et la même consistance ;son aspect varie selon qu’elle est produite par un organe ou par unautre, et selon l’âge, le tempérament et l’ancienneté de la maladie.Les glaires sont le plus ordinairement blanches, grisâtres ou d’unecouleur jaune striée de noir ; leur consistance varie depuis lalimpidité de l’eau jusqu’à l’épaisseur de la gelée. Celles qui seforment dans l’estomac sont communément plus aqueuses que celles queles poumons exhalent, et que l’on expectore le matin.

Les enfans sont assez généralement surchargés de glaires, et presquetoutes leurs maladies sont occasionnées par l’excès de cette humeur quiproduit des fièvres lentes et difficiles à guérir, lorsque surtout onpréfère les amers seuls aux évacuans. Les médecins qui s’obstinent àappeler ces maladies de l’enfance des fièvres muqueuses,en substituant un mot à un autre, feraient bien mieux d’expulser, dansles glaires, la cause du mal, que de s’attacher à un résultat quidisparaît aussitôt que la cause est détruite.

A cet âge, les os, les chairs sont, pour ainsi dire, imprégnés dephlegmes plus ou moins visqueux. Ceux surtout dont le teint est pâle,les cheveux peu colorés, en sont très-fatigués ; ils sont sujets audévoiement, ils ont des vers, de fréquentes indigestions, etc.

Les glaires qui se déposent dans la vessie, et qui donnent naissance àla maladie si fréquente et si funeste appelée catarrhe de la vessie,sont d’apparence graisseuse ; on les aperçoit flotter comme de l’huileà la surface de l’urine, pendant qu’elle est tiède, et à mesure qu’ellefroidit s’en séparer. Celles qui empâtent le foie donnent lieu à desobstructions ; lorsqu’elles ont leur siége dans les articulations,elles produisent la goutte, etc.

En général, les engorgemens pituiteux sont modifiés par l’âge ;liquides chez les enfans, les glaires sont visqueuses, consistantes etpresque solides chez les vieillards. A cette époque de la vie onéprouve une peine infinie à s’en débarrasser, par la raison très-facileà saisir que tous les émonctoires sont plus ou moins obstrués dans lavieillesse, la transpiration est nulle, et l’exhalation pulmonaireconsidérablement diminuée, etc.

L’atonie glaireuse est des plus fréquentes chez les sujets cacochymesque les infirmités ont vieillis avant le tems ; aussi doit-on admettrece genre d’altération dans la plupart des maladies chroniques. Lesindividus blêmes, bouffis, empâtés, ont les membranes muqueuses dans unétat de débilité évidente ; les mucosités abondantes qu’ils évacuent,qu’ils vomissent, qu’ils mouchent, et qui transudent pour ainsi dire dutissu muqueux, prouvent assez la débilité de ce système. Les alimensqu’ils prennent, noyés dans une mucosité glaireuse surabondante, sontmal digérés, donnent lieu à un chyle imparfait qui accroît encore lasource du mal ; l’air, qui n’arrive dans les radicules pulmonaires qu’àtravers des parois tapissées d’une couche visqueuse, ne produit qu’unehématôse (formation de sang) vicieuse. Le sang veineux s’en retourne ducœur sans avoir acquis toutes les qualités artérielles qu’il venait ypuiser. On comprend combien les fonctions vitales doivent languir chezles individus accablés de cet excès de glaires, les fluidesréparateurs, n’acquérant pas les qualités nécessaires, laissentl’organisme dans un état permanent d’imperfection qui peut avoir lessuites les plus funestes, si l’art ou la nature ne viennent promptementà son secours, en procurant l’évacuation de cette humeur malfaisante,et en rendant aux membranes la tonicité qui leur est nécessaire pours’en débarrasser elles-mêmes.

_________________________

CHAPITRE II.

Symptômes quiindiquent la présence des Glaires.

Beaucoup de personnes demandent sans cesse à quoi elles peuventreconnaître si elles ont des glaires. Rien n’est, ce me semble, plusfacile à déterminer. Est-ce que l’expectoration abondante de matièresaqueuses, claires et filtrantes, ne prouve pas suffisamment la présencedes glaires ? D’ailleurs, la sécheresse et l’aridité de la peau, lesfréquentes éructations, la pâleur des lèvres, l’enrouement,l’oppression, les hoquets, la sputation de matières visqueuses, lesborborismes qui occasionnent des soulèvemens d’estomac, la salivation,la longueur et la difficulté des digestions, presque toujours suiviesd’un sentiment de pesanteur à la région cordiale, les douleursarticulaires, les pertes blanches chez les femmes, tous ces symptômesne démontrent-ils pas l’existence des glaires ?

Chaque homme apporte en lui-même des moyens de conservation que lanature lui a donnés, et des agens de destruction dont la présence n’estque trop bien décelée lorsqu’une maladie se développe. Des individus enapparence forts, doués d’un tempérament robuste, sont souvent lespremiers qui succombent. Ne voit-on pas tous les jours des sujets dontla constitution se modifie tout à coup, et qui, secs et bilieux,semblaient devoir n’être jamais atteints d’affections humorales,expectorer, dans des tems humides, une abondante quantité de glaires,qui s’engendrent et s’accumulent, surtout pendant la nuit d’une manièreeffrayante sur les surfaces bronchiques et trachéales, et déterminentde violens et pénibles efforts de toux, la rupture des vaisseaux dupoumon, des suffocations imminentes, principalement chez les sujetscacochymes et gras qui ressentent des affaiblissemens de l’estomac,l’apoplexie séreuse, devenue aujourd’hui si commune, la phthisietuberculeuse, etc. ?

________________________

CHAPITRE III.

Des causes quiproduisent les Glaires.

Deux ordres de causes concourent à la production et au développementdes glaires, les unes sont internes et les autres externes ; mais commeles agens extérieurs combinent leur action avec les causes intérieures,il serait difficile de les distinguer. Je vais énumérer seulementcelles qui agissent le plus immédiatement sur nous.

Plusieurs de ces causes, intérieures ou extérieures, peuvent favoriser,d’une manière extraordinaire et souvent inexplicable, la production desglaires. Nous avons déjà dit que leur sécrétion était subordonnée à unchangement dans le mode d’action des membranes muqueuses. Toujourselles sont le résultat de la langueur des fonctions de la peau, dontles sécrétions, à cause de l’étroite sympathie qui lie son action àcelle des membranes muqueuses, sont en raison inverse de l’action deces membranes. Sous ce rapport, toutes les circonstances débilitantespeuvent être considérées comme des causes prédisposantes des glaires ;ainsi elles sont en quelque sorte l’apanage de la première enfance etde l’extrême vieillesse. Les femmes y sont plus sujettes que les hommes; les individus d’un tempérament lymphatique y sont spécialementexposés. Elles se manifestent fréquemment chez les sujets faibles oudébilités par des excès. L’usage exclusif des substances aqueuses,mucilagineuses, des farineux, des huiles et des corps gras ; celui desjeunes plantes, des semences et des fruits non mûrs, des viandesblanches et glutineuses, de celle des jeunes animaux, y déposentsingulièrement ; il en est de même d’une alimentation trop abondante ;les températures et les contrées froides et humides, les saisonspluvieuses, les pays marécageux, les habitations obscures et peuaérées, favorisent aussi leur formation. Le sommeil prolongé dans unlieu où l’air n’est pas renouvelé contribue également à les produire.Le chagrin, la tristesse et les autres affections pénibles de l’ame, enrefoulant les forces de la périphérie au centre, ne sont pas moinspropres à y disposer ; mais la vie sédentaire, l’oisiveté, la mollesseet le défaut d’exercice en sont les causes les plus puissantes (2).

Plus les organes qui s’obstruent dans ces répercussions d’humeurs sontessentiels à la vie, plus les fonctions vitales sont profondémentlésées. La disposition au dessèchement de [l]a peau augmente de toutesparts, les sécrétions ordinaires se suppriment peu à peu, une faiblessetotale paralyse même les facultés intellectuelles ; le malade devientsoucieux, rêveur et taciturne ; mais si, après avoir été transportés dela surface à l’intérieur, la matière, devenue étrangère, ne peuttrouver une issue quelconque, il survient des accidens aussi variés quedifficiles à prévenir. Je dois observer que dans les cas semblables,lorsqu’il y a refoulement à l’intérieur, il est très-rare qu’il y aitsimultanément écoulement de glaires, soit par les poumons et l’estomac,soit par les voies intestinales.

Mais les glaires prennent souvent une route toute contraire, en sorteque deux effets inverses produisent le même résultat. Il n’est pasrare, surtout dans les pays humides et froids, de voir des individusdont les fonctions intérieures s’exécutent très-mal, avoir l’apparencede la meilleure santé et être dans un état complet d’obésité. Chezceux-là toute la matière, abandonnant les membranes intérieures qui nesont plus suffisamment humectées, se porte à la peau, en découle pourainsi dire comme un rosée, obstrue tous les réseaux cutanés, etdétermine des affections dartreuses bien opiniâtres, qu’on ne parvientà modérer que par des écoulemens méthodiques et régularisés, enconservant aux viscères qui dépérissent l’humidité qui leur estnécessaire. Il est superflu de dire que plus ces transports d’humeurssont subits et inattendus, plus le danger qui les accompagne estimminent et grave.

Si les affections vives et subites de l’ame peuvent, en agitant tropfortement les humeurs qui entrent dans notre organisation, déterminerdes accidens subits, les chagrins concentrés, une habitude de tristessequi tient le cœur et les principaux vaisseaux dans une constrictionpresque continuelle, occasionnent la dépravation des fluides, desaltérations locales, des engorgemens squirreux qu’on ne peut souventapprécier et reconnaître que lorsqu’ils sont au-dessus des ressourcesde l’art. Enfin tous les moyens de la médecine deviennent superfluslorsqu’aux causes que je viens d’énumérer il faut en ajouter d’autresqui résultent d’excès dans les plaisirs, d’habitudes funestes, etc.

_________________

CHAPITRE IV.

Erreur desmédecins sur l’origine de la plupart des maladies,
et sur le traitement et le
régime qu’il convient de leuropposer
pour
lesprévenir ou les guérir.

C’est un bien grand scandale pour ceux qui sont familiers avecl’histoire de la médecine que cette divergence d’opinions, que cetteversatilité presque continuelle dans les théories médicales.

Peut-on sans frémir d’effroi lire les éternelles invectives que se sontadressées de tous les tems les médecins qui n’appartiennent pas auxmêmes écoles ou qui ne professent pas les mêmes opinions ? Ils sedisent tous héritiers des doctrines hippocratiques ; ils en appellentsans cesse à l’observation des faits ; mais ces faits-là, maisl’observation elle-même, tout utiles qu’ils pourraient être, demeurentsans aucune valeur aux yeux de l’homme judicieux qui s’aperçoit quechacun observe ce qu’il veut observer, et ne voit que ce qu’il veutbien voir. Chacun court après une chimère et la réalise à son gré. Quede systèmes, depuis long-tems enfouis dans l’oubli, n’ont pas désolé lemonde ! De nos jours nous avons vu les restes d’une médecine active quimoissonnait les malades par milliers, en les gorgeant de substancesnuisibles, ou tout au moins inutiles. Ces polypharmaques furentremplacés par les partisans d’une doctrine qui rangeait toutes lesmaladies sans exception en deux classes, et dont le traitementconsistait à affaiblir ou à fortifier. Ceux-ci furent suivis descréateurs de la médecine expec[t]ante, plus économes de médicamens ;ils se bornaient dans tous les cas à ne donner que des délayans et àlaisser la maladie aller son train, jusqu’à ce que le malade fût mortou guéri ; ils ne tuaient pas, il est vrai, mais ils laissaient mourir.

Comme il sera toujours d’usage parmi les hommes de couvrir les plusgrandes fautes d’un beau nom, on appela ce genre detraitement, lamédecine du symptôme, c’est-à-dire de ceux qui, sans tenircompte du passé ni sans prévoir l’avenir, vont au jour le jour.

Que penser de ceux qui faisaient, disaient-ils, la médecine palliative? qui allaient calmant bien ou mal les accidens avec de l’opium, sansétudier la cause des maladies, ou qui employaient des moyensinsuffisans sans énergie, qu’ils désignaient sous [l]a dénominationinintelligible d’altérans?... Y a-t-il rien de plus extravagant que les divagations, lespratiques nuisibles, les idées fausses qu’on s’était forgées surl’effet des prétendus incisifs,des atténuans,des apéritifs,des discussifs,des incrassans,etc. ; rare modèle de confusion, d’ignorance et d’obscurité.

Enfin maintenant c’est bien pire encore ; nous n’avons plus à faire auxmédecins superstitieux et grossiers qui avaient une foi vive auxremèdes, ni aux Browniens,qui ne distinguaient que deux sortes de maladies, ni aux expectans, quise contentaient de regarder sans agir. On prétend qu’il n’y a qu’unecause unique, et que, par conséquent il ne doit y avoir qu’une seulemanière de guérir, et malheureusement pour les infortunés malades,c’est dans le sang que la plupart des modernes voient [l]a cause detous nos maux ; c’est le sang qu’il faut, selon eux, évacuer, qu’ilfaut régénérer. Tout ce que la raison, l’expérience, la philosophiemédicale nous a appris, est perdu pour eux ; ils ont renoncé à ceprécieux héritage. Quel déplorable aveuglement ! Ce système dévastateurpassera comme tous les autres ont passé, mais nous aurons long-tems àdeplorer les ravages qu’il aura produits.

Celui qui aura acquis des notions exactes et positives sur les causeset l’origine de nos maladies, appréciera facilement ces panacéesuniverselles qu’un aveugle et cupide empirisme offre chaque jour à lacrédulité publique. Mais si les partisans exclusifs de la médecinehumorale sont tombés autrefois dans des excès dont le ridicule a faitjustice, du moins étaient-ils dans le chemin de la vérité ; car on nesaurait, sans mentir à l’évidence, se refuser à reconnaître que laplupart de nos maladies tiennent à l’altération des humeurs qu’il fautmodifier par le régime ou expulser par des médicamens.

Etranger à tout système, j’ai employé ma vie à la recherche de lavérité. Une foule d’expériences m’ont prouvé qu’il n’y a point deméthode exclusive, et qu’il serait infiniment plus utile pour leperfectionnement de la médecine et l’avantage des malades, qu’ons’attachât à étudier chaque maladie dans cet esprit, et qu’un médecin yconsacrât spécialement son tems et son intelligence. C’est parce quej’ai été pénétré de bonne heure de cette nécessité que je me suis livréexclusivement à l’étude des maladies glaireuses, et que j’ai pu, jel’espère, donner des conseils utiles à ceux qui en sont affectés.

_____________________

CHAPITRE V.

Du traitement desGlaires par l’Elixir tonique anti-glaireux.

Ceux qui ont avancé que les glaires n’ont, par leur nature, aucunequalité nuisible, sont tombés dans une grande erreur, car l’expériencejournalière démontre qu’il y a, au contraire, très-peu de maladies quine soient compliquées par cette humeur qui s’engendre en nous de millemanières, comme je crois l’avoir suffisamment démontré.

Il n’y a rien de plus bizarre, de plus déraisonnable que la série desmoyens qui ont été proposés pour combattre les glaires ; on eût dit queceux qui les avaient conseillés prenaient à tâche de faire le contrairede ce que la nature, qu’il suffit d’aider, réclame dans ces cas-là.

A l’époque où l’administration des violens drastiques était considéréecomme le remède par excellence contre toutes les maladies, on apréconisé avec enthousiasme la résine de jalap, la coloquinte seule ouunie aux acides, et selon l’usage, on en a raconté des curesmerveilleuses.

D’autres ne réfléchissant pas que les glaires ne sont pas seulementdans l’estomac, mais dans toutes les cavités, dans toutes les partiesde nous-mêmes, partout où il y a des membranes muqueuses, ont proposéles vomitifs comme des spécifiques (3). Il en est qui, supposant lesglaires dans les poumons, voulaient qu’on leur opposât des vapeursaromatisées, l’acide Bonzoïque, les préparations de scille, le macis,la myrrhe le cachou, la muscade, enfin tout ce que la pharmacierenferme de plus excitant, et, par conséquent, de plus incendiaire.

Que dirai-je de ceux qui ont vanté l’emploi des moyens mécaniques, pourfaciliter l’expulsion des glaires de la gorge et de l’estomac ? Ontrouve dans l’ouvrage de Domergue et dans l’Encyclopédie, l’histoire deplusieurs personnes qui se sont introduit dans la gorge, et on faitpénétrer jusque dans l’estomac, de longues plumes de paon pour fairedétacher de l’arrière-bouche, de l’œsophage et du ventricule, desphlegmes épaissies. C’est bien mal connaître les procédés de la natureque d’user de semblables manœuvres, quand, au lieu d’intervertir samarche, on devrait, au contraire, s’attacher à l’imiter ; car lesmédecins peuvent-ils ignorer qu’il y a deux mouvemens distincts dans letrajet que suivent les glaires pour parvenir à l’extérieur du corps ?Celui des glaires intestinales qui a lieu de haut en bas depuisl’œsophage jusqu’à l’anus, et celui des voies aériennes qui a lieu debas en haut depuis les radicules bronchiques jusqu’à la bouche ou auxnarines.

Il faut l’avouer de bonne foi et sans subtilité, il n’y a qu’un seulmoyen d’évacuer l’humeur glaireuse, ou, sous d’autres termes, dedétruire toutes les maladies qu’elle occasione ; ce sont les laxatifstoniques. Honneur aux médecins philosophes qui, pour la première fois,faisant abnégation de tout intérêt personnel et de tout amour-propre,mirent cette doctrine en évidence à la fin du siècle dernier ; honneur,à vous, surtout, Corvisart et Barthez, qui, pendant votre illustrecarrière, fûtes l’effroi du mensonge et du charlatanisme médical. –C’est vous qui écrasâtes du poids de votre imposante autorité, lespetites vues de ces hommes qui ne savent rien prévoir ni rien éviter ;c’est vous que je m’honore d’avoir eus pour guides, c’est vous quim’apprîtes à discerner la vérité des fausses lueurs des théories quiégarent. Vous achevâtes de rendre évident et palpable ce que l’immortelBordeu n’avait pu qu’esquisser. Vous prouvâtes qu’il existait dans lecorps de l’homme une humeur glaireuse, essentiellement nuisible,productrice de presque toutes nos maladies passives, qu’il ne fallaitpas confondre avec les mucosités utiles, avec cette rosée lymphatique,qui humecte et lubrifie nos cavités et nos muscles, afin d’en rendreles mouvemens faciles et prompts.

C’est à vous que l’on doit l’heureuse idée d’avoir associé les toniquesbalsamiques aux minoratifs doux. Combien de malades périssaientsuffoqués avant l’emploi de cette salutaire méthode, que des hommesignorans ou intéressés voudraient vainement proscrire aujourd’hui !Mais le public est trop bien éclairé sur ses véritables intérêts pourl’abandonner. Il n’est personne qui ne sente bien que la sourcepalpable de nos maladies se trouve dans les humeurs viciées qu’il fautexpulser, comme on chasse un ennemi auquel on aurait tort de donnerasile, comme un serpent qu’il ne faut point réchauffer dans son sein.

Les théories erronées que je m’efforce de détruire par l’expérience etle témoignage de tout ce qu’il y a eu de plus célèbre en médecine dansles tems modernes, ne pourraient supporter la comparaison d’un procédésimple, facile à concevoir, et dont le résultat est la santé de ceuxqui en font usage.

A quoi bon, en effet, cet appareil formidable dressé contre une humeurqui prend si facilement son cours, lorsque pour l’expulser on se sertdu seul moyen qui convienne ? Pourquoi cette quantité de droguesdisparates ? Pourquoi déployer sans cesse la toute-puissance des agenspharmaceutiques qui ne sont propres qu’à altérer les liqueurs et àfaire perdre aux solides le ton qu’on ne saurait trop leur conserver ?

Si, au lieu de répéter sans cesse routinièrement que les purgatifsagissent par indigestion, on mettait un peu dans la confidence de leuraction les malades que leurs infirmités obligent d’en faire usage, neserait-ce pas plus utile que de divaguer sans cesse ? Et il n’y auraiten cela rien que de très-raisonnable, car ceux-là qui ont fait un grandusage des purgatifs, sont plus que d’autres en état d’en apprécier leseffets.

On peut comparer aux alimens dont l’homme se nourrit, les laxatifs dela classe de l’Elixir tonique, avec cette seule différence qu’ils nesubstantent pas, mais qu’ils évacuent au contraire. Ils subissent uneffet identique, pendant leur séjour dans l’estomac et dans lesintestins. Après avoir été digérés, ils sont assimilés à toutel’économie, parcourent tout l’appareil circulatoire, le cœur, lespoumons, etc., pénètrent toutes les parties de notre être ; ils enévacuent la corruption et les parties hétérogènes ; ils exaltent toutesles fonctions bien loin de les diminuer, comme le croit le vulgaire desmédecins ; enfin après avoir pénétré à travers les émonctoires, laprincipale évacuation, la crise a lieu par le ventre ; mais on auraitgrand tort de croire que les purgatifs n’agissent que sur les intestinsseulement. Je le demande, comment ferait-on dans les maladies ducerveau, de la poitrine, du foie, etc., où l’on fait un si salutaireusage des purgatifs, si ce moyen n’était que local et borné ? Ilfaudrait être parfaitement étranger à toutes les lois de l’économieanimale, pour ne pas demeurer convaincu que depuis le morceau de painque l’homme introduit dans son corps pour prolonger sa vie, jusqu’auremède le moins actif en apparence qu’il prend pour rétablir sa santé,tout est soumis au même mouvement. Voilà le meilleur raisonnement qu’onpuisse faire, je crois, pour prouver l’excellence des laxatifs et leurprééminence, dans tous les cas où il devient nécessaire d’expulser unematière nuisible et corrompue dont la présence doit occasionner lesplus grands désordres ; et certes je n’en connais pas de plusdangereuse que les glaires qui se métamorphosent à l’infini.

Ceux qui ont observé le poumon sous le rapport pathologique, a dit lecélèbre docteur Alibert, médecin du Roi, ont eu fréquemment à combattrecette accumulation de matière glaireuse, qui se forme soit à la surfacepropre de cet organe, soit dans l’intérieur des bronches, et à la suitede laquelle il survient souvent des toux et des catarrhes chroniquestrès-opiniâtres. On doit d’autant plus solliciter les selles dans cessortes d’affections qu’il est constant, d’après l’observation desphysiologistes, que l’action, augmentée d’un système, détournehabituellement les divers points d’irritation qui pourraient existerdans les autres. On voit souvent des personnes atteintes d’unedifficulté extrême de respirer, se trouver infiniment mieux dès qu’onleur a administré un minoratif.

Les affections glaireuses, qu’on n’a point encore étudiées sous tousleurs vrais points de vue, tiennent en grande partie à un défaut decontractilité vitale dans les viscères qui concourent au travaildigestif, et des glandes lymphatiques qui coopèrent à la nutrition. Cedéfaut de contractilité se reconnaît bien manifestement à l’étatd’intumescence qui survient dans tout le système glanduleux. Toute lascène morbifique se passe, en quelque sorte, dans les membranesmuqueuses. Tel a été l’avis de Rudolphi, de Grimaud, de Baillou, deBordeu et des plus sages praticiens de notre art, qui tous ont reconnuet apprécié parfaitement cette correspondance que les entraillesentretiennent non-seulement avec la tête, mais avec toutes les partiesdu corps, ce qui rend raison des bons effets que produit ledévoiement dans certaines maladies, puisque la nature elle-même suitsouvent ce procédé pour remédier à des migraines, à des douleurspleurétiques ; de là le danger des constipations opiniâtres, dont lesinconvéniens s’étendent à tous les autres systèmes de l’économieanimale.

Quel est le médecin, dit encore le spirituel auteur du Traité des maladies de la peau,qui n’ait observé les effets avantageux d’un traitement laxatif dansles constipations rebelles qui suivent les couches, et combien ilimporte de réveiller les fonctions des membranes muqueuses du conduitdigestif ? Rien dans ce cas n’est plus favorable que des selles quis’exécutent sans efforts et sans épreintes. On a vu des fièvrespuerpérales, gastriques, être en quelque sorte coupées, à leur début,par des boissons légèrement purgatives.

J’appuierai ma théorie d’une grande série de faits irrécusables ; maisavant tout, je dois faire ici, sur l’Elixir tonique, ma profession defoi sincère et entière.

Ce médicament, tout précieux qu’il est, n’est point une panacéeuniverselle, un remède à tous [l]es maux. C’est avec raison que lepublic, si souvent trompé par les empiriques et les charlatans,témoigne une juste défiance contre les médicamens qu’on lui présentecomme propres à guérir un grand nombre de maladies. Quoi de plusabsurde qu’une pareille promesse qu’on ne pourrait réaliser ? Il n’enest pas ainsi de l’Elixir tonique ; en favorisant l’expulsion desglaires, il guérit en effet plusieurs affections qui reconnaissent pourcause des épanchemens glaireux sur différens points du corps, comme ons’en convaincra par la lecture du chapitre suivant ; mais on s’enformerait une bien fausse idée, si on le comparait aux purgatifsordinaires et surtout à ce remède violemment drastique qui a eu pendantquelques années une funeste célébrité, et dont le vulgaire mesurait lemérite par le nombre excessif d’évacuations qu’il produisait.

Le panchymagogue, dont je suis loin de faire un secret, est uneheureuse combinaison de végétaux aromatiques et amers, dissous dans unvéhicule sucré, légèrement spiritueux, qui, convenablement administré,a opéré, dans les mains des célèbres praticiens dont je viens deparler, les cures les plus extraordinaires dans les cas désespérés.

C’est en adoptant sans restriction leur méthode, que je suis parvenu àattaquer l’humeur glaireuse jusque dans ses derniers retranchemens, àséparer ses molécules, à la rendre assez fluide pour qu’elle pût êtreévacuée, partie par les selles, partie par la transpiration insensible.

Déjà un très-grand nombre de médecins de la capitale, des départemenset de l’étranger, ont adopté dans leur pratique l’usage de l’Elixirtonique anti-glaireux, des bons effets duquel ils se louent dans uneinfinité de cas. C’est aussi une véritable satisfaction pour moi depouvoir dire ici que je reçois, chaque jour, des éloges d’autant plusflatteurs, qu’ils sont le résultat d’une conviction motivée etd’observations judicieuses faites dans l’intérêt de l’art et del’humanité (4).

Manière de se servir de l’Elixirtonique anti-glaireux.

Pour bien administrer un laxatif, il faut choisir le tems où on a lanature pour soi ; car un remède quelconque ne doit être que l’aiguillondes forces vitales. Il est par conséquent très-sage de s’en abstenirdans la période des redoublemens et des exacerbations de la maladie,parce que les mouvemens de contractilité et de tonicité s’exécutentalors avec trop d’agitation et de tumulte : telles sont les fluxions depoitrine, les inflammations du ventre, les fièvres continues. Cependantil est des cas où la nature balance, et se trouve pour ainsi dire ensuspension. Souvent alors un laxatif suffit pour déterminer le coursdes humeurs par les voies les plus convenables (5) ; c’est ce que j’aiobservé une infinité de fois pour les complications glaireuses, commeje le démontrerai par les observations qui seront placées à la fin decette brochure.

Quoique cet Elixir soit essentiellement tonique, qu’il ranime leprincipe vital, qu’il donne du ton aux fibres, il n’en est pas moinscalmant, et rien n’est plus doux que son effet. On peut l’administrerdans la plus tendre enfance comme dans la vieillesse il fond, ildissout les humeurs et leur donne issue sans aucune secousse.

Pour s’en servir avec efficacité, il faut s’abstenir, pendant qu’on enfait usage, de légumes, de fruits, et de crudités. Si l’on habite unpays froid et humide il faut se tenir chaudement habillé, faire del’exercice en plein air.

La quantité qu’on doit en prendre est proportionnée à l’âge, au sexe età la gravité des accidens ; mais il est bien, pour dissiper l’amertumeque quelques personnes ressentent à la gorge après l’avoir bu, deprendre une ou deux cuillerées d’eau sucrée.

Les enfans au dessus de douze ans, qui digèrent mal, dont l’estomac etles intestins sont toujours surchargés de mucosités glaireuses, devronten prendre, le matin à jeun, une cuillerée à bouche, pure ou étenduedans une égale quantité d’eau sucrée.

Les enfans pâles, blafards, dont le ventre est gros, qui ont desglandes et une disposition marquée au scrophule, doivent en prendredeux cuillerées à bouche à une heure d’intervalle l’une de l’autre,jusqu’à ce qu’ils aient été à la garde-robe ; car on ne saurait tropsouvent débarrasser leurs intestins des glaires qui s’y accumulent, etqui finissent par engorger les glandes du mésentère, leur donner desvers, le carreau, etc.

Les jeunes filles dont la menstruation s’établit difficilementprendront l’Elixir étendu dans de l’eau rouillée (on la fait en mettanthuit à dix clous dans une pinte d’eau, où ils séjournent vingt-quatreheures). Les unes et les autres en prendront d’une à trois cuilleréesjusqu’à ce qu’il survienne une évacuation. Les sujets qui éprouventquelques-uns des symptômes qui ont été décrits dans les chapitresprécédens, tels que l’oppression, une toux grasse, du dégoût pour lesalimens, des douleurs de ventre, des étourdissemens presque toujoursprécurseurs de l’apoplexie séreuse, etc., doivent sans hésiter, fairele traitement anti-glaireux complet, qui consiste à prendre de deux àcinq cuillerées à bouche le matin à jeun, jusqu’à ce qu’il surviennequelques selles ; une cuillerée à café demi-heure avant le repas, etune autre cuillerée à café le soir au moment du sommeil, afind’entretenir le ventre constamment libre, et cela autant que la causesubsistera, jusqu’à ce que tous les accidens soient dissipés enlaissant seulement chaque semaine un jour de repos.

Il est très-rare qu’on ne soit pas promptement soulagé. Peu depersonnes ont été obligés de prendre, pendant plus de quinze joursconsécutifs, l’Elixir tonique, et des maladies opiniâtres et réputéesincurables ont été guéries radicalement en deux ou trois mois de sonusage.

Au moment où l’on éprouve le besoin d’évacuer, il faut prendre trois ouquatre tasses de thé léger, de petit lait, de bouillon coupé, ousimplement de l’eau sucrée ; il suffit que ces boissons soient tièdes.

On peut manger une heure après la dernière évacuation et se livrer mêmeà ses occupations, avantages que ne présente aucun autre laxatif ; carils obligent tous à garder la chambre.

N. B.Si l’on vomissait la première cuillerée, ce qui arrive quelquefois auxenfans ou aux personnes qui n’ont pas l’habitude des médicamens, ilfaudrait en reprendre une autre immédiatement, se tenir couché la têtehaute et ne rien boire après : au moyen de ces précautions on ne vomitplus.


______________________

CHAPITRE VI.

Enumeration desmaladies occasionnées par les glaires.

Je croirais tomber dans une étrange erreur si, à l’imitation duvulgaire des médecins, je voulais m’amuser à chercher comme eux desdénominations nouvelles des maladies, faire des nomenclaturesbrillantes, et donnant un siége différent à chaque maladie, luireconnaître des causes diverses.

Je mentirais à ma propre conscience si j’agissais ainsi. Les causes desmaladies sont bien moins nombreuses qu’on ne le pense ; car on pourraitréduire à trois chefs l’immense catégorie des causes prochaines,immédiates, occasionnelles, efficientes, éloignées, etc., que lesmédecins ont inventées comme à plaisir. On ne peut se dissimuler queles maladies sont généralement occasionnées, 1° par l’altération deshumeurs dégénérées (c’est le plus grand nombre) ; 2° par l’altérationdu sang (celles-ci pourraient, jusqu’à un certain point, êtreconsidérées comme consécutives des premières) ; 3° par l’altération desnerfs : ce n’est donc pas la maladie qui a pris son siége dans telle outelle partie de nous-même, mais bien une humeur viciée qui s’y estplacée, et qui a produit la maladie. Une affection des poumons va nousservir d’exemple.

De l’Asthme humide.

Dans l’état naturel les poumons exécutent librement leur fonctions ;l’acte respiratoire, le plus essentiel de tous, n’est nullement troublé; mais si, au lieu de cet état naturel, les membranes de l’organeaérien suintent une plus grande quantité de lymphe qu’il n’en rentredans la circulation ou que l’expiration pulmonaire n’en doit consommer,qu’arrivera-t-il ? Il se fera un épanchement dans le tissu même del’organe, l’accumulation glaireuse gênera l’exécution des fonctions. Latrachée-artère remplie de mucosités fait entendre un gargouillement, unsifflement bien évident ; le râle est causé par l’abondance desmucosités dans les voies aériennes et par leur plénitude ; aussiremarque-t-on que le défaut d’expectoration précède toujours ce gravephènomène. Souvent, et ceci est de la plus haute importance, lesglaires prennent une couleur verte poracée qui a fait commettrebeaucoup d’erreurs, et annoncer qu’il y avait suppuration des poumons,tandis qu’il n’existait qu’un simple catarrhe glaireux, car il fautêtre bien exercé pour distinguer à priori sil’expectoration est purulente ou muqueuse.

Quoi qu’il en soit, que l’asthme soit occasionné par la présence desglaires, ce qui arrive le plus ordinairement, ou bien qu’il donnenaissance à cette humeur, il n’en est pas moins vrai, qu’il faut luidonner issue par des purgatifs toniques ; il n’en est pas de plussalutaire que l’Elixir anti-glaireux à la dose de 2 à  3cuillerées à bouche (selon la force et le tempérament des individus,prises à demi-heure d’intervalle, et deux fois par semaine jusqu’àl’entière disparition des crachats (6).

Rhume et Fluxioncatarrhale de poitrine.

Toutes les altérations de poitrine auxquelles on a donné les noms defausses pleurésies, de pneumonies bilieuses et humorales, etc., qui nesont point accompagnées de crachemens de sang et de symptômesinflammatoires, reconnaissent pour unique cause le dépôt de matièresmuqueuses et glaireuses sur les membranes de l’organe. Plus la gêne etl’oppression sont fortes, plus il devient nécessaire de donner cours àla matière épanchée, après avoir toutefois administré au malade 24grains d’ipécacuanha, dans le cas où il ressentirait des dispositionsnaturelles à vomir. On donnera 2 à 3 cuillerées à bouche de l’Elixir àune heure d’intervalle ; trois jours de suite, en faisant boire undemi-verre d’orge sucrée après chaque cuillerée, comme il a été ditci-dessus.

Car la plus grande faute qu’on puisse commettre dans ces maladies estde s’amuser à prescrire des calmans qui ne sont propres qu’à rendre lamatière glaireuse stagnante et donner lieu à des vomiques.

Aigreurs del’estomac qu’on appelle aussi soda ou fer chaud.

C’est principalement le matin au réveil que ceux qui sont sujets à lapituite, ressentent le besoin de l’expectorer ; mais comme la matièreglaireuse ne peut sortir en totalité, celle qui reste dans l’estomac,après avoir été ébranlée, l’irrite et cause un agacement considérabledes nerfs. C’est en vain qu’on donne, pour guérir cette indisposition,de la magnésie, des acides, la potion dite de Rivière, toutcela demeure sans effet jusqu’à ce qu’on évacue avec l’anti-glaireux.Cette vérité sera démontrée si l’on a l’attention d’observer lesexcrémens, on y trouvera les matières filantes et recuites, qui ne sontautre chose que les glaires qui se seront détachées de l’estomac et desintestins, par l’effet de l’action tonique de l’Elixir.

Syncopes etpalpitations de cœur.

Combien de fois, pour avoir négligé de rechercher la véritable causedes palpitations de cœur, on a dit qu’il avait des affectionsorganiques, tandis que les glaires seules, accumulées autour de cetorgane, étaient l’unique cause des palpitations et des irrégularitésdans la construction et la dilatation périodique !

On se rappelle qu’un médecin justement célèbre écrivit il y a vingt ansun ouvrage sur les maladies du cœur, à l’imitation de celui de Sénac.Aussitôt la foule des imitateurs ne vit plus dans toutes les maladiesque des affections de cet organe. Il y avait pitié de voir comment ilsfrappaient, dans tous les sens, la poitrine des malades pourreconnaître le degré de la maladie. On ne se figure pas combien cespercussions imprudentes ont causé d’accidens. Que dirai-je donc dessangsues appliquées par centaines sur le dos et sur la poitrine desmalheureuses victimes de ces audacieux novateurs ?

Les glaires seules et les matières visqueuses acides suffisent bienpour dérégler les mouvemens du cœur, sans aller chercher desaltérations qui sont infiniment rares.

On a répété jusqu’à satiété que ces maladies étaient purementspasmodiques et nerveuses. Eh ! mon dieu ! quand cessera-t-on donc deparler d’une manière si contraire à l’exactitude des faits ? Peut-il yavoir des maladies nerveuses sans une cause humorale soit occulte, soitapparente ? et le meilleur moyen de guérir les nerfs, n’est-ce pas enles débarrassant des humeurs âcres et mordicantes qui troublent leuraction ? Je puis le dire de bonne foi, je n’ai vu aucune de cesprétendues maladies de cœur, ou spasmes des poumons, comme on a voulules appeler, résister à l’usage de l’Elixir tonique, parce qu’il estvrai de dire qu’il est peu de malades, qui ne soient grandementsoulagés, et même débarrassées des matières, qui, par leur nature, sontpropres à engendrer tous les maux.

Indigestion desenfans.

Elles sont toutes dues à l’accumulation des glaires dans leur estomacet à la présence des vers dans leurs intestins. A cet âge, on est toutmuqueux, a dit avec raison le docteur Mérat ; les enfans, d’ailleurs,qui mangent sans cesse et dont les digestions s’accumulent, sonttrès-sujets aux indigestions par la grande activité du systèmegastrique, à avoir leur estomac tapissé de glaires ; en sorte que lesalimens ne peuvent pas être pénétrés, imbibés par les sucs gastriques,et que, d’autre part, l’absorption du chyle ne peut avoir lieu. Il enrésulte de l’amaigrissement, le ventre grossit, les glandess’engorgent, et l’on est tout étonné de voir un enfant, né avec toutesles apparences de la santé, devenir à trois ou quatre ans scrophuleuxet périr rachitique ; ce qu’a démontré, jusqu’à l’évidence, le célèbreDaubanton, dans un mémoire sur les indigestions, où il établit qu’ellessont toutes dues à un état d’épaississement et de viscosité des glairesqui séjournent dans l’estomac. Il considère avec raison commespécifiquement résolutifs de cet appareil glaireux les évacuanstoniques.

Est-il nécessaire d’indiquer la cause, le remède, et ne voit-on pas quel’évacuation des glaires est la seule indication à remplir ?

Des versintestinaux et des accidens qu’ils occasionent.

On ne saurait mettre en doute que la présence des vers dans le tubeintestinal peut déterminer les plus grands accidens et compromettrel’existence. Les anciens pensaient que les vers qui ne sont pas chassésdu corps humain par les efforts de la nature ou ceux de l’art,finissent par s’y détruire, soit par leur extrême quantité qui ne leurpermet plus d’y trouver une pâture suffisante, soit par quelquecirconstance particulière.

Cette manière de voir est en opposition directe avec l’évidence, car lecontraire résulte des observations de Rudolphi, et des travaux récensde MM. Laennec et Duméril, professeurs à la faculté de médecine deParis. Plus une hypothèse est absurde, moins il est utile de la réfutersérieusement ; aussi par le même motif, je ne dirai rien de ceux quiont attribué à la corruption la génération des vers.

Ce qu’il y a de positif, c’est que l’existence de ces animaux dans lesintestins de l’homme, communément signalée par l’irrégularité de lafaim, par des nausées, la colique, l’empâtement du ventre, desbourdonnemens d’oreille, une toux sèche, la lividité de la face, desmouvemens convulsifs des membres plus sensibles chez les très-jeunesenfans que chez les adultes, par l’affaiblisement de la vue, ladiarrhée ; comme tous ces symptômes, décrits avec beaucoup de soin parRosen, Beaume, Bréra, Selle et autres praticiens célèbres, sont lesmêmes que ceux qui établissent la présence des glaires dans lesintestins, je suis fondé à croire qu’alternativement cause et effet,cette humeur entretient et aggrave les diverses complicationsvermineuses qui sont variées à l’infini.

On s’est généralement accordé, dans tous les tems, à considérer lesvégétaux amers comme les plus puissans vermifuges ; ils agissentlocalement par le contact immédiat avec l’animal pour lequel ils sontun véritable poison, car les moyens qui seraient appliqués ailleurs quesur les intestins ne sauraient avoir aucun résultat utile. Je ne parlepoint des acides, ni des substances métalliques, que d’imprudensexpérimentateurs ont conseillé de faire prendre aux vermineux. Je nedoute point que les vers ne fussent rapidement détruits ; mais quiest-ce qui ignore le sort qui attendrait les trop confians malades quiauraient pris ces substances corrosives ?

En résumé, étourdir le ver par des moyens qui n’agissent que sur luiseul, et l’expulser ensuite par des laxatifs doux et toniques, telleest la méthode conseillée et mise en pratique par les médecinsconsciencieux et éclairés que j’ai nommés plus haut ; c’est aussi celleque j’ai adoptée et qui m’a toujours réussi.

A cet effet, on donne la veille du jour où on doit faire le traitementà l’individu qui a des raisons de se croire affecté de vers, deuxtasses d’une forte décoction de fougère mâle ; le lendemain matin unlavement de lait, et immédiatement après trois ou quatre cuilleréesd’Elixir selon l’âge et le tempérament ; puis on fait boire autant detasses de décoction de fougère que de cuillerées d’Elixir. Il esttrès-rare que ce traitement ne procure l’expulsion des vers qui sortentenveloppés de tourbillons glaireux qui les entretiennent vivansau-dedans de nous (7).

Coliques.

L’énumération dans laquelle je me suis engagé des maladies que procurel’accumulation des glaires dans le corps humain, m’obligera à quelquesrépétitions inévitables, puisque, la cause étant partout la même, lemoyen d’expulsion devra être le même aussi.

Que d’erreurs, que d’opinions fausses et extravagantes j’aurais àréfuter, depuis le nom de cette maladie, qui est lui-même uneridiculité, jusqu’aux traitemens bizarres qu’on a proposés pour laguérir, si je ne m’étais promis de ne m’arrêter qu’à ce qui estessentiellement utile à ceux pour qui j’écris !

Les coliques ont toutes la même cause, mais la matière qui les produitattaque diversement les entrailles.

Si l’on n’aggrave pas cette maladie par l’usage des huileux, de lathériaque, des frictions de toute nature faites à la surface du ventre,on perd du moins un tems précieux qu’on n’est pas toujours maître deréparer.

Le seul traitement efficace des coliques consiste dans l’évacuation dela matière glaireuse qui les occasione ; ce ne seront ni les bains, nil’opium, ni le mercure fluor donnés à forte dose qui feront disparaîtreles accidens, mais bien, je ne saurais trop le répéter, l’expulsion audehors des matières recuites, qui agacent les intestins et finissentpar donner la dyssenterie et même la lienterie, qui n’est autre choseque le passage des alimens à travers le tube intestinal sans digestion.Dans ce cas, la diarrhée est évidemment causée par la matière glaireusequi tapisse les intestins, laquelle paralyse leur action et intervertitle mouvement péritaltique qui leur est propre.

On est cependant dans l’usage de prescrire des astringens dans cessortes d’affections, quoique depuis plus d’un siècle les médecinsobservateurs réclamaient contre cette absurde pratique qui renferme,comme dit le peuple, le loup dans la bergerie, et prépare les plusdangereuses fièvres putrides.

Les purgatifs doux et toniques conviennent essentiellement, soit dansles coliques, soit dans les diarrhées occasionées par l’action desmatières visqueuses, la pituite et les glaires. L’Elixir tonique, parson amertume et ses principes balsamiques, donne du ton à la fibre ;et, par ses propriétés minoratives et rafraîchissantes, il débarrassetout doucement le canal alimentaire des crudités qui l’obstruent. Ondevra l’administrer par cuillerées à bouche, à la dose de 2 à 3 parjour, jusqu’à parfaite guérison.

N. B.Il est une autre variété de la colique qu’on a appelée venteuse. Ellereconnaît la plénitude humorale pour cause. Il n’est personne qui n’aitobservé sur lui-même que lorsqu’on a mal digéré, on a des rapportsnidoreux, on est fatigué par des flatuosités, on rend des vents parhaut et par bas.


On croit guérir cette maladie avec des remèdes échauffans,dits carminatifs,la camomille, l’anis, etc., on se trompe : pourquoi ne pas saper le maldans son principe, en titillant légèrement les intestins au moyen d’unlaxatif léger, tel que l’Elixir tonique, bien préférable aux sels etaux huiles qu’on donne dans ces cas-là, puisque les flatuositésdépendent de l’encombrement passager des fluides élastiques ou d’unedébilité des intestins ? Il faut ajouter au traitement ci-dessusprescrit contre la simple colique, une tasse de thé de Suisse entrechaque cuillerée d’Elixir.

Des Dartresglaireuses.

Les médecins herpétiques ont fait des distinctions infinies desdartres. Ils en ont reconnu, disent-il, de farineuses, de squammeuses,de vives, de prurigineuses, etc. Combien toutes ces définitionspuériles tomberaient rapidement, si l’on voulait bien se pénétrer quela cause est une, mais que la maladie n’est qu’un résultat, qu’unemanière d’être de cette cause, qui est une humeur âcre, mordicante etglaireuse. C’est cette sérosité qui, voulant, comme la transpirationordinaire, se faire jour à travers la peau, y occasione, selon sondegré d’acrimonie, les divers accidens auxquels on a donné des noms sivariés, si inutiles, puisque le traitement est toujours identique, etque, de l’avis même d’un célèbre docteur, qui a beaucoup écrit sur cesmaladies, il n’y a qu’un seul mode de traitement : les préparationssulfureuses à l’intérieur et la cautérisation locale à l’extérieur,combinées avec les évacuans.

Pour moi, qui agis d’après une expérience qui est sans doute tout autreque celle de ces messieurs ; pour moi, qui ne me laisse point imposerpar le prestige des réputations et de la renommée quand je les croiscontraires à l’évidence, j’affirme qu’on ne guérit jamais des dartreset toutes les maladies quelconques de la peau, si l’on ne s’empressed’évacuer et de rafraîchir le sang par les boissons amères : tous lesmoyens proposés, sans cela, demeureront en défaut, et le malade seratoute sa vie en proie à la plus hideuse comme la plus opiniâtreinfirmité.

Les femmes sont plus particulièrement exposées à avoir sur la peau destaches ou rousseurs, qui sont un signe bien caractéristique del’acrimonie de l’humeur glaireuse et de la mauvaise qualité des fluides.

La purgation, dirigée vers cette cause, dissipe les dartres ou lesdénature ; et comme elle entretient et provoque l’écoulement menstruel,les femmes n’ont pas de meilleur moyen pour conserver à la fois leurfraîcheur et leur santé que de s’en servir jusqu’à ce que la sourceimpure des fluides corrompus soit tarie (8).

On emploie dans ces cas-là l’Elixir comme minoratif, c’est-à-dire à ladose de 3 à 5 cuillerées selon les tempéramens, et l’on en prend mêmeavec avantage une cuillerée le soir en se couchant, et l’on boitimmédiatement après 2 à 3 tasses d’une infusion de fleurs de penséesauvage, ou d’une décoction légère de douce amère.

Du Catarrhe de lavessie

C’est une erreur de croire qu’on doive laisser au corps le soin de sedélivrer lui-même et sans secours de la sérosité glaireuse qui encombreles membranes muqueuses des individus affectés du catarrhe de la vessie; c’est une erreur non moins grande de croire que la présence desgraviers dans la poche urinaire, l’ischurie ou suppression d’urine, lastrangurie ou le besoin continuel d’uriner goutte à goutte ne tient pasà l’engorgement glaireux de tout système des voies urinaires. Jen’écris pas seulement pour combattre des erreurs, mais aussi pourétablir des faits, et il n’en est pas de plus positifs que l’actionnuisible des glaires sur cet organe qu’on peut considérer comme leréservoir de tout le corps. En effet, la vessie par sa position àl’extrémité du tronc où elle est renfermée dans le bassin, par sonvoisinage du rectum, par les différens changemens de volume de lamatrice chez la femme, contenant sans cesse une liqueur qui y déposedes mucosités filtrées de toutes les parties du corps, est exposée plusque tout autre viscère à des engorgemens glaireux, ce que l’ouverturedes cadavres a prouvé des milliers de fois.

Pourquoi donc aller chercher ailleurs la cause d’une des plus fâcheusesmaladies et se livrer à un débordement sans fin d’explicationsinintelligibles sur la manière d’agir d’une cause imaginaire qui n’estqu’un être de raison.

Les matières qui imbibent toutes les parties de la vessie dans cetteaffligeante maladie, toujours corrompues à l’excès, sont âcres,corrosives et brûlantes ; la partie saline agit sur les nerfs, tandisque la portion terreuse forme un dépôt qui sert de noyau à la pierre,ou tout au moins à des concrétions graveleuses dont on aperçoit souventdes fragmens entraînés au dehors par l’urine.

Le spasme produit sur les nerfs du sphincter de la vessie parl’irritation des glaires, y détermine une violente crispation quiobstrue le canal. Qu’arrive-t-il ? l’urine s’accumule dans la vessie,les douleurs deviennent de plus en plus atroces : la fièvre urineuses’empare du malade, et souvent en moins de vingt-quatre heures, il acessé d’exister. Que fait-on ordinairement pour remédier à tant de maux? Par la plus funeste des routines, on perd le tems à donner despotions calmantes. Des potions calmantes ! y a-t-il au monde unepratique plus absurde ? il faut que cette potion, sur laquelle lesroutiniers comptent tant, ait été digérée d’abord dans l’estomac, etqu’elle ait ensuite traversé tous les intestins et les innombrablesvaisseaux qui séparent la vessie de l’estomac ; qu’elle ait enfin subitoutes les phases de la digestion ; qu’elle ait été assimilée comme unmorceau de pain ; que les pieds et les oreilles en aient reçu desmolécules tout aussi bien que la vessie. C’est sur de pareils moyensque l’on compte dans des cas urgens. Quand cessera-t-on donc de traiterles hommes comme s’ils étaient dénués de jugement et de raison ? Descalmans, voilà ce que l’on entend répéter sans cesse par ceux quiignorent ou qui ne veulent pas prendre la peine d’étudier les procédésde la nature ; mais calmer n’est pas guérir : on le leur répète sanscesse. Pourquoi l’évacuation de la matière glaireuse, qui cause tousles maux, n’est-elle pas opérée avant le développement d’une affectionorganique incurable, pendant que le malheureux qui va succomber aencore des forces et de la volonté ? La chose à laquelle on devraitpenser d’abord est celle dont on ne s’occupe que lorsqu’il n’y a plusde ressources.

Je pourrais citer mille exemples de guérisons obtenues en peu de moissur des sujets qui avaient été imprudemment condamnés. Les glairesprennent leur cours par les selles ; la vessie, les reins et lesuretères en sont débarrassés. Il est des malades qui en ont rendu desquantités telles qu’on ne saurait l’imaginer.

La dose d’Elixir dans ce cas varie de 3 à 5 cuillérées et doit êtrecontinuée plusieurs semaines de suite, à 3 jours d’intervalle.

Apoplexie séreuse.

Il n’est pas de maladie plus grave et plus digne de l’attention deshommes que l’apoplexie ; il n’en est pas non plus sur laquelle on aitéchafaudé, comme à plaisir, plus de conjectures et de faux systèmes. Ilest curieux de remonter aux sources, et de voir la peine que lesmédecins de tous les tems se sont donnée pour soutenir leurs idéesfantastiques et distribuer sérieusement à chacune des causes le rôlequ’elle doit jouer dans la production de la maladie, fonder sur cesrêveries un traitement toujours inutile et souvent meurtrier. Tel estl’état déplorable dans lequel jette l’abandon de l’étude des faits,joint à la manie de les expliquer.

Ce qu’il y a de constant dans la maladie qui nous occupe, c’est soncaractère principal, qui est la cessation des fonctions des sens et dumouvement volontaire. Les glaires qui gênent la circulation du cœur ens’accumulant dans le thorax, qui amollissent le cerveau par leurstagnation dans le crâne, sont une des plus fréquentes causesd’apoplexie. La plétore sanguine n’est que secondaire. Quand on ouvreles cadavres des individus qui ont été foudroyés par l’apoplexie, quetrouve-t-on dans la poitrine et dans la cervelle ? Les poumons macéréspar une matière épaisse et gluante qui n’a pu se faire jour àl’extérieur, et la base du crâne inondée par une sérosité tellementâcre, qu’elle a souvent rongé les membranes. De bonne foi, peut-on direque cette matière étrangère y a été transportée en un instant, et quetel individu a été foudroyé ? N’est-il pas plus conforme à la raison età la vérité de dire que cette matière a été accumulée peu-à-peu, etqu’enfin il est venu un moment où obstruant la circulation céphaliqueet pulmonaire, la vie a été interrompue. Qu’on se fasse ensuite uneidée des différens degrés de la maladie, et l’on devinera pourquoi lesmédecins ont été si féconds en dénominations, parce que dans cettemaladie, comme dans toutes les autres, ils négligent le principal pours’attacher à des accessoires ; car il est très indifférent de savoir sile paralysé a perdu en entier le mouvement, si sa figure estcontournée, s’il bave ou s’il ronfle. Il est inutile de recourir auxpotions, d’user de lavemens qui ne baignent pas le quart de l’étenduedes intestins ; il est cruel de pincer, de piquer la peau de toutesmanières, et cela pour réveiller la vie qui s’éteint par la compressionintérieure. Sentir, entendre, juger, c’est jouir de toute la plénitudede ses facultés ; c’est n’être pas obsédé par le plus cruel ennemi, parl’humeur qui abonde dans le cerveau. Renoncez donc à tous cesmisérables moyens. Il n’en est que deux : désemplir un peu lesvaisseaux et évacuer fortement. Ces conseils sont ceux que donnaitHippocrate, il y a plus de deux mille ans, et l’expérience ne les ajamais démentis.

Que l’on considère quels sont les individus affectés d’apoplexie ; cesont ordinairement des personnes grosses et replètes, qui ont le coucourt, la poitrine large, les membres gros, dont la respiration estlaborieuse, qui expectorent les glaires difficilement. J’ai vu uneinfinité de personnes qui avaient de fréquentes attaques, et qui nepouvaient faire le moindre extraordinaire dans leurs repas sansressentir de violens étourdissemens, se trouver à merveille de l’usagede l’Elixir toniqueet éloigner les accidens. Je pourrais citer comme le plus grand élogedes vertus anti-apoplectiques de l’Elixiranti-glaireux, l’usage constant qu’en a fait pendant lesdernières années de sa vie, le célèbre docteur Cabanis, qui étaitdevenu sujet à des apoplexies séreuses qu’on aurait pu appelerpériodiques, tant elles étaient fréquentes. Ceux qui l’ont connu luiont entendu dire très-souvent qu’il attribuait aux bons effets de cemédicament la prolongation de sa carrière.

Dans l’apoplexie, comme dans toutes les maladies où il faut opérer unvide subit dans les voies inférieures, la dose est de 3 à 5 cuillerées; mais ici la rapidité des accidens oblige à rapprocher les doses et àdonner de demi-heure en demi-heure une cuillerée à bouche, jusqu’à ceque le malade évacue, c’est-à-dire, jusqu’à ce qu’il soit sauvé. Onfacilité le traitement, en donnant des lavemens d’eau salée, danslesquels on met 3 cuillerées d’Elixir.

Enfin ceux qui ont le malheur d’être disposés à cette maladie doiventen prendre tous les matins une cuillerée à bouche pour désemplir lesvaisseaux du cerveau. Ce remède, d’un usage si facile, devrait êtrele vade mecum de tous les apoplectiques, la mort aurait alorsmoins de victimes.

Maladies laiteuses.

Les maladies qu’occasionne chez les femmes le lait épanché sontmultipliées à l’infini, et cependant l’on trouve tous les jours desmédecins assez ignorans ou d’assez mauvaise foi pour nier l’existencede ces maladies dégénérées, et exposer aux plus grands dangers lesfemmes auxquelles ils seraient parvenus à [i]nspirer une funestesécurité.

Tout ce qu’il y a eu de célèbre en médecine, tous les médecinsphilosophes, amis de la vérité, n’ont pas craint de dire que le laitépanché, combiné avec les glaires, qui abondent toujours chez lesfemmes, produisait les plus grands ravages : tel était l’avis deSydenham, de Weysse, de Rostain : Fodéré lui-même, quoique partisan desidées opposées, n’a-t-il pas été forcé de convenir que les femmesattaquées de maladies laiteuses exhalent une odeur aigre ; qu’il en estqui rendent par les selles, surtout lorsqu’elles sont constipées, unematière blanchâtre et laiteuse ?

Vers le retour de l’âge, beaucoup de femmes ont des obstructions et desdépôts qu’on doit attribuer à la fluxion laiteuse, favorisée par untempérament humide et glaireux, par la fatigue des grossessessuccessives et par l’état de faiblesse où elles se trouvent à cetteépoque critique de leur vie.

L’apparition des règles à la puberté et leur suppression quand lesfemmes cessent d’être fécondes, n’est point un état contre nature ;bien au contraire, rien n’est plus naturel que cette opération. Sielles éprouvent des accidens, c’est qu’elles ont des maladies dont ilfaut étudier la cause. C’est l’engorgement, la réplétion d’un systèmeconsidérable de vaisseaux qui se vidaient tous les mois, et qui aprèsle retour d’âge sont obstrués par les humeurs qu’il faut évacuerpromptement, si l’on ne veut être exposé aux maladies les plus graves ;mais comme il ne suffit pas, dans ces circonstances, d’évacuer, qu’ilfaut aussi dissiper la cause, il n’est aucun laxatif qui puisseremplacer l’Elixiranti-glaireux, qui, pris constamment pendant plusieursmois à la dose d’une cuillerée le matin à jeun, a produit des effetsmiraculeux.

C’est en imitant artificiellement, par un écoulement humoral dematières glaireuses, l’écoulement menstruel, qu’on délivrera les femmesde tous les maux dont elles sont menacées, des douleurs rhumatismales,des dartres, des ulcères de la matrice, des hémorroïdes, etc., etc, etnon point en achevant de les exténuer par des sangsues et des saignéesqui les jettent dans une précoce caducité.

De la Goutte et duRhumatisme.

Deux circonstances principales donnent naissance à une production plusabondante de glaires ; la première, encore fort peu connue, estl’atonie des membranes muqueuses, ou des organes qui fournissent desliquides composant les mucosités. L’autre, très-fréquente et beaucoupobservée, est l’irritation inflammatoire des parties ; cette dernièreproduit des affections connues sous le nom générique de Rhumatisme, deFraîcheur, de Goutte, de Douleurs, etc.

Les praticiens qui se sont occupés de cette maladie ont remarqué qu’unedes complications les plus fréquentes du rhumatisme était celle de lafièvre bilieuse dont le foyer existe dans les premières voies, et qu’onne parvient jamais à bien guérir, a dit Bianchi, qu’en donnant issue àla matière qui entretient à la fois la fièvre et la douleur.

Les douleurs goutteuses et rhumatismales sont ou fixes ou vagues etmobiles ; quelquefois avec rougeur et gonflement, et souvent sans aucunsigne extérieur.

Elles sont plus vives en certaines contrées que dans d’autres, plusactives en hiver qu’en été, et se modifient à l’infini selon lesclimats et les tempéramens des individus.

Les médecins n’ont pas traité ces maladies autrement que les autres ;ils les ont caractérisées par signes extérieurs,et ils se sont amusés à créer des noms à l’infini, selon que le malavait tel ou tel aspect, et qu’il était situé dans un lieu ou dans unautre : c’est le lumbago,la podagre,la gonagre,la chiragre,la mentagre,la sciatique,le torticolis.Il semble qu’ils ont pris plaisir à mettre du trouble et de laconfusion dans l’esprit des malades. La cause est une, qu’importe donctoutes ces subtiles distinctions ?

Toutes les fois que la sérosité glaireuse ne s’est pas fixée sur unepartie, la douleur est ambulante ; elle passe instantanément d’unmembre à un autre. A cette époque la guérison est facile à obtenir,parce qu’on peut fondre ou évacuer l’humeur morbifique.

La douleur est fixe et continue lorsque la fluxion est établie dansl’épaisseur des muscles, et elle y demeure jusqu’à ce que l’humeurglaireuse ait été absorbée ou qu’on l’ait évacuée. Rien n’est plusnuisible aux malades que les cataplasmes, que les baumes opodeldoc deSanchez, et autres, qu’on conseille en pareil cas. Ce que je puisaffirmer avec sincérité, c’est que j’ai vu peu d’accès de goutterésister au traitement suivant :

1° Abstinence totale d’alimens indigestes, de vin et de liqueursspiritueuses.

2° Application de dix sangsues sur chaque articulation douloureuse,soit qu’il y ait ou non un dépôt de matière crayeuse ; etréapplications de sangsues, à mesure que l’agent morbifique setransporte sur une autre articulation.

3° Evacuation avec l’Elixir anti-glaireux, à la dose de 3 cuilleréestous les deux jours, et dans le jour intermédiaire, lavement d’eau deson, dans lequel on met 3 cuillerées de l’Elixir.

Je pourrais citer, à l’appui de mon assertion, une foule de témoignageshonorables, et nommer un très-grand nombre de personnes qui n’ont pasété seulement guéries des accès, mais dont plusieurs n’ont plusressenti depuis aucune attaque de goutte.

Plus la fluxion est âcre, plus le danger est grand et plus les accidenssont graves, si l’on ne s’empresse de donner cours à la sérosité. Lesindividus dont la poitrine est grasse, qui rendent habituellement desphlegmes pituiteux, sont ceux que la goutte met dans le plus granddanger, par la rétropulsion de l’humeur glaireuse sur lesarticulations. Que peuvent dire ceux qui nient l’existence des glairesquand ils sont témoins de ces transports presque subits de l’humeurd’un point à un autre ? S’agit-il bien de soulager seulement lesgoutteux, quand on a la possibilité de les guérir avec très-peu dechose ?

Je crois pouvoir soutenir qu’on dissiperait plus facilement lesdouleurs goutteuses et rhumatismales si l’on voulait en détruire lacause. Et comme sur vingt goutteux (ceci est incontestable), il y en adix-huit dont le système digestif est si vicieusement organisé, que leproduit de leurs digestions se convertit presque totalement en pituite,et qu’ils en ont, pour ainsi dire, les poumons, la rate, la vessieinondés ; cette matière, qui n’a pas de cours, se porte toutnaturellement sur les articulations, s’y dépose, les désorganise etoccasione ces nodus ou duretés, qui gênent les mouvemens pour le restede la vie.

Qu’on se persuade bien qu’il n’y a d’incurables que les maladies qu’ontraite mal, qu’on néglige ou qu’on laisse invétérer. Si l’on avait dansl’origine le soin de se purger des matières morbifiques, si l’on setenait toujours dans l’état de la nature, et que par des évacuanstoniques et fondans à [l]a fois, on rectifiât ce que nos digestions ontde nuisible, il n’y a pas de doute que nous jouirions de tous lesavantages de notre constitution primitive, en évitant beaucoup de mauxqui prennent naissance dans les erreurs de régime, que nous commettonssans cesse en état de société.

Des flueurs oupertes blanches.

Parmi les maladies nombreuses auxquelles les femmes sont spécialementsujettes, il en est une qui, locale en apparence et bornée à un seulorgane, n’en étend pas moins ses ravages sur l’organisation.Constitutionnelles ou acquises, les flueurs blanches reconnaissenttoujours pour causes premières, un affaiblissement de tous systèmes, etune constitution glaireuse.

Les femmes atteintes de cette désagréable infirmité, qui se développeindistinctement à tout âge, tombent dans un état de débilité extrême ;elles ressentent des douleurs vagues, de l’insomnie ; elles sedécolorent, leur figure devient pâle, bouffie, et souvent elleséprouvent une tristesse profonde qui va jusqu’au dégoût de la vie. Onen a vu un grand nombre succomber à la phthisie pulmonaire consécutive,à des ulcères de la matrice, à des diarrhées colliquatives, et même àdes obstructions des vicères abdominaux.

La cause de cette maladie est trop évidente pour que les médecins aientpu imaginer de la contester ; ils auraient beau dire que les pertesblanches ne sont pas occasionnées par les glaires, ils seraientdémentis par l’évidence. Aussi le public commence-t-il à ne plusvouloir user, dans cette maladie, des rafraîchissemens, qu’on étaitdans l’usage de conseiller autrefois aux personnes affectées deleucorrhée. Il suffit de faire usage de sa raison, pour comprendrequ’une maladie qui reconnaît pour cause un relâchement extrême dessolides, ne sera bien guérie que par des toniques doux et des fondans.La première indication est donc de fortifier l’estomac et toutl’appareil digestif ; ce n’est qu’après avoir rempli ce préalable,qu’on pourra employer des injections qui termineront la cure d’unemanière utile et durable.

La dose de l’Elixir dans la leucorrhée doit être d’abord d’unecuillerée à bouche le matin à jeun ; après l’avoir pris ainsi pendantquinze jours, on augmentera la dose d’une seconde cuillerée, et l’oncontinuera jusqu’à complète guérison, en laissant de tems en tems un oudeux jours de repos.

___________________

CHAPITRE VII.

Observationspratiques recueillies par les médecins
qui ont fait usagede l’Elixir tonique anti-glaireux.

I.

Un homme de 67 ans, robuste et fort, d’une bonne constitution, et quijusqu’à l’hiver de 1819, avait été exempt d’infirmités, fut atteintd’une oppression de poitrine très-violente, pour laquelle on luiconseilla des boissons émollientes, des purgations avec la manne et larhubarbe, l’application d’un large vésicatoire sur la poitrine et unsecond entre les épaules, l’usage des bains de pieds à la moutarde,moyens qui demeuraient sans aucun résultat avantageux au malade, dontla toux et l’expectoration de matières muqueuses devenaient chaque jourplus inquiétantes. Une fièvre diurne acheva d’enlever les forces dumalade, qui perdit le sommeil et l’appétit : c’est dans cet état qu’ilrésolut de recourir à l’Elixir tonique anti-glaireux. Le relâchementétait tel qu’il expectorait chaque jour 3 à 4 litres d’une matièregluante, qui lui donnait des nausées quand il voulait la retenir dansla gorge, et dont l’accumulation dans les poumons le réveillait ensursaut pendant la nuit.

L’extrême faiblesse de ce malade exigea que par prudence on ne luiadministrât qu’une cuillerée à café d’Elixir. On en porta graduellementla dose à 3 cuillerées à bouche. En moins d’un mois l’excrétionglaireuse fut sensiblement diminuée ; cette humeur prit son cours parles selles, la santé revint avec les forces et l’embonpoint, et lespoumons reprirent leur premier ressort au moyen de vapeurs aromatiquesqu’on dirigea dans la poitrine avec un appareil fumigatoire.

L’année suivante un léger retour de la maladie obligea à l’emploi dumême moyen, mais depuis deux ans la santé a été parfaite.

Il est incontestable que si l’on eût déterminé sur les intestins unpoint d’irritation par l’Elixir, la poitrine se serait complètementengorgée, et que le malade aurait succombé.

II.

Un homme bilieux, d’environ 36 ans, dont les digestions étaienthabituellement lentes, se soulageait en prenant tous les mois une dosede 36 grains d’ipécacuanha. Après avoir vomi une grande quantité deglaires, il digérait mieux et n’était plus fatigué par des éructions etdes rapports ; mais le fréquent usage de ce moyen en ayant détruit leseffets, il fut obligé de prendre à vomir tous les trois jours. Lapoitrine et l’estomac se trouvèrent excessivement fatigués de cettehabitude. Un médecin, que nous ne nommerons pas, pour ne point blessersa modestie, ayant appris du malade lui-même qu’aucun purgatif ne luiavait réussi, et que tous les médicamens qu’on lui avait administrésdans l’intention de l’évacuer agissaient comme vomitifs, pensa quel’Elixir, dont l’action lénitive opère sur toute l’étendue du tubeintestinal, pourrait lui être salutaire ; il le lui conseilla avecconfiance. Les premières cuillerées semblèrent réveiller vivement ladouleur ; le cinquième jour, le malade voulait en cesser l’usage, lemédecin insista, et le septième jour une colique bienfaisante ledélivra des douleurs de l’estomac, et sous peu il fut radicalementguéri.

III.

Un jeune homme, dans la force de l’âge et du tempérament, occupé à destravaux sédentaires et menant une vie très-régulière, était, depuisquelques années, sujet à une oppression, suivie quelquefois desputation de matières glaireuses. En 1819, il ressentit pour lapremière fois, après avoir fait une longue course à pied, despalpitations de cœur assez vives et un violent étouffement. Dès-lors ilfut frappé de son état ; son sommeil fut agité par des songes pénibles.Le médecin qu’il consulta chercha à calmer les accidens par des pilulesde cynoglosse, prises en assez grande quantité ; il n’en éprouva aucunbien, au contraire, il devint sujet à des étourdissemens qu’il n’avaitpas eus jusqu’alors. Un second médecin lui conseilla la teinture dedigitale qu’il prit à haute dose, sans diminution des accidens. Unautre médecin fit appliquer des sangsues sur le côté de la poitrine età l’anus. Cela parut soulager le malade, qui, dans l’intervalle del’application des sangsues, buvait abondamment de l’eau d’orge nitrée.Son estomac se délabrait, l’expectoration des glaires se supprima, etl’étouffement devenait de plus en plus fort ; le malade tombait dans ledésespoir ; c’est dans cet état qu’il se décida à faire usage del’Elixir anti-glaireux. Il en prit seulement une demi-cuillerée àbouche pendant les premiers jours, en buvant immédiatement après unedemi-tasse d’eau sucrée. Cette faible portion de médicament excita delégères coliques. Le malade aurait cessé de continuer l’Elixir, s’iln’eût eu l’expérience qu’il avait guéri plusieurs personnes quis’étaient trouvées dans une situation semblable à la sienne. Saconstance a été couronnée du plus heureux résultat ; les glaires quiavaient engorgé le lobe inférieur gauche du poumon et gêné lacirculation du cœur par la stagnation dans le voisinage de cet organe,prirent leurs cours par le bas ventre, et malgré toutes les erreurs quiavaient été commises dans le traitement, le malade est actuellementbien rétabli.

IV.

M. Bergheem, qui avait habité pendant 19 ans l’Andalousie, où ils’était toujours bien porté, revint se fixe à Gand, sa patrie, en 1817.Sa santé s’altéra, il perdit l’appétit, la gaîté et ses forces. Ilressentait des coliques, d’abord sourdes, mais qui devinrent ensuiteplus vives. On les attribua à différentes causes, à l’usage de labière, dont le malade avait perdu l’habitude pendant un grand nombred’années, à l’engorgement des vaisseaux de la veine porte, etc. On lemit au vin de Roussillon, on appliqua successivement, dans l’intentionde dégorger les vaisseaux du ventre, plus de 300 sangsues à l’anus. Onfit prendre des bols d’aloës pour provoquer l’écoulement hémorroïdal.Mais loin d’être soulagé, le malade ressentait des coliques de plus enplus violentes, et son sang s’appauvrissait tellement qu’il ne luirestait presque plus de forces.

Dans cet état, il résolut de retourner en Espagne, où il avait jouipendant si long-tems d’une belle santé, dans l’espoir de s’y rétablir.

A son passage à Paris, une dame, qui s’était guérie de semblablescoliques par l’usage de l’Elixir, l’engagea à s’en servir : il le fit,et sous peu de mois, il s’en trouva si bien qu’il put retourner dans sapatrie, où il a achevé de se guérir, et de sa maladie et du mal que luiavait causé le traitement qu’on lui avait mal-à-propos fait suivre,puisqu’il aurait suffi pour le guérir de suite d’évacuer les glairesqui s’étaient formées dans ses intestins par le changement de régime etla transition subite d’une température chaude et sèche à une autretempérature froide et humide.

V.

Une jeune personne de 16 ans, blonde, et dont la peau étaittrès-blanche, avait eu dans sa jeunesse des engorgemens glanduleux àl’aisselle et au cou. A l’époque où elle fut réglée, il apparut surl’épaule et le haut des bras une immense quantité de petits boutonsrouges à leur base et blancs à leur sommet, qui ressemblaient à desphlyctaines, d’où découlaient une matière ichoreuse. Par la réunion desauréoles de ces petits boutons, il se forma une immense dartre humide,contre laquelle plusieurs médecins de la capitale employèrent lesmoyens conseillés en pareil cas, et qui réussissent sur quelquesindividus. La bonne constitution de la jeune personne et l’état de sapoitrine ne donnaient aucune crainte ; mais cette dartre qui prenaitchaque jour plus d’extension, s’étendait déjà à la racine des cheveux,lorsque rebutée des tisanes sans nombre, des bains, etc., elle résolutde ne plus rien prendre.

Sa famille, affligée de sa situation, ayant entendu parler des curesfaites dans des cas semblables par l’Elixir anti-glaireux, la déterminaà en prendre. Elle céda à leurs instances, et, en 15 jours, tout ce quiétait exposé à l’air se dessécha ; les parties recouvertes par lesvêtemens furent plus long-tems à guérir, mais six mois après avoircommencé ce nouveau traitement la maladie a entièrement disparu,l’appétit, qui était perdu, s’est rétabli. La malade n’est plusimportunée par des vents, et toutes ses fonctions se font comme dansl’état le plus parfait de santé.

VI.

Un mécanicien très-connu à Paris avait, sur le dos de la main etl’avant-bras gauche, une dartre qui l’incommodait beaucoup pour sontravail ; il ne parvenait à s’en débarrasser momentanément qu’enappliquant au haut du bras un large vésicatoire, qui faisait place à ladartre lorsqu’il était desséché. Vainement par des frictions irritanteson avait tenté de la transporter dans un lieu moins incommode. Tous lessecours qu’il avait pu recevoir de la médecine s’étaient bornés à fairechanger la dartre contre le vésicatoire, et le vésicatoire contre ladartre.

Quelques coliques dont le malade se plaignait par intervalles firentsupposer, avec raison, que le foyer de la maladie pouvait bien êtredans les intestins, et qu’une légère titillation pourrait êtresalutaire. C’est d’après ces considérations qu’il se détermina àprendre l’Elixir à la dose d’une cuillerée à bouche par jour. Cerégime, continué pendant six mois, l’a délivré de sa désagréableinfirmité, et depuis deux ans, lorsqu’il croit avoir quelque raison decraindre que la dartre ne revienne se fixer à l’avant-bras, il prendpendant une semaine de l’Elixir, et il se maintient ainsi dans un étatde santé qu’il n’avait pas connu depuis bien des années.

VII.

Un homme de 60 ans, d’un très-grand appétit, faisant peu d’exercice etdormant beaucoup, eût une attaque d’apoplexie séreuse, accompagnée desplus fâcheux symptômes ; on lui donna des lavemens irritans et l’onappliqua des synapismes aux pieds ; il ne reprit ses sens que lelendemain, 24 heures après l’attaque.

Dans l’espace de cinq mois, il eut trois nouvelles attaquesconsécutives, qui toutes laissaient de fâcheuses traces : la perte dela mémoire et la surdité.

L’Elixir tonique anti-glaireux fut conseillé à la dose d’une cuilleréepar jour. Les sens se sont peu à peu rétablis, le malade a repris sesforces et depuis plus d’un an il n’a pas éprouvé la moindreindisposition.

VIII.

Une dame, âgée de 56 ans, ressentait, depuis l’époque de la cessationde ses règles, de fréquens étourdissemens, accompagnés quelquefois devertiges, surtout lorsqu’elle était dans un état de constipation : elleeut une assez vive attaque pour laquelle un officier de santé pratiquaune ample saignée, qui, loin de soulager la malade, la plongea dans uneespèce de léthargie, qui n’aurait sans doute cessé qu’avec sa vie si onn’eût détourné la matière glaireuse qui obstruait le cerveau. Onzecuillerées d’Elixir données d’heure en heure, déterminèrent une siabondante évacuation d’humeur, que la malade, en reprenantconnaissance, comparait ce qui s’était passé en elle à une fortecompression exercée sur son cerveau et dont elle sentait diminuer lepoids à mesure qu’elle évacuait. Cette dame, ayant eu soin de prendrede l’Elixir deux fois par semaine, à la dose d’une cuillerée, semaintin[t] dans la meilleure santé.

IX.

Une dame de 36 ans, sujette dès son enfance à un asthme humide, tombaitdans un état comateux, chaque fois que ses règles se supprimaient. Etquand on prenait le change sur son état, et que pour la soulager onappliquait des sangsues au fondement, dans la pensée que le sangs’était porté au cerveau, on aggravait les accidens qui auraient fini,par suite de cette erreur, par devenir très-alarmans, et qui leseraient devenus de plus en plus encore si l’ont n’eût pas changé demanière de voir sur cette maladie qui était produite non point par lesang directement, mais par le refoulement de la matière glaireuse despoumons vers le cerveau.

Le médecin appelé auprès de la malade, considérant qu’il était urgentd’évacuer pour débarrasser la tête, mais que d’un autre côté il nefallait pas débiliter les intestins, conseilla l’Elixir toniqueanti-glaireux qui opéra comme par enchantement à la dose de deuxcuillerées par jour, une le matin et l’autre le soir. Lesétourdissemens cessèrent, les règles reparurent et les poumons nefurent en aucune manière affectés.

X.

Une jeune dame de 28 ans, qui avait eu cinq enfans, mais qui avaitnégligé les précautions que les femmes ne devraient jamais omettreaprès un accouchement, eut des crevasses nombreuses au sein droit etune tumeur blanche au coude du bras droit avec développement de lapartie spongieuse de l’os.

Jusqu’à l’âge de 25 ans elle avait toujours rendu le matin une grandequantité de matières glaireuses, dont elle était, disait-elle à sagrande satisfaction, débarrassée. Ni les crevasses du sein, ni latumeur blanche qui était abcédée, ne guérissaient, quoi qu’on fît, etle médecin appréhendait déjà un cancer de la mamelle et une carie del’os du bras, tant la matière qui s’écoulait de ces deux ulcères étaitâcre et caustique !

La mère de cette dame rappela au médecin l’existence de l’écoulementtari. Celui-ci supposa, avec raison, que l’humeur laiteuse quioccasionait tous ces ravages, pouvait bien être combinée avec lesglaires de l’estomac qui avaient pris un autre cours ; il ordonnal’Elixir à la dose d’une simple cuillerée à bouche ; il fit panser lesulcères avec de la charpie imbibée d’une légère solution alcaline, ilaugmenta d’un tiers au bout de 15 jours la quantité de l’Elixir, et encinq mois la cure fut complète. Depuis cette époque cette dame estdevenue enceinte et a accouché heureusement d’un enfant bien constitué.

[XI.]

Un homme de lettres, employé comme rédacteur dans un ministère à Paris,travaille dans une pièce humide au rez-de-chaussée, il y a contractédes douleurs périodiques assez vives dans les articulations deshanches, du genou et du coude. Un médecin qui fut appelé dans leprincipe, déclara que c’était la goutte, et prescrivit les remèdesusités en pareil cas, qui ne soulagèrent point. Cependant, il y avaitabsence totale de gonflement et de rougeur : la douleur, d’après lerécit du malade, n’avait aucun des caractères des douleurs artritiques.Il avait seulement remarqué que lorsque ses articulations n’étaient pasentreprises, même en été, il rendait avec ses urines une grand-quantitéde sédiment glaireux.

Cette indication fut suffisante pour faire croire à la possibilité dele guérir par l’Elixir. En effet, il en prit pendant tout l’hiver de1820, et il se délivra de ses douleurs qui n’étaient point occasionnéespar la goutte, mais bien par une humeur glaireuse qui s’était portéesur les articulations.

Depuis lors, il a prévenu le retour des accès en usant de l’Elixir uneou deux fois chaque mois.

XII.

Une dame âgée d’environ 23 ans se ressentait depuis plus de 8 mois dedouleurs d’estomac, qu’elle comparait à un commencement de défaillance,lorsqu’un écoulement blanc survint, et en telle quantité qu’elle futbientôt conduite aux portes du trépas. Elle était bouffie, décolorée,sans force : la perte qui avait tous les caractères d’un écoulementglaireux avait résisté à tous les moyens qu’on emploie ordinairementpour les tarir.

On sentait la nécessité de dériver ce flux qui allait faireinsensiblement succomber la malade, mais on ne se dissimulait pas nonplus la difficulté extrême qu’il y avait à évacuer un sujet aussifaible, épuisé d’ailleurs par une longue perte.

C’est dans cette conjoncture que l’Elixir fut employé, d’abord à ladose d’une simple cuillerée à café. Au fur et à mesure qu’on put serendre maître des accidens, on augmenta cette proportion jusqu’à unecuillerée à bouche. Cette intéressante cure fut terminée après troismois de constance dans l’emploi de l’Elixir. La malade a pugraduellement digérer une nourriture substantielle et reprendre sesanciennes habitudes.

________________________

CONCLUSION.

J’aurais pu, au lieu des observations pratiques qu’on vient de lire,rapporter une immense quantité de lettres que je reçois de toutes partsdes personnes qui ont été ou guéries ou soulagées par l’usage del’Elixir tonique anti-glaireux. Mais de tels témoignages, rendus pardes gens étrangers à la médecine, souvent entraînés par la prévention,l’enthousiasme ou la reconnaissance, et qui ne peuvent pas apprécierdans tous ses effets la valeur d’un médicament qui n’agit pas égalementdans tous les cas ; un tel témoignage, dis-je, ne m’aurait pas parusuffisant pour inspirer la confiance à ceux qui ne connaissent pasl’Elixir par eux-mêmes ; j’ai préféré donner un petit nombred’observations authentiques, recueillies par des médecins dont on nepeut contester le mérite et la bonne foi, et laisser aux empiriques etaux charlatans la triste et précaire ressource de se vanter eux-mêmes,ou de se faire faire des complimens par des tiers intéressés. L’Elixirtonique anti-glaireux n’a pas eu besoin, pour être favorablementaccueilli du public, d’être pompeusement annoncé dans les journaux ; jen’ai jamais voulu permettre qu’on lui donnât ce genre de publicité,contre lequel on est à bon droit prévenu. Je ne voulais point qu’il eûtun succès de vogue, mais bien celui que le tems assure aux chosesbonnes et utiles, et je me plais à croire qu’il l’a obtenu.


FIN.


NOTES : 
(1) Si l’on voulait juger de l’étendue de nos connaissances sur uneaffection quelconque d’après le nombre de volumes auxquels elle a donnélieu, on pourrait croire qu’il n’y a peut-être pas un objet en médecinequi fut plus complètement traité que celui qui est relatif aux glaires.Mais quand on veut élaguer de ces différens ouvrages tout ce qu’il y ade vague et d’incertain, on ne tarde pas à s’apercevoir que les notionsque nous avons sur cette maladie sont encore très imparfaites.
Quand une maladie donne lieu à tant d’opinions diverses, on seraitheureux d’avoir une monographie où toutes les opinions fussentrapportées et jugées, toutes les méthodes de traitemens comparées etappréciées suivant leur degré d’utilité : c’est ce que j’ai essayé defaire dans cet opuscule.
Je m’attends bien que dans un moment où la médecine éprouve nonseulement en France, mais dans toutes les écoles de l’Europe, deschangemens considérables, au moment où cette révolution, cesbouleversemens ont été nécessités par les mauvais résultats desanciennes doctrines, je m’attends bien, dis-je, que ceux qui tiennentplus à leurs opinions qu’au salut des malades, crieront àl’exagération, et peut-être même au charlatanisme, lorsqu’on verra queje suis parvenu à prouver qu’un très-grand nombre de maladiesreconnaissent pour cause les glaires, et que par conséquent je veuxsortir de l’ornière commune et simplifier les traitemens en renversantl’échafaudage des doctrines chimériques, en allant droit au fait, pourrendre évident et palpable qu’il n’y a qu’un seul agent qui produit, jene dis pas toutes les maladies exclusivement quelles qu’elles soientcomme le prétendent ceux qui ex-sanguinent aujourd’hui les malades,mais bien celles occasionnées ou compliquées par des glaires, et lacathégorie de celles-ci est beaucoup plus étendue qu’on ne le pense.
(2) Dict. des Sc. méd. vol. 18.
(3) Ibid p 420.
(4)Je n’ai pas cru devoir placer ici, comme j’en avais d’abordl’intention, la formule de l’ELIXIR TONIQUE ANTI-GLAIREUX,parce que c’est bien moins par la connaissance des substances quientrent dans la composition d’un médicament que par la manière de lepréparer (laquelle est impossible à décrire) qu’on peut se faire unevéritable idée de sa nature et de ses effets ; mais je me feraitoujours un véritable plaisir de communiquer cette formule aux médecinsqui désireront la connaître, et même de les rendre témoins de lapréparation de l’Elixir, qui est fait sous mes yeux avec la plusscrupuleuse attention.
(5) Nouv. élém.de Thérap., p. 273.
(6) Lorsqu’on veut se débarrasser entièrement des glaires et de lapituite qui tracassent les personnes grasses et replètes, on en prend,pendant quelques semaines, deux cuillerées à bouche le matin à jeun àdemi-heure d’intervalle, en buvant dix minutes après chaque cuillerée,pour aider la fonte, un demi-verre d’eau sucrée tiède.
(7) Si l’on avait à expulser le taenia ou ver solitaire, il faudraitrecourir à d’autres moyens tels que le remède de Nouffer ou celui deDarbon, qui est d’un effet assuré.
(8) Je m’estime heureux de pouvoir fortifier mon assertion dutémoignage d’un des plus célèbres professeurs dont l’autorité, commel’immense savoir sur cette matière, ne sauraient être contestés. « Onadministre journellement les remèdes purgatifs pour la guérison desmaladies cutanées. J’en ai retiré de très-bons effets dans le traitement des dartres.La sympathie intime et continuelle des membranes muqueuses intestinalesavec la peau fait présumer d’avance les succès heureux qu’obtient cetteméthode, et justifie l’emploi très-fréquent qu’en font les praticiens(+) ».
(+) M. Alibert, médecin du Roi et de l’hôpital Saint-Louis, professeurà la Faculté de Médecine de Paris, etc. Nouveaux élém. de Thérap.,tome 1, page 276.

_______________________________________________
De l’imprimerie de PILLET aîné, rue des Gr.-Augustins, n. 7.