Mois de Janvier.
Comme le froid ou le mauvais temps oblige de rester à la maison, ondoit profiter de cet intervalle pour raccommoder tous les instrumentsdu labourage, tels que charrettes, charrues, harnois, et apprêter leséchalas pour la vigne ; travailler aux chanvres et aux lins, saler lescochons. Quand le temps permet de sortir, on doit tailler la vigne,couper les saules et les peupliers, fumer les arbres qui languissent,enter ceux qui sont hâtifs ; labourer les terres légères, relever lesfossés, couper des bois pour les espaliers et les treilles, tailler lesarbres des jardins, piocher les framboisiers, couvrir les plantes desfleurs qui craignent le froid, mettre à l'abri des trop grandes pluiesles anémones et les jeunes plantes semées dans des pots ou caisses.
Mois de Février.
Si la température le permet, le jardinier trouve dans ce mois déjà dequoi s'occuper. Il sème sur des couches chaudes, des concombres, de lapetite laitue, du céleri, du persil, des choux, des bettes ; sur descouches froides, des radis, des carottes ; en pleine terre toutesespèces de bettes, les carottes, les panais, les pois gourmands, lespois sucres, les choux de Savoie, les choux rouges, les poireaux, leraifort, le salsifis etc., et cela de 15 jours en 15 jours. Dans uneterre meuble et chaude on peut semer 3 semaines plus tôt que dans uneterre froide et humide. Mais il faut toujours avoir égard à la positiondu sol et à la température. Mieux vaut retarder les semailles jusqu'enavril, que de semer en vain. Transplanter les arbres, greffer en fente,enlever les troquets de chenilles, tailler les arbres qui ont ététransplantés en automne, si cependant il ne fait pas encore trop froid.On doit aussi pendant ce mois fumer les prés, semer l’avoine, leslentilles, le chanvre et le lin ; nettoyer le colombier, le poulailler,les ruches ; acheter des mouches à miel, repeupler la garenne.
Mois de Mars.
Lorsque les froids sont passés et que la terre est séchée, on commenceà donner le premier labour aux jardins. On sème le persil et le céleri,parce qu'ils sont lents à pousser. À une bonne exposition ou dans descouches, on sème les choux hâtifs, les choux raves, et les choux fleursdemi-durs, pour pouvoir les transplanter au commencement de mai. Onplante des pois hâtifs soit dans des trous ou dans des sillons faits aucordeau ; on sème toutes sortes de verdures, de racines et légumes enpleine terre, l'arroche, la poirée, le panais, l'oseille, la carotte,le navet printanier, les raves, les épinards, etc. Opérations qu'ilfaudrait cependant différer encore, jusqu'à la fin de ce mois, s'il yavoit des gelées ou qu'il tombât de la neige. Nettoyer les arbres, enenlevant la mousse ; transplanter les arbres ; bêcher la terre au tourdes arbres, avant qu'ils ne fleurissent ; les arroser par les tempssecs, lorsqu'ils sont en fleurs. Dans ce mois la taille des arbres doitêtre terminée, hors cependant des pommiers, dont la taille peut êtredifférée jusqu'en avril. C'est dans ce mois qu'il faut donner lepremier labour aux vignes, et la seconde façon aux terres en jachères ;semer les mars et autres petits bleds. C'est le temps s'acheter desbœufs à bas prix, parce, qu'ils sont maigres. Le fleuriste doit semerles fleurs annuelles, œillets d'inde, passe-velours, roses d'inde,recouvrir les belles tulipes pendant les gelées de nuit, replanter versle milieu du mois les violettes de mars, jacinthes, tubéreuses,marguerites.
Mois d'Avril.
On continue de semer le persil, les laitues, les choux pommés ; on sèmeles artichauts, le céleri, les betteraves, les pignons d'hiver, lescitrouilles ; on sarcle les jeunes plants nouvellement levés ; onreplante en pleine terre les oignons, poireaux, carottes, panais, chouxfleurs, dont on veut tirer de la semence. Faire la seconde taille auxbranches à fruit des pêchers, les raccourcir jusqu'au fruit noué et lespincer ; regarnir les places où les arbres ne viennent pas bien, pincerles pois semés de la mi-octobre, arroser le pied des arbresnouvellement plantés, vers la fin du mois on plante des haricots, qu'ilfaut avoir grand soin de garantir du froid, parce que la moindre geleeles fait périr. On transplante aussi le romarin, la lavande, le cumin ;on cherche dans les forêts de jeunes plants de fraise qu'on transplantedans son jardin. On arrache les coucous des fraisiers, qui fleurissentbeaucoup et ne nouent point. Faire la troisième taille des pêchers, enpincer les gros jets, et tailler aussi les fruits à noyau. Pendant cemois et dans la première quinzaine de mai, il ne faut jamais arroser lesoir, vu qu'on est encore menacé de gelées ; on arrosera le matin,après le lever du soleil.
Mois de Mai.
On doit donner le second labour à la vigne, étêter les arbres, labourerles jachères, châtrer les veaux, tondre les brebis. Au commencement dumois de mai on plante les cardons d’Espagne et les haricots de couleur.On sème pour la troisième fois du céleri bon pour le mois d'octobre. Onplante les choux fleurs, les choux de milan, etc. On plante lesartichauts, œilletonne ceux qui sont forts et qui ont besoin d'êtreéclaircis. On sème et on replante amplement de la laitue. On sème de lagraine de navet pour en avoir de primeur, et de la chicorée qui serabonne à la fin de juillet, si elle est clairsemée, et bien arroséependant tout le mois. Sur les derniers jours de mai, on sème en pleineterre la graine de concombres qu'on destine à faire des cornichons. Oncontinue de planter des pois de la grosse espèce, des pois carrés pourêtre mangés en juillet et août, et des pois pour le carême. Si lesharicots plantés depuis quinze jours, ne lèvent pas, on ouvrira laterre, afin qu'ils puissent paroître facilement, et on remplacera ceuxqui auront péri. On sème les premiers choux blonds pour l'automne etl'hiver. Les plus fort, qu'on replante en juillet, se mangent enautomne, et les plus foibles, qu'on replante en septembre et octobre,sont pour l'hiver. A l'égard des arbres, en palisser les nouveaux jetslorsqu'ils sont forts, placer les gros jets, lier les greffes,ébourgeonner les poiriers. Pour les fleurs, semer diverses graines deplantes, pour avoir des fleurs le long de l'été ; couper les tiges desiris bulbeux, déplanter les tulipes hâtives, marcotter les girofléesjaunes, semer des graines d'œillets vers les 5, 6 et 7 de la lune pouren avoir des doubles. Depuis le milieu de ce mois, jusqu'en septembre,on arrose le soir. On sarcle la pépinière ; on couvre la terre autourdes jeunes arbres de feuilles sèches pour y entretenir l'humidité, cequ'il faut observer pendant tout l'été.
Mois de Juin.
On doit bourgeonner et lier les vignes, donner le second labour auxjachères, tenir nettes les ruches, faucher les près, faner le foin.Dans le jardin on sème de grosses raves, des radis longs, gris et noirset des raiponces pour le carême, On couvre ces dernières d'undemi-pouce de terreau, et on les mouille souvent pour les faire lever.Vers la mi-juin, on pourra replanter des poireaux dans des trous de sixpouces, éloignés d'un demi-pied, et on continuera de semer de lachicorée, afin d'en avoir le reste de l'été. On repique les laitues,chicorées, choux rouges, céleris, etc. On rame les haricots ; onrecueille les graines du cerfeuil, des épinards, radis, pois hâtifs,etc. On éclaircit les oignons. Sarcler proprement le potager après lapluie, et avant que les mauvaises herbes n'aient fleuri. Écheniller,rameublir la terre au tour des arbres, et la couvrir de feuilles sèches; greffer en écusson les fruits à noyaux, ainsi que les jasmins,orangers, rosiers en choisissant pour cette opération un temps couvert.Mettre des baguettes à chaque pied des beaux œillets pour contenir lesmontants.
Mois de Juillet.
On doit donner le troisième labour à la vigne, en unir la terre. C'estle temps de faire couvrir les vaches, et de vendre ou d'acheter desbestiaux dans les foires, de nettoyer les granges pour la moisson. Al'égard des jardins, on recueille beaucoup de graines qui mûrissentdans ce mois. Il ne faut les cueillir que quand elles sont bien mûres.On récolte les oignons plantés en mars ; on plante des haricots pourl'automne, des choux pour la fin de l'automne et le commencement del'hiver. On sème la laitue royale, de la poirée, de la ciboule pour lamême saison, et un peu de rave, dans les endroits frais, pour lecommencement d'août. On sème, en place, de grosses raves, des radislongs, gris et noirs et des chicorées pour l'hiver. On lie par un tempssec la laitue et la chicorée. Pendant tout l'été, et surtout dans cemois, il ne faut pas ménager l'arrosoir. Quant aux fleurs, levez lesplantes bulbeuses pour les transplanter aussi-tôt ; faites desmarcottes d'œillets.
Mois d'Août.
Donnez le troisième labour aux jachères, charriez le fumier sur lesterres, arrachez le chanvre, battez le seigle pour la semaille, brûlezles ronces et les mauvaises herbes qui sont dans le pâtis. Dans lejardin, on sème des raves pour l'automne, du cerfeuil pour l'hiver, desépinards, qu'il faut arroser souvent lorsqu'ils sont levés. On sème,pour repiquer, de la chicorée pour l'hiver, ainsi que de la laitue. Onsème aussi des choux pommés hâtifs, des frisés hâtifs, des choux demilan, pour planter après l'hiver. On plante beaucoup de chicorée à unpied de distance, des laitues royales, qui sont très-bonnes en automneet en hiver. On continue de lier la chicorée d'un, de deux ou de troisliens suivant sa grandeur. Cueillir le fruit mûr, préparer les trouspour les arbres que l'on veut planter. Le fleuriste doit planter lesanémones simples, pour avoir des fleurs en automne et en hiver ; à lafin du mois, mettre en terre les jacinthes, les anémones, renoncules etjonquilles les plus belles.
Mois de Septembre.
Dans ce mois semer le seigle et le méteil, labourer les jachères,couper les millets ; se pourvoir de cochons maigres pour les mettre àla glandée, répandre le fumier sur les terres et le retourner. Oncontinue de semer des épinards, du persil, des oignons, des carottes,de la chicorée, des raves et de gros radis blancs ; on replante, àbonne exposition, ce qui a été semé le mois précédent. On lie lecéleri, on le butte et on coupe le bout d'en-haut vers le milieu dumois. On coupe la chicorée d'hiver après l’avoir liée, et on laisse laracine qui repousse de nouvelles feuilles. Pendant ce mois il fautcesser d'arroser le soir, pour n'arroser que le matin. On cueille lefruit mûr, en observant qu'il ne soit pas mouillé, pour qu'il seconserve mieux. Planter des boutures de groseillier et de gadellier ;tailler les arbres de fruits à noyaux. Quant aux fleurs, semer lagraine d'oreille d'ours, de renoncules, d'iris, de tulipes, de pavotset antres plantes annuelles ; œilletonner les œillets, les giroflées etautres plantes ligneuses.
Mois d'Octobre.
On sème les lupins, les pois, les fêveroles, l'orge quarré. Recueillirle miel et la cire ; sécher des pruneaux. Dans ce mois il faut sehâter, si l'on veut semer, encore des épinards, pour en avoir en mai,et le dernier cerfeuil, pour qu'il lève, avant les fortes gelées, etqu'il grène de bonne heure l'année suivante. Semez, à l'abri, des ravespour novembre et décembre. Vers la fin du mois, semez de la laituecrêpe pour janvier et de la romaine hâtive pour avril. Transplantez lesjeunes arbres, quand les feuilles seront tombées, dans des trouspréparés d'avance depuis plusieurs semaines. Qu'avant la fin du moistous les jeunes arbres soient bien attachés à leurs tuteurs. Plantezles tulipes vers le milieu du mois, et autres oignons qui ne sont pasen terre ; sur la fin du mois, serrez les orangers et autresarbrisseaux qui craignent la gelée.
Mois de Novembre.
Il faut songer aux provisions pour le fourrage des bestiaux, serrer lesfruits d’automne, planter et provigner la vigne, couper les saules,émonder les arbres, couper le bois à bâtir. Préparez et mettez à portéele grand fumier sec pour le répandre promptement sur les légumes qui enont besoin. Semez des raves pour janvier et février. Achevez de lierles chicorées, et les couvrez pour qu'elles blanchissent. On peutencore planter des laitues d’hiver ; on plante des asperges, del'oseille, de l'estragon. On coupé les montans d'asperges lorsque lagraine est rouge, et on serre celle-ci pour la semer au printemps. Onplante les rosiers, les lilas et autres arbrisseaux qui ne craignentpoint la gelée.
Mois de Décembre.
C'est le mois de repos pour le jardinier, tant potager que fleuriste ;quant au cultivateur, il a toujours de l'ouvrage, comme fumer et marnerles terres, battre en grange, etc. Mais quel est l'agronome qui aitbesoin d'instruction à cet égard ? Nous terminons donc ici notrealmanach de l'agronome.
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ÉCONOMIE RURALE
Des Abeilles.
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ORSQU’ON tire le miel et la cire, il faut détruire tousles alvéoles qui servent de logements aux rois et reines des abeilles,parce que le trop grand nombre d'abeilles, par la division qu'il cause,empêche les ruches d'essaimer. Après avoir ôté tout le miel qu'on veut,ce qui ne doit pas aller à plus de moitié, ou tout au plus aux deuxtiers de ce qu'il y a dans la ruche, on rafraîchit les rayons qu'onpeut avoir endommagés, on nettoie ce qui paroît gâté, et on reporte laruche à sa place; le lendemain on en induit le tour avec de la bouze devache et de la chaux vive.
On doit encore tirer du miel des ruches à la fin de l’été, lorsqu'il aété favorable aux abeilles mais cette fois-là, ce ne doit êtreque la moitié ou un bon tiers de ce qu'il y a dans la ruche, afin queles Abeilles en aient assez pour passer l'hiver.
Au reste, on ne doit châtrer que les ruches qui sont bien remplies ;c'est même une nécessité de tirer du miel de celles qui le sont trop,parce qu'on maintient par-là les abeilles dans le goût du travail ;mais on doit mettre en réserve des gâteaux pour nourrir, pendantl'hiver, des essaims foîbles, et les ruches qui n'ont pas beaucoup deprovisions : on doit poser ces gâteaux debout et non à plat.
A l'égard des essaims, on ne doit point toucher à ceux de l'année, depeur de leur faire tort, cependant on peut les ôter de leur place pourles nettoyer.
Maladies des abeilles.1° La dyssenterie, au temps de la fleur des tilleuls, qu'elles aiment àl'excès : ce qu'on connaît à leur maigreur. Le remède est de mettre del'urine fraîche dans de petits baquets aux environs du ruchier, et deparfumer avec de l'urine chaude la ruche attaquée ; ou bien mettre surune assiette un peu de vin chaud et cuit avec sucre, canelle, girofleet muscade. 2° La rougeole ; elle est causée par un miel sauvage qui secorrompt dans les alvéoles : la cire en est rougeâtre et tenace. Leremède est de changer les abeilles de ruche. 3° La moisissure, causéepar l'humidité de l'air ou le mauvais abri ; on s'en aperçoit àl'odeur. Le remède est d'ôter les rayons qui paroissent les plusinfectés, et d'enfumer la ruche avec de la fumée de bouze sèche, etfrotter la planche avec des herbes odoriférantes. 4° La teigne causéepar des vers qui s'engendrent dans les vieilles ruches. Le remède estle même que le précédent. 5° Les poux : ils sont à-peu-près comme ceuxdes poules ; ils s'attachent au duvet des abeilles qui vont autour desfumiers. Le remède est d'enfumer la ruche avec de la graine dejusquiame, ou de la feuille de frêne brûlée sur de la cendre chaude. 6°Le dégoût, qui vient de diverses causes, comme de quelques insectes quise sont introduits dans la ruche, ou bien d'avoir trop essaimé ; alorselles désertent leurs ruches, il faut les visiter, en ôter toutinsecte, ou les changer de ruche : si la maladie vient d'un trop grandtravail, on bouche l'entrée de leurs ruches avec de petites grilles defil de fer, ou avec une ardoise percée de petits trous. 7°L'engourdissement, qui peut venir de trop de réplétion ou de la maladieprécédente. Le remède est d'arroser les rayons avec de l'eau-de-vie, dusucre, un peu d'écorce de citron, et les parfumer avec des herbesaromatiques. 8° Les dissentions causés par la cessation de travail. Leremède est de leur faire sentir la fumée d'un vieux linge.
Insectes nuisibles aux abeilles.Ce sont les mulots, les souris, les fourmis, chenilles, papillons,araignées. On doit faire une guerre continuelle à ces sortes d'animauxpour les éloigner des ruches : si on ne peut absolument s'en défendre,on doit appliquer, à l'entrée des ruches, de petites grilles de fer, oudes plaques de terre glaise percées, mais seulement pendant l'hiver.
Comme l'hiver est souvent mortel aux abeilles, on doit user de diversesprécautions pour les conserver et les préserver du froid, en bouchantles ouvertures autour de la ruche avec de la bouze de vache fraîche,mêlée avec un tiers de chaux vive éteinte : on met aussi une poignée defoin sur les grilles, pour empêcher les abeilles de sortir dans lesgrands froids.
Achat des abeilles.Lorsqu'on veut acheter des abeilles, il faut savoir distinguer lesbonnes des mauvaises. Les meilleures abeilles sont petites, ont lecorps long, point trop menu, doré, reluisant et moucheté par-dessus.Elles ne sont presque point farouches. Celles qui sont d'un brun clairet luisant sont ordinairement jeunes et bonnes ouvrières.
Celles de mauvaise qualité sont grosses, rondes et fort velues ; ellessont voraces, paresseuses et mauvaises ouvrières. Il faut toujourspréférer les abeilles de deux ou trois ans à celles qui sont plusâgées, ou même à des essaims de l'année, à moins qu'ils ne soient dumois de mai précédent : on connoit l'âge des abeilles par la couleur dela cire ; la blanche indique qu'elles n'ont qu'un an, la jaune deux, lanoire trois.
Outre la connoissance de ces différentes qualités, il faut savoirquelle est la quantité d'abeilles que chaque ruche peut contenir, pourcet effet, il faut peser les ruches ; celles qui sont les plus lourdessont les plus remplies : on suppose ici que les ruches sont de paille.Il faut examiner si la ruche est vieille ou neuve, et si elle n'est pastrop grande.
A l'égard de la cire, la meilleure est celle qui est de couleur blancheou d'un jaune rembruni ; celle qui est moulue en petits morceaux, ouqui est noire ou moisie, indique que les abeilles sont foibles. Le prixdes essaims est ordinairement de 6 francs environ, et celui des mèresest de douze francs, plus on moins, selon que les ruches sont raresdans le pays.
Le temps propre pour acheter des abeilles est le mois de février, maisil faut les transporter fort doucement, de peur de les émouvoir : caralors elles dissipent toutes leurs provisions. L'été et l'automne nevalent rien pour cette opération.
La veille du transport, il faut décoller la ruche de dessus la planche,et lorsque les abeilles sont rentrées, enlever doucement la ruche et laposer sur une nappe, relever fortement les bords de cette nappe autourde la ruche, et les y lier de manière qu'aucune abeille ne puissesortir. Il faut se servir, pour le transport, de la voiture la plusdouce, afin que les gâteaux de miel ne se brisent point, et que lesabeilles ne soient point meurtries ou écrasées ; on se sert volontiersdes ânes, sr lesquels on met des bâts , et on attache une ruche ou deuxde chaque côté, la poignée en bas et la base en haut ; il est toujoursmieux de faire ce transport de nuit que de jour, et par eau plutôt quepar terre, quand cela se peut. Lorsque les ruches sont arrivées au lieudestiné, on les met sur le ruchier, et on ne doit ôter le linge que lelendemain. Au reste, on ne doit vendre que les ruches qui donnent lemoins de profit, et qui sont le moins garnies de mouches et deprovisions.