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BADIN,Adolphe (1831-19.) : Madame Edmond Adam :Juliette Lamber.- Paris :Charavayfrères éditeurs, 4 rue Furstenberg, 1882.- 32 p.-1f.de pl. en front.; 13,5 cm. Saisie du texte etrelecture : O. Bogros pour lacollectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (18.II.2005) Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe et graphieconservées. Texteétabli sur l'exemplaire d'un collectionparticulière. MadameEdmond Adam Juliette Lamber par Adolphe Badin [Noticeextraite des Etrennes aux Dames pour l’an 1882.] MADAMEADAM Un des jeunes peintres les plusjustementcélèbres de ce temps-ci, à quil’on disait : « Vous devriez faire le portrait deMme Adam », répondit : « Mme Adam ?Jamais ! Mme Adam appartient à Bonnat ou àCarolus Duran . » Je serais volontiers tenté de faire comme le spirituelartiste, et de m’écrier à mon tour :« Pour esquisser cette physionomie originale et complexe,très fine et très puissante à la fois,très grande dame et en même temps trèsfemme, il faudrait la plume d’or d’unThéophile Gautier, ou d’un Paul de Saint-Victor,ou d’un Goncourt. » A défaut de ces éminents docteurs debeauté, voici un léger croquis assez prestementtroussé par le chroniqueur en titre d’un de nosgrands journaux parisiens : « La première fois que je vis Mme Adam, je fusvivement frappé par sa grande beauté. Cettebeauté est restée la même :l’oeil, d’un gris bleuté etplein de lumière, est aussi éclatant, la boucheaussi ferme et l’ovale aussi pur ; elle a dans les joues cesdeux fossettes qui font que, quand elle rit, elle semble rire deuxfois. Mince et très élancée, la tailleest tellement souple que la femme semble plus grande qu’ellene l’est en réalité. La voix est douceet métallique. Quand elle parle, le mot sonne ferme et bientimbré. Elle raconte avec un charme infini. Je ne sais pasqui lui a vendu de l’esprit, mais, à coupsûr, on ne lui a pas volé son argent ; ce sont sesauditeurs qui redoivent. A travers tout cela, une façon dese pencher en arrière et de regarder très hautqui lui sied à merveille. » Le portrait ne laisse pas d’être assezfidèle ; tout au plus a-t-il besoind’être complété etrehaussé par quelques retouches. Ce que surtout le peintre ne semble pas avoir suffisamment mis enrelief, c’est cette sorte de crânerieélégante et spirituelle particulièreà son modèle, et qui est comme la marque de sapersonnalité. Quand Mme Adam entre dans un salon ou dans une loge dethéâtre avec cette allure rapide qui lui estfamilière, et qu’elle répond aux salutsempressés qui l’accueillent par un geste de lamain et quelques paroles gracieuses et imagées, tous ceuxqui sont là se retournent ; et, s’il en est qui nela connaissent point, on les voit aussitôt se pencher surleurs voisins pour demander qui elle est ; instinctivement, tout lemonde sent que c’est quelqu’un. Ajoutons qu’elle a les plus bras du monde, lesépaules et la taille d’une déesse demarbre, et que personne ne porte plus haut et plus loin l’artde s’habiller, ce qui n’est pas sans rendre sonvoisinage terriblement redoutable pour ses ennemies, - car une femmeaussi en vue a toujours quelques bonnes petites ennemies. * ** Cette crânerie de bongoût et de bonne compagnie,que nous donnions comme l’attrait le plus piquant de laphysionomie de Mme Adam est également un descaractères les plus frappants de son talentlittéraire. On sait, en effet, que Mme Adam a publié sous le nom deJuliette Lamber, - son nom de jeune fille, - un nombre assezconsidérable d’ouvrages d’un genreélevé et délicat. C’est en 1858 qu’elle débuta, avec ses Idées anti-proudhonniennes surl’amour, la femmeet le mariage, courageuse et spirituelle réponse auxbrutales théories du célèbrepolémiste, bientôt suivie de brochures decirconstances, pleine de verve et d’enthousiasmejuvénile : La Papautédans la questionitalienne, et Garibaldi, savie d’après desdocuments inédits. Toutefois ce ne fut qu’en 1860 que Mme Juliette Lamber pritpied définitivement sur le territoire purementlittéraire, avec Mon Village,tableau fidèle etoriginal des moeurs, des préjugés, despetites passions, des joies et des larmes du village, avec une notephilosophique et finement pratique qui le relèvesingulièrement. Le Mandarin, qui parut lamême année, est unvoyage humoristique à travers Paris et les idéesparisiennes, rempli de fines remarques etd’aperçus originaux. Les Récits d’unepaysanne, qui vinrentaprès, nous offrent une suite de petits poèmesrustiques, écrits par une femme qui aime la nature et lacomprend. Mme Juliette Lamber, en effet, - et ce n’est pas lecôté le moins piquant de cette Parisienneachevée – est une paysanne, une paysanne picarde,comme elle le rappelle volontiers. Elle est née àVerberie, dans l’arrondissement de Senlis, et elle apassée toute son enfance à Chauny, chef-lieu decanton du département de l’Aisne, oùson père exerçait la profession demédecin. Vers 1862, une dangereuse affection des voies respiratoiresétant venue compromettre gravement sa santé, onl’envoya passer la mauvaise saison à Cannes. Lepays lui sembla si beau, qu’elle y retourna chaque hiver etfinit même par l’adopter à peuprès exclusivement. Et comme, pour cet esprit àla fois prime-sautier et laborieux, l’admiration setraduisait par un besoin impérieux de confier au papier sesimpressions, elle fit pour le ciel éclatant de la Provenceet les flots bleus de la Méditerranée cequ’elle avait fait naguère pour les horizonsbrumeux des plaines picardes. De là ces deux charmantsvolumes du Voyage autour du Grand-Pinet de Dans les Alpes, dontPaul de Saint-Victor a dit : « Ce qui donne un attrait toutparticulier à ces deux ouvrages, c’est quel’auteur a vécu de la vie des champs,qu’il en a réfléchit la calmelumière, qu’il en exhale les parfums salubres.» L’Éducation de Laure,qui suivit, est un romanphilosophique, mais un roman philosophique qui n’a rien delourd ni de pédantesque. Saine et sauve, aucontraire, est une étude demoeurs mondaines et en même temps uneleçon de haute moralité, donné avecbeaucoup de bonne grâce. Nous arrivons maintenant au Siègede Paris, journald’une Parisienne, ouvrage de circonstance, dontl’accent sincère et ému, tout vibrantde patriotisme, assura le succès. Personne n’était plusdésigné que l’auteur pourécrire l’histoire de ces tristesévènements, car personne n’avaitété en meilleure position pour les bien voir. En effet, Mme Juliette Lamber avait épousé,quelques années auparavant, un homme politique aussi connuque respecté dans le parti républicain, M. EdmondAdam, qui devint préfet de police du gouvernement de laDéfense nationale, puis député de laSeine, et mourut sénateur inamovible en juillet 1877. Ainsi placée dans les coulisses du grand drame, elleassista, témoin discret mais non point impassible,à tout ce qui fut fait, ou plutôt àtout ce qui fut tenté, et vit défiler devant elletous les hommes qui jouèrent un rôle augouvernement ou dans la presse, durant ces cruels joursd’épreuve. Aussi a-t-on pu dire du livre de Mme Juliette Lamber quec’était la peinture la plus originale et la plussaisissante qui ait été faite del’héroïque et douloureux siègede Paris. Après cette excursion en dehors de la littératurepure, son véritable domaine, Mme Juliette Lamber publia les Récits du golfe Juan,recueil de nouvellesciselées avec amour et tout imprégnéesdes délicieux parfums de la campagne provençale. Puis vint Jean et Pascal,roman d’une vigueur etd’une puissance incomparables, à travers les pagesduquel, comme le vent dans les chênes, passe le souffle de lapatrie. Dans Laide et dans Grecque, qui vinrent ensuite, MmeJulietteLamber explora de nouveaux filons avec une merveilleuse souplesse detalent ; le premier de ces deux remarquables ouvrages est un hommageà l’amour du beau, que l’auteurpossède à un haut degré ; le secondest un véritable poème dramatique en prose,où les plus nobles sentiments sont exposés dansle langage le plus élevé. Le théâtre, cette mise en oeuvre desfantaisies les plus osées de l’imagination, devaitattirer un esprit aussi hardi que celui de Mme Juliette Lamber : aussisaisit-elle avec empressement la première occasion quis’offrit à elle d’aborder lascène. Sa Galathée,adaptation trèssavante et très réussied’après le texte de Basiliadis, un jeunepoète grec contemporain, fut jouée avec unsuccès retentissant au théâtre desNations par Mounet-Sully, Paul Mounet, son frère, et MlleBaretta. Mise en goût par l’heureuse issue de cettepremière introduction en France d’unelittérature à peu prèscomplètement inconnue jusqu’alors,l’auteur de Galathéeécrivit ensuitetoute une série d’études sur lespoètes grecs contemporains, qui fut comme unerévélation, non seulement chez nous, mais danstoute l’Europe. Ce volume est le dernier qu’ait publié MmeJuliette Lamber ; mais, s’il faut en croire les bruitsdiscrets des coulisses littéraires, nous verrontparaître prochainement sous la même signature une oeuvrenouvelle, d’une délicatesse etd’une originalité toutes particulières,et qui fera certainement une grande sensation. L’heure n’est donc pas encore venued’asseoir un jugement définitif sur cetéminent écrivain, et nous devrons nous contenter,après avoir rapidement passé en revue lesnombreux ouvrages sortis de sa plume, de dire quelques mots desprincipales qualités qui lui ont conquis un rangdistingué dans notre littérature contemporaine. Mme Juliette Lamber, ainsi qu’on l’a vu, asuccessivement abordé les genres les plus divers, maispartout elle a porté les mêmes ressources et lamême finesse d’imagination, la mêmesensibilité délicate et toujours simple ducoeur, le même amour passionné de lanature, la même pureté, la même ardeurdes élans patriotiques. Comme écrivain, personnene possède une langue plus chaude, une plus grande justesse,une plus grande propriété del’expression ; chez personne, nous ne voyons, en plusheureuse abondance, ces mots trouvés plutôt quecherchés qui font images et évoquent les chosesdevant les yeux du lecteur. Comme penseur enfin, on ne saurait troplouer chez elle la noblesse, parfois bien hardie, des sentiments et desidées, et cette manière, à la foisintrépide et gracieuse, de penser etd’écrire à la française,avec infiniment d’esprit et plus encored’émotion. * ** Le genre élevé etdélicat, dontl’auteur de Grecques’est fait une loi de ne passortir, ne s’adresse qu’à un publicd’élite ; aussi pouvons-nous dire qu’endehors du monde littéraire, la personnalité deMme Adam est plus généralement connue que cellede Juliette Lamber. C’est en 1871, au lendemain de la guerre, que Mme Adam ouvritson célèbre salon, dans ce somptueux appartementdu boulevard Poissonnière, tout rempli de meubles anciens,de tableaux, de gravures et de bibelots précieux,qu’elle habite encore aujourd’hui. Mme Adam n’avait pas seulement les rares qualitéspersonnelles indispensables pour jouer ce rôle difficile : unesprit incomparable, une affabilité parfaite, un charmeexquis et – sa beauté ; elle possédaiten outre au plus haut degré le sens rapide des choses de lapolitique, et un dévouement complet, absolu, auxidées de progrès. Aussi le salon du boulevardPoissonnière devint-il rapidement l’un des centresd’action les plus vivants du parti républicain.Sous le règne de l’ordre moral, il pritmême l’importance d’un ardent foyer derésistance : c’est là qu’auxheures les plus critiques les esprits troublés accouraientreprendre leur équilibre, que les irritésvenaient chercher du calme et les découragés ducourage. Le triomphe éclatant de ses idées et de ses amis,tout en ajoutant considérablement àl’influence personnelle de Mme Adam, ne laissa pas demodifier sensiblement la composition de son salon. Un de ses principauxattraits ne tarda pas en effet à lui êtreenlevé par suite de la dispersion des pluséminentes personnalités du parti ou de leurabsorption par les situations officielles qui retenaient les uns dansleur cabinet ministériel, les autres dans leurs ambassadesplus ou moins lointaines, les autres sur leur fauteuilprésidentiel. En revanche, le monde artistique et littéraire,attiré par la réputation d’esprit deMme Adam, par son amour bien connu pour les arts, prit peu àpeu dans la maison une place prépondérante, sansdistinction de parti. Certes, on trouverait difficilement à Paris et enEurope un pareil milieu, dont tous les hôtes aient un nomcélèbre, ou tout au moins fort connu ;où l’on puisse coudoyer, le même soir,à côté de nombreux hommes politiques,députés, sénateurs, ministres,restés fidèles quand même àl’amie des mauvais jours, des hommes de lettres, despoètes, des auteurs dramatiques comme Tourgueneff, Dumas,Daudet, Leconte de Lisle, de Banville, de Bornier, PaulDéroulède, Jean Aicard, HenryGréville, Ulbach, Theuriet, Claretie ; des peintres commeBonnat, Henner, Laurens, Carolus Duran, Jules Breton, Detaille,Bastien-Lepage ; des sculpteurs comme Paul Dubois, Guillaume, Chapu,Falguière, Mercié, Millet ; des savants commeJanssen, Robin, Berthelot, Lauth, Pouchet, Dr Labbé,Trélat ; des grands industriels ou des grands financierscomme les Heine, les Arlès-Dufour, les Koechlin-Schwartz,les siegfried, les Turgan, les de Reinach, et tant d’autresque nous oublions. Et cependant, nous ne serions point surpris que quelques vieux amis dela maison ne regrettassent parfois l’ancienneintimité des fameux mercredis, où l’onpouvait pénétrer dans le grand salon rouge sansrisque d’être étouffer dansl’antichambre incessamment encombrée par la fouledes allants et des venants, et où l’on avait,entre onze heures et minuit, l’inappréciable bonnefortune de voir le plus illustre de nos hommesd’état sous l’aspect quelque peuinattendu du plus simple, du plus spirituel et du plus naturellementgai des mortels. * ** Mais, plus que ses travauxlittéraires, la direction de sonsalon ne pouvait suffire à satisfairel’activité intellectuelle et morale de Mme Adam :il lui fallut chercher un aliment à cet amour du travail,qui est chez elle non seulement une passion, mais un besoin. Cetaliment, elle ne tarda pas à la trouver dans la fondationd’une grande revue politique et littéraire,largement ouverte aux idées de progrès et deliberté. Certes, il fallait une rare intrépidité pourentreprendre d’élever autel contre autel,à côté, sinon en face , de la Revuedes Deux Mondes, et l’on conçoit que les amis lesplus dévoués de Mme Adam aient tout fait pourl’en détourner. Mais le principalcaractère de cette nature essentiellementintrépide, ainsi que nous avons eu plus d’une foisl’occasion de le constater au cours de cetteétude, c’est précisément dene point s’arrêter aux difficultés, nonplus qu’au côté périlleux deschoses. Mme Adam ne brave pas le danger, elle le dédaigne. Là où les hommes du métierles moins timorés eussent reculés avec terreur,elle passa outre sans hésitation ; et, chosevraiment étonnante, elle réussit pleinement,absolument, du premier coup, là où les gens lesplus habiles et les plus expérimentés eussentpeut-être échoués piteusement. La Nouvelle Revue, dont lepremier numéro parut le 1eroctobre 1879, vient d’entrer dans sa troisièmeannée, et son avenir est assurédésormais. C’est qu’indépendamment de son grandtalent d’écrivain et de sa haute influence, MmeAdam semble avoir été naturellementdouée pour la direction d’une pareille entreprise: non seulement elle possède un coupd’oeil d’une sûreté,d’une rapidité merveilleuses, une intelligence,une puissance d’assimilation et depénétration véritablementextraordinaire ; mais elle a encore et par-dessus tout, l’artde manier, de gouverner les hommes, d’une main àla fois ferme et très douce. Ce que M. Buloz pèreobtenait avec sa brutalité légendaire, Mme Adaml’obtient avec un mot aimable, avec un sourire : et telauteur qui sortait jadis de la Revuedes Deux Mondes furieux,humilié et ne respirant que par vengeance, sortaujourd’hui de la NouvelleRevue charmé, pleind’espoir et tout prêt à remercier, alorsmême que sa copie lui aété rendue. Enfin Mme Adam porte avec elle dans toutes les entreprisesqu’elle tente un bonheur tout particulier qui en assureinfailliblement la réussite ; pour nous servird’une expression familière mais topique, elle a laveine, cette capricieuse divinité sans laquelle les chancesles plus sérieuses de succès avortentmisérablement. C’est ainsiqu’après s’êtreassuré, par ses hautes relations, des collaborateurs depremier ordre, parmi lesquels nous citerons seulement les noms deLittré, de Berthelot, de Flaubert, de Sacher-Masoch,d’Henry Gréville, de Ouida, deSully-Prud’homme, d’Henry de Bornier, de Leconte deLisle, il lui est tombe du ciel des bonnes fortunes exceptionnelles,comme cette étude anonyme sur la guerre turco-russe, dont lapublication eut un si grand retentissement dans toutel’Europe ; comme les lettres inédites deMérimée à Panizzi ; comme cetteétonnante correspondance , égalementinédite, de George Sand sur lesévènements de 1848, quirévéla au monde littéraireune face complètement inconnu de notre grand romancier ; ouencore comme cette piquante étude biographique sur AlphonseDaudet par son frère. Il est vrai que ces bonnes fortunes-là n’arriventqu’à ceux qui les méritent et qui lesattirent. Mme Adam remporte victoire sur victoire, non pas seulementparce qu’elle est née sous une heureuseétoile, mais surtout parce qu’elle cherche, parcequ’elle force, parce qu’elle conquiert la chance– ou la veine – et que personne mieuxqu’elle ne sait en tirer parti. * ** Nous avons essayé depeindre Mme Adam sous ses trois aspectsd’écrivains, de femme du monde et de directeur derevue ; mais on ne la connaîtrait pas touteentière, si nous n’ajoutions qu’iln’est point de femme plus délicatement obligeanteet plus généreusement charitable. Le nombre degens à qui elle a rendu service, nous pourrions dire de ceuxqu’elle a sauvés, dépasse toutecroyance ; et sa réputation, est si bien établiesur ce point, qu’il n’est pas de budget ni de bonnevolonté qui pussent suffirent aux demandes qu’onlui adresse des côtés les plus divers.N’est-ce pas pour cela que cette femme supérieureà tant de points de vue, et que sasupériorité même désignaitdavantage aux attaques, a toujours étérespectée dans sa personne et dans sa vie par lesadversaires les plus acharnés de ses idées ? Etn’aurait-on quelque raison de répondreà ceux qui s’étonneraient de cesingulier privilège : « C’est que MmeAdam n’est pas seulement la femme la plusvéritablement et la plus complètement remarquablede Paris, mais qu’elle en est aussi la meilleure ? » |