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BEAU, B. (18..-19..) : Une Apologie du Cannibalisme(1909) Numérisation du texte : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (05.I.2013) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@lintercom.fr, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe etgraphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire de la Médiathèque du n°4 - VIe série- 15.2.1909 deLA REVUE (ancienne Revue des Revues). Une Apologie du Cannibalisme par B. BEAU _____ Dans les papiers d'unmissionnaire du XVIIIe siècle ; nous avons eu autrefois la bonnefortune de découvrir les pages qui suivent. C'est le discours qu'un «piaï » ou sorcier caraïbe adressait à ses compatriotes, pour protestercontre la propagande anticannibaliste que faisait parmi eux lechrétien. On trouvera sans doute que pour un sauvage, ce piaï parlaitd'une façon fort académique. Il était peut-être parent du Huron deVoltaire. Il est permis de croire aussi que le missionnaire qui nous arapporté cette harangue, avait été nourri dans l'étude desbelles-lettres et qu'il a transcrit en style de philosophe le rudelangage du sorcier. La forme, du reste, importe peu. Ce qui mérited'attirer l'attention, c'est la valeur des raisons présentées en faveurde la coutume cannibaliste, et la conviction énergique avec laquelle ceCaraïbe affirmait qu'elle ne pouvait pas disparaître. Ce curieux document nous est revenu en mémoire en lisant, l'ouvrage queM. Faguet vient de consacrer à la question de la guerre et de la paix(1). Il y démontre, en fort bons termes, que la guerre sera éternelleparmi les hommes ; et que le Pacifisme est une doctrine essentiellementchimérique, quand il n'est pas une propagande funeste. - L'illustreacadémicien a-t-il eu entre les mains les cahiers du missionnaireprotestant ? Les arguments qu'il présente pour soutenir l'éternité dela guerre se calquent si bien sur ceux que faisait valoir le sorciercaraïbe en faveur du cannibalisme, qu'on serait tenté de le croire. Amoins que, toutefois, ce soit le sorcier qui ait lu son livre. Quoi qu'il en soit sur ce point nous appelons l'attention de M. Faguetsur les pages qui suivent. Nous lui serions reconnaissant de nousdonner du plaidoyer du sauvage une réfutation théorique. Elle doit être possible puisque lecannibalisme, en dépit des prophéties du sorcier, a, à peu près,disparu de la terre. Peut-être, après l'avoir tenté, sera-t-il moinsaffirmatif sur la vanité des idées pacifistes et la nécessité de laguerre. Voici le plaidoyer du « piaï » caraïbe, tel qu'il fut prononcé versl'an 1750, devant les guerriers de la tribu Oyampi, réunis sur lagrande place de leur village * * * « Un étranger est venu parmi nous pour nous enseigner une religionnouvelle. Il y a, dans les maximes qu'il prêche, beaucoup de choses quipeuvent nous laisser indifférents, mais il y en a aussi de trèsdangereuses pour la tribu. Il proclame, par exemple, que lecannibalisme doit disparaître de la terre, et qu'il faut renoncer ànotre coutume de manger la chair humaine. Il y a eu de tout temps des individus à l'estomac desquels cet alimentrépugnait. Mais c'était là une complexion physiologique exceptionnelle.Celui qui en souffrait, la considérait lui-même comme une infirmité.C'est la première fois que l'on tente d'ériger ce dégoût maladif endoctrine. La propagande de l'étranger pourrait devenir funeste. Au dernier festinpublic, où dix prisonniers furent immolés, trois de nos guerriers ontrefusé de toucher à leur chair. - C'est pourquoi j'ai résolu de vousmontrer que cette doctrine est absurde, et que ceux qui se laisseraientséduire par elle seraient traîtres à leur tribu. I De tout temps, aussi loin que peut remonter la mémoire des vieillards,on a mangé les ennemis tués dans les batailles, et on a engraissé lesprisonniers pour les tuer quand ils sont à point. Quand une coutume estsi ancienne, c'est qu'elle ne dépend pas de la volonté des hommes. Ellen'est pas un accident de leur histoire, mais une loi de leur nature,instituée par les dieux eux-mêmes. Les cœurs trop sensibles peuvent ledéplorer ; mais contre les fatalités naturelles, il est vain et puérilde vouloir lutter. La nécessité de cette loi apparaît, du reste, avec clarté à tout espritnon prévenu. Supposez en effet que les tribus, renonçant à se mangerentre elles, s'engagent à vivre en paix chacune sur son territoire.Qu'arriverait-il ? - Tous ceux que nos luttes incessantes fontdisparaître continueraient de vivre ; le nombre de ceux qui auraientdes enfants serait incomparablement plus grand qu'aujourd'hui, lesloisirs, laissés par l'abandon des travaux guerriers, inclineraientdavantage le cœur des hommes aux plaisirs de l'amour. Pour toutes cesraisons, la population s'accroîtrait dans des proportions inconnuesjusqu'ici. Si fécond que soit notre sol, si industrieuses que soientnos femmes, le pays deviendrait bien vite incapable de nourrir tous seshabitants. Que devrait-on faire alors? Chasser de la tribu une partie de ses membres ? Comment désigner ceuxqu'on condamnerait à l'exil ? Accepteraient-ils la décision de la tribu? Plutôt que de courir l'aventure d'une émigration sur des terres,inconnues, où ils seraient sans cloute victimes des étrangers et desbêtes fauves, ne préfèreraient-ils pas en venir aux dernièresextrémités ? C'est la guerre civile qui éclaterait sur tous les pointsdu territoire à la fois : la guerre étrangère est cent fois préférable. - Immolerait-on, pour les consacrer à la nourriture des adultes, lesvieillards et un certain nombre d'enfants ? - On raconte qu'autrefoiscette coutume existait dans certaines tribus. Un de nos poètes, parlantde ses ancêtres, a dit : « Ils massacraient gaiement, pour les mangerensuite, Leurs enfants mal venus etleurs parents trop vieux. » Mais comment désigner ceux qu'on immolerait ? Il est impossible detrouver un principe juste pour faire un tel choix. L'arbitraire desjuges et des chefs se donnerait carrière ; les occasions d'injusticesseraient multipliées, et avec elles les germes de discorde civile. Il y a, sans doute, des cas très nets où il est facile de juger qu'unenfant est infirme et ne sera jamais pour la tribu qu'une boucheinutile et un membre indigne. Mais combien de cas douteux ne seraientrésolus que par la corruption : des parents trop faibles pourraientacheter à prix d'argent la complaisance des juges pour un enfant malvenu, tandis que d'autres, par égoïsme et amour de leurs aises,appelleraient sur la tête d'enfants robustes le couteau dusacrificateur. Et pour les vieillards ? Fixerait-on un âge légal pour la mort? Ceserait injuste : des hommes, plus vieux par l'âge, peuvent être plusjeunes au point de vue de la valeur intellectuelle et physique. -Laisserait-on aux juges le soin de déterminer, dans chaque casparticulier, le moment où la vieillesse aura sonné ? Prenons garde àl'arbitraire et à la corruption, générateurs de discorde. La meilleuresolution théorique serait de laisser aux vieillards eux-mêmes le soinde déterminer l'heure de leur sacrifice. Cette solution eût peut-êtreété possible autrefois, quand l'amour de la tribu était plus ardent.Mais les temps héroïques sont passés l'égoïsme a grandi dans les cours,et il serait vain d'espérer voir les hommes d'aujourd'hui s'offrird'eux-mêmes sur l'autel de la tribu. Ajoutez que, si pareille solution prévalait, la joie fuirait désormaisnos festins. Nombreux sont les estomacs qui trouvent la chair desvieillards trop coriace et celle des enfants trop fade. Si matérielleque paraisse cette dernière considération, il en est certainement parminous qu'elle ne laissera pas indifférents. Je conclus : ceux qui protestent contre la coutume de manger nosennemis sont aveugles, s'ils ne voient pas que le succès de leurdoctrine déchaînerait la guerre civile et condamnerait les membresd'une même tribu à se manger entre eux. II Je crois avoir démontré due le cannibalisme est une nécessité, mais jene m'en tiendrai pas là. Je proclame que c'est une nécessitébienfaisante, qu'il faut accepter d'un cœur apaisé, et bénir, commeinstituée par les dieux eux-mêmes. C’est elle, en effet, qui remédié,de la façon la plus équitable possible, à tous les mauxqu'engendreraient la paix et le respect superstitieux de la chairhumaine. C'est parce que nous voulons manger la chair de nos ennemis que, chaqueprintemps, nos guerriers partent en guerre. Si nous renoncions à cettecoutume, les guerres deviendraient infiniment plus rares, et les vertusviriles se perdraient. C'est en vue de la bataille prochaine etcertaine, que nous cultivons dans nos âmes le courage et la ruse, dansnos corps la force, l'endurance et la souplesse. D'autre part, les combats incessants font parmi nous, chaque année,cette élimination des faibles que la loi ne saurait convenablementpratiquer. Sur le champ de, bataille, point d'intrigues, point delouches marchés ! Celui qu'une infirmité - ou quel'âge rend inférieur à son adversaire, tombe, frappé par lui ; sa mortest la preuve qu'il ne méritait pas de vivre. Seuls reviennent ducombat les plus robustes et les plus forts, c'est-à-dire, ceux qui sontvraiment dignes de vivre et de se perpétuer. Qui ne voit tous les avantages qui résultent de cette sélectionbienfaisante ? Cette élimination impitoyable des vieillards et desfaibles maintient la population dans les limites convenables. Il y atoujours pour tous les membres de la tribu, sans même que les guerrierssoient condamnés à des travaux serviles, une nourriture abondante. Ceuxqui sont morts goûtent la paix du grand sommeil ; ceux qui voient lalumière jouissent de la vie dans la prospérité. III - Chez nos voisins, ces raisons suffiraient : ils sont grossiers etsans culture. Nous, Oyampis, nous ne sommes pas sensibles seulement aubien-être matériel. La vraie civilisation se reconnaît à ce qu'on asouci du Beau et du Bien. - Mais à ce point de vue encore, lecannibalisme est bienfaisant. D'où vient la beauté de nos guerriers et de nos enfants ? Pourquoi, parnos danses guerrières, tous les yeux sont-ils ravis, tant est grande larobustesse, l'aisance et la souplesse des corps ? C'est parce que,chaque année, la guerre élimine les faibles. C'est elle qui a fait etqui conserve la beauté de notre race. Elle est comme un chirurgienattentif, sans cesse appliqué à débarrasser le corps de tout ce qui ledéforme ou l'affaiblit. Si nous perdions le goût de la chair des vaincus, les guerresdeviendraient rares ; parmi la population pullulante, malades,infirmes, vieillards continueraient de vivre. La race s'enlaidiraitvite, et un jour viendrait où l'on pourrait compter parmi nous, lesbeaux exemplaires d'humanité. Songez d'autre part à la prodigieuse somme de douleurs qui pèserait dèslors sur les hommes : toutes les individualités tarées préférant à lamort libératrice une longue agonie douloureuse à travers les maladieset les privations ! - Et l'on parle de la cruauté de la guerreincessante ! Mais c'est elle qui est miséricordieuse et bonne. Elle nepermet la vie qu'à ceux pour qui elle est une joie ; et, quand elle lesen prive, ce n'est pas lentement, avec des raffinements de tortures,c'est d'un seul coup, dans l'ivresse de la bataille, en leur offrant lajoie suprême de rendre le coup dont ils meurent. - C'est au nom de lapitié qu'on veut détruire nos coutumes cannibales ? Malheur à ceux quiéprouvent une pitié de cette espèce ! Elle les rend aveugles. Ils nevoient pas que, bien loin de diminuer les maux des hommes, leursensibilité lâche les multiplierait à l'infini. Enfin, quelles sont les tribus qui sont dignes de vivre ? Si dans unetribu les guerriers se laissent aller à d'oubli des vertus viriles, àl'indolence, à la lâcheté ; si la corruption et l'injustice lessoulèvent contre leurs chefs, ou les uns contre les autres, n'est-ilpas juste qu'ils servent à faire vivre une tribu meilleure, chez quisont pratiquées toutes les vertus qu'ils oublient ? C'est le droit etle devoir de toute tribu plus forte, plus intelligente et plusdisciplinée, de se nourrir des tribus inférieures. C'est ainsiseulement que les hommes croîtront toujours en force, en beauté et envertu. Je conclus : c'est le goût de la chair humaine, source des guerres, quitient les hommes en haleine. Il ne permet la vie qu'aux plus vaillantset aux plus endurants. Il apparaît ainsi comme la source même duprogrès humain. IV - Pour être complet, je dois vous rapporter encore une autre idée,malgré son absurdité trop évidente. On a dit « C'est la guerre quiexerce cette salutaire fonction d'élimination et d'éducation. Il n'estpars nécessaire pour qu'elle soit bien remplie que les vainqueurs senourrissent de la chair des vaincus. Pourquoi ne pas laisser pourrirles cadavres au lieu de les manger ? Ce qui doit faire horreur, cen'est pas la guerre elle-même, c'est l'abominable coutume de se nourrirde chair humaine. » Ici, j'avoue que je ne comprends plus. Pour croire qu'après s'êtreimposé les fatigues de la bataille, les guerriers vainqueursrenonceront au bénéfice immédiat de la victoire, il faut avoircomplètement perdu le sens du réel et de la vie. C'est là surtoutqu'éclatent la faiblesse intellectuelle des adversaires du cannibalismeet la puérilité de leur doctrine. Pourquoi ferait-on la guerre, si l'on perdait le goût du carnage et desfestins humains ? Pour prendre des grains et des troupeaux ? - Mais cen'est là qu'un surcroît de conquête que ne compromettent pas nosfestins. Croire que des hommes qui peuvent avoir le plus secontenteront du moins, c'est être fou. D'ailleurs, il est souvent très difficile, même après une victoire, des'emparer des troupeaux et des récoltes. L'ennemi a caché ses richessesdans des retraites inaccessibles. - Les corps des morts et des blessés,au contraire, sont une proie immédiate et certaine. Quel homme de bonsens a jamais conseillé d'abandonner la proie qu'on tient, pour unbutin incertain et de qualité inférieure ? Puis, quelles raisons peut-on donner, si, comme on l'admet, la guerreest bonne, pour proscrire les festins de chair humaine ? En achevantles blessés, on leur épargne des souffrances prolongées. Les corps desmorts éprouvent-ils une souffrance nouvelle à servir au festin duvainqueur ? Est-il préférable de pourrir dans la terre, ou de servir denourriture aux corbeaux ? Il y a, au contraire, pour le guerrier quitombe, une consolation suprême à songer que sa chair ne connaîtra pasle sort hideux des charognes animales, mais servira, saine et belle,palpitante encore de l'ardeur du combat, à la nourriture des hommes. Il y a plus. Comment faire la guerre, si l'on n'a pas de quoi restaurerses forces après la bataille ? Condamnera-t-on les guerriers à emportersur leur dos les provisions de leurs familles ? C'est une honte àlaquelle ils ne souscriraient pas. Tous les grands chefs militaires ontdit que la guerre doit nourrir la guerre ; le guerrier doit vivre surl'ennemi ; l'application la plus immédiate et la plus sûre de cettemaxime, c'est de manger les vaincus. Ainsi la bataille elle-mêmeprépare aux guerriers le festin qui refera leurs forces. La faminen'est jamais à craindre pour les vaillants. Ils reçoivent, le mêmejour, sous forme de victuailles abondantes, la récompense des grandscoups qu'ils ont donnés. Il est donc absurde de prétendre conserver la guerre en proscrivant lecannibalisme, alors que celui-ci en est à la fois la cause principale,la condition nécessaire et la justification. V Je dois ajouter que ceux qui propagent une pareille doctrine ne sontpas seulement des esprits faux qu'il convient de détromper ; ils sontencore - qu'ils le sachent ou non - traîtres à leur tribu, et il faudrales châtier. La différence essentielle qu'il y a entre un compatriote et un ennemi,c'est qu'on a le droit et parfois le devoir de manger ce dernier.Supprimer cette différence, c'est affaiblir le lien qui nous unit à latribu. - C'est l'affaiblir encore, que de faire croire qu'un jourviendra où l'on pourra aller parmi les étrangers sans risquer d'êtremangé par eux. Si cette doctrine se répandait, ce serait donc auxdépens de l'amour qu'on doit à la tribu. Ce serait aussi aux dépens de sa force ; qui ne voit combien, dans uneguerre, nous serions en état d'infériorité à l'égard de nosadversaires, si, tandis que ceux-ci seraient restés cannibales, nousavions renoncé à cette virile, antique et profitable coutume ? Exténuéspar les victoires elles-mêmes, nous deviendrions tôt ou tard leur proie. Et voilà bien la conséquence dernière d'une doctrine absurde : ellefinit toujours par être funeste à qui l'adopte. L'ignorance de laréalité est châtiée tôt ou tard. Pour avoir voulu renoncer, sousprétexte d'humanité et de pitié, à la coutume des ancêtres, nouspéririons. Nos femmes, nos enfants, nous-mêmes nous ferions tour à tourles frais des festins des tribus voisines. Défiez-vous donc, Oyampis, de ces idées nouvelles. L'anticannibalismeest une doctrine essentiellement chimérique. Les hommes se sonttoujours mangés entre eux : ils continueront à le faire dans l'avenir,comme ils l'ont fait dans le passé. Et le meilleur moyen de n'être pasmangé soi-même, c'est d'affaiblir le plus souvent possible les tribusvoisines en leur faisant de larges saignées. » * * * Quand le sorcier eut fini, les guerriers l'approuvèrent avec de grandscris. Le missionnaire, devant ce regain de succès des idées qu'il avaitcombattues, craignit de faire les frais d'un festin de réconciliation.Il s'enfuit. C'est à sa prudence, sans doute, que nous devonsl'avantage d'avoir lu le plaidoyer du cannibale. D'ailleurs, qu'aurait-il pu répondre de vraiment décisif ? Cependant, les Caraïbes eux-mêmes ne se mangent plus entre eux. B. BEAU. NOTE : (1) « Le Pacifisme », par E. Faguet. in-12 8 ch. 400 p. SociétéFrançaise d’imprimerie et de librairie. Paris 1908. |