DUBOSC, Georges (1854-1927) : Cigares et cigarettes,(1926). Saisie du texte et relecture : O. Bogros pour la collectionélectronique de la Médiathèque AndréMalraux de Lisieux (09.V.2004) Adresse : Médiathèque André Malraux, B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusion libre et gratuite (freeware) Orthographe et graphie conservées. Texte établi sur l'exemplaire de lamédiathèque des Chroniques du Journal de Rouen dulundi 26 avril 1926. Cigares et cigarettes par Georges Dubosc ~~~~Savez-vous que les Cigares et cigarettes quele fisc vient d'augmenter dans des proportions si lourdes, ne sont pasen France d’une origine très ancienne ? Par contre en Espagne,cigares et cigarettes remontent à la découverte del'Amérique, et c'est, alors que les Espagnolsempruntèrent aux indiens ce mode de fumerie.Après avoir pris possession de la plus petite des îles desLucayes, dans les Antilles, qu'il appela San-Salvador, ChristopheColomb aborda l'île de Cuba. Deux Espagnols furent alorsenvoyés en mission d'avant-garde et d'exploration. Au retour,ils rapportèrent qu'ils avaient trouvés des habitants, sepromenant parmi leurs cases, ayant à la main un tisonallumé, formé de feuilles d'une certaine plante,séchées et roulées dont ils aspiraient lafumée, la rejetant ensuite par la bouche. D'autres contemporains de Colombdécrivent de façon semblable, les premiers cigaresaméricains. L'évêque Las Cases ajoute que cestisons étaient faits souvent par les enfants àl'époque de Pâques. Ils les bourraient de feuillessèches que les indiens allumaient par un bout, tandis qu'ils lesuçaient ou humaient par l'autre, en aspirant la fumée.Celle-ci leur procurait une sorte d'assouplissement par tout le corpset une véritable ivresse. Ils prétendaient, aprèsavoir fumé ces tisons, qu’ils appelaient des tobaccos,ne plus sentir la fatigue ! Oviedo qui fut un des grands et rudes chefs dela Conquête espagnole, rappelait que les premiers envahisseurseuropéens virent au Nicaragua, en 1492, un cacique tenir entreses doigts un morceau de tabac de 6 pouces de long. Des feuillesroulées étaient tenues par un fil ; on les allumaitet elles devaient brûler pendant tout un jour. Les Indiensmettaient l’autre bout dans la bouche, aspiraient la fumée et larejetaient par le nez et par les lèvres, en minces filets qu’ilslaissaient se dérouler dans l’air, et qu’ils contemplaient dansun doux farniente. Toutes ces particularités sur lespremiers cigares espagnols, découverts enAmérique, ne furent pas longtemps à être connues enFrance. Dans un livre bien souvent cité, LesSérées, de Guillaume Bouchet, sieur de Bricourt, quia été pour la première fois impriméà Rouen, en 1615, on trouve dans un chapitre sur les gens deguerre, quelques remarques bien inattendues sur les premierscigares : « Que si nous voulons renfermer,dit-il, le soldat français, il nous faut renouveler lacomposition des Alima et Adispsia, qui éteignentla faim et la soif ; ou bien lui bailler une herbe que lesAmériquains (qui est une partie du monde nouvellementdécouverte, contenant plus de 2000 lieues) nomment Pétun.De laquelle ils prennent quatre ou cinq feuilles qu’ils fontdessécher, puis les enveloppent dans une grande feuille d’arbre,en façon de cornet à épices. Cela fait, ilsmettent le feu par le petit bout et en tire la fumée qui lesnourrit cinq ou six jours sans manger autre chose ; faisant celaquand ils vont principalement à la guerre et que lanécessité les presse. Que si vous prenez de la Nicotianeou herbe à la Reine, qu’aucuns appellent même Pétun,on n’y trouve cette vertu. Soyez assuré que ces deux plantesn’ont rien de commun ni en fortune, ni en propriété avecle vrai Pétun des Amériquains, non plus quel’Angoumoise qu’on vante comme étant le vrayPétun ». Il est certainement très curieux que lepetit livre de Guillaume Bouchet contienne des renseignements aussiprécis et aussi concordants avec les documents primitifs sur lesorigines et les qualités du Cigare. Plus tard, en 1723,le Dictionnaire universel du Commerce de Savary desBrûlons qui, à l’article Tabac, ne parle point du Cigare,donne cependant quelques renseignements précis sur les Cigarros.« C’est une sorte de tabac, dit-il, qui se cultive enquelque endroit de l’île de Cuba, particulièrement autourde la petite ville de Trinité et de Saint-Esprit, mais dont lecommerce se fait à la Havane. Ce tabac se fume habituellementsans pipe, n’étant que des feuilles de cette plante, qui ne sontpoint filées, et que l’on tourne en forme de cornets, qu’onallume par le bout ». Ailleurs, dans le supplément de ce Dictionnaireuniversel du commerce, paru en 1730, l’auteur, au mot Cigales,dira : « C’est ainsi que l’on nomme aux Iles Antilles,les bout de tabac que l’on fume sans pipes, et que les Espagnolsnomment Cigarros. (p. 144) ». * ** Et cela nous amène à soulever laquestion, assez controversée, du mot cigare, qui n’aété introduit dans le Dictionnaire del’Académie qu’assez tardivement, en 1835, bien qu’ilfigurât, dès 1775, dans le Dictionnaire portatifde de Wailly. Quelle est l’étymologie du mot cigare, quisemble venir du mot espagnol cigarro, qui a le mêmesens ? Au-delà des Pyrénées - tra losmontes - faire des frisures, des papillottes, autrement dit roulerdes cheveux dans du papier, se disait jadis cigarrar. Etmême à présent, du tabac roulé dans uneautre feuille ou dans du papier se dit : cigarro ;celui qui le frise ou le vend : cigarrero ; celui quile fume : cigarrista. Suivant certains, Figaro, lenom du malin et ingénieux barbier créé parBeaumarchais, ne serait qu’une forme adoucie de Cigaro,coiffeur et friseur. Littré qui, en quelques lignes, atraité la question dans son Dictionnaire, n’a pas admiscette définition, qui se rapporte surtout à… lacigarette, et il fait venir cigare, de cigarra, quiveut dire cigale, comme l’indique le mot que nous avonsdéjà trouvé dans Savary des Brûlons. Le cigareviendrait de cigara, cigale, à cause d’une l’analogie deforme, bien que la ressemblance ne soit pas trèsfrappante ! Un autre étymologiste plus ingénieux,Rommey, a proposé une explication qui, par un détouringénieux, donnerait raison à Littré. La plante detabac ayant été introduite en Espagne, en Andalousie,à Séville, on l’aurait particulièrementcultivée dans les vergers et les jardins attenants aux maisons,généralement appelées cigarrales, endroitsoù chantent et bruissent les cigales. Ainsi, par une voiedétournée, le nom de cigares auraitété donné à la feuille de tabacroulée, mais nullement à cause de la prétendueressemblance du cigare avec le corps de la cigale ! Ce quisemble donner quelque vraisemblance à cette origine, c’est que cigare,quand on a commencé à user de ce terme, était du« féminin ». Il y en a plusieurs exemples.Chateaubriand, dans son Itinéraire de Paris àJérusalem, en 1811, à écrit :« Je lui présentai une cigare, il fut ravi etme fît signe de fumer avec lui ». Chateaubriandcommença son voyage en 1806 et conserva ses notes qu’il nepublia que cinq ans après. La cigare, ou plutôt lecigare puisque l’usage a imposé à ce nom, le genre masculin,était donc connu en 1806. On trouve encore la cigare, àplusieurs reprises, dans Guillaume-le-franc-parleur, un recueild’articles de M. de Jouy, en 1815, et dans les Mémoiresde Van Hallem, en 1827. On peut certainement penser que les marins etles soldats, les colons venant des provinces canadiennes de laNouvelle-France, de la Floride ou des Antilles, fumaient certainementle cigare, comme les indigènes américains. Maisil n’en est pas moins avéré que le cigare apparuttrès tard dans la consommation du tabac. On pétunaitdepuis longtemps avec des pipes qui étaient devenues uneindustries florissante à Rouen qu’on ne fumait pas encore le« cigare », sauf, peut-être quelques marinsou quelques gens du peuple, ayant roulé un peu de tous lescôtés. L’amusant historien, G. Lenôtre,relève, pour la première fois la présence du cigare,dans une curieuse déposition de l’affaire Lesurques. Un citoyenPerraud, de Saint-Germain, le 15 thermidor, an IV, déclare« qu’il croyait encore reconnaître Guénot… Ilajoutait même que c’était celui-là qui avaitdemandé du tabac et auquel il avait dit qu’on pouvait se passerde pipe, en roulant du tabac dans du papier, ce que les Espagnolsappellent un « sigard ». (Affaire du Courrierde Lyon, par Gaston Delayen, p. 135). Mais, c’est surtout après lapremière campagne d’Espagne, sous Napoléon Ier, quel’usage du cigare se répandit parmi les officiers del’armée française. On voit, par exemple, en 1812, L’Hermittede la Chaussée d’Antin allant semoncer son neveu, jeuneofficier en permission à Paris, le trouvant à sonhôtel, en costume du matin et fumant en sa compagnie, un cigarede La Havane. Le goût du cigare étaitdéjà assez connu dans un certain monde de snobs etd’oisifs pour que certains épiciers aient à honneur defournir de cigares une clientèle choisie. Une sorte deboniment en vers, assez amusant, composé par ArmandGouffé, pour l’acteur Chapelle, qui avait ajouté uncommerce de denrées coloniales à sa profession decomique, comprend dans la nomenclature des objets qu’on peut trouverchez lui : Gomme, guimauve, rhum et rack, La seconde campagne des Français, enEspagne, sous la Restauration, en 1823, développe encore plusl’usage du cigare et l’introduit absolument en France. Ontrouve trace de ces faits dans les Mémoires inéditesd’Hyppolite Auger, l’auteur dramatique : « Notre retour à Paris,écrit-il, eut lieu par Orléans. Sur la route, nousrencontrions assez fréquemment des officiers revenant d’Espagne.Ils avaient crânement le cigare à la bouche,habitude nouvelle, qui devait devenir générale. A cepoint de vue, la campagne de 1823 eut ce bon résultat financierd’établir un impôt volontaire. * ** C’est à peu près à cettedate, en 1821, que l’on commença à vendre des cigarescomme l’indique une note sur le service des tabacs. On n’en vendaitalors qu’une seule variété, comportant 224 cigares aukilogramme. En 1830, un autre document fait connaître qu’il yavait deux espèces de cigares : l’une à 20, l’autreà 10 centimes. En 1849 encore, il n’existait que deux sortes decigares français à 22 francs et à 11 fr. le kilo.Par contre, les cigares étrangers étaient vendus par laRégie : tels les cigares de La Havane, les panetelas,longs et minces, et les demi-panetelas ; les trabucosqui avaient l’air d’un espingole, les regalias dequalité royale, les ordinaires (primera). Vinrent, plustard, d’autres qualités : les londrès chicos,les medianitos, les imperiales, les conchas,les cazadorès. De Manille, on recevait des terceraset des cuartas. Bien qu’on commençât àfumer le cigare et que Lord Byron ait lancé sonéloge du cigare, il était encore méprisé,dit Grand-Carteret, de la génération aristocratiqued’avant 1830 et encore mal vu en 1840, Le Provincial de Parisse plaignait, en 1825, des financiers assez mal élevéspour vous recevoir un cigare à la bouche. Un autredéclarait que le tabac était bon pour les anciens grognardset les demi-soldes. Cela indique bien en quel piètreestime étaient alors tenus tabacs, cigares et pipes,alors que la tabatières d’argent, ornée de miniatures,continuait à être l’indice et le signalementaristocratique des gens posés. Ney avait bien allumé son cigare avantde marcher au devant des balles, les Sergents de La Rochelle avaientattendu la mort, la pipe à la bouche, mais ce fut la lutte entreles Classiques et les Romantiques de la Révolution de 1830, quidonnèrent le baptême mondain au tabac et au cigare,créant au grand étonnement de la Sociétéd’alors, un rapprochement entre les classes, une sorted’égalité non prévue alors :l’égalité du tabac. Ecoutez là-dessus Mme deGirardin qui n’en revient pas, mais qui constate le fait dans une deses chroniques : « Deux jeunes gens, fort bien mis,se promènent dans une allée des Champs-Elysées. Unhomme affreux vint à passer : un homme sale,déguenillé, une sorte de Robert Macaire, fumant un boutde cigare suspect. Eh bien, ce malheureux fut pour les jeunes dandys,une apparition des plus agréables ! Ils allèrentdroit à lui avec empressement. Il leur répondit par unmalin sourire, et celui des deux qui fumait eut le courage d’approchersa gracieuse figure de cette face hideuse, et d’emprunter à cecigare impur, un peu de feu pour rallumer son cigareéteint ». Cela étonnait encore en 1844 !Mais depuis, la loi du fumeur s’est imposée partout et celui quia du feu, n’en refusera jamais à qui en demande ! Jusqu’en 1832 environ, les fumeurs mondainsétaient rares. Ils se retiraient, dit d’Alton-Shée dansses Mémoires, en des fumoirs pour se livrer àleurs habitudes particulières. Mme de Girardin, qui ne peutsentir le tabac, le constate encore, et elle déploreamèrement que la vapeur cigarine, qui empeste leboulevard des Italiens, change instantanément, chez Tortoni, lesglaces aux fraises en sorbets à la nicotine. Peu à peu,en effet, les élégants, les lions, les dandys necraignent plus de se montrer dans la rue le cigare à labouche, et les jeunes gens les plus à la page, les plus« Buckingham », comme on disait alors, ne peuventse refuser à fumer. En octobre 1836, Barbey d’Aurevilly notecomme un exploit, dans son Premier mémorandum :« Fumé pour ma part, quatrecigarettes ». Lord Seymour, à la mêmeépoque, est un grand fumeur, qui prend de très grandsprécautions pour assurer la conservation de ses puros.Il les choisissait lui-même, les laissait mûrir pendant desmois dans des boîtes de chêne à compartiments. Illes retriait alors, les examinait et les contrôlait ànouveau, puis il les déposait dans des armoires,aérées par des ventilateurs, et dans des tiroirsdélicatement parfumés. On a ainsi retrouvés dansces tiroirs des cigares qui avaient été achetés en1821. Autre fumeur, Alfred de Musset, qui a écrit : « Trois cigares, le soir,quand le jeu vous ennuie, Deux fois par jour, il allait chercher ces cigaresau bureau de tabac à la mode sous Louis-Philippe, situésur le boulevard, entre la rue Laffitte et la rue Le Pelletier,à côté du café Riche. Claudin, qui appartintlongtemps à la presse rouennaise, conte des ses Mémoires,que les « gants jaunes » achetaient pour quatresous de purs Havanes, qu’il fallait, dix ans plus tard, payer seize oudix-huit sous. George Sand, qui ne méprisait pas lesexcentricités, ne se contentait pas, comme on le croit, de fumerdes cigarettes, elle allumait aussi parfois quelques cigares.N’a-t-elle pas écrit : « le cigare endort ladouleur et peuple la solitude de mille gracieusesimages ? » Bientôt cependant, on se plaignit dela Régie et de la qualité des cigares qu’elle mettait envente. Alphonse Karr assurait qu’il suffisait « qu’une deses guêpes » passât sur le boulevard desItaliens, pour qu’elle se vit incontinent« asphyxiée » par la vapeur dudétestable tabac qu’y fument les élégants, lesdandys et les lions. Il ajoutait même que le tabac de contrebandeétait seul fumable. « Le duc d’Orléans et leduc de Nemours, ajoutait Alphonse Karr, ne fument presque plus, maisquand ils fumaient, ils faisaient prendre leur cigare chez un marchandde vin qui, je cois, a été poursuivi pour la contrebandedu tabac. Je pourrai dire son nom, car je faisais absolument comme lesprinces. Pour le prince de Joinville, qui fumait et fume beaucoup, ilavait soin de faire ses provisions en voyage ». * ** Et la cigarette ? La cigaretten’était guère à la mode, à cause du bonmarché des cigares. Tout au plus la fumait-on le matin, avec uncertain dandysme. Théophile Gautier dans les Jeune France,nous a fait assister à l’initiation du jeune Daniel Jovard,comme grilleur de cigarettes. Il nous a raconté que cet apprenti« Jeune France » fut présentéà Ferdinand de G., enveloppé d’une robe de chambre delampas antique, semée de dragons et de mandarins : « Ses pieds, chaussés depantoufles brodées de dessins baroques, étaientappuyés sur le marbre blanc de la cheminée, posehabituelle à tout dandy byronien. « Il fumait une petite cigaretteespagnole. Après avoir donné une poignée de mainà son camarade il prit quelques brins de tabac blond etdoré contenu dans une boîte de laque, les entoura d’unefeuille de papel qu’il détacha de son carnet et remit letout au candide Daniel qui n’osa pas refuser, mais qui ne savait tropcomment s’en servir. » Il n’y a pas besoin de remontertrès haut pour se souvenir que, vers la fin de l’Empire, lacigarette n’était pas fort répandue, à cause de ladifficulté de la « rouler » facilementcomme font les Espagnols. On avait bien inventé des« moules » qu’on vendait chez les marchands detabacs, et des machines plus compliquées, qui revenaienttrès cher. La vogue du cigare était devenuetrès grande, quand, en 1854, apparut le petit cigare d’un sou,le petit Tonneins ou le petit Bordeaux, qu’ironiquementon avait baptisé du nom de Crapulos ou Soutados.Il inaugurait, alors, dans la fabrication, un nouveau mode depréparation qui eut pour conséquence, undéveloppement rapide de la consommation. Il en fut de mêmepour la cigarette, qui se développa surtout à partir de1872, au lendemain de la guerre, quand on introduisit aussi la machine,dans sa fabrication. Les premières cigarettes ainsifabriquées étaient faites par le procédé dubourrage et, les vieux fumeurs se rappellent ces cigarettes de tabacoriental de blatakieh, poussées dans des tubes depapier, se terminant par un bout de carton, et rangées, en petitnombre, dans des étuis légers en carton. Plusieursmachines furent alors inventées, notamment la machineDécouffé, et surtout le procédé rendumécanique par l’ingénieur Belot, à la manufacturedu Gros-Caillou. Elles permirent la fabrication de cigarettes de tousles genres vendues par paquet, et dont la consommation, en dépitde la hausse des prix, a continuellement augmenté d’annéeen année. Dès 1674, quand Colbert afferma lemonopole des tabacs en France, il dit que l’impôt sur le tabacétait le véritable type de l’impôt, tout d’abordparce qu’il n’était pas basé sur un objet depremière nécessité, et ensuite parce qu’ilreposait sur une passion qu’on ne pouvait réfréner et quise développait en progression constante, dans tous les pays…Colbert avait été un bon prophète ! GEORGES DUBOSC |