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[CORDIER,Jean-Baptiste (1770-1793)] : LeGloria in excelsis du peuple, auquel on jointl’épître etl’évangile, avec la réflexion et la collecte.-s.l. : s.n., 1789.- 7 p.; in-8°. 
Saisie du texte etrelecture : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (30.X.2004)
Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
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Texteétabli sur l'exemplaire de lamédiathèque (Bm Lx : Pol. 4). On consultera l'exemplaire enmode imagedisponible enligne surle site Gallicade la BnF.
 
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LE
GLORIA IN EXCELSIS
DU PEUPLE, (1)
Auquelon a joint l'Épître & l'Évangile
du jour, avec la Réflexion & la Collecte.


GLORIAIN EXCELSIS.
 
GLoireau Roi, honneur à ses Ministres, &paix auxbons Citoyens ! Digne, Successeur de Henri, nous vous louons, nous vousbénissons, nous vous glorifions, nous vous rendons gracesà la vue de la gloire dont vous jouissezdéjà, & de celle dont vous êtessur le point de vous couronner.

Vous qui êtes assis à la droite duTrône, protégez-nous.

Vous qui avez refusé de signer le fameux Mémoire,protégez-nous.

Vous qui, par votre intelligence votre nobledésintéressement, réparez, autantqu'il est en vous, les bévues de, vosPrédécesseurs, ayez pitié de nous ;continuez à dire la véritéà celui qui est digne de l'entendre : & puisse (endépit des envieux) votre bonheur & celui de laNation Française être le fruit, de vos travaux,& le sceau de votre gloire.

Ainsi soit-il.

ÉPITRE.

MEsFreres : La Noblesse dont vous vous glorifiez, vousvient de vosperes, & vos peres ne l'ont acquise que par ledévouement à 1a Patrie. Or, cedévouement consiste dans le sacrifice volontaire de sapersonne & de ses biens. Si donc vous ne vous sentez pascapables de ce généreux effort, renoncez devous-mêmes à la Noblesse, de crainte que celui quivoit tout, ne vous contraigne à quitter le nom de votrepere, en disant que vous le déshonorez.

Je vous dis ces choses, mes chers Freres, afin que votre ame ne selaisse pas dominer par une ambition ridicule, ni votre coeur par unintérêt sordide car rien n'est plusopposé à la véritable gloire.

C'est pourquoi, si vous m'en croyez, mes, chers Freres, vous renoncerezdès ce moment au luxe, qui suppose le défaut demérite ; au jeu, qui est la marque d’un espritborné ; aux impures, d'ont le goût prouve l'amourde la crapule. Et par ce moyen, vous acquitterez facilement, &vos dettes, & celles de l'État ; & la paix& la santé vous seront donnés comme parsurcroît.

ÉVANGILE.

EN ce temps-là, les Roturiers dirent aux Nobles :Jusqu'icinous vous avons nourris, nous vous avons vêtus, nous vousavons servis ; & pour récompense, les trois quartsd'entre vous nous ont nnéprisés, nous onthaïs, nous ont fait banqueroute ; & souventmême profitant de l'avantage du nombre, ils nous ont faitchargez de coups. Cependant, en vérité, envérité, nous vous le disons, un temps viendraauquel l'Envoyé de Dieu rétabliral'égalité parmi les hommes car étanttous nés d'un même Pere, il n’est pas juste gueceux qui sèment le plus récoltent le moins, niqu'une poignée de suffisans regorgent desuperfluités, lorsque, leurs freres périssent debesoin.

V.Per evengelica dicta deleatur miserianostra. R.Amen.

RÉFLEXION.

Cet Évangile nous apprend que rosser sescréanciers n'est pas les payer ; que les mots Qualité& Conditionne sont pas synonymes,quela nullité la plus absolue ne peut jamais servir de titreà la considération, publique ; & qu’endépit de la Noblesse la plus éclatante, l’homme,quel qu'il puisse être, n'est jamais que le fils de sesoeuvres.

COLLECTE.

SEigneur,qui le premier avez donné l’exemple dessacrifices, en supprimant la majeure partie de votre Maison, daignezinspirer vos sentimens à tous les Inutiles qui vousentourent, & qui vous admirant sans cesse, ne vous imitentjamais.

Nous vous en supplions au nom du Laboureur, de l'Artisan & duSoldat, vous qui étant notre Pere à tous,êtes si digne de vivre & de régner danstous les siecles des siecles.

Ainsi soit-il.

(1)Puisque Peuple y a.