Sur cette planche, j'ai encorecherché deux emmanchements pour les haches d'Abbeville, qui, jecrois, pourront être utilisés pour tous les gisements desilex taillés à grands éclats. Ces deuxspécimens de l'industrie primitive sont de toute la grandeur etgrosseur possibles, mesurant au moins 0 m,14 de long, 9 de haut, et uneépaisseur de 6 et 7.

J'ai emmanché l'un dans une racine de chênetrès-robuste, pleine de noeuds, et faisant à la foishache et casse-tête ; son fil était vigoureux et solide ;l'arme pouvait être terrible, n'ayant que 0 m,34 de hauteur et 11de largeur à la tête ; elle est très-bien en mainet peut-être employée avec assez de précision.

Le second silex, à peu près de même taille et demême poids que l'autre, a été introduit dans unebranche de frêne que j'avais pliée d'avance au moyen d'unecorde ; quand le bois a eu pris la forme que je désirais, j'aifendu la partie où s'introduit la hache, et je l'aiévidée jusqu'au moment où le bois épousaitexactement les formes de mon silex ; je l'ai alors fixé etconsolidé par un boyau mouillé, aussi serré quepossible. Mes essais, plusieurs fois répétés,m'ont prouvé que cette hache pouvait servir àdégrossir le bois aussi proprement qu'on peut s'y attendre avecun pareil outil. Somme toute, nos primitifs ancêtres ne devaientpas faire d'élégants ouvrages avec ces pauvres moyens ;mais j'ai constaté qu'en les emmanchant comme je l'ai fait, etcomme je l'indique, on peut encore se tirer d'affaire et obtenir desrésultats.

Je regrette beaucoup de n'avoir pas pu travailler une de ces formespointues et allongées, telles qu'il en existe àSaint-Germain, provenant de Moustiers ou de Saint-Acheul, dans le genrede celle de Mautart ; mais il m'a été jusqu'àaujourd'hui impossible de m'en procurer une, chacun craignant larupture de son échantillon pend ant les expériences.

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PLANCHEPRÉCÉDENTE

PLANCHESUIVANTE

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