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ROBERT, Arnault (18..-18..) : Explication duTableau chronologique de l'Histoire générale des peuples et de leurscultes....- Cinquième édition.- Paris : Imprimerie Poussin, 1832.- 15p. ; 20 cm.
Saisie dutexte : O. Bogros pour lacollectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (20.I.2015)
[Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées].
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Texteétabli sur l'exemplaire de la brochure  conservé à  laMédiathèque(BM Lisieux : R 151 br). La planche gravée ("le tableau" en lui-même)n'est pas présente dans les collections de l'établissement. Ci-après ladescription que nous avons pu en trouver et un vue générale : LETABLEAU CHRONOLOGIQUE DE l'Histoire générale des PEUPLES ET DE LEURsCuLTEs depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours, par M. ArnaultRobert 2e édition, 1830 ; une feuille grand aigle (3 pieds et demi sur2 et demi [65 x 100 cm.]), imprimée sur une seule planche, encaractères typographiques fondus exprès. Avec enluminure, et brochureexplicative, prix 8 fr..

EXPLICATION
DU
TABLEAU CHRONOLOGIQUE
DE
L'HISTOIRE GÉNÉRALE DES PEUPLES
ET DE LEURS CULTES,

PAR M. ARNAULT ROBERT
Auteur de divers ouvrages chronologiques, et Membre de plusieurs Sociétés savantes

AU MOYEN DE LAQUELLE
ON PEUT CLASSER DANS SAMÉMOIRE, EN QUELQUES HEURES, L'ORIGINE DES PRINCIPAUX PEUPLES DU MONDE,ET LES RÉVOLUTIONS
 QUI ONT EU LIEU DANS LEUR HISTOIRE POLITIQUE ET DANSLEUR HISTOIRE SACRÉE,
EXPOSÉES L'UNE EN REGARD DE L'AUTRE.



INTRODUCTION.

Avant de développer le système de composition de ce tableau, il estpeut-être à propos de donner une explication préliminaire ; la voici :

La science de l'histoire se considère de deux manières : ou l'étudequ'on en fait n'est que spéciale, suivant qu'on ne s'occupe que del'une de ses branches quelconque, en particulier, comme l'histoire deFrance, l'histoire d'Angleterre, etc., alors on ne connaît que desfaits isolés, dont les rapports avec les faits généraux ne peuvent êtremarqués ; ou cette étude est générale, suivant qu'elle embrasse à lafois toutes les parties diverses de l'histoire, ancienne et moderne,profane et sacrée, et l'on obtient alors cet avantage, que les faits,toujours comparés entre eux, soit dans les annales du même âge, soitavec les temps qui ont précédé ou suivi, présentent partout desrapports qui instruisent, ou qui satisfont la curiosité.

EXPLICATION.

MÉCANISME DU TABLEAU.


Le plan principal du tableau présente une chronologie de l'histoiregénérale ou universelle, ancienne et moderne, profane et sacrée, dontles branches nombreuses sont figurées par des fleuves ou échellesemblématiques, qui en marquent toutes les révolutions, toutes lesfluctuations diverses. La largeur de ces fleuves augmente ou diminue enraison directe des conquêtes qui ont accru le domaine des peuples, oudes pertes qui l'ont affaibli. Les peuples conquis disparaissent sousla couleur des peuples vainqueurs ; mais si l'on veut suivre, encoreaprès leur chute, leur histoire particulière, on se reporte alors à lachronologie générale ; nous en donnerons des exemples.

Les nuages qui recouvrent le sommet du tableau, considérés commesource, présentent en différens temps l'origine des peuples les plusanciens ; les époques sont marquées par des chiffres, dans les colonnesplacées sur les deux côtés, auprès du cadre, et auxquels correspondent,de siècle en siècle, des lignes horizontales qui traversent le tableau.

On voit dans ces colonnes diverses manières de supputer les temps,selon qu'on veut suivre les années de la création, celles qui ontprécédé Jésus-Christ, les olympiades, dont la première répond à l'an3208 du monde, ou les années de Rome, qui commencent l'an 3230, époquede la fondation de cette ville. Toutes ces supputations sont combinéesdans un système unique. A l'époque de J.-C. commence une nouvelleéchelle des temps, qui succède aux anciennes, et descend jusqu'à nosjours : c'est l'ère dionysienne ou vulgaire.

Les chiffres que l'on trouve dans les fleuves, à côté de l'inscriptiondes faits, en expriment les dates précises ; et, pour savoir à quelssiècles appartiennent ces dates, on suit les lignes horizontales quicorrespondent sur les côtés aux échelles des temps. Ainsi, si l'ontrouvait dans un fleuve le nombre 25, ou le nombre 50, on suivrait laligne horizontale placée au-dessus, et, si elle correspondait, parexemple, au 26e siècle (an 2500 du monde), on reconnaîtrait aisémentque ces nombres 25, ou 50 exprimeraient les dates précises de 2525, ou2550.

D'après cet exposé, il sera facile de nous suivre dans l'analyse explicative du tableau.

Recherchons d'abord les peuples de la plus haute antiquité, et faisonsremarquer, en passant, que la chronologie ne pouvant s'appuyer que surdes traditions dont elle sert à fixer les époques, admet bien dans sesclassifications toutes les découvertes réelles touchant l'origine despeuples , mais qu'elle repousse aussi toute espèce d'hypothèse et decontroverse par la raison qu'il lui est impossible d'établir desrapports de temps et d'époques sur de simples conjectures. Cettescience, qui n'est autre que celle des dates, et qui , par conséquent,n'admet point d'opinions, attend donc des découvertes positives pouraccroître ou rectifier ses élémens, qui ne doivent jusque-là reposerque sur les traditions appelées classiques et vulgaires.

HÉBREUX.

Nous voyons sortir des nuages, à gauche, le fleuve des Hébreux, decouleur orangée, qui donne, suivant les livres de Moïse, l'histoire despremiers siècles de ce peuple. On y voit d'abord la successiongénéalogique des Patriarches, ensuite la chronologie des Juges, celledes Rois et celle des Pontifes qui ont gouverné le peuple hébreu oujuif, celle des Prophètes, et celle de tous lesfaits mémorables dansl'histoire de l'Ancien-Testament. Les schismes qui se sont opérés dansle culte judaïque en sortent, à gauche, sous la forme de fleuves, quichangent la couleur primitive. Au temps de J.-C. après l'an 3984 dumonde, ce grand fleuve se divise, et présente, à gauche, le fleuve desJuifs et de leurs sectes diverses qui se continue nos jours, et àdroite, un fleuve particulier consacré à l'histoire du Christianisme,qui comporte les chronoloqies des Papes, des Antipapes, des Conciles,des Schismes, des Sectes dissidentes et de tous les événemensremarquables dans l'histoire du Christianisme.

CHINOIS.

Ce peuple est d'une origine fort douteuse. Le fleuve rouge , à droitequi lui est consacré, commence l'an 1777 du monde, époque supposée durègne de Yao, son premier souverain. On le voit parcourir une longuesuite de siècles sans éprouver aucun changement ; c'est que, pendanttoute cette période, l'empire des Chinois ne fit aucune perte, et nes'agrandit point par des conquêtes. Tout cet espace est rempli par uneesquisse de l'histoire de leur culte. On y remarque, en l'an 3455 ,l'établissement de la doctrine de Confucius, qui est une époque célèbredans l'histoire du peuple chinois. L'an 52 de J.-C., Foé crée en Chineun nouveau culte qui dure encore. Depuis les premiers siècles duChristianisme jusqu'à nos jours, l'histoire religieuse des Chinois estcontinuée dans le fleuve de couleur verte des idolâtres ; mais leurhistoire politique se retrouve dans le fleuve de la chronologiegénérale, de couleur bleue, qui est placé à droite. On y voit, qu'enl'an 1259 après J.-C., la Chine est envahie par les Mogols, nationtartare, qui, en l'an 1212 , avaient déjà soumis la Perse etl'Asie-Mineure. L'an 1368, les Mogols sont chassés de la Chine. Ce quise rapporte ensuite à l'histoire politique de ce pays se trouve établidans la, continuation du même fleuve, qui descend jusqu'à l'époqueactuelle.

ÉGYPTIENS.

Après les Hébreux et les Chinois . les deux peuples qui occupent lepremier rang dans l'antiquité sont les Egyptiens et les Assyriens. Nouscommencerons par les Egyptiens. Leur fleuve, de couleur prend naissancel'an 1809 du monde, époque supposée de la fondation de la premièremonarchie, par Ménès, qu'on croit être le même que Mesraïm , petit-filsde Noé.

Au 20e siècle, on remarque la fondation de Thèbes et de Memphis. Au 24eet au 25e siècle, trois ruisseaux qui se détachent du fleuve indiquentl'émigration de Cécrops, qui passe en Grèce pour y fonder Athènes,celle de Cadmus, qui fonde Thèbes en Béotie, et celle de Danaüs quipasse à Argos. Le fleuve des Egyptiens n'éprouve aucun changementremarquable jusqu'à l'an 3459, époque de leur défaite par Cambyse, roides Perses, auxquels ils sont entièrement soumis, et dont la couleurverte fait disparaître la couleur bleue des Egyptiens. L'an 3653, tousles pays de la domination des Perses, dans lesquels l'Égypte estcomprise, sont soumis aux Grecs et aux Macédoniens réunis (consultez lefleuve des Grecs, à cette époque) ; on voit, en effet, dans le fleuvede la chronologie générale ou comparée, Alexandre-le-Grand soumettrel'Egypte l'an 3653. En continuant le même fleuve, on voit, l'an 3677,l'Egypte former un nouveau royaume ; elle fut donnée aut premier desPtolémées, lors des divisions qui s'opérèrent après la mortd'Alexandre. L'an 3954, les Romains viennent, après les Perses et lesGrecs, imposer leur joug à l'Egypte, qui reste sous leur dominationjusqu'au temps de la division de l'empire romain entre Arcadius etHonorius, l'an 395 de J.-C. ; alors elle entre dans la composition del'empire d'Orient, sous Arcadius, d'où elle ne sort que par la conquêtedes Mahométans, l'an 638 (voyez le fleuve des Mahométans, de couleurviolette). Si l'on prend alors le fleuve des Mahométans pour suivrel'histoire de l'Egypte, on y remarque, en 868, l'établissement desTulunides, qui y fondent un califat. Elle reste indépendante sous legouvernement des Tulunides, des Fatimites, puis des Curdes ouMamelucks, jusqu'à l'an 1517, que, soumise aux Turcs ottomans, elledevient une des provinces de leur empire.

ASSYRIENS ET PERSES.

L'empire des Assyriens, dont le fleuve rouge est situé vers le milieudit tableau, paraît, suivant l'histoire, avoir été fondé par Nembrod,qu'on suppose fils de Cham, l'an 1809 du monde , pendant que Ménèsfondait l'empire des Egyptiens. L'histoire de tous les peuples d'unehaute antiquité, qui ont habité les premiers ces contrées orientales,se combine dans le fleuve qui les représente tous, celui des Assyriens.On voit dans ce fleuve les époques de la fondation des villes deBabylone, par Sémiramis, de Damas, par les Syriens, de Sidon, par lesPhéniciens (voyez en même temps la chronologie générale). Les peuplesde l'Asie-Mineure, Phrygiens, Troyens, Lydiens, qui doivent leurorigine aux premiers, sont représentés par un fleuve de même couleur,qui touche celui des Assyriens, et s'y réunit.

Une esquisse de leurs cultes divers fait comprendre que les mêmescroyances religieuses régnaient dans tous ces vastes pays. L'an 2800,on y remarque la ruine de Troie, figurée par un ruisseau qui, du fleuvede l'Asie-Mineure, découle dans celui des Grecs. On voit ensuitel'Asie-Mineure passer sous la domination des Grecs, et accroître lalargeur de leur fleuve. L'an 3275, les Mèdes, révoltés sous Arbace quifait la conquête du royaume d'Assyrie, forment un empire indépendant.L'an 3360 , Babylone et Ninive forment aussi des états séparés.

L'an 3434, les Mèdes se réunissent aux Perses, dont l'origine paraîtremonter à l'an 3100, suivant le fleuve de couleur verte qui leur estconsacré. Babylone et Ninive conquises par Cyrus l'an 3453, viennentencore agrandir le domaine des Perses, de même que l'Egypte, soumisepar Cambyse l'an 3459. Les Perses continuent ainsi de régner en Orientjusqu'au temps de la conquête d'Alexandre-le-Grand, l'an 3653 (voyezMacédoniens et Grecs).

GRECS.

Les Grecs, un peu moins anciens que les Egyptiens et les Assyriens,datent de la fondation de Sicyone, par Egyalée, l'an 1915. Endescendant leur fleuve on voit Inachus fonder Argos, l'an 2127 ; plusbas, Lelex qui fonde Lacédémone, l'an 2406 , puis Cécrops et Cadmus,qui, venusd'Epypte , fondent en Grèce Athènes et Thèbes, Danaüs qui passe del'Egypte à Argos, et les fondations successives des royaumes deCorinthe, d'Elis et de Mycène. De petits ruisseaux, placés à gauche,indiquent les émigrations des peuples de la Grèce qui sont alléshabiter l'Italie. Le fleuve des Grecs s'augmente ensuite des conquêtesde Troie et de l'Asie-Mineure, et parcourt plusieurs siècles sanséprouver aucun changement ; mais, l'an 3445, les Grecs perdentl'Asie-Mineure soumise aux Perses par Cyrus. C'est à cette époque, etpendant le siècle qui a précédé et les deux siècles qui ont suivi,que l'on voit inscrits, sur le fleuve des Grecs, les noms de Thalès, dePythagore, de Démocrite, de Socrate, de Platon, d'Aristote, de Zénon,de Pyrrhon, d'Epicure, dont les systèmes philosophiques ont marquédes époques dans l'histoire de la Grèce. La Thrace prend son originevers l'an 3400 ; l'Epire paraît au siècle suivant.

La Grèce et toutes ses possessions sont conquises l'an 3626, par Philippe, roi de Macédoine (voyez ci-après).

MACÉDONIENS ET GRECS.

La Macédoine doit son origine à Caranus, qui a fondé ce royaume l'an3170. Philippe II, l'un de ses rois, père d'Alexandre-le-Grand, ayantgagné sur les Grecs la bataille de Chéronée, l'an 3626, tous les étatsde la Grèce furent soumis à sa domination. Alexandre lui succède dansle gouvernement général de la Grèce. Aussitôt des conquêtes nombreusesviennent agrandir l'empire des Grecs (voy. la chronologie générale).L'an 3653, la Perse, tous les états qui en dépendent, même l'Egypte,sont soumis par Alexandre, et viennent, en changeant de couleur,grossir le fleuve des Grecs, qui, fort large en cet endroit représenteun empire immense. L'an 3677 (voyez la chronologie générale), cetempire se divise, après la mort d'Alexandre, et forme les nouveauxroyaumes de Macédoine et d'Egypte, et en 3683, à la suite de labataille d'Ipsus , les royaumes de Pont, de Bythinie, de Pergame, deSyrie, etc. L'an 3838 , époque de la destruction de Corinthe parMummius, tous ces états différens ont été successivement soumis par lesRomains, qui dominent alors tout l'empire des Grecs (voyez toujours lachronologie générale, et la fin du fleuve des Grecs) ; quelques états,qui leur restent à conquérir, se soumettent un peu plus tard.

Ici s'interrompt le fleuve des Grecs, qui ne reparaît plus ; la gloire de ce peuple est passée.

L'an 395 de J.-C. (voyez la chronologie générale), Arcadius et Honoriusse partagent l'empire romain. Arcadius règne en Orient ; il possède laGrèce et ses dépendances, et fixe son siége à Constantinople. Ce nouvelempire est lui-même divisé en 1204,  et forme l'empire des Latinset l'empire des Grecs : mais, l'an 1261, les Grecs mettent fin àl'empire des Latins. L'an 1453, le sultan Mahomet II envahitConstantinople et toute la Grèce, sous Constantin Paléologue ; etdepuis la Grèce est restée soumise à la domination des Turcs Ottomans.Les Grecs ont fait diverses tentatives pour recouvrer leur indépendance; elles ont échoué pendant longtemps, et n'ont servi d'abord qu'àrendre leur servitude plus insupportable. Enfin , une insurrectiongénérale éclate en Grèce et dans lesîles voisines du Péloponèse, en 1821 , et les Grecs ont été, pendantplusieurs années, en lutte avec les Turcs. La France a pris une grandepart dans ce différend (voyez au fleuve de l'histoire de France, en1827,l'intervention armée des trois puissances, et en 1828, l'expéditiondes Français en Morée) ; et la Grèce a acquis, sous la protectionparticulière de la France, un gouvernement libre et indépendant.

ITALIENS. ROMAINS.

A côté du fleuve des Grecs, à gauche, est le fleuve rouge des Italiens,dont les premiers habitans paraissent dans l'histoire vers le 22esiècle. Diverses petites branches ou ruisseaux, qui viennent se jeterdans ce fleuve, désignent les diverses colonies d'Arcadiens, deThessaliens, de Troyens et de Paphlagoniens qui, partis de la Grèce oude l'Asie-Mineure, viennent s'établir en Italie. L'an 3230,apparaissent les Romains,dont la nouvelle ville devient, quelque temps après, la capitale detoute l'Italie. Ils soumettent l'Etrurie l'an 3701, puis la grandeGrèce, ou basse Italie, l'an 3716, puis l'Espagne, l'an 3778 ; alorstoutes les possessions des Grecs, la Perse, la Syrie et l'Égypte,soumises-par les Romains, rentrent dans la composition de leur grandempire. Un siècle plus tard, l'an 3934, Jules César, après huit ans decombats met fin à l'indépendance des peuples de la Gaule (voyez lefleuve de l'histoire de France). Ces contrées deviennent des provincesde l'empire ; et la Grande-Bretagne, conquise par les Romains, jusqu'àl'Humber, l'an 51 de J.-C., est encore érigée en province, l'an 84.

Le grand fleuve de l'empire des Romains descend, sans éprouver aucunchangement, jusqu'à l'an 324, époque remarquable dans l'histoire parla conversion de Constantin-le-Grand, qui établit le Christianisme danstous les pays de sa domination. Alors le grand fleuve des Romains,composé de tous les pays qu'ils avaient conquis, s'anéantit etdisparaît sous la couleur orangée du fleuve des Papes, dont le domainespirituel s'agrandit et s'étend dans tous les pays de l'empire.

Mais, pour continuer l'histoire politique des Romains, on se reporte,naturellement au grand fleuve de la chronologie générale. On y voit, enl'an 330 de J.-C., Constantin fixer le siège de l'empire àConstantinople, et en préparer ainsi la division prochaine, pendant queRome continue d'être la capitale du monde chretien. Un peu plus tard,l'an 395, s'opère le partage de l'empire entre Arcadius, qui restemaître de l'Orient, et Honorius, qui gouverne l'Occident. L'an.476 les Hérules envahissent Rome et mettent fin à l'empire d'Occident ; ilssont eux-mêmes soumis, l'an 493, par les Ostrogoths, dont lamonarchie est anéantie ensuite par Justinien, empereur des Grecs oud'Orient, l'an 553. Les Lombards succèdent aux Grecs, l'an 568, dans lapossession de Rome ; enfin, l'an 755 (voyez le fleuve de l'histoirede France, en jaune, à côté de celui de la chronologie générale), Pépinle Bref, roi de France, met fin à la domination des Lombards, et àcelle des Grecs qui conservaient encore en Italie l'Exarchat deRavenne, et fait don au pape Etienne III (voyez le fleuve des Papes)des possessions qu'il avait conquises. C'est l'origine de l'état del'Eglise, ou du pouvoir temporel des Papes, qui depuis ont gouvernéexclusivemen t la ville de Rome.

De petits états s'étant formés en Italie, après le partage de l'empirede Charlemagne, sous Louis-le-Bègue, l'an 877, plusieurs appartiennent,depuis ce temps, à des princes de la maison impériale d'Allemagne,au-jourd'hui maison d'Autriche. Naples et la Sicile forment un royaumede puis l'an 1059. L'île de Sardaigne, réunie au duché de Savoie, érigél'an 1416, et composé de l'ancienne Gaule cisalpine, forme aussi unroyaume depuis l'an 1720 (voyez , pour tous ces faits, la chrondIogiegénérale, qui comporte aussi les evénemens du 19' siècle).

GAULOIS OU CELTES, ET PEUPLES DE L'EUROPE OCCIDENTALE.

GAULOIS. FRANCS. FRANÇAIS.

Les Gaulois, qui sont inconnus dans l'histoire, avant le 24e siècle,sont représentés par un fleuve de couleur bleue, placé à gauche desItaliens. Une longue période de siècles s'écoule sans que l'onconnaisse rien de leur histoire politique. Leur fleuve s'interrompt àl'an 3934, époque où les Romains font la conquête des Gaules et lesdivisent en provinces de leur empire.

Mais pour reprendre l'histoire des Gaulois, on consulte la chronologieparticulière de l'histoire de France, de couleur jaune, à côté de lachronologie générale ; elle commence au 34e siècle, l'époque del'émigration des Celtes, qui sont sortis de la Gaule pour aller fonderdes établissemens en Germanie, et qui y ont donné naissance aux Francs,environ onze cents ans avant Pharamond. L'histoire des Gaulois secontinue sur ce fleuve.

L'an 189 de J.-C., les Francs commencent à pénétrer dans la Gaule ; onles suit dans leurs guerres avec les Romains jusqu'au temps de leurconstitution en monarchie, l'an 418, sous Théodomir, prédécesseur dePharamond. L'avènement successif des divers souverains qui ont gouvernéles Francs est établi sur le fleuve, avec ses dates, et se continueainsi jusqu'à l'an 877 ; alors l'empire des Francs, qui se composaitdes Gaules, de l'Italie et de la Germanie conquises par Pépin-le-Brefet Charlemagne, est divisé sous Louis-le-Bègue ; et l'une de cesdivisions, qui comprend les Gaules, reçoit le nom de royaume de France; les Francs qui l'habitaient, ont pris, depuis ce temps, exclusivementle nom de François ou Français. On peut suivre encore après, endescendant jusqu'à nos jours, tous les faits importans de notrehistoire. A l'an 1700, au temps de la première coalition de l'Europecontre la France, pour la succession d'Espagne, commence une longuesérie d'événemens remarquables, qui comprend la fin du règne de LouisXIV, le règne de Louis XV et celui de Louis XVI, le temps de notrepremière révolution, le règne de Napoléon, le retour et la chute del'ancienne dynastie. On y voit tout ce qui se rapporte à l'histoireintérieure dus Français, de même que toutes leurs guerres, toutes lesvictoires qui les ont illustrés. Enfin, cette chronologie, après avoirmarqué l'avènement de Louis-Philippe Ier, se termine à l'an 1832.

BRETONS. ANGLAIS.

Les premiers peuples qui ont habité les îles de la Grande-Bretagneparaissent remonter à une antiquité très élevée. Une tradition peu sûrea conservé les noms de quelques souverains qui régnaient, dit-on, surles Pictes et les Ecossais, dans ces temps très reculés ; mais lesautorités qu'on a recherchées à cet égard n'ont pas semblé assez gravespour qu'on les copiât dans le tableau de l'histoire générale. Comme cespeuples semblent avoir une origine commune avec les Gaulois et lesautres peuples de l'Europe occidentale, qu'ils avaient d'ailleurs lemême culte et des moeurs pareilles, on a jugé plus convenable de lesgrouper dans le fleuve des Gaulois (voyez ce fleuve).

Au temps de la domination des Romains sur les Gaules, les peuples de laGrande-Bretagne avaient déjà reçu l'influence des vainqueurs del'Occident, et le culte des Romains commença à pénétrer chez euxlorsqu'il fut établi dans les Gaules, vers l'an 3934. Les Romainsachèvent la conquête de la Bretagne jusqu'à l'Humber, l'an 51 de J.-C.(voyez le fleuve des Romains); alors ils y établissent des légions etdes gouverneurs. L'an 84 de J,-C., la Grande-Bretagne devient provincede l'empire (voyez la chronologie générale). L'an 395, l'empire estpartagé ; Honorius régne en Occident; il rappelle les légions de laBretagne. L'an 450 , les Saxons, peuple venu du nord de la Germanie,commencent à y pénétrer, et l'an 527, les Angles, autre peuple germain,viennent aussi s'y établir. Ils se divisent entre eux laGrande-Bretagne, et l'an 584, ils y fondent sept royaumes connus sousle nom d'heptarchie des Anglo-Saxons. L'an 827, Egbert-le-Grand, l'undes sept rois, met fin à l'heptarchie, et se constitue roi de toutel'Angleterre. L'Ecosse en reste encore séparée, puisqu'on voit, en l'an839, Kenet II régner en Ecosse et soumettre les Pictes, peuple voisin.Les Anglais font la conquête de l'Irlande, l'an 1172. L'Ecosse seréunit à l'Angleterre, l'an 1603, lors de l'avènement au trôned'Angleterre de Jacques VI, roi d'Ecosse, successeur de Marie-Stuart,décapitée l'an 1587. Pour la suite de l'histoire d'Angleterre, voyez lachronologie générale.

ESPAGNOLS. PORTUGAIS.

Les peuples de l'Espagne ancienne et de la Lusitanie ou Portugal sontaussi regardés comme Celtes ou Gaulois d'origines ils avaient les loiset le culte des Celtes et des Bretons. Ils commencent à paraître dansle fleuve bleu qui est consacré aux Gaulois et aux autres peuples del'Europe occidentale. Leur pays est conquis par les Romains l'an 3778,comme le marque un ruisseau qui se dirige du fleuve de l'Europeoccidentale dans celui des Romains.

Pour la suite de leur histoire, on lit la chronologie générale. On yvoit, à l'an 250 de J.-C., les Goths faire leur première invasion dansle midi de l'Europe, et pénétrer jusqu'en Espagne ; l'an 419, lesVisigoths, issus des Goths, fonder une monarchie en Espagne ; l'an 713,les Sarrasins, disputer aux Visigoths la possession de ce pays, et cinqans après, l'an 718, Pélage y fonder le royaume des Asturies. L'an 857,commence le royaume de Navarre ; l'an 914, le royaume de Léon ; l'an1024, on voit s'anéantir la puissance arabe en Espagne ; l'an 1033, lafondation du royaume de Castille ; l'an 1035, celle du royaumed'Arragon ; l'an 1139, celle du royaume de Portugal. Enfin, l'an 1479,Ferdinand et Isabelle, réunissant leurs états, fondent le royaumed'Espagne. L'an 1640, le Portugal se sépare de royaume d'Espagne, sousJean IV de Bragance. Pour la suite, continuez le fleuve.

GERMAINS, ET PEUPLES DU NORD DE L'EUROPE.

Le fleuve de couleur jaune, qui représente ces peuples, descend autravers d'un grand nombre de siècles, sans marquer aucun changement;car leur histoire politique est inconnue dans ces premiers temps.

Mais, au fleuve de la chronologie générale, on voit, à l'an 3870, laguerre des Romains contre les Cimbres et les Teutons, peuples de laGermanie ; l'an 3926, les Germains vaincus par César ; l'an 3972,Drusus, commencer ses campagnes en Germanie ; l'an 9 de J.-C., Varusvaincu par Hermann ; l'an 14, la victoire de Germanicus sur lesGermains ; l'an 58, la guerre des Hermundures et des Cattes ; l'an 166, la guerre des Marcomanes ; l'an 215, la ligue des Allemands contrel'Italie etc., etc. En descendant le fleuve, on voit les Francs(consultez aussi le fleuve de l'histoire de France), les Vandales, lesGoths, les Huns, les Alains, les Suèves, les Bourguignons, les Saxons,les Angles, les Lombards, sortir de la Germanie, pour envahir tout lemidi et tout le couchant de l'Europe.

C'est depuis le 9e siècle jusqu'au 12e, que naissent successivement, enGermanie et dans les pays voisins, l'état de Venise, le royaume dePologne, l'empire d'Allemagne, lors du démembrement de l'empire deCharlemagne, le royaume de Bohême, celui de Hongrie, etc. Voyez lasuite jusqu'à nos jours.

PEUPLES QUI N'ONT PAS DE FLEUVES PARTICULIERS.

Tous les peuples divers qui habitent le globe, et particulièrementl'Europe, ne peuvent recevoir chacun sur le tableau de l'histoiregénérale un fleuve particulier ; il faudrait composer ce tableau surdes dimensions trop étendues. Il suffit donc de présenter ceux quidoivent occuper les premières places et desquels naissent tous lesautres. On a vu, par les exemples déjà donnés, comment on trouve, dansle fleuve de la chronologie générale, l'origine des peuples, ou plutôtdes états modernes de l'Espagne, de la Germanie, de l'Italie, etc. Cespremières indications suffisent ; elles servent de point de départ, etl'on retrouve, en descendant le fleuve, tout ce qui se rapporte àl'histoire particulière de ces peuples. Si l'on veut s'occuper dequelque peuple qui n'est pas compris dans les exemples donnés sur cettenotice, des Russes, par exemple, on cherche sur la chronologiegénérale, et l'on trouve, à l'an 862, l'origine de leur empire ; pourles Danois et les Suédois, c'est à l'an 78o ; pour les Norvvégiens,l'an 85o ; pour les Turcs Ottomans, l'an 1281 ; pour les Persans, l'an1499, etc., etc. Le moyen de n'en perdre aucun, c'est de se reporter àla période de la chronologie générale, intitulée Formation des états modernes, qui commence au 9e siècle. On peut consulter encore, pour la chronologie particulière de chaque peuple, le petit Dictionnaire historique universel du même auteur.

INDICATIONS ESSENTIELLES.

Le travail des recherches est pénible, il exige des efforts, de laréflexion, de la mémoire ; on s'en dispense à l'aide du tableau del'histoire générale, où tous les faits sont présentés à la fois, soitqu'on les considère isolément, soit qu'on les juge dans leurs rapports.Tout y est simple et facile. Il suffit, pour se diriger à coup sûr, dejeter les yeux sur les divisions caractéristiques des grandes époques,qui sont écrites sur les bords des deux grands fleuves, placés sur lescôtés du tableau, et de choisir l'époque à quelle appartiennent lesfaits dont on s'occupe. Le premier de ces fleuves, à droite, est celuide la chronologie générale. Il présente, de haut en bas, d'abordl'époque que les historiens s'accordent à appeler Temps Incertains ;elle comprend tous les faits antérieurs au déluge d'Ogygès, et finit au24e siècle. Une autre période commence ensuite, ce sont les Temps Héroïquesou fabuleux, un peu moins obscurs que ceux qui ont précédé ; les tempshéroïques commencent vers l'époque de la fondation de Lacédémone etd'Athènes, et finissent au temps de Lycurgue, c'est-à-dire au 32esiècle. Les temps appelés Historiques leur succèdent ; ils commencent vers le temps de la fondation de Rome, et finissent à l'époque de Jésus-Christ, où commence l'Age d'or de la monarchie romaine. En descendant le fleuve, on trouve successivement le temps de l'Invasion des Barbares : c'est alors que les peuples du nord ont envahi tous les pays de l'Europe ; puis le temps de la Gloire des Sarrasins, le temps de la Formation des états modernes, les temps de la Féodalité, de la Chevalerie, des Croisades, etc. ; la dernière époque est celle de l'Illustration des Français. Sur le fleuve opposé, à gauche, celui des Hébreux, on lit aussi, de haut en bas, l'époque des Patriarches, celle de la République d'Israël, celle de la Monarchie judaïque, celle de la Captivité, celle de l'Aristocratiesous la présidence des pontifes de Juda, etc. Un peu plus tard, autemps du Christianisme, on voit les Papes élus par le clergé et lepeuple de Rome, pendant environ cinq cents ans ; une période égalesuccède à celle-là, et les Papes sont élus ou approuvés par les rois etles empereurs, etc. Sur le côté opposé du même fleuve, à partir de l'an3400 du monde, commence le temps de la domination des Perses sur lesJuifs ; aux Perses succèdent les Grecs, et aux Grecs succèdent lesRomains, dont la domination s'étend à la fois sur le fleuve judaïque,qui se sépare à gauche, et sur le fleuve des Papes, qui se dirige àdroite. L'an 476 de J.-C. les Hérules viennent soumettre Rome etdominer sur le fleuve des Papes. Les Ostrogoths succèdent aux Hérulesquelques années après, puis les Grecs, puis les Lombards, puis lesFrancs ou Français, sous Pépin et Charlemagne. Mais alors le fleuveacquiert une indépendance parfaite, par les dons de ces deux souverains; et cette époque du pouvoir temporel et absolu des Papes se continuejusqu'à nos jours.

RAPPORTS GÉNÉRAUX QU'IL EST AVANTAGEUX DE SAISIR DANS LE TABLEAU DE L'HISTOIRE GÉNÉRALE.

Déjà une foule d'aperçus généraux viendront frapper l'esprit, si l'onfait le parallèle des deux échelles caractéristiques des temps dont onvient de parler. Quelques rapports saillans, qu'il est essentield'établir encore pour donner l'intelligence parfaite du tableau, vontterminer cette explication.

L'attention se porte d'abord sur l'origine des peuples les plusanciens, que l'on voit naître successivement des nuages, symbole del'obscurité, et le premier rapport que l'on aperçoit marque l'originesimultanée ou contemporaine des Assyriens et des Egyptiens, même celledes Chinois, si elle n'était point douteuse. Le même rapport établitles intervalles qui ont séparé la naissance des différens peuples :ainsi les Grecs sont moins anciens de deux siècles que les Egyptiens etles Assyriens ; les Italiens, de trois siècles , l'Asie-Mineure de cinqsiècles, et ainsi de suite.

Un autre rapport s'établit un peu plus tard : on voit que pendant queCécrops, Cadmus et Danaüs partaient de l'Egypte pour porter dans laGrèce un commencement de civilisation, et y fonder des royaumes, despeuples de la Grèce émigraient et se répandaient dans l'Italie. Alorsse bâtissaient en Grèce, Athènes, Lacédémone, Thèbes et Corinthe.C'était vers le temps du déluge de la Thessalie, sous Deucalion (voyezla chronologie générale), et de l'établissement des Amphictions dans laGrèce, un siècle avant le temps de Minos, le législateur de la Crète ;c'était au temps de Moïse et de la conquête du pays de Chanaan par lesHébreux (voyez le fleuve des Hébreux). Tout cela se passait environtrois siècles avant la guerre de Troie.

Vers l'an 3000, on lit sur la chronologie générale les noms d'Homère etd'Hésiode ; en suivant jusqu'au fleuve des Hébreux la ligne horizontalequi marque le siècle, on trouve les noms de David et de Salomon ; ainsiles poésies d'Homère et celles de David se composaient à la mêmeépoque. C'était, comme le marque le tableau , deux cents ans après laguerre de Troie.

Si l'on descend encore un siècle, on voit Didon fonder Carthage dans letemps que Lycurgue donnait des lois à Sparte, et que les Persescommençaient à former un peuple. C'était deux siècles aprèsl'établissement des Grecs dans l'Asie-Mineure, un siècle après Homère,et soixante-quatre ans avant la fondation du royaume de Macédoine parCaranus. Didon était contemporaine d'Athalie et du prophète Jonas.

Environ un siècle après cette epoque, Rome est fondée, vingt-deux ansaprès l'établissement des jeux olympiques, onze ans avant la premièreguerre messénienne, quarante-cinq ans avant la conquête de l'Assyriepar Arbace. Romulus, fondateur de Rome, était contemporain du poèteTyrtée et du prophète Isaïe.

Les rapports se multiplient à l'infini sur ce tableau ; mais, pourlaisser à chacun le plaisir de les trouver, nous ne nous arrêterons ,dans notre marche rapide au travers des siècles, que sur quelquesépoques des plus importantes.

Nous arrivons au grand fleuve placé vers le milieu du tableau, et quichange trois fois de couleur ; il représente les révolutions qui ontproduit les trois grands empires du moyen âge : celui des Perses, celuides Grecs et celui des Romains. On voit l'empire des Perses se formerd'abord de la réunion de ces derniers avec les Mèdes, qui s'étaientséparés de l'empire d'Assyrie près de deux siècles auparavant, ensuitede l'Asie-Mineure et des royaumes de Babylone et de Ninive, conquis parCyrus quelques années après, puis de l'Egypte soumise par Cambyse,successeur de Cyrus. Tous ces faits se sont accomplis dans l'espace devingt-huit années. C'était au temps de l'origine de la Thrace. Cyrusest celui qui rendit la liberté aux Juifs, soixante-dix ans après lacaptivité de Joakim ; il était contemporain de Daniel, de Pythagore etde Sophocle. Cambyse, fils de Cyrus, était contemporain de Démocrite,du prophète Zacharie, de Confucius, de Tarquin-le-Superbe et d'Anacréon; il vivait environ cinquante ans avant Socrate, près d'un siècle avantPlaton.

Aux Perses succèdent lesGrecs dans la possession de l'empire del'Orient, deux siècles après leurs devanciers. On voit Philippe, roi deMacédoine, contemporain de Socrate, de Platon et d'Aristote, soumettred'abord les Grecs ; puis Alexandre-le-Grand , vingt-sept ans après, autemps de Pyrrhon, de Zénon et d'Epicure, faire la conquête de tous lesétats qui avaient appartenu aux Perses. Dès le même siècle, on voit cenouvel empire se diviser d'abord, à la mort d'Alexandre, et former lesnouveaux royaumes de Macédoine et d'Egypte; puis, six ans après, à lasuite de la bataille d'Ipsus, donner naissance encore aux royaumes dePont, de Bythinie, de Pergame et de Syrie.

Moins de deux siècles après les conquêtes d'Alexandre, on voit lesRomains mettre fin à ces nouveaux états, pendant le même temps qu'ilsdétruisaient Corinthe et Carthage. Les Romains, qui avaient soumisauparavant toute l'Italie et l'Espagne, font ensuite la conquête desGaules sous Jules-César, un siècle après la conquête de la Grèce et deses dépendances ; et, cent ans plus tard, ils font de laGrande-Bretagne une province romaine. On voit leur empire durer environcinq siècles dans toute sa splendeur, perdre un peu de son lustre aprèsConstantin, au quatrième siècle, et s'anéantir quelques années plustard, lors du partage fait par Arcadius et Honorius.

Le grand fleuve de trois couleurs diverses, qui est l'emblême de cestrois grands empires, présente une durée totale d'environ neuf siècles; les Perses l'ont dominé pendant deux siècles, les Grecs pendant untemps à peu près égal, et les Romains pendant cinq siècles.

La chronologie des Francs ou Français, donne aussi des rapports toutfaits. Elle commence onze cents ans avant Pharamond , au tempsd'Ambigat, chef des Gaulois, qui régnait alors sur toute la Gauletransalpine, à l'époque de la fondation de Bisance, aujourd'huiConstantinople, au temps de Dracon et de Solon, législateurs d'Athènes,au temps de la fondation du Capitole de Rome, par Tarquin l'Ancien, dela destruction de Tyr, et de la fondation de Marseille par une coloniede Phocéens. Ambigat était encore contemporain de Thalès, de Sapho,d'Esope et de Nabuchodonosor, qui détruisit Jérusalem; il vivaitenviron un siècle avant Cyrus. A cette époque, le culte des Druidesétait fort répandu dans l'Occident ; les Bardes, nos premierstroubadours, florissaient dans la Gaule ; c'était - dans ce pays, dontles ports faisaient un grand commerce avec les peuples de l'Orient, quese fabriquaient les étoffes et les armes brillantes des Romains; et lasantonique , alors en usage à Rome et dans tout l'Orient, avant ladécouverte du thé, se recueillait sur les côtes du pays des Santons,aujourd'hui la Saintonge. C'est au temps d'Ambigat que s'est faite lapremière émigration des Celtes ou Gaulois qui sont sortis de la Gaule,et dont quelques-uns sont allés dans le nord de la Germanie donnernaissance aux Francs.

En descendant le fleuve, on voit la république de Marseille envoyer lesavant Pithéas faire des découvertes dans le Nord, pendant le mêmetemps que les généraux d'Alexandre se partageaient l'empire grec. Onvoit les Gaulois, qui avaient déjà battu les Romains près de l'Allia,les défaire encore, un siècle plus tard, auprès d'Arezzo, et pénétrerjusqu'en Thrace et en Galatie, pendant que les Romains soumettaient lagrande Grèce et l'Espagne. On voit ensuite les Gaulois se joindre àAnnibal pour faire la conquête de l'Italie, et, plus tard, les Gaulessoumises par Jules César, cinquante ans avant la naissance de J.-C.C'est la treizième année de J.-C., et la dernière du règne d'Auguste,que les Romains fondent des académies à Autun, à Lyon, à Toulouse, etdans d'autres villes de la Gaule.

Vers la fin du deuxième siècle de l'ère nouvelle, on voit les Francscommencer les incursions dans la Gaule, au temps de Commode et deSeptime-Sévère ; ils se liguent ensuite contre les Romains, et on lessuit dans le cours de leurs guerres jusqu'au temps de leur constitutionen monarchie, l'an 418, sous Théodomir, auquel a succédé Pharamond,deux ans après. A cette époque, le tribun Ursus détruit en Afrique lestemples des païens, soixante ans après que l'empereur Julien l'Apostatavait permis aux Juifs de rebâtir Jérusalem. Les Alains, les Suèves,les Vandales et les Goths, autres peuples venus du nord de la Germanie,inondent la Gaule pendant le même temps. Mais vient Clovis, le premierde nos héros, qui repousse les barbares, met fin à la domination desRomains, et établit dans la Gaule la puissance des Francs, trois centsans après leur première invasion. C'est au temps de la destruction del'empire des Romains ou d'Occident, par les Hérules, sous RomulusAugustulus.

Le royaume des Francs est successivement divisé, affaibli par despertes, et rétabli par des conquêtes, pendant les règnes qui ont suivicelui de Clovis, jusqu'au temps de Pépin d'Héristal et de CharlesMartel, maires du palais sous les derniers rois de la premièredynastie. Alors le royaume des Francs se consolide, et leur premierlustre commence à cette époque, vers le même temps que Mahomet, faisantses conquêtes, prêche un nouveau dogme, et que des missionnaireschrétiens portent l'Évangile à la Chine et au Japon.

Pépin-le-Bref, successeur de Charles Martel, met fin à la premièredynastie, et en commence une nouvelle. Son règne est marqué par degrandes conquêtes : il chasse les Sarrasins de la Gaule, défait lesLombards en Italie, et fait don au pape Etienne III de l'Exarchat deRavenne, origine de la puissance temporelle des Papes. Charlemagne, quilui succède, est l'un des plus grands rois du inonde, et marque une desplus belles époques de notre histoire; il détruit plusieurs empires,soumet toute l'Italie, l'Illyrie, toute la Germanie et une partie del'Espagne : son empire devient immense ; le pape Léon III le couronneempereur d'Occident. Sous le règne de Charlemagne, les peuples de laGermanie commencent à embrasser le Christianisme. Louis-le-Débonnairesuccède à Charlemagne. Les Normands, peuples du nord , brûlent Parissous Charles-le-Chauve, fils de Louis, qui leur cède la Neustrie.Louis-le-Bègue, successeur de Charles-le-Chauve, divise le grand empirede Charlemagne, son bisaïeul, il cède l'Italie, qui devient un empireséparé, et la Germanie qui reçoit le nom d'empire d'Allemagne ; il neconserve que la Gaule, exclusivement appelée, depuis ce temps, royaumede France, et les Francs prennent le nom de François ou Français. C'està cette époque que la féodalité fut établie en France ; c'est pendantle même temps, que Photius opérait le fameux schisme de l'églisegrecque, que les Juifs rabbinistes, se séparant des Caraïtes,publiaient leur Talmud , ou loi orale ; c'est à la même époque que lesJuifs et les Mahométans éprouvaient en Chine une persécution cruelle, àcause de leur religion.

Si l'on continue ainsi à mettre les faits en regard les uns des autres,on trouvera les rapports nombreux qui s'établissent partoutd'eux-mêmes. En suivant jusqu'à nos jours le fleuve de l'histoire deFrance, on arrive à l'époque des Grands hommes, et à celle qui est caractérisée sous le nom d'Illustration des Français.On voit qu'au temps de notre célébrité et de nos conquêtes modernes, lefleuve des Français, considérablement agrandi, devient alors celui detous les faits politiques de l'Europe ; on en juge mieux en continuantd'établir des rapports avec les autres fleuves.

Pour ajouter quelque intérêt à ce tableau, on a placé, entre le fleuvede l'histoire de France et celui de la chronologie générale, un petitfleuve de couleur rouge qui porte, siècle par siècle, les noms deshommes dont les productions remarquables ont marqué les différens âgesde la science. Tantôt plus large, tantôt plus étroit, suivant lessiècles plus ou moins féconds en grands hommes, il exprime d'unemanière allégorique l'état des sciences, des lettres et des arts auxdiverses époques de la civilisation. S'il est à regretter qu'en cetendroit l'espace ait manqué pour insérer toutes les célébritéspossibles, c'est du moins un nouvel objet de comparaison, qui permet defaire encore des rapprochemens nombreux.

C'est ainsi que l'on découvre partout, sur le tableau de l'histoiregénérale, les rapports continuels qui existent entre les faits diversde l'histoire politique des peuples de tous les temps, et les événemensremarquables dans leur histoire sacrée.

DE L'HISTOIRE GÉNÉRALE DES CULTES.

On a vu, dans le cours des fleuves qui occupent le sommet du tableau,l'histoire abrégée des cultes divers des peuples anciens ; on a vu lesRomains faire la conquàte de toute l'Italie l'an 3701 et l'an 3716,celle de l'Espagne l'an 1778, de la Gaule transalpine l'an 3933, de laGrande-Bretagne l'an 51 de J.-C., et de toutes les possessions desGrecs, comprenant la Grèce, l'Asie-Mineure, la Syrie, la Perse,l'Egypte, etc. l'an 3838, et leur culte se répandre dans tous les paysde leur domination. Le fleuve des Romains, qui s'était agrandi detoutes ces conquêtes, se rapproche du fleuve du Christianisme, un peuaprès le temps de J.-C. Un nouveau dogme commence alors à se répandredans toutes les vastes contrées de cet immense empire, et les Papesavaient fait de Rome la capitale du monde chrétien. Le grand fleuve desRomains commence à perdre de son étendue ; et, environ trois sièclesaprès, l'an 324, époque de la conversion de l'empereur Constantin, ildisparaît et se fond entièrement dans le fleuve des Chrétiens. Alors lesénat romain érige une statue d'or à Jésusl-Christ, l'empereur faitabattre les idoles et les temples des païens, le culte Druides estaboli dans l'Occident, et le Christianisme se répand dans toutl'empire. Mais déjà, depuis plus d'un siècle, les Gaules possédaientdes évêques à Autun, Cambray, Lyon, Chartres, Marseille, Beauvais, Aix,Toulouse, Cahors, Albi, le Mans, Tours, Besançon, Périgueux, Amiens,Paris, Evreux , Bordeaux, Viviers, Rouen, Poitiers, Sens, Nantes,Soissons, Orléans, Meaux, Langres, Clermont, Metz, Bourges et Limoges.

Pour suivre l'histoire des cultes encore après cette époque, et pour serapprocher de la nôtre, on consulte un autre fleuve placé entre lefleuve de l'histoire de France et celui des Papes, et dans lequel sontgroupés, sous le nom d'Idolâtres, tous les peuples qui ne s'étaient pasconvertis aux premiers temps du Christianisme. On en voit sortirsuccessivement et à diverses époques, à gauche, les Frisons, lesBohémiens, les Danois, les Polonais, les Russes, les Hongrois, lesSuédois, les Norwégiens, qui rentrent dans le fleuve des Chrétiens.Plus tard encore, ce sont les peuples de l'Amérique, qui , après letemps de leur découverte, reçoivent le Christianisme des Européens, etrentrent aussi dans le fleuve chrétien.

Au côté opposé du même fleuve, apparaissent les Mahométans, dont lefleuve, avec toutes ses ramifications, présente les conquêtes de leurculte ; on voit d'abord les peuples de la Chaldée, de la Perse, de laPhénicie, de la Palestine, de la Syrie, de l'Egypte, etc. , et ensuiteceux de l'Espagne, de l'Afrique occidentale, de la Sicile, etc. , quiétaient alors composés d'idolâtres, de Juifs et de chrétiens, rentrerdans le fleuve du nouveau culte. On, y remarque le petit fleuve duroyaume de Jérusalem de couleur orangée, fondé par les Chrétiens aumilieu des possessions des Mahométans, et dont la durée a été d'environun siècle. Un peu plus tard, on y remarque encore les Ottomans, lesTurcomans et les Mogols qui fondent les empires de Turquie, de la Persemoderne, et de l'Indostan, sur les débris du grand empire des Califes,premiers successeurs de Mahomet.
 
Les personnes qui aiment à s'occuper de tout ce qui se rattache àl'histoire du passé et même du présent, pourront consulter encorel'échelle chronologique des sectes dissidentes du Christianisme,établie au pied du Tableau de l'histoire générale, sur un planaccessoire. Cette échelle présente la filiation des sectes innombrablesqu'a produites le Christianisme depuis son origine, et dontquelques-unes durent encore. Une première ligne qui traverse le tableaucomporte, sur deux rangées, les noms des dissidences principales quisont sorties immédiatement du Catholicisme. Dcs lignes, formées par desflèches, partent de ces sectes premières pour marquer la chaînegénéalogique des sectes secondaires, dont les noms, avec les dates deleur origine, sont écrits sur le cours de ces lignes.

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OPINION DES JOURNAUX SUR LES PREMIÈRES ÉDITIONS DU
TABLEAU DE LA CHRONOLOGIE DE L'HISTOIRE GÉNÉRALE.

Voyez :

le Journal général de la Littérature française, 3e Année, 1829, 3e Cahier.
le Journal des Débats du 21 Février 1829.
l'Album national du 4 Mars 1829.
le Bulletin universel des Sciences, livraison de Mars 1829.
l'Éclair, livraison de Mars 1829.
le Journal des savans, livraison de Mars 1829.
le Mentor du 7 Mars 1829.
le Courrier du 15 Mars 1829.
la Gazette de France du 20 Mars 1829.
le Mémorial, 6e Année, Tom XI, Mars 1829.
le Constitutionnel du 28 Mars 1829.
le Lycée, livraison d'Avril 1829.
le Journal de la Société de morale, fondé par M. de La Rochefoucault-Liancourt, Tom X, N° 66.
la Revue encyclopédique, ou Analyses raisonnées des productions les plus remarquables dans la littérature, les sciences et les arts. Tom XLI.
le Journal de Rouen du 29 Juin 1829.
le Journal du Havre du 27 Juillet 1829.
le Journal de la Normandie (Caen) du 2 Août 5829.
le Journal du Calvados (Caen) du 5 et du 9 Août 1829.
le Journal de la Manche (Saint-Lô) du 23 Août 1829.
l'Ami de la Charte (Nantes) du 18 Septembre 1829.
la Revue de l'Ouest (Nantes) du 23 Septembre r829.
le Journal de Maine-et-Loire (Angers) du 9 Décembre 1829.
le Défenseur de la Monarchie et de la Charte (Bordeaux) du 16 Avril 1830.
l'Indicateur (Bordeaux) du 29 Avril 1830.
le Propagateur (Bordeaux) du 29 Avril 1830.
le Mémorial Bordelais du mai 1830.
la France méridionale (Toulouse) du 13 Juillet 1830.
le Véridique (Montpellier) du 2 Septembre 1830.
le Phocéen (Marseille) du 27 Décembre 1830.
le Sémaphore (Marseille) du 15 Janvier 1831.
la Gazette du Midi (Marseille) du 4 Février 1831.
l'Écho de Vaucluse (Avignon) du 24 Mars 1831.
la Sentinelle Génévoise du 12 avril 1831.
la Gazette Vaudoise (Lauzanne) du 14 mai 1831.
l'Ami de la Charte (Clermont) du 4 Juin 1831.
le Journal du Commerce (Lyon) du 2 Juillet 1831 .
la Sentinelle nationale (Lyon) du 24 Juillet 1831.
le Précurseur (Lyon) an 9 Septembre 1831.
l'Impartial (Besançon) du 27 Novembre 1831.
le Courrier du Bas-Rhin (Strasbourg) du 19 janvier 1832.
l'Abeille (Amiens) du 21 mars 1832.
la Sentinelle (Amiens) du 28 mars 1832.
la Gazette de Picardie (Amiens) du 29 mars 1832.
le Courrier Lorrain (Nancy) du 5 avril 1832.
l'Indépendant (Metz) du 27 avril 1832.
le Patriote (Nancy) du 27 avril 1832.
l'Écho de Rouen du 18 Juillet 1832.

Voyez enfin la plupart des journaux politiques, littéraires ou scientifiques de Paris et des departemens