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Le romancomique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont leRomain, peintres du roi, réduit d'après les gravures au burin deSurugue père et fils, Benoit Audran, Edme Jeaurat Lépicié, G. Scotin,graveurs du Roi par M. Tiburce de Mare, et accompagné de noticesexplicatives par M. Anatole de Montaiglon.- Paris (55,passageChoiseul) : P. Rouquette libraire, MDCCCLXXXIII [1883].- VII p.-[16] f.de pl. en double état, figures au titre, portrait en front. en doubleétat ; 31 cm.

Numérisation du texte : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (09.I.2016)
[Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées].
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Diffusionlibre et gratuite (freeware)

Orthographe etgraphie conservées.
Texte établi sur l'exemplaire d'unecollectionparticulière. Justification des tirages de luxe : 150 exemplaires surpapier du Japon ; 25 sur papier de Chine ; 200 sur papier vergéfrançais ;  200 sur papier vélin à la cuve. Tous ces exemplairessont numérotés et paraphés par l’Éditeur. Les gravures ont été tiréespar M. Beillet. [Exemplaire] n°209 [sur papier vergé français].


Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

LE
Roman Comique
DE
SCARRON
PEINT PAR
J.B. PATER ET J. DUMONT LE ROMAIN
Peintres du Roi
RÉDUIT D'APRES LES GRAVURES AU BURIN
DE SURUGUE PÈRE ET FILS, BENOIT AUDRAN, EDME JEAURAT
LÉPICIÉ, G. SCOTIN
Graveurs du Roi
PAR
M. TIBURCE DE MARE
Et accompagné de Notices explicatives
PAR M. ANATOLE DE MONTAIGLON
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Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

PRÉFACE

LES vers de Scarron, le créateur et l'Empereur du Burlesque, ne sontplus qu'une curiosité littéraire et historique. On lit encore un peu sagrossière, mais amusante comédie de Don Japhet d’Arménie, un peumoins ses Nouvelles à l'Espagnole, bien que l'une d'elles, laPrécaution inutile, ne soit étrangère ni à l'École des maris deMolière, ni au Barbier de Séville de Beaumarchais, et que le Tartuffe doive aussi quelque chose à celle dont Montufar est lehéros, mais on lit toujours son roman inachevé. L’épopée provinciale desa Troupe Comique ne vit pas par les histoires sentimentales qui lacoupent à l'imitation de Don Quichotte et qui ont fait son succèsauprès des belles dames de son temps, mais par la gaieté communicativede ses peintures prises sur le vif et par sa qualité contemporaine.C'est le meilleur roman bourgeois du XVIIe siècle, et il n'a pas peucontribué, mieux que par des attaques directes, à dégonfler les ballonsdes bergeries à la d'Urfé et des préciosités à la Romaine.

Dans son genre, c'est une œuvre maintenant classique, qui s'est mise àson rang et qui n'en descendra plus.

Aussi n'est-il pas étonnant que le XVIIIe siècle, qui l'a gardée, luiait fait, sinon les honneurs de la tapisserie, au moins ceux del'illustration, non seulement dans le livre, mais, d'une façon plusconsidérable, dans plusieurs suites de compositions. Ce ne sont pas, eneffet, les livres qui remporteraient le prix.

Les trois petites planches de Baquoy d'après de Sève, pour l'éditiondes œuvres en dix volumes in-18, publiée à Paris par Pissot en 1752, etles six planches de Folkema d'après Pater et Dubourg, pour une autreédition des œuvres, publiée la même année à Amsterdam par Westein ensept volumes petit in-12, ne sont forcément que des vignettes.

L'édition séparée du Roman comique publiée à Paris par l'ImprimerieDidot jeune en 1796, en trois volumes in-8°, est illustrée de quinzecompositions de Le Barbier, dont les dessins, les eaux-fortes et lesavant-lettres existent dans un exemplaire autrefois possédé par M. deLa Bédoyère et passé, à sa seconde vente de 1862, dans la bibliothèquede M. Rattier. Le talent froid et guindé de Le Barbier, une desnébuleuses du chemin de Louis David, était peu fait pour se plier à laréalité fantaisiste de la Troupe ambulante ; Ragotin, La Rancune et laBouvillon étaient trop en dehors de l'Olympe de l'École.

Enfin il a paru de nos jours, en 1857, dans les collections à bonmarché de Bry, un Roman comique en deux volumes in-8°, illustrés debois dans le texte d'après les dessins de M. Frère. Ils sont moinsconnus qu'ils ne le méritent, car ils sont souples, gais et d'uneimprovisation facile, à la suite du goût des croquis de Tony Johannot ;mais la gravure, comme il arrive aux publications de ce genre, en estbien hâtivement inégale, et, comme livre, le Roman comique attendencore son illustrateur.

Les suites faites en dehors, et qui prouvent la continuité de sonsuccès, n'ont pas de peine à tenir la tête, et il y en a trois biendifférentes.

L'une est une série de tableaux, d'un pinceau sombre et d'un dessinsommaire, mais d'une composition adroite, spirituelle et à l'effet,brossés dans le premier tiers du XVIIIe siècle par un peintreprovincial fort inconnu, nommé Coulon, pour le salon du château de lafamille de Tessé dans le Maine. Bien qu'elle ne soit pas contemporaine,c'est certainement, malgré ses incorrections et ses lourdeurs, cellequi est le plus dans le sens et dans le ton des bouffonneries et desextravagances du Malade de la Reine.

Les deux autres grandes suites sont l'une à l'eau-forte et l'autre auburin.

Celle d'Oudry, qu'on connaît trop peu, date de la fin de sa jeunesse,quand il était encore un portraitiste et un peintre d'histoire, c'esten cette qualité qu'en 1717 et 1719 il fut agréé et reçu à l'Académie,- et avant qu'il n'eût trouvé sa spécialité de peintre de chiens etd'animaux. « C'est à cette époque, » dit très bien M. Roger Portalisdans ses Dessinateurs d’illustrations au dix-huitième siècle (1877,II, 481), « qu'il dessine et grave à l'eau-forte cette étourdissantesuite pour le Roman comique de Scarron, où les gais épisodes desmalheurs burlesques de Ragotin, les faits et gestes de La Rapinière, deLa Rancune et du Destin sont gravés si librement et avec tantd'entrain. La grande planche du Renouvellement du combat, où deuxservantes reçoivent des claques sur les fesses, est pleine de gaietéet de mouvement. La suite entière se compose de trente-huit morceaux,mais Oudry n'en a gravé lui-même que vingt-trois. Ce sont ces piècesqui se trouvent au Cabinet des Estampes accompagnées souvent d'unecontre-épreuve rehaussée d'encre de Chine, probablement par l'auteurlui-même, » Ce qui prouve l'extrême rareté de la suite d'Oudry, c'estque M. Robert-Dumesnil, dans le second volume de son Peintre-graveurfrançais publié en 1836, dit n'avoir pas vu et, par suite, ne décritque douze eaux-fortes d'Oudry (pages 201-5, nos55.66). M. RogerPortalis (II, 488), a relevé qu'à la vente de Neyman, en 1776, vingt etun ans après la mort de l'artiste, deux de ses dessins in-quarto pourle Roman comique se sont vendus 173 livres.
 
La troisième suite est celle des grandes planches, d'une dimensionmoyenne de 26 à 27 centimètres de hauteur sur une largeur de 36 à 37,qui ont été gravées au burin d'après des compositions de Pater et deDumont. Jusqu'à la production d'une preuve, il faut les appeler descompositions, car le pinxit gravé au bas des planches, peut ne serapporter, comme si souvent, qu'à l'invention. En effet, l'on nesignale, ni dans les collections des musées, ni dans les ventes dudernier siècle et de celui-ci, aucun tableau peint de Pater quiappartienne à cette suite, alors que ses toiles ont encore et onttoujours eu assez de valeur pour ne pas passer inaperçues. Les modèlesdes gravures ont donc été probablement de grands dessins au crayon,peut-être légèrement lavés.

Si Watteau avait encore été vivant, mais il était mort depuis 1721, ilest probable que Surugue se serait adressé au maître ; à son défaut, ilest naturel qu'il ait demandé ce travail à celui qui, tout en lesaffaiblissant, continuait son genre et sa tradition. Ce n'est pas duvrai Scarron, et sous ce rapport, Coulon est plus juste, Oudry plus vifet plus varié. Pater, toujours un peu froid et compassé, a été dans sonpropre sens ; il a été moins comique, mais plus élégamment et plusjoliment poli ; il a habillé ses personnages, non pas à la mode deLouis XIII, mais à celle de la Régence. L'archéologie pittoresquen'était pas le fait de son temps, et comme, malgré tous les soins, elleest toujours plus ou moins inexacte et qu'il s'y glisse toujoursquelque chose de contemporain, il serait d'autant plus injuste dereprocher à Pater de ne pas être sorti de sa manière que sescompositions sont en général heureusement aisées, et même moinsinfidèles à Scarron qu'il ne l'a été à La Fontaine dans sescompositions sur les Contes, dont les Deux Amis, au lieu d'être deshommes, sinon vieux, au moins plus que faits, puisqu'ils se renvoientde l'un à l'autre la paternité de la grande fillette dont ils sontamoureux, sont chez lui des Léandres à leur aurore, et qui, enréunissant leurs âges, n'arriveraient pas à la quarantaine. Il n'a faiten somme ni du La Fontaine ni du Scarron ; il n'a fait que du Pater, etle Pater a son intérêt et son prix.

Les sujets sont au nombre de seize, sur lesquels quatorze sont de Pateret deux seulement, le quatrième et le onzième, d'un autre artiste. A unmoment, ses prétentions, on sait qu'il était plus qu'intéressé,ont-elles paru trop fortes à Surugue et se serait-il adressé à unartiste moins exigeant ? Peut-être la suite, qui a été longue àparaître, et dont les planches ont dû être mises en vente à mesure deleur achèvement, devait-elle originairement être plus nombreuse, car ily manque plus d'une scène très capable d'être le thème et le motifd'une composition ? Ce sont questions insolubles, mais il est certainque Surugue a fait travailler Dumont du vivant de Pater, puisque, surles deux seules planches qui portent une date se rapportant auxinventeurs, si l'une, la quatrième, qui est de Pater, est datée de1727, la onzième, qui est de Dumont, est datée de 1728, alors que Patern'est mort qu'en 1736. Le moins célèbre aujourd'hui, Jacques Dumont,dit le Romain, à cause de son séjour à Rome, lui a survécu longtemps,puisqu'il n'est mort qu'en 1781, à l'âge de quatre-vingt et un ans. Ila surtout fait de grands tableaux d'histoire, qui ont sombré. Il était,à l'occasion, capable de se tirer de sujets plus humains et plusfamiliers. Ses deux compositions pour le Roman comique et lesgravures de quelques autres, prises dans la vie réelle, en sont lapreuve, et son souvenir se trouverait mieux aujourd'hui d'avoir fait unpeu moins de grand art et un peu plus de petit.

Quant aux dates de la gravure, absentes sur les deuxième, quatrième,huitième et onzième planches, elles commencent à 1729, date de lapremière. La troisième et la sixième sont datées de 1730, la cinquièmede 1731, les septième et dixième de 1732, les douzième et treizième de1733, les quatorzième et quinzième de 1735, la seizième, après unintervalle d'au moins deux ans, de 1738, et enfin la neuvième de 1738,trois ans après la mort de Pater.

Il ne paraît pas y avoir jamais eu de titre gravé, ou imprimétypographiquement, pour servir d'en-tête à leur suite. Le belexemplaire de M. Paillet, - c'est celui qui a servi de modèle à M. deMare pour ses réductions, - a, comme titre, un feuillet où on lit,imprimé à la brosse et avec de l'encre ordinaire, au moyen decaractères percés :

« Le Roman comique de Scarron peint par Dumont et Pater, Peintres duRoy, et gravé par MM. Surugue père et fils, L'epicir et Audran,graveurs du roy (ici les armes de France, timbrées de la couronnefermée). A Paris, chez L. Surugue, rue des Noyers, attenant le Magasinde papier. C. P. R. (Cum privilegio Regis) »

Sur quelques-unes des planches, ce qui était nécessaire à cette époqueoù le numérotage des maisons n'existait pas encore, l'adresse de lamaison de Surugue, dans la rue des Noyers, qui est dans le quartierSaint-Jacques, celui de l'Université et des Libraires, est encore plusexplicite, à cause évidemment de l'absence d'une enseigne. Ce n'est passeulement «  attenant le Magasin de papier », mais « àl'entrée de la rue des Noyers, entre les deux premières portescochères, vis-à-vis le mur de Saint-Yves ». Avec de pareillesindications, il aurait fallu être bien maladroit pour ne pas trouver laboutique de Surugue.

Le plus grand nombre est de l'éditeur, Louis Surugue le père, qui n'ena pas fait moins de sept, les première, troisième, quatrième, sixième,dixième, onzième et treizième. Son fils, Pierre Surugue, dont le burinne vaut pas le sien, est indiqué comme en ayant gravé entièrement une,la quatorzième, et en ayant terminé deux, la troisième et la seizième.Mais il y a deux graveurs que n'indique pas le titre de l'exemplaire deM. Paillet. Avec le peintre Bernard Lépicié, alors très jeune, qui agravé la douzième et la quinzième planches, avec le dernier BenoîtAudran, qui a gravé la huitième, il y a Gérard Scotin, qui a gravé lacinquième, et Jeaurat, qui a gravé la seconde et la septième. EdmeJeaurat, qui a été surtout peintre, est l'un des meilleurs bourgeoisistes du XVIIIe siècle ; j'aurais dit naturalistes ; sile mot n'était mis aujourd'hui à tant de sauces qu'on ne sait plus cequ'il veut dire.

Dans la table finale, on verra la transcription fidèle, même jusqu'auxfautes d'orthographe si habituelles aux graveurs de lettres, desanciens titres des planches et de leurs indications de peintre et degraveur. On a seulement omis les variantes de l'adresse de Surugue,donnée plus haut, et aussi les renvois aux deux tomes d'une ancienneédition du Roman comique, qui n'est pas spécifiée ; il valait mieuxrenvoyer aux Parties, qui existent en elles-mêmes et sont indépendantesde n'importe quelle édition. Par contre, on a ajouté une numérotationgénérale, de I à XVI, dans l'ordre successif des sujets, pour permettrede classer les planches, aussi bien celles de cette publication que lesanciennes, qui sont sans numéros.

Un dernier mot sur le texte fort simple des notices explicatives misesau-dessous de chaque planche. Comme le plus souvent il a été impossiblede transcrire le texte entier de Scarron, tantôt parce qu'il était troplong, tantôt parce qu'il se trouvait avoir trop de détails étrangers àla planche, on s'est au moins efforcé, dans l'obligation où l'on étaitd'en faire un nouveau qui restât dans la mesure de la demi-page, de seservir le plus possible des propres termes de Scarron.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

ARRIVÉE DE LA TROUPE COMIQUE DANS LA VILLE DU MANS
Première Partie. – Chapitre Premier.

LA charrette des Comédiens, attelée de bœufs et d'une jumentpoulinière, dont le poulain va et vient comme un petit fou, arrive auxHalles du Mans et passe devant le Tripot de la Biche, reconnaissableà son enseigne. Les coffres, les malles, les gros paquets de toilespeintes et les châssis de décors forment sur la charrette une pyramide,au haut de laquelle est juchée comme une poule Mademoiselle La Caverne,habillée moitié ville et moitié campagne. A côté de la charrette, levieux La Rancune, s'appuyant sur une canne et courbé sous le poidsd'une grosse basse de viole, a l'air d'une tortue dressée sur sespattes de derrière. Devant lui, le jeune Destin, aussi pauvre d'habitsque riche de mine, un grand emplâtre sur l’œil, coiffé d'un bonnet denuit entortillé de jarretières, ayant pour pourpoint une casaque degrisette ceinte d'une courroie et traversée en diagonale d'unebandoulière de petits oiseaux, triomphalement terminée par une poule etun oison, chaussé, au lieu de souliers, de vieux brodequins àl'antique, usés et crottés de boue, a sur l'épaule un long fusil. LaRapiniere, Lieutenant du Prévôt, le chapeau sur la tête, l'épée au côtéet tenant un grand pistolet contre sa ceinture, l'arrête avec uneautorité de Magistrat et lui demande quelles gens ils sont.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

LA COMÉDIE INTERROMPUE ET LA BATAILLE DU TRIPOT
Première Partie. – Chapitre III.

COMMELa Caverne, en sa robe ordinaire, et La Rancune et Destin, dans leshabits donnés par La Rapiniere, jouaient, à l'improviste et en s'étantchargés chacun de plusieurs rôles, la fameuse Tragédie de la Mariannede Tristan l’Hermite dans une chambre haute du Tripot, les deux jeunesgens de la Ville, qui jouaient à la paume et n'avaient plus trouvéleurs habits. se précipitent, l'un sur La Rancune et l'autre surDestin. La Maîtresse du Tripot, qui voyait rompre ses meubles, emplitl'air de cris pitoyables, et deux Capucins, accourus au bruit, arriventà grand' peine Il mettre le holà et à séparer les combattants.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

AVENTURE NOCTURNE DE LA CHÈVRE DANS LA MAISON
DU SIEUR LA RAPINIÈRE
Première Partie. - Chapitre IV.

LARapinière, à la poursuite de sa Femme qu'en se réveillant il n'avaitpas trouvée à côté de lui, se jette, en croyant l'atteindre, sur unegrosse chèvre qui allaitait dans la maison les petits d'une chienne,morte en couches, et qui se débat contre lui. Toute la maison accourt àses cris, la Servante avec une lampe, La Rancune et le Valet enchemises sales, La Caverne en méchante jupe, Destin en chemise, enbonnet de nuit et l'épée à la main, et jusqu'à la maigre Mademoisellede la Rapinière, son chandelier à la main, descendue la première enchemise pour aller ou les Rois ne vont qu'en personne.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

MALHEUR DE RAGOTIN DANS LA CHAMBRE DES COMÉDIENNES
Première Partie. – Chapitre X.

APRÈS que le ridicule Ragotin eut fini de raconter l'Histoire de l’Amante invisible,un jeune homme de la Ville lui ayant dit qu'il l'avait prise dans unlivre et le lui ayant arraché de la poche, le petit bout d'homme,s'étant jeté sur lui en furie, s'était trouvé, après toutes sortes dechutes et de gourmades, avoir son chapeau si bien enfoncé sur sa têtequ'il étouffait. Comme il avait été impossible de le lui ôter à causede sa forme de pot a beurre, La Rancune, pour en dégager Ragotin, luicoupe sur la tête le malencontreux chapeau avec les ciseaux de LaCaverne. Celle-ci est encore agenouillée devant la grande malle ouverteoù elle arrangeait les costumes et les accessoires de la Troupe ; dansle fond, Mademoiselle de l'Étoile, étendue sur un des deux lits à causede son pied démis, et Angélique, assise à côté d'elle, assistent à lascène sans y prendre part.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

ARRIVÉE DE L'OPÉRATEUR A L'HOTELLERIE
Première Partie. – Chapitre XV.

UNpeu avant le souper des Comédiens, l'Opérateur Ferdinando Ferdinandi etson train s'arrêtent à l'hôtellerie. L'Opérateur, Gentilhomme Vénitiende Caen en Normandie, est déjà descendu de sa monture et parle àl'hôtelier ; sa Femme, Dona Inezilla dei Prado, est encore à cheval,comme leur vieille Servante Maure sur un âne. Un des deux Valets del'Opérateur porte un drapeau ; l'autre, qui a sur son dos un sac et unetrompette, agace un petit singe, assis sur la croupe de l'âne de laNégresse. A gauche et à droite deux Servantes, dont l'une tirait del'eau au puits et dont l'autre balayait les marches d'un petit perron,interrompent leur besogne pour regarder les nouveaux venus.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

NOUVELLE DISGRACE DE RAGOTIN
Première Partie. – Chapitre XX.

COMMEla Troupe se rendait en deux carrosses à la maison d'un riche Bourgeoisà une lieue du Mans, pour y jouer la Comédie aux fêtes d'une noce,Ragotin, amoureux de Mademoiselle de l'Étoile, était allé l'attendredans une Hôtellerie au bout du Faubourg. Quand les carrossesarrivèrent, il était monté à cheval ; il avait, par maladresse,violemment éperonné la bête, et celle-ci, en ruant, le secoue si bienque le pauvre petit bout d'homme, tout hors de selle et les jambesempêtrées dans la carabine chargée dont il s'était affublé, se trouvela faire partir, à son grand effroi, comme à celui de l'Hôte et desServantes.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

SUITE DU TRÉBUCHEMENT DE RAGOTIN,
ET QUELQUE CHOSE DE SEMBLABLE QUI ARRIVA A ROQUEBRUNE
Première Partie. – Chapitre XX.

LAchute de Ragotin s’était passée à la vue des carrosses, « qui s’étoientarrêtés pour le secourir, ou plutôt pour en avoir le plaisir. Il pestacontre le cheval, qui ne branla pas depuis sa chute, et pour leconsoler, on le reçut dans l’un des carrosses, en la place du PoëteRoquebrune, qui fut bien aise d’être à cheval pour galantiser à laportière où étoit Inézilla. Ragotin lui résigna l’épée et l’arme à feu,qu’il se mit sur le corps d'une façon toute martiale. Il allongea lesétriers, ajusta la bride, et se prit, sans doute, mieux que Ragotin àmonter sur sa bête. Mais il y avoit quelque sort jeté sur lemalencontreux animal. La selle, mal sanglée, tomba comme à Ragotin, et,ce qui attachoit ses chausses s'étant rompu, le cheval l'emportaquelque temps le pied dans l'étrier, l'autre servant de cinquième jambeau cheval, et les parties de derrière du Citoyen du Parnasse fortexposées aux yeux des assistants, ses chausses lui étant tombées surles jarrets. »

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

RAGOTIN DÉCLAMANT DES VERS DE THÉOPHILE
Seconde Partie. – Chapitre II.

LESComédiens étant à la poursuite de Mademoiselle Angélique, Fille de LaCaverne, enlevée à la place de Mademoiselle de l'Étoile, Ragotin, montésur un mulet et accompagné de La Rancune et de L'Olive à pied, suit laroute où Destin les a précédés. Malgré la gène que causent à Ragotinles grandes bottes de La Rancune, qu'il avait inconsidérément relevées,et qui, lui venant jusque la ceinture, l'empêchent de plier ses petitsjarrets, les compliments de ses compagnons sur son futur talent deComédien le mettent en si belle humeur qu'il se prend à réciter dedessus son mulet des vers du Pyrame et Thisbédu poète Théophile. Des paysannes, l'une arrêtée, l'autre assise sur lebord de la route, et deux paysans, qui conduisaient une charrettechargée et faisaient le même chemin, crurent qu'il prêchait la parolede Dieu, le voyant déclamer comme un forcené, et, tandis qu'il récita,ils eurent toujours la tête nue et le respectèrent comme un Prédicateurde grands chemins.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

LE PAUVRE RAGOTIN DANS UNE TOUFFE DE ROSIERS
Seconde  Partie. – Chapitre VII.

RAGOTIN,s'étant réveillé avec l'imagination que La Rancune venait de mourirsubitement à côté de lui, et le voyant ensuite se promener dans lachambre, le prend pour un fantôme, et sa peur le fait s'enfuir dans lejardin de l'Hôtellerie. Léandre et Destin l'ayant suivi et l'ayant prissous les bras pour le ramener dans la maison, Ragotin, voyant LaRancune se présenter pour entrer dans le jardin, « se défit de ceux quile tenoient et s'alla jeter, regardant derrière lui d'un air égaré,dans une grande touffe de rosiers, où il s'embarrassa depuis les piedsjusqu'à la tête et ne put s'en tirer assez à temps pour s'empêcherd'être joint par La Rancune. Ils le tirèrent à  trois hors de latouffe de rosiers où il s'étoit fourré. »

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

NOUVELLE DISGRACE DE RAGOTIN DANS L'HOTELLERIE
Seconde Partie. – Chapitre VII.

COMME« on entendit dans une chambre haute des hurlements, fort peudifférents de ceux que fait un pourceau qu'on égorge et que celui quiles faisoit n'était autre que le petit Ragotin, le vieux Curé du Bourg,l'Étoile, La Rancune, L'Olive et les « femmes de l'Hôtellerie coururentà lui et le trouvèrent tout à coup, à la réserve de la tête, enfoncédans un grand coffre de bois qui servoit à ranger le linge del'Hôtellerie, et ce qu'il y avoit de plus fâcheux pour le pauvreencoffré, le dessus du coffre, fort pesant et massif, étoit tombé surses jambes et le pressoit d'une manière fort douloureuse à voir. Unepuissante Servante, qui n'étoit pas loin du coffre quand ils entrèrentet qui leur paraissoit fort émue, fut soupçonnée d'avoir si mal placéRagotin. La chose étoit vraie et elle en étoit toute fière, si bienque, s'occupant à faire un des lits de la chambre, elle ne daigna pasregarder de quelle façon on tiroit Ragotin du coffre. »

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

CE QUI ARRIVA DU PIED DE RAGOTIN
Seconde Partie. – Chapitre VIII.

RAGOTINsorti du coffre et ayant voulu se lancer sur la Servante, L'Olive, l'enayant empêché et ayant été injurié par lui. le porte tout brandi sur lelit et lui administre une bonne fessée. Ragotin, furieux, se jette àbas du lit si malheureusement que l'un de ses pieds entre dans un potde chambre d'étain, laissé dans la ruelle, et y entras si avant que, nel'en pouvant retirer à l'aide de son autre pied, il resta sans bouger,ce qui fit bien vite découvrir ce qui le faisait tenir immobile. Apresde vains efforts pour se dégager, il se remit sur le lit, et unserrurier, appelé, lime le vase d'étain pour le dépoter du pied demétal que le petit homme s'était fait.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

MADAME BOUVILLON S'ENFLAMME POUR DESTIN
Seconde partie. – Chapitre VIII.

AUTOURdu la table du souper de la compagnie arrivée le matin en carrosse, lapetite nouvelle mariée, son jeune mari Monsieur Bouvillon, unGentilhomme de la Province, la nonpareille Madame Bouvillon, la pluslarge, ronde, courte et ragote femme de France, et le Destin, invitépar l'aimable Conseiller au Parlement de Rennes, Monsieur de LaGarouffière, qui est assis il côté de lui. La grosse Madame Bouvillonn'a d'yeux que pour le jeune Comédien, tandis que tous les autres, mêmelui et les valets et servantes, regardent, en s'étonnant et en riant,l'assiette de Destin, où le prévenant Conseiller, qui finit par s'enapercevoir, et la trop sensible Madame Bouvillon ont enfaîté, àl'intention de Destin, une énorme pyramide d'ailes du poulet et detranches de gigot.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

MADAME PUTIPHAR ET JOSEPH II
Seconde Partie. – Chapitre X.

APRÈSavoir ôté son mouchoir de cou, la grosse Bouvillon, assise sur le pieddu lit, « étale aux yeux de Destin, qui n'y prend pas grand plaisir,dix livres de tetons pour le moins, c'est-à-dire la troisième partie deson sein, le reste étant distribué a poids égal sous ses deuxaisselles, s'écrie qu'elle a quelque petite bête dans le dos, et, seremuant en son harnois comme quelqu'un qui a une démangeaison, prieDestin d'y fourrer la main. Le pauvre garçon le fait en tremblant, etcependant la Bouvillon, lui tâtant les flancs au défaut du pourpoint,lui demande s'il n'est pas chatouilleux. Devant la cheminée, la petitetable, à deux couverts, où la Bouvillon a fait dîner Destin.

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

COMMENT MADAME BOUVILLON EUT UNE BOSSE AU FRONT
Seconde Partie. – Chapitre X.

« ILfalloit combattre ou se rendre, quand Ragotin se fit entendre de laporte, frappant des pieds et des mains comme s'il l'eût voulu rompre,et criant à Destin qu'il ouvrît promptement… La Bouvillon, ayant reprisson mouchoir à la hâte, alla ouvrir à l'impétueux Ragotin, qui en mêmetemps, poussant la porte de l'autre côté de toute sa force, la fitdonner si rudement contre le visage de la pauvre Dame qu'elle eut lenez écorché et de plus une bosse au front, grosse comme le poing. Ellecria qu'elle étoit morte. Le petit étourdi ne lui en fit pas la moindreexcuse, mais sautoit et répetoit : Mademoiselle Angélique est retrouvée ; Mademoiselle Angélique est ici. »

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

LE DISCOURS DU CAPITAINE BOHÈME A RAGOTIN
Seconde Partie. – Chapitre XVI

COMMERagotin arrive, avec La Rancune et L'Olive, à sa petite maison decampagne, proportionnée à sa petitesse, il la trouve occupée par uneBande de Bohémiens. Le petit homme, fort colère, commence par lesmenacer du Prévôt du Mans, dont il se dit allié et, de La Rapinière,son Lieutenant, au nom duquel tout genou fléchissait : mais leCapitaine Bohème, son bonnet à la main, le fait enrager à force de luiparler civilement et avec l’effronterie de lui parler du sa bonne mine,« qui sentoit son Homme de Qualité et ne le faisoit pas repentir d'êtreentré par ignorance dans un Château. C'est ainsi que le scélérat appelasa maisonnette, qui n'étoit fermée que de haies. Il ajouta encore quela Dame en mal d'entant seroit bientôt délivrée du sien, et que lapetite troupe delogeroit, après avoir payé à son Fermier cc qu'il leuravoit fourni pour eux et leurs bêtes. Ragotin se mouroit de dépit de nepouvoir quereller avec un homme qui lui rioit au nez et lui faisoitmille révérences. »

Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le RomainLe roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

AVENTURE DE RAGOTIN AVEC DES RELIGIEUSES ET AVEC LE PÈRE GIFLOT
Seconde Partie. - Chapitre XVI.

RAGOTIN,nu et les mains liées derrière le dos, grâce au Fou qui l'avaitdépouillé de tous ses habits, arrive à un gué, où il rencontre lavieille Abbesse d'Étival et ses Religieuses qui, par la faute du leurCocher, avaient fait naufrage et que le Cocher et un Paysan avaienttirées de l'eau fort mouillées. Le Père Giflot, voyant Ragotin, fittourner vivement le dos aux bonnes Mères, de peur d'irrégularité,criant à Ragotin de ne pas approcher. Ragotin, poussant en avant,commença d'enfiler une longue planche, mise là pour la commodité desgens du pied, et, poussant rudement le Révérend Père Giflot, « le fitchoir dans l'eau. Le bon Prêtre entraîna avec lui le Cocher, le Cocherle Paysan, et Ragotin trouva leur manière de tomber si divertissantequ'il en éclata de rire et continua son chemin vers les Religieuses,qui, le voile baissé, lui tournèrent le dos en haie, ayant toutes levisage tourné vers la campagne.

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TABLE
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PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE I
I. — Arrivée des Commédiens dans la ville du Mans. = J. B. Pater pinxit. — L. Surugue sclupsit (sic). 1729.
CHAPITRE III
II. — Bataille arrivée dans le Tripot, qui trouble la Comédie. = J. B. Pater pinxit. — Edme Jeaurat sculp.
CHAPITRE IV
III. — La Rappinière tombe sur la Chèvre. = J. B. Pater pinxit. — L. Surugue terme 1730.
CHAPITRE X
IV. — La Rancune coupe le chapeau de Ragottin. = J. Du Mont pinx. 1727. — L. Surugue sculp.
CHAPITRE XV
V.  — Arrivée de l'Opérateur à l'Hôtellerie. = J. B. Pater pinxit. — G. Scotin sculp. 1731.
CHAPITRE XX
VI.    — Ragotin à cheval ; sa Carabine lui tire entre les jambes. = J. B. Pater pinxit. — L. Surugue sculp., 1730.
VII.    — Le poète Roquebrune rompt la Ceinture de sa Culotte en voulant monter à cheval à la place de Ragotin. = J. B. Pater pinxit. — Edm. Jeaurat sculp., 1732.

SECONDE PARTIE
CHAPITRE II.
VIII. — Ragotin déclame  des vers ; des paysans croyent qu'il presche. = J. B. Pater pinxit. —B. Audran sculp.
CHAPITRE VII
IX. — Le Destin retire Ragotin où il s'étoit jeté en fuyant La Rancune, qu'il croyoit mort. — J. B. Pater pinxit. — Terminé au burin par P. Surugue fil (sic) 1739.
X. — Ragotin retiré du Coffre où la Servante l'avoit enfermé. = J. B. Pater pinxit. ¬Terminé par L. Surugue 1732.
CHAPITRE VIII
XI.— Un Sérurier coupe le pot de chambre pour dégager le pied de Ragotin. = J. Du Mont pinx. 1728. — L. Surugue sculp.
Au coin gauche du bas on voit, sur les carreaux du plancher, les initiales et la date : L. S. 1728.
CHAPITRE X
XII.— Piramide D'Ailes et de cuisses de Poulets élevée sur l'assiette du Destin par Mme Bouvillon. = J. B. Pater pinxit. — Lépicié sculp. 1733.
CHAPITRE XI
XIII.— Madame Bouvillon pour tenter Le Destin le prie de luy chercher une puce. = J. B. Pater pinxit. — Terminé par L. Surugue en 1733.
XIV.  — Madame de Bouvillon ouvre la porte à Ragotin qui luy fait une bosse au front. = J. B. Pater pinxit. — Petrus Surugue filius sculp. 1735.
CHAPITRE XVI
XV. — Ragotin trouve des Bohémiens dans sa maison de Campagne. = J. B. Pater. ¬Lépicié sculpsit 1735.
XVI. — Ragotin pousse brusquement dans l'eau le Père Gifflot qui entraîne le Cocher et le Paysan. = J. B. Pater pinxit. — Terminé au burin par P. Surugue fils. 1738.

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PARIS. - TYPOGRAPHIE GEORGES CHAMEROT, 19, RUE DES SA1NTS-PÈRES. - 14822.


Le roman comique de Scarron, peint par J.B. Pater et J. Dumont le Romain

CONTES
ET
NOUVELLES EN VERS
PAR
JEAN DE LA FONTAINE

PRÉFACE DE M. ANATOLE DE MONTAIGLON


Nous croyons être agréable à MM.les Bibliophiles, amateurs d'Estampes et de Gravures, en leur annonçantcette publication dans un format commode ; elle sera illustrée de 70compositions d'après les dessins originaux d'Honoré Fragonard, Monnet,Touzé, Mallet, et de 5 figures inédites de Milius ; nous donnerons enplus deux portraits, ainsi que 69 fleurons et culs-de-lampe tirés dansle texte.

Cet ouvrage formera 2 volumes in-8° en papier vélinfort, imprimé avec un très grand luxe par Hérissey, d'Évreux, en beauxcaractères neufs ; il sera publié en 5 fascicules, qui paraîtront d'icifin janvier prochain.

Prix du fascicule pour les souscripteurs......................................................12 fr. - Complet. 60 fr.

Aussitôt la publication du cinquième fascicule, le prix du fascicule sera porté à 20 fr. et celui de l'ouvrage complet à 100 fr. Un tirage spécial de 400 exemplaires sera exécuté sur papier de choix, numérotés à la presse, savoir :


PRIX
DU FASCICULE
PRIX
COMPLET
100 sur papier des manufactures impériales du Japon, n° 1 à 100. . 6o fr.300 fr.
50 sur papier de Chine extra fort, n° 101 à 150 50 fr. 250 fr.
50 sur papier Whatman, n° 151 à 200.50 fr250 fr.
100 sur papier vergé français, n° 201 à 300. 40 fr.200 fr.
100 sur papier vélin à la cuve, n" 301 à 40035 fr 175 fr.

Les figures, vignettes et culs-de-lampe, qui doivent orner cette superbe publication, comprendront :

1° Un portrait de La Fontaine, d'après Rigaud, gravé à l'eau-forte par Milius.
2° Un portrait de Fragonard, d'après la miniature de Mlle Gérard, gravé par Ricardo de Los Rios.
3°Deux vignettes pour les titres, l'une empruntée à l'édition de 1795,l'autre dessinée par Choffart, et toutes deux gravées en réduction parRicardo de Los Rios.
4° Soixante-neuf planches, d'après les dessinsde Fragonard, Touzé, Monet, Mallet et Milius, ornant chaque conte de LaFontaine, et gravées par MM. Lerat, Milius, de Los Rios et Mongin.
5°Soixante-sept en-têtes et culs-de-lampe du dessin de Choffart, tiréssur les cuivres gravés d'après ses eaux-fortes, par C. Boily, pourl'édition de 1764.

Lesexemplaires papier vélin, à 12 fr. letascicule, contiendront les 64 planches ci-dessus désignées, etles deux portraits avec la lettre ; ils contiendront aussi lesdeuxvignettes de titre et les 67 culs-de-lampe, ou en-têtes, tirés dans letexte.

Les exemplaires sur japon, chine, whatman, vergé et vélin àla cuve, auront les gravures de Fragonard, Monet, Toué, Mallet etMilius, les deux portraits et les deux vignettes des titres, en doubleétat, avec et avant la lettre.

Avec le cinquième fascicule seront remises les couvertures des deux volumes, ainsi que les tables des gravures.

PARIS. - TYP. G. CHAMEROT, 19, RUE DES SAINTS-PÈRES. - 14822