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ADAM, A. (18..-19..): Une Guérison(1902). Saisie du texte : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (24.V.2012) [Ce texte n'ayantpas fait l'objet d'une seconde lecture contient immanquablement desfautes non corrigées]. Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@cclisieuxpaysdauge.fr, [Olivier Bogros]obogros@cclisieuxpaysdauge.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe etgraphieconservées. Texte établi sur l'exemplairede laMédiathèque (Bm Lx : Norm 148) du Paysnormand, revue mensuelle illustréed'ethnographie et d'artpopulaire, 3ème année,1902. UneGuérison par A. Adam ~*~NOUS devons à l'obligeance de l'un de nos amis, communication dudocument suivant qui relate une guérison considérée comme miraculeusearrivée en 1710, dans la paroisse de Gonfreville-l'Orcher, aux environsdu Havre. Il s'agit du procès-verbal dressé, à la suite de cette guérison, par le Doyen de Montivilliers, assisté de plusieurs prêtres etnotables, aussi témoins de l'événement : «Nous François de Bruneval, prestre et curé de la paroisse, docteurlicencié des lois, grand Vicaire et Official en l'exemption deMontivillers sur ce qui nous a été adressé et rapporté que le samedyvingt-trois d'août de l'année 1710 qu'il s'estoit fait un miracle en laparroisse de Gournay (1) dont l'église est dédiée à Sainte Vierge sousle titre de Notre-Dame-de-Consolation. Nous avons appris que lapersonne qui a été le sujet du miracle estoit de la ville du Havre ounous nous sommes transportés pour voir la dite personne, ses parents,amis et voisins pour savoir de quelle maladie la dite personne a étémiraculeusement guérie. Et ayant la preuve qu'elle avait été àNotre-Dame-de-Consolation le jour de la Nativité de la Sainte Vierge,elle, ses parents et amis, nous nous y sommes transportés pour dresserle présent procès-verbal qui en suit quoy faisant nous lui avonsdemandé son nom, puis son âge, sa qualité, elle nous a répondu qu'elles'appelait Marie-Marguerite Touroude, âgée de vingt-sept ans ouenviron, fille et non mariée de la paroisse de Notre-Dame du Havre,requise sur son espèce de maladie elle nous a dit qu'elle avait étémenassée. Depuis, elle avait une paralysie et quy luy en estoit restéun raccourcissement des nerfs sur les jambes dont l'une estoitentièrement torse et raccourcie de sorte qu'elle ne pouvoit se soutenirpar elle même s'y elle n'estoit soutenue et presque portée soit par desbéquilles ou par des personnes qui lui rendoient cette office decharité ayant eu le grand dessin de pouvoir faire le pèlerinage deConsolation, elle s'y recommanda. Elle y a ce mois d'août passéeffectué son désir et sa promesse, ses parents l'ayant accompagnée etportée sur une asne sur laquelle elle se rendit à Consolation. Et nepouvant se remuer par elle même, son frère la prit entre ses bras pourla descendre et estant soutenue par sa mère et par son dit frère futconduite à l'église et portée de la mesme manière au confessionnal ouelle s'apuya seulement sur leurs bras d'ou elle fut retirée par lesmesmes personnes et conduite à la Sainte Table ou elle entendit lamesse panchée sur la balustrade se soutenant par les bras quelquesmoments et on la fit asseoir et la portant de la mesme manière qu'elleavait esté conduite dans une chaize de cœur jusques au moment de laSainte Communion ou elle fut reportée et ayant voulu s'apuyer sur lesgenoux elle sentit une très grande douleur et ayant communié et entendula Sainte Messe elle se leva à la fin avec tout le peuple ne pensantqu'elle eust été mallade en ayant été devers son frère d'un pas fermeet sain elle s'aperçut alors de sa santé et se souvint de son étatpassé d'autant plus qu'elle vit sa mère et son frère dans une trèsgrande surprise qu'y criaient miracle ce quy donna de l'admiration àtous ceux qui estoient dans l'église et à messieurs lesEcclessiastiques qui avaient vu arriver leur fille impotente de l'usagede ses jambes. Et ce en particulier monsieur Vincent, sacristain del'église quand elle vint d'un pas ferme luy demander une messe d'Actionde Grâce et monsieur Boismesque qui l'avoit confessée qui l'avait vueaporter et reporter de son confessionnal et encore distinctementremarquée par M. Bonté prestre confesseur de la dite église qu'y étaitdans son confessionnal vis à vis de celuy de M. Boismesque le toutayant été reporté à M. le Curé qui disoit la messe et vérifié par luy.Et ayant pris le témoignage de l'assemblée il fit sonner la cloche etassembler MM. les prestres qui entonnèrent le Te Deum en action degrâces pour rendre la chose plus certaine et plus authentique nousavons pris de rechef le témoignage de la dite Touroude, sa mère, sonfrère, sa sueur, de MM. les Ecclésiastiques et aussi ceux de sesparents et amis qui ont signé avec nous ce jour d'huy lundy huit deseptembre jour de la Nativité de la Sainte Vierge, an de gràce mil septcent deux [ ?]. Signé : Marie-Marguerite Touroude ; Deuxcroix (Marques de Gabrielle Legendre, et de Marie Touroude, mèreet sueur de M. Touroude) ; Pierre damin, Guillaume Touroude, Vincent, Thierry, Simenet,Boismesque, Renard, Maniable, Bonté, curé, Bruneval, official. Copie conforme, A. ADAM, Tallevast (Manche), 23 Août 1902, NOTE : 1. Gournay était un fort hameau dépendant de Gonfreville-l'Orcher,traversé par le canal de Tancarville. |