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VASNIER, Louis-François.(1802-1861) : Petitdictionnaire du patois normand en usage dans l'arrondissement dePont-Audemer.- Rouen : A. Lebrument, 1862.- IV-72 p. ; 22,5cm.
Reconnaissancede caractères et corrections : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (23.XI.2007 - 13.II.2008).
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Page de titre (ex. Bibliothèque de Caen FN Br 6189)

PETIT DICTIONNAIRE
DU
PATOIS NORMAND EN USAGE
DANS L'ARRONDISSEMENT DE PONT-AUDEMER.

Par L.-F. VASNIER.
ROUEN,
A. LEBRUMENT, LIBRAIRE, QUAI DE PARIS, 55.
MDCCCLXII.

~ * ~

[PRÉFACE]

La première pensée de ce Dictionnaireremonte à une époque déjà éloignée. A chaque voyage que VASNIERfaisait dans sa ville natale, il notait avec soin les mots patois qu ilsaisissait au passage dans ses excursions à travers champs, et sonprojet, bien arrêté dès lors, était de continuer sa collection et de lalivrer un jour à la presse, avec tous les développements dont un pareilsujet pouvait être susceptible. Mais lorsque sonna pour lui l'heured'utiliser, au profit de ses goûts pour l'étude, les loisirs qu'ilavait eu le mérite de se faire, sa santé subissait une funesteatteinte, et il lui devint impossible de s'occuper désormais, aussisérieusement qu'il l'aurait voulu, de ce projet de publication, et deplusieurs autres dont il avait également ébauché quelques parties.
   
Quoi qu'il en soit, averti par des accidents successifs qu'il n'avaitpas à compter sur l'avenir, VASNIER se hâtade réunir, telles qu'on les trouvera dans cette brochure, les notesqu'il avait antérieurement recueillies et qu’il complétait de jour enjour ; mais il ne lui fut pas donné de présider lui-même à leurimpression. En les publiant aujourd'hui, d'accord avec sa famille, jem'acquitte d'une mission que l'amitié m'avait confiée.

N'ai-je pas aussi le devoir de consacrer quelques lignes à la mémoirede l'ami qui n'est plus ?
    
LOUIS-FRANÇOIS VASNIERnaquit à Pont-Audemer, en 1802. Sa famille n'avait pu lui donner qu'uneéducation assez restreinte ; mais il suppléa lui-même à ce qu'elleavait d'insuffisant, grâce à son ardeur pour l'étude, puissammentsecondée d'ailleurs par une intelligence peu commune. Il avait d'autantplus la passion de s'instruire, qu'il se sentait dès lors entraîné parune sorte de vocation littéraire. En 1824, il faisait représenter, danssa ville natale, un vaudeville qui obtint du succès, et, deux ansaprès, l'inauguration d'une nouvelle salle de spectacle et un incidentde théâtre lui fournissaient l'occasion de quelques pièces de vers quine furent pas moins bien reçues. C'était ainsi qu'il cherchait à sedistraire de ses arides travaux d'employé à la Recette particulière.

Comme tous les jeunes gens qui se croient prédestinés pour la carrièredes lettres, VASNIER rêva un jour, que Parispourrait lui donner gloire et fortune. Il quitta donc Pont-Audemer ;mais les amères déceptions ne se firent pas attendre. Après cinq ou sixannées de rudes épreuves, il finit toutefois, à force d'énergie, pars'ouvrir une voie. La position qu'il parvint à se faire fut celle degreffier des bâtiments. Son avenir était assuré désormais ; car chezlui aptitude et probité marchaient de compagnie.

Décoré de la médaille de juillet 1830, partisan des idéesdémocratiques, VASNIER prit une part activeaux luttes légales contre le gouvernement de Louis-Philippe. Aussifut-il successivement nommé lieutenant et capitaine dans la quatrièmelégion de la garde nationale de Paris, et à la révolution de 1848, chefde bataillon dans la même légion. En cette dernière qualité il a étémentionné honorablement pour sa conduite dans les déplorables affairesde juin.

Tout en consacrant ses soins aux affaires d'intérêt matériel, VASNIERétait loin d'avoir renoncé à ses goûts littéraires. Dans ses heures derepos, il a composé bon nombre de fables, de chansons et plusieurspièces de théâtre. La littérature légère n'occupait pas, au reste,exclusivement ses loisirs. VASNIER a fourniau Nationalquelques articles sérieux sur différents sujets, entre autres, unecritique du livre de Jules Janin sur la Normandie, et Abel Hugo lui aété redevable de notes pour la partie de sa France pittoresquerelative à la même province.

L'Institut de France (Académie des sciences morales et politiques)avait mis au concours, pour 1838, des études sur cette partie de lapopulation qui forme, dans les grandes villes, une classe dangereusepar ses vices, son ignorance et sa misère. Un pareil sujet était encomplète harmonie avec les tendances philanthropiques de VASNIER,qui entreprit de répondre aux questions posées. Son mémoire, quoiqu'ily manquât divers documents nécessaires, dont la communication avait étérefusée dans plusieurs administrations publiques, n'en reçut pas moinsun accueil honorable de la part de l'Académie. Sur le rapport de M.Mignet, il obtint le second prix, c'est-à-dire une somme de 1,000francs.

Retiré des affaires en 1858, VASNIER est venu se fixer,aux abords de Pont-Audemer, dans une confortable retraite qu'il s'étaitplu à créer quelques années auparavant. C'est là qu'il a cessé de vivrele 4 juin 1861.

A. CANEL

INTRODUCTION

Le Ministre de l'intérieur adressait, en 1807, une circulaire auxpréfets de l'Empire pour leur recommander de faire recueillir et de luienvoyer ce qu'il serait possible de rassembler de mots patois conservésdans leurs départements.

Une inspiration spontanée ne dicta point cette mesure, elle ne fut quela réalisation des voeux émis à diverses époques par les hommeséminents qui s'occupaient de linguistique française, tels que lesbénédictins de Saint-Maur, Leibnitz, Ménage et autres.

« Il semble, disait Leibnitz, que toutes les langues ne sont que desvariations, souvent bien embrouillées, des mêmes racines, maisqu'il est difficile de reconnaître, à moins de comparer beaucoup delangues ensemble, sans négliger lesjargons dont il serait bon que les savants de chaque pays prissent lapeine de recueillir les mots particuliers (1). »

De son côté, Ménage s'exprimait ainsi : « Ilfaudrait savoir tous les divers idiomes de nos provinces et lelangage de nos paysans, parmi lesquels les langues se conservent pluslonguement (2). »

Pour répondre au désir de la circulaire ministérielle, il eût fallu setrouver au milieu d'une époque de calme, dont les profonds loisirseussent permis aux hommes studieux de se livrer aux recherches quedevait nécessiter un travail aussi patient ; mais, alors, le premierEmpire était dans une de ses phases les plus brillantes ; toutes lesidées étaient tournées vers la guerre ; on s'occupait très-peu delittérature, beaucoup de gloire militaire, et le mouvementintellectuel, qui a dirigé la pensée vers les explorations et lareconstitution du passé, n'était pas commencé ; aussi, cettecirculaire, produit d'une excellente initiative, demeura-t-elle sansrésultat.

Il fallut les quinze années de repos de la Restauration pour fairenaître l'étude de l'histoire et de l'archéologie appliquée plusspécialement au moyen-âge ; mais aussi la semence jetée à cette époquefut féconde, car ces études sont devenues le partage de tous lesesprits sérieux, et elles ont pris un développement tellement étenduque Voltaire serait aujourd'hui fort mal reçu s'il répétait qu'une curiosité grossière et sans goût peut seule rechercher avec avidité les décombres du moyen-âge.

Roquefort prétend que c'est particulièrement de la Normandie quevinrent les premiers écrits en langue romane (3), et Charles Nodierajoute : « Je pose en fait que l'étude des patois de la languefrançaise, bien plus voisins des étymologies, bien plus fidèles àl'orthographe et à la prononciation antiques, est une introductionnécessaire à la connaissance de ses radicaux; et que la clef de tousces radicaux et de tous les langages y est implicitement renfermée. Lepatois, c'est la langue native, la langue primitive, vivante etnue (4) » Et, pour corroborer cette opinion, il écrivait : « Si, parmalheur, les patois étaient perdus, il faudrait vite créer uneacadémie spéciale pour les retrouver. »
 
De semblables idées émises par les meilleurs linguistes devaientprovoquer, dans les diverses provinces, des recherches sur les idiomesencore existants, ou ceux près de disparaître ; et l'impulsion donnéeproduisit, pour notre province, le Dictionnaire du patois normand,par MM. Edelestand et Alfred Duméril, le Glossairedu patois normand de M. Louis Dubois, lesouvrages de l'abbé Decorde et autres.
   
Ces oeuvres, pour la plupart très-étendues, remplies d'érudition etd'investigations arides, sont venues, non pas combler une lacuneexistante, mais jeter les fondations de la linguistique normande. Leursauteurs pressentaient bien tout ce que ce travail aurait d'inachevé ;car MM. Duméril ne manquent pas de dire que, malgré le concours qui leur aété prêté, leur glossaire n'en est pas moins incomplet (5).

M. Julien Travers, qui a édité et augmenté le Glossaire de M. LouisDubois, disait : Jesens bien, quoi qu'on fasse, qu'on n'arrivera jamais au complet dans cegenre de nomenclature (6).

Nous avons remarqué, en effet, que les savantes investigations desauteurs que nous venons de citer, quoiqu'embrassant toute la province,s'étaient plus spécialement occupés du patois de la Basse-Normandie, etavaient donné peu de renseignements sur ceux du Lieuvin, du Roumois, dupays de Caux, du pays de Bray, du Vexin-Normand, de l'Evrechin et dupays d'Ouche qui composent la Haute-Normandie ; et nous avons àsignaler, pour notre compte, quatre ou cinq cents mots particuliers àl'arrondissement de Pont-Audemer, qui ne se trouvent dans aucunenomenclature : mais, ainsi que l'observe M. Duméril , il est peu de villages quin'aient des expressions entièrement inconnues aux autres(7).
   
C'est donc un dictionnaire par arrondissement qu'il faudrait établir sil'on voulait présenter quelque chose d'à peu près complet sur un thèmeaussi complexe.

Sous l'influence de ces diverses considérations, nous avons été amené àdresser un Dictionnairedes mots patois en usage dans l'arrondissement de Pont-Audemer.C'est une pierre que nous apportons à l'édifice qui s'élève, et pourlequel de nombreux matériaux ont été offerts par nos devanciers.

Il est quelques uns de ces mots qui se trouvent dans les dictionnairesfrançais, mais ils n'y figurent qu'à l'état de vieux mot, oumot hors d'usage,tandis qu'ils sont encore fréquemment employés dans le langage de nosarrondissements.

Le philologue Genin écrivait: L'étude du vieux français mène âreconnaître ce phénomène étrange qu'une langue â son origine estrégulière, logique, dans toutes ses parties ; et, à son point deperfection, pleine d'inconséquences et d'irrégularités (8).
   
Sans adopter entièrement l'opinion paradoxale de Genin , qui taxe lalangue française actuelle d'inconséquenceet d'irrégularité,tandis qu'elle a plus de correction, et se prête à moins d'équivoquesqu'aucune autre langue, puisque, par sa clarté et sa concision, elleest la seule employée dans la diplomatie européenne, nous conviendrons,cependant, que les modifications qu'on y a introduites l'ont plussouvent altérée qu'éclaircie ; et que si le langage que nos pèresparlaient aux 12e et 13e siècles paraît suranné, c'est grâce auxtransformations que lui ont fait subir les linguistes. En outre, ilsont fait disparaître une foule de vieux mots très-expressifs, qui n'ontpas d'équivalent dans la langue moderne.
 
M. A. Chéruel, d'accord eu cela avec Ch. Nodier, s'exprime ainsi: Laprononciation normande rappelle l'ancienne orthographe et les formes dela langue du 12e siècle, telle que l'employèrentles trouvères normands ; et c'est dans les campagnes que l'idiomeprimitif des poètes normands s'est conservé presqu'intact(9).
   
Cette opinion est vraie, et nous l'appuierons par de nombreusescitations prises dans les auteurs anciens ; mais, pour éviter degrossir ce recueil d'un grand nombre de mots altérés par laprononciation en usage, nous tracerons quelques unes des règles quirégissent le langage actuel, car, bien que non écrites, ces règles sontpresqu'invariables.
   
Cdoux se change en chdans les mots cinq, ceinture, commencer, maçon, façon, etc., qui seprononce encore aujourd'hui, comme au douzième siècle :

Payé pour chinqous (oeufs).
(Cartulaire du prieuré de St-Vigor, 1290.)

......... Grêles par la cheinture.
- Por ço lie contre li la guerre comencha.
Merchi,ço dist Willame.
Recheufut à joie et à procession.
- Noef chenzet seisante et six ans acomplis èrent.
- Bien ressemble à son père de moeurs et de fachon.
- A Rome envéia as Normanz un garchon.
Wace, roman de Rou.)

Le soupechonest de tout voïable.
(L'advocacie, note dernière, 1326.)

Sire, merchi,dit la duchoisse.
(Roman de Robert-le-Diable,)

Payé aux machonset arbitres-juges ...
- Pour la fachonde 43 aunes de teile.
(Comptes de l'hôpital de Bayeux, 1466.)
   
Par contre, chest remplacé par cdur, kou q,dans échapper, chandelle, charretée, vache, chien, chat, etc. :

Il n'escaperamie devant le fruit meur.
(Wace ; roman de Rou.)

Et chambres pleines de candelles.
(Froissart.)

Pour quatre carretéesde sablon.
(Compte de l'hôpital de Bayeux, 1466.)

Esse vaquemouque ou escarbot.
(Vieille farce de Pathelin.)
   
Ch sechange en gdoux dans cheval, acheter, etc., qu'on prononce geval, ageter.

Efermé se change en ai,dans les mots autorité, bonté, député, dégoûté, etc., qui seprononcent, autoritai , bontai, députai, dégoûtai.
 
Eause change en iau,dans bateau, beau, carreau, château, qu'on prononce, batiau, biau,carriau, châtiau

Nés et batialxvenir chargés devers la mer.
(Wace ; roman de Rou.)

Biaxet très-doux père glorious.
(La Court du Paradis, fabliau.)

Eause change aussi en etdans couteau, chapeau, devanteau, etc., qui deviennent: coutet, capet,devantet.

Euret oirse changent en euxdans abatteur, menteur, faucheur, battoir, mouchoir, miroir, etc., quise prononcent : abatteux, menteux , fauqueux , batteux , moucheux,mireux.

J sechange en Gdur, dans geai, jatte, jambe, jarretière, etc.

Gambesont longes et dreites.
(Roman de Rou.)

Le gayen furie martiale rompit sa cage.
(Rabelais ; Pantagruel.)

Elle n'a pas de gartièresà ses cauches.
(D. Ferrand ; Muse normande.)

Nouset vous,se prononcent nos,et vos:

Prendrons ici le bien qui nosarrive.
(Thibault de Marly.)

La diphthongue oise prononce aiou é,comme dans poirier, poisson, voisin, avoir, moitié, etc. Sous LouisXIV, cette orthographe et cette prononciation étaient encore envigueur, et, comme le dit Ed. Fournier, on écrivait et on prononçait :je crais,quoiqu'il en sait,qu'il fait fraiddans cet endrait(10). M. Paulin Paris pense que ai employépour oivient des Italiens et des Normands.

Es vivers prendre li pessuns.
- Gambes ont longes é dreites.

- Noef chenz et seisanteans.
- Roem envéiaas Normanz.
- Mieulx la voldreit veirniée u estranglée.
- Ne te chaut, dit li Dus, tais-tei.
- Ne son parent ne son veizin.
(Wace ; roman de Rou).

. . . . . . . . Sire compainz, ço crei.
Pur son seignor deithomme suffrir destreiz.
Paiens unt tort, chrestiens unt dreit.
Malvaise essample ne sera ja de mei.
(Thérould ; chanson de Roland.)

Sa cape à batre é sa peitrine.
(Benoist de Sainte-More.)

Il deit aveirsa livraison.
(Cartulaire du prieuré de St-Vigor, 1290.)

La meitiéà Noël, et l'autre meitiéà la Saint-Jean.
(Statuts de la corporation des bouchers de Bayeux, 1431.)

Tr seprononce ter,comme dans truie, truite, etc... qui se changent en téruie, téruite.
 
Il est d'autres locutions qui sont d'un usage fréquent dans lacampagne, et dont les auteurs anciens offrent de nombreux exemples :

Av'ous,pour avez-vous:

Av'ousmal aux dents, maître Pierre ?
(Vieille farce de Pathelin.)

Manju,pour mangez:

Et tos les autres qui manjussento li.
(Mort de Garin.)

Quer point il ne menjutni ne pooit parler.
(Wace ; roman de Rou.)

Trestousou tertouspour tous :

Par trestoutesles villes où Berthe trépassait.
(Berthe aux grans piés.)

Que je m'en voige,pour que jem'en aille :

Dictes, afin que je m'en voise.
(Vieille farce de Pathelin.)

Nous ne devons pas omettre une altération très-commune que subissentles verbes en er,et qui est connue sous le nom de boîte aux i :

J'y allis,je le rencontris,il me montritde l'amitié, et je l'épousis.

- L'an suivant que l'on dit
Langevin me restaurit.
(Inscription sur le couvent des cordeliers à Vire.)

On le voit, par ces divers exemples, et par ceux que nous citerons dansle dictionnaire, ce sont les formes du langage des 12e, 13e et 14esiècles dont nos paysans ont conservé la tradition ; ils parlaientcomme on écrivait alors. Si tout a été modifié depuis , si certaineslettres ont été supprimées pour rendre la langue plus douce, plusfacile et plus correcte, si de nouvelles règles ont été établies parles grammairiens, et des entraves imposées par les académiciens pourfixer définitivement la langue française, - en supposant qu'il puisse yavoir quelque chose de définitif sur ce point comme sur beaucoupd'autres, - les gens de campagne, qui demeuraient étrangers à ceschangements, sont restés fidèles au langage primitif.
 
Les proverbes populaires se rattachent si intimement à notre thèmeprincipal, que nous ne pouvions pas les négliger entièrement. Nousavons donc ajouté a ce dictionnaire un certain nombre des locutionsproverbiales les plus remarquables en usage dans notre arrondissement.

Il n'était pas inutile, non plus, de montrer le patois localen action,s'il est permis de s'exprimer ainsi. C'est dans ce but que nousterminons cette notice par une paraphrase, en style vernaculaire, de laparabole de l'Enfant prodigue.

Nous devons à l'obligeance inépuisable de M. Alfred CANELde nombreux renseignements qui ont facilité et complété nos recherches.Aussi, tout en lui témoignant notre vive gratitude, serions-nous tentéde lui reporter le mérite de notre travail, si toutefois cet ouvrage enavait quelqu'un, et si, d'ailleurs, M. CANELn'était déjà assez riche de son propre fonds.

VASNIER.

NOTES :
(1) Oeuvres complètes, t. 6.
(2) Origine de la langue française.
(3) Etat de la poésie aux 12e et 13e siècles.
(4) Eléments de linguistique.
(5)Introduction au Dictionnaire du patois normand.
(6) Préface du Glossaire normand.
(7) Introduction précitée.
(8) variations du langage français.
(9) Villes de France, (tome 5.)
(10) Essai sur l'histoire de l'orthographe.


PRÉFACE & INTRODUCTION - A / M - N / Fin
PROVERBES & PARABOLE DE L'ENFANT PRODIGUE