Aller au contenu principal
Corps
ROUGET, Charles(18..-18..) : Le Garde-côte (1841).

Saisie dutexte : S. Pestel pour lacollectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (07.III.2014)
Relecture : A. Guézou.
Adresse : Médiathèque intercommunale André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex
-Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01
Courriel : mediatheque@lintercom.fr, [Olivier Bogros]obogros@lintercom.fr
http://www.bmlisieux.com/

Diffusion libre et gratuite (freeware)
Orthographe et graphie conservées.
Texte établi sur un exemplaire(BM Lisieux : 4866 ) du tome 6 des Francaispeints pareux-mêmes : encyclopédie morale du XIXesiècle publiée par L. Curmer de 1840 à 1842 en 422 livraisons et 9 vol. 
 
Le Garde-côte
par
Charles Rouget

~ * ~


POUR bon nombre de Français, pour quantité de Parisiens,surtout, le type que nous avons choisi est parfaitement inconnu. Ce nesont plus là de ces physionomies heureuses que chacun reconnaît etsalue, devant lesquelles on s’arrête en souriant, qui ont droit debourgeoisie parmi nous, droit consacré depuis longtemps et que nul neleur conteste.

L’Épicier, l’Étudiant, la Grisette, trois types s’il en fut,et que nous prendrons pour exemple entre mille, se sontmerveilleusement passés du secours de la définition. Ils se sontprésentés, et tout d’abord on les a reconnus. Cordialement accueillis,fêtés, choyés de tous, qui donc aurait osé élever le moindre doute surleur identité ?

Quant à nous, moins heureux, nous allons avoir à  justifierbientôt de nos prétentions ; déjà le lecteur nous guette, et, placé envedette sous la forme d’un point d’interrogation, il nous appréhende aupassage.

« Qu’est-ce qu’un garde-côte ?

- Deux mots encore, et vous allez le savoir. D’abord le garde-côten’existe plus. La révolution française qui devait bouleverser tantd’existences, qui avait pour mission de tout détruire et de toutrenouveler autour d’elle, licencia, par un décret daté du 4 mars 1791,toutes les milices de nos provinces, et par conséquent les régimentsgardes-côtes qui en faisaient partie. Spécialement affectés à ladéfense du littoral, chargés de la garde des côtes et du service desbatteries de terre, ces régiments, composés d’hommes aguerris, mais surle patriotisme desquels la république semblait avoir des doutes, furentremplacés par la garde nationale dont le civisme, le zèle et le courageproduisirent de merveilleux effets. Quoi qu’il en soit, une loi, du 9septembre 1799, nous rendit les gardes-côtes, que la restaurationlicencia en 1814, comme pour les punir d’avoir trop bien défendu notrelittoral contre l’invasion étrangère et la contrebande anglaise ; maistout n’était pas fini entre l’empire et la restauration. La premièrepensée de l’empereur, à son retour de l’île d’Elbe, fut de réorganiserces corps d’élite, frontières vivantes, murailles inébranlables,pétries de sang et de fer, qui rendirent si formidables alors ladéfense de nos côtes. Le 14 août 1815, une ordonnance royale rapportaitle décret impérial du 15 avril précédent.

Si ce qui précède n’était de l’histoire, et de l’histoirecontemporaine, qui voudrait y croire ? En moins de quatorze mois,supprimés, rétablis, supprimés de nouveau, comment ces vaillantsdéfenseurs de nos frontières maritimes n’auraient-ils pas détesté lepouvoir nouveau qui venait briser leur existence ?

Pourtant il fallait vivre ; l’empire ne les avait point enrichis. Maissous l’empire, le bruit du canon, l’odeur de la poudre, et, par-dessustout, la haine contre les Anglais, trois choses qui ne leur avaientjamais fait défaut, pouvaient au besoin leur tenir lieu de tout.Maintenant qu’allaient-ils devenir ? Libres, indépendants, parcaractère et par position, grondeurs parfois, à la façon des vieuxgrenadiers de la garde, servir sous un drapeau qui n’avait point leurssympathies, ne pouvait leur convenir. D’ailleurs, à demi marins etpresque soldats, il leur fallait à eux qui avaient vieilli sur lesdunes, au bord des rochers, au sommet des falaises, il leur fallait lamer et son vaste horizon, le murmure des flots pendant le calme, leursfougueux emportements pendant la tempête, il leur fallait le cri de lamouette et du goëlan, la fumée du toit paternel, le foyer de lafamille, et peut-être aussi cette généreuse odeur de sel marin quirafraîchit la poitrine, comme si on l’ouvrait à la brise.

Cependant il fallut prendre un parti : peu de carrières étaientouvertes, le choix ne pouvait être ni long ni difficile. Le service dela douane active se réorganisait de tous côtés ; là il n’y avait aucunechance de déplacement à courir, on restait auprès de sa femme et de sesenfants en bas âge ; on avait le frac vert et le shako fleurdelisé,mais aussi on avait la mer devant soi, et peut-être, qui sait ? laguerre avec l’Angleterre en perspective.

Ces raisons, ou d’autres qui les valent, entraînèrent le plus grandnombre. Quelques-uns reprirent du service dans l’armée de terre,d’autres rentrèrent dans la vie civile, et devinrent pêcheurs oucontrebandiers, par amour du sol où ils avaient vécu. Aujourd’hui lesouvenir même de ces brillantes compagnies de grenadiers et decanonniers gardes-côtes a complétement disparu.

Chose étrange pourtant, l’institution n’existe plus, et le nom nous estresté. Ni la république ombrageuse, ni la restauration, si facile avecl’étranger, ni les glorieux revers de l’empire, rien n’a pu effacer cenom de la mémoire du peuple, qui l’accepte sans le comprendre.

Et maintenant que vous connaissez l’origine de cet homme, regardez-le.A son frac vert, à cette large casquette verte aussi, et qui a remplacépour lui seul le shako traditionnel ; à ce sabre inoffensif, inutileornement, défense insuffisante ; à sa démarche lente et mesurée, à sonregard vif et perçant, à je ne sais quel imperceptible mouvement despaupières qui dénote un œil accoutumé aux vastes perspectives, à toutcela vous reconnaîtrez sans peine, lors même que vous ne l’eussiezjamais vu, celui que les matelots de nos ports ont surnommé : Gabelou, Grippe-Jésus, Qu’as-tu-là; celui que toutes nos populations maritimes chargent chaque jourd’anathèmes et de malédictions, le soldat du fisc, sorte de gendarmecommercial, que nous eussions nommé tout d’abord de son véritable nom,le douanier, si celui-ci, le garde-côte, ne lui convenait mieux.

Jusqu’au jour où la grande et sainte utopie de l’association despeuples se réalisera complètement et franchement, jusqu’à ce que laliberté du commerce soit proclamée et reconnue dans le monde entier,cet homme obscur, oublié, perdu, isolé sur quelque rocher sauvage, serapourtant le grand pivot de notre richesse commerciale ; car cet homme,ne l’oubliez pas, représente la loi.

Comme le gendarme, avec lequel il a, du reste, plus d’un point deressemblance, le garde-côte est, nous l’avons dit, généralement détestépar les populations qui l’environnent ; mais ce n’est pas l’homme qu’ondéteste en lui, c’est la consigne et l’uniforme, l’uniforme surtout.Cela est si vrai, que, sur certaines parties du littoral breton, nousavons vu retarder de plusieurs jours la célébration d’un mariagepréparé de longue main, par cette seule raison que la jeune fiancéen’eût point osé traverser le village et se rendre pompeusement àl’église au bras d’un habit vert. Dans certaines localités, lasusceptibilité est poussée plus loin encore : sur les Salins, parexemple, on trouverait difficilement une fille assez hardie, voire mêmeune veuve, assez abandonnée de Dieu et des hommes, pour épouser ceparia, condamné à vivre dans un perpétuel célibat, ou à prendre femmedans quelque bourgade éloignée.

La cause de cette aversion qui se trahit à chaque instant et de toutemanière, tantôt en sobriquets jetés au passage, en chansons et enquolibets, tantôt aussi en voies de fait, en guet-apens, enassassinats, gît tout entière dans les fonctions qu’il remplit.

Doux et débonnaire en apparence, le garde-côte, le vrai, le type, celuique nous voyons, en un mot, est d’une rigidité inflexible sur lechapitre de ses devoirs ; il ne connaît que sa consigne, et, disons-leen passant, il n’y a rien d’étonnant à cela ; sa consigne est toujoursla même. Elle peut se résumer ainsi : Ne laisser à la contrebande quela mer pour refuge ; s’opposer au débarquement de tout ce qui n’est passous la protection de la loi. Garder nos côtes au péril de sa vie, etdéfendre la patrie contre une invasion d’un nouveau genre, l’invasiondes fraudeurs.

Quel rôle vous semble plus beau que celui-là, quelles fonctions exigentplus de délicatesse et d’abnégation ?

Toujours sur pied, prêt à toute heure, ne reculant devant aucun danger,accoutumé à la fatigue, bravant la mort sous quelque forme qu’elle seprésente, le garde-côte trouve dans les difficultés mêmes de saposition je ne sais quel charme mystérieux et connu de lui seul. Soitque nous le prenions sur les plages dorées que baigne la Méditerranée,soit que nous allions l’étudier et le peindre sur les rocs sauvages dela Bretagne, au milieu des fétides émanations des marais, ou perdu dansles sables mouvants, nous le retrouvons toujours le même au fond,quoique différent cependant de forme et de langage. L’habituellesolitude dans laquelle il vit, l’immensité de la mer et du ciel,spectacle imposant qui se déroule incessamment devant ses yeux,développent naturellement en lui le sentiment poétique et donnent à sonesprit une tournure grave et mélancolique. A mesure que l’on remontevers le nord, cette observation devient plus sensible. Il n’est pasrare de rencontrer dans un poste de gardes-côtes bretons, à l’heure oùla nuit se fait le plus noire, tandis que le vent, s’engouffrant sousla toiture de chaume qui leur sert d’abri, fait danser autour d’eux desombres fantastiques ; il n’est pas rare, dis-je, de trouver là, parmices hommes circulairement assis autour d’un feu de tourbe ou de goëmon,des conteurs pleins de verve, dont les merveilleuses et poétiqueslégendes m’ont plus d’une fois rappelé les récits capricieux dufantastique Hoffmann.

Loin de Paris, à mille lieues du passage de l’Opéra et du foyer del’Académie royale de musique, il existe, au bord de l’Océan, une languede terre avancée, connue sous le nom de la pointe de Saint-Gildas.C’est là que je veux vous conduire.

Toujours exposé à la tourmente, ce sol aride et nu n’offre à l’œilétonné nul vestige de végétation ; l’herbe même n’y peut attacher sesracines, et la mousse n’y croît pas. Les tourbillons, et les rafalesd’un vent impétueux auquel rien ne résiste, ont balayé depuis longtempsl’humble hutte de terre qui servait autrefois de refuge au garde-côte ;le voilà donc, sans abri, seul, ballotté par l’ouragan qui menace àchaque instant de l’emporter et de l’engloutir. Réduit parfois à sejeter à terre, à s’attacher au sol, à ramper sur les genoux et sur lesmains pour donner moins de prise à cet ennemi d’un nouveau genre, quin’est certes pas le moins terrible et le moins redouté, eh bien, malgrétous ces obstacles, malgré ce danger incessant, sentinelle avancée, ilrestera fidèle à sa consigne. Ne sait-il pas d’ailleurs que les nuitsles plus noires et les plus furieuses tempêtes ont de tout temps étépropices aux coupables entreprises des contrebandiers ?

Par une brumeuse soirée de novembre, un petit détachement degardes-côtes qui parcourait le littoral, posant et relevant des hommesde garde, s’en revenait gaiement au poste, lorsqu’à quelques portées defusil seulement de cette redoutable pointe de Saint-Gildas dont nousvenons de parler, le brigadier commandant la joyeuse troupe s’arrêtacourt au milieu du chemin. Tous s’arrêtèrent spontanément, et chacunprêta attentivement l’oreille :

« N’avez-vous rien entendu ? demanda le brigadier, après quelquesinstants de silence.

- Si fait, parbleu, dit le loustic de la troupe, j’ai parfaitemententendu le vent de mer, il y a deux heures qu’il me souffle dans lesoreilles.

- Chien de temps ! dit un autre, il vente à décorner un bœuf ; jeplains ceux qui sont de Panthière à l’heure qu’il est.

- C’est singulier, reprit à part lui le brigadier, il m’avait sembléentendre quelque chose comme un coup de feu…

- Pour ça, mon lieutenant, j’en suis ! s’écria l’incorrigible farceur.Nous prendrons un fameux coup de feu en arrivant : il y a encore de latourbe et du goëmon au poste. »

Et le détachement se remit en marche aux rires bruyants que cettesaillie avait provoqués.

Le lendemain matin, le lieutenant d’ordre, en faisant sa ronde, aperçutde loin un homme étendu au bord de la falaise. Il approche : au bruitde ses pas précipités, une voix se fait entendre ; il arrive enfin, et,jugez de sa surprise, deux hommes sont là, étendus à ses pieds, leshabits en lambeaux, le visage ensanglanté, les mains déchirées etmeurtries par les cailloux, et le corps à demi penché sur un abîme. Deces deux hommes, également épuisés par la fatigue et par la lutte, l’unest un garde-côte, l’autre, vous l’avez deviné déjà, c’est uncontrebandier.

Voici ce qui s’était passé : la veille, à la faveur du brouillard et del’obscurité de la nuit qui commençait à se faire, une barque approchamystérieusement du rivage ; quatre hommes en descendirent, tous quatrerevêtus du costume des marins de nos équipages de ligne, le sac au doset le rouleau de fer-blanc au côté ; l’uniforme était au complet, rienn’y manquait. Mais l’œil exercé du garde-côte avait découvert danscette symétrie même, dans cette tenue irréprochable, un indice defraude. Aussi, posté sur le seul point de la route par lequel il leurfût permis de passer, il les attendit de pied ferme. En l’apercevant,les quatre matelots du roi brandirent leurs gourdins noueux, ettentèrent de se frayer un passage. Seul, contre quatre, le malheureuxdevait infailliblement succomber dans la lutte, lorsque, saisissant sonfusil, il mit ses assaillants en joue et fit feu sans les atteindre. Aubruit de l’explosion, ils s’enfuient précipitamment, le garde-côtes’élance à leur poursuite. Leste, vigoureux, intrépide, il a bientôtrejoint le moins ingambe des quatre fraudeurs ; celui-ci fait un coudeau moment où il va être saisi, notre homme en profite pour le forcer àrevenir sur ses pas, il le presse, il le tient sous sa main, mais c’està peine si l’on peut distinguer à quelques pas devant soi, tant la nuitdevient obscure. Tout à coup, le contrebandier pousse un cri déchirant; l’abîme était là, devant lui : un pas encore, il se précipitait duhaut de la falaise, il allait se briser sur les rochers. Il s’arrête,se retourne ; au même instant, le garde-côte le saisit dans ses bras,et tous deux roulent sur le sol. Alors commença une de ces luttes quel’on ne peut décrire, un combat corps à corps, un duel de bêtesféroces, à coups de griffes et de dents, duel terrible, qui n’eut pourtémoins que le ciel et la mer. Tantôt vainqueurs, tantôt vaincus, deforce à peu près égale, ces deux hommes se ruèrent ainsi l’un surl’autre pendant près de douze heures, laissant à tous les angles desrochers des lambeaux de leur chair, se frappant dans l’ombre au bruitlugubre du vent et des flots, à deux pas de l’abîme, à deux doigts dela mort, à deux secondes de l’éternité, dans laquelle chacun de leursefforts désespérés pouvait les précipiter à la fois.

Enfin, appelant à son aide toutes ses forces, toute son énergie, legarde-côte parvint à se rendre maître de son adversaire ; les deuxgenoux sur sa poitrine, les deux mains à sa gorge, il le tint ainsijusqu’au jour, jusqu’à l’instant où le poste en armes vint les délivrertous les deux.

L’intrépide garde-côte ne s’était pas trompé. Dans le sac du fauxmatelot, sur sa poitrine, partout où peut se cacher la contrebande, ontrouva pour plus de 20,000 francs de cachemires de l’Inde. Quant aucontrebandier, c’était un paysan des environs qui professait sans doutele plus profond mépris pour son vainqueur, et qui partageaitcertainement l’opinion des filles de Guérande, ces beautés dédaigneuseset fières, à l’endroit des gardes-côtes ; opinion qui, tout erronéequ’elle soit, est cependant devenue proverbiale ; la voici dans toutesa brutalité :

Ungabelou ! dix-sept degrés plus bas qu’un chien.

Sur les marais salants, c’est pis encore : là, les gardes-côtes n’ontpas un instant de repos ; ils passent les jours et les nuits àsurveiller les marais, afin que le sel n’en soit point enlevé sansavoir préalablement payé les droits énormes dont il est frappé. Lesfraudeurs luttent avec eux d’adresse et de vigilance. C’est quand letemps est affreux, l’obscurité la plus complète, qu’il leur fautredoubler de zèle et se multiplier pour déjouer les tentatives hardiesdes faux-sauniers, et souvent affronter leurs balles meurtrières souslesquelles tombe sans gloire l’infortuné garde-côte. La pluie, l’orage,le vent, la vase mouvante, où l’on enfonce à mi-jambes, rien ne peut,rien ne doit l’arrêter ; et ce n’est pas tout encore : s’il se perd unnavire sur la côte, n’est-il pas là pour porter secours aux naufragés ?n’est-ce pas lui qui doit sauver du pillage et les hommes et les débrisdu navire, qu’une population haineuse et ardente à la curée tenteparfois de lui arracher, les armes à la main ?

Eh bien ! pour tant de périls, de labeurs et de fatigues, pour tant decourage et de dévouement, pour le mépris dont on les accable, pour toutcela, savez-vous combien l’État accord à ces valeureux gardes-côtes ?

50 francs par mois, moins les retenues ; c’est-à-dire un peu plus de 25sous par jour ; c’est à ne pas y croire.

N’admirez-vous pas combien il faut à cet homme de vertus austères et desolides principes pour résister à la séduction qui l’environne,l’enveloppe de toute part, le circonvient de toute manière, et ne peutpourtant parvenir à entamer la rude écorce de sa vigoureuse probité ?

S’il voulait, cependant, ce qu’on lui demande est si peu de chose, iln’a qu’à fermer les yeux, il ne court aucun danger, et sa fortune estfaite ; mais entre sa fortune et son honneur il n’a jamais balancé.Aussi fidèle à ses devoirs, il meurt pauvre comme il a vécu ; la balledu fraudeur l’a couché dans la tombe. Le pain de chaque jour est mortavec lui ; et s’il laisse une veuve et des enfants en bas âge, l’État,toujours généreux, leur jette un faible secours qui ne sert, le plussouvent, qu’à prolonger leur agonie.

Ch. ROUGET.