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DUBOIS, Louis (1773-1855) : Glossaire du patois normand,augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers.- Caen :Typographie A. Hardel, 1856.- XL-440 p. ; 22 cm. Reconnaissancede caractères et corrections : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (21.III.2007) Adresse : Médiathèque André Malraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe etgraphieconservées. Texte établi sur l'exemplairedisponible en mode image sur le site Google-Recherche de livresde la société Google, corrigé et augmenté des pages en déficit à partir de l'exemplaire de la Médiathèque (Bm Lx : Norm515). [Les pages 94 et 95 del'exemplaire en ligne sont manquantes (non numérisées) - 21.03.07] Glossairedu patois normand par Louis Du Bois ~*~CCABAGETIS: CABAJITIS : dépôt désordonné de vieux effets, de vieux cabas sans valeur,jetés dans un cabinet.En patois du Jura, cajabiti,cajibiti.De cage : cavea. A. CABARET :avant-toit. A. CABAS : vieux meuble grossier. CABAS : tromperie.Employé en ce sens par Jean Joret. CABASSER : tromper. Ancien français: CABIET: chat. CABIN : petit cabinet malpropre. A. CABINE : ravin. CABINET: petite armoire. A. CABLER : fermerbruyamment une porte ou toute autre ouverture. En roman, cablesignifiait un arbre ou une branche que le vent a cassée. On dit dans lepatois du Bessin : « Cette porte ou fenêtre cable »,c'est-à-dire est agitée bruyamment par le vent. CABOCHE (s. f.) : tête de vieux clou. De caput, tête. CABOT : anciennemesure contenant un demi-boisseau. Du grec χάβος, mesure. Aux environsde St.-Lo, de Bayeux, etc., cabot signifie tas, monceau. Mettre le foinen cabots, c'est le réunir en petits monceaux. CABOT ; CHABOT : petit poisson de rivière à grosse tête. De caput. CABOURE: mauvaise maison délabrée. B. CABOUSSAT : soupe au babeure. O. CABRE :bruit. A. Voyez CABLER. CABREUX : conducteur de bestiaux. B. CACAPHONIE: cacophonie. CACHARD , DE : qui aime àdissimuler ; paresseux ; qui ne va qu'à force de coups. Bête cacharde. CACHE: chasse. S.-I. CACHE-PUCHE(chasse-puce) : menthe poivrée (Mentha piperita). CACHER :chasser devant soi. En roma,. cachier. Dans la Dance auxaveugles on emploie l'expression cacher pour chasser. L. CACHEUX : celui qui cache ou chasse devant luiles bêtes à cornes aux marchés. L. CACHOTTER :faire des cachotteries, faire un mystère de choses peu importantes. CACHOTTIER, IÈRE : qui fait des cachotteries. CACOUARD : frileux, souffreteux. B. CACOUE ( s. f.) : roseau à balais (Arundo phragmites). B. CADELER :soigner avec grande affection. En roman, cadeler, chadeler,signifient conduire ; cadeau et cadel, jeune chien. Ainsi cadeler unenfant, c'est le traiter comme un petit chien chéri. CAFOUIN :café faible et léger, mauvais café. CAGÉE : plein une cage.Une cagée de volailles grasses. CAGNARD : sorte de réchaud en fonte. L. CAGNET: paille de sarrasin. O. CAGNOLLE : nuque. La MuseNormande désigne sous ce nom la mort. En islandais, kenni signifiemâchoire. CAGNON (de morue) : chignon de la tête de ce poisson salé.Roman, comme cagnolle. Roquefort pense que ces mots viennent du latincatena, chaîne, « parce que la nuque ressemble à un chaînon. » L. CAHUHAN: chat-huant. CAIAMAN : grand coquillagespirivalve. Voyez CALIN. B. CAIGNOT : petit enfant. De canis, chien. Ondit, par mignardise, caignot pour mon petit chien , comme d'autresdisent : mon petit chat, mon minet. A. CAILLE : mêléde blanc et de couleur foncée. Un boeuf caille, une vache caille ; qui ale poil tacheté par masses de blanc et de fauve, ou de noir et deblanc. A Bayeux et dans la Manche, on dit cailli et caillé. CAILLES ; CAILLEBOTTES : grumeaux de lait caillé. CAILLOU : noyau d'unfruit tel que l'abricot, la cerise, etc. L. CAIMAND, DE. Voyez QUÊMAND. Roman. CAIN ou CAHIN (LA SEMAINE) : lasemaine-sainte. B. CAINE : chaîne. Id., dans le patois Picard. CAINGEON. VoyezCAIGNOT. A. CAIGNOT : jeune chien. CAIR : clair. A. CARAILLER: ne boire que le bouillon de la soupe, que le cair (le clair) dupotage. A. CAIRÉE : curée. De caro, chair. A. CALAMISTRER: ajuster, parer avec recherche. Dans la basse latinité, calamistrare. CALARD,DE : paresseux, poltron. B. CALEBOTTER (en parlant du lait) :cailler. V. TRUTER. Ce verbe, en parlant des sauces, signifie secoaguler sur le feu en grumeaux, comme les caillebottes du lait caillé. CALÉ :bien établi; solidement riche et remarquablement habillé. De cale. CALÉE :grande quantité. Valognes. CALEHEAU : caniveau. La lettre h s'aspire.L. CALENGER : discuter un prix, stipuler dans un marché avant deconclure. En roman, disputer, quereller. Autrefois challengier, que M.Paulin Paris fait venir de calumniari, chicaner, et M. Pierquin deGembloux de l'anglais to challenge, prétendre, réclamer, verbe qui plusvraisemblablement fut porté en Angleterre par les Normands (1).Roquefort dit que le verbe calenger, en Normandie, signifie barguigner,et, avant M. Paris, il l'a dérivé de calumniari. CALER:refuser un défi. C'est ce que l'on appelle (figurément aussi) saigner dunez. CALESENIER :nonchalant, fainéant. CALEUX : paresseux. R. CALIBARAUD : entre deuxvins, à demi-ivre. Evreux. CALIBAUDÉE : feu de fagot ardent et clair. CALIBORGNETTES : lunettes. Valognes. CALIBORGNON :qui a la vue très-basse. L. CALIBREDA (A) : à califourchon. A. CALIFOURQUETTE ; CALIFOURCHETTE (A) : à califourchon. L. CALIMAÇONet CALIMACHON : colimaçon. CALIN : petit coquillagespirivalve que l'on mange cuit. B. CALIN et CALUN : suite d'éclairssans tonnerre, qui illuminent l'horizon. De calor, chaleur. B. CALINER(v. n.) : éclairer. B. CALINER : dorloter. L. CALOBRE : sorte de robe, vêtement de drap grossier. De la basselatinité colobium, employé par Orderic Vital, t. I, p. 233. En roman,calobe : vêtement long sans manches. Le substantif roman caltre signifiedraperie. CALORET : petit bonnet de mauvais goût. De calotte.A. CALORGNE : louche. CALOT : petit trésor, magot. CALOT : morceau de bois, provenant de débris des arbres employés à fairedes sabots. Calots : gros copeaux. Bale ou son du sarrasin. CALOT : sorte de bonnet d'enfant. De calotte. CALOTIN : terme de mépris,en parlant d'un prêtre qui n'a de recommandable que sa calotte. CALOTTE (s. f.) : coup de la main sur le derrière de la tête, sur lapartie de l'occiput, où les ecclésiastiques placent leur calotte. CALOTTER (v. a.) : donner un coup sur le derrière de la tête. Le sensde ce mot s'est étendu aux claques sur la figure. CALUCHOT : mauvais bonnet. A. CALVET :sommet de la tête, qui est le plus exposé à la calvitie. Valognes. CAMAIL: travail à l'extérieur. Cette domestique est peu propre auxtravaux de l'intérieur du ménage, mais elle est bonne pour le camail. L. CAMBOT: petit enfant débile. CAMBOTTES ( s. f. pl. ) :espèce de paniers qu'on place sur les côtés du bât pour porter lefumier. A. CAMBRE : chambre, chanvre. CAMBROUSE : mauvaise chambrière. Ce mot appartient à l'argot ancien. CAMELOTTE: pacotille, marchandise. Argot récent. CAMIÉRE : camomille (Anthemis).B. CAMIOLÉE, ou plutôt CAMIONNÉE: charge d'un camion. CAMIONNER:charrier dans un camion, petite charrette à bras, dont le nom vient duroman. CAMPOUSTAIN, NE : affecté dans sa marche, et qui secambre pour se donner bonne grâce. CAMPUNELLE :clochette d'église. De campana, cloche. Voyez TINTENELLE. En roman,campanelle, campenelle. CANAILLON ; QUENAILLON : enfant. CANCHELER :chanceler. Roman. S.-I. CANCHIÈRE (s. f. ) : «sillon transversal par lequel on entre dans le champ. » Pluquet. CANCHON: chanson. S.-I. CANEBOTTE : chenevotte. De cannabis. CANEÇON: caleçon.Appartient au patois Lorrain. CANEHOTTE : oie sauvage. Valognes. CANESRE (s. L ) mélange d'eau et de jus de réglisse, dont serégalent les enfants. CANET : caneton , jeune canard. D'anas. CANETTE : petite boule de marbre avec laquelle jouent les enfants. CANI.Voyez CHANI. CANISSURE. Voyez CHANISSURE. CANIVIÈRE :chenevière. CANIVIEUX : chenevis. CANIVOTTE : chenevotte. CANJON :petit enfant. A. CANNE: cruche. Roman.Voyez CHANNE. L. CANNE-PÉTOIRE et CANNE-PÉTOUSE : sorte de tube ensureau, pour lancer soit de l'eau, soit de menus projectiles. CANNÉE :contenu de la canne. CANNETTE : bobine àrebords sur laquelle on enroule, avec le dévidoir, le fil pour lestoiliers. Du celtique kanel CANT : côté, champ. Dans ce sens, l'Académieappelle champ le côté le moins large des pièces carrées, soitcharpente, soit briques, soit pierres de taille. De l'islandais kant,côté. CANTER : pencher sur le côté. CANTET. Voyez CHANTEAU. CANVERSER : renverser sur le côté. CAPE ;TÊTE DE CAPE : chaperon noir que les femmes portaient autrefois, avantque les parapluies fussent devenus communs, et qui couvrait la tête etles épaules. De caput, tête. Peut-être de capella, chèvre, parce que cevêtement était fabriqué avec du poil de cet animal. CAPENDU : court-pendu. Sorte de pomme très-bonne à manger. CAPER :se renfrogner sous cape. Valognes. CAPET et CAPIAU : chapeau. De caput. CAPET-TAGNEUX : bardane (Arctium Lappa), parce que les enfants enjettent dans les cheveux les graines qui s'y attachent comme la teigne. CAPIFAUT : Colin-Maillard, sorte de jeu qui, couvrant les yeux, faitfaillir la tête. S.-I. CAPINE-CRUCHE. Voyez CHAPIN. CAPOGNER (v. a.) : donner des coups de poing sur la tête de quelqu'un. En patois walon, k'pougn'té signifie gourmer, battre à coupsde poing. Voir le Dict. de Cambresier. CAPON :poltron. De chapon, coq rendu lâche par sa mutilation. CAPONNER: agir en poltron, reculer devant tout défi. CAPRICORNE (s. m.) : lescerambix musqué. B. CAPUCHER. Voyez CAPOGNER. B. CAPUCIN : c'est l'insecte appelé Oryctese nasicornis. B. CAQUETOIRE (s.f.) : larynx, la luette, qui produit lecaquet. CAQUEUX : couteau pour ouvrir, écaler leshuîtres, lea extraire de leur caque. B. CARABAS : mauvaisevoiture, vieux carrosse. CARABIN : sarrasin (Polygonum fagopyrum). CARAPON : sorte de bonnet d'homme, fabriqué avec une peau de renard, dechat , etc. B. CARAS : sorcier, déguenillé. De labasse latinité charogus et charogius : sorcier. CARCAN : mauvaise bête, homme méchant qui mériterait d'être mis aucarcan. CARDON : nom donné, sur le littoral de Caen, à une espèce de crevette qui s'y pêche en abondance. CARDON-LANIER :chardon à foulon, à bonnetier (Dipsacus fullonum). CARETTE : charrette. Voyez QUERETTE. S.-I. CARÊME-PRENANT ;CARÊME-PRENANT : crêpe de farine de blé que l'on fait aux Jours-Gras,lorsque le carême va prendre ou commencer. L. CARI : rosse.Manche. CARIMALOT :charivari. Du patois Rouchi caramara, masque. B. CARME : vers, poésie. Du latin carmen. Employé par Basselin qu'il ne fautpas citer comme le pseudonyme de Le Houx. On trouve carme pour versdans le Trésor de Nicot. CARNASSIER, IÈRE : avide ; friand. L. CARNE (s. f.) : mauvaise viande, mauvais cheval, charogne. De carnis,génitif de caro, chair. L. CAROU : lâche , corpssans âme. De caro, chair. L. CARRE (s.f.) : angle d'un carré ; bûchefendue et présentant des carrés ou angles aigus, droits ou obtus. CARRÉE: quartier d'une localité. CARRELET : petit carré depapier. Vire. CARRIER (v. a.) : charrier. S.-I. CARROSSE : stalle dont se servent les laveuses. Voyez BINGOT ; CASSOT.C. CARRUÉE : quantité de terre que la charrue peutlabourer en un jour. De la basse latinité carrucata. Pont-Audemer. CARRIEUR : carrier, ouvrier qui travaille à l'exploitation d'une carrière. CARSOGNE : demi-boisseau. CARTE: pinte, quatrième partie de l'ancien pot. Vire. A Caen, c'est lapinte, d'un litre environ. CARTELÉ ( Pain ), paind'élite, coupé en le pétrissant de manière à offrir au four plus decroûte sur sa surface divisée en quatre. B. CARTER : faireplace, s'écarter. En patois du Jura, se carer. CARTEYER : c'est le mêmesens que carter. A. CAS : chose, affaire, avoir. CAS : chaud.S.-I. CAS : fêlé. Sonner le cas, en parlant d'un vase fêlé. L. CASCARINETTES : cliquettes. Se trouve dans le patois Lorrain. De l'ancien français cascagnettes, dont on a depuisfait castagnettes. CASSE ; CASSE A ROT :léchefrite. Dans le patois Troyen, la casse est un poëlon de cuivre. Dulatin capsa et cana. Voir Du Cange. A. CASSEAU : étui pour déposer les aiguilles, les épingles. Du celtiquecaezed, cassette. Dans le patois du Jura, on dit cachet, cachot. A. CASSE-MUSEAU : sorte de petit gâteau, fait avec de la farine, des neufset du lait caillé par la présure. Dans le département des Vosges, lecasse-museau est un pâté fait avec despommes cuites. Cache-musiau,dans un ancien réglement des juges de la cité de Metz. En Roman,cachemuseu. A. CASSER : fendre. Casser du bois, le fendre en bûches.En bon français, casser signifie briser, rompre. CASSERIAU : petitravin. A. CASSET et CASSETIER : mêmesignification que CASSEAU. Voy. ce mot. CASSINE : maison de peu de valeur. Roman. De la basse latinité cassina.Ce mot se trouve dans nos vieux poètes : Or voilà le trésor dema pauvre cassine. Belleau. CASTAFOUINE : excréments humains. CASTARAT :écervelé, étourdi. Quel castarât ! L. CASTILLE : petite groseille ;groseille à grappe. Ménage dit qu'en Anjou on appelle castille lapetite groseille qu'à Caen on nomme gade. Voyez GADE ; GARDE et GRADE.Rouchi. CASTILLIER : groiseiller à grappes. CASTONADE : cassonade. Se trouve aussi dans le patois Lorrain et dansle patois Rouchi. CASTROLE :casserole. CASUEL : fragile. Du verbe casser. CAT ; CATTE : chat, chatte. De la basse latinité catus. Duceltique-breton caz. Roman. CATAU (s. f.) : femme demauvaise conduite ; catin. De quelque femme, nommée Catherine, qui secomportait mal. A. CATAUD ; CATAS : dissimulé, sournois. CATÉCHIME; CATICHIME : catéchisme. CATÉFUT : souricière. CATELINETTE :le grèbe huppé. B. CATERRE (s. m.) : convulsions et coliquesdes enfants. A. CATICÈME (s. m) : catéchisme. CATIGNER ( v.a.) : serrer, cacher dans un coin. O. CATINER (v. a.) : flatter commefait un chat. B. CATIS : doucereux, calin. Manche. CATONNER : marcher à quatre pattes, comme le chat vers la souris. L. CATONS(marcher A). Voyez CATONNER. L. CATRE (s. m.) : cadre. CATTIR (SE) : se pelotonner, se blottir, comme font les chats. L. CATUNE(s. f.) : sourcil. B. CATUNER et SE CATUNER :froncer le sourcil et baisser la tête. B. CAUCHE :bas. Corruption de chausse. Roman. D'où caucher, chausser. CAUCHER: chauler. De calx, chaux. CAUCHIN : sable de chaussée. Du latin,calcare. CAUCHON : chausson. Roman. CAUCHURE : chaussure. CAUDELÉE : restes de laitages, conservés dans une barrique, pour fairede la soupe. De chaudeau, bouillon. B. CAUDIOT (s. m.) : feu de joie.De gaudium. CAUFFER : chauffer. CAUFFETTE :chaufferette. CAUMONI : fané, flétri. CAUNIR :flétrir. Un visage cauni est un visage devenu livide. De canus, blanc.En Roman, caurit signifie trépassé. CAUQUE-SOURIS :chauve-souris. Voyez SOURIS-GAUDE. CAUSER(v. a.) : blâmer. A. CAUSETTE : petit entretien familier, sansconséquence. CAUT : artificieux, rusé. Cauteleux. Roman. CAUTÈLE : ruse,perfidie. Ancien français. CAUTON (s. m.) : tigeprincipale d'une planche. Du latin caulis, tige. MM. Du Méril. CAUVET : espiègle, malicieux, dont il faut se défier. De cavere. CAUVETTE : petite corneille. Au figuré, femme babillarde. Duceltique-breton kavan ; du roman kawe ou kauwe. CAVEL : dévidoir. CAVÉREAU (s. m.) : entrée de cave recouverte d'une trappe. A. CAVIN (s. m.) : fossé. De cavus, creux, comme le français cavée. MM.Du Méril. CÊME (s. f. ) : première crême du lait,crême fine. CÉMITIÈRE : cimetière. En Roman, semetière; en patois walon, simitière. CEMPLE ; métier à temple : métier àfleurir l'étoffe. S.-I. CENAS : grange, grenier : par extension,chambre, cabinet ou lit mal tenus. De cellarium, d'où est venu cellier,celle. En Roman, chenail. En patois walon, sinat signifie un fenil. A. CENELLE (s. f.) : fruit de l'aubépine,du houx ; fruit en baie ; prunelle. On lit dans les fabliaux cynelle, sanelle etcenèle. CENGLESou SENGLES. Suivant Pluquet, on appelait ainsi de « petites rues quiformaient une ligne de circonvallation autour des faubourgs de Bayeux.On disait : les sengles de St.- Patrice, les sengles de St.-Floxel ,etc. ». De cingulum, ceinture. B. CENSÉMENT. Il y a censément une douzaine d'œufs : il est censé qu'il ya une douzaine d'œufs. L. CENTINE (s. f.) : centime. CÉPIAU.Voyez SEPEAU. CERGE (s. f.) : charge, fardeau. S.-I. CERNEAU :sorte de couperet recourbé par le bout. CERSIFIS : salsifis (Scorzonera purpurea). CÊTRES (s. m. pl.): gestes, façons affectées, manières ridicules. CETTE-LA ;CETI-LA : celle-là; celui-là. L. CETUI-CI; CETUI-LA : celui-ci; celui-là. Roman. Voyez STI-LA. CHA :ça. S -I. CHABERNALE : négligence. Valognes. CHABERNAU :savetier. Valognes. CHACOUTER : coudoyer. L. CHACOUTER : parler bas, chuchotter. En anglais, to chawter signifiemurmurer. B. CHAI : chair, viande. On ditproverbialement : « La chai nourrit la chai », pour dire : la viandenourrit l'homme mieux que tout autre aliment. CHAI : cher,d'un prix élevé. Pu chai, plus cher. CHAIRE : chaise. Id. dans lepatois du Jura. CHAIRE ou CHÊRE : tomber, choir. CHAIRU :charnu. CHALETTE : pantoufle. CHALIT : bois de lit. CHALOINE :chanoine. Patois Lorrain. L. CHALON : chalan, sorte de petit bateau plat. Roman. De la basselatinité chalonnium. A. CHALUMIN : couteau d'enfant. A. CHALUT: sorte de filet. B. CHAMBRE (s. m.) : chanvre. CHAMBRILLON : petite servante de peu de service, petite chambrière.Roman. CHAMPÉIÈRE (s. f.) : sillon transversal. De champ. CHAMPLEURE ; CHAMPELURE : chantepleure. Roman. CHANDELEUR (s. f.) : lagalanthe des neiges (Galanthus rivalis) ; - parce qu'elle fleurit enhiver, vers l'époque de la Chandeleur, 2 février. L. CHANDELLE (s. f.) : pistil, en forme de battant de cloche. DuPied-de-Veau (Arum maculatum). L. CHANGLER : sangler. De cingulum.S.-I. CHANI : chanci, moisi. On dit aussi cani. De canus,blanc. CHANIR : moisir. CHANISSURE ; CANISSURE : moisissure. CHANNE : cruche. Roman. Dans le Jura, la channe est une mesure de deuxlitres, ce qu'en Normandie on appelait un pot. Voyez CANNE. CHANNÉE : ce que contient une channe. CHANTERONNER : chanter sanssoin, ou fredonner quelque refrain. L. CHANTUSER :chanter désagréablement quelques vers d'une chanson. CHAOLORE: paresseuse. Voyez CHOULE. CHAPE (s. f.) : garniture de cuir pour lefléau. CHAPEAU : écume qui a pris quelque consistance et qui se formedans le tonneau sur le cidre. L. CHAPER (v. n.) :marcher en allant et en revenant fréquemment sur ses pas, comme fontles chapiers pendant l'office religieux. CHAPON ; CHAPINE-CHAUSSE et CAPINE-CAUCHE (adv.) : à bas bruit, toutdoucement. B. CHAPLEUSE ; CHARPLEUSE ; CHARPELEUSE: chattepeleuse. C'est à tort que MM. Du Méril tirent ce nom de chairvelue : il vient de chatte poilue, parce que la chenille dont il s'agitici ressemble à une chatte à longs poils. En zoologie, on appellechatte-peleuse la calandre qui ronge les blés. CHAPON DE LIERRE :hibou. B. CHAPPES ; BAISSER SES CHAPPES : tirer seschausses, tirer ses grègues. A. CHARABIAH : langageinintelligible. On dit : parler charabiah. Cette expression vient,suivant M. Pierquin de Gembloux, « du nom de Scharakiah, villed'Arabie, qui donna son nom aux Sarrasins. CHARAIE: puérilité, bagatelles. D'où est venu peut-être charade, dont on netrouve pas l'étymologie. Roman. CHARBONNETTE (s. f.) : braise. CHARDRONNET: chardonneret. CHARGEAGE (s. m.) : action decharger. Id. en patois Lorrain. CHAROUET (s. m.) : charrier.De charrée. CHARPI (s. m.) : charpie. Id. en patois Lorrain.L. CHARRÉE : femme dissolue. CHARRER : babiller,jaser. De l'espagnol charlar. CHARTERIE : remise dans laquelle on metles charrettes à l'abri. CHAS : chaud. CHAS (s. m ): colle de farine. A. CHAS : mauvais bouillon. Duvieux mot chaudeau. B. CHAS : choir, tomber. Il va chas : il va tomber.Voyez CHAIRE. A. CHASSE : rut , en parlant desvaches. Cette vache est en chasse. CHASSE: chemin rural. CHASSE-PUCE. Voyez CACHE-PUCHE. CHAT (PETIT) :écureuil. D. CHATEL : biens mobiliers. Onlit dans les Établissements de Normandie : « Se aucuns est qui n'aitpoint d'eritage, et il promet à sa fame or ou argent en doère, quantvendra la mort à s'omme, li doère soit pris del commun chatel ». CHATELET : dévidoir. A. CHATONNER : mettre bas, en parlant dela chatte. CHATOURNE : taloche, soufflet. CHATREUX : sorte demollusque du genre des poulpe. B. CHAUBERT : rhume. A. CHAUDET: lit où il fait chaud. CHAUDIN : fraisede veau. L. A Alençon, on appelle chaudin les entrailles du porc.Nicot et Ménage font venir le chaudeau du latin calidus, « parce qu'onle prend chaud ». Je crois que chaudin a la même origine, parce quec'est un mets que l'on mange chaud et cuit dans la chaudière. En Roman,chaudun. CHAUFFE-PIED : pièce d'unemaison qui a une cheminée. A. CHAULE (s. f.) : renom,réputation, vogue. B. CHAUSSE (s. f.) : bas. CHAUSSON : tourte aux fruits. Voyez BOURDIN. CHAUVIR : dresser lesoreilles d'un air sournois et malveillant. Chauvir de l'oeil : regarderen dessous d'un air ironique. Le satirique Regnier (sat. VIII) rend ledemitto auriculas d'Horace par : Je chauvy de l'oreille. CHAVARIN: charivari. CHEINTURE : ceinture. S.-I. CHELA :cela. S.-I. CHEMER : désoler. S.-I. CHEMICHER : pleurer à bas bruit. CHEMINEAU : sorte de petit pain. Voyez QUEMINEL. Roquefort définitainsi le chemineau : « pain qu'on mangeait dans le carême en Normandie.De la basse latinité simenettus. « Voici ce qu'on lit dans les Mélangesd'hist. et de litt. de Vigneul Marville (Bon. d'Argonne) , t. II , p. 92 : « Siminettus. Panic similaceus, ex similâ. Graecis σεμιδαλίτης. C'est ceque l'on appelle en Picardie seminiaux, selon la remarque de Du Cange,à laquelle on peut ajouter que les Normands, qui changent aisément seen che, disent chemineaux. S.-I. » CHEMISE DE LABONNE-VIERGE : sorte de liseron (Convolvulus arvensis). B. CHENIVIEUX : chenevis. Voyez CANIVIEUX. CHENOLLE (s. f. ) : nuque, etpar extension, le col. Voyez CAGNOTTE du cou. De chignon. A. CHENT: cent. S.-I. CHENTUPLE : centuple. S.-I. CHENU :bon, de qualité supérieure. En français, ce qualificatif signifie blancde vieillesse. Du latin canus ; parce que l'on se figure qu'envieillissant hommes et choses se bonifient, se perfectionnent : ainsiun bonhomme, une bonne femme, le bon vieux temps. CHER ou plutôt CHEF : botte de chanvre qui n'est pas encore mis auroutoir. De caput. B. CHERBON et QUERBON : charbon. CHERBONNIER et QUERBONNIER : charbonnier. CHÈRE-ÉPICE : qui vendtrès-cher sa marchandise. Les épices, venant de l'Inde, étaientautrefois rares et chères. L. CHERET : rouet. Du celtique-breton kerr.Vire. CHERFEU :cerfeuil. En Roman, cherfuel. Du latin cerefolium. CHÉRIR : caresser; faire chère à quelqu'un ; lui faire bonnemine, bon accueil. Du grec χάφα, tête, visage. CHERPENTE :charpente. L. CHERPENTIER : charpentier. L. CHÉTRIN : rachitique. De chétif. Chérot, en patois du Berri. CHEUX: chez. Roman. Patois Lorrain. L. CHEUX : ceux. S.-I. CHEUX-CHITES: ceux-ci. S.-I. CHEVERNE (s. m.) :meunier, sorte de poisson de rivière. A. CHEVIR : venir à bout. SE CHEVIR : s'aider, jouir de. Roman. PatoisTroyen. CHÈVRE : treteau, chevalet pourrecevoir le linge mouillé. CHIASSE (s. f.) : rebut; scories de métaux.Du latin cacare. CHIBATRÉE : troupe ouréunion de personnes ou de choses embarrassantes. On dit à Lisieux : «Va que c'est qu'ou va chiboller çte chibâtrée d'éfans » : où va-t-elletraîner cette troupe d'enfants ? CHIBOLER: traîner çà et là. En patois des Vosges, quibauler signifie renverser.Voyez GUIBOLE et QUIBOLE. CHIBOT ; CIBOT (s. m.) : ciboule. CHIBOT: personne sale et dégoûtante. CHIC : intelligence, industrie,chicane. Roman. CHICON : guignon. CHIE-VENT: pétrel(procellaria pelargica). B. CHIEURET. Voyez CHURET. CHIEZ:fléau. Avranches. CHIGNOLLE (s. f.) : manivelle. Mauvaiscouteau. M. CHIGNON DE PAIN: quignon de pain. L. CHIMBRE: fantaisie. De chimaera. S.-I. CRIMES ( s. f. ) : rejetons de chou.Cimes. B. CHINCHOUX : passable, médiocre. Se dit aussi des branches quel'on a de la peine à rompre. M. CHINELLE : fruit duprunellier. Voyez CENELLE. B. CHINGRE : chiche, avare. Voyez PINGRE. CHINQ: cinq. S.-I. CHINQUANTE : cinquante. S.-I. CHINTURE-SAINT-MARTIN :arc-en-ciel. De ceinture. CHIOT : jeune chien. Roman. CHIPÉE :cépée. L. CHIPER (v. n.) : pousser des rejetons ; former unechipée. CHIPER: (v. a.) : dérober adroitement. Du latin capere. CHIPIE(s. f. ) : femme acariâtre. CHIPOTET : soufflet decheminée. Blague ou sac à tabac. CHIPOTTER : marchander outre mesure.Voyez HARIQUOTER. L. CHIPOTTIER, ÈRE: qui chipotte. L. CHIQUER : mâcher. Chiquer du tabac, mâcher des chiques de tabac. Chiquerles vivres : manger. En Roman, manger et même boire. En Provençal,chica. En patois Lorrain , on emploie le verbe chiquer. CHIQUETAILLER (Tailler par chiquettes) ; CHIQUAILLER : déchiqueter.Voyez COUPASSER. CHIQUETTE : petit morceau, groscomme une chique de tabac. Donner chiquette à chiquette : donnerchichement, donner à regret. CHIPE : chassie. Decire. En Roman, chire. L. CHIROUÊNE (s. m.) : poix dont lescordonniers font usage. De ciroène, emplâtre dans lequel il entre de lacire. CHIROUX : chassieux. En Roman, cirons. L. CHITE-CI ; STI-CHITE ;CHEUX-CHITES : celui-ci, ceux-ci. S.-I. CHITTE(s. f.) : saisissement d'effroi. Avoir la chitte. CHLÉ : mou. Vire. CHOAN ou CHOUAN: chat-huant, hibou. Ronsard écrivait choan (Odes, I.II) : Si nous oyons crier la nuit quelque choan, Noushérissons d'effroi. CHOLER : tourner. B. CHON : chat-huant. CHON: grande cuiller de bois. A. CHONCHONNER (v. n.) : opérer ensemble. CHONETTE : Fanchonette. Diminutif de Fanchon : Françoise. C'est uneaphérèse, comme Coton pour Margoton. L. CHOPE (s. f.) : entretien,conversation. De l'anglais to chop, disputer. CHOPER :broncher. Voyez BUTTER. CHOQUER : trinquer ; choquer les verres. CHOQUET : petite cruche à large ouverture. Le coketa du bas latinsignifiait un vase de mesure comme pot, pinte, etc. L. CHORER (v. n.): sommeiller péniblement, en se plaignant. De l'islandais korra,respirer avec peine. A. CHORER (v. a.) : exciter un chien contre..... CHOU ! CHOU ! : cri dont on se sert pour exciter un chien. C'est aussile cri par lequel on appelle les cochons. On s'en sert dans le Jurapour chasser les poules. Voyez TIOT. CHOUAN : chat-huant. En roman, chouans,chouen. Voyez HUAIN. CHOULE. Voyez SOULE. CHOUPPE (s. f.) : houppe de bonnet, houppette. A. CHOUQUARD : entêté ;qui a la tête dure comme une chouque. A. CHOUQUE : souche.Roman. CHOUQUET : souchet, petite ente de peu de valeur. C'est aussi le nom d'une sorte de pommedouce, à chair ferme, tardive, de moyenne grosseur. CHU : ce ,cet. Voyez SU. S.-I. CHUCHER : sucer. S.-I. CHUCOTTER : chuchotter. CHUCRE : ancre. Roman. CHUE : ciguë (Conium maculatum). CHUILER : ménager, économiser. A. CHUNTRE (s. m.) : sentier. CHURET :vaurien. CHUTER : tomber. Du verbe choir,faire une chute. En roman, cheoiter. A. CHUTRIN : mauvais lit,grabat. A. CIBO : ciboulle. Cibo, comme cive, estun substantif roman. Du latin capa, oignon, et de l'italien cipolla. CICOT : chicot. A. CIDRAILLER : boire du cidre à couperépétés. Roman. CIEURTAIN : certain. S.-I. CIEUS : chez. CIGNOGNE : sorte de pâtée d'orties et de son, pour les canetons et lesdindonneaux. CINCÉE (s. f.) : fustigation. Donnerune cincée à un enfant : lui donner le fouet. A. CINGLÉE :même sens que cincée. CIRUGIE : chirurgie. CIRUGIEN :chirurgien. Dans le XIIIe. siècle, cyrugien. CITADELLE (Poire de) :poire de livre. CITRE : cidre. Pathelin a dit dans sonTestament, p. 126 Je ne veuil citre ne péré. CLACASSE ou plutôt CLACUSSE : boisson plate et de saveur désagréable. Voyez BISCANTINE. O. CLAI (s. m.) : jus, bouillon. De clair. L. CLAIRE(s. f.) : ampoule. L. CLAIRINETTE : clarinette. CLAMPIN : lambin. Dans le patois Troyen, clampet signifiedemi-boiteux. De l'islandais klampi, cheville, attache. Le clampin esten effet lent comme un estropié, et ne peut pas plus bouger que s'ilétait attaché. CLAMPINER (v. n. ) : agir nonchalamment. CLANCHE : clinche, bascule de loquet ; partie extérieure du loquet, surlaquelle on appuie pour l'élever. CLANCHER (une porte) : faire jouer laclanche pour ouvrir. CLANCHON : animal ou enfant qui ne devient pasaussi grand qu'il devrait être. Tels sont les oiseaux qui éclosent lesderniers. Voyez ÉCLOCU. A. CLAPER : gémir, se plaindre. CLAPOTTAGE : agitation bruyante de l'eau. Au figuré, bavardage.Onomatopée. CLAPOTTER : agiter l'eau malà propos. En roman, éclabotter : couvrir de boue. C'est un de ces motsque les marins normands du moyen-âge, notamment des XVe. et XVIe.siècles, ont empruntés à leur langue maternelle pour les introduiredans la marine. CLAPOTTIER , ÈRE : tripotier, bavard,brouillon. CLAPURE. Voyez CLACASSE ou CLACUSSE. CLAQUARD : bavard. B. CLAQUARDou CLAQUE : sorte de grive. Crabe. CLAQUE : bavarde. CLAQUE :espèce de grive. CLAQUET : Rhinantuscrista galli. Voyez FLAQUET. CLAS : sorte de barrière de branchagesliés, claie. Du verbe clore. CLATRÉE: quantité surabondante. CLAVAU ; CLAVIOT : bâtonpour serrer la corde qui assujettit la charge d'une voiture. CLÉRON (s. m.) : espèce de sonnette que l'on attache au col du chevalou des bêtes à cornes, pour les retrouver plus facilement dans les bois. CLIAIS: fléau. Clas en patois du Berri. CLICHE (s. f.) :forme à fromages. Du mot éclisse, autrefois employé. Voyez FOISSELLE. CLICHE(s. f.) : foire, diarrhée. L. CLICHER : foirer. CLIFOIRE (s. f ) : petite seringue de sureau, dont les enfants seservent pour lancer de l'eau. Onomatopée. A. CLIMUCHETTE ; CLIMUSETTE(s. f.) : cligne-musette, jeu d'enfants. De cligne-mussette oucligne-musette : cligner et musser les yeux, ou cligner le museau. CLINCAILLERIE : quincaillerie. L. CLINCAILLIER : quincaillier.L. CLINCHER : clisser. S.-I. CLINE : brebis en mauvais état. CLINQUE :coqueluche. CLIOCHER : clocher, boiter. CLIOUCIR (v. n.) : souffler. CLIVE : foire. Voyez CLICHE. L. CLIPÉE : jet de boue liquide. CLIPER : jaillir, faire jaillir, en parlant de boue liquide ou d'eau.L. CLIPER : foirer. L. CLIPOT : bavardage médisant. CLIPOTTIER,ÈRE : bavard, de, qui médit. CLIQUETTE : petit poisson de mer, plat. CLOCHETTE: liseron (Convolvulus arvensis) ; à cause de sa fleur qui ala forme d'une petite cloche. C'est la plante qu'enpatois on appelle LIOT. Voyez ce mot, et CHEMISE DE LABONNE-VIERGE. CLOPOING : sorte de crabe, quiressemble au poing clos ou fermé. B. CLOQUER (v.n.) : glousser. Du latin glocire. Onomatopée. CLOSERIE ;CLOUSERIE : petite ferme. De clos. A. CLOSIER : fermier d'une closerie.A. CLOUQUETER : glousser. Voyez CLOQUER. C'est la traductionplus fidèle de glocire. CLUCHER : glousser. De glocire. EnRoman, clamer ; en Provençal, cloucho. CLUCHON : petit clou ,clou à soufflet. L. CMENT ou QUEMENT : comment, comme. Cmentla, comme cela. ÇMITIÈRE (s. m.) : cimetière. CMODE; CMODITÉS : commode, commodités. L. CO ; ACO : encore. Roman. CO :col En roman, cos. COAS (s. f.) : corneille. Onomatopée. A. COCALINCOT : coquelicot (Papaver rheas). A. COCANE (s. f.) :narine. O. COCHELIN : fruit de l'églantier. A. COCHELIN : tourte aux fruits,gâteau long. Par extension, un cadeau. Le coquelin ou la cocheline,dans l'Eure-et-Loir, est une sorte de gâteau pour le premier jour del'an. Voyez BOURDIN. COCHÊNE ; COQUÊNE (s. m.) : viorne, quel'on appelle aussi mansienne (Viburnum lantana). COCHON :cloporte. COCHONNÉE : cochonnerie ; ordures. A. COCHONNET : fruitde l'églantier (Rose canina). COCI. Voyez COSSI. COCO : oeuf. Terme enfantin. COCO :mignon. Voilà un joli coco : voilà un plaisant mignon. COCO : garçon malfait, mal tourné, sale : quel vilain coco ! COCODRILLE: crocodile. COCONNIER : marchand d'oeufs. Roman. COCOPONETTE: tâtillon. On dit dans ce sens : c'est un metteur de poules couver. COCOTTE: poule. Terme enfantin, De coq, dont elle est la femelle. COCOUou COUCOU : primevère des champs (primula veris), qui fleurit au retourdu coucou. COEUR (JOLI) : il fait le joli coeur : il faitl'agréable. Il est comme joli coeur goûte de rien : il fait ledifficile, il ne goûte d'aucun mets. COEURAILLER : éprouverdes nausées, des maux de cœur. Dans le patois de Grenoble, on ditcorailli : avoir la corailli. COURÉE : curée, proie,charogne dont l'aspect est propre à soulever le coeur , à fairecœurailler. Altération du mot curée. Voyez PRAE. En patois Walon,curéïe. COEURIAL, E : qui a bonne mine, qui fait plaisir aucoeur ; cordial. COEURU , E : courageux, qui a du coeur. COFERT et COFI : meurtri, chiffonné, soulevé inégalement, bossué, etc. COFIN : cornet de papier. Roman. Du grec χόφινος. COFIR : meurtrir,écraser, se bossuer inégalement. Du grec χόπτειν, frapper. A. COFFRET : meuble de planches, stalle formant une sorte de petit coffreouvert, dans lequel les laveuses s'agenouillent pour leur travail, surle bord de l'eau. L. COGER A : déterminer à. Roman. Du latincogere. A. COHAN :pot de terre, dont l'anse est en dessus, est dans la partiesupérieure, comme dans le panier appelé butillon. COIMELER : gémir.Voyez CUSSER. COIS : paquet de chanvre roui. B. COITE ou COUETTE (s. f.) : lit de plume. Autrefois on disait coète,couate et coute. On lit dans le roman de Garink-Loherain : Limessagiers autres le Flamant vint, Iluec troua sur une coute assis. COITI : coutil. De coite. COLAPHISER : souffleter. Du latin colaphus : soufflet. Voyez JAFE. COLAS(s. m.) : corbeau, corneille. Voyez COAS. COLIDOR : corridor. COLIFAMÉ : efféminé. Corruption deColin-femelle. COLIN : sorte de poisson, du genre des Gades. B. COLIN -FEMELLE ; COLIN - FEMMETTE (s. m.) homme minutieux, qui s'occupe detravaux de femmes. Voyez COLIFAMÉ ; NIGON ; TATE-MINETTE. COLLE (s. f.) : bourde. C'est une colle; c'est bon pour la colle. COLLER (v. a.) interloquer, embarrasser, mettre dans l'impossibilité derépliquer, comme si on collait la bouche. COLLETONNER: colleter, lutter, se reprendre au col. L. COLURE : toilette soignée. L. COMBIEN QUE : combien. Combien que le blé se vend combien le blé sevend-il ? L. COMBLER A : à forced'instances déterminer à. L. COMME; COMME ÇA : il m'a dit comme ça que: il m'a dit que. COMME DE juste ; COMME DE raison : comme il estjuste, comme le veut la raison. COMME PAR LEQUEL on lui a délivré uncertificat comme par lequel il a satisfait : certificat attestantqu'il... L. COMME TOUT : beaucoup. Se ditaussi dans le patois Lorrain et dans le patois Troyen. COMMÉRIAL: affable. Vire. COMONI : fané, flétri.C'est une épenthèse. De cauni. Voyez CAUNIR. COMPAGNÉE : compagnie, société. Ancien français. Vie de Bayard. COMPÈRE(s. m.) : gilet. A. CONARD : fou, sot. Ily avait une confrérie des Conards à Evreux , où on disait : Conardssont les Buzots et non les Rabillis ; O Fortuna potens , quamvariabilis ! CONFIÉRE (s. f.) : consoude (symphitum officinale). En anglais, comfrey. CONFLEURIE : confrérie.S.-I. CONFONDRE : gâter, détériorer considérablement. CONFUSION : abondance désordonnée. L. CONGNOITRE ; CONGNOISSANCE: connaître, connaissance. Roman. Du verbe latin cognoscere. O. CONRAYEUR : corroyeur. De l'ancien français conreur, conréeur. L. CONROI : glaise.A. CONSÉQUENT : considérable, deconséquence. CONSOMMER : anéantir. Le froid me consomme; je suisconsommé de coliques. CONTEOR:avocat, défenseur en justice. L'ancienne Coutume deNormandie s'exprime ainsi : « conteor est que aucun establit pourconter pourlui en cort ». A CONTREBOCHE (s. f.) : surabondance. CONTRE DE : contre. Contre de lui : contre lui. CONTREMONT ;CUCONTREMONT : violette de chien, violette inodore. CONTREPORTEUR : colporteur. L'Estoille employait ce mot, en 1609. DesPerriers (Nouv. IV) écrit contreporter pour colporter. CONTR'HUS ; CONTREHUIS : petite porte en treillage ou en lattes,ménageant l'entrée de la lumière et ne permettant pas aux volailles depénétrer dans la maison ; treillage en paille pour garantir du vent. COQ : renoncule pivoine ; à cause de sa couleur qui est rouge comme lacrête d'un coq. COQ-ANGUILLE : insecte aquatique.C'est l'Hydrophylm picoeus. B. COQ A DINDES : coq-d'Inde. COQA POULES : coq, mâle de la poule. COQCIDROUILLE (s. f.) : qui faitl'importante. S. -I. COQUELOURDE ; COUQUELOURDE : julienne (Hesperismatronalis). La véritable coquelourde est l'Agrostemma coronaria. COQUER et non pas CAUCHER : cocher, en parlant du coq ou de touteautre volaille qui féconde sa femelle. COQUÉRAN : hermaphrodite.Coutances. COQUET : cochet, jeune coq. CORBICHÉE : cabriole. CORDER (v. a) : cordeler, disposer en corde lebois de chauffage. CORE : encore. Par aphérèse. Voyez ACO. CORÉE : fressure. Du latin proecordia ; de l'italien corata. App. aupatois Bourguignon. Voyez HATILLE. CORIEU :courlis, oiseau de passage. En Roman. courlioux. CORNARD (cheval) : cheval poussif, atteint de cornage (sifflement de sarespiration qui imite le son d'un cor). CORNEBICHET : Bernard-l'Ermite,sorte de coquillage univalve. CORNEILLE (s. f.) : orchis. CORNICHE : planche ou tablette de cheminée. L. CORNIER : tuile creuseet anguleuse pour les coins des couvertures. Du Roman, cornée, coin. CORNIFLER: épier. Du verbe écornifler. CORNU (Pain) : petitpain blanc, de pâte ferme, fendu„ en quatre cornes à sa surface, pourobtenir plus de croûte. CORPORAL : caporal. S.-I. CORPORENCE : corpulence. L. CORSÉ : qui a du corps, étoffé. CORSÉE ;CURÉE : corps devenu charogne. CORSELET : corset. Patois Lorrain. CORSER : lutter corps à corps. Dans l'ancien français, cossersignifiait lutter. CORSER : racornir. A. CORSU. Voyez CORSÉ. CORTINE : rideau de lit. Du latin, cortina. COSSEAUou COSSET (s. m.) : plume à écrire non encore taillée. B. , COSSI: courbattu, meurtri. COSSIAU (s. m.) : sorte depetit vase, dans lequel les faucheurs placent leur pierre à aiguiserpour l'humecter. En usage aussidans le département de la Mayenne. Du latin, cos, nominatif inusité decautis, pierre. COSSON (s. m.) : sorte dever blanc, qui ronge les végétaux ; charançon. COTE (s. f. ) : côté. Mettre de côte : mettre de côté. A COTE : à côté.PAR A COTE : par à côté. COTÉE (s. f.) : rangée. COTILLAGE (s. m.) : terrain en petits coteaux. L. COTIN (s. m.) :maisonnette. Employé par Wace. En anglais, cottage. De l'islandais kot.En celtique-breton, koat, koad, signifie bois. Ainsi, le cotin étaitvraisemblablement d'abord une cabane en charpente , comme on en voittant en Normandie. COTIR ; FAIRE COTIR : jaillir, fairejaillir. COTIR (SE) : s'échauffer enparlant du bois qui se gâte. Du celtique-breton koat, bois. COTIR.Voyez COFFIR. A. COTON et non CAUTON (s.m.) : nervure d'une feuille ou d'une tige ; sorte de côte. De costa etnon pas de caulis. COTONNETTE : cotonnade, étoffe de coton. L. COTTER :jaillir. Roman. Voyez COTIR. COUAILLE (s.f.) ; COUAILLON (s. m.) : queue de jupon ou de robe en mauvais état.Du vieux français coue, queue. Par extension, mauvais chiffon. VoyezLOUÊPE. A. COUANNE : couenne. En patoisWalon, koinne signifie corne. La couenne en effet, a l'air de lasubstance des cornes. COUCOU : primevèrejaune à grappes. Cocu, en patois Troyen. Tire son nom de l'époque de safleuraison, qui a lieu à l'arrivée du coucou. COUS : queue. Dulatin cauda. COUE DE PRÊTRE : blé devache (Melampyrum arvense). B. COUÉE (s. f.) : queue de jupon ou de robe crottée, ou salie.Expression de mépris. De coue. A. COUÊMES (s. f.) :crottin de cheval. Du latin equus, cheval, dont nous avons tiré écurie,écuyer. Couêmes pour écouêmes, par aphérèse. A. COUESPEAU :copeau. COUER : couver. COUET : ruban de fil. Vire. Voyez LISETTE. COUETTE : petite queue. Diminutif de coue. COUETTE. Voyez COITE. L. COUIE (s. f.) : sorte de vase en bois, dans lequel le faucheur met sapierre à aiguiser. Du latin cos, datif inusité de cotis, pierre. COUIER : villageois grossier. En Roman, coullier, poltron. COUILLÈRE : cornet de parchemin servent-de tabatière. B. COUENCHE :sournois, poltron; qui regarde du coin de 1'œil. L. COUINER : pleurer en criant. Même signification en Roman. COUINETTER (v. n.) : crier comme un lapin qui a peur, C'est peut-êtreplutôt une onomatopée qu'un dérivé du substantif latin cuniculus,lapin ; en vieux français, connil. En Roman, couinner signifiait pleureren criant. A. COULAGE (s. m.) : gaspillage continué. L. COULANDAGE (s. m.) : gaspillage. A. COULANDIER, ÈRE: qui occasionne le gaspillage par une mauvaise administration. A. COULER ( EN) : en faire accroire. S. -I. Se dit aussi en patois Lorrain. COULINEou COLINE : torche de paille, brandon. Roman. COU P (A) : à temps, àpropos, promptement. COUPASSER : couper maladroitement. COUPEAU; COUPET : cime, sommet. Le coupeau de latête : le haut de la tête. En Roman, coupel, couplet, hautes branchesd'un arbre ; coupet, chignon du cou. De capot. COUPER :découper, en parlant d'une pièce de viande. COUPÈRE (s. m.) :compère. COUPLÈRE (s. f. ) : pièce de cuir quiconsolide les chapes du fléau. COUPLÉE (s. f. ) :linge attaché ou assujetti par couple, ou en plus grande quantité. A. COUPLER: mettre en couplée, accoupler. COUPLETTE : culbute. Voyez SAUCUBLETTE. COURANDIER, E : qui aime à flâner, à courir hors de sa maieon pour trouver avec quiparler. A. COURANTE : diarrhée, cours de ventre. COURCAILLET : instrument pour appeler les cailles ; sorte de sifflet quiimite leur cri. COURCHER : courir. - Voyez COURSER. S.-I. COURÉE. Voyez CORÉE. COURGE (s. f.) : sorte dejoug qu'on met sur les épaules pour porter deux seaux. COURGET (s. m.) : escourgée, fouet en courroies de cuir ; coups donnésavec ce fouet. En Roman et dans le patois du Jura, courgie. A. COURJOT : tige de chou. De jet ou tige de cette plante. Vire. COURRAIE: courroie. - Voyez COURÉE. COURSER : aller, courir sans utilité. A. COURTIL : jardin potager. De la basse latinité curtile. En Roman,cortil. On lit dans le Roman du Renard : La bone fame du maisnil Aouvert l'huis de son courtil. COURTIN. Même signification que COURTIL. COURTINE(FAIRE) : relever devant le feu le bas des jupons, pour se chauffer lesjambes et les genoux. COUSETTE : mauvaise couturière. L. COUSINE: belle-mère. COUSINET : œilletin. Oeillet mignardise. L. COUSINETTE : passe-pomme. Ailleurs, pomme deSaint-Contest. COUTAGEUX : coûteux. COUTE QUI COUTE : coûte que coûte ; quoi qu'il en coûte.L. . COUTE (s. m.) :coude. COUTE-PIED :coude-pied. COUTEMENT :coût, dépense. En Roman, coustement. COUTET ; COUTIAU : couteau. Ditlatin cultellus. COUTIBLE : coûteux, difficile, pénible. L. COUTRE: coudre. L. COUTRE (s. m.) : bédeau. S.-I. COUVERCHE (s. m.): couvercle. COUVERT : bien couvert, bienhabillé. S-I. On lit dans les Épigrammes de De Cailly : De ces lieuxPhilémon partit à demi-nu ; Bien suivi, bien couvert le voilà revenu. COUVERTEAU: couvercle. L. COUVRARGE : couvercle de marmites, de plats. COUVRE-PLAT : couvercle de plat. Patois Lorrain. CRABLOT : enfantrachitique. CRAC : fruit du prunelliersauvage ou épine noire. Sans doute, parce que son noyau craque sous ladent. CRAC (A) : en grande abondance.Pleuvoir à crac: pleuvoir à verse. Voyez ACA. Aflac, en Roman, signifieen abondance. CRACHIN ;CRASSIN (s. m.) : crasse durcie au fond d'on vase. Du latin crassitudo.L. CRACHINAGE (s. m.) : bruine, pluie fine. VoirCRASSINAGE. B. CRACHINER : bruiner. Voyez CRASSINER. CRACOTIN : enfant qui commence à avoir des dents, des cracottes. L. CRACOTTE : dent d'enfant. De craquet. L. CRAHAGNEUX, EUSE : quichipotte en marchandant minutieusement. CRAISSET : lampe qu'onaccroche. Roman. CRALÉE (s. f.) : grappe, surabondance. B. CRAMAIL : la gorge. Prendre ou saisir au cramail : prendre à la gorge. CRAMPIR (SE) : s'attacher à, se cramponner. En patois du Jura, secramper. CRANCHE (qualificatif) : souffreteux ;malade. A. CRANNIÈRE ; CRASNIÈRE : vieille masure. De l'anglais cranny,crevasse. CRANQUE : crampe. S.-I. CRAPAS : crapaud. L. CRAPAUD-VOLANT, ou TÊTE-CHÈVRE : engoulevent. B. CRA PE (s. f.) : crabe. Au figuré, femme ou fille de mauvaise vie. L. CRAPOTTER : se traîner sur les pieds et les mains, comme un crapaud. CRAQUE( s. f.) : hâblerie , mensonge. CRAQUELIN : cartilage. L. CRAS: baiser désagréable. L. CRASSE : bassesse,lésinerie. Faire une crasse. CRASSIER : ordures, balayures réunies pourengrais. De crasse. Cras, en Roman, signifie graisse. CRASSINAGE (s. m.) : pluie fine et serrée. Decrassus. Voyez CRACHINAGE. S.-I. CRASSINER (v. n.): pleuvoir à gouttes fines et serrées. S.-I. CRAU : pierrepulvérulente des premières couches d'une carrière. B. CRAULER : bouillir à l'eau. MM. Du Méril. CRÉATURE; CRÉIATURE : femme.La femme est, en effet, la créature par excellence. Toutefois, le motcréature, dans ce sens, se prend souvent en mauvaise part. CRÉDENCE (s.f.) : petite armoire dont les tiroirs sont au-dessus des portes. Duverbe latin credere, confier. La crédence est le meuble auquel onconfie les objets les plus précieux. On trouve crédenciers pourbuffetiers dans Rabelais , liv. IV, ch. 64. Roman. De la basselatinité credentia. Patois Rouchi. CRELLIER :frémir, frissonner. Voyez CRETIR. A. CREMILLÉE : crémaillère. Decremare, brûler. Roman. CRÉPIR (SE) : se dresser, se raidir, pourparaître grand. CRÉPONNER ; CRÉPONSER ; CRÉPOUSSER : presser, pétriravec le poing. CRÈRE ou CRAIRE : croire. De credere. Patois duJura. CRESSANE : crassane, sorte de poire. CRESSIR : presserviolemment, mourir. Voyez KERSIR. CRETÉ, E : propre et soigné. L. CRÉTELER (v. n.) : gloucer d'un cri aigu, en parlant des poules. VoyezCLUCHER. CRÉTINE : crue subite d'eaux. De crescere.Roman. De la basse latinité cretina. CRETIR ouCRETER (v. n.) : frissonner. En Roman, craitir signifie sécher surpied. CRÉTONS : restes concrets de morceaux de lardque l'on a fait frire, pour en extraire le saindoux. De crusta, croûte.Roman. L. CREVAISON (s. f.) : mort. Faire sa crevaison, mourir, crever. Se prend en mauvaise part. L. CRÈVE-CHIEN (s. m.) : viorne commune ( Viburnum lantana). CREVETTE ou CREVUCHE : petite salicoque. CRICOUIT : léger bruit pendant la nuit, lequel provient des pulsations des artères. B. CRIGNAS : échevelé, malpropre. De crinière. B. CRIGNASSE ( s. f.) : chevelure ébouriffée, crinière, tignasse. A. CRIGNE (s. f.) : petites racines rassemblées comme une crinière. Voyez GRIGNE. L. CRIGNÉE ( s. f.) : lacs en crin pour prendre les oiseaux. CRIOCHÉ : échasse, béquille. De crux, croix, à cause de sa forme. A. CRIOIRE et non pas CRILLOIRE (s. f.) : larynx des volailles. L. CRION : crayon. CRIQUE : lande ou bruyère pierreuse et stérile. CRIQUE : le point du jour , où l'aube croît. CRIQUES : dents. CRIQUET : grillon. De l'anglais crickett. CRIQUETTE. Voyez CRACO'TTE. CRIQUOI : bruit ou petit crique l'on croit entendre la nuit, surtout lorsque l'on est couché sur lecôté gauche. C'est le battement d'une artère, gênée dans ses fonctions. CRO ou CROC ; VIEUX CRO : vieillard ou vieux animal méchant, qui n'a plus que ses crocs (dents) ébréchés. CROC : escroc. Par aphérèse. CROCHE : crochu , e. A. CROCHER : en parlant des arbres fruitiers qui, venant de défleurir, produisent de jeunes fruits en quantité notable CROIX-DE-DIEU : croix de par Dieu , livret pour enseigner à lire aux enfants, lequel porte en tête l'image d'une croix grecque. CROLLER : remuer. Roman. CRONIQUE (s. f.) : moustache. De croc. CROPET : excrément d'enfant. P. R. CROQUETIER : marchand d'oeufs. Corruption de coquetier. Peut-être du Roman cocqueteur, voiturier qui transporte des marchandises, des denrées. CROSSER : rosser. Par épenthèse. En Roman, croisir , briser. CROUEN : pomme ou poire, tombée avant sa maturité. Voyez DÉTEUL et QUIS. Peut-être de quérir, parce qu'on les recueille pour les employer plus tard dans les pressurages. Alors, il faudrait écrire quérouen. CROUILLER ou CROILLER : verrouiller. Id. en patois Rouchi. A. CROUILLET : verrou. Comme le mot écrou, crouillet est tiré du grec χρούω, pousser. En Roman , croit. Crouil, en patois Rouchi. A. CROULLANS : fondrières, flaques. Du vieux francais crouillère, qui se trouve dans Nicot. Voyez MOLLAIN (Manche). CROULLER (en parlant des fruits à pressoir) : secouer l'arbre qui les porte. CROULLER : roucouler. CROULLES (s. f.) ou GROULLES : gruau d'avoine, cuit à l'eau. On dit aussi craulles. CROULLEUR : éleveur de pigeons et qui en trafique. Du verbe crouler, roucouler. CROUPETONS (être à) : être accroupi. Dans le Jura, à crepeton. CROUPETTE (s. f.) : révérence. Du verbe s'accroupir. CROUSTILLANT :croquant. Du verbe croustiller, ou du substantif croûte, crusta. CROUTTE (s. f.) : terrain enclos et cultivé autour de l'habitation ducultivateur. De la basse latinité crota. Du vieux français cropte etcrotte. On trouve, près de la ville de Vimoutiers, une commune appeléeCrouptes. Dans notre Itinéraire de la Normandie, p. 435, nous avonscité les communes de Croth , la Croupte-les-Bois, etc. CRUCHÉE et CRUCHETÉE (s. f.) : ce que contient une cruche. Ç'TUI-CI; Ç'TELLE-CI : celui-ci, celle-ci. Ç'TUI-LA ; Ç'TELLE-LA : celui-là, celle-là. De l'ancien pronom cettui. ÇU : ce. CU-FOURCHÉ : perce-oreille. Ce mot vient dela pince, en forme de fourche, dont est armé le cul de cet insecte. A. CU-ROUGE : oiseau, ainsi nommé parce que sa queue est rouge. CU-TERREUX ; CU-TERROUX : qui a de la terre en propriété ; fille riche.En patois du Jura, cu-tarru. CUCONTREMONT. Voyez CONTREMONT. CUEVERet CUEUVER : fermer la porte. CUIRASSO : curaçao,que l'on prononce curaço. Cette liqueur tire son nom de l'île deCuraçao dans les Antilles, où on la fabrique avec des oranges amères. CUIROT : sorte de bourse. De cuir. En Roman, cuiret. Hugues dePiaucèle dit, dans son Fabliau d'Estourmi : Je les vois mettrehors du coffre Et les deniers et le cuiret. CUISSON (depain) : fournée de pain. CUISSOT(s. m.) : petite cuisse. De coxa. CULES (s. f. pl.): jeu pour lequel on pousse le palet avec le pied. CULIER(boyau) : le rectum. CULOINER (v. n.): différer trop long-temps. CULOUPE (s. f.) : femme laide et demauvaise conduite. Ce mot a quelque rapport avec la charoupa deGrenoble, terme patois que M. J.-J. Champollion-Figeac définitsimplement : expression injurieuse. L. CUMBLET (s.m.) : culbute, cabriole. Voyez CORBICRÉE et SAUCUBLETTE. B. CUREAU: enfant de chœur. CUROT : emplâtre. De cura, soin, ou plutôt de cuir, parce que c'est souvent sur un morceau de cuir quel'on étend les emplâtres. CURURE d'un fossé, d'unemare : produit de son curage. CUSSER : gémir long-temps, se plaindrebeaucoup. Du grec χύωυ, chien, parce que parfois les chiens poussentde longs hurlements. A. CUSTAUD : sacristain. Dulatin custos, gardien. En roman, custode. CUT. Voyez GUT. CUVE: cuvier pour faire la lessive. Notes : (1) La conjecturede M. Louis Du Bois est confirmée par ce court article: « callenge, anaccusation », p. 34 de l'ouvrage précieux et rare intitulé : ADictionary o f the norman or old french language... ; by Robert Kelham.London, 1779 ; in-8°. J. T. |