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DUBOIS, Louis (1773-1855) : Glossaire du patois normand,augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers.- Caen :Typographie A. Hardel, 1856.- XL-440 p. ; 22 cm. Reconnaissancede caractères et corrections : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (22.V.2007) Adresse : Médiathèque AndréMalraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe etgraphieconservées. Texte établi sur l'exemplairedisponible en mode image sur le site Google-Recherche de livresde la société Google, corrigéet augmenté des pages en déficit à partir de l'exemplaire de laMédiathèque (Bm Lx : Norm515). Glossairedu patois normand par Louis Du Bois ~*~MM' : ma ;me. L'a, l'e disparaissent parfoisdevant une consonne. MA ; MAS : mal ; maux. - MA (s. m.) : sas,tamis. MACABRE : inepte. De la fameuse Danse macabre, dontles personnages ne savent que répondre à la Mort qui les entraîne. MACAILLE : nourriture, ce qu'on mâche. MACELET ; MACHELET :groupe de fruits tenant au même pédoncule. Un macelet de noisettes. MACHACRE: massacre. M. - Viande. S.-I. MACHACRE : ouvrier maladroit. MACHET(s. m.) : mâchoire. MACHICOTER : mâcher en tournant etretournant ce qu'on a dans la bouche, sans l'avaler. MACHIN ;MACHINOT : machine ; chose ; objet dont on cherche le nom. Patois Lorrain. MACHIS(s. m.) : aliment mâché. MACHON : maçon. Au figuré, ouvrierinhabile. MACHOQUER : bossuer. MACHOTER : mâcher lentement etavec une sorte de répugnance. MACHU (adj.) : en forme demassue. M. MACHUE : massue. On disait macue, dans le XIIIe.siècle ce mot est employé par le roi de Navarre dans ses Chansons. Têtede machue : entêté, opiniâtre. L. MACHURER : noircir, décrier. MACOT: cachette ; l'argent qu'elle contient. A. MACRIAU : maquereau. Enpatois Picard, macrieu. MADELEINE (POIRE DE) : poire de Cuisse-Madame ;parce qu'elle mûrit vers la fête de sainte Madeleine (22 juillet). MAFONGUE. Même sens que Par ma fingue. Voyez FINGUE. MAGNAN ;MAGNAN ; MAIGNEN : chaudronnier ambulant, dont on faisait peur auxenfants comme du prétendu Croquemitaine. Du vieux mot maignen :chaudronnier, et de l'italien magnano. Nicot et Monet écrivent maignen,comme dans le moyen-âge. En patois Bourguignon, maignié. Magnin enpatois Walon. On prononce aussi maïan. MAGOSSE (s. f.) : amasd'argent ; petit trésor. Voyez MAGOT. A. MAGOT. Voyez MACOT. L. MAGOUANER: mâcher lentement et désagréablement. A. MAGOUSSE (s. f.). Voyez MACOT. MAGROLLE(s. f.) : somme d'argent. A. MAGUE (s. f.) : estomac de veau,dans lequel on prépare la présure pour faire le fromage. L. MAGUE: gros ventre ; bosse. S.-I. MAHON : coquelicot. MAHON : qui parte avecdifficulté ; bègue. O. MAHONNER : parler avec difficulté ; balbutier ;bégayer. Voyez BAUBE. MAI :moi. MAIGNETS ou MÉGNETS : petite enfants. Du celtique man :homme. Maignets est le diminutif de man, d'où viennent aussi manant etrnanoir, etc. Le vieux mot meignie, on plutôt maignie, signifiaitmaisonnée, toutes les personnes d'une maison. Dans le patois Gascon, ondit maynat pour un petit garçon. A. MAIGRASSIER : grand,mince et approchant de la maigreur. MAIGRIER : maigre. MAILLOCHE (s. f.) : petit maillet. MAILLOT : maillet. MAINDRE: moindre. S.-I. MAININE : petite main. MAINS ; MAINS : moins. S.-I. MAIN-TACHE: à peu près, au hasard, sans que l'on compte. Prendre, donner àmain-tâche. MAINTAIN ; MAINTIÉ : manche de fléau. O. et M. MAIRERIE : mairie. Voyez MARIE. A. MAIS : plus ; jamais. Mei,en patois de Grenoble. De l'adverbe latin magis. Je n'en peux mais : jen'en peux plus. MAIS DE CE TEMPS : désormais. L. MAISI PLUS :désormais.. MAISON : la cuisine d'un paysan. C'est en effet lapièce importante, la pièce par excellence de son habitation. MAISQUE : lorsque ; après que ; pourvu que. Employé par le roi de Navarre,dans ses Chansons, et par L'Estoille, dans son Journal. MAISQUE (POUR) : lorsque. L. MAITE: maître. MAITIA ; MAINTIEN : pain composé de blé et d'orge,par moitié ; cidre pressuré avec de l'eau, par moitié. Voyez MITOYEN. MAITRE-CIDRE: cidre pur. MAITRE-PIERRE : pomme à couteau, qui se conservetrès-long-temps. MAITRIAL, E : impérieux ; qui agit en maîtrearrogant. L. MAL DE L'AN : coliques et convulsions des petits enfants.Voyez CATERRE. A. MAL (HAUT) : épilepsie ; mal caduc. MAL(PRENDRE) : mourir. Pris de mal : atteint de maladie. Il lui a pris mal: il est tombé malade. L. MAL (TOMBER DE) : être attaquéd'épilepsie. MALAISE (A) : à plus forte raison. H.-N. MALAISÉE(DANSER LA) : recevoir une volée. Voyez DANSE. L. MALANDRE :pustule, ulcère ; coup, blessure. MALANDRIN : malade ayant desmalandres. MALARD : canard, mâle de la cane. L. MALAUCOEUREUX ; MALAUCURIEUX : dégoûtant; dégoûté. L. MALE : marne. MALE; MALAIS : fumier consommé, et plus particulièrement celui des bêtes àcornes. MALEMENT : mal, méchamment, avec malice, à tort. M. MALENDURANT : difficile à vivre. Du verbe endurer. L. MALENDURER :souffrir impatiemment. MAL-EN-HIE ou HIS : mal portant,souffrant ; mal en gaîté, de mauvaise humeur. MALENTENTE (s.f.) : mal-entendu. MALER : engraisser avec de la marne. MALER :fatiguer, exténuer. De malum : mal. MALGRÉQUE : quoique. Patois Lorrain. MALIÉRE (s. f.) : fossedans laquelle on dépose les mâles ou fumiers pour qu'ils s'y consomment.C. MALIN : petit poisson de rivière. B. MALINE : maligne. MALON; MALUN : escarre, croûte qui se forme sur la peau lorsqu'une plaie seguérit ; cicatrice. De malum. MALHERBE ; MALLE-HERBE : mauvaise herbe,qui donne le vertige et empêche de retrouver son chemin. MALHEURÉ :malheureux ; homme à qui il arrive un malheur. MALHEURETÉ :malheur, accident. On dit aussi malhuré ; malhureté. MALHUR :malheur. MAL INCOMMODE : fort incommode. H.-N. MALONNER : seformer en malon. MALPIÉTÉ : qui a de mauvais pieds ; inhabileaux longues marches. MAL St.-MEIN : croûtes laiteuses desenfants. L. MALUSER : mésuser. MAN : larve du hanneton(Mélolontha). MAN : mon. Man kien : mon chien. MANCHÉE : nidde lapins ; leur terrier où sont déposés leurs petits. De manere :demeurer. MANCHERON ; MANCHON ; MANÇON ; MANQUETIN manche decharrue. MANDALE (s. f.) : soufflet sur la joue, sur lamâchoire, les mandibules. MANDRE : moindre. S.-I. MANDRILLE: espèce de manteau vieux et en mauvais état. MANET : manoir ;habitation distinguée, inférieure toutefois au château ; gentilhommière.L. MANETTE : Marie-Anette ;diminutif de Marie-Anne. A. MANGEARD : dépensier, prodigue quigaspille. L. MANGER L'ORDRE : oublier. Patois Lorrain. MANGÉRIAU, aupluriel MANGÉRIAS : gens du fisc, sangsues du peuple. S.-I. MANGERIES: vexations fiscales. MANGE-TOUT (DES) : petites fèves qui semangent en entier, lorsque le grain commence à se former. MANGEUXDE FOIN SUR LE BAT : parasite. MANGNER ; MANGNIER : manger. Mangniezdonc! vous ne mangniez pas ; gnia que me qu'mangne : mangez donc ! vousne mangez pas ; il n'y a que moi qui mange. L. MANGNIETS. Voyez MAIGNETS. MANGUER: manger. MANIERS ou MANIETS. Voyez MAIGNETS. MANIFACTURE :manufacture. MANIFIQUE : magnifique. Patois Lorrain. MANIQUET: selle de femme, couverte d'une peau de mouton. H.-N. MANJURE: démangeaison. J'ai manjure à la tête. H.-N. MANJURIAU. VoyezMANGÉRIAU. L. MANJUSSER ; MANJUCER : manger. B. MANNETTE :petite manne. L. MANSAIRE ; MANSÉRE : misérable ; déguenillé ;mal vêtu. MANSEL : manoir, habitation. Du latin mansio. MANTAIN : manche de fléau. MANUYENCE : possession, jouissance. MAQUAILLE(s. f.) : aliments mal préparés. Du verbe mâcher. MAQUE-ÉPAIS: goinfre, gourmand. H.-N. MAQUER ; MAQUIER : mâcherdésagréablement. - Manger. S.-I. MARAILLER : se salir dans l'eau bourbeuse. De la basse latinité mara :mare. A. MARAS ou MARAT : maraud, mauvais sujet Du grec μιαρός : scélérat, qui a produit marrans, vieille expression quisignifiait juif. En patois Walon, maraïe signifie canaille. L. MARCACHA: gamin ; petit homme mal bâti. On disait autrefois margajat : Quenous ririons tretous De voir un margajat fagotté comme vous, MARCAPIÉ: raisiné. (Manche.) MARCAU ; MARCOU : matou, gros chat mâle.O. En patois Walon, markou ; en patois Troyen, marcoux. MARCELOTTE :petite masse au bout d'un bâton. Corruption de maaselotte : petitemassue. Voyez RABOTTE. A. MARCHÊQUE ; MARCHESSE (s. f.) : fête de laNotre-Dame de Mars (l'Annonciation). Marcesche, dans une charte de1407. On dit proverbialement, en parlant des veillées pour le travail : Labonne veilleresse Commence à la septembresse Et finit à la marchesse. MARCHER : parcourir. Marcher une propriété. MARCIÈRE (s. f.) : dépôt de marc dans une fosse. (Manche.) MARCOU.Voyez MARCAU. MARÉCHAL : oiseau de l'ordre des passereaux. B. MARÉE (s. f.) : flaque d'eau. De mare. L. MARÉE (s. f.) :denrée. Porter la marée au marché. L. MARETTE : petite mare. MARGANE(s. f.) : sèche. Du celtique-breton morgaden. MARGANNER. Voyez DÉGANNER. MARGAS, ou MARGASSE (s. f.) : petite flaque d'eau bourbeuse. Du substantif mare et du verbegâter. Au figuré, embarras. Le substantif margane (excréments humains)du département d'Ille-et-Vilaine pourrait bien avoir la même origine.Dans le patois du Jura, gouillat et gouille signifient boue et le lieuoù elle séjourne. De là, margouillis. Voyez ce mot. A. MARGASSER(SE) : se salir dans un margas. A. MARGAU : fille de mauvaise vie. MARGOT(s. f.) : pie. On dit Margot pour une pie, comme Richard pour un geai,Martin pour un âne, etc. La Fontaine dit (Fables, XII, 11) L'aigle,reine des airs, avec Margot la pie. MARGOT-PINTON : femme ivrogne. On dit proverbialement : MargotPinton, Qui aime mieux sa pinte que son demion . MARGOTTE : marcotte. MARGOTTER : marcotter. C'est le Gpour le C, comme ganif pour canif. MARGOUAIS : fond decarrière, de marnière. Du celtique marga (marne), que le naturalistePhne (liv. XVII, ch. 4 ) cite comme un excellent engrais. MARGOUILLER: bredouiller ; manger malproprement ; salir. MARGOUILLIS. VoyezMARGAS. MARGOULETTE : mâchoire (terme de mignardise) ; petitebouche. En Roman, gargate. Dans le patois Walon, gargolette : gosier,gorge. MARGOULINE : bonnetde femme. Voyez GOULINE. MARGRÉ : malgré. S.-I. MARGUITE :Marguerite. MARIANNE: Marie-Anne. Voyez MANETTE. MARICAUDER :noircir le visage, les habits. H.-N. MARICHAL ; MARICHA : maréchal. L. MARIE: mairie. La rue de la Mârie. A. MARIE-SOUILLON (s. f.) : femmemalpropre. On dit aussi Marie-Salope ; Marie-Torchon. MARIE-SURELLE: femme acariâtre. De surelle, oseille. MARINGOTE (s. f) : sorte decharrette que l'on commença à employer peu après notre célèbre victoirede Marengo, en 1800. MARINGOUIN : cousin, sorte d'insecte. MARIN-ONFROY.Nom d'une espèce de pommes dont l'introduction, d'aprèsPluquet, est due à Marin-Onfroy, seigneur de Veret et deSt.-Laurent-sur-Mer, qui apporta des greffes dans le Bessin, aucommencement du XVIIe. siècle. Cette espèce s'est propagée dans ledépartement de la Manche, et on la prise beaucoup aux environs deSt.-Lo, où l'on comptait encore, il y a peu d'années, plusieursfamillesdes noms de Marin et d'Onfroy. La tisane de Marin-Onfroy est le cidregracieux qu'on obtient de l'espèce de pommes dont on vient de parler. Lefruit est généralement petit, dur ; il mûrit très-tard. Son aspect estloin d'être séduisant comme le goût du cidre qu'il produit. M.Lepingard. MARION : Marie. C'est de là qu'est venu le mot Marionette,diminutif de Marie. L. MARJOLET : élégant. De joli. L. MARJOLLES: caroncules qui pendent sous le bec des coqs et des poules ; et, parmétaphore, le double ou le triple menton des personnes très-grasses. MARMIONNER; MARMONNER.: murmurer sourdement ; mal prononcer. MARNÉ.On appelle à Vimoutiers pain marné celui qui n'est pas complètementblanc. De marne, terre de couleur blanc-grisâtre. MARNET : legrand guillemot, oiseau de mer. B. MARONNER : grommeler. MAROTTE :Marie. Le nom de la marotte de la folie vient de ce diminutif. L. MAROUAU: matou. Voyez MARCOU. MAROUILLAGE (s. m.) : eau bourbeuse.De mare. A. MAROUILLER : agiter de l'eau bourbeuse ; se salir dans lemarouillage. Voyez VAROUILLER. A. MARPAS : sale, bas. MARQUE-A-LA-VIELLE: iris, arc-en-ciel. (Coutances.) MARRINE : marraine. L. MARRUBLER: meurtrir fortement. Peut-être de marrube (Marrubium vulgare), plantemédicinale que l'on écrase. L. MARTAFLU. Voyez MASTAFLU. MARTE ;MATTE : petite boulette de terre cuite, pour jouer, comme avec lacanette et les osselets. L. MARTINET : grimpereau. L. MASCAPIÉ: raisiné de poires ou de pommes. B. MASS : masure. De la basse latinité. MASSACRANTE(HUMEUR) : mauvaise humeur ; humeur très-bourrue. Patois Lorrain. MASSAIS(s. m.) ; MASSÉE (s. f.) : argile pétrie avec du foin, pour faire lesplanchers. B. MASTAFLU, E : gros et mal-bâti. De l'ancienqualificatif maflu. La Fontaine a dit (Fable III , 17), en parlantd'une belette : Grasse, maflue et rebondie. MASTAS : homme très-replet. De masse. VoyezTARI-BONDIN. 29 MASURÉ, E. Terre masurée : terre pourvue de bâtiments d'exploitation etd'habitation. De masure. MAT : flèche. S.-I. MATE(ENFANT DE LA) : escroc, filou. Du nom d'une place de Paris fréquentéepar les voleurs, suivant Moisant de Brieux, p. 15 de ses Origines decoutumes anciennes. MATE : lait caillé. S.-I. MATE ; MATRE (s.f.) : extrémité de l'os du tarse du mouton, de la brebis. Le jeu demâtes se compose de ces petits os qu'on jette sur une table. Les mâtesqui sont tombées sur le côté, doivent être redressées par le joueurdans l'intervalle de temps qu'une balle ou tout autre objet, qu'il alancé en l'air et qu'il doit recevoir, met à retomber dans sa main. M.Lepingard. MATEREAUX : matériaux. De matière. Patois Lorrain.L. MATES (s. f. pl.) : lait caillé. En patois Lorrain, maton. MATHIEU-SALÉ: Mathusalem. Vieux comme Mathieu-salé. MATIÈRE (s. f.) : pus.Patois Walon. MATIFAS : mortier de chaux, de sable et debourre, pour enduire. MATRASSER : assommer. De matras, sortede trait qui ne perçait pas, mais meurtrissait cruellement. Du latinmactare. B. MAUFAIT : mal fait, contrefait. MAUGONNER :mâcher ; mordre, ronger vilainement. Au figuré, grommeler. A. MAUGRÉ: malgré. MAUGREBLEU. Juron. De l'arabe maghrabi. Dans le midide la France, d'où maugrebleu nous est venu, et qui fut quelque tempsau pouvoir des Sarrasins, on dit magrabiou, qui est plus rapproché deson origine. Petit-être maugrebleu vient-il de malgré Dieu. MAUGRENÉ : maudit. Quelle maugrenée affaire ! MAUMINÉ :blême, qui a mauvaise mine. A. MAUPAS : mauvais passage, lieudangereux, soit par la difficulté du passage, soit par le danger desrencontres. Ce nom a été donné à des lieux, à des gués de rivière, etc., qui n'offrent présentement aucun danger. MAUPITEUX :souffrant, malheureux. De mal et de pitié. S. -I. MAUTALENT :ignorance ; mauvais vouloir ; disposition à mal faire. Ce mot est dansMontaigne. MAUVE (s. f.) : fresaie. MAUTÉ : méchanceté. L. MAUTURE (adj. ) : malin, espiègle, vaurien, d'une probité suspecte. MAUTURE (subst. ) :blessure grave ; plaie considérable,tenant en général au vice du sang. MAUVAISETÉ :méchanceté. Dans Nicot, mauvaistié. MAUVE : mouette, oiseau. B. MAUVI ; MAUVIARD(s. m.) : mauviette. En patois Walon, mâvi signifie un merle. MAXI; MAXIS : méchant. B. MÉ : moi. - MÉ : maintenant. MÉCANIQUE :souffrant, faible, d'une santé délabrée ; d'une chétive constitution ;- insuffisant. MÉCHANT : pauvre, digne de pitié. Ce méchantenfant ; cette méchante petite bête. Une paysanne dit : J'ai eu tant àfaire, que je n'ai pas eu le temps de peigner ma méchante tête. MÉCHANT: difficile. Terre méchante : terre difficile à travailler. MÈCHE :moitié. De mèche : de moitié. Argot. MÈCHE : moyen,possibilité. Il y a mèche, ou : il n'y a pas mèche : on peut, ou : on nepeut pas. MÉCHER:pocher. (Vire.) MÉCREDI: mercredi. Patois Lorrain. L. MÉDIN :mauvaise couche. O. MÉGAUGIER (v. a. ) : désappointer.D'égayer ; mégayer : mal égayer. MÈGUE (s. m.) : serum,petit-lait. De mesga, dans la basse latinité. On appelle aussi mèguel'agglutination qui se forme au fond d'un vase par les dépôts ducidre, du vinaigre, et autres liquides. MÉJAMBIÉ ; MÉJAMBIER :qui a les jambes en mauvais état, couvertes d'ulcères en suppuration. MEILLE; MÊLE : nèfle. On lit, dans Cretin, p. 205 : Raisins, pruneaux,pommes, poires et mesles. MÉLAN : merlan. MÈLE : « flocons mucilagineux aufond des bouteilles de cidre », suivant Pluquet. On dit ailleurs :mère. V. MÈGUE. MÊLE : merle. MÊLEAU ; MÉLO : paquet de fil,de laine, de soie, mêlé. MELER (v. n.) : s'altérer. Se décomposer, enparlant des pommes. De malus : pommier, et de malus : mauvais. La pommemelée est celle dont la chair trop mûre a pris à sa surface une teintebrun-clair et une consistance molle. En patois Walon, melaie signifieun pommier. MÊLIER ; MESLIER : néflier. En anglais,medlar-tree. MÉLIEU : milieu. MÉLIMÉLOT : mercuriale(Mercurialis annua). B. MÊLI-MÉLOT : objets confus, mêlés, endésordre. MELLE (s. f.) : anneau d'une chaîne. De maille. L. MELLETON: prunelle, mauvais petit fruit. De malum. MÊLURE : petites herbesqu'on mêle à la salade pour l'assaisonner. MÉMARCHURE : entorse. De marcher mal. L. MEMBRÉ : membru.Patois lorrain. MENACHE ; MENACHER : menace, menacer. MÉNAGÈRE : femmede campagne. De ménage. En patois Walon, menadzira. Voyez CRÉATURE. MENDRE : moindre. MÉNESTRIEUX : ménétrier. S.-I. MÉNOM : sobriquet ;surnom. De mé : mauvais, et de nom. MÉNOMMER (SE) : prendre un nomqui n'appartient pas. MENOUX : menin, conducteur, cicerone. MENT: comme, comment. Ment hla : comment cela ? ment tout : comme tout. Decomment, par aphérèse. Voyez C'MENT. L. - A Pont-l'Évêque, mentêchepour comment est-ce ? MENUISE(s. f.) : petit plomb pour tuer les oiseaux. De minutus. MÊNUIT: minuit. L. MÉQUIÉ : moitié. L. MÉQUIER : métier. MERC ;MERQUE (s. m.) : marque sur la peau ; lentille ou petite verrue ; borne enpierre qui marque les limites dans les champs. B. MÈRE : dépôtglaireux dans le vieux cidre ; substance que l'on croit propre à fairenaître le vinai[g]re (à en devenir la mère). MERELLE : cidre danslequel on a mis beaucoup d'eau. B. MÉRIAISE : merise. MÉRIENNE: méridienne. Par syncope. Sieste, sommeil de midi. Faire mérienne :faire la sieste. MERLUS (s. m.) : sorte de petite morue sèche ;merluche. MERNUCHON. Plante ; la stella media des oiseaux. MEROLLE :brebis. O. MÉROTTE : petite-mère. L. MERQUE : marque. MERQUIER : marquer, tracer, etc. MESANGLE ; MESETTE : mésange. MÉSAISE : gêne, au propre et aufiguré. MÉSAISÉ : qui est dans le mésaise. Ne se dit qu'aufiguré mésaisé dans son commerce. MESHUI : aujourd'hui,tantôt, désormais, dorénavant. Dans le Testament de Pathelin, p. 131 : Neviendra meshuy Guillemette ? MESCHIEF : malheur. MESCHEOIR : échouer , ne pas réussir. MESCHEU(part. passé de mescheoir ). Il en est mescheu : il en est arrivé malheur. MESÉ: atteint d'une lèpre appelée méselerie. Métaphoriquement, insensible. MESHAGNÉ ; MESHAIGNÉ ( l'S ne se prononce pas) : estropié, mutilé. MESHAING: mutilation, malheur, accident, mécompte. MESIGUE : mésange. MESIRAGNE; MESIRAIGNE : musaraigne. MESURE : merise. MESIRETTE : petitemusaraigne. MESIRIER : merisier. MESM'ORAINS : même naguère. H.-N. MESNIE : maison, maisonnée, famille. MESNIL : maison dans lacampagne et champ y attenant. MESSINE ; MÉCINE : espèce de coussin enfoin ou en paille, dont les paysans garnissent la partie supérieure del'entrée des sabots, pour qu'ils ne blessent pas le coude-pied. MESSIONAL : qui a lieu pendant les vacations, fixées anciennement autemps de la moisson. De messis. MESURE : convenance, sagesse.C'est la mesure : c'est ce quiconvient. Dans le XIIIe siècle, mesure signifiait sagesse, bonté.C'est le quid deceat, quid non, d'Horace ; et l'emploi qui en est faitdans les Chansons du roi de Navarre et le Glossaire de La Ravallière.En Roman on disait amesuré, pour sage ; en Provençal, amesurat. L. MESURETTE(s. f.) : huitième partie de l'aune. L. MET (s. f.) :huche, pétrin, maie. On trouve met dans les vieux fabliaux. Du verbemettre. Met était encore en usage dans le XVIe siècle. En effet, DuBartas dit, dans le second jour de sa Semaine, v. 1129 : L'unsur un ais flottant hasardeux se commet ; L'autre vogue en un coure, etl'autre en une met. MÉTANT: moitié du boisseau ; environ 20 litres. MÉTIER : à propos. urgent,important, nécessaire. Il était métier d'agir : il était importantd'agir ; il n'y avait pas de temps à perdre. Il en avait métier : il enavait besoin. C'est un idiotisme normand. MÉTIR (SE ) :s'amollir en séchant ; se flétrir comme les plantes coupées, les fruitsmoissonnés, etc. MÉTIÉ : moitié. L. MÉTOYEN :mitoyen. Cidre trempé de moitié d'eau pendant le pressurage. L. METTEUXDE POULES A COUVER : qui s'amuse à des riens. Voyez COLIN-FEMMETTE. L. MEU,E ; mûr, mûre. MEULER : beugler, mugir. L. MEULON : tas de bois, defagots, de bourrées, etc. MEURDRE : meurtre. MEURDRI : contusionné. MEURDRIR : meurtrir. En patois Walon, moudri : L. MEURISON ; MEURISSON : maturité qui s'effectue. MEURON : maturité avancée. Des fruits perdus de meuronsont des fruits passés. MEU ; MEUR, E : mûr, e. MEUX. Mêmesignification. MEUSA. Voyez MURAS. MIAILLON (s. m.) :enfant. De mion qui, en Roman, signifie plus petit. Du grec μείων. MIANDER; MIANER : miauler. Onomotapée tirée du cri du chat. A. L. MIANDOUX: hypocrite. MIAU : morceau. MIAULÉE : mélange de pain et delait, ou de cidre, ou de vin, etc. MIAULÉE : petit morceau,petite partie d'un miau. MICAMAU (s. f.) : mélange de café etd'eau-de-vie. MICHEL-FILLETTE. Voyez COLIN-FEMELLE. MICHER : pleurer.De pleurmicher pour pleurnicher. MICHETTE : sein de jeune femme. Demiche, pain. L. MICHOTTER : chiffonner les michettes. L. MICHOTTIER :celui qui michotte. L. MIE : point. MIÉE ; ÉMIÉE. Même sens que MIAULÉE. MIELLÉ : terre sablonneuse sur le bordde la mer. Cherbourg. MIÈRE : médecin. C'est une manière deprononcer le mot roman mire, médecin. MIET (s. m. ) : petitequantité ; miette. De Mica. MIETTE (UNE) : un peu. MIETTE :pas, point. Particule négative. Je ne suis miette content : je ne suispas content, nullement content. MIGAUT ; MIGOT; MIGEOT . fruiterie ;réserve de fruits pour l'Hiver. On trouve migôt dans le Formulaire desÉlus du président de La Barre. Voyez MURAS. MIGEOTER : faire bouillir doucement, à petit feu. S.-I.A Bayeux, migeoter signifie dorloter. MIGNARD , E : plaintifavec mignardise. L. MIGOTER : mûrir dans le fruitier. MILGRET(s. m.) : Calamagrostis airenaria. B. MILGREUX : sorte de jonc quicroit dans les sables. Dans Du Cange, Melogarium. De Crescentiis , ch.26. Voyez MILGRET. MILICE (ÊTRE) : être la dupe. M. l'abbéDecorde. MILLAUD : mendiant. A. MILLAUDER : mendier. A. MILLAURAINEou MILLARAINE (s. f.) : sorte de loup-garou. (Valognes. ) MILLE-SOUDIER: homme dont la richesse est inépuisable. De mille et de sou. MIMI: chat. Voyez MIANDER. Mira signifie une chatte dans le patois deGrenoble. MIN : mon. MINABLE: qui a la mine hideuse, l'aspect sinistre. Patois Lorrain. MINCE(s. f.) : mèche de fouet. O. MINCÉE : choses coupées mince.Une mincée de choux chou : choux coupés en petits morceaux et mêlés avec duson et du lait caillé pour l'engraissement des porcs. MINCER :réduire ou briser en petits morceaux (minces). A. MINDRAILLE : menuemonnaie ; chose de peu de valeur. MINDRE : moindre. S.-I. MINDRER: amoindrir, mincer, couper en petits morceaux. MINDRÉE : massed'objets mincés, rompus, écrasés menu. MINE (GRANDE-) : mesure de 8boisseaux. La petite mine est de 6. H.-N. MINEAU ; MINON ;MINOT : minet, chat. MINEAUX ; MINOTS : fourrures. De minet. MINET,TE : joli petit garçon, jolie petite fille. Métaphore de minet : petitchat. MINETTE : Lotus corniculatus. B. MINGRELET ;MINGRELIN (corruption de maigrelet) : aigre et chêtif. Mingrâlin, dans lepatois Troyen. MINGROLLE (s. f.) : moustache de chat. De minet et degrouin, pour museau. MINIEUT ; MIGNIEUT ; MESGNIEUT : minuit. MINON : chat. MINS, E : mis , mise. S.-I. MINUTE :patience ! attendez un peu ! MIOCHE (s. m.) : petit enfant quine mange encore que de la mie. L. MIOCHÉE ; MIOLÉE ; MIOTÉE :pain émié dans du cidre, du poiré ou du lait. MIONNER : mangeravidement. MIOT : gros morceau de mie; oiseau dernier éclos.Du vieux mot mion : plus petit. Voyez ÉCLOCU. MIOTS : miettes. MIQUER : ajuster. B. MIRE : vue, regard, exposition. Mettre enmire : exposer aux regards, à la vue, à l'attention. MIRABOULIAFECI (IL A L'AIR DE) : hableur. Sans doute de mirabilia feci : j'aifait des merveilles. MINETTE (s. f.) : germe de l'oeuf. -Petit miroir. MIREUX ; MIROUX : miroir. MIRLIFICHÉ : enjolivéminutieusement. Misti frisé, dans le patois Walon. MIROTER :ajuster avec un soin minutieux. MIROTER (SE) : se mirerlong-temps et avec coquetterie. MIROUX : merveilleux. De miras. B. Voy.MIREUX. MISÉRABLE (s. m.) : le quart d'un petit-pot d'eau-de-vie, latrente-deuxième partie d'un litre. L. MISÉRER : macérer, rendre misérable ; le devenir parexcès de travail ou de privations. Misérer son corps. MISERETTE :musaraigne. En patois Walon, misuette signifie un souriceau. B. MISTANFLUTE.Terme d'amitié trivial et un peu dédaigneux. MISTANFLUTE (ALA) : de travers. Patois Troyen. MISTAU : jeune garçon de bellevenue. O. MITAINES A QUATRE POUCES : objet qui sert àplusieurs emplois. L. MITAN : milieu , moitié. De medietanus. MITER (v. a.) : user, gâter. O. MITEUX : chassieux. VoyezBOGUÉYEUX. MITON : chat ; MITON : morceau de mie. MITONNÉE (s. f.) :panade. MITOURIES (s. h pl.) : cérémonies, façons. Que demitouries ! c'est-à-dire, que de cérémonies ! que de façons ! qued'embarras ! Les Dieppois appelaient Mitouries (des mots mi août) uneprocession solennelle fondée, en commémoration de la victoire signaléeremportée par eux, le 14 août 1443, sur les Anglais, après 23 anspassés sous leur domination. Comme ce jour était la veille de la fêtede l'Assomption , quelques personnes ont cru que les Mitouries étaientuniquement en l'honneur de la Vierge. L. MITOYEN : cidrepressuré avec de l'eau par moitié. L. MITTON : petit morceau. De miette. M'N: mon. M'n ami : mon ami ; m'n éfant : mon enfant. Devant les voyelles,au lieu de m'n, on dit man. Voyez MAN. On dit aussi m'n pour m'en. Jem'n allais: je m'en allais. MOCHE (s. f.) : petit pain. On ditaussi une moche de beurre. De motte. MOCHE : paquet de verspour pécher l'anguille; agglomération de. MOCHI-MORA : pas trop, suffisamment. MOCHON :grumeau, morceau de pain. Dans le département de la Mayenne, on appellemottons les grumeaux qui se forment dans la pâte ou dans la bouillie. MODEUSE(s. f.) : modiste, marchande de modes. A. MOGNON : moignon. MOIGNEAU: moineau. MOINDREMENT (LE) : le moins, très-peu, la moindrequantité. MOINE : poisson de mer. B. MOI-S'EN : m'en.Donnez-moi-s'en : donnez-m'en. L. MOISILLON : paysanne qui singe lademoiselle de ville pour sa toilette. MOISON : maison. L. MOISSE: ce qu'on trait d'une fois. MOISSERON : pinçon. O. MOISSON (s. m.) :moineau. Voyez PASSE. L. MOISSON D'ARBANIE : moineau friquet. B. MOLLACHE : mollasse, mou. De mollis. MOLLAIN (s. m.) ;MOLLIÈRE (s. f.): terrain marécageux et mou, où l'on peut s'embourber.Voyez EMMOLER. L. MOLLE : botte de cercles dont le nombre diminue enproportion que les cercles sont plus grands. M. Decorde. MOLLET. VoyezDIABLE. B. MOLLETTE : couverture de molleton pour lit. MOLLETTEMENT : très-mollement. L. MOMON : farceur qu'unintroduit le jour des noces dans l'assemblée pour amuser la société.Voyez BIDOCIIE. A Dijon, les momons sont des farceurs masqués durant lecarnaval. A. MONCHAIS ; MONCHEE ; MOUCHÉE : monceau. MON: moi. Donnez-mon ; écoutez-mon : donnez-moi ; écoutez-moi. Dans lesNouvelles de Des Périers XVII et XLVIII,on lit : « Regardez-mon », pour regardez-moi. A. MONCORNE : mélange depois, de vesce, d'orge et d'avoine qu'on sème au printemps. H.-N. MONDIEU (ÊTRE HORS DES) : n'être ni beau ni laid. MONÉE ou MONNÉE (s. f. ): quantité de grain livrée au monier (meunier) pour être convertie enfarine. M. Dureau de La Malle s'est trompé en écrivant monnaie et enpartant de là pour expliquer savamment ce mot qu'il n'a pas entendu. MONER : hésiter, être irrésolu. Du grec μόυος : seul. MONGNAN :chaudronnier ambulant. Voyez MAGNAN. MONGNE : soufflet, taloche, coup. MONGNER: donner des mongnes. MONIER : meunier ; - cheverne, poissonde rivière qui se plaît dans le voisinage du moulin. MONT :tas, monceau. MONTAIN : verdier, oiseau. B. MONTARDE : moutarde. MONTEUX( PIED) : pied gauche du cheval, du côté qu'on monte. MONTON :mouton. MONTOUS : montez-vous ? Contraction. MONTOUX :escabot pour monter, chemin en pente. MONSIEUR : cochon. Antiphrase quise trouve dans le patois du Vendomois et du Berry, où cet animal estappelé un noble. Dans l'arrondissement de Cherbourg, on dit un monsieurde Tréauville, et dans presque toute la province, un vêtu de saie.C'est sans doute une allusion satirique, faite par la classe destravailleurs à la vie oisive des gentilshommes et des habitants desvilles. MM. Duméril. MOQUE (s. f.) : bol, vase de terre plusgrand que la tasse. MOQUE : mouche. Mohe, en patois Walon. MOQUÉE ;MOQUIE : le contenu d'une moque. MOQUET : lumignon, petite lampe ; partiecalcinée de la mèche. M. MOQUETONNER : donner un baiser à la manière des vieillards, en ayantl'air de mâcher. Ce verbe a la même origine que le verbe moquer. Aproprement parler, moquetonner, c'est donner un baiser ridicule, quiexcite à la moquerie. MOQUETTE : tromperie par plaisanterie. De moquer. MOQUOUS : moquez-vous. Contraction. MOQUOUX : moqueur. MORCÉ :morceau. MORCUI ( mort-cuir) : peau calleuse et morte, soitaux mains, soit aux pieds. L. MORDIENNE (A LA GROSSE) :grossièrement ; à la hâte; sans soin ; vaille que vaille. MORDURE : morsure. MOREL : noir. Cheval morel : cheval dont larobe est noire. MORELLE : le jeu de la merelle. A. MORET; MOURET : airelle ou myrtille (Vaccinium myrtillus), ainsi que lamûre de la ronce, qui en effet est noire ou moresque. On appelle aussimoret cette partie de la paille brûlée qui est noire et légère, et quiest, en quelque sorte, le charbon de la paille. MORFILER (v.n.) : décliner, décheoir. Corruption de mal filer, ou, comme on ditvulgairement, filer un mauvais coton. MORFLON (s. m.) : laCentaurea nigra. MORFONTURE (s. f.) : maladie occasionnée parrefroidissement, que les paysans de l'Orne désignent aussi par le nomd'enfontume. MORGUE ; mine. Bonne morgue : bonne mine. S.-I. MORHENNÉ : fort triste ; fort abattu. MORIAUCHEMIN : marrube blanc. B. MORIGINER : morigéner. MORINE (s. f.) : ruche abandonnée deses abeilles. B. MORINE ;MOUAURINE (s. f.) : mouches à miel qui sont mortes dans les rucheslorsqu'on en a extrait le miel. MORMULER : murmurer, grommeler. MORNIFLE ;MORNINFLE : soufflet sur le nez. Dans le patois Troyen, morniau signifiemuseau. MOROSIF : morose, sournois. MORS DE PAIN :morceau de pain. Du verbe mordre. Patois Lorrain. MORT (A) :beaucoup, à l'excès. Charger à mort. Il y avait du monde à mort. MORTIR: se faner, en parlant d'une plante ou fleur. MORVAILLON : petitmorveux, enfant. MORVELIÉ : petit morveux. S.-I. MORVETTE :petite morveuse, enfant. MORZIEU : mordieu ! Juron. MOTTIER.: grossier,matériel comme une motte. (Vire.) MOTTIN : pain. MOU : poumonsd'un animal. MOUAURETER ; MOUAUTRER : montrer. MOUCEAU : monceau. MOUCHE(s. f.) : guimbarde ; à cause du son de cet instrument, lequelressemble au bourdonnement des mouches. On l'appelle aussi môque, nompatois de la mouche. MOUCHE D'EAU (Geris paludosa). B. MOUCHEDE MARS (Crysops quadratus). B. MOUCHÉE (s. m.) : monceau. MOUCHET: monceau. MOUCHE TANTALIQUE : Cantharide (Cetonia aurata, etnon pas la Cantharis vesicatoria). L. MOUCHETÉE : plein unmouchoir. MOUCHETTE (s. f.) : petit mouchoir d'enfant, quel'on pend ordinairement à son côté. MOUCHEUX (s. m.) :mouchoir, fichu. MOUCHEUXDE CO : mouchoir de cou, cravate. MOUCHIAU : monceau. S.-I. MOUCHIER: moucher. MOUÉRAUQUE : chrysanthème des champs. MOUETTE (s.f.) : échardonnoir. L. MOUFINER : remuer les babines, enparlant des lapins. MOUFFLE (s. m.) (arrondissement de Valognes) : grosgant fourré sans autre doigt que le pouce, dont on se sert pour couperles broussailles. MM. Duméril. MOUFLE : visage gros etrebondi. MOUFLER : faire la moue. De mufle. MOUFLU se ditd'un pain ou d'un gâteau bien levé. M. l'abbé Decorde. MOUGEAILLE: mangeaille. MOUGIER : manger. Moujussez donc : mangez donc.En patois Walon, moudzi. MOUILLASSE : mouillure désagréable.C'est une augmentatif de mépris, de même nature que ceux des Italiens :casaccia : mauvaise maison ; salaccia : vilaine salle, venant de casa etde sala. A. MOUILLASSER : mouiller mal à propos. A. MOUILLE(s. f.) : bouillon. N'avoir ni soupe ni mouille. MOUILLES : moules. MOUISSON; MOISSON : moineau. MOUJUER : manger. Voyez MANJUSCER. MOULANT :garçon meunier. MOULÉ : imprimé en lettres mouleés, encaractères d'imprimerie. MOULÉE : sciure de bois. MOULÉE(s. f.) : quantité de grain, ordinairement la charge d'un cheval , oudeux hectolitres, livrée au moulin pour être convertie en farine. C'estaussi la quantité de farine et de son qu'on en rapporte. MOULÉE (s. f.) : excréments de petit enfant qui ont prisde la consistance. MOULETIER : marchand de moules. MOULETTE: moule, coquillage. Porter à moulette : porter sur le dos un enfant(qui s'y tient à califourchon) comme on porterait une hotte de moules. MOULINAIRE: fabricant de moulins. MOULINER : être toujours en mouvement,comme les ailes d'un moulin. MOULT : beaucoup. MOUNIER :meunier. MOUQUE ou MOQUE : mouche, guimbarde. MOUQUE ou MOQUE A MIÉ :abeille. MOUQUER : moucher. S.-I. MOUQUERON : moucheron. MOUQUET: petit bout de chandelle ou de bougie, qui ne vaut pas la peine d'êtremouché. Peut-être de l'italien moccolo, bougie. MOURBÊCHE (s.f.) : ronce (Rubus fruticosus). A. MOURE (s. f.) : mûre de la ronce. MOURET: fruit de l'airelle myrtille, petit arbuste qui croit dans les bois.On donne aussi ce nom au fruit de la ronce. Vient peut-être du latinbarbare mourellus, noirâtre. En effet, ces deux espèces de fruits sontnoirs, et noircissent les lèvres et les dents quand on les mange. FeuRagonde. MOURILLE : morille. MOULINER : brûler si lentementque le feu semble toujours près de s'éteindre. MOURMAUD :morose, sournois. MOURME : morose, indolent, insensible. MOURON(s. m.) : salamandre dont le ventre est tacheté de jaune et de noir. MOURONNÉ: tacheté de diverses couleurs, comme l'est le ventre du mouron ousourd. L. MOURONNET (s. m.) : mouron (Anagallis). MOURUE : morue. MOUSE :gueule, langue. S.-I. MOUSETTE : petite fille mal élevée,impertinente. MOUSSIEU : monsieur. MOUSSINER : s'agiter dedésir ou de convoitise. MOUSTILLE (s. f.) : excrément. Del'ancien Argot mousse. MOUTE (CHASSE-) : garçon de moulin, qui va chezles pratiques chercher le grain à moudre. MOUTE. Voyez MOULÉE. MOUTE; MOUTE-MOUTE : chatte douce comme un mouton. Au figuré, petite moute: Jolie petite fille bien douce. MOUTON : grosse pièce de bois mobiled'un pressoir. La poutre correspondante, qui est immobile sur le sol etsur laquelle on élève ou l'on abaisse le mouton, s'appelle brebis. MOUTURE : orge ou avoine, moulus grossièrement pour les animaux àl'étable. MOUVER (actif et neutre) : mouvoir, agiter, remuer. Mouvous de là : ôtez-vous de cet endroit. De movere. MOUVETTE (OEUFSA LA) : oeufs brouillés. Voyez GRIMELOTTÉE. L. MOUVETTE :petite fille qui est toujours en mouvement. MOUVETTE : cuiller de boispour la cuisine. MOYENNER : faire en sorte. Employé en ce sens dans laDanse aux aveugles. - Être en mesure de procurer un résultat. MOYEU: noyau de noix, de cerises, etc. S.-I. M'S : mes. M's éfants : mesenfants. MUCER : murmurer. MUCHE (s. f.) : cachette. L. MUCHE-POT(A) : en cachette, en parlant du cidre et des autres liqueurs que l'ondébite en fraude. L. MUCHER ; MUCHIER : cacher. Du vieux verbemucer ou musser. Joinville dit que « Louis IX se mussait de sa mère. » MUCHETTE: cachette. Voyez GUILLEMUCHE. MUCRE : moite ; un peu humide ;exposé à moisir ; moisi. Muck, en anglais. L. MUCREUR (s. f.) :légère humidité. L. MUCRIER : avare qui laisse tout mucrir,moisir, plutôt que d'y toucher. MUCRIR : devenir mucre ;prendre odeur ou goût de mucre. MUE : cage où l'on engraissela volaille. MUE : mieux. MUGAS :vaurien, mauvais gas. B. MULARD : boudeur, entêté, qui mule. MULER :bouder ; garder rancune. MULETTE : estomac des oiseaux ; gésier.Estomac du veau, dans lequel on prépare la présure pour faire lefromage. Voyez MAGUE. MULON (s. m.) : meule de foin quivient d'être fané. MURAS (s. m.) : fruiterie ; fruits conservés pourl'hiver ; fruits placés pour qu'ils mûrissent. Peut-être du vieux motmure : fourrure ; parce que souvent ils sont placés dans un lieu fourréde paille, qui les préserve de la gelée. Voyez MIGEOT. MUREUR: maturité. Ce fruit est passé de mureur : ce fruit est trop mûr. L. MURISON: maturité. S.-I. MUSE (s. f.) : prison. De musser. S.-I. MUSEL ; MUSET : museau, figure. S.-I. MUSEMAN : retard, délai. S.-I. MUSIQUER : fairede la musique, jouer d'un instrument. MUSIQUOUX : musicien. MUSOTER : muser ; perdre son temps à des riens. MUSSE : argent ; loge pourles oies ; chenil. Malgré ces significations différentes, c'estprobablement un seul. mot quivient de mucher, et signifie ce que l'on cache et l'endroit où l'oncache. MM. Duméril. MUSSOTIER ; MUCHOTIER : qui aimeexcessivement à muser, à cacher. Voyez CACHOTTIER. MUYEU ;meilleur. MYRTRE : myrthe (Myrthus communis). |