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DUBOIS, Louis (1773-1855) : Glossaire du patois normand,augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers.- Caen :Typographie A. Hardel, 1856.- XL-440 p. ; 22 cm.
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Glossairedu patois normand
par
Louis Du Bois

 ~*~

E


É : elle , elles. Nes'emploie que devant les consonnes. É dit ; é disent : elle dit ; ellesdisent.
ÉANSER ; ÉHANSER : briser l'anse d'un vase.
ÉBARE (s.f.) : cri ; faire ébare : jeter un cri.
ÉBAUBIR : étonner ; surprendre,au point de faire balbutier ou bégayer. Voyez BAUBE.
EBBE :flot montant. Dans les langues du Nord, ebb. Moisant de Brieuxrapporte ce vieux proverbe normand : tout ce qui vient d'ebbe s'enretournera de flot.
ÉBÉLUER : troubler la vue, donner laberlue. B.
ÉBERLUETTE ; ÉBERLOUETTE : berlue, éblouissement.
ÉBLAQUER :écraser comme une poire bléche. Voyez BLEC.
ÉBLÉTER : rompreles mottes de terre. Voyez BLÊTES.
ÉBLÉTEUX : sorte de petit maillet àlong manche pour pulvériser les mottes.
ÉBLINER : écobuer.
ÉBLOUIR. Voyez ÉGALIR. O.
ÉBOÊTER ; ÉBOUDINER ; ÉBOUINER :écraser; étriper ; faire sortir les boyaux.
ÉBOGUILLER (et nonÉBOQUILLER) : éblouir, empêcher de voir. Voyez BOGUES et BOGUÉYE.
ÉBOUQUETER : épointer ; casser le bout. L.
ÉBOUSSER ou plutôt ÉBROUSSER: enlever les feuilles, les fleurs ou les graines d'une plante ou d'unrameau, en les pressant dans la main que l'on tire. Du vieux mot brou,feuillage. A.
ÉBOUTER. Voyez ÉBOUQUETER.
ÉBRAI : cri aigre et fort. Du verbe braire.
ÉBRAIRE (S') : pousser descris aigres et hauts
ÉBRAYER (S') : Même sens.
ÉBRÉCHÉ :privé d'une ou de plusieurs dents incisives, dont l'absence fait unebrèche dans la bouche.
ÉBRÉSILLER. Voyez BRÉSILLER.
ÉBRITER :ébruiter, divulguer.
ÉBROTTÉ ; ÉBROSTÉ : ébréché. (Manche.)
ÉBROYER : broyer, écraser.
ÉCACHER : écraser. De l'ancienfrançais esquacher. En patois Walon , écasser : fouler. S.-I.
ÉCAILLOUER: enlever les cailloux sur des terrains cultivés.
ÉCALE (s.f.) : écaille d'huître, de moule ; coquille d'oeuf. Oeuf à l'écale : oeufà la mouillette. En patois Troyen, écale signifie brou de noix.
ÉCALER: ouvrir des huîtres, etc. Par extension, écosser. Eichallier, enpatois de Grenoble, c'est dépouiller les noix de leur brou.
ÉCALER(v. n.) : éclater, se briser avec bruit, avec éclat.
ÉCALOPPER. VoyezDÉCALOPPER.
ÉCALOTTER, ou DÉCALOTTER. Voyez DÉCALOPPER.
ÉCAME: barrière de cimetière, souvent ayant la forme d'un échalier, servantd'une espèce de banc où l'on s'assied pour causer en attendant l'officede l'église. Du latin scamnum.
ÉCAMION : camion, petiteépingle.
ÉCANCHON. Voyez CANJON.
ÉCAPPER : échapper. Del'italien scappare.
ÉCARBOTTER ; ÉQUERBOTTER (en parlant du feu de lacheminée) : éparpiller mal à propos les charbons. En patoisde Grenoble, eicharbota : éparpiller. Rabelais dit (Garg., liv. I, ch. 28) ,que « Grandgousier avoit au foier un basson dont on escharbotte le feu».
ÉCARBOUILLER : écraser et réduire en bouillie. Roman. Dansla Mayenne, on dit écabouir.
ÉGARER : impatienter. B.
ÉCAUCHER. Voyez ÉCACHER.
ÉCAUCH ETTE (s. f.) : casse-noisette. B.
ÉCAUPÉRER( S') : regagner ce que l'on avait perdu. Ce verbe signifie aussi segoberger, prendre trôp ses aises, se donner des airs. De récupérer. A.
ÉCHAFOURÉE: échaufourée.
ÉCHALARD : échalas pour soutenir et protéger dejeunes arbres.
ÉCHALARDER : placer des échalas.
ÉCHALER: écorcer, écosser. Voyez ÉCALER. A.
ÉCHALIER : sorte de petitescalier, pratiqué dans une haie pour aller d'une pièce dans une autre.C'est à tort que là Monnoye dérive ce mot du substantif échalas ;échalier vient du latin scala L.
ÉCHALOURÉ ou ÉCHALOURI :échauffé. De calor, chaleur. A.
ÉCHAMPIR : se débarrasser.
ÉCHANGER(en parlant du linge) : le laver avant de le mettre à la lessive.
ÉCHANTILLON: déversoir d'un moulin.
ÉCHARDE (s. f.) : écaille de poisson ;petit éclat de bois. Dans cette dernière acception, ce mot est roman.Du grec έσχάρα
ÉCHARDER : enlever les écailles du poisson. Eichaca, dans lepatois de Grenoble.
ÉCHAUBOUILLER (S'.) : s'exténuer dechaleur et de fatigue. C'est, à proprement parier, bouillir de chaleur.A.
ÉCHAUFFAISON ;ÉCHAUFFURE, (s. f.) : maladie provenant de froid après s'êtreéchauffé (1).
ÉCHAUGUETTE : guérite, sentinelle. On fondit en1818, à Lisieux, une vieille cloche, fondue pour la première fois en1285 pour le clocher de la cathédrale, et connue sons le nomd'Echauguette, parce qu'elle avait été destinée aux cas d'alarmes. Del'islandais gaeti : épier, surveiller.
ÉCHAUGUETTER : surveiller,espionner. Du roman échauguette, poste d'observation (en latin,escubiae). A.
On lit dans le Roman d'Auberi :

Car les eschargaitesle voient
Qui l'ost eschargaiter devoient ;

et dans le Roman deRou :

Aillors deust on hebergier
Et faire tous eschargaitier.

ÉCHAUMETRER ;ÉCHAUMITRER : effaroucher à force de coups. A.
ÉCHELETTES, (s.f.) : sorte de petites échelles à échelons saillants et pointus d'unbout, que l'on fixe momentanément au bât d'un cheval pour transporterdes bottes de foin, ou des bourrée. L.
ÉCHERDANT, E : envieux,jaloux.
ÉCHÈRE : jalousie. Avoir échère sur quelqu'un : enêtre jaloux.
ÉCHERPILLER : mettre en pièces. De charpie.
ÉCHINEUX : sorte de couperet, pour dépecer la viande. « Il signifieaussi un homme qui a une longue échine. MM. Du Méril.
ÉCHOIRou ÉCHOUER : assommer.
ÉCHOITE : ce quiéchoit par succession ou par acquisition. Eschoites dans lesÉtablissemens de Normandie, p. 9.
ÉCLAM E, (s. m.) : homme chétif etde mauvaise mine, grand et flandrin.
ÉCLICHE : esquille ;éclat. Voyez ÉCLIPE.
ÉCLINCHER : écliper, éclabousser ; faire jaillir.
ÉCLIPE(s. f.) : petite seringue de sureau. Du verbe cliper. L. ÉCLIPÈQUE ;ÉCLIPET : tiroir latéral dans les vieux coffres. B.
ÉCLIQUETTE(s. f.) : batte dont se servent les masques en carnaval. De cliquetis :bruit d'armes.
ÉCLOCU : culot, oiseau dernier éclos. Ce motest employé aussi dans la Mayenne. En Roman, clocu, éclocu. Cesubstantif semble avoir quelque rapport avec le mot du patois Vitréen,équerbiton : avorton.
ECMICHER : excommunier. S.-I.
ÉCOCHE(s. f.) : grand couteau de bois pour détacher les menues chenevottesqui sont restées dans le chanvre que l'on vient de broyer.
ÉCOCHER(v. a.) : détacher les débris de chenevottes avec l'écoche.
ÉCOEURANT: dégoûtant.
ÉCOEURER : décourager, dégoûter. En Roman,acueurer. Dans le patois Troyen, écoeur signifie dégoût. L.
ÉCOFFIR.Voyez ESCOFFIER.
ÉCOINCETER ; ÉCOINTER : ébrécher, casser lecoin d'un vase ou de tout autre meuble.
ÉCOMANT : affadissant.
ÉCOPIR: cracher, vomir. Voyez RÉCOPIT.
ÉCOQUETÉ, E : rouge comme la crêted'un coq. L. ÉCORNIFLER ( v. a) : voler. D'écorner ; le sens du françaisest bien plus restreint. MM. Du Méril.
ÉCOTUAU : oiseau qui a éclos le dernier de la couvée.Voyez ÉCLOCU. A.
ÉCOUDRER : sécher à demi. Voyez BÊNIR. L.ÉCOUÊMELER : ébrécher, écorner. L.
ÉCOUER : couper la queue. Du vieuxmot coue.
ÉCOUESSIN : fourrage composé de paille, d'herbes et dequelques épis de céréales. B.
ÉCOUFFE ;ÉCOUFLE ( s. f.) : cerf-volant. L'écoufle est un gros oiseau aveclequel a de la ressemblance, pour le vol, ce cerf-volant. L.
ÉCOUPÈLE (s. f.) : cime d'arbre que l'on abat. De coupeau, tête.
ÉCOUPELER: couper la cime, le coupeau. En terme de jardinage, escoupeler :tailler les branches. L.
ÉCOURRE ; ÉCOUTES: secouer. Du latinsuccutere. En ancien français, escousser signifiait battre le blé ;escoussoir, escoussour, fléau.
ÉCOUSSE (PAR) : par intervalle.
ÉCOUSSIN: moitié de la botte de foin, laquelle se forme de deux écoussins.
ÉCOUTER: attendre.
ÉCRABOUILLER. Voyez ÉCARBOUILLER.
ÉCRASE(s. f.) : abondance excessive. Il pleut à toute écrase. Voyez CRAC(A). L.
ÉCREUTÉ : à demi-cuit. Voyez GROISELÉ. B.
ÉCRIÈRE ;ÉCRELLE : petit crustacé des ruisseaux, plus petit que l'écrevisse.
ÉCRILLER: glisser en marchant.
ÉCRIVACHER ; ÉCRIVASSER : écriretrès-mal ; écrire sans raison.
ÉCRIVAILLER : écrire à tort età travers.
ÉCRIVIN : sorte de crabe. B.
ÉCUIRIE : écurie. Dulatin equus, d'où est venu aussi le mot écuyer. A.
ÉCUISSETER: arracher la cuisse. Au figuré, ôter une branche.
ÉDUCHIR :adoucir, en parlant d'un outil qu'on affile.
ÉFANT : enfant. Roman,ainsi que le mot afans. Patois Forésien. Patois Walon. Patois d'Alais.
ÉFESTOUI: enjoué, gai. De fête, qu'autrefois on écrivait et prononçait feste. A.
EFFABI: pâle, déconcerté, effronté. Vire.
EFFORBIR : reprendre des forces.
ÉFLOQUETER (en parlant de la laine) : l'étirer et la nettoyer. Du latinfloccus, flocon, anciennement floc. Floket, en patois Walon, signifienoeud, enlacement de choses flexibles.
EFFONDRER : enfoncer.Effondrer une volaille, c'est la vider. Effondrer une maison, c'est enenfoncer les portes ou les fenêtres. Roman.
EFFOUCAS (s. m.) :homme ou femme évaporés, dont l'air est propre à effoucher.
EFFOUCHER: effaroucher, effrayer. Syncope. L. EFFOUDRER: foudroyer. Au figuré,écraser. S.-I.
EFFOUILLE (s. f.) : bestiaux produits ou engraissésdurant l'année, dans une ferme, et dont on fait la vente. Cette année,l'effouille n'a presque rien produit. A.
EFFOUQUETER : effaroucher,battre. L.
EFFRAISER (en parlant du pain) : émier. Du roman effresler ; du latin effringere.
EFFRITER : effrayer. Du moteffroi. B.
EFFRITÉ : décomposé, tout blême, tout défait.
ÉGACHIR :écraser, faire en quelque sorte du gachis. A.
ÉGAILLER :éparpiller. « Egaillez-vous, mes gars ! »C'était une locution familière aux chouans, en présence d'un danger, etqui signifiait: « Dispersez-vous, mes garçons ! » Aiguaïer s'employaitautrefois dans le sens de tremper dans l'eau. D'aqua, eau ; aigue, envieux français, et encore aujourd'huiaiguière : vase à contenir de l'eau. Ainsi s'égailler doit signifier serépandre comme l'eau d'un vase renversé.
ÉGALIR : faire éprouver unengourdissement momentané par l'effet d'un coup. C'est ce que produitle toucher de la torpille , ainsi que la fracture d'une branche decertains bois, tels que l'érable.
ÉGALUER : éblouir. Valognes.
ÉGAMELER ; ÉGAMELIR : écraser.
ÉGAUGER : jauger,échantillonner; vérifier un poids, une mesure. D'aequalia, égal.
ÉGLAVÉ: mort de faim. M.
ÉGLU : glu. L
ÉGOHINER : égorger, couperle cou ; blesser gravement. Au figuré, maltraiter de propos. D'égohine,petite scie. A.
ÉGOULER (S') : s'égosiller. Voyez ÉGUEULER (S' ).
ÉGRAT: petit endroit dont on a gratté la neige, pour y attirer les oiseaux.
ÉGRILLAS: déversoir d'un moulin.
ÉGRIMER ; ÉGRINFLER : égratigner. Enpatois du Jura : égraffiner. On dit aussi, en patois Normand,égrincher, égrinfer, griffer. Voyez GRIN.
ÉGRINFLURE :égratignure. M.
ÉGRIPILLONNER : débarrasser un arbre de songripillion. Voyez ce mot. L.
ÉGROUGE (s. f.) : instrument à unrang de dents, qui sert à séparer de sa tige la graine de lin. Du verbegruger. A. ÉGRUGETTE (s. f ) : égrugeoir.
ÉGUENÉ : avare ; quiest ou a l'apparence d'être pauvre. D'egenus.
ÉGUEULER (S') :s'égosiller. Voyez ÉCOULER (S'). S.-I.
ÉHERNER : éreinter. Couteauéherné : qui a perdu son ressort. De rein. A Bayeux , un homme éhernéou érené est un homme insolvable. C'est le mot pris au figuré.
ÉJAPPER : aboyer, japper. Onomatopée. (Coutances).ÉLAVARE : petite digue pour élever le niveau de l'eau.
ÉLÉNU : hommemal bâti, décharné, déguenillé.
ÉLEXIR : élixir.
ÉLIANÇOURE ;ÉLIENÇOURE (s. f.) : tube de sureau pour lancer de l'eau. Voyez CLIFOIRE.
ÉLIGNER : élaguer. Du mot ligne.
ÉLIMER : user, enparlant du linge.
ÉLINDER : glisser sur la glace, sur le feu.Voyez RINGLER. A.
ÉLINGUE : fronde. De l'anglais sling. L.
ÉLINGUER: lancer, jeter au loin. Des vieux mots eslingueur, eslinguir.
ÉLOQUETER: mettre en pièces, en loques.
ÉLOSSER : ébranler, secouer. VoyezLOCHER. A. ÉLUGEMENT : ennui causé par de sots propos.
ÉLUGER: ennuyer. Du latin lugere. En roman, élugir, être troublé.
ÉLUITE: élite, choix.
ÉLUITER : éliter , choisir.
ÉLUNÉ : privé de la vue.
ÉMAQUER : écraser. En patois du Jura, émacher.
ÉMAYER (S'). VoyezÉMOYER.
EMBABOUINÉ : mal tenu ; dont les vêtements sont endésordre et de mauvais goût. De babouin. A.
EMBAQUETER : mettre unesorte de bâton ou de carcan aux animaux, pour les empêcher de passer àtravers les clôtures. B.
EMBARLIFICOTER ; EMBERLIFICOTER :embarrasser. Du verbe roman emberlucoquer ou embureliquoquer : couvrirla tête, et, au figuré, amuser de vaines paroles. C'est à peu près l'emberlicoquer ou emberlucoquer du patois Lorrain, verbe qui signifiecoiffer de ; par exemple, au figuré : coiffer d'uneidée ridicule ; au propre : embarrasser la tête d'affiquets.
EMBARNIR (S')(v. n) : prendre de l'embonpoint.
EMBARRAS (FAIRE SON) : se donner del'importance. Patois Lorrain. On dit aussi : faire de ses embarras.
EMBATÉE : ce que l'on place sur un bât. L.
EMBÉRIONNÉ : embarrassé. A.
EMBERNOUSER: salir avec des excréments. En Roman , embresner. Voyez BERNOUSER. A.
EMBERON: embarras. A. - M. Du Méril écrit embront, et le traduit par essor.
EMBÊTANT: ennuyeux.
EMBÊTER : ennuyer.
EMBLAIER : emblaver. Semer du blé.
EMBLER : dérober, enlever.
EMBOBELINER : envelopper avec grandsoin. Suivant Cotgrave, ce verbe, en Roman, signifie séduire par desmensonges. Dans ce cas, c'est une expression figurée.
EMBOFETER: emboîter ; faire entrer dans une rainure ou une entaille.
EMBRÊLERou EMBREULER : embricoler.
EMBRENINQUER : envelopper et embarrasser.
EMBROQUER : embrocher. S.-I.
EMBROUILLIAMINI ; BROUILLIAMINI: confusion, embrouillement.
EMBRUNCHIR (S') : s'assombrir,devenir brun.
EMEILLÉ, adj. (Orne) : inquiet, qui est en émoi ; en vieuxfrançais émoie. MM. Du Méril.
EMENER : agiter. A.
ÉMERAS :joyeux. B.
ÉMET : tablier du pressoir, sur lequel on dresse lamotte de marc. B.
ÉMEULETER ou DÉMOULETER : déboiter unearticulation, la luxer. V. et L.
EMMÊLER : embrouiller. Du verbe mêler.
EMMI : parmi, sur. Roman. S.-I.
EMMIAULER (v. a.) : leurrer, tromper. Corruption d'emmieller. A.
EMMOLER(S') : s'embourber. De mollis. L.
ÉMOCHER : broyer, écraser. VoyezÉMAQUER.
EMMOLENTÉ : moulu de fatigue, brisé de lassitude. B.
ÉMONSTRER : tuer impitoyablement. L.
ÉMOQUER : chasser les môques (voyez ce mot), les mouches.
ÉMOTIONNÉ : ému. A.
ÉMOTIONNER : émouvoir. A.
ÉMOUCHER: chasser les mouches ; agacer,  irriter, comme desabeilles, des mouches, qu'agacent, qu'irritent ceux qui s'en approchentet qui les troublent.
ÉMOUSSE (s. f.) : arbre destiné à êtreémondé. Du verbe émousser : enlever la cime. Voyez ROUCE, têtard. A.
ÉMOYER (S') : s'émouvoir. En Roman, s'émoier. Du vieux substantif émoi,qui vient du verbe latin movere.
EMPAFFÉ : gorgé d'aliments, empiffré,ivre. Patois Lorrain. Epaffé, en patois Walon.
EMPANCHOURE ; EMPANCHURE : empansure, indigestion, en parlant des animaux. De panse.
EMPATURER : attacher par les pâturons, empêtrer, enlacer. En patois Walon, épasturer.
EMPÊCHÉ : embarrassé.
EMPENDANTÉE : linges ou autres objets à laver, attachés et pendants l'un à l'autre. Une empendautée de mouchoirs, de torchons.
EMPESTIFÉRER: empuantir, puer.
EMPIERRER : garnir de pierres.
EMPIQUER (v. a.): garnir de piquets.
EMPLIER : employer. C'estbien emplié : c'est bien mérité. Ce sens donné an verbeemployer était autrefois admis par nos bons écrivains : car on lit dansBrantôme (Dam. Gal., disc. I) : « Je vous laisse à penser... s'iln'estoit pas bien employé qu'il en portât les cornes. »
EMPOMMER(S') : avaler une pomme qui embarrasse le gosier. C'est un accidentfâcheux et quelquefois mortel, qui arrive aux bestiaux dans les vergers.
EMPORTÉSUR : passionné pour, avide de. L.
EMPOTTER: mettre en pot, enbouteilles.
EMPRINZURER ( S' ) : s'enrhumer. A.
EMPULENTIR :empuantir. Roman. A.
EN (pour les prépositions à et dans). Pierreest en le champ. Il va demeurer en Damigni. Les méridionaux disent : enAvignon. Id. Patois du Jura. A.
EN CI ET : d'ici à. En ci et Pâques: d'ici à Pâques.
EN ENTIER : entièrement. Patois Lorrain.
EN PAR ( D') : depuis. D'en par ce jour : à partir d'aujourd'hui.
EN PLACE DE : au lieu de.
ENCAGER: mettre en cage. Au figuré, mettre en prison. ENCAGNONNÉ ; ENCANJONNÉ: resté sans accroissement, en parlant d'un enfant , d'un petit animal.Voyez CANJON.
ENCARCANER (v. a.) : mettre un carcan à un animal. L.
ENCHARGER DE ; ENCHERGER DE : charger de. Du Roman encorchier. L. Ontrouve encharjer dans ces vers de Ruteboeuf (Dict de S. Erberté) :

Oroez ce que m'encharja
Ma Dame qui m'envoia ça.

ENCHARROI ;ENCHARREUX. Voyez CHARROUET.
ENCHAUBERTÉ : enrhumé. Voyez CHAUBERT. A.
ENCHIFFONÉ : enchiffrené. (Valognes.)
ENCONTRE; A L'ENCONTRE : contre. Je ne vas pas à l'encontre : je ne dis pas lecontraire. Dans la langue romane, la préposition alencontre signifieenvers, à l'égard.
ENCOVIR : convoiter.
ENCRÉPI : invétéré.Mains encrépies : mains calleuses, comme si elles étaient enduites d'uncrépi.
ENCRÉTINÉ (moulin encrétiné) : qui ne peut fonctionnerà cause de la crétine, grande crue des eaux. Voy. CRÉTINE. A. ENCROUER: accrocher. Rester encroué : rester accroché. Roman.
ENCRUCHER: accrocher. Du Roman encrouer. A.
ENDAGNÉ : invétéré. A.
ENDAGNER: inviter. B.
ENDÉMENÉ : turbulent, désordonné, évaporé.Brantôme s'est servi de ce qualificatif pour désigner les femmes dontla conduite est reprochable. (Dam. Gal., t: II ). Du latin demens. A.
ENDÊVER: endiabler. De l'italien diavolo ; de l'anglais devil, mots quisignifient diable. On trouve desvé pour fâché dans les chansons deThibaut, roi de Navarre; et le vers suivant dans la Farce dePathelin, p. 63 :

Il semble qu'il doye desver.

Dans lalangue romane, endesver, c'est enrager, être égaré. Roquefort dérive ceverbe du latin deviare.
ENDEVERS : vers, devers.
ENDITER: indiquer, annoncer, faire connaître. Du Roman addicter, désigner; oud'endicter, faire savoir. Enditier dans Joinville. L.
ENDORMOIR(s. m.) : grande tasse de grès, qui tient le milieu entre la tasseordinaire et l'écuelle. A.
ENDREIT ; ENDREIT DE : envers, àl'égard de.
ENDREIT ; ENDRET : endroit, lieu.
ENFALÉ se dit des volailles qui n'ont pu digérer lesaliments contenus dans leur fale, leur jabot. L.
ENFANTOMER :ensorceler. B.
ENFLE (s. f.) : tumeur, enflure. L.
ENFLUME: enflure. Du roman enfleume, que Borel tire du latin inflatio.
ENFONCER: tromper, faire dupe.
ENFONTUME. Voyez MORFONTURE.
ENFOUILLER :enfouir.
ENFOURSURE : enfonçure, fonçailles ; fond de sanglesd'un châlit.
ENFROIDURÉ : refroidi, frileux; qui grelotte.Roman. D'infrigescere, selon Monet. L.
ENFONTER : affronter.S.-I.
ENGAGNER : irriter, mettre en colère. S.-I.
ENGALU :goulu. Du latin gula.
ENGASER (S') : s'embourber. De vase.
ENGAVER(S') : se bourrer d'aliments jusqu'au gavion. Voyez GAVION.
ENGELÉ: qui éprouve l'effet de la gelée. L.
ENGELEAU, et non pas ANGELOT :fromage engelé, c'ést-à-dire dont le froid, la gelée, a empêché leserum ou petit-lait de s'égoutter suffisamment.
ENGIGNIER :tromper, user d'engin.
ENGIN : moyen de ruse. Dans la vieillelangue française, il signifiait industrie.
ENGOULER : saisiravec sa gueule ; en parlant d'un animal. De gula. L.
ENGROULIR: engourdir de froid.
ENGRUGER : se passionner pour. Roman.
ENGUEUSER :duper.
ENHAIR : haïr,fuir, abandonner : en parlant d'oiseauxqui quittent leur nid, lorsqu'ils s'aperçoivent qu'on l'avisité. Dans le patois Roman, ce verbe signifie hair fortement. L.
ENHANNER : ahanner. De la basse latinité, ahannare, anhelare.
ENHASÉ : affairé, pris en mauvaise part. Par extension, homme qui faitl'important ; enflé d'orgueil. On trouve ce mot dans Henri Estienne.Nicot dit qu'il signifie affairé. De la particule en et du substantifhâte. Ainsi l'enhâsé serait un homme qui affecte de l'empressement pourfaire croire qu'il a de grandes affaires. A.
ENHATER : hâter,presser. Du Roman enhâtir.
ENHARSÉ : enraciné, invétéré. B.
ENHEUDÉ : fixé par des heudes, liens pour empêtrer. Valognes.
ENHIEU; ENNIEU ; ENGNEU : aujourd'hui. VoyezENHUI. B.
ENHUI : aujourd'hui. Roman, ainsi qu'ennuia. Desmots latins in hoc die, hodie. Dans le Testament de Pathelin, ce motest écrit eunuict (dans cette nuit), quoiqu'il y signifiesimplement aujourd'hui :

Fauldray-je ennuict ? Las ! quelreproche !

ENLARGIR : élargir. En Roman, enlarger signifie étendre, augmenter. L.
ENLEUDER (S'): s'embarrasser , s'empêtrer. Voyez HEURES. A.
ENLEUGIR :alléger. S.-I.
ENLISER : embourber. Voyez GLISE.
EMMITOUFLER(v. réfl.) : s'envelopper la tête comme avec un amict ; on dit aussiamitoufler. MM. Du Méril.
ENORDIR. Voyez ORDRE (Mettre en). L.
ENOSSER(S') : avaler un os qui embarrasse le gosier.
ÉNOTER : ôter lesfeuilles, les noeuds d'une branche.
ÉNOULER : moudre grossièrement.
ENQUÉRAUDER : ensorceler. Du Roman caraude, sortilége.
ENQUERCAUCHÉ;ENCARCAUCHI : empêtré. Vent encarcauché ou encarcauchi : vent quisouffle sourdement dans les arbres comme à l'approche d'un orage, etqui y semble arrêté, enchevêtré.
ENQUERVOISER : accrocher.
ENRAUDER(v. a.) : ranger en raude les émondes que l'on a coupées. L.
ENROUSER: arroser. L.
ENRUBISQUEUX , SE : amoureux. De rut. A.
ENS: céans. dans, dedans. Alain Chartier dit (OEuv. , p. 532)

Jepleure ens et me ry par dehors.

ENSANGMÊLER (Faire) : irriter, mettre en colère. Voyez SANG-MÊLER. B.
ENSAQUER (v. a.) :mettre dans un sac. L.
ENSASINEMENT : assassinat.
ENSASINER :assassiner.
ENSEMBLÉE : assemblée. L.
ENTEL : tel.MM. Du Méril.
ENTENTE : intelligence, faculté de bienentendre, de bien saisir ; jugement. S.-I.
ENTEUNÉ : enferméchez soi. Voyez TEUNE. A.
ENTEURI. Voyez ENTOUI.
ENTICULÉ :articulé. S.-I.
ENTOMBIR. « Mot encore en usage en Normandie», dit Roquefort, qui assure que ce verbe signifie étonner, surprendre.
ENTORS: tortu. A.
ENTOUR : environ, à peu près. Roman.
ENTREBAT: la partie du bât qui est entre ses deux atelles.
ENTRE-CI-ET: entre ce moment-ci et tel autre ; d'ici à. ENTRETENANT (de bâtiments): bâtiments réunis qui s'entretiennent. L.
ENTRETRIPLER (S') :se battre à triple outrance. En Roman , atribler signifie accabler decoups. Dans le patois Walon, triplé, c'est « battre les terres afinquelles s'affaissent moins », dit l'abbé Cambresier dans son Dict. walon-français. A.
ENTROMPER : mettre le soc en terre ; l'yenfoncer. ENTROUBLIER (S') : perdre la mémoire ; oublier. Dans lesChansons du roi de Navarre, entrobli signifie étourdi, troublé. EnRoman, entroblier, entroblir : suspendre, troubler. On lit dans leRoman de Troye :

Ki set, et n'ensoigne et ne dit,
Ne petit estrene s'entroblit :
Science, qui est bien oie,
Germe, florist et fructifie.

ENTURI: gâté par un long séjour dans la saleté. M. ENVELIMER : envenimer.Voyez VÉLIN. Roman. Un ancien proverbe disait :

Parolesrapportées
Sont envelimées.

ENVIER : envoyer. En patois Walon,invier.
ENVIRON : à. Il est environ son ouvrage : il estoccupé à son ouvrage. Des Perriers (Nouvelle 129, intitulée : D'unejeune fille surnommée Peau-d'Ane) dit : « Comme elle était environ cesgrains d'orge, ses père et mère fesoient soigneusegarde. »
ÉPAMI : absorbé, interloqué. S.-I.
ÉPANTABLE: épouvantable, monstrueux , très-gros. En patois Bourguignon, éponter; dans le patois Troyen, épanter signifie épouvanter. Molinet, dans sespoésies, semble avoir tiréde l'espagnol espantar le verbe français épanter, qu'il emploie pourépouvanter.
ÉPAPLOURDIR : étourdir, éblouir d'un coupinattendu.
ÉPARÉ : clair, serein. Le temps est éparé. L.
ÉPARTIR: répandre, éparpiller, repartir. L. Guil. Guiart dit :

Ribaces quide l'ost se partent
Par les champs çà et là s'épartent.

ÉPASSEou ESPACE (s. f.) : pièce de la maison au rez-de-chaussée, et qui a uneporte de communication avec le chauffe-pied. Voyez CHAUFFE-PIED.
ÉPATER: détacher un drageon du pied d'un arbre.
ÉPATEE : étoupe. Vire.
ÉPAVILLER: disperser, éparpiller. D'épave.
ÉPÉ ; EPEC ; EPEU : pivert. Du latinpicus.
ÉPELLIR : démêler. En parlant de la laine.
ÉPERNE-MAILLE (s.f.) : tire-lire. En patois Walon, spâgn'mâ. D'épargne et de maille,petite monnaie. A.
ÉPESTOUI : qui court çà et là ; étourdi. VoyezPESTER. ÉPÉTER : éclore, en parlant des éruptions cutanées. L.
ÉPEUFIR: ébouriffer. L.
ÉPICOCURE DES PRÉS : Cynosurus cristatus.
ÉPIETTER (S') : se meurtrir les pieds en marchant, au point de nepouvoir s'en servir. B.
ÉPIFRA (s. m.) (Orne) : éclat de bois. MM. Du Méril. ÉPIGNOCHE ; ÉPINOCHE (s. f.) : faucet, brochette de .Voyez PIGNETTE, PIGNOCHE. B.
ÉPILER : extirper lesbroussailles, comme du poil (pilum).
ÉPINE (NOBLE) : aubépine,épine-blanche. B.
ÉPINE-NOIRE : prunellier.
ÉPINETTE :guimbarde.
ÉRINFLURE :égratignure. L.
ÉRIVIÉRES : étrennes. S.-I.
ERJU (s. m.) : ennui. L.
ERJUER : ennuyer, vexer.
ERLIGION : religion.
ERLISER ;ERLUISER : briller, reluire.
ERMÉNA : almanach.
ÉRONCE :ronce. Id. en patois Troyen.
ÉRONCER : extirper les ronces.
ERQUEMANDER: recommander. S.-I.
ERRENÉ : éreinté. On lit dans la SatireMénippée : « Le sort tomba sur un pauvre malotru, meneur d'âne, qui,pour hâter son misérable baudet, tout errené de coups et du fardeau,dit tout haut : Allons, Gros-Jean , aux États ! »
ERREUR : différence.
ERRIÉE(s. f.) : accès, abondance. Il a été pris d'une erriée de toux. B.
ERRIÈRE: arrière.
ERRUSÉE ; ÉRUSÉE : essor, volée. Prendre sonerrusée. Du vieux substantif erre, course, venant d'errare : errer,divaguer. A.
ERSAI ou ERSEI : hier au soir. En Roman, erseir.
ERSE : facilité, espace. Avoir l'erse de.
ERSINCHER : fripier. S.-I.
ERSOURCE: source d'eau. Ressource.
ÉRU ; ÊRU : lierre. De hedera. L.
ÉRUSSER: effeuiller une branche à pleine main, comme lorsque l'on cueille lesfeuilles de l'éru, lierre. A.
ÈS : aux, dans les. Roman.
ESBIGNER: tuer. S'esbigner : disparaître, fuir.
ESBROUF : embarras ,affectation.    Faire esbrouf, de l'esbrouf. Voyez EMBARRAS.
ESCACHETTE: casse-noisette. Voyez ÉCAUCHETTE. Manche.
ESCANDIE (SucreD') : sucre candi. Voyez SCANDI. ESCARGAITE ou ESCARGUETTE :sentinelle. Voyez ÉCHAUGUETTE.
ESCARBILLARD : étourdi, éventé.Cette fille est coiffée à l'escarbillard. En Roman, escarbillardsignifie gai, plaisant, rusé. Dans le patois Toulousain, escarbilhat,dispos. En espagnol, escarapela se traduit par dispute et par noeud deruban à la coiffure. On trouve escarbilhat dans la Nouvelle 52 de DesPerriers. En patois Lorrain, escarbouillette, étourderie.
ESCARBOUILLER.Voyez ÈCARBOUILLER.
ESCOFFIER (v. a.) : égorger. De l'italien scuffia, coëffe. C'est une sorte de litote. Escoffier : décoiffer, pourôter la tête.
ESCOFFION : nippes de femmes. De scuffia.
ESCORNIFLER : écornifler. Id. en patois Lorrain.
ESCOT : promenade ;espace que parcourt une sentinelle. ESCOUER : secouer. Du latinexcutere. S.-I.
ESCOURRE. Voyez ÉCOURRE.
ESCOUSSE. VoyezÉCOUSSE.
ÉSERAIS : esquille, éclat.
ÉSERGOTER : blesser lepied , les ergots ; arracher les ergots. Esergoter un boeuf, c'est luiblesser le pied, au point de lui faire perdre un ou plusieurs ergots.Voyez ÉRIGOT. A.
ÉSIQUIÉ : chétif, exigu. Du latin exiguus.
ESPADRON : espadon.
ESPADRONNER : espadonner.
ESPAIGNER : épargner. Employépar Basselin.
ESPÊCHE : épingle. De l'islandais spick ; dulatin spiculum.
ESPÉCIAUTÉ : belle apparence. (Valognes. )
ESPÉRER: attendre. Patois du Midi. L.
ESPRANGNER : détruire, briser.De l'islandais sprangia. ESPRITÉ : spirituel. L'Académie admet le verbefamilier espriter pour donner de l'esprit. On lit, dans le Voyage deChapelle et de Bachaumont, ce vers sur Mme d'Osneville :

Elleest jeune, riche, espritée.

ESQUAINTER : tuer ; mettre enpièces.
ESQUÉLETTE (s. f.) : squelette.
ESQUIPOT: enjeu. Dans l'Académie, l'esquipot est latirelire.
ESSAIMAGE : action d'essaimer en parlant des abeilles. ESSART :terrain inculte. Voyez DÉSERTER.
ESSAYER : écorcher l'épiderme..
ESSEMER: essaimer.
ESSENILLER (v. a.) : disperser, éparpiller. A.
ESSENTE : bardeau, petit ais mince dont on couvre les maisons.
ESSERBER; ESSERPER : élaguer au moyen de la serpe. (Vire.)
ESSIAUXou ESSAUX : digue par laquelle le trop plein du bief prend son cours.Du vieux verbe issir, sortir ; ou bien d'ais, planches, parce que ladigue admet dans sa construction plusieurs madriers.
ESSOINE :excuse. MM. Du Méril.
ESSOUDRE ou ESSOURDRE : élever en l'air;s'élever. De surgere.
ESSUI ou ESSUYEUX : torchon.
ESTAMPER: fouler, écraser. De l'islandais stappa. ESTOMAQUER :fâcher. Du verbe anglais to stomach, quivient du latin stomachor, se dépiter. B.
ESTORER. VoyezÉTORER.
ESTRAGAUCHINES : hypothèques. MM. Du Méril. O.
ET PIEUS : et puis, ensuite.
ÉTAMPIR : suffoquer.
ÉTAQUER: peler le gazon.
ÉTAU. Voyez ÉTOUBLE.
ÉTAUDIR : assommer. VoyezATOUT.
ÉTAUPINER : rabattre la terre des taupinières.
ÉTEI : aussi. Dulatin item. Voyez ITOU. S.-I.
ÉTÉLET : hirondelle de mer (Sternahirundo).
ÉTERCELET : tiercelet.
ÉTERMINE ; ÉTERMAIGNE (s. f.): état de dépérissement. Ce mot vient de ce que le malade, qui estordinairement un enfant, reste indéterminé, c'est-à-dire ne croît pas,n'obtient pas de guérison, et de ce que sa maladie n'augmente pas.
ÉTERSE(s. f. ) : brosse. Du verbe latin extergere, nettoyer.
ÉTEURDRE: manier la pâte, la tordre. Tordre, en patois, teurdre.
ÉTIBOQUER: agacer comme avec un étibot. Voyez ASTICOTER.
É'TIBOT :petit éclat de bois. Arbre rabougri.
ÉTIPE : somme ou pièce demonnaie restant au-delà d'un paiement effectué, ou d'une somme ronde.Un liard d'étipe. Voyez SUBRÉCOT.
ÉTIQUENARD : sorte decanard sauvage (Anas acuta). B. ÉTIQUER : éplucher. Voyez EFFLOQUETER.
ÉTOCURE (s. f.) : grosse pierre ou maçonnerie employée pour étoquer uneconstruction. Voyez ÉTOQUER.
ÉTOMIE (s. f.) : squelette.D'anatomie. Dans le patois Walon, atomeie.
ÉTOQUER (v. a.) :soutenir une construction par une forte pierre, ou par de la maçonnerie.
ÉTOQUER: attacher. S.-I.
ÉTORER(en parlant des noix ; des châtaignes : leur enlever leur brou, leurhérisson). Voyez ÉCALER.
ÉTORER : pourvoir. Dans l'ancienfrançais, estorement signifiait provisions, meubles. De l'anglaisstord.
ÉTOT : racine du chaume.
ÉTOU : aussi. Voyez ITOU.
ÉTOUBLE; ÉTEULE ; ÉTAU: chaume laissé debout et dans lequel il se trouve desherbes réservées aux bestiaux. Dans le patois de Grenoble, on diteitoublo, chaume. Du latin stipula. Etouble appartient au patoisLorrain ; en patois Walon, ateûle. A.
ÉTOUPAS : bouchoir defour. Ce mot vient, par corruption, d'étouffer le four, ou de ce quele bouchoir le ferme comme ferait un bouchon d'étoupes sur toute autreouverture. En patois Walon, ristopé signifie boucher, fermer.
ÉTOUPER: mettre l'étoupas. Ce verbe signifie aussi essarter, couper lesbroussailles.
ÉTRAIN : paille. Du latin stramen.
ÉTRALLER :étaler.
ÉTRAMILLER : éparpiller, disperser.
ÉTRAQUER : suivrel'étrat, la trace.
ÉTRASE : ombre qui ne laisse pas de trace; objet chétif.
ÉTRAT : sentier tracé et frayé dans la neige.Du latin stratum.
ÊTRE (s. m.) : bâtiment. Autrefois onécrivait aitres, ce qui se rapprochait davantage de l'étymologie,puisque ce substantif vient du latin atrium, maison, logis.
ÉTREULER: entasser confusément, écraser.
ÉTRILLER (v. a.) : arracher endéchirant.
ÉTRIPER : éventrer.
ÉTRIVARD : hargneux. L.
ÉTRIVER: débattre. Faire étriver : taquiner, faire endiabler. Cretin l'emploie dans le sens de disputer (p. 47) :

A quoitient-il qu'aujourd'hui n'estrivez
Contre la Mort ?

Du vieuxmot français étrif, débat. Martin Franc, auteur du Champion desDames, a composé un traité, en vers et en prose, intitulé : L'étrif oule débat de Fortune et de Vertu.
ÉTROGNER : émonder. Voyez ÉPROGNE.
EU: heure. Jusqu'à ç't'eu : jusqu'à cette heure. L.
ÉU (pour eu): participe du verbe avoir. ÉUT ; ÉUSSENT , etc. En Roman éhu.En parlant des Géants renversés par Jupiter , Jean Regnier, poète duXVe. siècle, dit :

Se ne fust Jupiter, à la foudre bruyant,
Qui tous les desrocha, ja n'éussent garant.

EUCRIRE : écrire.S.-I.
EUNE : une. En général on dit, en patois : auqueune pouraucune ; preune, pour prune ; pleume pour plume ; feumer, il feume, pourfumer, il fume, etc. Id. Patois lorrain. L.
EURE (rivière) :il devrait se prononcer Ure, comme dans gageure, nous eûmes ; c'est ceque nous avons dit dans nos Archives normandes de 1824, p. 247 et 248.
EURIBLE.Voyez AORIBLE.
ÉVACHÉ : déformé, habillé négligemment. Duverbe s'avachir.
ÉVALINGUER (v. a. ) (arr. de Valognes) :jeter, lancer, élinguer. De af, en islandais. MM. Du Méril.
ÉVAR: mouvement d'impatience. B.
ÉVARER : épouvanter, rendre effaré.
ÉVELISÉ: à demi-usé, rapé en parlant d'une étoffe. Voyez ÉLIMÉ.
ÉVESTOUI,même sens qu'ÉPESTOUI.
ÉVIPILLON.Voyez VIPILLON.
ÉVRASQUER : arracher en déchirant (Valognes).
EXEMPLE (PAR) : vraiment (employé souvent dans le sens d'une oppositionou d'une réclamation ironiques).
EXPERTISER : procéder à une expertise.
EXPOSITION: péril, accident fâcheux auquel on est exposé.
EXPOSOIR : reposoir.
EXPRÈS(PAR) : exprès.

NOTES :
(1) Cemot se trouve, ainsi que quelques autres, dans le Dictionnaire de l'Académie ; il n'en appartient pas moins au patois Normand, puisqu'il yest pris dans un sens différent, spécial,particulier.  J. T.

TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACES
(del'éditeur, de l'auteur, biographie de Louis Du Bois)

A- B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S- T - U - V - W - X - Y - Z

SUPPLÉMENT.