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DUBOIS, Louis (1773-1855) : Glossaire du patois normand,augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers.- Caen :Typographie A. Hardel, 1856.- XL-440 p. ; 22 cm. Reconnaissancede caractères et corrections : O. Bogros pour la collectionélectronique de la MédiathèqueAndréMalraux de Lisieux (27.V.2007) Adresse : Médiathèque AndréMalraux,B.P. 27216,14107 Lisieux cedex -Tél. : 02.31.48.41.00.- Fax : 02.31.48.41.01 Courriel : mediatheque@ville-lisieux.fr, [Olivier Bogros]obogros@ville-lisieux.fr http://www.bmlisieux.com/ Diffusionlibre et gratuite (freeware) Orthographe etgraphieconservées. Texte établi sur l'exemplairedisponible en mode image sur le site Google-Recherche de livresde la société Google, corrigéet augmenté des pages en déficit à partir de l'exemplaire de laMédiathèque (Bm Lx : Norm515). Glossairedu patois normand par Louis Du Bois ~*~SSABIET : pou. SABOT: chaussure fragile. Se prend métaphoriquement pour l'honneur d'unefille. Celle qui casse son sabot, faillit , perd son honneur. SACCAGE(s. m.) : grande quantité. De sac. L. SACCOUTER : chuchoter ; parler basà quelqu'un. Vauquelin de La Fresnaye emploie ainsi ce verbe : « Luysaccouter souuentefois en l'oreille. » ( Oraison de ne croirelegerement à la calomnie, page 13 ) Caen , Jr. Le Bas, 1587, in-4°. SACLER: sarcler. H.-N. SACQUE-SA-VIE : mendiant ; parasite obstiné. SALQUESONNER : tirer ; agiter par saccades continuelles. SACQUIER :tirer brusquement, avec secousse violente. SACRELOTTE ! juron. L. SACREMENTDE LA MESSE : l'élévation de l'hostie. L. SACRESTI ! SACRISTI ! jurons. SADE: savoureux. A. Sado, dans l'Isère. SADOT (s. f.) : femme saleet de mauvaises moeurs. En patois des Vosges, sadrouille signifie unefille ou une femme malpropre. A. SAFREMENT : goulument. Del'adj. safre, vorace. SAFRETÉ (s. f.) : gourmandise ; voracité. L. SAGOUIN : malpropre. L. SAI (s. m.): soir ; - (s. f.) : soif ; - pron. : soi. SAIE: soie, poil ; saie de cochon. Du latin seta. Se coucher sur la saie dudos : s'aliter par maladie. SAINE : filet de pêcheur. SAINT-CRÊPIN: argent en réserve. Prison de Saint-Crêpin : souliers trop petits. L. SAINT-FRUSQUIN: argent réservé. En patois Lorrain, Saint-Frisquin. En Argot, frusquinsignifie habit. L. SAINTIR : suinter. Les mains saintissent par l'effetdes gerçures produites par les engelures. De là le sens de défaillir.Ses mains saintissent : faiblissent et ne peuvent plus garder cequ'elles tenaient. . SAIR ou SER(s. m.) : soir. SAIRANGE (s. f.) : chute du jour, soirée. SAIS ; SINS : chez. Mortagne. SAIT : soit. SALARIÉ ! juron. SALAINE : saline ; salaison. SALEBUTE. Voyez CANNE-PÉTOIRE. SALEUX ;SALOUX : saloir ; saleu, en patois Walon. SALOPIN : enfant malpropre.Salop : sale, en Walon. SALS ; SAS : saule. SAMSONNET :maquereau, poisson ; - étourneau. L. SAN : son. Pronom possessif. L. SANG-DE-DRAGON(Rumex sanguineus). SANGLEAU (s. m.) : petite sangle. De l'ancienfrançais cengliau, venant du latin cingulum. SANG-MÊLER: troubler fortement. Sang-mêler de peur. Peur sang-mêlée : peur àbouleverser le sang. L. SANGLE ; SANGLIE (GLI se mouille) :pur, seul. De l'iau sanglie : de l'eau pure ; de l'eau seule. De singulus. SANGUINÉE (s. f.) : pus mêlé de sang corrompu. SANGSURE ;SANSURE : sangsue. SANGSURER (quelqu'un) : l'épuiser, commeferait une sangsue. SANS (DE) : privé de. As-tu de l'argent ? -Je suis de sans. - Moi je ne suis pas de sans. L. SANVRE ;SANRIETTE : sarriette. SANVRIN ou SENVRIN : sénevé, graine demoutarde. Voyez QUAILOQUE. SAONNER : reculer ; reprocher. SAP: sapin. Ce mot était encore d'usage dans le XVe. siècle. Le bourg duSap tire, suivant Orderic Vital, son nom d'un antique sapin. PatoisWalon. SAPAIE ; SAPÉE : sapinière, lieu planté de sapins. SAPAS : sale, malpropre. SAPAUDER : se salir. SAPÉE(s. f.) : régal à profusion. SAPER (la parole) : couper laparole ; interrompre. On dit aussi : saper dur pour boire beaucoup.C'est saper pour super. Voyez SUPER. SAPERLOTTE ! juron. VoyezSACRELOTTE. SAPRE : safre, glouton, gourmand, vorace. SAPREMENT : avecardeur et voracité. SAQUE-FEU : briquet. De saquet et de feu. VoyezFOISIL. SAQUER : tirer brusquement. De saccade. SAQUET (DE)ou DE SAQUÉE : tout à coup ; par un effort brusque. De saccade. Du Romanassacquier : tirer dehors. En patois Rennais, sacquer signifiearracher. L. SARCET (s. m.) : gaule. Voyez RÊQUET. SARCHE(s. f.) : trépied en bois pour placer le cuvier à lessive. SARCIR: dessécher, en parlant de la viande que l'on fait cuire, soit à labroche, soit au four. Ce morceau est sarci. Du Roman, charci :décharné. SARCLES (s. m. pl.) : plantes parasites dans lescultures, et qu'il faut sarcler. B. SARRER (v. a.) :meurtrir. ( Vire.) SAS ; SAT : saut. De saltus. SAS : saule.Sa, en patois Walon. L. SAS : ivre, saoul. SASSAIRE ;SASSIER ; SASSIÈRE : fabricant ou marchand de sas, de tamis. SASSONNER.Voyez SACQUESONNER. SATANÉ : diabolique, endiablé. SATANN-QUIEN !juron. De Satan et de chien. S -I. SATIDIÉ ! juron. Sacredié ! S.-I. SATIDIENNE ! juron. Sacredienne ! S -I. SATROUILLE : poulpe demer. Au figuré, femme sale et dégoûtante. SATYRE-CHIEN !juron. SATYRE-MATIN ! juron. SAUCÉ : bien mouillé par unegrande pluie. SAUCUBLETTE ; SAUSSUBLETTE ; SAUTUBLETTE : cabriole quefont les enfants. De saut du cu sur la blête. SAUFFETIER : psautier. SAUGE(MENUE-) : sauge (Salvia officinalis). L. SAUGRENÉE : mélange sansapprêt. SAUlER : saouler, enivrer. S.-I. SAULX ; SAUX :saule. SAUNIER : saunière, boîte où l'on met le sel. SAUTÉE(s. f.) : saillie d'une femelle. L. SAUTELICOT : sauterelle.(Coutances.) SAUTER (v.a.) : saillir une femelle. L. SAUTEROLLE : engin pour prendreles oiseaux. Voyez ARJETOURE. SAUTICOT : petite sauterelle deschamps ; - crevette grise. De salicoque. SAUTER : psautier.Roman. SAUVADIN ; GOUT DE SAUVADIN : goût étrange ; saveurd'animal sauvage. A. SAUVAGINE : lieu où se retire le gibiersauvage. SAVENIAU : verveux, espèce de filet qui sert à prendre lepoisson. M. l'abbé Decorde. SAVER : savoir. SAVETER: user désagréablement, comme une vieille savate. Cet habit est toutsaveté. SAVIGNI ; SAVIGNIER : sabine (Juniperus Sabina). L. SAVIN : bedeau. S.-I. SAVOUS : savez-vous ? Cette contractionse trouve dans l'épitaphe de Guyon Précy par Étienne Forcadel : Savousqui repose ceans ? C'est Guyon mort assez vieux d'ans. SCIAU : seau. SCIENCE ;SCRIENCE : feinte, dissimulation, semblant. Faire des sciences :dissimuler son désir ; affecter de refuser, en laissant entrevoir qu'onfinira par accepter. SCIONNÉE : coups de scion, de verges. L. SCIONNER: frapper avec un scion ; - couper avec difficulté. SCIO ;SCIOT (s. m.) : petite scie. SCOLTE (s. f. ) : secours d'escorte. L. SCOLTER : secourir. L. SCORNES : scories. A. SCORPION. Cet insecte, qui n'a pas de rapport avec levéritable scorpion qu'on ne rencontre que dans les pays 'chauds, est lataupe-grillon ou courtillière (Grillo talpa). B. SÉ : sel. SÈCHE: sec. - SÈQUE : sec, sèche. SÈCHE (s. f.) : sou-marqué,vieille pièce de monnaie. SECOUÉE : quantité de fruits qu'une secoussea fait tomber d'un arbre ; - fustigation ; réprimande. SÉCRAN : homme très-maigre, sec de corps, ou d'esprit , ou d'argent. Onappelle aussi sécran un veau qui a tété sa mère. SEIGLERI :champ où l'on a récolté du seigle. SEIGNEUR. Voyez DIABLE. B. SEIGNEURERIEou SEIGNEURIE : surnom, sobriquet ; parce que les seigneurs avaientplusieurs noms et qualités. SEILLE (s. f.) : seau. En Roman, seigle. A. SEILLÉE: plein une seille. B. SÉLIAIS : fléau pour battre le blé. SÉLIEUSET :sifflet. (Manche.) SÉLIOT : champ. (Manche.) SÉLIOUSIR : souffler;siffler. (Manche.) SEMEUX : homme qui sème ; - espèce de nappequ'il passe en bandoulière pour porter la semence. M. Decorde. SEMINÉ :sorte d'échaudé, fait de fine fleur de froment. SEMON : invité. -SEMONER : inviter. SEMOUILLE : semoule. L. SENGLES(s. f. pl.) : ruelles qui entouraient la ville de Bayeux, comme uneceinture (cingula). SEN ; S'N : son. Sen bâton : son bâton. S'nami: son ami. S'n aller : s'en aller. Patois Walon. SÉNILLE ;CÉNILLE : fruit de l'épine. Voyez HAGUE. SENRIETTE : sarriette(Satureia hortensis). SENT-NAVET : parasite. L. SENTE (s. f.) : sentier. Patois Walon. SENTEUXde filles : libertin, qui court après les filles. SENTINE (s. f.) :baie de l'airelle. Voyez MORET. A. SENTU : senti. On trouve ceparticipe dans une chanson de Henri III , duc de Brabant, au XIIIesiècle : J'ai sentu De quel maniere ele fu. L. SÉPEAU (s. m.) : serrure de bois. A. SEPTEMBRESSE : fête de Notre-Dame de septembre (la Nativité de laVierge). Voyez MARCHESSE. L. SÉQUERESSE : sécheresse. Secchezza, enitalien. SÉQUER ; SÉQUIER : sécher. SERAINE (s. f.) : vase deterre pour recevoir le lait dans la laiterie. De serum. A. SÉRANGE: chute du jour, soir, soirée. SERCELLE : sarcelle. En Roman, cercèle. SERCHER ; CERCHER : chercher. SERCI : gercé. - Lèvressercies : gercées. SERCLER : sarcler. Patois Lorrain. L. SERCLEUR, SE:sarcleur, se. Patois Lorrain. L. SERCLOIR : sarcloir. Patois Lorrain. L. SÉRÉE: soirée. SERENCE : soirée. B. Du latin serus. SERGALE(s. f.) : fille qui court après les garçons. SERGAUT (s. f.) : filleévaporée et inconséquente. A. SERGE ; CHERGE : charge. S.-I. SERGE(s. f. ) : couverture de lit. De la basselatinité sargia. Dans le XIVe siècle, il s'en fabriquait beaucoup àCaen. Cette couverture, dit M. Lepingard, est maintenant en droguet(trame en fil remplie de laine) ; la doublure en toile, garnie de laine, de coton ou de filasse, estpiquée de manière à ce que cette garniture ne puisse se déranger. SERGENT:le carabe cuivré, insecte. B. SERGOLE : mauvais couteau. SÉRINGLE: seringue ; - SÉRINGLER : seringuer. SERRER : interrompre brusquement ;couper le fil d'un discours. De serpe, instrument tranchant. B. SERRER :cueillir ; récolter. SERT-FEMME (s. f.) : sage-femme,accoucheuse. L. SERTE (s. f.) : époque des termes du service desdomestiques ; leur durée. L. SÉRUGIEN : chirurgien. SERVANTE(s. f.) : sorte de grille en fer, attachée momentanément à lacrémaillère et qui sert à supporter la poêle à frire. On l'appelleaussi chambrière. L. SERVIR : saillir. Se dit des taureaux etdes étalons. SET (s. f.) : soif. Seï, en patois de Grenoble ;seu, en patois Walon. L. SET (s. m.) : tamis, sas. De seta,soie. B. SEU ; SEUE : sien ; sienne. SEU ; SEUS : sureau (Sambucus nigra). En patois de Grenoble, seu ; en patois Walon, sou. B. SEULLE(s. f.) : magasin. Du latin cella. (Caen.) SEUR : sûr, certain ; -SEURETÉ : sûreté. SÉYANT : séant. SIAU : seau. Voyez SEILLE. SIDONE(s. m.) : linceul, suaire. M. Travers nous a fait connaître, dans sonédition des Vaux-de-Vire, une pièce inédite, dans laquelle est employéle mot sidone. SIEN (LE) ; LA SIENNE ; LES SIENS ; LES SIENNES :celui ; celle ; ceux ; celles. Souvent avec à : c'est le sien à un tel :c'est celui d'un tel. SIERGETTE.Voyez SURGETTE. SIESSER (SE). Voyez ASSIESSER (S' ). L. SIENCE(s. f.) : sens, côté. Aller dans une sience : aller dans un sens. A. SIÉTEZ-VOUS; SIEUSEZ-VOUS : asseyez-vous. SIEU : suis. Je sieu, ou sieus : je suis. SIEU: suif, graisse. (Valognes.) SIEUTE : suite. SI FAIT : siaffirmatif, opposé à une négative. Vous n'avez pas déjeûné ? - Sifait. Si : au contraire. MM. Dumériil ont remarqué que, dans les poémesde Roswitha, si est une particule négative. SIGNE (s. m.) :seing, signature. SILÉE ou SCILÉE (s. f.) : coups de scion ; -SIIJER frapper avec un scion ; et , par extension, avec un fouet. L. SIMENET. Voyez CHEMINEAU. SIN : son de cloche, pour appeleraux offices religieux. De signum, cloche. SINAT : plancherd'une grange. Voyez CENAS. SINE (s. m.) : signature ; - SINER : signer.L. SINELLE. Voyez SÉNILLE. SINS : chez. O. SIQUENON : sinon.L. SIROTEUX : qui a la consistance du sirop. H.-N. SIS : participepassé du verbe se seoir. SISSITE (FAIRE) : s'asseoir ; termeenfantin. H.-N. SIT : suint. Laine en sit. SLEAU, prononcéesseleau : pièce de la charrue en forme d'S. SLIAQUETER :parler à grand bruit ; clabauder. Du verbe claquer. (Manche.) SNÊQUEUX: scrupuleux, sensé SOEU : soeur. BONNE-SOEU : bonne-soeur,religieuse. L SOEURETTE ;SOEUROTTE : petite sueur. Patois Walon. L. SOIFARD ; SOIFFEUR : ivrogne;qui a toujours soif L. SOINIR : flairer ; chercher avec grandeattention. A. SOIRANTE (A LA) : vers le soir. SOLAGE (s. m.): espèce, variété, eu parlant des fruits. Ces pommes sont d'un bonsolage. Crû. De solum : sol. L. SOLDAR : soldat. Vieux mot qu'onrencontre dans Du Bartas (Semaine, Ve. journ., v. 813) . . .. . . . . . . . et montrer aux soldars Par son beau réglement le durmétier de Mars SOLIER :galerie, porche, premier étage, dernier étage ou grenier. - SOLIERS(VENTRE A QUATRE) : très-gros ventre ; ventre à quatre étages. DuCeltique solier : grenier. En patois des Vosges, solier et souliersignifient étage supérieur. L. SOLINAGE : maçonnerie qui setrouve sous la sole. SOMMÉLER : effrayer. H.-N. SOMPTIER :psautier. L. SONGEARD ; SONGEAT : songeur, préoccupé,taciturne, dangereux. SONNU, E : taché, e, sur la figure, derousseurs qui ressemblent au son du blé. Voyez BRANNÉ. L. SORCILÉGE: sortilége. SOROBINER : regarder ; chercher sans en avoirconscience. SOTTISES : injures, outrages. SOTTISIER :qui dit des injures sanglantes ou des paroles obscènes. SOU,LE : seul, seule. Il est tout sou. SOU ; SOUE ; SOUILLE : étableà porcs. En Champagne, une seu. Voyez SOUETTE. A. SOUANER : prendre du tabac malproprement. O. SOUATER :emprunter d'un voisin des boeufs pour le labourage, à charge de revanche. SOUBAUD: triste ; abattu ; sournois. SOUCER : flairer. O. SOUCILLE (s.f.) : sourcil. Sourcille, dans l'Isère. I. SOUCISE : soucie. Ce n'estpas que je m'en soucise. A. SOUDRE (FAIRE) : faire partir ; lever. Il afait soudre un lièvre. Vient peut-être de surgere. M. Decorde. SOUEF: doux. Du latin suavis, suave. SOUETTE (s. f.) : étable à porcs.Voyez SOU. L. SOUFFAQUER : suffoquer ; oppresser. SOUFFLE (s. f.) :soufflet. Voyez JAFFE. SOUFFLIER : souffler. - SOUFFLIET :soufflet. SOUI, E : malpropre. A. SOUIL, (s. m.) : ordure,cochonnerie. A. SOUILLE (s. f.). Voyez SOU. SOUIN : sournois.- En souin se dit d'une truie en chaleur. SOUINER : furetercomme la truie qui est en souin. SOULARDISE : habitude de l'ivrognerie. SOULAS(s. m.) : consolation. Du latin solatium. SOULASSER : pousser de grossoupirs. O. SOULAU ; SOULOT ; SOULOUX : soulard , ivrogne. SOULE, ou SOLE, ou CHOULE (s. f.) : sorte de jeu, autrefois en usage àl'époque du Mardi-Gras. C'était une sorte de mêlée (sull, en islandais); une lutte brutale entre jeunes garçons qui se disputaient une balleou éteuf. Il en résultait de graves blessures, qui déterminèrentl'autorité à interdire cet amusement dangereux. Il fut défendu, enNormandie, par arrêt du Parlement, du 27 janvier 1494, sous peine de100 livres d'amende pour la première fois, et du carcan en cas derécidive. On courait la soute, encore pendant le siècle dernier, à la Lande-Patri et autres communesde l'arrondissement de Domfront et de son voisinage. SOULÉ :soulier. SOULER ; SOULOIR : avoir coutume. SOULEUR (s. f.) :saisissement ; frayeur subite. SOULEVIDER : ôter le trop plein d'unvase. L. SOUMÉ : sommeil. SOUPAU. Voyez SÉPAU. A. SOUPIRETTE(s. f.) : petite quantité de liqueur spiritueuse. Goutelette que l'onaspire. SOUPLE : moite. M. l'abbé Decorde. SOURBIQUET: sobriquet. Des Perriers écrit soubriquet. L. SOURCIER: lieu où l'eau sourd constamment. SOURCIN : nom par lequel on désigneles souris, les mulots, les rats, etc. M. l'abbé Decorde. SOURCONNAITRE: reconnaître à peu prés quelqu'un. SOURCOUER. Voyez SURCOUER. SOURGE(en parlant de la terre) : soulevée, gonflée à sa surface, comme ilarrive après une gelée. SOURGER. Voyez SURGER. SOURGUER(v. a) : surprendre. De surgere. B. SOURIS-CHAUDE ; GAUDE ou GAUGUE :chauve-souris. B. SOURMITE : sournois. Air sourmite : minesournoise; figure hypocrite. Du latin sub : sous, et de mitis : doux.A. SOURVIDER. Voyez SOULEVIDER. SOUS (votre respect) : saufvotre respect. Patois Lorrain. SOUSÉE ; SOUZÉE. Cet adjectif s'entenddu trousseau d'une femme, et veut dire bien nippée. « C'te fille étaitbien sousée en se mariant. » Feu Lamarche. MM. Duméril disent que sousésignifie, littéralement, qui a un cochon. SOUTINT : soutenu. SOUTON : dissimulé, sournois B. SPARSIER : estafier. Del'italier staffiere. SPÉCIAUTÉ : beauté remarquable ; rareté. Seconstruit ordinairement avec par : par spéciauté. ST' : ce,cet, cette devant un mot commençant par une voyelle. STASERAN,ou plutôt ST'ASSERANT : cet assoiront ; ce soir. Voyez ASSOIRANT. STE: cette , celle. - STELA : celle-là. Du latin ista. En italien, sto,pour questo. Stu, en patois Bourguignon. L. STABULER : étaler samarchandise en plein vent. STICHI ; STICHIN ; STICHITE : celui-ci. STI-LA; STILO : celui-là. L. SU : ce. Su chien; su quien : cechien. L. SUBLER : siffler. Le sibler de Des Perriers (Nouv.LXXI) est plus rapproché du verbe latin sibilare. La Monnoye dit subler, dans les notes de ses Noëls bourguignons. Sibla, en patois deGrenoble ; subier, en patois des Vosges. A. SUBLET : sifflet. Subicot,en patois des Vosges. SUBOUT ; SURBOUT : debout. De sur et de bout. A.SUBRECOT (s. m.) : au-delà de l'écot. De super et d'écot. SUCRES (s. m.) : chèvre-feuille, dont la fleur est sucrée et que les enfants aimentà sucer. B. SUCRER (SE) : mettre du sucre dans sa boisson.Patois Lorrain. SUÉE : ce qui produit l'apparence de la sueuret la sueur elle-même ; ondée ; volée de coups. SUELLE : ciguë.Voyez CHUE. SUER : subir. Il faut la suer : il faut subircette perte, cette condamnation. SUET : seuil. A. SUÉTINER : épier ; se placer sur son seuil pour guetter. SUEU : suif ; -seuil. SUEURE : suivre.- SUEUSI, E : suivi, suivie. SUEUTIN : homme qui vous suitet dont il faut vous défier comme dangereux. SUEUTINER : agircomme le sueutin. SUFFLER ; SUFFLIER : siffler. - SUFFLET ;SUFFLIET : sifflet. SUI : suivi. - SUIRE : suivre. SUIN(ÊTRE) : être privé de tout. Du latin sine. SUINÉ : ruiné par le jeu,ou autrement. SUINER : enlever tout à quelqu'un au jeu, ouautrement. SULARD, E : enfant qui a l'habitude de téter, de sucer sondoigt. SULER (en parlant des enfants) : téter, ou sucer sondoigt ou sa langue. Comme cette action produit quelque bruit, il y alieu de croire que, si sûler ne vient pas de sucer, il a pour sourcesubler : siffler. On trouve sûler dans le Dictionnaire d'Oudin. L. SUMELLE: semelle. L. SUMENCE ; SUMENCHE : semence. SUMER: semer. L.SUMETIÈRE ; SUMITIÈRE : cimetière. V. CEMITIÈRE. SUMEUR ; SUMOUX :semeur ; - tablier du semeur. SUP (s. m.) : jus, suc. Onomatopée. Del'anglais sup. SUPER : boire en aspirant vivement et en resserrant leslèvres de manière que l'aspiration produise une espèce de sifflementque le mot exprime. Dans le patois Troyen, super signifie sucer, ethumer, dans le patois des Vosges. Super vite sa fortune, c'est lamanger promptement. Super la parole se dit, comme saper, pourinterrompre, empêcher de parler. SUPERIO (s. m.) : termeextrême. Le dernier superio : la mort. SURANGÉE ; SURANGIE :rapport aigre de l'estomac ; déboire. De sur : acide, et d'angi :souffrir. SURCOUÉ : dont la queue est coupée. SURCOUER (v. a.) : couper la queue ; la coue, en ancienfrançais. L. SURCOUPER se dit d'un animal qui mange lanourriture des autres. M. Decorde. SURCROISSEMENT (dechair): excroissance. V. PÉPION. SURE : sureau. SURELLE :oseille (Rumex acetosa). De sur : acide. En patois Rouchi, surielle ;en patois Walon, sural. SURELLE (MARIE-). Voyez PISSE-VINAIGRE. SURET :pommier non greffé qui ne donne que des fruits surs, à ce qu'on croit àtort. SURETIÈRE : pépinière de surets, destinés à la greffe.B. SURGER ; SURGUER ; SURQUER : surveiller; être aux aguets. Se dit duchat guettant la souris. De surgere. SURGET : espèce d'ourlet. SURGETTE; SURGUETTE ; SURQUETTE (s. f.) petite machine garnie de trous aveclacets à ressorts pour prendre les souris ; quatre-en-chiffre. SURIAUX: aigreurs. SURIN : plante de suret, propre à passer de lapépinière dans la suretière. SURIR : devenir aigre. SURLURINE: femme acariâtre, sure. SURET : espèce de tumeur au pâturondes chevaux. SURPETER : saisir quelqu'un qui cherche à nous éviter. Dulatin petere, ou du français surprendre. SURPRINSE : surprise. SURQUETTE(PRENDRE UNE) : marcher sur un terrain spongieux, de manière à fairejaillir l'eau dans les chaussures. M. Decorde. SUR-SEMAINEou SOUR-SEMAINE : après coup; dans le courant de la semaine. L. SURVEILLE: avant-veille. L. SU ; SUS: sur ; à ; au. Su ou sus le moment : au moment. SUS : sureau. Voyez SEU.L. SUSER : reculer. SUSON : Suzanne. SYNCOPÉ : ébahi,stupéfait. |