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DUBOIS, Louis (1773-1855) : Glossaire du patois normand,augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers.- Caen :Typographie A. Hardel, 1856.- XL-440 p. ; 22 cm.
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Glossairedu patois normand
par
Louis Du Bois

 ~*~

H


H. L'aspiration rude decette lettre est employée mal à propos dans quelques cas. Par exemple :c'ment hla ; donne-moi hla : comment cela ; donne-moi cela.
HA :haut. En patois Walon, hats. Villehardouin écrivait : halz murs et haltesteres. L.
HACHET : petite barrière dont les barreaux sontperpendiculaires. Voyez HÉ.
HAGER : déchirer, détériorer,gâter. De hacher.
HAGNETTE : béquille. D'anus, vieille femme. Ilsignifie aussi mauvais couteau. B.
HAGUE (s. f.) (arr. deValognes) : fruit de l'aubépine, qui s'appelle hôgan, en breton. C'estaussi le nom que l'on donne à l'extrémité du Cotentin, où les piratesnormands s'étaient fortifiés au moyen d'un fossé dont les restes sontconnus sous le nom de Haguedik. C'était, comme on sait, leur usage : «Normanni, devastata ex maxima parte Hlotharici regni regione, propefluvium Clyla, loco qui dicitur Lovonium, sepibus (more eorum)munitione capta, securi consederunt. Annales Fuldenses, année 891, dansDu Chesne, Scriptores Normannorum, p. 18.

Rous ne li suen quiod lui erent,

Defenses firent e fossez
Granz e parfunz e Haux e les,
Clos environ cume chastel.
Barois, Chronique rimée, T.11, v. 3442.

Voyez aussi Dudon deSaint-Quentin, I. II , dans Du Chesne, loc. ci t., p. 77 ; Guillaumede Jumièges, I. I I, ch. 10,  ibid., p. 228 , et le Roman de Rou, t.I , p. 64. Selon Ihre, l'islandais hagi aurait signifié haie ; nous nele connaissons qu'avec le sens de pâturage, mais probablement clos ; aumoins le vieil allemand hag et l'anglo-saxon hacg nous portent à lecroire. La racine de haie pourrait même être celtique ; car dans lepatois de l'Isère, agi signifie haie, buisson ; dans celui des Vosges,haigis signifie bosquet, et le vieux français haie avait le plussouvent la signification de bois : la Haie de Valognes, la Haie d'Ectot, St.-Germain-enLaye, etc. MM. Duméril.
HAGUIGNÈTES ;HOGUIGNÈTES : étrennes. C'est la corruption de : Au gui l'an neuf. Dansle XVIe. siècle, on chantait à Rouen :

Donnez-moi mes haguignètes
Dans un panier que voici.
Je l'achetai samedi.
D'unbonhomme du dehors.
Mais il est encore à payer.
Hoguinelo !

Cerefrain est à peu près le même que celui de cette autre chanson du mêmecrû et de la même époque :

Si vous veniez à la despence,
A ladespence de chez nous,
Vous mangeriez de bons choux ;
On vous serviraitdu rost.
Hoquinano !

HAGUIGNOTER: couper mal à propos par petits morceaux. De hacher.
HAHI-HAHA;MOITIÉ HAHI, MOITIÉ HAHA : d'un sexe équivoque. Virago. Homme efféminéet qui a une voix grêle.
HAI. Voyez, HÉ et HEISE.
HAIE ;HAIE-CI : va ; va par ici (en parlant à un cheval). On dit à un mauvaischeval : haïe-ci, quatre sous ! Et va donc ! Il semble qu'on devraitécrire : aille ! aille-ci ! c'est-à-dire qu'il aille !
HAILOCHER: marcher en se balançant. Du verbe locher.
HAIM ou AIN : hameçon. Dulatin hamus. Le h de haim ne s'aspire point. L.
HAINGEUX,méchant, remuant, hargneux. B.
HAINGRE : malingre; souffreteux.D'aeger, malade.
HAION (s. m.) : broussailles disposées pour clore labrèche d'une haie. A.
HAIR (s. m.) : chevelure. De hure.(Vire.)
HAIRE et non pas HÈRE. VoyezHURE.
HAIRE : hargneux, hargneuse. L.
HAIREQUELIER :mauvais sujet avec lequel il est difficile de traiter ; fainéant. Dessubstantifs haire et querelleur. En langue romane, arquellier etharquelier. Ces mots désignaient, dit Roquefort, « un homme gagé parun religieux pour le mener faire la quête ». Comme ces mendiantsvoyageaient loin de la surveillance de leurs supérieurs, ils secomportaient parfois assez mal pour exciter de justes plaintes. Aussi,dans le moyen-âge, on donnait le nom de harquelier ou hairequelier auxvagabonds et aux vauriens. Comme, pour la même cause, on parlait maldes pélerins, parmi lesquels se mêlaient des fainéants, des débauchéset des pillards, on fit le proverbe : Je connais le pélerin ;c'est-à-dire : ce vaurien, ce faux pélerin ne me trompera pas.
HAIRGANEou ERGANE : hargneux. B.
HAÏS (Je); tu HAÏS; il HAÏT : je hais,tu hais, il hait.
HAISET (s. m.) : partie inférieure d'uneporte coupée en deux. Du bas latin haisellus. En vieux fiançais ainsique dans l'Orne, haise : Comme Pierre Playart.. . vouloist mettre enune cour de la maison où il demeuroit, une haise qu'il avoit faite pourobvier que le bestail de la ville n'entrast en sa court. Lettres degrâce de 1371, citées dans Du Cange, t. III, p. 616 , col. 1. On ditproverbialement des amoureux :

S'ils n'entrent par le haiset,
Ils entrent par le viquet.

Ce mot, signifiait sans douteoriginairement une petite porte comme l'huiselet du vieux français. MM. Duméril.
HAISIER ou plutôt HEISIER : ridelle. Voyez HÉ.
HAITER(v. n.) : travailler à une haie.
HAITER : plaire.
HAITIER(s. m.) : galetière pour frire les crêpes de sarrasin.
HALABRE: homme déguenillé et de mauvaise mine. Du latin helluo, gourmand.
HALAISER: respirer avec peine. D'haleine. B.
HALAS : hélas ! M.
HALBATTÉ: évaporé ; mauvaise tête.
HALBI (s. m.) : liqueur composée depommes et de poires pressurées ensemble. De l'anglais halt, moitié, etdu latin bibere, boire.
HALER : tirer à soi ; exciter. Haler unchien sur quelqu'un : le lâcher et l'animer contre quelqu'un.
HALER(en parlant des animaux) : être essoufflé ; avoir l'haleineembarrassée. Voyez HALAISER.
HALÉSER : trembler de peur. De l'interjection halas ! pourhélas !
HALFESSIER : mauvais sujet, de mauvaise mine ; qui tireou traîne, ou hale le derrière (les fesses),
HALIPRE :gerçure des lèvres, produite par le froid ou par le hâle. B.
HALITRE. Même sens que HALIPRE. L.
HALITRÉ : gercé par le halitre. L.
HALLIER : moissonneur loué à la halle.
HALMÊCHE : dispute. B.
HALOT : petit garçon de campagne. Voyez HANNOT.
HALOTTER : remuer lecrible, de manière à amasser la paille sur le devant. C. Voyez HALER .A.
HALUMEAU : groupe. Un halumeau de fruits. L.
HAMBIN :boiteux, paresseux, lambin.
HAMBINER : marcher ou travaillercomme un écloppé ; boiter. On dit aussi hambouiner. Voyez GAMBILLER. L.
HAMMÉE : cépée.
HAN : fantôme.
HANAP ; HANAR : vase àboire. Une commune, près d'Alençon, s'appelle Vingt-Hanaps. Parextension, un vase quelconque. En patois Walon, henat. A.
HANE(s. f. ) : vieille femme.
HANNEAU ou HANNOT : jatte. De hanap.
HANGUERLINE ; HANGRELINE (s. f.) : mauvais habillement, haillons.
HANELLE: branches menues dont on se sert pour faire les bourrées.
HANILLE(s. f.) : branche de bois, propre à faire le charbon des forêts.
HANNE(s. f.) : culotte, pantalon. P. R.
HANNEBANE ; HANNEBONNE :jusquiame (Hyosciamus niger).
HANNEQUIN: petit enfant mat bâti. De hinnulus, petit mulet.
HANNEQUINER(v. n.) : travailler avec peine. Du vieux mot ahan. En patois Walon,halkiné signifie tergiverser.
HANNOT : petit garçon. De hanne. Sansdoute parce qu'il est depuis peu vêtu d'une hanne, d'une culotte.
HANOCHE(s. f.) : forte aspérité sur les arbres ; bois raboteux. On dit, enpatois Walon : henne di boi, pour une bûche. Patois Rouchi.
HANOCHE(s. f.) : fève de marais (Vicia faba).
HANON (Centaurea nigra).
HANSARD: couperet.
HANT : fréquentation, accointante.
HANTE(s. f.) : verge de fouet ; manche de faux ; hampe. En Roman, hanste.
HANTÉ :fréquenté par de la canaille, en parlant d'un maison où se réunit unmauvais hant. On dit aussi d'un lieu qu'il est hanté, c'est-à-direqu'il y vient des hans ou fantômes.
HANTIER (s. m.) : butte.B.
HAPPE (s. f.) : capture, prise. On dit : la bonne ou labelle happe, par dérision, dans le sens du mot fameux de Ninon deLenclos : « Ah! le bon billet qu'a La Châtre ! »
HAPPELOPIN :pauvre diable qui, mourant de faim, se jette sur ce qu'il peut attraper.
HAQUEMASSER(v. a.) : tourmenter. Espèce d'onomatopée, comme micmac, trictrac. A.
HAQUENAILLER: marcher lentement et pesamment comme une mauvaise haquenée. VoyezHAMBINER. A.
HAQUETER : caqueter.
HAR : sorte de chien de mer.Voyez HAS. L.
HARANGUET : petit hareng. C'est ainsi que parle Pluquetsur le patois bayeusain. Je crois qu'il faut écrire hareng gué ouhareng gueux, comme on appelle à Lisieux le hareng qui n'a ni oeufs, nilaitance, qui n'est ni oeuvé, ni laité.
HARASSE (s. f.) : sorte degrand panier à claire-voie.
HARASSÉE : préparation de châtaignes ou demarrons dans une harassoire. Ce que contient cette harassoire.
HARASSER(des châtaignes) : les torréfier dans une harassoire. Suivant Lancelot,ce verbe vient du grec et signifie agiter, remuer; ce qui se trouved'accord avec l'acception commune.
HARASSOIRE (s. f.) : sortede poêle à frire, percée de plusieurs trous, dans laquelle on grille outorréfie les châtaignes.
HARDÉ ; HARDELÉ : qui n'a pas decoquille. Ces mots se disent des oeufs sans coquille, pondus par lescoqs. L.
HARDELLE : jeune fille. Ce substantif, employé par Basselin,et resté en usage à Courtomer dans le voisinage d'Alençon, appartient àl'ancien français. Un hardeau était une jeune branche, un scion : ilvenait de hart. Depuis on a dit, au figuré, un hardeau pour un jeunegarçon, et une hardelle pour une jeune fille. Cette étymologie, tiréede Nicot, fut suivie par Monet, et plus tard par La Monnoye. On peutconsulter à ce sujet les Contes et nouvelles de Boraventure desPerriers (Nouv.. 17e.), et la note 144 de mon édition de Basselin(Vau-de-Vire XLIV).
HARDER (v. a.): troquer. MM. Dumérilcitent, à l'appui de ce mot, un vers de Le Houx :

Que de boncueur mes livres harderois.

J'avais imprimé ce vers, d'aprèsles manuscrits, dans mon édition de Basselin :

... Que de boncueur mes livres arderois.

Je ne sais si les savants auteursdu Dictionnaire du patois Normandont trouvé cette leçon quelque part, ou si elle n'est qu'uneconjecture. Nous l'admettrions volontiers dans une nouvelle éditiond'Olivier Basselin. J. Travers.
HARDOUINE : vieille,entremetteuse de mariages. Voyez BADOCHET et DIOLEVERT.
HARÉE: averse de pluie. Du Celtique-Basque vria. En Roman, orez. L.
HARER, sans doute pour haler : exciter (Vire).
HARGAGNEUX : hargneux.
HARGOTER.Voyez HARIQUOTER.
HARGUIGNER, et non pas arguigner : agacer,rendre hargneux. (Manche.)
HARICOT : haricot pris en vert. Onappelle mal à propos le haricot sec, petite fève, pois de mai et poisblanc. L.
HARIGACHER : disputer ; taquiner ; provoquer. B.
HARIGNEUX :rétif, indocile. De hargneux.
HARILLEUR, homme dont la conduite estsuspecte.
HARIN : petit cheval de peu de valeur. De haridelle. A.
HARIPOULOT (A LA) : à la boule-vue, au hasard, sans ordre.
HARIQUE(s. f.) : haridelle.
HARIQUOTER : tracasser ; marchander outremesure. Disputer.
HARIQUOTIER : homme avec lequel on traitedifficilement, comme avec la harique qu'on ne saurait faire marcher. ABayeux, ce mot signifie, en outre, un marchand de bestiaux dans lesfoires.
HARIVELIER : marchand de bestiaux. B.
HARLAN; HARLENT ; HERLENT : tracassier. Voyez CHIPOTTER , BASSICOTER etHARIQUOTIER. S.-I.
HARMONER : gronder. B.
HAROUSSE (s. f.) :haridelle. Harotte en patois Walon.
HARQUELER : marchander à l'excès ;chicaner.
HARRACHES(s. f.) : tiges du chanvre, brisées en menues chenevottes. A.
HAS: chien de mer. Voyez HAR. B.
HASIÉ :chétif (Valognes).
HAT, E : haut, haute.
HATE (s. m.) : côtelettes de porc frais, réunies en une seule pièce que l'on saleet que, peu de jours après, on fait rôtir. Du substantif latin hasta,broche à rôt. Dans le patois Walon, ainsi que dans ceux du Nivernais etde la Lorraine, on appelle hâte cette broche. Dans le Roman de la Roseet dans nos vieux écrivains, le hâterel était le col que, dans lesanimaux égorgés, il faut se hâter de faire cuire, parce qu'il secorromprait promptement à cause du sang extravasé dont il est rempli.Dans les cuisines royales, le hâteur est chargé du soin des broches etdes rôts. A.
HATELET. Voyez HATE. L.
HATELLE : bûche.Voyez ATELLE. Du Cange dit au mot HASTELLE : « ... Tenant une busche debois, qui se nomme au pays (de Normandie) une hastelle. »
HATI: haine. De l'Islandais, hata : haïr.
HATILLE ( s. f.) :fressure. Astille, en Roman, signifie tranches de viande grillées.Voyez CORÉE. Dans ses Notes sur Rabelais (Pantagruel, liv. IV, chap.LIX), Le Duchat réfute Ménage, et dit qu'on appelle hâte, hâtereaux ethâtille les intestins, le foie et les poumons, et qu'il croit que cenom leur vient de ce qu'ils se corrompraient promptement, « si l'on nese hâtait de les manger. » On lit aussi, dans le Pantagruel : « Panurgelui-mesme feit les nopces à belles testes de mouton, bonnes hastilles àla moutarde. » L.
HATIVET : orge hâtif.
HAUBE (s. f.) : buse, oiseau de proie. D'où est venu hobereau. L.
HAUCHIER; HAUCHIR : hausser ; élever.
HAULEou HOLE : fosse, vallée étroite. De l'islandais hol.
HAUT : avancé.Cette femme est haut-grosse : avancée dans sa grossesse. Notre vacheest haut-pleine: est près de vêler.
HAUTAINETÉ : hauteur. Se trouvedans Montaigne.
HAVENET : filet pour prendre les oiseaux.
HAVERDA.Voyez HAVET. L.
HAVERON : folle avoine.
HAVET: sortede petit instrument de fer, de fourche pour attiser le feu. En patoisWalon, ce substantif signifie un croc, soit de fer, soit de bois. EnNormandie, le havet offre une fourche par un bout, et un croc parl'autre. L.
HAVET (arrondissement de Vire) : femme malpropre ;c'est une figure ; havet signifiait, en vieux français, ustensile decuisine qui était sali par la fumée..... HAVET (BÊTE) (s. f. )(arrondissement de Valognes) : bête imaginaire dont on fait peur auxenfants pour les empêcher d'approcher de l'eau.. MM. Duméril.
HAVINAGE: blâme répété, fait à demi-voix, très-fatigant pour celui qui en estl'objet.
HAVINER : exercer l'action indiquée par le havinage.
HAVIR ; HAVRIR : dessécher, en parlant d'un rôti, pris de feu ou tropcuit.
HAVRON (s. m.) : folle avoine ; hafrar, en islandais ;habaro, en vieil allemand ; wild haver, en allemand moderne. C'esthavron et pois percé est une locution populaire, qui signifie : L'un nevaut pas mieux que l'autre. MM. Duméril.
HAZET : marécage ,terrain bourbeux. A.
HÉBÉTÉ : étourdi. A.
HÉBÉTER : ennuyer.
HÉBEURGIR(v. n.) : s'agiter avec bruit, en parlant des bestiaux qui se menacentou se battent dans l'étable ou l'écurie où ils sont hébergés. A.
HÉBRAIT : cri éclatant. De Hé ! et de braire.
HÉ ;HEC : porte ou petite barrière de lattes ou de palissades, ou dejeunes branches. Du vieux mot huis, porte. Pièce du pressoir, composéede pièces assemblées comme un huis. Voyez HUS.
HÉDRIR. VoyezHOUDRIR.
HECQUET : ridelle de charrette. Voyez HEC.
HECQUETER: bégayer.
HÉGUIR : haïr (Avranches).
HEISE ( s. f.) : la même chose que le hec.
HEISET : petite heise.
HÉLASER: soupirer. De l'exclamation : hélas ! A.
HÉMÉE (s. f.) : tapage, grandbruit. L.
HÊMER (v. a.) : faire semblant de vouloir frapper.
HÉMORUITES : hémorrhoïdes. L.
HENÊQUER : bégayer ; hésiter.
HÊNU(s. m.) : brouillard épais. - Tournis des oiseaux.
HÊNUER :tournoyer, tergiverser ; balancer.
HÉRASSER : peiner ; chicaner ; harasser.
HÉRENG: hareng.
HERBAILLES : herbes de rebut ; sarclures de jardin.
HERBE A LA COULEUVRE: orchis.
HERBE A PICOT : mille-feuilles(Achillea millefolium). De ce que les feuilles de cette planteservent à nourrir les picots ou dindons. B.
HERBE A ROBERT(Geranium Robertianum). Voyez ROBERDE.
HERBE AUX FEUILLONS (Bugula reptans). Voyez FEUILLON : frelon. B.
HERBE ROYALE :mâche (Valeriana locusta). Voyez BOURSETTE. L.
HERBESAINT-JEAN: armoise (Artemisia vulgaris).
HERBE SURE (Aira cespitosa).
HERBE TERRÉE (Glecoma hederacea). B.
HERBIÈRE (s. f.) :planche de jardinage.
HERBIERS : herbes parasites, qu'il faut arracher.L.
HERCAHA : nez-à-nez; vis-à-vis ; de très-près. A.
HERCANSER :chicaner ; badiner grossièrement avec les filles.
HERDRE (v.a.) : garder.
HERDRE : possesseur intéressé ; avare.
HÈRE :d'humeur difficile.
HERGNE : hargneux.
HÉRI : lièvre. Motislandais.
HERLAN : tracassier.
HERLINQUIN : arlequin. OrdericVital (liv. VIII) appelle Herlechinus un chef des démons de la bandenoire, qui effraya, en 1091, le prêtre Gauchelin à St.-Aubin-de-Bonneval, dansl'arrondissement d'Argentan. C'est évidemment de ce Herlequin qu'on aplus tard fait le mot Arlequin, donné à un personnage théâtral, àfigure noire, comme on représente le Diable. Cette étymologie noussemble bien préférable à celles qu'ont données Ménage et Roquefort.
HERMONER: remuer à tort et à travers (Manche).
HERNUER : remuer ; changer, enparlant du temps qui va devenir pluvieux. A.
HERNUEMENT :temps embrouillé que les paysans ont mal à propos cru arriver auxchangements des phases de la lune ; ce qu'ils appellent aussi le débatde la lune. A.
HERPER (v. a. et n.) : saisir de feu ; cuire trop vite.B.
HERPIN : fripon. S-I.
HERQUELER ; HERQUELIER : tracasser.
HERQUELOT : chétif (Manche).
HERQUER : heurter; accrocher.
HERQUETTE :rateau. De herse (Vire).
HÉRU (adj. ) : mal peigné ; qui a les cheveuxcomme du crin (Orne). Har,en islandais. On dit aussi hérupé. Voyez HURÉ. MM. Duméril.
HET: gaité, plaisir.
HETER. Voy. HAITER.
HETÉ : coiffé de, aufiguré. Je ne suis pas heté de cet homme : je ne suis pas bien prévenuen sa faveur.
HEUDE (s. f.) : bricole pour retenir un animal ;entrave.
HEUDRI : échauffé ; gâté, en parlant du bois. L.
HEULARD :souffreteux, maladif.
HEUMAS : opiniâtre.
HEUNAS : têtu ,opiniâtre.
HEUNE : tête.
HEUQUET : hoquet. L.
HEUREUSETÉ : bonheur. Del'ancien mot heur.
HEURU : qui a les cheveux hérissés. De hure.
HEUSE: botte. On avait surnommé le duc de Normandie Robert, Courte-Heuse. DuCeltique-Breton heuz.
HIDRE : hère, malheureux. S.-I.
HIE:joie. D'hilarité, par apocope.
HIÈRE ; HIERRE : lierre,autrefois li erre. De hedera.
HIGNER (v. n.) : crier par intervalle,comme font les petits enfants. Voyez PIGNER.
HIMER : gémir, pleurer,gimer.
HINCHE : haine.
HIVERNAGE ; LIVERNAGE (s.- m.) :plantes cultivées en champ pour nourrir les bestiaux, durant l'hiver.
HLA: cela.
HO ! interjection pour faire arrêter les bêtes desomme ou d'attelage. En patois Walon , hoo ou hôra !
HOBER(des fruits) : les gauler. A.
HOCLASSER: travailler avec quelque peine.
HOCTONNER ou HAQUETONNER : bégayer,balbutier en lisant. MM. Duméril citent ACTAIGNERdans le même sens. A.
HOË(s. f.) : houe.
HODINER : remuer, dodiner. B. S'amuserniaisement. M.
HOELLAND : vallée profonde. De hol et de land : basseterre.
HOGU : hautain. arrogant. Comme nos mots hogue ethougue, hogu vient du haug des langues du Nord, qui signifie pointe,élévation. A.
HOGUIGAGNÈS. Voyez HAGUIGNÈTES. B.
HOIGNE(s. f.) ; fâcherie, murmure, ainsi que nous l'avons expliqué, dansune note de nos Chansons normandes, à la suite de Basselin, p. 177.
HOIMBREUX: ombrageux ; qui hennit inquiet.
HOLBLEU ! HOLBLAU-HOLBLEU !interjections donton se sert pour engager les boeufs ou les vaches àboire.
HOLOS ! cri jeté à l'occasion d'une douleur physique.
HOLINER :hocher la tête. Voyez HODINER.
HOMICIDE DE : cause de. Je n'en suis pasl'homicide : je n'en suis pas la cause.
HOMME : mari. Mn'homme :mon mari. En patois Walon, on dit : om.
HOMMÉE (s. f.). Unehommée de pré est l'étendue que peut en faucher un homme, dans un jour.A.
HONER : chanter en étouffant sa voix.
HONTEUX : timide. L.
HORÉ: venu à temps, à son heure. C.
HORGNE : horion, coup sur la tête.
HORGNER : donner une horgne.
HORION : gros rhume.
HORION :épidémie ; fièvre causée par les marécages. Roman. B. Voir lesChroniques de Monstrelet.
HORIQUE (s. f.) : maladie régnante.B.
HORSAIN ; HORZIN : étranger, homme du dehors.
HOSTIER : mendiant, quiassiége les portes. D'ostium, porte.
HOTTU : voûté ; un peu bossu, comme quelqu'un qui porterait une hotte. L.
HOUAILLER: crier haut. Des interjections : ho ! oh !
HOUALER : appeler. Du verbe hêler. A.
HOUBILLE (s. f.) : mauvais habillement ; guenilles.A.
HOUC (s. m.) : poussière âcre du chanvre et du chenevis. B.
HOUDRI: transi. M. - HOUDRIR : tacher ; moisir. B.
HOUESNEVILLER : se faireinquisiteur de la conduite d'autrui.
HOUHOU : hibou ouchat-huant. De son cri, comme le nom du coucou est une onomatopée engrec, en latin et en français.
HOUHOUTER : appeler, bêler enimitant le cri du hibou.
HOUINER : geindre. En anglais, to whinesignifie se plaindre. Houiner se dit aussi du cri des chevaux ardents,qui s'appellent.
HOUIVET : habitant du Bocage. Voyez OUIVETTE.B.
HOULER : hurler ; lancer ; exciter ; hêler. B.
HOULET : ouverture,brèche.
HOULETTE : nid ou gîte de lapins. De houler.
HOLLEVARI: tumulte. De houle : vague, flot. Voyez les mots BOULVARI et VOULEVARI.
HOULOTTER :soigner négligemment, comme des lapins dans une houlette. A.
HOUMARD: homard. A.
HOUQUER : dérober. De l'anglais hook, croc. B.
HOURDER: enduire ou garnir soit d'argile, soit de ciment.
HOURET: homme malpropre.
HOURI ; HOURIN : petit cheval de peu devaleur. Voyez HARIN.
HOURTICOT ; HOURTIGUAU : bourriquet. L.
HOUSÉ, E : effronté. - HOUSSER : mordre. S.-I.
HOUSTA(s. f.) : virago, femme hommasse. B.
HOUTER : appeler de loin ; bêler.Onomatopée. (Vire.)
HOUVE : houe. En ancien allemand, houwa.
HOUVER :employer la houve ; piocher. Au figuré, donner à regret.
HU ! HUIO ! interjections pour faire tourner à droite les bêtes de somme oude trait. En patois Walon, huot !
HU (s. m.) : moue,abattement dont les signes sont visibles.
HUAIN : hibou,chat-huant. L.
HUANT : hibou. Aphérèse de chat-huant.
HUARD : lutin,farfadet occupé à huer. B.
HUBIR : huer, injurier. Ce verbe a,dans l'ancien français, une signification bien différente. Nicot, Monet: Oudin l'interprètent par : gouverner si bien une chose qu'on en vientsouvent à bout.- Se hubir, se hérisser en se défendant.
HUCHER :jucher, percher ; placer en haut ; se dérober aux recherches. Dansl'ancien français, hucher signifiait crier comme un chien qu'on blesse.
HUE :fi ! interjection de blâme.
HUGUENOT : solitaire, qui fuit lasociété, comme les protestants lorsqu'ils étaient proscrits etpersécutés.
HUGUENOTTE (s. f.) : sorte de fourneau ou de réchaud enfonte. Par allusion aux protestants, ou huguenots, qui, à cause deleurs opinions religieuses, étaient livrés au feu et brûlés vifs, dansquelques pays.
HUHAN : chat-huant. Voyez HUAIN et HOUHOU. B.Métaphoriquement, ce mot désigne un homme qui fuit la société et quivit solitairement comme un hibou.
HUHO ! HUIO : terme decharretier, pour faire aller les chevaux à droite, tandis qu'on dit DIA! pour leur faire prendre la gauche. Dans le patois Walon, on dit harpour dia, et hote pourhuïo. Au lieu de ce dernier mot, on se sert de l'inter. jection hurhautdans quelques pays.
HULER ; HEULER : huer. Du latin ululare.Onomatopée.
HUNAUD : qui fuit le monde comme un huhan ; taciturne.
HUPER : appeler quelqu'un en criant haut et de loin. De hu ! hu ! A.
HUPET(s. m.), distance à laquelle peut parvenir la voix de celui qui hupe.A.
HUPÉ : fier , riche.
HURE : peau de loup, dechèvre ou même de mouton, dont les paysans croyajent que le loup-garouse couvrait, dans ses courses nocturnes. Nous en avons parlé dans nosRecherches sur la Normandie, p. 296.
HURÉ ; HUREPÉ :ébouriffé, hérissé.
HURI, en parlant d'un oiseau malade :hérissé.
HURIF, VE : précoce. Voyez AORIBLE. A.
HURLUFÉ ; HURLUPÉ :ébouriffé. SA.
HURON : sauvage, étourdi qui ne respecte ni lesusages ni les convenances ; qui est toujours huré. MM. Duméril.
HURT ;HUET ; HEURT : petite saillie de terre, petit promontoire contre lequelles vagues viennent se heurter.
HUS (prononcé U) : porte. Du vieuxsubstantif huis, d'où nous avons conservé le mot huissier, placé à laporte des audiences pour faire faire silence. Du latin ostium.
HUT: chapeau. De l'anglais hat.


TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACES
(del'éditeur, de l'auteur, biographie de Louis Du Bois)

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SUPPLÉMENT.